Le piège monté par les policiers en civils et les voyous complices
30 mai 2013
Témoignage d'un lecteur :
"Dimanche 26 mai, je me retrouve mes amis à la grande Manif pour tous, au départ de la porte Dauphine vers 14 h. Nous battons le pavé comme il se doit dans l’ambiance festive et familiale fidèle à ce mouvement. La Manif se poursuit dans la même ambiance sur les Invalides jusqu’à 19 h 30. Durant la semaine précédant le 26 mai, le collectif de La Manif avait dans ses emails officiellement appelé les gens à rester sur place de façon pacifique après 19 h 30 notamment pour rejoindre les «veilleurs». C’est ainsi qu’avec des amis nous nous sommes posés sur les pelouses pour dîner et discuter.
Très vite, vers 20 h 30, nous entendons à l’angle de la rue de l’Université des « agités » commençant à se rassembler pour provoquer les CRS. Nous nous attroupons, comme beaucoup, par curiosité malsaine pour observer. Je vous passe les détails sur ces ultras qui sont déjà dans la presse et dont les descriptions ne sont pas si éloignées de la réalité bien que les journalistes n'aient parlé que des débordements minoritaires et peu du reste…
Néanmoins, nous avons vu des scènes hallucinantes non relevées par la presse de la part des policiers en civil reconnaissables à leur oreillette, le petit brassard dans la poche ou les matraques télescopiques à la main. Ils étaient dissimulés avec les casseurs pour déclencher l’étincelle des débordements.
Voici quelques événements qui m’ont marqué :
- Un journaliste filmait de très près les casseurs et les policiers en civil. Un des policiers prend son casque de moto et lui donne très violemment un coup à la tête puis un sur sa caméra. Nous accourons pour extraire le journaliste de la foule et là une bonne dizaine de policiers (brassard au bras) sortent les matraques télescopiques et tapent le journaliste ainsi que sur les manifestants (dont des membres de la sécurité de la Manif pour tous) qui essayaient de protéger ce cameraman…
- Complètement encerclée par les CRS, qui ne voulaient clairement plus nous laisser quitter les lieux, une manifestante se met à genoux devant les CRS afin de se distinguer des casseurs. Un civil (toujours avec son brassard) vient vers elle et lui donne un fort coup de pied dans le ventre accompagné d’un « Arrête de sourire ». Lors de notre garde à vue les 250 "terroristes" que nous étions avons passé la soirée à échanger nos anecdotes sur les violences des policiers en civil...Les autres témoignages sont tout aussi frappants !
Aux alentours de 22 h la moitié des Invalides est quadrillée par 6 rangées de CRS en 2 fois 3 lignes. C’était impressionnant de voir autant de forces de l’ordre mais surtout en nombre bien supérieur aux manifestants. Nous devions être 500 dans ce large carré, bloqués avec une centaine d'excités. Nous cherchions à sortir, mais chaque rangée de CRS nous l'interdisait avec comme seule réponse : « Allez au coin de la rue de l’Université, vous sortirez par là ». Nous nous dirigeons tranquillement vers le lieu indiqué. Bien que dispersés, nous avons eu le droit à une charge violente des policiers en civil, matraque et gazeuse à la main, pour nous forcer à nous regrouper rapidement vers la rue de l’Université.
J’avance comme les autres vers l’angle de la rue. Une fois tous regroupés, les CRS ont refermé le cercle sur nous. Nous sommes tous restés très calmes et silencieux, persuadés que les CRS dégageaient l’Esplanade des derniers casseurs avant de nous laisser repartir. Mais aucun des casseurs, facilement identifiables, ne se trouvaient avec nous. Nous avons compris plus tard que lors de la charge finale les casseurs, plus expérimentés, s'étaient échappés. A l'arrivée des paniers à salade en grand nombre, nous avons compris que nous étions tombés dans un piège."
Cette personne a fait 22h30 de garde à vue.