Le décès de Clément Méric déclenche une hystérie politique
06 juin 2013
Rappelant étrangement la manipulation de Carpentras (la profanation du cimetière, acte isolé, avait été récupérée par la gauche à des fins politiques), le décès du militant d'extrême-gauche Clément Méric, suite à une rixe contre des skinheads, fait l'objet d'un intense tapage politico-médiatique :
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Jean-Marc Ayrault a affirmé vouloir «tailler en pièces», «de façon démocratique» et «sur la base du droit», «ces mouvements d'inspiration fasciste et nazie qui font du tort à la République». Il a fait appel à Manuel Valls et à Christiane Taubira pour «étudier toutes les possibilités» pour «combattre ces mouvements racistes, antisémites, homophobes» et «veiller à ce que ces idées ne se propagent pas».
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François Hollande a déclaré que «ces groupes qui depuis trop longtemps créent le désordre doivent être réprimés».
- Pierre Bergé a estimé que c'était la faute de la Manif pour tous.
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Le député socialiste de l'Hérault Anne-Yvonne Le Dain a évoqué un «drame de l'imbécillité, de la haine des autres, de la bête immonde levée pendant les manifs antimariage pour tous». «J'accuse Frigide Barjot d'avoir libéré des pulsions violentes qui ont directement conduit à cette agression. Elle a ouvert la porte aux serpents».
Face à cette hystérie,
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Marine Le Pen ne se laisse pas faire : «Si certains se servent de cela pour tenter de salir le mouvement que je préside, alors eux aussi devront en répondre»
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les Jeunesses nationalistes révolutionnaires nient, par la voix de leur fondateur Serge Ayoub, toute implication et rejettent la faute sur l'extrême gauche. «Il y a une responsabilité» à faire porter «sur des gens comme Mélenchon» parce que «ce sont eux et les gens d'extrême gauche qui incitent à la haine depuis des mois et des années». Selon lui, ils ont été «pris à partie par cinq militants d'extrême gauche qui leur ont promis de les massacrer à la sortie. Le service d'ordre de la vente privée en a été témoin. Il a proposé à ces trois jeunes plus la gamine d'attendre.» «Quand ils sont descendus dans la cour - la vente se situait dans les étages -, les jeunes d'extrême gauche les attendaient. La sécurité est sortie une deuxième fois pour les accompagner dehors.»
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Frigide Barjot a annoncé son intention de porter plainte contre Pierre Bergé pour diffamation
Concernant les faits, 4 suspects ont été interpellés par la Brigade de recherche et d'intervention (BRI, antigang). Ils sont âgés de 21 à 37 ans. Hier, ils auraient, selon une source policière, «été apostrophés par la victime, qui leur aurait lancé des noms d'oiseaux avant de les traiter de “fachos”». Il y a eu invectives, bousculades entre les deux groupes. Un peu plus tard, les «skins» auraient été attendus à la sortie d'un magasin par les militants d'extrême gauche. D'autres témoignages indiquent que c'est le contraire qui s'est produit. Pris à partie par un des agresseurs, Clément Méric aurait été frappé à plusieurs reprises au niveau du visage par ce qui pourrait être un «poing américain». Le «militant antifasciste», dont la tête a heurté un poteau, est tombé inanimé.
Les antifas ne sont pas des enfants de choeur :
Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite, déclare :
"Je refuse pour l'instant d'évoquer le groupe des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), auxquelles les agresseurs appartiendraient supposément. Les faits sont très graves et il ne faudrait pas incriminer un groupe prématurément. En revanche, la mouvance skinhead en général, de laquelle les agresseurs semblent être proches, a une propension toute particulière à la violence. Elle l'a dans son ADN. Son contenu idéologique est très basique, il tourne autour du culte de la force, de la violence à tous crins, du racisme et de l'antisémitisme. Ses membres sont souvent des individus déconnectés de la société. Ce n'est pas une construction idéologique qui unit ses membres mais l'esprit de corps, de bande, qui fait office de famille de substitution pour certains.
Pensez-vous que la radicalisation de certains lors des divers rassemblements de la Manif pour tous ait créé un climat propice à ce type de violence?
Certains éléments radicaux sont en effet venus se greffer aux fins de manifestations contre le mariage homosexuel. Mais je n'y vois pas de rapport. Il y a toujours eu des violences entre les groupes extrémistes. Nous n'en sommes pas un à un point de violence sociale où une personne meurt à chaque fois qu'un texte de loi provoque des manifestations.
La violence, sans aller jusqu'à des faits si graves, entre militants des extrêmes, est donc monnaie courante?
Oui. Des affrontements entre militants d'extrême gauche ont lieu régulièrement, sans atteindre des proportions aussi tragiques. [...]"