Réflexion chez nos voisins suisses sur l'assistance au suicide
09 mai 2012
Lu ici ces lignes intéressantes sur une campagne pro-mort à laquelle pourrait ressembler celle qui se prépare pour l'euthanasie en France :
"Une votation cantonale vaudoise sur l’assistance au suicide dans tous les établissements de soins (EMS et hôpitaux) aura lieu le 17 juin. Le vicaire épiscopal Marc Donzé annonce qu’il dira non autant à l’initiative qu’au contre-projet (...).
"A première vue, l’initiative se borne à généraliser la pratique de l’assistance au suicide dans tous les EMS vaudois. Cette généralisation pose question, car la loi, en principe, ne peut pas imposer ce qui n’est qu’un acte toléré sous certaines conditions, ainsi que le stipule le droit au niveau de la Confédération"; souligne le vicaire épiscopal Marc Donzé. "La vie est reçue. Personne ne peut se la donner à lui-même. Elle est un mystère, dans son origine comme dans sa fin. Nous sommes loin d’en connaître tous les paramètres, en particulier pour ce qui concerne le passage de la mort vers un au-delà de la vie. Ce mystère est à respecter comme don. De ce fait, la vie n’est pas une possession, dont l’homme pourrait disposer sans référence à l’origine du don. Dans l’optique chrétienne, ce don de la vie est reconnu comme venant de Dieu. Chacun en est responsable devant Lui", lance l’abbé Donzé.
Pas de jugement sur les personnes"Quoi qu’il y paraisse, le suicide n’est pas un acte purement individuel. Il brise les liens qui unissent chaque personne à sa famille, à ses amis, à la cité. Il est un acte de désespoir, contraire à l’amour du Dieu donateur de vie ou contraire à la source de la vie, quelque représentation que l’on en ait. Mais, subjectivement, il est souvent explicable par des circonstances personnelles graves. De ce fait, il n’est pas question de porter jugement sur les personnes qui recourent au suicide", souligne le vicaire épiscopal. Ajoutant: "Comme le suicide n’est pas qu’un acte individuel, l’assistance au suicide, elle aussi, a une portée sociale. De ce fait, il n’est pas légitime que l’accès à une telle prestation soit imposé par la loi aux maisons de soins, fût-ce avec des conditions. La tolérance prévue dans la loi fédérale suffit. Elle permet de sauvegarder des choix éthiques que certains établissements ont fait en déclarant en toute transparence ne pas accepter la tenue d’assistance au suicide. Elle est en effet contraire à leur mission: soigner et accompagner."
Contre-projet discutableLe contre-projet soumet l’assistance au suicide à une réglementation précise. "Ainsi, le législateur fait, d’un acte aujourd’hui toléré, un acte expressément autorisé lorsque les conditions légales sont remplies. Par la décision du médecin responsable, le suicide assisté serait déclaré conforme à un droit légitime. Le souci d’encadrer l’assistance au suicide aboutirait donc, paradoxalement, à la légitimation d’un acte contraire à la vie" [C'est le procédé classique et usité pour faire passer des lois pro-mort. NDL], estime Marc Donzé. "De plus, l’équipe soignante devrait prendre part au processus décisionnaire aboutissant à l’autorisation (ou au refus) d’un suicide assisté. Et cela quelles que soient les convictions des soignants qui seront contraints de collaborer au moins indirectement à une démarche contraire à leur éthique de soins".
"Le médecin responsable devrait aussi se concerter avec les proches du patient au sujet du discernement et de l’incurabilité de celui-ci. Il est infiniment délicat voire périlleux d’associer un conjoint, un partenaire, un enfant à une telle démarche aboutissant à une décision grave", affirme-t-il. C’est pour ces raisons, que le vicaire épiscopal Donzé juge que l’initiative et le contre-projet ne sont pas acceptables".
"Dans l’optique chrétienne, ce don de la vie est reconnu comme venant de Dieu"
EH NON !
En disant cela, on se place pile poil dans l'optique maçonnique. Laquelle consent volontiers à donner sa place à l'"optique chrétienne", à condition qu'elle se contente d'être une "optique", un "point de vue".
Or, il ne s'agit pas d'une "optique chrétienne" ! Il s'agit de la VERITÉ RÉVÉLÉE par Dieu. Ce n'est pas un point de vue : c'est LA VÉRITÉ.
Et donc, notre mission n'est pas d'exprimer une "optique" dans le grand concert des opinions ! Il est d'annoncer la vérité.
En présentant la vérité révélée comme une optique, on trahit le Christ.
Rédigé par : Kral | 09 mai 2012 à 20:14
Certains hommes d'église ont tellement envie d'être reconnus par le monde, que, dans leur bouche, il devient difficile de reconnaître l’Évangile...
Rédigé par : Exupéry | 09 mai 2012 à 22:08
@ Kral : Seule la raison s'impose à tous. Le suicide est contraire à la raison, donc à la nature humaine. Personne n'a de titre à se tuer. C'est la vérité.
L'objection de conscience, qui est la perspective dans laquelle se situe le bon abbé, est une deuxième ligne de défense lorsque le législateur ne veut pas se conformer aux jugements de la raison. C'est un argument ad hominem destinés aux relativistes qui prétendent que la vérité morale ne peut être connue. Elle dépendrait, selon les relativistes, d'un arbitraire toujours respectable (ce qui est incohérent). Cet argument est en faveur de la carrière professionnelle des chrétiens, afin de leur offrir des possibilités de vivre en milieu criminel.
Je crois que le père se place donc dans la perspective de l'objection de conscience qui est un pis aller. Il peut donc invoquer légitimement "la perspective chrétienne".
Il est vrai cependant qu'en s'installant dans ce genre de discours on risque d'oublier la vérité. Mais ce genre de discours n'est pas illégitime.
Rédigé par : Denis Merlin | 10 mai 2012 à 14:37