Journée mondiale du tourisme 2012 : un message clair et net du Saint-Siège
27 juillet 2012
Il est signé du cardinal Antonio Maria Vegliò, président du Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et de monseigneur Joseph Kalathiparambil, secrétaire. Morceaux choisis :
"Le Saint-Siège a adhéré à cette initiative de l'Organisation mondiale du tourisme dès sa première édition, considérant qu'elle constitue une occasion de dialoguer avec la société. Y apportant une contribution basée sur l'Evangile, il y voit une occasion de sensibiliser l'ensemble de l'Eglise sur l'importance sociale et économique de ce secteur, en particulier dans le contexte de la Nouvelle Evangélisation (...)
Cette croissance, qui comporte certainement des effets positifs, peut avoir un sérieux impact environnemental dû, parmi d'autres facteurs, à la consommation démesurée de ressources énergétiques, à l'augmentation d'agents polluants et à la production de déchets. Le tourisme joue un rôle important en vue des Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment celui d'assurer un environnement durable... Par conséquent, il doit s'adapter aux conditions du changement climatique, en réduisant ses émissions de gaz serre, qui représentent actuellement 5% du total. Toutefois, le tourisme contribue non seulement au réchauffement global, mais il en est lui-même victime.
Le concept de développement durable est d'ores et déjà enraciné dans notre société et le secteur touristique ne peut ni ne doit demeurer marginal. Quand nous parlons de tourisme durable, nous ne nous référons pas à une modalité parmi d'autres, comme pourrait l'être le tourisme culturel, celui des plages ou de l'aventure. Chaque forme et expression du tourisme doit nécessairement être durable, et ne peut pas être autrement. Dans cette voie, il est indispensable de tenir compte des problèmes énergétiques. Il est erroné de penser qu'il existe une quantité illimitée d'énergie et de ressources utilisables, que leur régénération est possible dans l'immédiat et que les effets négatifs des manipulations de l'ordre naturel peuvent être facilement absorbés (...)On ne saurait séparer l'écologie environnementale de la préoccupation pour une écologie humaine appropriée, conçue comme intérêt du développement intégral de l'être humain. De même, nous ne pouvons pas scinder notre vision de l'homme et de la nature du lien qui les unit avec leur créateur. Dieu a confié à l'être humain la bonne gestion de la création. Il faut tout d'abord réaliser un grand effort éducatif, afin de promouvoir un véritable changement de mentalité et d'adopter de nouveaux styles de vie. Cette conversion de l'esprit et du cœur doit permettre d'arriver rapidement à un art de vivre ensemble qui respecte l'alliance entre l'homme et la nature. Il est juste que nos habitudes quotidiennes soient en train de changer et qu'il y ait une plus grande sensibilité écologique. On risque cependant d'oublier ces motivations durant les vacances, en quête de commodités auxquelles nous croyons avoir droit, sans toujours bien réfléchir à leurs conséquences. Il est nécessaire de cultiver l'éthique de la responsabilité et de la prudence, en nous interrogeant sur l'impact et sur les conséquences de nos actes.
A cet égard, le Saint-Père affirme que la façon dont l'homme traite l'environnement influence les modalités avec lesquelles il se traite lui-même et réciproquement. C'est pourquoi la société doit reconsidérer son mode de vie qui, en de nombreuses régions du monde, est dominée par l'hédonisme et le consumérisme, indifférents aux dommages qui en découlent (...)
Ces idées de fond doivent nécessairement se traduire en actions concrètes (...)A cet égard, il est fondamental que les structures touristiques ecclésiales ou les propositions de vacances recommandées par l'Eglise soient reconnues pour leur respect de l'environnement (...)
La Doctrine sociale de l'Eglise nous rappelle que la protection de l'environnement constitue un défi pour l'humanité tout entière. Il s'agit du devoir, commun et universel, de respecter un bien collectif. Un bien dont l'être humain n'est pas le maître, mais un administrateur auquel Dieu l'a confié pour qu'il le gère correctement. Le Pape affirme aussi que la Nouvelle Evangélisation exige pour chacun de tenir compte des nombreuses occasions qu'offre le tourisme pour présenter le Christ comme la réponse suprême aux questions de l'homme d'aujourd'hui. Nous invitons donc tout le monde à promouvoir et à utiliser le tourisme d'une façon respectueuse et responsable, pour lui permettre de développer toutes ses potentialités, certains qu'en contemplant la beauté de la nature et des peuples nous pouvons parvenir à la rencontre avec Dieu".
Nous rajoutons en ce qui nous concerne : le BOYCOTT total de tous les pays MUSULMANS... Il y a beaucoup d'autres destinations de pays chrétiens en difficulté pour l'instant qui ont besoin de nos sous de .. chrétiens !
Rédigé par : jejomau | 27 juillet 2012 à 09:33
Voir l'église souscrire au dogme anti scientifique du réchauffement global d'origine humaine est d'une tristesse accablante!
Que l'église nous incite à respecter l'environnement (comme on dit aujourd'hui au lieu la "nature"), rien de plus normal, c'est le respect de la Création. Mais, pour l'amour du ciel, qu'elle évite de s'engager dans des options à la mode qui sont contredites par les faits. Ce n'est pas "ses oignons", qu'elle laisse cela aux pseudos climatologues dont le règne commence déjà à s'effacer sous l'évidence des faits mis en avant par les vrais scientifiques.
Rédigé par : clovis | 27 juillet 2012 à 10:23
Merci et bravo, je suis heureux de lire ces profondes lignes, si justes et si engageantes, sur le Salon beige.
Comme quoi, le reproche que certains vous font d'être des affreux ultra-libéraux conducteurs de Hummers et complices des gros pollueurs industriels, malades au seul mot d'"écologie", est injustifié.
Le respect de toute la Création, de l'embryon à la biodiversité, du travailleur pauvre aux fonds océaniques, est un combat unique, et c'est une des perspectives d'engagement fondamentales des catholiques en politique (largo sensu) !
Rédigé par : Gualtiero | 27 juillet 2012 à 10:27
Oui, ce texte présente des aspects positifs, mais quel dommage qu'il verse avec délectation dans le politiquement correct et le réchauffisme idéologique, théorie dont la mode est déjà dépassée par le changementisme climatique.
Rédigé par : candide | 27 juillet 2012 à 15:15
@ clovis, ci dessus, dénonce l'erreur consistant à reprendre toutes les idéologies du temps, je lui indique que c'est ce comportement qu'à bon droit l'Eglise catholique romaine condamne, on peut le vérifier pages 425 à 468 du Guide de la vie chrétienne (imprimatur 1910) approuvé à l'époque par Mrg Sonnois, archevêque de Cambrai.Ces pages présentent en effet dans le détail les erreurs et hérésies dangereuses que nous voyons hélas à l'oeuvre aujourd'hui même.J'ai personnellement été subjugué d'en découvrir toute la clarté qui résume à elle seule tous les ouvrages et constats dressés et édités depuis un demi siècle....Où il se vérifie une fois de plus que c'est dans les vieux livres (qui s'adressaient à tous les chrétiens laïcs) qu'on trouve les simples vérités qui s'énoncent simplement et dans la lumière puisqu'ils reflètent l'Evangile et non de fausses interprétations de ce dernier !
Rédigé par : Julien | 28 juillet 2012 à 15:45
En voilà des vœux pieux !
Mais surtout des preuves que l’Eglise est à 1000 lieues de comprendre les sous-jacents du problème environnemental.
L’humanité a vécu des millénaires sans se poser la question de la destruction de notre environnement et aujourd’hui, c’est une question clef. Pourquoi ? Tout simplement parce que le libéralisme est passé par là et avec lui la sacro-sainte théorie de la « Croissance ». Produire pour produire, consommer pour consommer : voilà notre crédo économique ! Et il est certain que la Nature n’a pas sa place dans ce système.
Tant que nous ne comprendrons pas que c’est à cause du libéralisme économique et de ses sous-jacents anthropologiques que nous sommes en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis, rien ne changera !
Retourner à des principes économiques sains, à une économie statique et à une politique soucieuse du Bien Commun sont les seules solutions. Finalement, comme le faisait l’Eglise, il faut combattre le libéralisme sous toutes ses formes !
« Le dernier siècle a détruit, sans rien leur substituer, les corporations anciennes qui étaient pour eux une protection. Les sentiments religieux du passé ont disparu des lois et des institutions publiques et ainsi, peu à peu, les travailleurs isolés et sans défense se sont vu, avec le temps, livrer à la merci de maîtres inhumains et à la cupidité d'une concurrence effrénée. Une usure dévorante est venue accroître encore le mal. Condamnée à plusieurs reprises par le jugement de l'Église, elle n'a cessé d'être pratiquée sous une autre forme par des hommes avides de gain et d'une insatiable cupidité. À tout cela, il faut ajouter la concentration entre les mains de quelques-uns de l'industrie et du commerce devenus le partage d'un petit nombre d'hommes opulents et de ploutocrates qui imposent ainsi un joug presque servile à l'infinie multitude des prolétaires. » (Rerum Novarum, LEON XIII)
« Il en est un grand nombre qui, à l'exemple de Lucifer...entendent par le nom de liberté ce qui n'est qu'une pure et absurde licence. Tels sont ceux qui appartiennent à cette école si répandue et si puissante et qui, empruntant leur nom au mot de liberté, veulent être appelés libéraux... Une pareille doctrine apporte le plus grand dommage tant à l'individu qu'à la société... dès que l'on répudie le pouvoir de Dieu sur l'homme et sur la société humaine... La multitude se laissera facilement aller à la sédition et aux troubles... » (Libertas praestantissimu, LEON XIII)
Rédigé par : Cyprien | 31 juillet 2012 à 14:37