Lettre ouverte à François Hollande
30 octobre 2014
Une lectrice nous a fait parvenir une lettre ouverte du colonel Yves Logette, secrétaire de la promotion "Général de Gaulle" de l'ESM de Saint-Cyr (1970-1972), adressée au Président de la République :
le 20 Octobre 2014
Monsieur le Président de la République
La place que vous occupez vous offre le pouvoir fabuleux de faire pratiquement ce que vous voulez ! Soit prendre appui sur la volonté du peuple et des élus, comme aurait fait le général de Gaulle, soit décider, seul, sans leur soutien voire contre celui-ci, comme vous n’hésitez pas à le faire. Vous pouvez décider d’agir ou de ne rien faire.
Vous pouvez décider de ne rien faire, ou nommer une commission, ce qui revient au même sachant le nombre de personnes autorisées qui lisent et suivent les rapports d’enquête. Ne rien faire comme, par exemple, pour suivre les recommandations de la Cour des Comptes sur les dépenses exorbitantes et les gabegies de l’Etat, ses déficits abyssaux, sur la prise en compte d’une immigration croissante que le niveau du chômage en France ne permet pas d’absorber, sur le record du nombre d’élus par habitant, sur les subventions honteuses accordées à certains organismes, etc …
Vous pouvez aussi décider d’agir, comme vous le faites pour déconstruire la famille traditionnelle, comme vous l’avez fait pour déclarer la guerre, en maintes occasions, sans demander l’accord du peuple et de ses élus. Guerre au Mali contre un adversaire à notre portée, guerre en Centrafrique pour tenter d’éviter des massacres, guerres étendues au Sahel, (désolé de vous plagier avec cette anaphore) guerre en Irak aujourd’hui et peut-être en Syrie ou en Ukraine demain contre un ennemi bien décidé et fortement armé. Vous aviez décidé, seul encore, de frapper la Syrie en 2013 dans l’ombre des Etats-Unis mais avez dû retenir nos avions quand le président Obama a soumis sa propre décision au Congrès, ce qui montre, par ailleurs, que nous n’avons plus de diplomatie ni de politique de Défense indépendantes.
Concernant le budget de la Défense, vous avez fait de belles annonces (« sanctuarisation ») mais prétendre que vous allez garantir, dans la durée, le budget à 31 milliards d’euros est un mensonge car, outre que les livres blancs et lois de programmation n’ont jamais été respectés, ce budget repose sur des recettes exceptionnelles qui ne seront jamais réalisées, comme vous le savez. Sans parler du coût des opérations extérieures, patate chaude que se repassent, sans honte, tous les ministères jusqu’à ce que la Défense les assume.
Certes, les gouvernements qui vous ont précédé, et notamment celui de monsieur Sarkozy, ont largement contribué à la réduction massive des moyens militaires. Votre honneur aurait été de les rétablir à leur niveau suffisant.
Les militaires sont fatigués d’entendre le leitmotiv de la nécessaire participation de tous les ministères à l’effort de rationalisation de l’Etat car ils savent que l’effort est toujours demandé aux mêmes ! Ceux qui ne peuvent pas manifester bruyamment. On connait la chanson : « La Muette, gentille muette, la muette, je te plumerai, et la tête et le bec, etc …. » Vous nous prenez pour des naïfs, monsieur le Président, en nous expliquant que la Défense doit, pour des raisons d’économies, se séparer de 60.000 postes en 5 ans alors que, dans le même temps, vous embauchez 60.000 fonctionnaires dans l’Education nationale qu’il faudra payer à vie, activité puis retraite. Comment peut-on supprimer des navires de guerre, des bases aériennes, des régiments et donner, en même temps, à ces unités militaires de plus en plus de missions hors métropole ? Comment peut-on supprimer un hôpital militaire quand nos blessés, de retour d’Opex, n’ont jamais été aussi nombreux et aussi gravement atteints ? Vous a-t-on rapporté que nos soldats utilisent le système D ou l’achat dans le commerce pour leurs équipements de terrain qui souffrent trop rapidement ? Vous a-t-on dit que les bataillons déployés en Afrique sont notoirement insuffisants pour l’étendue des missions, le contrôle de populations innombrables et des distances énormes ? Ose-t-on vous rendre compte que les troupes restées en France ne peuvent plus s’entraîner car leurs matériels opérationnels ont été cannibalisés pour assurer une disponibilité optimale sur les théâtres d’opération ?
En tant que chef des armées (article 15), d’une nation qui est membre permanent au Conseil de Sécurité, vous savez que la grandeur de la France repose aussi sur sa capacité à imposer, si besoin par la force, la souveraineté de l’Etat partout où le drapeau tricolore flotte. Que ferez-vous quand le groupe aéronaval ne pourra pas prendre la mer (parce que notre seul porte- avions est en révision IPER pour plusieurs mois) ni se déployer au large de côtes étrangères où nos ressortissants sont menacés ? Que direz-vous au pays quand le sous équipement de nos forces spéciales, de notre Marine, de nos drones, etc … ne permettra pas de récupérer nos otages ? Que direz-vous à Bruxelles quand le faible taux de maintien en condition de nos matériels ne permettra plus de participer à une éventuelle riposte européenne ? Que direz-vous à l’ONU quand nos forces armées, déjà employées sur plusieurs théâtres en même temps, ne pourront plus constituer un contingent national pour répondre à une résolution qui garantit nos intérêts ? Que direz-vous aux ministres du gouvernement quand les forces de l’ordre ou de sécurité seront débordées par une insurrection locale d’une banlieue ou d’un DOM aux mains de rebelles qui ne respectent plus nos lois et que la ressource en hommes du ministère de la défense s’avérera insuffisante du fait d’un surcroit d’emploi opérationnel face au terrorisme (raison d’être de nos guerres actuelles), par exemple ? Taper du poing sur la table de négociations, quelles qu’elles soient, n’impressionne que si on cache un gros bâton dans le dos. Rappelez-vous Staline : « Le Pape, combien de divisions ? ».
Au poste qui est le vôtre, celui du capitaine, l’horizon qui doit vous hanter ne devrait pas être celui des prochaines échéances électorales, objectif petit de petits politiciens, mais celui du redressement de la France et de son image à long terme. Pour cela, vous ne devez pas sacrifier le seul atout qui vous est, par nature et tradition, je dirais même par honneur, fidèle en tous temps et en tous lieux, non pas parce que c’est vous, mais parce que vous êtes aux commandes du navire et qu’ils savent que la traversée sera longue et les tempêtes probables.
Alors, si vous voulez, monsieur le Président, que les armées vous assurent encore « le plus beau jour de votre vie » comme vous l’avez dit à Bamako, il est temps de respecter votre 60ème et dernière proposition de candidat (en espérant qu’elles ne sont pas classées par ordre d’urgence). Je vous cite : « Je maintiendrai une ambition nationale élevée pour notre outil de défense ». Oui, si vous voulez montrer que vous êtes le capitaine, que vous êtes vraiment capable de réaliser le changement, alors regardez au-delà de l’horizon proche qui est celui de vos matelots et revenez sur les décisions de restructuration que vous ont soufflées les petites mains qui ne sont même pas à la passerelle ! Rendez-vous compte, on dira de vous : « C’est le premier chef d’Etat qui a rendu sa grandeur à la France ! ». Bien sûr, je rêve car j’imagine que vos filtres ne vous montreront pas cette lettre mais je vais lui assurer la plus large diffusion et, qui sait, un jour de découragement à la Lanterne, vous passera-t-elle entre les mains.
Veuillez croire, Monsieur le Président, au très profond respect que je porte à la fonction que vous occupez.
Signé Yves Logette, Colonel en retraite ayant commandé un régiment d’hélicoptères de combat
Hallucinant !
A se demander s'il sait bien à qui il s'adresse...
Si j'envoie la même lettre à mon âne cela fera un effet similaire...
Rédigé par : DUPORT | 31 octobre 2014 à 00:17
Il n'est pas exact de dire que le président de la République française possède "le pouvoir fabuleux de faire pratiquement ce qu'il veut".
Cet officier oppose "la volonté du peuple et de ses élus" -- que le président devrait suivre -- à une action qui s'opposerait à cette volonté.
Et il sous-entend que ce qu'il veut, lui, rédacteur de cette lettre, coïncide avec "la volonté du peuple et de ses élus".
Or, rien n'est moins sûr.
Commençons par "la déconstruction de la famille traditionnelle". Où cet homme a-t-il vu que "le peuple et ses élus" s'y opposent ? Le Salon beige s'y oppose, des millions de gens qui ont manifesté s'y opposent, mais comment sait-il que "le peuple" (donc la majorité des Français, je présume), s'y oppose ? Nous n'en savons rien. Il n'y a pas eu de référendum sur le sujet.
Ce qui est sûr, au contraire, c'est que la majorité des "élus du peuple" y sont favorables -- ou laissent faire, ce qui revient au même.
Prenons ensuite "les dépenses exorbitantes de l'Etat et ses déficits abyssaux". Ce qui est tout à fait certain, c'est que 95 % des élus (à la louche) et 98 % des fonctionnaires (soit une partie non négligeable du "peuple français") sont tout à fait favorables aux dépenses exorbitantes de l'Etat, et absolument opposés à la réduction des déficits.
Une partie d'entre eux peuvent être favorables à la réduction de la dépense publique, à condition que cela ne porte pas sur la partie de celle-ci qui arrive dans leur poche. Autant dire qu'ils sont favorables à l'explosion des dépenses.
C'est exactement le contraire de ce que dit cet officier qui est vrai. Quand bien même le président de la République (ou ses ministres, ou le Parlement) voudraient réduire la dépense publique et appliquer des réformes, la haute fonction publique, appuyée sur la petite, elle-même appuyée sur une grande part de la population, s'y opposerait de toutes ses forces.
Pourquoi donc Nicolas Sarkozy vient-il de lancer l'idée d'inscrire dans la loi le renvoi automatique de toute une liste de hauts fonctionnaires, après chaque élection présidentielle, pour les remplacer par des hommes loyaux au nouveau pouvoir ? Evidemment parce qu'il a fait lui-même l'expérience, comme tous ses prédécesseurs, de l'immense capacité de résistance et de sabotage de la fonction publique.
Pourquoi donc Alain Juppé, aujourd'hui encore, se plaint-il du camouflet qu'il a reçu de ce fameux "peuple français", lorsqu'il a tenté de faire passer sa très modérée réforme des retraites ?
Parce que chacun est d'accord pour que l'Etat fasse des économies, à condition que ce soit sur le dos des autres.
D'ailleurs, cette lettre n'échappe pas à la règle. Elle commence par déplorer l'envolée de la dépense publique... puis réclame qu'on augmente fortement le budget des armées.
Je ne nie pas que les coupes dans le budget militaire deviennent préoccupantes. Mais vous remarquerez que toutes les corporations et groupes d'intérêt procèdent de même : donnez-moi l'argent et prenez-le aux autres.
S'il y a une volonté "du peuple et de ses élus", c'est bien celle-là. Résultat : 100 % des partis politiques français sont anti-libéraux.
Si "le peuple" voulait vraiment que la dépense publique diminue, m'est avis que cette configuration, sans doute unique au monde parmi les démocraties, n'existerait pas...
Rédigé par : Robert Marchenoir | 31 octobre 2014 à 00:57
Belle forte et réaliste lettre, mais qui ira certainement à la corbeille. François H. "comprends" les Femens, c'est pas facile de tout faire. Plus sérieusement il faudrait réagir avant de disparaitre.
Rédigé par : LB | 31 octobre 2014 à 06:22
La destruction de l'armée....une habitude ,voire même un malsain plaisir de la gauche autrefois ;et aujourd'hui des
"mondialistes "
Hollande ,Sarko ,même combat.
"Dès septembre 1933 ,l'année d'Hitler à la chancellerie,léon Blum affirmait : du moment qu'on démolit l'armée ,j'en suis "
1934 ,Maurice Thorez , proclamant à la chambre des députés " Nous ne croyons pas un seul instant à la défense nationale, les prolétaires n'ont pas de patrie,nous invitons nos adhérents à pénétrer l'armée afin d'y accomplir la besogne de la classe ouvrière qui est de désagréger cette armée "
Source : Au sujet de l 'armistice ,par le Général Pierre Marie Gallois.
Rédigé par : Alpin | 31 octobre 2014 à 07:03
Non, je n'ai aucun respect pour le socialo illégitime qui occupe l'Elysée. C'est là où Mr le Colonel (et certainement la majorité des cadres militaires de ce pays) se plante totalement : il fait appel à - je cite " "l'honneur" ou encore à "la grandeur" chez Hollande.
Hollande est vil. Hollande n'a pas d'honneur et ne sait pas ce que c'est. Hollande sert les intérêts des LGBT et tous ceux qui l'entourent parmi ses proches sont LGBT.
Qui peut croire qu'un LGBT asservi à ses vils instincts sait ce qu'est l'Honneur ? Sait la dureté du combat quotidien ?
La chienlit, le Général de Gaulle, lui, savait quoi en faire au moins....
Rédigé par : jejomau | 31 octobre 2014 à 08:15
Hollande sait très bien ce qu'il fait : il travaille dur à diminuer l'état souverain pour accélérer la création d'un gouvernement mondial ayant à sa botte toutes les anciennes nation
Tout y contribue, y compris la disparition programmée de l'armée
Il y a grande misère en ce qui fut jadis le Royaume de France
Rédigé par : Esperanza | 31 octobre 2014 à 08:31
Robert Marchenoir : quand vous dites "95 % des élus (à la louche) et 98 % des fonctionnaires (soit une partie non négligeable du "peuple français") sont tout à fait favorables aux dépenses exorbitantes de l'Etat, et absolument opposés à la réduction des déficits", je suppose que vous pouvez citer vos sources ?
Et quand vous dites " Mais vous remarquerez que toutes les corporations et groupes d'intérêt procèdent de même : donnez-moi l'argent et prenez-le aux autres", je me permets de vous faire remarquer que l'armée n'est ni une corporation ni un groupe d'intérêt mais la matérialisation du devoir régalien de défense de la population et que ce devoir a un coût. Une boutade connue dit que "tout pays a une armée; si ce n'est pas la sienne, c'est celle d'un autre". Trouver que l'armée coûte trop cher peut être une option; dans ce cas, supprimez purement et simplement l'armée et n'en parlons plus. Mais si vous voulez la conserver, alors donnez-lui les moyens d'exercer correctement ce pour quoi elle existe et les missions qui lui sont dévolues. Les livres blancs successifs diminuent le contrat opérationnel des armées car l'Etat ne veut plus en assumer la charge. Malgré cela, nos gouvernants ne diminuent pas, bien au contraire, les missions confiées aux forces armées. Je ne parlerai même pas du non renouvellement du matériel, qui augmente mécaniquement le coût de possession de ces matériels. Dans un ménage, quand les réparations de la voiture deviennent trop élevés, on en rachète une nouvelle, sinon on paie des réparations à l'infini et on met en danger la vie des passagers. C'est en substance ce qui se passe avec nos militaires, obligés de combattre avec des équipements de plus en plus vétustes.
Bonne journée.
Marie Béthanie
Rédigé par : Marie Béthanie | 31 octobre 2014 à 09:54
Ca fait du bien d'avoir quelques rares anciens qui l'ouvrent.
Merci mon Colonel
Un bazar.
Rédigé par : Gégé | 31 octobre 2014 à 13:28
@ Marie Béthanie :
Quand je dis que 95 % des élus et 98 % des fonctionnaires sont tout à fait favorables aux dépenses exorbitantes de l'Etat, c'est, tout le monde l'aura compris, une façon de parler.
Ce n'est pas une statistique. Ca veut dire : la grande masse, l'écrasante majorité.
Mes sources sont dans mon texte : expliquez-moi donc comment il se fait que 100 % des partis politiques français sont anti-libéraux, de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, si ce n'était pas l'expression de l'opinion des Français.
Expliquez-moi donc comment il se fait que 100 % des gouvernements creusent la dette depuis 40 ans, et que lorsque, par miracle, ils font une timide tentative pour inverser le courant (exemple : la réforme des retraites de Juppé), "le peuple français" se révolte et les remet dans le "droit" chemin.
Il y a un moment où "le peuple français" va devoir prendre ses responsabilités. "Le peuple français" est très fort pour râler, mais pour être cohérent, c'est autre chose.
Par exemple, votre colonel, il est très fort pour réclamer du pognon pour sa paroisse, mais je serais curieux de savoir si, il y a dix, vingt ou trente ans (ou même aujourd'hui !), il a milité pour le recul de l'âge de la retraite ? Ou pour l'abolition du statut de la fonction publique ? Ou pour la mise en concurrence de la Sécurité sociale avec les assureurs privés ? Ou pour la suppression de, allez, un million de postes de fonctionnaires ?
D'ailleurs, milite-t-il pour la suppression de l'effarant corps de généraux "à la retraite" dont "bénéficie" l'armée française (j'ignore le terme technique exact), qui ne font strictement rien et ne servent à rien, mais continuent de percevoir leur solde confortable et de jouir des avantages y afférents ?
"L'armée n'est ni une corporation ni un groupe d'intérêt mais la matérialisation du devoir régalien de défense de la population et ce devoir a un coût."
Merci de confirmer mon portrait du peuple français : moi, je ne suis pas une corporation. Moi, mes buts sont nobles. Moi, je défends l'intérêt de la Frônce. Donnez-moi de l'argent à moi, moi je suis important, vous n'avez qu'à le prendre aux autres.
Le problème c'est que tout le monde dit ça : les soldats, les artistes, les gens qui touchent les allocations familiales, les agriculteurs, les professeurs, les limeurs de cadre de bicyclette de la Haute-Loire (*)... et 98 % du "peuple français".
Tenez, regardez : "l'Education nationale n'est ni une corporation, ni un groupe d'intérêt, mais la matérialisation du devoir régalien d'éducation de la population, et ce devoir a un coût." Voyez, ça marche pour tous les métiers ! Pardon d'avoir offensé le noble corps professoral, qui n'est bien entendu pas une corporation, mais qui s'apparente plus à une espèce de noblesse de droit divin qui exerce sa vocation quasi-bénévolement !
Cela étant, je suis opposé à la réduction du budget des armées, je vous l'ai dit. Le problème est que c'est trop tard. L'armée, comme 100 % du peuple français, joue au con depuis 40 ans. Eh bien, maintenant, elle va le prendre dans la gueule. Il fallait y penser avant. Les actes ont des conséquences.
____
(*) Cela, ce n'est pas une façon de parler. Les limeurs de cadre de bicyclette de la Haute-Loire faisaient partie, avec les tailleurs de pipes de Saint-Claude, des innombrables corporations qui jouissaient d'exemptions fiscales spéciales en raison de leurs activités, il n'y a pas si longtemps. Je n'ai pas entendu beaucoup de monde s'en indigner, à l'exception des libéraux.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 31 octobre 2014 à 16:24
Robert Marchenoir : "Par exemple, votre colonel, il est très fort pour réclamer du pognon pour sa paroisse" : voilà ce me semble, qui résume votre commentaire et le triste état d'esprit de tant de Français. Tant que vous n'aurez pas compris que l'armée est le prolongement armé du peuple français, vous continuerez à regarder dans sa gamelle en vous demandant si cette gamelle n'est pas mieux remplie que la vôtre. Je maintiens que l'armée n'est ni une corporation ni un groupe d'intérêts mais un service, au prix du sang parfois, nous en avons un exemple récent avec ce jeune sergent-chef mort en opération. Citez-moi une seule "corporation ou groupe d'intérêts" dont les membres savent qu'un jour ou l'autre, ils y laisseront leur peau ? Servir, si ce beau verbe pouvait être le mot d'ordre d'un peu plus de "corporations ou groupe d'intérêts", la France (et pas la Frônce, par pitié) n'en serait pas là. Nous sommes tous serviteurs les uns des autres, il serait bien de s'en souvenir. A votre service. Marie Béthanie
Rédigé par : Marie Béthanie | 31 octobre 2014 à 17:57
Bonjour,
Je n'y connais pas grand chose mais pour mettre, peut-être, tout le monde d'accord je ferai juste une réflexion : ceux qui y laissent leur peau ne sont pas, à ma connaissance, actuellement, des généraux ou des colonels ni même des capitaines mais des sous-officiers je crois.
Cela n'empêche pas que le comportement du "président" Hollande est scandaleux, à part récolter les lauriers de nos militaires : ("le plus beau jour de sa vie" ou quelque chose du genre) en les envoyant au "casse-pipe" que fait-il pour notre armée ? Minable.
[Pour répondre à votre question sur ceux qui tombent au combat, ce sont souvent des sous-officiers ou des militaires du rang. Ceci est surtout la conséquence des postes qu'ils occupent, et de leur nombre proportionnellement - les officiers ne sont que 12% de l'effectif général, et entre 3 et 5% dans une unité de combat (informations que je tiens d'un officier que j'ai interrogé). Pour info, sur les 10 morts du Mali, il y a un officier, un pilote d'hélicoptère. Bonne soirée. M.B.]
Rédigé par : Nicou | 31 octobre 2014 à 18:59
A Marie-Bethanie,
Merci à vous pour votre réponse à Robert Marchenoir. Quelque soit le rang des militaires, ils ont fait voeu de servir la France au prix parfois de leur vie. Les officiers, comme les autres, sont appelés à accomplir leur mission, chacun à sa place, chacun dans sa fonction. Il faut des personnes qui décident, d'autres qui exécutent, mais tous sont essentiels au bon déroulement d'une opération.
Un élément qui contribue à ce que la Défense soit la variable d'ajustement du budget de l'Etat, n'est pas que les officiers sont des planqués comme certains le pensent (c'est tellement facile comme accusation...) --ils ne le sont pas, selon moi--, mais que la majorité des citoyens lambda se fiche totalement du sort des soldats des forces armées de France, ne voit pas à quoi ça sert d'avoir une armée, 'veut la paix, pas la guerre (accessoirement dans un monde sans frontières)' et donne à l'envi dans cet angélisme mortifère qui tue notre pays à petit feu.
Rédigé par : De Passage | 31 octobre 2014 à 20:02
@MB
Merci pour vos réponses !
Toutefois répondre à quelqu'un qui a tout le temps pour ça est un puits sans fond.
S'il a récemment changé de stratégie pour être moins visible, le fond ne change pas et quand il change on voit bien que cela fait partie de la stratégie...
Rédigé par : DUPORT | 01 novembre 2014 à 09:53
@ Marie Béthanie :
"Citez-moi une seule "corporation ou groupe d'intérêts" dont les membres savent qu'un jour ou l'autre, ils y laisseront leur peau ?"
C'est tout à fait faux. La plupart des militaires ne donneront jamais leur vie pour leur pays. Je dirai même plus : la plupart n'iront jamais au combat. En fait, dans les armées de métier des pays occidentaux, les soldats sont de plus en plus des fonctionnaires comme les autres -- mais avec bien plus d'avantages. Et c'est bien souvent pour profiter de ces avantages qu'on rentre dans l'armée, et non pour donner sa vie pour son pays.
D'ailleurs, il existe un moyen simple de tester la sincérité de ce genre de convictions : seriez-vous d'accord pour que l'on supprime la disposition qui permet aux militaires de prendre leur retraite à un âge exceptionnellement précoce, sauf pour ceux qui sont allés au feu ? Votre colonel serait-il d'accord pour cela ?
Que ceux qui réclament des fonds de l'Etat s'engagent à proposer, simultanément, les mesures d'économie auxquelles ils sont prêts à se soumettre eux-mêmes. Voilà le critère qui devrait être le nôtre, désormais, pour différencier ceux qui se soucient vraiment du "bien commun" de ceux pour qui ce n'est qu'un prétexte.
Toutes ces considérations sur l'importance de l'armée, que je partage (mais il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre) n'entraînent nullement que les Français puissent la financer à fonds perdus et sans compter, comme vous le suggérez.
Avez-vous protesté contre l'achat du Rafale par l'armée française, un avion ruineux uniquement destiné à flatter la vanité hexagonale, et dont aucun autre pays ne veut ? Votre colonel a-t-il protesté contre l'adoption, par l'armée française, d'un fusil incapable d'utiliser les munitions standard de l'OTAN, parce que la France, vous comprenez, c'est un pays tellement exceptionnel qu'il ne peut pas utiliser les cartouches de tout le monde, il lui faut sa propre cartouche avec ses propres caractéristiques ? Résultat, les fusils explosent à la gueule des soldats ?
http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2009/09/larmée-a-de-sérieuses-difficultés-avec-les-munitions-du-fusil-famas.html
[Puisque vous semblez disposer de pas mal de temps, je vous invite à rechercher sur Google le nombre exact de soldats morts au combat en ex-Yougoslavie, en Afghanistan, au Mali, en Centrafrique. M.B.]
Rédigé par : Robert Marchenoir | 01 novembre 2014 à 17:43
Trop long , à l'époque d'internet où, parait-il, les gens ne sont plus capables de lire un texte de plus de 3 lignes .
Alors un président " normal" .....
Rédigé par : Akela | 02 novembre 2014 à 11:52
C'est vraiment cohérent de s'appuyer une fois de plus sur l'inénarrable de Gaulle :
trahison en 14,
trahison en 40,
trahison en 61
pour faire court ...
Le premier à avoir détruit notre belle armée victorieuse en Algérie, c'est lui, les autres n'ont fair que parachever son oeuvre.
Continuons donc à l'invoquer, on ira loin et on sera crédibles !
Rédigé par : Caterpillar | 03 novembre 2014 à 22:50
Bonjour, quelqu'un connaîtrait t-il Marie Béthanie, et si oui pourriez vous me fournir ses coordonnées. Merci.
[Bonjour, Renard, tous les auteurs peuvent être contactés par mail en cliquant sur leur nom au bas de chaque post. Marie Béthanie]
Rédigé par : RENARD | 06 novembre 2014 à 09:51