Les cellules iPS : avancée qui rend la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines inutile
14 novembre 2012
Communiqué de la Fondation Lejeune :
"Le Pr Shinya Yamanaka ouvrait le symposium de l’Académie des sciences dédié à la « régénération de tissus » auquel assistait la Fondation Jérôme Lejeune. Il est le père de la reprogrammation cellulaire (iPS) qui lui a valu l’obtention du prix Nobel de Médecine 2012. Son génie, Nicole le Douarin Secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie des sciences l’a rappelé en introduction : avoir mis au point une méthode révolutionnaire qui surmonte les impasses éthiques et techniques propres à la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Sa venue, prévue avant la révélation du Nobel de Médecine, prend une ampleur particulière depuis que le monde entier a pris conscience de l’avancée que cette découverte représente pour la science et ses applications actuelles et potentielles dans le domaine de la santé.
Il est d’autant plus intéressant d’entendre le Professeur Yamanaka s’exprimer à Paris, que la France a mis longtemps à prendre la mesure de ses travaux, publiés dès 2006, sur les iPS animales, et 2007, sur les iPS humaines.
Ni complémentaires ni concurrentes, les cellules iPS ont simplement dépassé les cellules souches embryonnaires.
Après 20 ans de recherche dans le monde et des dérogations accordées depuis 2004 en France par l’Agence de la biomédecine, la recherche sur l’embryon n’a pas concrétisé les promesses d’applications thérapeutiques « spectaculaires » annoncées. A l’inverse, alors que les iPS humaines n’existent que depuis 2007, le Pr Yamanaka a présenté hier les résultats probants déjà existants (pour la modélisation de pathologie et le criblage de molécules) et les perspectives prometteuses (pour la thérapie cellulaire) qu’offrent ces cellules, sans recourir à l’embryon. Mme le Douarin soulignait d’ailleurs que les iPS sont « plus proches » d’aboutir, la première application en vue pour la thérapie cellulaire étant le traitement de la DMLA dont un essai clinique sera lancé en 2013. Suivront notamment la maladie de Parkinson, les lésions de la moelle épinière et des pathologies du sang. Il faut souligner que le gouvernement japonais a su prendre la pleine mesure de la découverte et a soutenu le Pr Yamanaka dès 2009 en finançant ses travaux à hauteur de 40 millions d’euros. Depuis, le prix Nobel a installé à Kyoto son équipe de plus de 200 chercheurs exclusivement consacrés aux iPS.
Il est crucial, pour la recherche française, d’espérer une prise de conscience similaire des responsables politiques de notre pays. Prochain test le 13 décembre au Sénat avec le retour du débat sur l’autorisation de la recherche sur l’embryon. La France décidera-t-elle de libéraliser de façon anachronique cette recherche ? Cela ouvrirait la porte à des financements qui à la fois manqueront nécessairement à la recherche sur les cellules iPS, et n’auront d’autre effet que de satisfaire les attentes de l’industrie pharmaceutique. Si, malgré l’évidence, la France se refuse à choisir et veut tout, elle n’aura rien."
Belle illustration des paroles de Notre Seigneur "Sans Moi, vous ne pouvez rien faire". Tous ceux qui font de la science une activité de boutiquiers sans morale se retrouveront sans rien. Comme il est bien suggéré dans l'article, prions pour que nos élites ouvrent les yeux ou alors se preparent à la chute.
Rédigé par : oliroy | 14 novembre 2012 à 18:35
La jouissance de la transgression est un moteur si puissant que la recherche à base de cellules souches embryonnaire humaine ne s'arrêtera pas de sitôt.
Rédigé par : Philippe de Larminat | 14 novembre 2012 à 20:21