"Les cathos de gauche ont souvent des reflexes très hostiles"
11 décembre 2014
François Foucart a été à la fois chroniqueur judiciaire et informateur religieux à France Inter. Il est aujourd'hui chroniqueur à L'Homme Nouveau. Il vient de faire paraître un nouveau livre, évoquant des affaires criminelles qu’il a suivies. Il déclare à Présent :
"Un journaliste doit être curieux, cultivé (ce qui est assez rare dans la jeune génération), savoir rédiger vite et bien et faire preuve d’un certain esprit de synthèse. Et naturellement, être « libre dans sa tête » et ne pas s’aligner sur les clichés proposés de façon permanente. Il doit toujours s’efforcer de comprendre les faits et les hommes qui sont derrière ; il n’est pas là pour insulter ou pour condamner.
Dans des affaires sensibles mais lointaines comme le procès Touvier, tout anachronisme est à éviter. Si l’on utilise les règles de lecture de 2014, le cheminement d’un milicien ou d’un collaborateur devient incompréhensible.
Vous avez été à la fois chroniqueur judiciaire et informateur religieux pour France Inter : quel lien voyez-vous entre les deux ?
On a écrit que je m’occupais d’une part des saints, d’autre part des voyous. C’est vrai que passer de Jean-Paul II à Omar Addad… Simplement, je me suis intéressé à tout ce qui est criminel, peut-être parce que j’ai une formation en psychologie et psychopathologie : il me semblait intéressant de savoir ce qui se passe dans la tête d’un homme ou d’une femme qui devient délinquant ou criminel. [...]
Quant à la rubrique religieuse, je l’ai prise car personne n’en voulait, n’y connaissant rien ! Les confrères ne connaissent pas la « maison Eglise », ils pensent qu’il s’agit d’une rubrique hors du temps, vaguement du domaine humanitaire… De plus, on savait que j’avais des convictions catholiques. J’avais même d’ailleurs, à l’époque, un oncle évêque : Mgr Jacques Guilhem, évêque de Laval.
Vous ne semblez pas porter dans votre cœur les cathos de gauche, contre lesquels on trouve quelques coups de patte dans votre ouvrage. Que leur reprochez-vous ?
Principalement de vouloir occuper le terrain de la presse à eux seuls. A France Inter, si l’on cherchait un interlocuteur, on trouvait toujours quelqu’un dans le genre de Mgr Gaillot. Les cathos de gauche ont souvent des reflexes très hostiles – que je n’ai jamais eus à leur endroit. J’étais souvent pris à partie dans le courrier des lecteurs par des prêtres de gauche, ou dans Télérama. Il était impensable pour eux de constater qu’il pouvait exister des cathos plutôt tradis, et qu’on devrait les laisser s’exprimer !"