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Fiscalité : l'administration fiscale sème la terreur
C'est arrivé un 13 novembre...

La gestion économique des villes : le cas de Lisieux

Après une analyse de la gestion de Carpentras, d'Orange, de Béziers, de Metz, de Vierzon, d'Hénin-Beaumont, de Beguey, nous vous proposons la ville de Lisieux.

LLisieux est une petite ville de Basse Normandie célèbre pour son Carmel, où vécu Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face(ci-contre photo de la basilique Ste Thérèse). La ville compte 22 729 habitants. Depuis 2001, Monsieur Bernard Aubril est maire de la localité. Membre de l’UMP, Monsieur Aubril n’a pas reçu l’investiture de son parti pour les prochaines élections municipales. La situation financière de Lisieux explique t’elle ce choix ? Les Lexoviens se posent des questions…

Monsieur Aubril (photo ci-dessous) joue la carte de la transparence. Le site de la ville recense les éléments financiers les plus importants de la ville. En outre, chaque délibération retranscrit fidèlement ce qui concerne les 3 budgets, le budget principal comme les budgets eau et pompes funèbres. Cette pratique, suffisamment rare, mérite d’être soulignée. La plupart des chiffres sont néanmoins tirés d’ici.

Des charges de fonctionnement maîtrisées

ADe 2008 à 2012, l’inflation était de 6,1%. Les charges de fonctionnement ont augmenté de 2,7%, ce qui signifie qu’en euro constant les charges connaissent une diminution. Si les charges de personnel ont augmenté de 8,5%, leur poids en 2012 (51,41% des charges) est nettement plus faible que la moyenne (54,03%). La croissance des intérêts de la dette (+ 38,9%) doit être relativisée puisque le poids relatifs des intérêts est toujours sensiblement plus faible que la moyenne. En outre, en 2008, les intérêts pesaient très peu. Enfin, les charges fixes, charges que la ville payera quoi qu’il arrive, charges qui obèrent sérieusement ses possibilités d’actions, sont de 54% soit…exactement conforme au niveau moyen.

Des impôts stabilisés

Les impôts, rappelons-le, sont toujours le produit d’une base par un taux. Etudier l’un sans l’autre sera toujours vain.

LLes taux d’imposition de la taxe d’habitation et de la taxe foncière sont stables sur la période. En fait, depuis 2001 les taux n’ont pas été augmentés. La base de la taxe d’habitation est plus faible que la base moyenne de 17%, mais celle de la taxe foncière est plus forte de 8%. Le taux de la taxe d’habitation est plus faible que la moyenne de 22% mais le taux de la taxe foncière est plus fort de…22%. Il s’agit là, bien évidemment, d’un choix politique : les propriétaires sont davantage taxés que les simples locataires.

Un maire de droite peut choisir de faire peser davantage la pression fiscale sur les propriétaires. Précisons par ailleurs que les entreprises sont soumises à la taxe foncière, mais pas à la taxe d’habitation. La gauche n’a décidément plus le monopole du soutien aux pauvres ! Et pour que les quotidiens nationaux en quête d’information et lecteurs du Salon Beige en soient bien persuadés, Monsieur Aubril maintient chaque année des abattements qui viennent réduire également la base d’imposition de la taxe d’habitation !

A Lisieux, conséquence de ces choix, la pression fiscale est plus faible de 8% que la moyenne.

Sur la période, les produits de fonctionnement ont augmenté de…2,7%, soit moins que l’inflation, mais autant que les charges. Le résultat comptable s’est donc amélioré de 2,7%.

La ville peut-elle investir ?

En moyenne, la ville utilise 86,4% de ses produits de fonctionnement pour régler ses charges. Les 13,6% restant lui permettent donc de rembourser le capital de sa dette puis d’investir. Avec ce pourcentage, la capacité d’autofinancement de la ville est très proche de la moyenne…mais juste au dessus.

Une fois remboursées ses dettes, Lisieux a dégagé sur la période 545 € par habitants pour investir, soit 80% de plus que la moyenne. Cela est-il possible ?

La ville peu endettée (580 € par habitants contre 1066 € en moyenne) a peu de remboursement par rapport aux autres villes. En outre, Lisieux est dans une phase de désendettement puisque l’encours de sa dette a diminué de 25%, soit de 4,5 millions, de 2008 à 2012. A Lisieux, avec un Maire UMP, les banques ne s’enrichissent pas !

L’investissement à Lisieux

Il faut le reconnaître, les investissements à Lisieux sont moins importants que ceux des villes de même dimension. La ville investit en moyenne 13% de moins. Ce qui évidemment ne signifie pas l’absence d’investissement ! La lecture des actes des conseils municipaux vous en donnera un aperçu : aménagement des sentiers sur les bords de l’Orbiquet, réfection de la toiture Saint Jean Bosco, acquisition d’une balayeuse aspiratrice…

Le point (peut-être ?) faible : le niveau du fonds de roulement

Le fonds de roulement constitue le niveau des réserves pouvant financer de nouveaux investissements. Il permet également de couvrir le besoin en fonds de roulement, c'est-à-dire le décalage entre l’encaissement des recettes et le paiement des dépenses. A Lisieux le fonds de roulement est un peu élevé (440 euros par habitants contre 149 € en moyenne). Il aurait pu être diminué en ayant encore moins recours à l’emprunt, d’autant plus que les deux budgets annexes apportent toujours de la trésorerie à la ville. Néanmoins, le niveau du fonds de roulement étant structurellement élevé sur la période, cela peut également être caractéristique d’une volonté politique affichée : vouloir payer rapidement les créanciers de la collectivité. Les artisans qui travaillent pour Lisieux n’iront pas reprocher cela à Monsieur Aubril.

Et la Communauté de communes.

0J’allais oublier ! Une ville peut tenter d’assainir sa situation financière, au détriment de celle de sa communauté de communes. Surtout quand le président de la communauté de communes est la maire de la plus grosse ville, comme c’est le cas ici. Lisieux étant la plus grosse commune (22 729 habitants) de la communauté de communes Lisieux pays d’Auge (37 424 habitants), la ville pourrait tenter de faire supporter par la communauté de communes certaines charges, certains investissements… Mais il n’en est rien. Charges fixes à 33,6%, endettement très faible de 94 € par habitant, charges de la dette inférieures à 1% des produits de fonctionnement, 13,3 millions d’investissement en 5 ans financés à 85 % sur fonds propres, c'est-à-dire sans recours à l’emprunt…Ces quelques ratios illustrent la situation exceptionnellement saine de la communauté de communes. Par contre, la communauté de communes reçoit très peu de subvention d’investissement de la part des autres partenaires (Etat, Région, Département…) : la prime aux bons élèves en quelque sorte ! En résumé, la situation de la communauté de  communes Lisieux Pays d’Auge est aussi bonne que celle de Lisieux. Quand on est bon, on est bon… c’est tout.

Les lexoviens se posent des questions…

L’analyse de la situation comptable de Lisieux ne permet pas de comprendre le choix de l’UMP. Charges maîtrisées. Fiscalité maîtrisée. Autofinancement des investissements très important. Désendettement de la ville et faible dette. Des emprunts qui auraient pu être évités mais règlement des fournisseurs rapidement. En clair, cela s’apparente à une gestion responsable. Une telle situation financière peut par ailleurs exciter les convoitises, car chaque candidat espère, en 2014, hériter d’une collectivité financièrement saine. Les qualités de gestionnaire de Monsieur Aubril n’expliquent pas sa mise à l’écart par l’UMP.

Commentaires

Malleus

"Les qualités de gestionnaire de Monsieur Aubril n’expliquent pas sa mise à l’écart par l’UMP."

Mais si, au contraire. Il a été sanctionné est la raison en est donnée par Ezra Pound :

"Un peuple qui ne s'endette pas rend fous de rage les usuriers".

katlen

Depuis que Nicolas Sarkozy n est plus actif, lUMP s enfonce dans le neant, Mr Cope commence a etre critiquer ainsi que le groupe...Et oui peut etre sera t-il remplacer par un tea parti de conservateurs....C est a voir

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