L'Eglise se mobilise contre un film blasphématoire
28 septembre 2012
Cette affaire se déroule en Inde. Le film Kamaal Dhamaal Malamaal (Ris et sois heureux), réalisé à Bollywood et en sortie dans les salles indiennes aujourd'hui vendredi « est blasphématoire, offense la foi chrétienne et les sentiments des fidèles ». Le Père Domic D’Abrio, porte-parole de la Conférence épiscopale indienne, déclare :
« les Evêques indiens sont attristés et peinés suite au manque de remarques de la part des organes compétents, chargés du contrôle des films destinés au grand public [et] ils déplorent l’attitude peu responsable des producteurs ».
Dans le film, de genre satirique et comique, sont présentes des scènes dans lesquelles des prêtres sont ridiculisés et les symboles de la foi insultés. Un prêtre est présenté comme maniaque des loteries. Le Saint Rosaire fait l’objet d’offenses. Un prêtre fait un usage impropre de l’eau bénite alors qu’il apparaît dans une autre scène portant une guirlande de billets de banque et se comportant de manière non conforme à son état.
Mgr Felix Machado, Evêque de Vasai, a déclaré :
"Nous exprimons, en des termes fermes et sans équivoques, le désappointement de l’Eglise en Inde pour ce film qui offense la foi chrétienne, mais nous le faisons avec des paroles pacifiques. Nous ne voulons pas que les fidèles catholiques suivent le chemin des protestations violentes. Il faut toujours suivre la Voie de l’Evangile, de la douceur et du dialogue". "Il est nécessaire de respecter les symboles et tout ce qui constitue l’identité d’une communauté religieuse. Nous en parlerons lors de la rencontre des Evêques, actuellement en cours et je crois qu’une prise de position officielle de la Conférence épiscopale qui fasse état de notre peine sera nécessaire. Nous demanderons à ce que les scènes blasphématoires soient éliminées. [...] la liberté d’expression doit toujours être associée au respect de la vie humaine, qui est sacrée, de la dignité humaine et de toutes les communautés et expressions religieuses. En Inde, nous, chrétiens, sommes une petite minorité et parfois cela nous pénalise."
Un certain nombre d’organisations catholiques, telles que le Catholic Secular Forum (CSF), ont organisé une manifestation de protestation à Bombay. Une délégation des groupes catholiques ainsi que le Père Rueben Tellis, représentant de l’Archidiocèse de Bombay, ont rencontré et présenté un mémorandum à Leela Samson, Président du Conseil central de certification cinématographique, demandant le retrait des scènes blasphématoires et informant également le Ministre fédéral chargé de l’Information et des télécommunications, Ambika Soni. Le Porte-parole des Evêques ajoute :
« Nous avons vu les conséquences du film blasphématoire L’innocence des musulmans. Les musulmans en Inde ont eux aussi été très touchés et sont en colère. Maintenant, ce sont les chrétiens qui sont profondément offensés. De tels actes irresponsables ne devraient pas exister. La liberté exige le respect de tous ».
Dernièrement, l’église Notre-Dame de Lourdes dans le sud de l’Inde a été profanée. En guise de protestation, les fidèles ont proclamé le 19 septembre une journée de jeûne collectif à laquelle a participé une assemblée de 5.000 personnes comprenant des Evêques et des responsables chrétiens.
qu'en est-il de ces affiches qu'on voit dans le métro parisien, présentant les mains d'un prêtre pleines de billets de banque avec ce sous-titre "Dieu reconnaîtra les siens"?
Rédigé par : ODE | 28 septembre 2012 à 22:03