Dans leur lettre d'information du G2S, les généraux à la retraite, analysent le nouveau livre blanc de la défense sorti il y a six mois. Ce document demande à être lu entièrement. Seuls des morceaux choisis de l'éditorial du président de cette association, le général FAUGERE, sont repris ci-dessous. Pour avoir accès à cette analyse, il faut aller sur cet autre lien.
Dans l'éditorial nous pouvons lire:
"Beaucoup de critiques ont été émises sur ce LB souvent pertinentes et parfois aussi nourries d’arrière-pensées plus ou moins partisanes. Mais, peu en fait, ont été commises par une voix militaire autorisée. L’analyse sous l’angle capacitaire, notamment, reste à faire. C‘est modestement notre ambition dans ces pages organisées sous forme de tableaux qui ont tenté d’en relever les éléments positifs et les dispositions plus négatives. Ce travail restera imparfait et, certainement, pourrait-il être enrichi, et même contredit, par d’autres analyses plus autorisées…
Nous aurions bien voulu avoir une vision plus positive de ce Livre blanc dont l’écriture n’était pas une nécessité absolue au regard de son prédécesseur de 2008 et de l’évolution de la situation stratégique internationale. Car, il ne semble pas que dans l’intervalle des cinq années écoulées, nous ayons été les témoins de ruptures stratégiques… Le, ou les, « printemps arabes » n‘en possèdent pas les caractéristiques, car, somme toute, ils étaient prévisibles comme toute évolution peut l’être. A tout le moins, ces évènements du sud méditerranéen demeurent un facteur aggravant de l’instabilité mondiale dont on ne peut pas dire que ce LB en ait tiré les conséquences militaires qui s’imposaient.
Ce Livre blanc, après une brillante analyse de la situation géopolitique mondiale, des risques et des menaces qui pèsent sur nos fragiles démocraties, se livre dans des développements successifs à des descriptions comptables des armées ou mêlent différentes considérations sur la politique du personnel qui n’ont pas leur place dans un document de cette nature. Car elles relèvent de la seule responsabilité du ministre de la défense dans l’organisation de son ministère et celle des armées. D’autant que toutes les dispositions retenues dans ces domaines relèvent du contingent et prennent donc le risque d’être contredites ou démenties dès… l’année prochaine.
C’est ainsi qu’il est traité du nombre de chars et d’avions de combat, du nombre d’hommes à disposer à droite ou à gauche pour telle ou telle mission dans différents contrats opérationnels, du recrutement direct ou indirect des cadres, de la concertation dans les armées, de la gouvernance souhaitée au sein du ministère, et de bien d’autres aspects encore, toutes choses, finalement, qui n’ont pas à être exposées sur la place publique, encore moins quand elle est internationale…
Pour finir, le chapitre sur les ressources humaines, semble le plus important, au fond, avec le rééquilibrage du personnel civil au détriment du personnel militaire, notamment sur les postes de responsabilité, l’évolution de la nature du recrutement des militaires, les intentions sur la formation et la nouvelle gouvernance, laquelle pourrait conduire à la dénaturation de l’état militaire tel qu’il était compris jusqu’à maintenant."
La dernière fois que les socialistes ont sacrifiés les armées, cela s'est fini par la débâcle de 1940 et le vote des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, par une assemblée nationale (chambre des députés et Sénat) bien à gauche, suite à l'élection du Front Populaire de 1936. Car, même si l'incompétence crasse de la gauche (déjà!) avait aboutit à stopper l'expérience, dès 1938, en ramenant le centre droit au pouvoir, ce sont bien des députés et sénateurs majoritairement à gauche qui votèrent ces pleins pouvoirs. Allez comprendre la logique de leur raisonnement ? C'est sûrement cela être de gauche!
Est-ce que l'an II de la Hollandie sera aussi l'année marquant la fin de cette expérience?