Nouveau site >> www.lesalonbeige.fr



Réquisition, spoliation : le droit de propriété n’existe plus en France
Concours de crèches 2012 : premières infos

"Mariage pour tous" : la relation elle-même devient un objet de consommation

Lu ici ce point de vue intéressant :

"Par un glissement sémantique audacieux, le mariage pour les homosexuels est devenu le mariage pour tous. On ne peut que s’étonner de cette soudaine générosité, qui ne trouve pas d’autres explication qu’une fuite en avant permettant de mieux faire passer la pilule, tout en ouvrant la voie aux plus folles conjectures. Il suffirait donc que deux individus partagent un sentiment amoureux pour convoler en justes noces sans autres prérequis qui relèverait de ce qu’on appelait jadis la « culture » et n’était pas nécessairement inclus dans un corpus juridique ! Il est même possible d’imaginer que les narcissiques impénitents, les amoureux passionnés de leur image et les individualistes forcenés exigent un jour de s’épouser eux-mêmes ?!

On demande en effet au législateur, dont la fonction consiste à poser des limites et à légitimer des différences, d’abandonner ces prérogatives et de se résigner à entériner une évolution des mœurs qui ne peut évidemment qu’ouvrir sur des jours meilleurs. Il est vrai que, selon les canons de la bien pensance, toute limite, de quelque nature qu’elle soit, s’oppose à la sacrosainte pulsion consumériste et donc aux lois du marché. De même, les différences sont devenues synonymes d’inégalités et paraissent inacceptables à ceux qui promeuvent un monde exempt de toute aspérité.

La gauche, à l’initiative du projet de loi, sacrifie une nouvelle fois au double culte de la nouveauté et du progrès. Pétrie de bonne conscience et impatiente de complaire à l’air du temps que sait générer une minorité de « médiatisés », elle accepte sans sourciller l’idée, on ne peut plus libérale : « C’est nouveau, donc c’est bien ». Sous la bannière miraculeuse de l’avenir, les changements sont devenus une nécessité intransitive. Ils se suffisent à eux-mêmes pour conduire à ce progrès qu’il serait malséant d’écarter tout en évitant de se poser la question de la trajectoire qu’il indique : « On change pour changer ! ». Alors que, par exemple, le dérèglement climatique devrait amener la gauche à revisiter certaines valeurs du passé, celle-ci, sous prétexte de croissance, continue à alimenter une fuite en avant consumériste.
L’imprudence du slogan : « Le changement, c’est maintenant » n’en a pas fini de produire ses effets délétères. Changer, mais comment et vers quoi ? Voilà les véritables enjeux. En attendant, nos gouvernants font l’économie de toute prise de recul quant aux conséquences — osons le mot — philosophiques de la mise en place de promesses électorales dont on sait le caractère souvent démagogique. Pour les politiques, à quelque bord qu’ils appartiennent, le passage à l’acte législatif tient lieu de valeur et le mouvement incessant donne l’apparence de la réflexion.

La gauche écartèle la société entre deux directions opposées. Sur un plan économique elle promeut les intérêts du groupe mais, en ce qui concerne les modes de vie, elle participe activement à la parcellisation des individus et à la privatisation de la morale. Elle favorise ainsi un individualisme de masse qui, à l’aide de l’appareil médiatique, fait que tout le monde pense la même chose tout en ayant le sentiment de cultiver sa singularité. Il en résulte que l’interventionnisme de l’État, dans la sphère apparemment privée, ne cesse de s’étendre par le biais de la machinerie législative, pour répondre à des désirs contradictoires, car provenant de minorités tout aussi agissantes que divergentes dans leurs attentes. Ainsi, la libéralisation des mœurs, présentée comme une acte de pacification de la société, pourrait bien aboutir à la guerre de tous contre tous. Comment le sentiment de fraternité peut-il se développer, alors que les uns font valoir l’exercice de leur liberté et que d’autres mettent en avant le principe d’égalité ?" (suite).

 

Commentaires

Philippe de Larminat

Encore plus audacieux : Pour François de Rugy, député vert de ma circonscription (Nantes), le "mariage pour tous" devient le "mariage universel".

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.