Le SIEL, nouveau parti dans le paysage politique français
03 décembre 2011
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"Souveraineté, indépendance et libertés, ou Siel. C'est le nom du parti que va lancer le
souverainiste Paul-Marie Coûteaux, qui a officialisé en septembre son ralliement à Marine Le Pen, dont il est depuis devenu l'un des porte-parole. L'objectif de cette nouvelle structure est clair : rallier les anciens du Mouvement pour la France, aujourd'hui en déshérence, et les déçus de Nicolas Dupont-Aignan. Et conclure ensuite un accord avec le Front national en vue des prochaines législatives.
«J'ai expliqué à Marine qu'elle ne dépassera jamais un certain socle sans faire d'alliance», explique le souverainiste, qui n'est pas membre du parti frontiste. Marine Le Pen semble voir d'un bon oeil la création de Siel. Et pour cause : la candidate cherche à élargir la base électorale du parti frontiste et veut conquérir l'espace laissé vacant depuis le retrait de Philippe de Villiers. «Pour la présidentielle, il y a environ 1% à prendre dans cette frange de l'électorat, qui n'a plus de personnalité nationale d'envergure pour la représenter», explique Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l'extrême droite.
Pour appâter les souverainistes, Marine Le Pen a promis de réserver un tiers des circonscriptions à des personnalités extérieures au Front national. Elle collectionne déjà les «prises de guerre» souverainistes : Bertrand Dutheil de la Rochère, ancien directeur de cabinet de Jean-Pierre Chevènement, et Florian Philippot, un autre ex-chevènementiste devenu le directeur stratégique de sa campagne, qu'elle a rencontré par l'entremise de Paul-Marie Coûteaux. Le futur dirigeant du Siel promet en outre que plusieurs cadres locaux du MPF, le mouvement de Philippe de Villiers, l'ont déjà rejoint dans son projet d'alliance, comme François-Régis Taveau (Gironde) et Christian Le Scornec (Seine-et-Marne). (...)Son initiative de créer un nouveau mouvement est loin de faire l'unanimité au sein du Front national. «Le FN ne connaît qu'une seule forme de ralliement : le passage avec armes et bagages sous la bannière du parti», explique Jean-Yves Camus. «Le FN n'a pas la culture du partenariat», confirme Paul-Marie Coûteaux. Le vice-président du parti frontiste, Louis Aliot, s'interroge déjà ouvertement sur la compatibilité entre les fonctions de porte-parole de campagne de Marine Le Pen et de dirigeant d'un parti extérieur au FN. «Nous lui avons demandé de ne pas mettre en porte-à-faux la campagne», assure-t-il".