Pourquoi nous devons manifester le 5 octobre : faire de l’abrogation de la loi Taubira un enjeu majeur pour la présidentielle de 2017
18 septembre 2014
Ludovine de la Rochère explique aux lecteurs de Famille chrétienne pourquoi il faut manifester le 5 octobre :
"Une manifestation doit rester un événement exceptionnel. Il n’est pas question de le banaliser et encore moins de manifester tous les trois mois. Nous avons mûrement réfléchi au meilleur moment cohérent du point de vue des projets de ceux qui nous gouvernent, du public et dans lequel il y aurait une convergence. Là, il y a la rentrée scolaire avec le plan égalité, l’avis attendu du Conseil d’Etat sur la circulaire Taubira, les arrêts de la Cour Européenne des Droits de l’Homme sur la GPA juste avant l’été. Plusieurs mesures très graves contre les familles sont passées pendant l’été et d’autres sont annoncées.
Quel est votre ligne de conduite par rapport au gouvernement ?
Le gouvernement a manifestement peur que nous suscitions à nouveau une mobilisation importante et que nous lui créions des difficultés sociales. Il est de fait absolument nécessaire de lui montrer que nous sommes à nouveau nombreux et déterminés. Sans manifester trop souvent, il faut le faire. Nous devons impérativement faire bouger les lignes dans l’opinion publique à laquelle le pouvoir ment de manière éhontée. La circulaire Taubira sur la GPA est un mensonge. Dire que les enfants conçus par GPA sont apatrides et sont des « fantômes de la République » comme le dit Mme Belkacem est un mensonge : ils ont l’état-civil de leur lieur de naissance. Il faut retourner l’opinion publique sur ces sujets - le gender, la GPA - car c’est de l’opinion publique que viendra le changement sur ces questions sociétales.
Et où en est votre démarche par rapport à l’opposition ?
Nos sujets ne sont ni de droite ni de gauche et nous interpellons tous les politiques. Mais il y a aussi clairement un enjeu politique. Il faut que les partis qui partagent nos analyses soient mis en face de leur responsabilité. En 2012-2013, nous avons été rejoints plutôt par des élus de droite. Et en ce moment, je sens qu’ils ne sont pas décidés. Ils ne sont pas prêts à des réformes courageuses. Donc il faudra les aider à être courageux. Il faut les convaincre que leurs électeurs sont très nombreux à attendre ce courage de leur part. Non seulement il faut qu’ils s’engagent mais il faut qu’une fois élus, ils le mettent en œuvre. Pour le moment, un certain nombre d’entre eux sont convaincus que le mariage entre personnes de même sexe n’est plus le problème et que les Français sont maintenant habitués. A ceux là, il faut montrer que c’est faux.
C’est précisément maintenant qu’un certain nombre de personnalités vont faire leurs annonces sur leurs intentions qu’il faut manifester. Nous avons choisi le 5 octobre aussi parce que c’est juste avant le congrès de l’UMP et de l’UDI.
Vous voulez dire que vous gardez comme cap l’abrogation de la loi Taubira en 2017 ?
Oui : et c’est maintenant qu’il faut leur rappeler que nous attendons l’abrogation de la loi Taubira pour 2017. C’est notre point d’attention, avec l’abolition universelle de la GPA. Nous ne sommes liés à aucun parti, mais notre devoir est d’interpeller tous ces partis qui veulent revenir au pouvoir demain. Nous leur disons : menez cette abrogation. C’est pourquoi nous devons leur montrer que leurs électeurs sont très nombreux à l’exiger.
Bref, cette manifestation est importante autant pour s’opposer aux projets actuels du gouvernement que pour obliger la droite à avoir un programme favorable au respect de la famille.
Un des enjeux est de pousser Nicolas Sarkozy à s’engager sur ce sujet ?
Il est opposé au mariage entre personnes de même sexe. Mais il considère le sujet très froidement. Pour l’instant, il pense qu’en jouant une ouverture au centre, il a une chance de l’emporter en 2017. Notre rôle est de lui faire comprendre qu’il perdra alors tous ceux qui sont ses électeurs naturels. Il doit comprendre que la droite sociétale est bien plus vitale pour lui que des centristes. Dire comme Alain Juppé ou Bruno Lemaire qu’on ne légalisera pas la PMA et la GPA ne suffit pas - elle est d’ores et déjà tolérée et si la droite n’abroge pas la loi Taubira, la gauche la fera passer à l’alternance suivante. Non la droite a suffisamment trahi sur ces sujets de société. Lorsque j’ai vu M. Sarkozy, je lui ai dit « vous craignez le Front National : or si vous ne vous engagez pas à faire nécessaire sur ces sujets fondateurs, vos électeurs vous quitteront et vous l’aurez. » Voilà le message que nous devons faire passer.
Voilà pourquoi il faut que nous soyons très nombreux le 5 octobre et voilà pourquoi, à l’approche de 2017, nous devrons maintenir la pression de manière constante et avec ténacité.
La double raison pour laquelle le mouvement doit se maintenir, c’est d’une part la résistance aux projets gouvernementaux – GPA et gender - et d’autre part, c’est de faire de l’abrogation de la loi Taubira un enjeu majeur pour la présidentielle de 2017."