Autopsie d'un organisme d'Etat : le Comité d'Ethique
23 octobre 2013
Du Dr Perrel dans le bulletin de Laissez-les-Vivre :
"Le Comité d'Ethique : CCNE (comité consultatif national d'éthique) a été créé en 1983 par Mitterrand (décret du 13 février 1983), dans un but officiel de pluralisme, pour donner des avis sur l'aspect moral - ou plutôt "philosophique" - des nouvelles lois nécessitées par les techniques et pratiques récentes dans le domaine de la vie et de la santé. En réalité le but était de bouleverser les moeurs, en faisant admettre en particulier les nouvelles techniques de procréation, et tout ce qui concerne ce que l'on nomme la "bio-éthique". Les avis du Comité ne sont pas contraignants, mais ils sont, le plus souvent - mais pas toujours - suivis par les politiques qui votent des lois auxquelles, très souvent, ils ne comprennent rien.
Il est composé de QUARANTE MEMBRES :
- 1 Président nommé par le Président de la République pour 2 ans.
- 39 membres nommés pour 4 ans, qui comprennent :
- 5 personnalités "appartenant aux principales familles philosophiques et spirituelles", désignées par le Président de la République. C'est ainsi que le représentant de l'Eglise catholique se trouve immergé entre un rabbin et un pasteur... Que vient-il faire dans cette galère ?
- 19 sont choisies "pour leur compétence et leur intérêt pour les problèmes éthiques"
- 15 autres viennent du secteur de la recherche (INSERM, CNRS, CHU...)
Ces 34 là appartiennent tous soit au système politique, soit aux organismes d'état. Le président de l'Assemblée Nationale nomme un député, celui du Sénat un sénateur, le Président de la Cour de Cassation un magistrat, le Premier Ministre nomme son candidat, le Président du Conseil d'Etat un autre, le Garde des Sceaux deux autres, le ministre de la Recherche un autre... etc., chaque ministre y va de sa petite nomination. Après cela on passe aux corps constitués : l'Académie de Médecine, l'Académie des Sciences, le Collège de France, l'Institut Pasteur, le CNRS... etc. Tous ont un poulain dans l'écurie du Comité d'Ethique, qui est ainsi à la fois juge et partie ! Tous sont nommés et choisis par les politique et les auxiliaires de l'Etat, et font eux-même partie du système. Pas un chef d'entreprise, pas un responsable de mouvements pro-vie, pas un esprit indépendant... Le Comité est renouvelé tous les deux ans par moitié. Les avis du Comité d'Ethique sont pris à la majorité simple. Ils sont publiés. Certains ont été voté à la majorité absolue.
Quelques remarques s'imposent :
- la dilution de la responsabilité de chacun par la multiplication des membres. C'est une vieille technique socialiste (ils ont fait la même chose avec le nombre des conseillers municipaux par exemple) : 40 membres pour une telle assemblée, c'est l'assurance de pouvoir tout brouiller quand il le faut. Tous, ou à peu près, à titre personnel sont parfaitement honorables, mais, réunis à 40, ils évoquent plutôt Ali-Baba... De plus, le caractère non contraignant des avis du Comité, aggrave l'irresponsabilité de ses membres.
- le mandat trop court des membres du Comité (2 ans pour le président, 4 ans pour les membres) ne permet guère une politique réfléchie en profondeur. D'où les avis contradictoires comme celui cité dans l'éditorial à propos de l'euthanasie. On reste dans l'actualité, dans l'éphémère, dans le ponctuel. Souvent sous la pression - artificielle - des média, qui travaillent le public à l'émotion, dans des questions aussi graves que l'euthanasie, la procréation artif icielle, ou les greffes d'organes.
- enfin le principe même du Comité, celui du compromis permanent, est détestable, celui du "consensus" mou, de la morale de compromission, qui sont la source de toutes les lâchetés.
Non l'éthique n'est pas la morale, et son comité ne peut inspirer aucune confiance."