Les 12 propositions définitives d'Audace 2012
24 septembre 2011
Les responsables d'Audace 2012 ont récemment dévoilé les 12 propositions qu'ils soumettront aux candidats à la présidentielle de l'an prochain. On reconnaît la filiation avec les propositions qu'avait émises François Billot de Lochner, et sur lesquelles nous avions mené un symposium en début d'année, mais les changements sont parfois conséquents.
Voici les intitulés des douze nouvelles mesures, assorties de l'appréciation du Salon Beige (favorable, réservée, opposée - FAV, RES, OPP), expliquée sous la coupure.
1- Rétablir la liberté d’expression [FAV]
2- Réduire les inégalités sociales [OPP]
3- Interdire les déficits publics [FAV]
4- Garantir l’ordre public [FAV]
5- Soutenir les familles [FAV]
6- Revaloriser le travail [RES]
7- Libérer l’enseignement [FAV]
8- Réformer le système des mandats des élus [RES]
9- Créer un vrai Service Civique [OPP]
10- Repenser l'immigration [RES]
11- Promouvoir la personne humaine [FAV]
12- Faciliter le référendum d’initiative populaire [FAV]
Au bilan, nous continuons à estimer la démarche d'Audace 2012 intéressante. Ces mesures ne doivent certes pas être confondues avec un programme politique global cohérent, notamment parce qu'elles évitent le sujet crucial de l'articulation avec l'Union européenne. Elles souffrent également sur certains sujets d'un biais étatiste. Cette initiative semble toutefois pouvoir être un moyen de faire avancer un certain nombre d'idées importantes, notamment sur les points non négociables.
Notre analyse plus détaillée de ces propositions est ci-dessous.
Anciennes propositions reconduites
Parmi les propositions intéressantes, on remarque celles - quasi-inchangées - sur la liberté d'expression (1) et la libération de l'enseignement (7), qui avaient obtenu un très fort soutien de nos lecteurs - même si toutes deux appellent des remarques (comme celle d'Yves Daoudal sur l'éducation). La mesure "promouvoir la personne humaine" (11) reprend l'ancienne mesure soutenue par plus de 94% de nos lecteurs, et l'élargit pour inclure le respect de la vie.
Deux autres propositions sont essentiellement reconduites - portant sur la mise en place d'un Service civique de 11 mois (9) et la "revalorisation du travail" (6) par le retour de la semaine de travail à 39 heures et de l'âge de la retraite à 65 ans. Nos lecteurs avaient approuvé ces mesures, mais vos blogueurs partagent les critiques exprimées ici et ici à leur encontre.
Anciennes propositions fortement modifiées
Trois anciennes propositions se retrouvent substantiellement modifiées:
- L'ancienne mesure visant à retrouver l'équilibre budgétaire avait été rejetée par les lecteurs, car elle faisait la part trop belle à la hausse des prélévements. Elle s'est, à notre sens, améliorée puisqu'elle s'est transformée en la proposition d'un amendement constitutionnel imposant cet équilibre (mesure 3, "interdire les déficits publics"), comme nous l'avions nous-mêmes suggéré.
- L'ancienne proposition visant à la création d'une Garde nationale est complétée dans la nouvelle mesure "garantir l'ordre public" (4) par des mesures sur l'application des peines et la constrution de 15.000 places de prison. Ces changements sont conformes à la direction que préconisaient les participants à notre symposium (même s'ils appellent des réserves - le nombre de nouvelles places de prison, par exemple, est deux à trois fois trop faible).
- Enfin, la mesure sur l'immigration (10) est modifiée en profondeur. Un "moratoire" sur tout titre de séjour est à la fois atténué (une immigration de travail est maintenue) et appronfondi (avec la mention du "droit du sang").
Cette nouvelle proposition ne nous convainc pas. Une immigration de travail seule (qui "ne peut donner lieu au regroupement familial") nous paraît peu applicable (et, appliquée, serait contraire à la DSE). La réforme du code de la nationalité a sa place dans un dispositif plus large, mais ne remplace pas une réduction drastique de l'immigration (la plupart des "pompes aspirantes" migratoires n'étant pas conditionnées par l'acquisition de la nationalité).
Propositions nouvelles
- La mesure 2 se propose de "réduire les inégalités sociales".
Cette mesure aborde des domaines que les 12 premières mesures n'avaient pas évoqué - certains, comme le logement, à juste titre. Toutefois, l'optique de la mesure nous semble biaisée : elle part du point de départ contestable selon lequel l'Etat doit chercher à "réduire les inégalités sociales". Un tel rôle peut être nécessaire si le degré d'inégalité met en danger le tissu social - mais cela n'est pas le cas en France, qui souffre plus d'un manque de croissance que d'inégalités. Une plus grande progressivité des revenus entre les 2e et 7e déciles pourrait même être souhaitable pour encourager l'activité.
Heureusement les mesures proposées sont, en fait, assez peu redistributrices. Elles nous paraissent toutefois assez mal inspirées pour d'autres raisons:
- Construction par l'Etat de 700.000 logements en 5 ans. Le secteur privé serait-il donc incapable de le faire ? Pourquoi ne pas commencer par rétablir une meilleure sécurité juridique et fiscale des propriétaires, nécessaire pour dynamiser l'offre locative ?
- Mise en place d'un Revenu minimum individuel de 400 euros par personne. Nous voyons mal la finalité (est-ce en lieu et place du RSA, actuellement un peu plus élevé ?) - sinon à conforter l'idée délétère que c'est à l'Etat de faire vivre les citoyens.
- Participation de tous les foyers fiscaux à l'impôt sur le revenu. Le sujet est marginal, l'impôt sur le revenu ne représentant qu'une faible fraction des revenus de l'Etat. Si l'intention était pédagogique, d'autres mesures seraient plus parlantes, comme l'affichage des prix hors TVA pour faire prendre conscience du poids de cette dernière.
- La mesure 5 a pour but de "soutenir les familles"
Elle prévoit notamment par une indexation des allocations familiales, une aide à l’accueil de l’enfant à naître et l'application des lois contre la pornographie, le proxénétisme et le trafic de drogue. Elle nous paraît bien inspirée, bien qu'assez peu ambitieuse.
- La mesure 8 veut réformer le "système des mandats des élus"
Il s'agit de rétablir le septennat (non renouvelable); de limiter le cumul des mandats (2 maxi), l'âge des élus et le nombre de mandats successifs (2, encore); et d'encourager des candidats issus du secteur privé.
Notre avis: dans le contexte français actuel, il n'est pas certain que ces mesures soient souhaitables. Une plus grande instabilité des élus peut avoir pour conséquence de renforcer le rôle de partis qui (notamment à droite) fonctionnent de manière peu démocratique. Encourager des élus issus du secteur privé est désirable, mais les mesures proposées, pesant sur les entreprises, ne semblent pas optimales - ce sont plutôt les facilités dont bénéficient les fonctionnaires qui devraient être mises en cause.
- La mesure 12 veut faciliter le référendum d'initiative populaire.
La réforme constitutionnelle de juillet 2008 instaure prétendument un référendum d'initiative populaire, mais avec des conditions rendant impossible sa mise en oeuvre. La proposition prévoit d'y remédier en portant à 1,5% des électeurs inscrits le seuil nécessaire pour le déclencher (et 1% pour remettre en cause une loi votée par le Parlement).
Cette mesure nous paraît bonne, même si bien entendu de très mauvaises lois peuvent être adoptées par référendum, et si des questions se posent (outre le seuil, le champ du référendum est-il assez large ?).
Anciennes propositions ayant disparu
- "Protéger la femme et l'enfant" a été fondu dans la mesure plus large sur le soutien aux familles, ce qui nous paraît opportun.
- La "réforme du système monétaire international" a été supprimée - sans trop de regrets de notre part, ni sans doute de nos lecteurs.
- L'ancienne mesure spécifique sur l'avortement (assez peu satisfaisante: un débat sur la loi Veil) a été supprimée, le sujet étant abordé moins directement dans les proposition de soutien aux familles (soutien aux futures mères) et visant à "sanctuariser la famille et la personne" (inclusion du "droit à la vie" dès la conception, sans que les conséquences pratiques soient très claires). L'absence d'une mesure spécifique nous paraît plutôt regrettable.
- La mesure proposant un référendum sur l'Europe a été supprimée (le préambule des nouvelles mesures justifie ce choix par la complexité du sujet). C'est dommage, même si l'instauration d'un vrai référendum d'initiative populaire pourrait pallier cette absence.
il manque une mesure.
imposer la transparence totale des responsables politiques qui devraient déclarer au moment de leur entrée dans la vie publique leur origines sociale, universitaire et autres, leur appartenance à telle ou telle religion, à telle ou telle groupe philosophique. [...]
Rédigé par : lebourg | 24 septembre 2011 à 12:43
A propos du point n°2 (très politiquement correct):
Il faut bien voir que pour réduire les inégalités sociales, il faut réduire les "nouveaux pauvres" ...lesquels sont pour la grande majorité des "pauvres nouvellement arrivés"
"La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde" (Michel Rocard) Il avait ajouté "mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part". A mon avis, vu le coût que cela représente, et le montant de notre dette, c'est fait. La charité consiste aussi à penser aux générations futures à qui nous léguons une dette explosive.
Rédigé par : Exupéry | 24 septembre 2011 à 13:03
6- Revaloriser le travail [RES]
On avait compris qu'au salon beige du travail vous ne connaissiez que la photocopieuse et la machine à café
Le mépris des travailleurs est une ancienne coutume des nouveaux intellectuels !
[...]
[Contrairement à ce que vous semblez penser, notre avis porte sur la substance de chaque mesure, pas sur son intitulé. Pour comprendre, suivez les liens. LSB]
Rédigé par : KNOTYS SEUTON | 24 septembre 2011 à 17:34
Aucune audace s'il n'est pas question d'abroger la loi de 1973 sur la Banque de France. Car passer sous silence cette question n'est rien d'autre que passer sous silence le plus gros enjeu politique de notre pays : 1 400 milliards d'intérêts de la dette offerts par Pompidou et Giscard aux banques privées. La corruption, la paralysie de l'Etat et l'exténuation économique de notre pays. Cette liste de mesures n'est donc pas sérieuse, elle perpétue le silence sur la corruption et le handicap de la dette... des mots, du vent, du vide.
[Avant 1973, il n'y avait pas de martingale : la dette publique avait d'autres conséquences néfastes. La solution, c'est de limiter le recours structurel aux déficits. LSB]
Rédigé par : Le Feu Follet | 24 septembre 2011 à 18:19
la réforme du système monétaire abandonnée sans regret ?
Mais c'est la base de nos problèmes. Sujet trés complexe. Pour s'informer taper : Dr Pierre Gilbert.
Il vous apprendra par exemple que peu de temps avant d'étre assassiné kennedy avait voulu s'occuper du dollard. Sans doute, entre autre, pour faire supprimer les références maçonniques sur le fameux billiet de un dollard.
[Il reste que la mesure initiale avait peu intéressé les lecteurs, et était peu conforme a l'esprit de "réalisme" affiché par l'ensemble du projet. LSB]
Rédigé par : [email protected] | 24 septembre 2011 à 18:38
Ces 12 mesures ont au moins un mérite : celui de créer une plate-forme commune au monde catholique français et qui soit identifiable de l'extérieur.
Certes on sent bien un côté puzzle : un morceau de MPF, un autre de FN, un morceau de Boutin, un autre de la FSP, etc..... Mais c'est précisément cela qui est intéressant : le fait d'un consensus a minima, dans lequel chacun ne retrouve pas la totalité de son programme, mais une part suffisament significative pour accepter le apports des autres courant ou sensibilités. Ce qui permet ainsi de s'apercevoir que les fameuses ''différences doctrinales sur le fond'' ne sont la plupart du temps qu'un prétexte à minorer l'autre en utilisant la DSE, etc.....
Cependant, puisque les commentaires sont ouverts, deux remarques portant :
- sur le point 5.
Le maintien des allocations familiales comme LA mesure de soutien aux familles, même indexée, parait relever beaucoup plus de l'étatisme que de la DSE : si la DSE envisage des aides aux familles, cela ne peut être dans la durée, mais pour compenser une déficience de la société. Dans la durée, cela signifie que les salaires sont trop bas, et/ou que les prélèvements sociaux et la fiscalité sont trop élevés pour la moyenne des familles ou le logement trop cher : c'est donc sur ces éléments qu'il faut intervenir, afin que la famille en soit pas un cas social subventionnable (sauf pour les familles très nombreuses ou les plus bas revenus, selon l'exigence de la DSE).
C'est là un point central d'un programme politique, car sans la revalorisation des revenus par une baisse des prélèvements, toute politique familiale se réduit à un assistanat permanent de type redistributif socialisant que vous rejetez fort justement pour d'autres points.
De plus les allocations familiales, dans le cadre européen sont de droit pour les familles ''importées'', ce qui revient à financer le remplacement des Français de culture plus ou moins catholique par d'autres très franchement ''différents''. Le crédit d'impôt sur la consommation serait beaucoup plus familial et DSE.
- sur le point 8, je ne comprends pas votre réserve et avant tout je la pense incomplète sur un aspect majeur : la représentativité des élus. Remettre en cause les facilités des fonctionnaires pour remplir des mandats est utile.
Mais votre idée d'une ''stabilité'' des mandats est non motivée : c'est précisément l'inamovibilité des mandats qui fait que ce sont les structures de partis qui se fossilisent. Un élu qui a fait deux grands mandats doit laisser sa place ou choisir une autre fonction élective.
MAIS SURTOUT, RIEN sur l'introduction de la PROPORTIONNELLE : la plate forme consacre ainsi le duopole UMP-PS, ce qui est bien pire que tout. Surtout pour les électeurs catholiques, dont le poids serait renforcé si l'UMP particulièrement était obligé de tenir compte du vote populiste, souverainiste, protestataire, au travers duquel les catholiques attachés aux valeurs traditionnelles manifestent leur existence et leurs exigences dans un certain nombre de démocratie : USA, Suisse, Italie, Espagne possiblement....... Il y a là une lacune énorme qui rend la plate forme très théorique et quasiment certaine de n'être jamais mise en oeuvre.
M. de LOCHNER vient de l'UMP, et je ne lui fait pas de procès d'intention sur ce point : mais force est de constater que la seule mesure qui ferait trembler l'UMP PS n'est pas poposée : il serait temps que certains catholiques conservateurs soient moins conservateurs et plus contestataires du désordre démocratique établi.
Car pour être pris en compte, l'expérience historique des trente dernières années le prouve, le vote sur les valeurs morales et les PNN n'acquiert du poids que s'il parvient à s'agréger à celui du populisme sous toute ses formes.
Ce n'est pas avec le maintien du scrutin actuel que la plate forme aura qq chance de parvenir à peser.
Car pour peser, il faut être en mesure de punir électoralement celui qui n'a pas tenu ses engagements: sans quoi les bonnes paroles ''conservatrices'' et les ''postions morales'' demeurent des pièges à gogos cathos.
La DSE ne se prononce pas sur les formes institutionnelles, mais elle demande à ce que tous soient entendus et consultés : le blocage de notre société et le duopôle laïcard, anti PNN et maçonnisant de l'UMP -PS a suffisament illustré que les catholiques et le peuple en général ne peuvent être entendus.
Rédigé par : PG | 24 septembre 2011 à 19:26
@PG:
- Sur les allocations: elles répondent d'une logique différente de l'étatiste, puisqu'il s'agit de renforcer la 1ere des communautés naturelles. Mais personne ne dit que c'est LA mesure pour créer un climat favorable aux familles (un vrai climat de liberté économique serait au moins aussi important...)
- Sur la proportionnelle: rien ne dit que sa généralisation serait un progrès. Le scrutin de liste favorise le poids des partis (vous vous souvenez de Patrick Gaubert, glissé discrètement en position éligible pour le Parlement européen ?). Et les arrangements que l'on observe au PE est le signe que la proportionnelle pourrait conduire a une majorité UMPS perpétuelle.
Rédigé par : HV | 24 septembre 2011 à 21:39
@ HV
1/ Un vrai climat de liberté (s) au pluriel, et pas seulement économiques, favoriserait la vigueur des corps intermédiaires, au premier rang desquels la famille. En plein accord : les allocs ne sont qu'un pis aller, maintenu depuis la fin de l'après-guerre pour servir de cache misère électoraliste à l'appauvrissement des classes moyennes, le noyau central de la société française, et donc des familles et de leurs patrimoines, par l'Etat de plus en plus spoliateur.
Aux USA, la natalité assure le renouvellement des générations, et même bien plus, particulièrement chez les catholiques, sans aucune allocations familiales. Pourquoi ? Parce que l'Etat ne prélève pas 60 % de la richesse créée chaque année, comme en France.
2/ Sur la proportionnelle : que M. Gaubert ait pu être placé sur une liste UMP européenne faussement proportionnelle (le mode de scrutin européen français régionalisé est faussement proportionnel, alors que'il a été juste quand il était national), cela tient au fait que faute d'une proportionnelle à toutes les élections, les européennes servent à caser les amis, copains et coquins.
Les partis veulent beaucoup, mais les électeurs peuvent plus, lorsqu'existe la proportionnelle : les arrangements du PE proviennent de ce que la plupart des grands partis européens sont eurofédéralistes. Si la proportionnelle intégrale avait existé comme mode de scrutin européen, (les eurofédéralistes prêchent l'unification générale imposée à chaque pays, sauf étrangement sur ce point, par crainte du diable ''populiste''), l'actuel PE ne serait plus eurofédéraliste, pro avortement et pro gay, mais prendrait en compte les PNN.
En France, les PNN ne peuvent émerger comme thème majeur et ''clivant'' selon le jargon des communicateurs, qu'avec la proportionnelle : seul ce mode de scrutin permet de donner au vote anti consensuel (celui du mariage gay, de l'euthanasie, de avortement comme droit de l'homme, et autres joyeusetés) le pouvoir de faire les majorité et donc, de les défaire.
Sans ce pouvoir les catholiques et le vote qui conteste les fausses valeurs du système UMP-PS, ne peuvent acquérir une quelconque influence.
Aux USA, les Pro Life ont fait battre BUSH père pour son second mandat, sciemment, volontairement et publiquement : Clinton a fait deux mandats, mais ensuite les républicains ont compris, et Bush fils a bloqué tout ce qui favorisait l'avortement, dès le premier jour de sa prise de fonction, en supprimant les lignes de crédit fédérales favorisant l'avortement dans les pays en voie de développement.
Si en 2007, le candidat SARKOZY avait été battu pour absence d'engagement pour la Vie, au lieu d'être soutenu par les groupes cathos conservateurs inconséquents et débiles (au sens latin du mot), aujourd'hui l'UMP prendrait en compte le vote pro Vie et PNN, et particulièrement, catholique.
Voilà pourquoi la proportionnelle est fondamentale, et voilà pourquoi je regrette qu'Audace 2012 manque de l'audace prophétique (je parle catho des années 70) nécessaire. On ne peut aimer la vérité sans vouloir faire sentir aux politiques la force de convictions de ceux qui la partagent : les politiques ne craignent que le suffrage. Ils se moquent des plate-forme et admonestations polies : seul la force du gros bâton électoral compte. Le scrutin actuel ne le permet pas, puisqu'au second tour les partisans des PNN sont absents.
Cependant, malgré cette critique, Audace 2012 constitue un premier pas : cela demeure perfectible, si aux idées programme, on point la méthode pour agir.
Rédigé par : PG | 25 septembre 2011 à 02:11
@PG: Ne m'en veuillez pas si je reponds tres brievement, puisque nous nous eloignons un peu de l'objet du post:
- Les effets nefastes du scrutin de liste ne sont pas propres aux europeennes. Le parti les constitue (en prenant en compte des contraintes politiqt correctes telles que la parite - et quoi d'autre demain ?), et pdt le mandat les elus savent que le parti les "tient", et ils sont donc moins libres.
- Votre memoire vous joue des tours sur l'echec de Bush Sr en 1992: ce sont les "fiscal conservatives" qui ont fait defection (Ross Perot), pas les pro-life. Mais qd bien meme c'eut ete ces derniers, l'argument plaide pour le poids qu'une minorite motivee peut avoir ds un systeme majoritaire, pas proportionnel.
Rédigé par : HV | 25 septembre 2011 à 12:43
@ HV
Est-il normal qu'en démocratie, dans le monde européen et occidental, les valeurs chrétiennes ne puissent s'exprimer que par défaut, en faisant chuter certains élus, sans obtenir de représentation parlementaire, alors qu'il faudrait des élus s'engageant dans ce sens AVANT l'élection, et rendant des comptes en fin de mandat sur leur travail parlementaire afin d' obtenir à nouveau le ''label'' du soutien catholique ? Ne faudrait-il pas que les catholiques aient l'audace -AUDACE 2012- de se dire qu'ils ont le droit et le devoir d'avoir des élus qui leurs correspondent, et que ces élus soient assurer de pouvoir être réélus dans un système électoral juste et donc proportionnel. Seul un autre mode de scrutin permettra de passer du statut de la de la minorité de blocage au statut de la minorité indispensable à toute majorité.
Les partis ''tiennent'' d'autant plus leurs élus qu'ils leur donnent une investiture : mais dans un système majoritaire à deux tours, des élus attachés aux valeurs traditionnelles et qui reprochent à l'UMP sa tiédeur ou son refus de les défendre, sont tributaires de l'investiture, sans échappatoire électoral possible, tandis que dans un système avec proportionnelle, ils peuvent faire dissidence et espérer être quand même élus.
Cas historique récent : C. BOUTIN et P de VILLIERS, qui avec la proportionnelle italienne par exemple, aurait pu constituer des groupes charnières au Parlement, tout comme encore, du fait de ses scores, le FN. Tandis qu'en système majoritaire, c'est "obéis ou disparais", et demeurent ainsi hors représentation, 25 % du corps électoral de droite, et 10 à 15 % de celui de gauche. Et -hasard ou nécessité du duopole UMP-PS ? - , les valeurs traditionnelles sont exclues du débat parlementaire, car aucun élu n'est totalement libre, faute du mode de scrutin qui lui donnerait sa liberté.
Vous évoquez la possibilité pour des minorités de faire battre certains au second tour : c'est exact, et aux USA outre PEROT, il y eut très clairement les Pro Vie qui appelèrent à s'abstenir ou à voter contre les délégués de Bush père dans le système de désignation présidentiel.
Mais là-bas, il existe aussi des referendum d'initiative populaire et des tas de comités décisionnaires de base, élus, et qui décident de la vie quotidienne dans les écoles, les comtés, etc..... : bref une vie démocratique locale. Le système majoritaire de la Vème a tué volontairement toute démocratie réelle, car il fut créé pour mettre face à face les gaullistes et le PCF et ses alliés dans un grand jeu de théâtre d'ombres : aujourd'hui, tout cela est vétuste, le système est bloqué, il faut changer de mode de scrutin, pour redonner vie à la démocratie française, et la liberté d'expression et de représentation à nos idées.
C'est la seule voie possible pour qu'Audace 2012 puisse avoir un soutien parlementaire efficace et qui pèse politiquement, durablement et fasse changer les lois les plus perverses.
Sortons du témoignage gnan gnan et bien pensant qui coupe les cheveux en 4 à chaque élection pour savoir qui dans le pire est moins pire, qui est plus ''utile'' ou moins ''néfaste''etc...., et acceptons enfin d'être des catholiques adultes et respectés par la République, parce qu'ils auront exigé et obtenu que la République leur redonne leur droit de vote au sens plein du mot.
Sur ce point AUDACE 2012 a raté la marche, et s'est amputé volontairement d'un levier politique majeur.
Rédigé par : PG | 25 septembre 2011 à 17:40