Quelques pistes pour baisser la dépense publique
31 juillet 2013
Lue dans 4 vérités, la chronique politique de Guillaume de Thieulloy :
"Bien après la prise de conscience des Français, la classe politico-médiati - que a enfin admis, au dé - but des années 2000, que le niveau de dépense publique de la France, son taux d’imposition et sa dette publique étaient trop élevés. Pourtant, force est de constater que le diagnostic n’a aucun impact sur la politique. Bien au contraire, la dépense publique ne cesse d’augmenter en volume, comme en part du PIB. Elle est ainsi passée de 35 % du PIB au début des années 1960 (où la France n’était tout de même pas sous-administrée!) à 56,6 % en 2010 – dont à peine 5,6 % pour l’investissement! Sans être nécessairement des gestionnaires géniaux, nous sommes tous parfaitement capables de couper dans notre budget familial. Pourquoi donc des politiciens, très largement formés à l’ENA, donc formés à la gestion des finances publiques, sont-ils incapables d’en faire autant ? À mon sens, cela tient à trois raisons essentielles.
Tout d’abord, ces gestionnaires semblent ignorer le fonctionnement de l’économie. Oh, bien sûr, aucun politicien ne croit que l’argent pousse sur les arbres. Mais très peu savent comment « il pousse ». Regardez comment les socialistes nous ont « vendu » les 35 heures. Tout se passait comme si, dans leur esprit, le marché du travail était un gâteau de taille donnée. Auquel cas, évidemment, si la part de certains se réduisait, la part des autres pouvait augmenter. Le problème, c’est que les choses se passent tout différemment. L’économie étudie des réalités dynamiques. En l’occurrence, plus chacun travaille, plus il accumule de capital, donc plus il peut investir et créer d’emplois. Bastiat avait attiré l’attention sur le fait qu’il y avait, en économie, ce que l’on voyait et ce que l’on ne voyait pas. Un « emploi jeune » créé, cela se voit (et c’est bon pour l’élection !). Mais, sauf cas exceptionnel, cet emploi jeune détruit au moins un emploi dans le secteur marchand. Et cela ne se voit pas…
Pour lutter contre cette première raison, il n’existe qu’une seule solution : diversifier le recrutement des politiciens et, notamment, y accueillir des entrepreneurs. Pour cela, le plus simple est d’empêcher le quasi-monopole de la fonction publique. Par exemple, en imposant aux fonctionnaires de démissionner de leur corps d’origine, au moins lorsqu’ils sont élus, et peut-être même lorsqu’ils se présentent.
Deuxième raison, les politiciens pensent, plus ou moins consciemment, que l’argent public est illimité et que, par conséquent, on peut toujours compenser un surcoût du travail privé par une dépense publique. Il est certainement vrai, dans le cas général, qu’un État est, pour les créanciers, un débiteur d’une autre nature qu’un particulier, puisqu’il peut garantir sa dette par sa faculté à augmenter les impôts. Mais cette possibilité même n’est pas illimitée et il arrive un niveau où les créanciers commencent à s’inquiéter de l’inexistence d’une économie réelle… et aussi d’un mépris du droit de propriété. Comment prêter à un État qui considère que les richesses de ses nationaux lui appartiennent ? N’aura-t-il pas le même réflexe à l’égard des banquiers pour annuler sa dette ? Or, la France est désormais dans cette situation : il est devenu impossible de lui faire confiance, puisqu’elle viole le droit de propriété et renie sa parole fiscale très fréquemment. Pour répondre à ce deuxième motif de la hausse des dépenses publiques, il faudrait élever le niveau de la moralité publique. En particulier, il est ahurissant que des personnes condamnées par la justice puissent se représenter… et être réélues. Et il est inconcevable que l’État puisse promulguer des lois rétroactives et spoliatrices. Le niveau de dépense publique ne devrait pas pouvoir dé - passer 30 % du PIB (c’est déjà énorme!) et une réforme fiscale ne devrait pas pouvoir s’appliquer à un produit déjà existant (si le gouvernement décide de réformer la fiscalité de l’assurance-vie, cela ne devrait concerner que les assurances-vie à ouvrir et non les existantes).
La troisième raison de la hausse des dépenses publiques est la plus grave : elle tient à la nature même du régime électif. Un homme politique cherche à être élu et un élu cherche à être réélu. Pour cela, il flatte les passions de ses électeurs. D’où la démagogie et le clientélisme que l’on constate à tous les niveaux de l’administration… Ici, je ne vois que quelques solutions simples – et maintes fois proposées dans nos colonnes –, à commencer par la prohibition de toute subvention publique à quelque organisme que ce soit (compensée par une très large défiscalisation des dons à toute organisation)".
On pourrait peut-être aussi imiter le mode représentatif égyptien dans l’Égypte Antique : un élu, à quelque niveau que ce soit, ne peut se présenter à nouvelle une élection ; ceci lui permet de ne passer la moitié de sa mandature à chercher des électeurs et les dépenses effectuées seront exclusivement en faveur des contribuables.
Rédigé par : Gilles170 | 31 juillet 2013 à 08:38
Certes, certes, ce sont de beaux principes dont certains sont évoqués depuis de nombreuses années déjà.
Mais qui va les mettre en application ? Qui va voter des lois empêchant les élus de pratiquer le clientélisme ? Sûrement pas ces élus qui sont bien accrochés à leurs place sur le principe du "J'y suis, j'y reste".
Consulter le peuple ? On a vu le résultat en 2005. Quel gouvernement va soumettre ces questions d'éthique politique à référendum ? Donc ce discours relève des vœux pieux, de l'incantation, de la méthode Coué.
C'était aux électeurs abstentionnistes à ne pas laisser l'oligarchie s'emparer du pouvoir. Maintenant celle-ci le tient d'une main de fer, police politique en plus.
Rédigé par : dfg | 31 juillet 2013 à 08:50
"en imposant aux fonctionnaires de démissionner de leur corps d’origine, au moins lorsqu’ils sont élus, et peut-être même lorsqu’ils se présentent"
Sans aller jusque là, on pourrait commencer par mettre automatiquement les élus fonctionnaires en "congé pour convenance personnelle" (donc sans traitement, ni avancement de carrière), et leur faire reprendre leur carrière exactement à l'échelon qu'ils occupaient avant cette fonction élective.
Rien que cela freinerait sans doute quelques ardeurs.
Rédigé par : C.B. | 31 juillet 2013 à 09:05
Il conviendrait d'inverser la dynamique de la depense, c'est à dire de verser une prime à tout elu qui parviendrait à diminuer le montant des depenses année apres année.
Rédigé par : Papon | 31 juillet 2013 à 09:28
Beau programme électoral. Je voterais bien de Thieulloy, des fois ...
Rédigé par : Manu | 31 juillet 2013 à 09:44
ce que l'Etat ne détruit pas l'économie mondialisée s'en chargera. La lourde administration du Permis de Construire a essayé de résister à la destruction du Bois de Boulogne face à Bernard Arnauld et c'est le vote à l'assemblée d'une "régularisation" de cette immonde "Fondation louis Vuiton", elle a essayé de lutter contre la destruction de la rue de Rivoli, et c'est la façade de la Samaritaine, elle a essayé de lutter contre la destruction des hôtels Lambert et l'immeuble de la place Vendôme et ce sont les deux incendies dues au hasard des peintures qu'on essayait de protéger contre ces nouveaux barbares de la libre entreprise.
Rédigé par : rozzo | 31 juillet 2013 à 10:07
A propos du "gâteau" à partager ou non (ceci est une demande sincère de discussion, pas une demande de pugilat).
On constate une corrélation relativement forte entre le PIB et la consommation d'énergie (de l'orde de 0,75 à 0,99, voir: http://www.enerzine.com/14/11139+la-consommation-denergie-revelateur-du-pib-des-pays+.html ). C'est à dire: le niveau de consommation d'énergie fixe le niveau du PIB (de manière quasi déterministe).
On constate aussi que l'énergie devient de plus en plus chère (je pense qu'un graphique n'est pas nécessaire :-) )
On peut donc s'hasarder à dire que le point de PIB supplémentaire nous coûte bien plus chère qu'hier, soit à dire que la croissance devient hors de prix.
On peut alors faire l'hypothèse que notre croissance sera nulle (ie le pib sera constant) à l'avenir.
On peut écrire:
PIB = (PIB/T) * (T/N) * N (ou T = temps de travail effectué, et N = nombre d'emploi). (oui, c'est assez simplificateur, c'est pour fixer les idées)
Ainsi, si le PIB est constant, soit tout le monde bosse moins, soit beaucoup de chômage.
Alors la question que je pose est la suivante: "comment quelqu'un peut accumuler du capital (i.e: générer de l'emploi) sans léser autrui *A PIB CONSTANT*?"
On peut élargir la question: "comment vivre à PIB constant?*"
K.
* le pib constant (ie: pas de croissance) n'est pas une hypothèse de fou, la corrélation "énergie - croissance" est établie, l'envolée du coût de l'énergie n'est pas non plus une utopie, je vous laisse chercher les coûts d'extraction du pétrole, c'est impressionnant.
Rédigé par : K. | 31 juillet 2013 à 10:29
"K. | 31 juil 2013 10:29:47" a certainement de bonnes sources pour signaler que "la corrélation "énergie - croissance" est établie"; mais entre corrélation et lien, il y a une marge; bêtement, est-ce la croissance qui entraîne la consommation d'énergie (hypothèse 1) ou la consommation d'énergie qui entraîne la croissance (hypothèse 2)? Ou une tierce variable qui entraîne à la fois la croissance et la consommation d'énergie?
Rédigé par : C.B. | 31 juillet 2013 à 13:36
si on ne remet pas en cause le modele (education nationale, secu, retraite par repartition, code du travail ..) il n y aura pas de baisse des depenses : le mouvement est inexorable et ce ne sont pas les petites embellies qui changeront la tendance au déclin
Rédigé par : mbz | 31 juillet 2013 à 14:25
C'est vrai qu'on a l'impression que l'Etat en France est devenu une caricature de dictature kommuniste qui se croit etre le propriétaire du territoire national ,
se croit aussi le clergé obligatoire pour une police de la pensée unique,
et devient meme un expert en brigandage pour extorquer des fonds aux contribuables afin de financer toutes les outrancières lubies ostentatoires umps antinational ,anti-blancs, anti-chrétiens ! .....
Rédigé par : Anonymous | 31 juillet 2013 à 15:05
@C.B., j'ai effectivement de bonnes sources :-)
De la corrélation au lien (injection, bijection) en passant par l'inclusion... tant de pistes envisageables! Cependant, ce qu'on constate, c'est que l'une varie de concert avec l'autre. (et de fait, c'est l'hypothèse 2 qui semble être la plus probable, ne serait-ce qu'à regarder au sens physique ce qui lie le travail, l'énergie, la puissance...)
Rédigé par : K. | 31 juillet 2013 à 20:04
Partageons l'initiative de l'économie grâce à un site internet, qui permettrait à chaque contribuable de décrire toute dépense publique qu'il jugerait inadaptée, et permettrait aux internautes de faire des choix de priorité nationale! Qui donc votera pour les feux d'artifices dans chaque village? Et les communes fleuries à l'exces par les contribuables?
Je souscris à l'idée de supprimer toutes les subventions à toutes les associations, et de défiscaliser les dons.
Rédigé par : creoff | 01 août 2013 à 20:28