La gestion économique des villes : le cas de Vierzon
23 octobre 2013
Après une analyse de la gestion de Carpentras, d'Orange et de Metz, nous vous proposons une étude sur la ville de Vierzon. En 2010, la commune comptait 26 946 habitants
La vente de la maison dite de Jeanne d’Arc interpelle les Vierzonnais. D’autant plus que cette année la municipalité semble brader une partie de son patrimoine. L’ordre du jour du dernier conseil municipal ne mentionne pas moins de cinq cessions : une grange, deux immeubles, deux terrains. Monsieur Sansu, maire PCF, prépare-t-il son départ ? La ville doit-elle se procurer rapidement des liquidités ? La responsabilité n’incombe-t-elle pas à la nouvelle communauté de communes ?
Feu la communauté de communes des 3 rivières
Vierzon fait son deuil de l’ancienne communauté de communes, la cc des trois rivières. Cette cc regroupait Vierzon (27 700 habitants), Mery sur Cher (713 habitants) et Thenioux (651 habitants). Avec une telle composition, inutile d’épiloguer sur le partage des responsabilités politiques au sein de la structure. S’attarder sur le passé ne présenterait aucun intérêt si cette cc n’avait pas perçu des impôts qu’elle reversait quasiment en totalité aux trois communes. Habile montage : les « reversements de fiscalité », en fait les impôts perçus par la cc et reversés aux communes approchaient les 8,3 millions dont 8 millions pour Vierzon. L’honnêteté aurait consisté à augmenter le taux de la taxe d’habitation de Vierzon à 31.04% pour diminuer le taux de la taxe d’habitation de la cc à 0%...Difficile de faire passer cela auprès des électeurs tout de même.
Depuis le 1 janvier 2013, la tirelire de la cc s’est fermée
La révision de la carte intercommunale lancée par la loi de réforme des collectivités territoriales du 16 décembre 2010 a fait disparaître cette cc. Depuis le 1 janvier 2013, la cc Vierzon Sologne Berry regroupe les anciennes cc Vierzon et cc vallées vertes du cher ouest. Le président de la nouvelle cc, Jean Claude Sandrier, PCF, a beau être membre du conseil municipal de Vierzon, la ville de Vierzon ne dispose plus que de 20 sièges sur 46 au sein de la nouvelle structure intercommunale. Aujourd’hui, le nouveau conseil intercommunautaire n’est plus disposé à financer aveuglément Vierzon, d’autant plus qu’une telle pratique n’existait pas au sein de l’ancienne vallée verte du Cher ouest. Désormais, la nouvelle cc va garder un peu du produit de ses impôts ! Le tiroir caisse s’est donc, un peu, refermé. Un peu seulement. Un peu, mais suffisamment pour que Vierzon soit aux abois !
Vierzon a des soucis pécuniaires
En 2011, pour payer ses charges de fonctionnement et rembourser l’annualité de sa dette, 4 millions manquait à Vierzon. 4 millions pour 35 millions de produits ! Pour parvenir à l’équilibre, il aurait fallu augmenter les impôts de 33%. La cc avait évidemment reversé environ 8 millions, sur les 35, à Vierzon. En 2012, la situation est identique, les montants seuls variant. Cette situation dure depuis 2009. L’équipe précédente (2001-2007) avait elle aussi des difficultés à équilibrer son budget, mais elle y parvenait ! Evidemment, avec de tels résultats, les banques ne se bousculent pas pour prêter de l’argent à la municipalité en place. Et depuis 2009, Vierzon vit avec un fond de roulement négatif ! Dans ces conditions, honorer sans réserve ses créanciers relève de la haute voltige. Et puis…
La ville dépense trop… et tout le monde le sait
En 2012, les charges de personnels coûtent 53% des charges et les subventions aux associations plus de 17%. Avec les intérêts et les contingents, ce bloc dénommé « charges fixes » atteint 75 % des produits de fonctionnement ! Pour le chauffage des bâtiments, les assurances, les contrats d’entretien, le remboursement de la dette… le solde de 25% ne suffit pas. Souhaitons que les 13 emplois d’avenir signés fin 2012 arrangent les choses!
Dans le meilleur des mondes possible… tout n’est pas catastrophique
Les Vierzonnais seront tout de même heureux d’apprendre que pour encourager une telle gestion, les subventions d’investissements pleuvent sur Vierzon. Département, région, état…tout le monde met la main à la poche pour soutenir le brillant élève. En 2012, mauvaise année, Vierzon n’a obtenu que 32% de subventions d’investissement de plus que les autres villes. 2011, année catastrophique budgétairement parlant ( - 4 millions, voir plus haut), Vierzon avait perçu 77% de subventions d’investissements de plus que la moyenne. La prime aux bons élèves en quelque sorte ! Cependant, sans subventions, il serait impossible d’investir à Vierzon.
Résumons : Franck Michoux dit vrai, la maison de Jeanne d’Arc fait bien partie des cessions possibles de cette année décidées en conseil municipal. Ce que monsieur Michoux ne dit pas, c’est pourquoi il y a autant de cessions envisagées. Mais dire, à quelques mois des élections, que la ville vend son patrimoine pour payer ses charges ... Sachant en outre que la municipalité communiste se permet de préempter l'église Saint-Eloi, sous prétexte que l'acquéreur ne lui plait pas.
Je serais très intéressé par le cas de Grenoble où a sévi Didier Migaud, président de la Cour des Comptes. Et en particulier une info sur le Stade des Alpes serait édifiante
Rédigé par : Bertin | 23 octobre 2013 à 11:24
Les vierzonnais devaient méditer la devise de leur ville : aliunde pauca requirens (ne demandant que peu de chose à autrui)...
Rédigé par : Bernard Gui | 23 octobre 2013 à 11:39
Comment un communiste peut-il encore exister en politique alors que leur idéologie est celle qui à fait le plus de mort au XXè siècle et peut être dans toute l'histoire de l'humanité.
Le communisme est une idéologie totalitaire et à ce titre, un parti communiste devrait être interdit à l'instar d'un parti nazi.
Rédigé par : michel-Ange | 23 octobre 2013 à 11:47
vivement une étude sur la gestion de la ville de Boulogne sur mer, ville de Frédéric Cuvillier!
Rédigé par : eric loridan | 23 octobre 2013 à 13:27
Merci pour ces bilans communaux, ce blog devient décidément nettement plus intéressant que les "grands journaux" spécialistes de l'AFP et des communiqués de presse !
Rédigé par : Timeo | 23 octobre 2013 à 17:27
Ces pillards parasitaires devraient avoir leurs biens saisis en guise de compensation pour avoir sciemment endetté la ville dont ils sont responsables .
Rédigé par : MagikBus | 23 octobre 2013 à 17:56
M Sansu n'a été élu député qu'avec 25 000 voix je crois... Son adversaire, socialiste, s'étant désistée en sa faveur...
Rédigé par : ID | 24 octobre 2013 à 15:29