Conclave : les cardinaux qui voulaient du temps ont gagné
08 mars 2013
De Jean-Marie Guénois :
"[A] l'intérieur du préconclave, les confrontations n'ont rien d'une promenade de santé. La liste des «demandes de prises de parole» s'allonge, car les 152 cardinaux réunis doivent s'inscrire pour parler à tour de rôle. La curie ne s'attendait pas à cet afflux. Il est le signe inédit d'une forte exigence d'explications.
Ce qui repousse encore la date d'entrée en conclave. L'arrivée du dernier cardinal électeur, un Vietnamien, jeudi soir, ne changera pas la donne. Même si le quorum des 11[5] électeurs est atteint, les esprits, eux, ne sont pas prêts pour se laisser piéger par un compte à rebours qui limiterait ce temps de mise au point. Les cardinaux qui voulaient du temps ont donc gagné cette première manche.
Le cardinal Sodano, doyen du Sacré Collège, qui mène le jeu du préconclave, a même fait savoir, jeudi, de façon informelle mais précise, via le porte-parole du Vatican, que, contrairement à ses déclarations préalables, il ne s'agissait plus de hâter l'entrée en conclave mais de «laisser le temps» aux échanges. Ceux-ci sont sans concession. À ce rythme, le conclave pourrait ne se réunir qu'en seconde partie de la semaine prochaine.
Autre nouveauté, le Vatican a implicitement reconnu, jeudi, que les cardinaux parlaient - soudainement - des «problèmes» de gestion de «la curie romaine»… Un secret de polichinelle qu'il devenait ridicule de ne pas reconnaître à moins de prendre les fidèles catholiques pour des imbéciles.
Mais la grande affaire en cours, révélée dès jeudi dans Le Figaro , se confirme d'heure en heure. Devant la puissance de la bronca des cardinaux étrangers excédés par les «affaires» de la curie, le «parti romain» comme l'on dit ici, curialiste, s'est ressoudé. Finie «la querelle des deux secrétaires d'État», ancien et nouveau, Sodano et Bertone. La curie travaille à réussir l'élection d'un pape, certes réformateur, mais «italien». La cote du cardinal Scola, archevêque de Milan, remonte donc en flèche."
rien ne sert de courir... il faut partir a point...
rien ne sert de partir à point...il faut courir...
Bon alors qu'est ce qu'on fait ?
Rédigé par : david | 08 mars 2013 à 10:12
Question à 100 sous : quelle est la nationalité que prend le pape lors de son élection ? il garde sa nationalité d'origine ou pas ?
C'est dommage, tous ces conflits d'intérêts... Prions pour que l'Esprit Saint les éclaire. Etre pape, c'est pas avoir la médaille d'or !
[Le Pape devient citoyen de l'Etat du Vatican -et plutôt Chef d'Etat- jouissant ainsi de l'immunité diplomatique. MJ]
Rédigé par : ID | 08 mars 2013 à 10:24
Très intéressant, mais il est quand même difficile de ne pas remarquer qu'il y a une semaine le Cardinal Turkson était ultra-favori, au début de cette semaine c'était le Cardinal Tagle, avant-hier et hier c'était le Cardinal Scherer et aujourd'hui c'est le Cardinal Scola. Sans compter les Cardinaux Dolan et Schönborn qui ont été ultra-favoris pendant quelques heures, plus une douzaine d'autres Cardinaux (Ouellet, Ranjith, O'Malley, Bagnasco, etc) qui ont eu droit à une mention honorable de quasi-ultra-favori pendant ces quelques journées. Ca pourrait prêter à sourire sur le sensationnalisme des journalistes et, plus encore, leur volonté de faire croire qu'ils comprennent quelque chose à un processus dont la compréhension leur échappe presque complètement mais je voudrais voir 2 aspects positifs de ce phénomène :
1) Ca nous permet, à nous autres catholiques, de connaître un peu mieux nos Cardinaux : il y a un mois, je connaissais à peine 1 ou 2 des noms que j'ai cité, aujourd'hui je pourrais donner une brève description d'une douzaine d'entre eux.
2) Dans les élections présidentielles prétendument "démocratiques" avec des millions d'électeurs (Etats-Unis, France) le résultat est connu avec certitude plusieurs semaines, voire plusieurs mois à l'avance, ce qui en fait veut dire que les sondeurs décident du résultat de l'élection dans une prophétie auto-réalisatrice. Dans l'élection ouvertement absolument pas démocratique du Souverain Pontife, monarque absolu, par 115 électeurs le résultat est complètement imprévisible, connu de personne avant qu'il ait eu lieu, ce qui explique ce changement d'ultra-favori quotidien. Ce qui est signe de l'action de l'Esprit Saint dans le conclave, Qui pulvérise les pronostics basés sur des calculs purement humains.
Rédigé par : Thibaud | 08 mars 2013 à 10:24
Ah! ces journalistes-vaticanistes qui croient tout savoir...........ET si on laissait AGIR L'ESPRIT-SAINT????
UN ESPRIT QUI NE SE SOUCIE PAS DES CLANS, DES PARIS, DES TENDANCES....?
Notre rôle de laïcs ? PRIER et faire confiance à la PROVIDENCE....
[Oui, mais je rappelle quand même cette citation du cardinal Josef Ratzinger de 1997 :
"Je ne dirais pas que le Saint-Esprit choisit le pape. [...] Mais comme un bon éducateur, il nous laisse un grand espace, une grande liberté, sans nous abandonner totalement. Le rôle du Saint-Esprit devrait être entendu dans un sens plus souple que le fait d'imposer le candidat pour lequel on doit voter. Probablement la seule assurance qu'il nous donne est que cette affaire ne peut être totalement catastrophique. [...] Il y a trop de contre-exemples de papes que l'Esprit saint n'aurait évdiemment pas choisis !"
MJ]
Rédigé par : Philippe Boehler | 08 mars 2013 à 10:56
@Thibaud
Angelo SCOLA est l'un des favoris depuis le début : il a le soutien des italiens qui font corps autour de lui, car certains des contestataires de la Curie et partisans de sa réforme de fonctionnement, mêlent à ces propositions tout à fait proches de ce que le Pape émérite avait souhaité, une question de nationalité maladroite, plus et surtout des considérations modernistes visant à transformer la Curie en une sorte de Parlement de l'Eglise (VINGT-TROIS).
Il est de plus un des fils spirituels (Revue COMMUNIO) et ecclésiaux de Benoit XVI, ce qui lui donne une large audience, outre ses qualités personnelles, et qu'il n'ait jamais été membre de la Curie et soit très proche du Mouvement Communion et Libération, implanté sur les 5 continents.
[Les Italiens ne sont pas tous autour de Scola. Le cardinal Bertone et lui ont de vieilles rancunes (Bertone avait tenté d'empêcher sa nomination à Milan). Le cardinal Sodano, qui n'est pas ratzinguérien mais plutôt défenseur de la "vieille curie", est également opposé à Scola. MJ]
Rédigé par : Antoine | 08 mars 2013 à 11:58
Je ne veux rien savoir de tout cela ni "adopter" un cardinal.
Ce sera la divine surprise, point barre.
Rédigé par : Jean Theis | 08 mars 2013 à 17:18
@ Michel JANVA
Exact. Mais ce sont précisément ces deux cardinaux que beaucoup de cardinaux mettent en cause : ils ont ''tenu'' la Curie sous le dernier et une partie de l'avant dernier pontificat. Et la fait de sa très grande proximité avec Benoit XVI, qui s'est rendu 2 fois en visite ''chez lui', à Venise, puis à Milan, qui l'a reçu en audience très peu discrète le lendemain de sa renonciation, l'embrassant d'une manière peu fréquente, qui avait pris des laïcs de Communion et Libération ''Memores Domini pour tenir sa maison privée, le fait aussi que Benoit XVI était très proche de Don GIUSSANI le fondateur de Communion et Libération, dont il avait accepté de célébrer les funérailles à MILAN la semaine précédant la mort de J-P II. Tout cela fait de lui un candidat peu connu en France, mais qui pourrait être un candidat de compromis si si ce doit être un italien, entre le refus de la vieille Curie, le maintien de la conytinuité ratzingérienne et l'ouverture à un évêque de terrain et non issue de la diplomatie vaticane, comme beaucoup de papes au XX ème, à part J-P II et Pie X.
Mais ce genre de raisonnement tenant compte de logiques pas tjrs exactes et adéquates, est nécessairement très théorique : un cardinal ''inconnu'' ou ''imprévu'' peut très bien être élu. L'Esprit Saint est le premier électeur.
Rédigé par : Antoine | 08 mars 2013 à 21:10