La démocratie montre son vrai visage
30 mars 2013
La succession des dénis de démocratie n'est pas étonnante selon Renaissance catholique :
"La démocratie classique est un système politique, parmi d’autres, qui se caractérise par le choix, par voie électorale, des gouvernants par les gouvernés. Dans les sociétés traditionnelles, les gouvernants, issus ou non de l’élection, sont soumis à un ordre qui les dépasse : ce sont les lois éternelles auxquelles Antigone en appelle contre Créon, le Décalogue que le peuple juif a reçu de Dieu en personne sur le mont Sinaï et auquel il ne peut changer un seul iota, les lois fondamentales du royaume auxquelles le roi de France lui-même est soumis.
La démocratie moderne
La démocratie moderne est tout autre chose. Il s’agit d’abord du seul mode de gouvernement considéré par ses promoteurs comme légitime : la démocratie n’est plus un moyen comme un autre de désignation des gouvernants mais un but en soi. Ensuite, selon l’article 3 de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1789 : « Le principe de toute souveraineté repose essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. » Nulle autorité n’est légitime hors du processus démocratique. Enfin, logiquement, elle décide souverainement de ce qui est bien et de ce qui est mal. Il n’existe plus aucune protection contre la volonté dite démocratique, ce qui est la porte ouverte à tous les totalitarismes. [...]
Concrètement, dans les actuels débats sur la dénaturation du mariage et loin des artifices pseudo-démocratiques, la personnalité la plus cohérente est sans doute le rapporteur socialiste du projet de loi au Sénat, Jean-Pierre Michel, qui affirme : « Le fondement du juste est le rapport de forces. » En face de lui se place une foule déterminée et motivée dont les représentants semblent évoluer dans un monde de bisounours festif et ludique. Mais la vocation des « forces de progrès » a toujours été de faire accoucher, dans la douleur si nécessaire, les sociétés conservatrices figées dans leurs préjugés et leurs croyances superstitieuses.
En 1949, Mgr Cazaux, évêque de Luçon, en avait appelé à la grève de l’impôt face à des mesures gouvernementales portant atteinte au financement public des écoles privées. Deux années plus tard, la loi Barangé, accordant des crédits à l’enseignement catholique, était votée. Les dirigeants de La Manif Pour Tous disposent, avec la bienveillance de l’épiscopat français, d’une masse de manœuvre de plusieurs millions de personnes, ce qui est considérable. Dans le rapport de forces actuel qu’est-ce qui pourrait faire reculer le gouvernement ?
D’abord la crainte de perdre les prochaines élections. [...] Donner la parole à Nestor Azerot, député apparenté communiste de la Martinique et courageux opposant au mariage homosexuel, est mille fois plus important que de laisser s’exprimer Xavier Bongibault [...]. Menacer également de la crise institutionnelle en martelant que les maires, maires-adjoints et conseillers municipaux qui refuseront de célébrer ces pseudo-mariages homosexuels ne démissionneront en aucun cas et sont prêts à assumer toutes les conséquences juridiques et pénales de leurs choix afin de ne pas se soumettre à la « force injuste de la loi » : il y aura des procès, des procédures d’appels, in fine la Cour européenne des Droits de l’homme. [...]"