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Mariage : l'objection de conscience des maires est une solution de repli légitime

Député des Yvelines, maire-adjoint de Rambouillet et à ce titre appelé à enregistrer des mariages civils en mairie, Jean-Frédéric Poisson écrit une tribune dans le Figaro :

"De nombreux élus locaux veulent faire valoir l’objection de conscience, pour ne pas avoir à célébrer un mariage entre deux personnes de même sexe. L’émetteur de cette demande étant représentant de l’État, en tant qu’officier d’État civil, cette situation semble conduire l’État à se désobéir et invite à poser deux questions : cette objection de conscience est-elle légitime ? La situation de ceux qui la demandent l’empêche-t-elle ? Il faut d’abord rappeler que ce « mariage pour tous » est tout sauf anodin. Il ne vise pas seulement à assurer l’égalité entre tous les citoyens. On doit redire que rien ne pourra empêcher un couple homosexuel régulièrement marié d’accéder à l’adoption et à l’assistance médicale à la procréation. Et au nom de ce même principe, on légalisera les mères porteuses : comment en effet un couple homosexuel masculin pourrait-il bénéficier de l’assistance médicale à la procréation, si ce n’est en recourant aux bons offices d’une femme tierce ?

Mariage homosexuel, adoption, assistance médicale à la procréation, mères porteuses : tout cela est lié et emporte des conséquences dramatiques sur la filiation (pas l’amour, ni la procréation), qui est, selon une expression célèbre, le « coeur du mariage civil » . Le mariage n’existe en effet que pour protéger ce lien sans lequel les sociétés ne se perpétuent pas, non plus que l’espèce humaine elle-même. Un lien de filiation qui est certain, entre la mère et son enfant et qui dans le mariage civil fait de son mari le père présumé de cet enfant. Les engagements réciproques consentis dans le mariage civil n’ont d’autre sens que la protection de ce lien par le couple marié. En unissant deux personnes de même sexe, le mariage perdrait cette fonction de protection du lien de filiation et d’organisation de ses conséquences, au cours de la vie et même au-delà de la mort des parents. Les officiers d’état civil ne disent pas autre chose au cours des cérémonies de mariage. Personne n’a jamais lu dans le Code civil qu’il soit question d’amour, que le mariage civil n’a pas à reconnaître. C’est la filiation qui lui donne son sens, et il ne peut pas ignorer son assise biologique, indiquant que seuls un homme et une femme peuvent s’engager dans l’enfantement (et donc la filiation) sans l’aide de quiconque.

C’est pourquoi le projet de mariage pour les personnes homosexuelles ne peut pas être vu comme un simple ajustement égalitaire. [...]

On comprend alors parfaitement que les élus chargés de célébrer le mariage soient réticents face à des changements d’une telle portée, et demandent instamment le droit à ne pas y prendre part. L’instauration et l’écriture de ce droit sont-elles possibles ? La République a su aménager cette reconnaissance du « droit de ne pas faire », ou de désobéir. [...]

Ici, la loi peut procéder comme elle le fait en matière de santé publique. Elle peut écrire que tout maire saisi d’une demande de mariage homosexuel et qui ne veut pas le célébrer dans sa commune doit indiquer une autre commune, dont le maire serait prêt à célébrer. Bien sûr, une telle disposition emporte quelques conséquences. Par exemple, elle modifie l’obligation de se marier dans la commune de son lieu de résidence. Mais, il est tout à fait possible de décrire des exceptions à cette règle, et les communes de France connaissent suffisamment la pratique de la « domiciliation souple » pour être effrayées par quelques ajustements réglementaires à ce sujet.

Ce n’est donc pas d’écrire cette faculté d’objection de conscience qui pose problème à certains : c’est le principe même. En effet, la reconnaissance de l’objection de conscience attesterait que le mariage entre deux personnes homosexuelles pose de fait un problème de conscience, qu’au nom d’un ordre supérieur à la loi on est fondé à ne pas accepter. Comment en effet laisser dire qu’un projet posant la théorie du genre comme nouvelle inspiratrice des fondements de la société ne pose pas problème ? L’abandon du principe de présomption de filiation n’est-il pas une question d’abord morale ? Comment accepter que la différence biologique des sexes ne soit plus le fondement affiché de la famille ? Comment les objections des pédopsychiatres, des professions judiciaires, des sociologues, des communautés de croyants, des associations familiales, pourraient-elles ne pas trouver un écho légitime dans un droit reconnu à l’objection de conscience ?

L’inscription de cette faculté dans notre droit est donc légitime et nécessaire. Mais elle ne peut constituer qu’une solution de repli. En effet, en raison des bouleversements induits, ce projet de nouveau mariage ne peut connaître qu’une destination : le retrait pur et simple."

Commentaires

Sylvie

Il faudrait encourager non seulement les maires à refuser le mariage homosexuel, mais les employés municipaux qui eux pourraient se mettre en grève définitive et bloquer les accès aux mairies.
Si l'Etat réagit contre les maires (les sanctionnent sévèrement par la révocation ou la suspension)il devra aussi punir également les agents municipaux (devant les tribunaux), puis poursuivre les administrés pour s'être déclarés solidaires des maires...
C'est comme cela que les Révolutions naissent : dans le bruit et la fureur...

Dominique

"Il ne vise pas seulement à assurer l'égalité entre les citoyens".

Alliance royale rappelle avec raison que l'égalité des droits ne peut s'exercer que dans des situations similaires. Or, le mariage des couples de sexes différents et de mêmes sexes sont des situations différentes.

Alliance royale rappelle à ce propos les déclarations du Conseil constitutionnel :

http://www.alliance-royale.com/articles/doctrine/330-mariage-et-adoption-par-des-couples-de-meme-sexe-egalite-des-droits-

JCM

C'est quand même incroyable comment le lobby homosexualiste arrive à nous faire dire, pour défendre une institution contre sa dénaturation, que la mariage n'a rien à voir avec l'amour ! Un comble pour les chrétiens.
Comme quoi lorsqu'on accepte de débattre sur le terrain de l'adversaire, on a déjà à moitié perdu.
Ici les homosexuels ont gagné de nous faire admettre que leurs unions relèvent de l'amour entre deux personnes et a par là la même valeure intrinsèque que l'amour d'un homme et d'une femme. Même une "théologienne" nous a expliqué cela sur RCF ( http://podcast.rcf.fr/emission/142962/423083 ).
Alors que bien sûr, comme cela était largement admis jusqu'à très récemment, l'union homosexuelle relève du pur instinct génital même s'il est maquillé de bons sentiments, sans réelle valeure spirituelle. Comment l'Eglise arrivera-t-elle encore à dire cela après la bataille contre le mariage gay ?

JCM

Je précise : les maires ont bien entendu raison dire que le mariage civil n'est pas la reconnaissance de l'amour, mais ce n'est qu'une posture politique.
Par contre, que Veronique Margron qui se dit "théologienne" catholique dise sur RCF sans être contridite :
"Le mariage civil exige une entraide et la fidélité entre époux : des valeurs qui peuvent être vécues dans le mariage homosexuel. On ne peut pas dire aux personnes homosexuelles qu'on les comprend et qu'on les accepte si on considère leur amour comme n'étant pas équivalent à l'amour entre deux personnes de sexe opposé !",
cela relève de l'apostasie car elle nie toute la signification du mariage catholique.

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