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Hollande, marqué par La Manif pour Tous
25 juillet : Philippe Arino à Pau

Pierre Fabre, RIP

Hommage de Bernard Antony :

F"Tout mon pays tarnais si marqué par l’empreinte extraordinaire de Pierre Fabre est dans le deuil. Et bien au-delà : non seulement les personnnels de tous les établissements de l’Entreprise mais aussi des multiples filiales de par le monde.

Le pleurent aussi nombre de ces « enfants du Mékong » dont il a tant aidé la belle association qui porte ce nom, fondée et longtemps dirigée par « Tonton Péchard », ce légionnaire passé par les camps viets et qui consacra héroïquement et saintement sa vie aux enfants orphelins ou sinistrés de la tragédie indochinoise. Pierre Fabre n’était pas en effet qu’un immense chef d’entreprise mais un grand Français, patriote de cœur et d’âme, harmonisant dans toute son œuvre l’amour de l’enracinement dans sa terre et le sens de l’universel.
Me reviennent les merveilleux moments sur ces questions, chez lui ou chez son frère Jean, avec Gustave Thibon. Il se faisait une joie de le faire ramener avec son hélicoptère, chez lui, à Saint-Marcel-d’Ardèche, en compagnie d’Elisabeth mon épouse.
Avec Dom Gérard, que je connus quelques années avant de le connaître et qui est monté au Ciel il y a déjà plus de cinq ans, Pierre Fabre est le deuxième homme à avoir marqué autant ma vie. Dire que je lui dois beaucoup serait peu dire. De lui j’ai appris beaucoup, professionnellement presque tout, mais aussi beaucoup de ce que j’ai pu comprendre sur la conduite des hommes.
De 1968 à ce jour, son attentive amitié pour ma famille et moi, fut constante. Même lorsqu’il se désola, sans m’en vouloir un instant, de me voir quitter l’entreprise pour mes chemins militants. D’ailleurs, pour les œuvres de Chrétienté-Solidarité jamais je ne fis en vain appel à lui. Il partageait tant cet idéal de solidarité chrétienne ! Je pouvais ainsi toujours de Beyrouth, de Tegucigalpa ou Slavonski-brod lui demander de l’aide pour les enfants dans les malheurs de la guerre.
Auparavant, pendant presque quinze ans, j’avais eu la grande chance de travailler selon les postes qu’il me confia. Ce n’était pas toujours facile tant il était un travailleur acharné et tant il voulait en tout, avec raison, la perfection.
C’était là l’exigence première de son métier, de son idéal de pharmacien et de l’homme de science au service de la santé et de la beauté. Cette volonté de perfection s’exprimait aussi dans sa passion à donner à ses collaborateurs les plus beaux cadres de travail qui soient, dans l’harmonie de l’architecture, de l’agencement intérieur, de l’intégration aux paysages, de la splendeur des espaces verts.
Passionné d’histoire, infatigable lecteur aussi, ayant fait son miel de bien des personnages qu’il admirait, Pierre Fabre n’était certes pas un idéologue, un théoricien abstrait sur les questions économiques et sociales. Mais aux commentateurs ignorants et aux politiciens médiocres confondant le social et le socialisme, la gauche et la justice, il est aisé de répliquer, pour la vérité de l’homme, de son œuvre et de ses convictions, qu’il a été certainement un des plus grands réalisateurs des principes de ce que l’on appelle la doctrine sociale de l’Église.
Il évoquait souvent d’ailleurs, comme son frère Jean, ce qu’ils devaient de culture politique dès leur jeunesse à l’abbé Chauvon de Castres, prêtre de grande foi et de grand rayonnement, de forte conviction contre-révolutionnaire qu’il évoqua souvent au long de sa vie. Je me souviens encore de la passionnante rencontre que je leur organisai avec Louis Salleron, cet homme trop oublié aujourd’hui, qui était un grand penseur catholique et notamment un grand économiste, qui avait tant œuvré pour maintenir l’agriculture française pendant la seconde guerre.
Avec mon ami Henri Yrissou, député-maire de Gaillac, si cher aux trois frères Fabre, (Roger, Jean et Pierre), Louis Salleron avait été un des conseillers les plus proches d’Antoine Pinay, cet homme politique qui fut à bien des égards, en son temps, un grand chef de gouvernement qu’ils admiraient.
Louis Salleron, avec ses articles dans Itinéraires et son livre « Diffuser la propriété », était une de ces intelligences claires qu’appréciait Pierre Fabre. Sans doute médita-t-il les idées sur la diffusion de la propriété. Mais surtout, comme nul autre, il a su les mettre en œuvre dans la magnifique réalisation, scientifique, commerciale, industrielle, sociale de son entreprise.
Autre principe : des unités à taille humaine n’excédant jamais quelques centaines de personnes. Pierre Fabre n’était pas de ceux qui empilent les hommes pour des raisons de rationalité économique immédiate. Il savait combien le respect de l’écologie humaine était une des clés de la réussite des entreprises. [...]"

Commentaires

Entrepreneur

Tout ceci est très vrai. Un très grand bonhomme. Il semble néanmoins qu'il ait peu anticipé sa succession. Ce qui est un peu dommage ...

Dragases

Un simple pharmacien qui a aujourd'hui 10000 collaborateurs,un grand monsieur.Pas de délocalisation en Chine ou ailleurs,tout pour sa région.
De la plante à l'anti-cancéreux,voilà un type qui avait tout compris
C'est une grande tristesse pour ceux qui le connaissaient.

Qu'il repose en Paix

Sol de Grisolles

Ce n'est pas un type, ce n'est pas un bonhomme, Monsieur Fabre était un homme hors du commun, rare, qui a appliqué dans sa vie ses idéaux de la Doctrine Sociale de l'Eglise. Il vivait sa foi dans la pratique.
Sa succession, nous pouvons lui faire confiance, il l'a bien préparée par la création de sa Fondation.
En 50 ans ce sont des milliers de personnes qui ont travaillé dans le Groupe portant son nom et des milliers d'autres indirects (du crémier au marchand de bagnoles)!
Le Souvenir Chouan de Bretagne lui a rendu hommage sur son Blog:
http://souvenirchouandebretagne.over-blog.com/un-chouan-de-notre-epoque

Lio

Bel Hommage (la majuscule est voulue).

Je regrette néanmoins que Bernard Anthony tombe dans le name-dropping, peut-être dans un triste désir de récupérer un peu du bruit médiatique de cet événement pour faire apparaître son nom. Dommage.

Clarinette

Un grand homme?
Pour Bernard Antony qui lui doit tout financièrement, très certainement!

En revanche, pour la catholique sincère que je suis un fabricant des pilules contraceptives, même milliardaire, ne sera jamais un grand homme...

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