Nouveau site >> www.lesalonbeige.fr



Le FN mise tout sur une explosion de l'UMP
La crise actuelle n'est pas celle du système économique capitaliste mais celle de l’étatisme.

Moralité du vote au deuxième tour : pas si évidente pour le cardinal Barbarin

Il disait en effet en 2007 :

"Si les deux candidats soutiennent une mesure contre laquelle ma conscience se révolte, je peux poser l’acte politique de ne pas voter ou de voter blanc".

Citer le Primat des Gaules n'est pas un appel à l'abstention, mais bien un constat que le vote blanc ou l'abstention peuvent être envisagés par des gens cultivés, au nom de la conscience qui est liée à la morale.

Aussi, serait-il souhaitable pour éclairer les consciences, que le débat qui se focalise pour l'instant sur le pragmatisme facile du choix entre les deux candidats - calcul des "plus" et des "moins" - se déplace en amont sur la problématique du droit légal de vote transformé par une opération inconnue en devoir moral.
En effet, tout le monde, clercs compris, s'autorise à démontrer que Nicolas Sarkozy est plus catho-compatible que François Hollande. Pas très compliqué. Mais personne ne se prononce sur ce droit devenu devoir. C'est pourtant de là que tout démarre.

Commentaires

MARKERT Arnaud

Excellente problématique !

Je pense que deux raisons motivent la transformation du droit légal de vote en devoir moral. Il faut distinguer un devoir moral démocratique qui sous-entend que ne pas voter nous rend indigne de la démocratie, d'un devoir moral familial basé sur l'idée que nos ancêtres ont chèrement payé ce droit et que cela forme une obligation de gratitude à notre égard.

Dans ce dernier cas, on ne prend pas en compte le fait que nos aïeux ont donné leurs vies pour des principes et que donc notre gratitude devrait porter sur l'attention aux principes plus que sur le résultat (droit de vote) lui-même. Dans le premier cas, on oublie que la démocratie est un pouvoir des citoyens et que "quand on peut, on peut ne pas". Il est donc tout autant du droit moral du citoyen de choisir de ne pas s'exprimer.

Toutefois si aucun citoyen ne s'exprime, la démocratie s'effondre. Selon l'impératif de Kant, cet universalisation peut suffire à fait du droit de vote un devoir éthique...

En catholique, je pense que, in fine, chacun doit être renvoyé à sa conscience éclairée hic et nunc.

[Oui, mais la morale n'est pas liée à l'homme, mais à Dieu. Elle découle de la loi naturelle. Aussi comment ce droit issu de la loi des hommes peut-il glisser en obligation sous le coup de la loi de Dieu?
"Vous serez comme des Dieux"?
JL]

PK

Que dit-il aujourd'hui ?

Trophyme

Gardons nous de monter au cocotier des grands principes, devant cette évidence :
si vous ne voulez pas choisir votre destin, d'autres seront trop heureux de le le choisir pour vous.
Laissez faire Hollande, et, les socio-cocos ayant désormais tous les pouvoirs, culturels et civils, se feront un plaisir de lancer les persécutions (école libre, laicité) et les abominations (mariage gay, etc...) qui s'enkysteront dans la société et ne pourront plus être enlevés.
Ne votez pas : laissez les francs-macs décider pour vous et vos enfants. En plus vous leur donnerez ce plaisir inattendu d'être encore plus c... qu'ils ne vous croient pour les laisser ainsi vous dominer.
Le vote est votre seule arme. Si vous voulez vivre, battez-vous. Sinon préparez vous à disparaitre : vae victis !

[Ca y est, vous vous êtes défoulé? Alors sortez du hors sujet et revenez dans le débat. Les bases :
1 - Ceci n'est pas un appel à l'abstention (c'est écrit).
2 - Le post a une connotation de réflexion, pas d'action-réaction. Il porte sur la moralité d'un droit devenu (comment?) un devoir.
Merci de répondre à ce point, sous peine de ne plus apparaître.
JL]

rozo

Ah merci d'enfin aborder cette question primordiale, jusqu'à nous faire culpabiliser de la victoire de François Hollande si nous ne votons pas en conscience. Comme si en Italie la victoire d'un parrain plus meurtrier serait imputable à la non participation du règlement de compte final des braves gens au soutien du moins meurtrier (et encore cela dépend des critères retenus).

Un peu de moral chez les catholiques que diable !

mimi

bravo Monseigneur !
en effet, ce "droit de voter" transformé par certains en "devoir moral de voter" me semble tout le moins déplacé

Abbé GROSJEAN

Bonjour,

Pour respecter la pensée du Cardinal Barbarin, il faudrait le citer jusqu'au bout.

le Cardinal BARBARIN parlait de cette objection de conscience électorale comme un « acte politique » possible, légitime, et non pas nécessaire. Il semblait même assez réservé pour plusieurs raisons que nous faisons nôtres :

Dans le cadre d’un scrutin pour la validité duquel un certain taux de participation est requis, l’objection de conscience incarnée dans le refus de participer au scrutin, peut avoir un poids réel et rejoindre l’impératif d’efficacité politique. On en a eu un exemple en Italie, où l’épiscopat a fait échec au référendum de juin 2005 sur la procréation médicalement assistée, en appelant à l’abstention qui fut massive.

Dans le cas d’un deuxième tour d’une élection présidentielle, comme le fait remarquer le Cardinal BARBARIN, l’un des deux candidats sera de toute façon élu. Dans ce contexte, « faire le choix de l’objection de conscience serait porter une part de responsabilité et estimer que les deux candidats sont également et gravement inadéquats à cette responsabilité, ce qui est à bien réfléchir ».

Il ne s’agit donc seulement de considérer que les deux candidats contreviennent aux points essentiels, mais de juger s’ils y contreviennent autant, également, l’un et l’autre. Ne serait-il pas alors légitime de voter pour éliminer celui qui serait considéré comme le plus gravement inadéquat ? Le Cardinal le laisse entendre…

[Monsieur l'abbé,
Bien lu, mais là n'est pas vraiment la problématique levée par ce post.
Maintenant quel éclairage sur le cœur de ce post : le droit devenu devoir? Quiconque considère qu'il n'y a pas de devoir moral de voter, se fiche de toutes ces explications s'il a fait le choix de ne pas voter!
Il est urgent de répondre, l'abstention au 2ème tour n'est pas exclue et surtout, il est du devoir de tous les catholiques d'éclairer les consciences.
JL]

Delahaye

Excellente problématique en théorie.

Malheureusement dictée au niveau personnel par le bulletin qu'il va glisser.
C'est naturel , chacun essaie de se justifier pour pouvoir se regarder dans la glace.

Cril17

Pardonnez-moi, mais je ne suis pas sûr d'avoir bien compris votre argumentation !

Il m'a fallu lire et relire pour arriver à cette conclusion :

A la lecture de la citation du Cardinal Barbarin ET de votre commentaire, tout bon catholique aurait AUJOURD'HUI non seulement le droit légal mais le devoir moral de s'abstenir ou de voter blanc !

Est-ce bien cela ? Ai-je bien compris ?

[Non. Le droit de vote est donné par la loi humaine selon ses critères propres. Aujourd'hui, "on" nous bassine qu'il est du devoir de chacun de voter; etc. La problématique que je lève est la suivante :
comment ce droit légal est-il devenu un devoir moral?
Qui a décrété que ce droit issu de la loi des hommes (légalité) pouvait devenir un devoir issu de la loi de Dieu (morale)?
Les conséquences de la réponse à une telle question peut être très importantes pour les cathos.
JL]

jejomau

Les évêques français ont tort de ne pas s'engager publiquement.

Le noeud gordien auquel est confronté aujourd'hui la France ne peut être vraiment tranché que par eux. Et faire basculer les choses.

Il n'y a plus de Droite ou de Gauche. En tout cas telle qu'elles ont existé auparavant. Nous avons aujourd'hui :

- la France d'un côté
- l'Anti-France de l'autre côté

Il n'y a que quinze jours pour réaliser la mue qui a eu lieu. Et les évêques doivent se positionner contre l'Anti-France.

Nous avons clairement un Parti "dit" de gauche qui, en réalité, est soutenu par des minorités sectaires homosexualistes qui veulent:

- détruire l'école
- changer la loi de 1905
- promouvoir l'idéologie de mort : euthanasie, avortement à grande échelle, modifier la lOi sur la Bioéthique, et
- "stopper" les pro-vie et détruire leurs écoles hors-contrat
- instaurer le mariage homosexuel
- Homosexualistes qui pourront alors adopter des enfants !!!!!!!!!
- généraliser la "théorie du genre"

C'est très exactement ça le vrai danger. Le vote doit être massivement un vote "chrétien".. Un vote "pro-vie".. et non pas de savoir si Marine c'est mieux, ou ceci ou celà : il y a une urgence.

Sinon, la première qui s'en mordra les doigts, ce sera l'Eglise de France avec les familles....

Pour rappel, quand le "parti de l'étranger" s'est installé en France, il a fallu une guerre de cent ans et l'arrivée de Jeanne d'Arc pour faire comprendre aux "Cauchon" ce que voulait Dieu... Si nos évêques n'ont pas compris ce remake de l'histoire, c'est à désespérer !

[Vous le dites dans votre conclusion. Les évêques n'ont pas compris au temps de Jehanne et aujourd'hui non plus. Oui. Mais ce n'est pas leur tasse non plus! Chacun son troupeau entre le temporel et le spirituel. Et si le cléricalisme est une boisson infecte, elle est encore pire quand elle est sollicitée par des laïcs. Alors laissons les clercs à leurs affaires et remontons les manches pour les nôtres.
JL]

Cril17

Pardonnez-moi une fois encore ! Mais là je comprends encore moins !

Le délai qui nous sépare du 6 mai ne sera pas de trop pour que j'arrive à discerner les réponses aux questions que vous posez !...

Heureusement que je dispose d'un logiciel d'aide à la décision plus simple que je pourrai utiliser si je n'ai toujours pas compris à la lumière des nombreux commentaires que vous allez avoir probablement à gérer !...

Dix-sept mille mercis pour votre bienveillante attention !

lama12

Quand aucun candidat ne nous plait, le plus simple est de rester à la maison.

Mais il vaut analyser les inconvénients (pour rester poli) que nous risquons de subir, pour aller voter et, essayer d'écarter celui qui nous semble le pire.

[La question est : vote, droit légal ou devoir moral? JL]

l de mahlreich

Une piste? Dans le Catéchisme de l'Eglise Catholique :

§1803 : La vertu est une disposition habituelle et ferme à faire le bien. Elle permet à la personne, non seulement d'accomplir des actes bons, mais de donner le meilleur d'elle-même. De toutes ses forces sensibles et spirituelles, la personne vertueuse tend vers le bien; elle poursuit et le choisit en des actions concrètes.

§1807: La justice est la vertu morale qui consiste dans la constante et ferme volonté de donner à Dieu et au prochain ce qui leur est dû. La justice envers Dieu est appelée "vertu de religion". Envers les hommes, elle dispose à respecter les droits de chacun et à établir dans les relations humaines l'harmonie qui promeut l'équité à l'égard des personnes et du bien commun


Si pratiquer la vertu (=faire le bien) est la réponse de tout homme à l'appel de Dieu sur lui, alors on trouve peut-être dans la vertu de justice un lieu où situer les devoirs du citoyen en général & celui de voter parmi eux. Je ne suis pas docteur en droit canon ou en théologie ceci dit, c'est juste une piste....

[Moi, non plus, justement... Mais le droit de vote est de l'ordre du légal, de la loi de l'homme; le devoir de l'ordre du moral, de la loi de Dieu. Qui a fait le glissement de l'un vers l'autre?
La question est importante à l'heure du "travailler plus pour dormir moins" et où le dimanche compte pour les grasses matinées et non pour les urnes...
JL]

Abbé GROSJEAN

Sur le devoir de voter, la réponse du magistère semble pourtant claire, si on lit le catéchisme de l'Eglise Catholique :

N°2239-2240 : La soumission aux autorités légitimes et le service du bien commun exigent des citoyens qu’ils accomplissent leur rôle dans la vie de la communauté politique.

La soumission à l’autorité et la coresponsabilité du bien commun exigent moralement le paiement des impôts, l’exercice du droit de vote, la défense du pays.

Donc, oui, légalement, le vote est un droit. Pour un chrétien, L'exercice de ce droit est une "exigence morale" , placée au même niveau que la défense du pays ou le paiement de l'impôt.

Un fidèle qui ne paie pas l'impôt alors qu'il le devrait ou qui triche est coupable d'une faute morale. je remarque que le CEC place le vote au même niveau.

Pie XII parlait lui de "devoir sacré" pour le vote.

Après, on peut retourner les choses dans tous les sens, mais c'est quand même des textes du magistère qui priment sur les opinions personnelles de tel ou tel.

Il faudrait que les autorités religieuses d'un pays soient unanimes pour déclarer qu'en raison de telle ou telle circonstances ( par exemple, comme en 2005 en italie, pour faire échouer un référendum illégitime en lui même - ou parce que les conditions d'égalité d'un scrutin ne seraient pas respectées en raisons de fraude ou d'empêchement de concourir pour l'opposition ) , cet devoir d'exercer le droit de vote est suspendu.

Les autorités religieuses légitimes en France n'ont pas déclaré cela. Ce que dit le magistère reste donc valable dans les circonstances actuelles.

Cordialement.

[L'exercice du droit de vote - comme le paiement des impôts - est soumis à la morale. Il y a des catholiques qui refusent de payer l'impôt pour ne pas contribuer au remboursement de l'avortement. Ils font tout ce qui est possible pour ne pas être imposables. Peut-on leur reprocher?
L'autorité qui impose de payer le meurtre d'enfants innocents est-elle légitime?
Le bien commun est-il envisagé dans ce cas?
Si une de ces deux conditions ne tient pas, on est en dehors des exigences du catéchisme que vous rappelez fort a propos pour qui les aurait oubliées.
Aussi, cela tend à démontrer qu'il n'y a pas de DEVOIR de voter, mais bien un droit soumis à des normes morales qui lui sont à la fois supérieures et antérieures.
Merci de votre avancée.
JL]

Edouard

CEC n° 2240 :
2240 La soumission à l’autorité et la coresponsabilité du bien commun exigent moralement le paiement des impôts, l’exercice du droit de vote, la défense du pays.

C'est bref mais clair.

[Il faut donc que l'autorité soit légitime et le bien commun poursuivi pour que l'exercice de ce droit (qui n'est qu'un droit) soit bon. Mais cela ne fait pas du droit de vote, un devoir en toute circonstance. Bien au contraire.
JL]

c

N Sarkozy peut apparaître plus "catho-compatible" que F. Hollande mais néanmoins il n'a pas pris des décisions catho-compatibles comme présidents de la république pour l'avenir du pays, et donc il se situe exactement dans la même position que le candidat Hollande.
Une abstention ou un vote blanc peut être un meilleur choix que donner une voix "catho-compatible" présumé (dans le sens où il semble moins vouloir avec des paroles et par forcément des actes) "persécuter les catholiques) mais qui néanmoins quand il en avait le pouvoir (chambre et sénat à droite), proposer des choix permettant de démontrer sa "catho-compatibilité" en action et non pas en paroles.
n'oublions pas les deux ans de délais entre le refus du "baiser de la lune" et son introduction dans les écoles, et le Pacs qui n'est pas très différent du "mariage" homosexuel. N'oublions pas le refus (d'une façon évidemment non publique) de l'application en France des normes européennes de la traçabilité de l'abattage des animaux de boucherie (et donc de la non information des catholiques qui dans de nombreux doivent manger de la viande halal ou casher et payer sans le savoir une taxe de dhimmitude).
En 1789 tout le monde était prête à croire à la catho-compatibilité des tribuns. Deux ans plus tard, cette catho-compatibilité était beaucoup moins évidente!
Alors arrêtons d'être naïfs et d'être des moutons qui se font tondre la laine sur le dos sans même sans rendre compte.

Xavier Soleil

"Vote : droit légal ou devoir moral ?" Mais enfin, qui pose cette question qui semble embarrasser tout le monde ? Avant de répondre, je me demanderai qui est en puissance de définir un devoir moral ?

Si, bien évidemment, ce n'est pas l'Etat, ce ne peut être que l'Eglise. Que ceux qui connaissent le mieux son enseignement aient donc la bonté de nous renseigner sur la solution de ce dilemme !

[La morale découle de la loi de Dieu, le légal de la loi des hommes. Le glissement de cette dernière vers la première paraît plus que risqué... JL]

PK

Comme déjà dit ici, le vote est avant tout un devoir de la cité des catholiques recommandé par le CEC (point 2240 :

2240 La soumission à l’autorité et la coresponsabilité du bien commun exigent moralement le paiement des impôts, l’exercice du droit de vote, la défense du pays :

[Il faut donc que l'autorité soit légitime et le bien commun poursuivi pour que l'exercice de ce droit (qui n'est qu'un droit) soit bon. Mais cela ne fait pas du droit de vote, un devoir en toute circonstance. Bien au contraire.
JL]

Kantz

[...]

Bernard Mitjavile

Ce même cardinal Barbarin avait expliqué dans une interview à Rue 89 en décembre dernier qu'un catholique devait s'opposer aux idées du Front National en matière d'immigration, la Bible étant supposée défendre systématiquement l'accueil de l'étranger ce qui est très discutable (entre autres récit de siècles de guerre contre les Phillistins avec les encouragements des juges, prophètes et rois pour protéger le peuple contre l'idolâtrie des cultures du Moyen Orient à l'époque). Aussi je ne le prends pas comme référence. Ceci dit, il y a effectivement une dérive quand on passe du droit légal de vote au devoir moral de voter.

Trophyme

Réponses :
1° excusez en effet le ton de ma dernière contribution, écrite à chaud et en partie inappropriée
2° votre propre "1-" dans la réponse que vous me faites n'est manifestement pas compris par plusieurs intervenants (ce qui se comprend d'ailleurs)
3° ma réponse visait par avance certaines contributions à venir, telles les deux qui apparaissent immédiatement après la mienne et qui me semblent des impasses, pour la raison dite
4° sur le fond, je pense que la question posée (un droit devenu un devoir moral, et comment ?) est un sophisme dans notre cas, car si devoir il y a, ce n'est pas d'abord un devoir moral mais un devoir vital. C'est par exemple un devoir vital que de devoir manger (pour ne pas mourir) ; et discuter de la moralité de cet acte ne peut se faire que sur la base de sa nécessité, pas de sa possibilité comme si on avait le choix. Dans le cas de la nourriture, il s'agit d'une nécessité de nature, ce qui rend la chose évidente ; dans le cas du vote, il s'agit d'une nécessité de culture, donc moins évidente mais un peu du même ordre : discuter de sa moralité suppose d'avoir accepté sa nécessité, comme seule expression de l'engagement concret de ma liberté (car il est toujours possible de se faire entendre, fut-ce en votant blanc).
5° ces dernieres lignes ne répondent certes pas totalement à la question que vous posez, mais elles visent à la préciser car elle est au fond moins claire que ne le laisse penser sa formulation.

jejomau

Toute la différence entre Sarkosy et Hollande est là : dans le "baiser de la lune" proposé aux élèves du CM2

Avec Sarkosy : vous avez la possibilité de réagir

Avec Hollande : le pouvoir en place mettra à tous les postes des "pro-mort" qui se passeront de vos réactions.

Je répète : il ne s'agit plus de la Droite contre la Gauche . Cà, c'est un habillage. C'est l'Anti-France contre la France et ses familles...

Abbé GROSJEAN

Pour JL : Il y a un grave risque de subjectivisme et de relativisme si chacun décide quand ce que l'Eglise présente comme une "exigence moral" et même un "devoir sacré" ( Pie XII ) s'applique ou pas.

Donc soit nos évêques, unanimement, déclarent que les conditions ne sont plus réunies pour que ce devoir s'applique, et dans ce cas, on n'est plus "obligé" par ce que dit le CEC.

Soit dans le doute, ou en absence de directives contraires claires de nos pasteurs, on s'en tient à ce que l'Eglise continue de commander.

Il serait téméraire de faire autrement.

Abbé Grosjean

[Je ne suis pas forcément d'accord sur les risques que vous soulevez.
Quelle autorité détiendraient tous les évêques d'une seule voix? L'immense autorité de chaque évêque s'étend sur l'ensemble de son diocèse et sur des thèmes précis. Elle est immense, mais limitée.
La CEF n'en a aucune, mais vous le savez, le Saint Père l'a rappelé récemment.
Le discernement de chacun s'exerce quand même! Eclairer les consciences pour un bulletin de vote : répondons aux vraies questions. L'autorité en France est-elle légitime? Difficile d'en douter.
Mais le bien commun est il poursuivi? Il y a là un impérieux devoir de réponse surtout si l'on n'oublie pas que le bien commun est subordonné à la fin d'atteindre le "souverain bien".
La coresponsabilité du bien commun peut moralement avoir comme conséquence - et en toute conscience - de ne pas prendre part à un vote, celui-ci étant considéré n'avoir d'issue que contraire au bien commun.
L'enjeu ne doit pas exclure la démonstration pédagogique. La conscience de chacun mérite que l'on s'y arrête.

JL]

jo Lebout

Si la loi civile légitime ne m'oblige pas à voter (vs Belgique), si les paroles des évêques ne s'appuient ni sur l'Évangile ni sur Pierre,
je ne vois pas en quoi j'aurais le "devoir moral" de voter.
Pie XII, Sur la démocratie (Noël 44), dit simplement le "droit de s'exprimer" avant d'obéir. Il ne parle pas de devoir. (ce "droit" et la modernité informatique m'inspire dans ma proposition du vote "exprimé".. explicitation sur demande).
Ceci dit, merci à JL de répondre aux messages qu'il juge bon d'évaluer. C'est beaucoup plus éclairant que la "foire aux idées" stérile à la Gaulmyn...

[C'est sympa et si rare. Merci. JL]

Cril17

Je crois qu'en rendant impossible toute esquisse d'esquisse d'accord entre l'UMP et le FN, BH(F)L vient de modifier la problématique de l'élection du 6 mai ...

BH(F)L vient d’ouvrir la route de l’Elysée à Hollande ! …

http://cril17.info/

senex

le problème est bien plus simple et ne fait appel qu'à du simple bon sens.Vous voulez embaucher un cadre. Allez vous garder un homme aguerri à la technique politique nationale et internationale et ce en pleine crise,ou toute son action n'est pas à négliger ou donner la préférence à un candidat dont l'incompétence grasse est soulignée par ses partisans et ses ex-proches et qui ne tiendra pas trois semaines.Pas besoin de cardinal pour faire le choix de bon sens. Pour ma part en cas de péril je préfère un chirurgien athée mais compétent à un chirurgien maladroit mais bien pensant..

[La différence notoire, c'est que le cadre est à vos ordres. Le président, non.
Quant au chirurgien,on peut d'emblée supposer que vous avez lui le même regard sur le bien à atteindre! Donc oui, 1000 fois oui, pour le chirurgien!
Mais le président qui aura les mains libres (de vous!) pendant cinq ans...? Un blanc seing pour 5 ans alors même que je me sais en désaccord avec les 2 candidats sur l'éducation à donner à mes propres enfants... pas facile!!!? Non?
Il y va un peu plus loin que le bon sens, que j'aime tant... et c'est sans doute pour cela qu'il est difficile d'y voir clair! Quelque chose est vicié dès le départ du raisonnement. Mais quoi?
JL]

Cril17

En résumé et pour conclure, en vous exprimant toute ma gratitude pour votre généreuse hospitalité :

S'il s'avère au cours des jours prochains, que tout accord entre l'UMP et le FN soit impossible - comme maints indices semblent le suggérer ... - provoquant ainsi l'élection d'Hollande - tout bon catholique a-t-il aujourd'hui le droit moral - voire même le devoir moral ?... - de voter blanc ( ou royaliste ) en ayant à l'esprit cette interprétation de l'Evangile, à la lumière des Lois Fondamentales du Royaume de France scellées par Jeanne d'Arc :

Rendez à Dieu ce qui est à Dieu et à la Royauté Capétienne ce qui est à elle ?...

Dans ce cas il ne restera plus qu'à préparer l'insurrection johannique contre la république, qui sera autorisée par la tradition catholique la plus sûre ... à condition qu'elle ait une probabilité significative de réussite dans les meilleures conditions possibles, que seule la Divine Providence pourra nous offrir par un véritable miracle !
Mais comme chacun sait, depuis le miracle de la multiplication des pains, il faut un minimum d'apport humain ...

A chacun d'accomplir son devoir d'état selon sa conscience ! ...

Xavier Soleil

@ JL "L'autorité en France est-elle légitime ? Difficile d'en douter", dites-vous.
Lorsqu'elle ne s'exerce pas en vue bien commun, comme c'est précisément le cas en France, quelle est sa légitimité ?

Denis Merlin

Cril, non l'insurrection contre la République serait une faute. Le ralliement n'est pas une option, il est une obligation morale.

http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/18/98/43/au-milieu-des-sollicitudes.pdf

PK

[JL : Quelque chose est vicié dès le départ du raisonnement. Mais quoi? ]

Heu... c'est facile... C'est le système politique de type électoral : si dans l'absolu (cf. le CEC), il n'est pas plus mauvais qu'un autre, dans les faits (et dans l'étude de St Thomas aussi), le système est pervers quand les gens au commande ne sont pas dévoués au bien commun.

Or, l'électoralisme conduit les gens biens à ne pas être élus au profit des démagogues de tout genre...

Bref, le système est vicié...

Donc, moralement, on a le devoir d'en sortir et d'en changer, soit en prenant le pouvoir légalement (mais bon, 4% de pratiquants qui s'étripent joyeusement sur des problèmes basiques auront bien du mal à s'entendre pour former un groupe cohérent) ce qui est exclu à cause d'un simple effet de nombre, soit à l'occasion d'un événement qui nous permettra de prendre le pouvoir (comme en 40, 58 ou autre).

À nous d'être formés afin que nous saisissions l'opportunité le moment venu...

l de mahlreich

cher Lahire,

il n'est pas acquis que ça éclaire votre lanterne, mais je lis dans les commentaires deux points de débat.

Avant tout, vous cherchez le moyen de résoudre le glissement du droit de voter vers le devoir car on parle du droit de voter en se demandant si c'est aussi un devoir; mais on pourrait tout aussi bien raisonner dans l'autre sens : étant donné que nous devons participer à la vie de notre cité, quel moyen (=droit) nous est donné à cette fin? Le droit de voter concédé par la République n'est que le moyen légal (je ne dis pas parfait) de laisser chacun prendre sa part légitime dans la vie de la cité. C'est une reconnaissance d'un devoir par le droit, & non l'inverse. Et ça ne fait pas du moyen un absolu!!!

Le deuxième point vient de la confusion de la légitimité & de l'autorité, tant sur le moyen (le vote) que sur le bien commun. Que ce suffrage universel soit un système vicié, limité, bref humain, ne vient pas contredire la légitimité du pouvoir (je ne dis pas le bien-fondé) qui vient toujours de Dieu. Il est évident que nous devons tendre à ce que la légitimité & le bien-fondé (càd le fondement en Dieu) du pouvoir se rejoignent, tant pour notre cité que pour le salut de la personne qui a le pouvoir. Le bien commun devient alors le devoir de celui qui a le pouvoir légitime, & non une condition de sa légitimité. La seule régulation possible est de donner le pouvoir à celui qui veut poursuivre le bien commun le plus droit avec les meilleurs moyens. Et le moyen qui nous est donné collégialement à ce jour pour y parvenir est le vote au suffrage universel.

Or il n'y a pas de conscience collective, & donc la volonté de Dieu, qui doit "être faite sur la terre comme au Ciel", ne peut se faire que par la conscience individuelle, qui est soumise à l'autorité de Dieu & qui passe par des actes individuels (cf les références sur la vertu du CEC).

Doit-on y voir un devoir de voter, entre autres devoirs? Je le pense à ce stade de la réflexion, que vous ne manquerez pas d'enrichir.

[Oui et non. Toute manipulation humaine ne peut transformer un droit légal (ordre humain, loi artificielle) en devoir moral (ordre divin, loi naturelle). D'où vient ce glissement? Autrement posée la question est : qui a eu intérêt à provoquer artificiellement ce glissement, contraignant par terrorisme intellectuellement des millions de Français à croire qu'ils étaient moralement soumis au devoir de voter? (Les Lumières ont apporté ce qui manquait à l'homme pendant des sicles?). JL]

Sancenay

Depuis l'Abbé Suger, conseiller du Roi Louis VI le Gros , les clercs seraient bien inspirés de bien vouloir considérer qu'en matière politique , ce n'est pas à l'Eglise de "commander" , mais tout au contraire "d'éclairer" ce que SE le Cardinal Barbarin a pour sa part parfaitement assimilé.

Je n'ai d'ailleurs pas connaissance d'un commandement qui dirait: "en toute circonstance tu voteras".

Si des personnes estiment à tort ou à raison que nous avons déjà basculé dans le totalitarisme barbare que déjà en son temps sa Sainteté le Pape Jean-Paul II décelait dans la dérive des démocraties usées (son livre testament, "Mémoire et Identité"), je comprends qu'ils puissent choisir de pratiquer l'objection de conscience et je les respecte, quand bien même pour ma part et devant la gravité de la situation , mais aussi des signes d'espérance qui apparaissent néanmoins ici et là, je ne me presse pas de me déterminer ne serait-ce que pour laisser le temps au temps", sachant qu'en Bourgogne la décantation est une excellente pratique qui ravit souvent bien des palais !

Denis Merlin

@ Cril 17

Par conséquent, lorsque les nouveaux gouvernements qui représentent cet immuable pouvoir sont constitués, les accepter n’est pas seulement permis, mais réclamé, voire même imposé par la nécessité du bien social qui les a faits et les maintient. D’autant plus que l’insurrection attise la haine entre citoyens, provoque les guerres civiles et peut rejeter la nation dans le chaos de l’anarchie. Et ce grand devoir de respect et de dépendance persévérera, tant que les exigences du bien commun le demanderont, puisque ce bien est, après Dieu, dans la société, la loi première et dernière."

irène

Bonjour,

Je comprends bien la problématique soulevée par la citation du cardinal Barbarin, cependant, je ne partage pas la lecture faite par certains que nous sommes en face d'un vote "catholique compatible" ou "pro-France" et "Anti-France" pour moi, c'est pire : nous avons à faire à deux traitres qui ont vendu et s'apprêtent à vendre la France et qui sollicitent le vote "catholique" pour se faire élire pour mieux poignarder ces mêmes catholiques dans le dos une fois élus!
Et dans ce cas, je suis d'avis que c'est mon devoir morale de ne donner ma voix ni à l'un ni à l'autre !

Neo

Merci de cette intéressante question. Je donne mon opinion en espérant qu'elle apporte quelque chose au moins pour certains. Deux choses pour moi me paraissent claires :
- Il n'y a pas de devoir « en soi » de voter, c'est-à-dire un devoir qui serait valable quelles que soient les circonstances ;
- Il peut y avoir des moments où voter est un devoir.
La première chose me paraît suffisamment claire, on peut nous demander de voter pour la personne qu'on va tuer demain, etc., ou nous donner le choix entre quatre communistes pour tel poste, auquel cas il est obligatoire, dans le premier cas, ou au moins possible, dans le second, de s'abstenir.

Nous sommes, hic et nunc, selon moi, dans un cas où s'applique ma deuxième considération. Attention, le fait que je considère, qu'il y a objectivement devoir de voter -- de voter M. Sarkozy -- ne signifie pas que j'ai le loisir de condamner ceux qui pensent et agissent autrement. Néanmoins il me semble qu'une conscience convenablement éclairée arrive à cette conclusion.
Mon raisonnement est très simple : voter M. Sarkozy peut empêcher beaucoup de crimes qui dans le cas où il n'est pas élu seront commis avec certitude (je pense bien sûr aux lois que M. Hollande non seulement s'est engagé à faire voter mais en plus a daté des premiers mois de son mandat : euthanasie, "mariage" "homosexuel", avortement complètement remboursé et disponible dans tout hôpital...), il s'agit donc d'un devoir d'assistance à personne en danger, dont le moyen est ici le vote, mais qui peut prendre d'autres formes (on peut songer à un accompagnement des personnes mourantes pour leur éviter le choix doublement mortel de l'euthanasie, ou la participation à des comités éthiques).

Toutes les considérations visant à dire que M. Sarkozy n'en pense pas moins, ou que peut-être il le fera plus tard, ou selon lesquelles « c'est la droite bourgeoise, vous vous faites avoir » , ou « il faut se dégager de ce système », ou « le vote c'est sale », ou « cela revient à légitimer un régime athée », ou encore « seule l'abstention massive fera s'écrouler le système par manque de légitimité » (il y a des taux de participation très faible, le seraient-ils encore davantage que cela ne changerait rien. Cet argument me semble d'une naïveté sans nom quant à la compréhension de ce qu'est le pouvoir. Des dictatures se sont maintenues des décennies sans l'ombre d'une légitimité.), ou « le vote c'est sale », me paraissent faire primer des théories personnelles, plus ou moins justifiées sur le devoir sacré d'assistance à personne -- embryons, personnes âgées, enfants bientôt adoptés -- en danger. Car il s'agit bien de cela.

Ppar exemple, voter M. Hollande pour faire exploser l'U.M.P... Il est loin d'être certain qu'une victoire, même importante, de M. Hollande, provoque l'implosion de l'U.M.P. Il est qui plus est incertain que cela soit bénéfique : on peut voir émerger une droite centriste encore plus molle, qui coupe une partie de l'U.M.P. et rend encore plus difficile l'accès au pouvoir de la partie un peu plus saine de la droite... Alors que le vote, puis la pratique, de l'euthanasie, du « mariage » entre paires de même sexe, de l'adoption par les mêmes, est totalement certaine si M. Hollande est élu.

Jean Theis

Comme c'est reposant d'être de gauche. On ne se pose pas de questions : tout pour Hollande sans états d'âme.

Mais la droite : dejà elle ne savait pas trop pour qui voter avant, mais maintenant tous les posts se contredisent, avec tous des arguments à emporter la décision. Et je ne parle que du SB, pas le temps d'aller voir ailleurs, en tout cas pas de meilleur blogue.

Ceux qui sont certains de ce qu'il convient en vérité de faire, en leur âme et conscience, qui ont exprimé leurs arguments, qui vont faire ce qu'ils ont écrit : comme ils ont de la CHANCE !

Gabrielle

Bonjour,
Je dirais que le devoir n'est pas de voter pour voter (je n'ai aucun respect pour la démocratie) mais, comme l'a dit un autre lecteur, d'empêcher par tous les moyens qui s'offrent à nous, si pauvres soient-ils, ce qui adviendra avec l'élection de F. Hollande : euthanasie, mariage + adoption pour les personnes homosexuelles, droit de vote des étrangers, etc. C'est très différent !
A part ça, merci pour votre travail, c'est sûr, le Salon beige est sans équivalent !
Gabrielle

joseph

je m'en tiendrai à ce qu'un catholique que je ne nomme pas , a dit : choisir le "moins pire " des deux !
C'est un sauve qui peut pour pouvoir respirer encore un peu ! Dans l'autre cas c'est l'asphixie totale , les baillons sur la bouche et adieu le "Salon Beige "
Merci si vous publiez ce message

Frère Maximilien-Marie

"Depuis deux cents ans les combattants de la Cité de Dieu s’épuisent dans les combats démocratiques et leur nombre ne cesse de diminuer. (...) la règle du jeu démocratique est truquée, elle est la machine à perdre les chrétiens. La pratique du vote, sans les compétences requises, constitue un acte d’orgueil qui aboutit à une usurpation de la place de Dieu et à l’acceptation des idéologies."

Lire la totalité de l'étude :

http://www.viveleroy.fr/Principe-du-moteur-de-la,71

NLC

L'analyse de Neo est intéressante, subordonnant le devoir (grave) de voter aux circonstances et aux candidats en présence. En l’occurrence, il ne s'agit pas tant du devoir de VOTER, que de celui de CHOISIR, car enfin, on peut toujours voter blanc, ou nul...
Cela étant, la supériorité morale de l'un par rapport à l'autre, le fameux moindre mal supposé est il, à la lecture du bilan, si évident ? Une réaction plus haut mettait en évidence un délai différent, mais un résultat équivalent à terme, ce que je ne suis pas loin de penser.
Alors, comme beaucoup, je ne sais pas quoi faire le 6 mai après la messe ! Et c'est un vrai cas de conscience, merci de votre contribution à nous éclairer.

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.