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Pause musicale : "Papa, maman et les enfants, quoi de plus naturel en somme?"
Liberté de conscience et défense du mariage

Liberté de conscience et politique

Par deux fois, François Hollande a parlé hier de la liberté de conscience des maires face à l'application de la loi sur le "mariage pour tous" qui n'est toujours pas votée. Il n'en fallait pas tant pour faire du bruit dans le Landernau politique et médiatique.

Les propos du Président de la République ont été les suivants :

"des possibilités de délégation existent, elles peuvent être élargies, et il y a toujours la liberté de conscience".

"La loi s'applique pour tous, dans le respect néanmoins de la liberté de conscience".

Deux remarques s'imposent :

  • Habilement, François Hollande ouvre un débat qui se situe dans le cas où la loi serait votée. Or, ce n'est pas encore le cas. Ne partons pas vaincus.
  • Ensuite, et c'est le plus important, François Hollande a raison (Eh oui, il faut savoir le dire...) : la liberté de conscience existe en soi pour chaque homme et pré-existe donc à tout homme ou système politique. Il n'y a donc pas lieu de transmettre des remerciements à François Hollande pour avoir accordé une "liberté de conscience" aux maires dans ce dossier. Il faut en revanche lui être reconnaissant d'affirmer comme il le fait que la liberté de conscience est toujours présente et qu'aucune loi ne peut imposer à l'homme d'agir contre sa conscience.

Il reste à définir ce qu'est la conscience pour mieux comprendre ce qu'est la liberté de conscience.

B16croC'est ce qu'a fait Benoît XVI en Croatie en juin dernier en rappelant de manière prophétique combien cette dernière était menacée de nos jours et particulièrement en Europe. Relisons donc ces lignes pour défendre les bonnes positions :

"Je voudrais introduire ici le thème central de ma brève réflexion: celui de la conscience. Il est transversal par rapport aux différents domaines qui y sont engagés et il est fondamental pour une société libre et juste, aussi bien au niveau national que supranational. Je pense naturellement à l’Europe, dont la Croatie fait partie depuis toujours au point de vue historique et culturel, tandis qu’elle est sur le point d’y entrer au plan politique et institutionnel.

Eh bien, les grandes conquêtes de l’époque moderne, c’est-à-dire la reconnaissance et la garantie de la liberté de conscience, des droits humains, de la liberté de la science et donc d’une société libre, sont à confirmer et à développer en maintenant cependant la rationalité et la liberté ouvertes à leur fondement transcendant, pour éviter que ces conquêtes s’auto-annulent, comme nous devons malheureusement le constater en de nombreux cas.

La qualité de la vie sociale et civile, la qualité de la démocratie dépendent en bonne partie de ce point «critique» qu’est la conscience, de la façon dont on l’entend et de tout ce qui est investi pour sa formation. Si la conscience, selon la pensée moderne prédominante, est réduite au domaine du subjectif, où sont reléguées la religion et la morale, la crise de l’Occident n’a pas de remède et l’Europe est destinée à la régression. Si au contraire la conscience est redécouverte comme lieu de l’écoute de la vérité et du bien, lieu de la responsabilité devant Dieu et devant les frères en humanité – qui est la force contre toute dictature – alors il y a de l’espérance pour l’avenir.

Je suis reconnaissant au Professeur Zurak d’avoir rappelé les racines chrétiennes de nombreuses institutions culturelles et scientifiques de ce pays, comme du reste c’est le cas pour tout le continent européen. Rappeler ces origines est nécessaire, même pour la vérité historique, et il est important de savoir lire en profondeur ces racines, pour qu’elles puissent aussi animer l’aujourd’hui (...)

Revenons donc à la conscience comme clé de voute pour l’élaboration culturelle et pour la construction du bien commun. C’est dans la formation des consciences que l’Église offre à la société sa contribution la plus personnelle et la plus précieuse. Une contribution qui commence dans la famille et qui trouve un important renforcement dans la paroisse, où les enfants et les adolescents, et ensuite les jeunes apprennent à approfondir les Saintes Écritures, qui sont le «grand code» de la culture européenne; et en même temps ils apprennent le sens de la communauté fondée sur le don, non sur l’intérêt économique ou sur l’idéologie, mais sur l’amour, qui est «la force dynamique essentielle du vrai développement de chaque personne et de l’humanité tout enière» (Caritas in veritate, n. 1).

Cette logique de la gratuité, apprise dans l’enfance et dans l’adolescence, se vit ensuite dans tous les domaines, dans le jeu et dans le sport, dans les relations interpersonnelles, dans l’art, dans le service volontaire des pauvres et de ceux qui souffrent. Une fois assimilée, elle peut se décliner dans les domaines plus complexes de la politique et de l’économie, participant à la construction d’une cité (polis) qui soit accueillante et hospitalière, et en même temps qui ne soit pas vide, ni faussement neutre, mais riche de contenus humains, à la forte consistance éthique. C’est ici que les fidèles laïcs (christifideles laici) sont appelés à user généreusement de leur formation, guidés par les principes de la Doctrine sociale de l’Église, pour une authentique laïcité, pour la justice sociale, pour la défense de la vie et de la famille, pour la liberté religieuse et la liberté d’éducation".

Commentaires

Dominique

Cette liberté de conscience, la république la nie la plupart du temps, notamment en ce qui concerne le travail dominical.
un patron peut forcer son employé à travailler le Jour du Seigneur sous peine de licenciement.

Sancenay

très bien vu, à un tout petit détail près, qui a toute son importance le Président, au contraire de Madame Taubira et consorts a dit au préalable : "si la loi est votée " et non pas "lorsque la loi sera votée".

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