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Mgr de Germay : "on en arrivera à arracher un enfant à sa mère dès la naissance"

Manif pour tous : joie, déception, colère

Mgr de Germay, évêque d'Ajaccio, note ses impressions après avoir participé à la manifestation du 13 janvier :

Germay"En rentrant de Paris, le dimanche 13 janvier au soir, après cette grande manifestation populaire que fut « la manif pour tous », les sentiments pouvaient être partagés.

La joie tout d’abord ; celle de constater que le bon sens est encore massivement partagé dans notre pays, celle d’avoir vu cette « foule immense que nul ne pouvait dénombrer » (pas même la police semble-t-il...) défiler dans la bonne humeur et dans l’unité malgré la diversité des styles.

La déception aussi, devant la réaction du gouvernement qui a considéré que rien ne changerait parce que cette manifestation n’avait pas apporté d’arguments nouveaux. Près d’un million de manifestants dans les rues n’est-il pourtant pas le plus fort des arguments ? Et puis, pourquoi ne pas le dire, de la colère aussi devant ce qui ressemble à une déconstruction progressive de la famille, cellule de base de la société.

Légitime colère après la manif pour tous

La colère peut être légitime - elle est parfois un devoir ! - mais, mal maitrisée, elle peut facilement céder le pas à la haine. Et voilà le piège. Tous ces conflits, toutes ces contrariétés, ces injustices, sont le terreau sur lequel le Malin va semer son mauvais grain. Et il faut bien l’avouer, nous nous laissons piéger lorsque surgissent en nous des pensées de haine. Ces personnes qui s’opposent à nous et qui parfois nous tournent en dérision, nous ne leur voulons pas toujours que du bien...

Si nous n’avons pas de vie de prière, le risque est grand de s’y habituer et, plus ou moins consciemment, de se justifier. Mais si nous avons la chance de prendre le temps chaque jour de nous laisser regarder par le Seigneur, alors nous nous rendons compte que nous avons quitté le bon chemin, le seul qu’il importe de ne pas perdre, celui de la charité. Que s’est-il passé ? Le vieil homme a resurgi en nous parce que nous vivions à la superficie de nous-mêmes. Nous n’avons pas réussi à prendre de la distance, ou plutôt de la profondeur, vis-à-vis d’un sentiment qui n’est pas l’expression de notre désir profond. [...]"