Problème de fertilité : un appel à une prise de conscience
29 octobre 2013
5 millions d'enfants conçus par fécondation in vitro depuis 1978, un couple sur sept concerné par des problèmes de fertilité en France. Face à cette dure épreuve que subissent de plus en plus de couples, que propose notre médecine ? Les chantres de la procréation médicalement assistée vantent les mérites des techniques mises en place depuis quelques dizaines d’années. Parmi elles, l’insémination artificielle ou la fécondation in vitro, souvent présentées, surtout pour la FIV, comme des remèdes « magiques » permettant à des couples de devenir parents dans des délais assez courts. Les considérations éthiques sur ces techniques ont souvent été abordées sur ce blog : dissociation entre l’union conjugale et procréation, création dans le cas de la FIV d’embryons surnuméraires, « éliminés » ou «congelés » lorsqu’ils ne sont pas réimplantés, forts taux d’échecs, etc. Si 200 000 avortements sont « pratiqués » en France, combien d’embryons ne connaissent la vie que quelques heures dans le cadre de la FIV ? L’intention n’est évidemment pas la même dans les deux cas, mais le résultat est tout aussi désastreux. Et pour ces couples, la « procréation médicalement assistée » est un parcours médicale et psychologique particulièrement difficile : analyses et auscultations multiples, non-respect de l’intimité, traitements hormonaux lourds, très nombreux échecs, etc. Tour cela très souvent sur des années.
Jamais une enquête poussée ne sera faite sur ces processus médicaux. Car on découvrirait tout simplement un scandale : une médecine arc-boutée sur des protocoles qui ne visent qu’à contourner le problème de l’infertilité sans essayer d’en traiter les causes. On découvrirait aussi qu’un nombre sans doute très élevé de médecins proposent systématiquement des inséminations artificielles ou FIV, sans avoir effectué tous les examens nécessaires à un diagnostic précis. Quant aux nombreuses études sur les problèmes de fertilité, difficile d’en voir la traduction dans l’assistance aux couples infertiles.
Sédentarisation, tabac, cannabis, pilule, manque chronique de vitamine D (dû au manque d’exposition au soleil, largement sous-estimée par les médecins), médicaments prescrits sans tenir compte des effets secondaires sur la fertilité, alimentation pas assez équilibrée, vêtements trop serrés (pour les hommes), stress… les facteurs sont multiples. Il y a aussi et malheureusement beaucoup de cas où les causes demeurent inconnues. Mais se pencher sur eux est-il rentable pour la médecine moderne?
Et pourtant la souffrance est bien là chez de plus en plus de couples n’ayant pas d’enfant (infertilité primaire) où déjà parents et souhaitant avoir d’autres enfants (infertilité secondaire). A cela s’ajoute très souvent l’incompréhension de l’entourage avec des remarques que beaucoup de couples en attente d’enfant ont déjà entendu, « c’est psychologique » « il faut arrêter d’y penser et ça viendra » (remarques contre-productives pas excellence). Il y a aussi ces jugements péremptoires et faciles sur des couples ayant déjà tenté des FIV ou insémination artificielle, de la part souvent de personnes n’ayant jamais connu cette épreuve.
Alors que faire ?
-Tout d’abord se former. Un couple sur sept concerné, cela veut dire que tous, nous rencontrerons un jour ou l’autre un couple connaissant ces difficultés.
-Savoir rendre grâce à Dieu pour les naissances dans sa propre famille. Pour beaucoup, et surtout dans nos familles catholiques, la naissance d’un enfant semble normale. C’est dans l’ordre des choses mais la naissance d’un enfant est avant tout un don de Dieu. Ne l’oublions pas !-Avoir un regard d’une immense charité envers les couples (sans fausse pitié pour autant) en difficultés et éviter les jugements à l’emporte-pièce. Le respect de la vie humaine ne souffre pas de compromis. La FIV est ce qu’elle est : elle sera toujours intrinsèquement mauvaise quelle que soit l’intention. Des couples disent non, d’autres cèdent. Pour ces derniers, il faut considérer derrière l’attente, le manque d’information, la pression du corps médical et de la famille, et de multiples autres facteurs. Nous ne sommes pas les mieux placés pour dire quoique ce soit. Ce sera en général le rôle du prêtre ! Et les enfants nés par FIV sont tout autant aimés par Dieu que les autres…
-Etre présent et écouter : les couples en attente d’enfant vivent très souvent une immense solitude.
-La prière : rien ne la remplace. Quelques Saints (où Bienheureux) sont « spécialistes » de la question : Saint Joseph, Bienheureux Jean-Paul II, Saint Colette, Sainte Opportune…
-Pour les prêtres : les couples en attente d’enfant ont besoin d’un accompagnement tout particulier. Ne pas hésiter à le proposer !
-Et lorsque vous le pouvez, indiquez les bonnes adresses. Les couples en attentes d’enfant voient pour beaucoup dans le discours de l’Eglise un « non ! » à toutes techniques médicales. Des médecins ont pourtant pour objectif de restaurer la fertilité des couples pour que ceux-ci puissent concevoir naturellement,. Ils sont rares mais ils existent ! On notera ainsi le programme NaProTechnologie, grâce auquel des couples deviennent parents grâce à une prise en charge en accord avec l’enseignement de l’Eglise Catholique.
Enfin, il y aura toujours des couples pour qui devenir parents de manière naturelle sera impossible. Tous n’ont pas pour vocation à adopter. Certains vivront leur fécondité de manière différente. Attention là aussi aux suggestions trop rapides : l’adoption, c’est long, compliqué et ce n’est pas automatique ! Là aussi ne pas juger !