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Après Charlie: des idées à prendre en Russie ?
Var : ils foncent sur des militaires en criant "Kouachi, Kouachi!"

Syriza au pouvoir: une victoire souverainiste?

C'est l'avis de Jacques Sapir, lu ici. Extrait.

"Mais, au-delà du symbole, il y a des actes. Et les premiers actes de Tsypras ont été des signaux très forts envoyés aux autorités de Bruxelles. Tout d'abord, il a constitué son gouvernement en passant une alliance avec le parti des « Grecs Indépendants » ou AN.EL. Beaucoup disent que c'est une alliance hors nature de l'extrême-gauche avec la droite. Mais ce jugement reflète justement leur réduction du combat de SYRIZA à la seule question sociale. Ce qui justifie l'alliance entre SYRIZA et les « Grecs Indépendants », c'est le combat pour la souveraineté. Tsypras, dans son premier discours, a d'ailleurs parlé de l'indépendance retrouvée de son pays face à une Union Européenne décrite ouvertement comme un oppresseur. Le deuxième acte fort du nouveau gouvernement a été de se désolidariser justement de la déclaration de l'UE sur l'Ukraine. Une nouvelle fois, l'UE condamnait la Russie. Tsypras a dit, haut et fort, que la Grèce n'approuvait pas cette déclaration, ni sur le fond ni dans sa forme, car elle avait été prise sans respecter les procédures internes à l'UE. Il est désormais clair que l'UE ne pourra plus raconter n'importe quoi sur la crise ukrainienne. La règle de l'unanimité s'applique encore. Le troisième acte a été la décision du gouvernement, annoncée par le nouveau ministre des Finances M. Varoufakis, de suspendre immédiatement la privatisation du port du Pirée. Cette décision signifie la fin de la mise à l'encan de la Grèce au profit de l'étranger. Ici encore, on retrouve la nécessité d'affirmer la souveraineté de la Grèce."

Sur le même sujet, on pourra lire avec profit ceci.

Commentaires

Dritani

"Timeo Danaos et dona ferentes" de Laokóôn dans L’Énéide.

Encore faut-il avoir les moyens des ses ambitions.

Robert Marchenoir

Prenons la question la moins polémique évoquée dans cette déclaration de Jacques Sapir, celle dont la critique offensera le moins possible (enfin, je l'espère) les délicates sensibilités poutiniennes qui se manifestent ici : celle qui concerne l'arrêt de la privatisation du port du Pirée.

Donc, la nouvelle alliance rouge-brune au pouvoir à Athènes veut mettre un coup d'arrêt à une réforme libérale qui a déjà fait la preuve de son éclatante réussite.

Je rappelle les données du problème, pour ceux qui n'auraient accès qu'aux médias du Système, lesquels filtrent la réalité à travers des verres polarisants marxistes : le port du Pirée, c'est à dire le port d'Athènes, était, comme tous les ports du pays communiste qui s'appelle la France, contrôlé par les syndicats.

Et par conséquent, étranglé par eux. Comme en France, les dockers grecs étaient tout le temps en grève, et lorsqu'ils ne l'étaient pas, ils faisaient semblant de travailler. Pour des salaires confortables.

Comme la marine marchande est l'un des rares secteurs qui ne marchaient pas trop mal dans l'économie grecque, c'était évidemment une aberration.

Arrive le couperet de la dette, c'est à dire la fin prévisible de l'argent gratuit des autres, et les fournisseurs de cet argent, comme c'est juste et légitime, commencent à serrer l'Etat grec par les parties intimes.

Du coup, le gouvernement, non pas vend le port du Pirée, comme le prétend malhonnêtement le communiste Jacques Sapir -- ce qui suggérerait que l'Etat aurait aliéné une portion du territoire national ; mais confie, pour un certain temps, à une entreprise chinoise, l'exploitation de l'entreprise chargée de déplacer les marchandises sur le port du Pirée.

Même pas, en fait : les Chinois ne se sont vus attribuer que l'exploitation de la moitié du port, le reste des installations restant géré de façon "normale", c'est à dire désastreuse.

Et qu'arriva-t-il ? Eh bien ce qui arrive en général lorsque l'on applique des réformes libérales : l'activité du port a soudainement redémarré, les Chinois ont remis les Grecs au travail, la ligne de chemin de fer qui dessert le port et qui était envahie de chardons a soudain revu des trains rouler, car la nouvelle administration du port a convaincu de grandes entreprises mondialisées de débarquer leurs marchandises à Athènes pour les acheminer à travers l'Europe, et... résultat... je vous le donne Emile... le port (côté chinois) a embauché plusieurs milliers de Grecs.

Bien entendu, selon le communiste Jacques Sapir, réduire le chômage est insupportable, puisque cela diminue la nécessité pour l'Etat de mettre partout ses grosses mains pleines de doigts.

Résultat, on "suspend la privatisation du port du Pirée", ce qui veut dire, je suppose, que l'autre moitié du port, celle qui servait de butte-témoin, continuera à se morfondre dans la culture de la grève et à n'embaucher personne (sauf deux ou trois cousins des chefs syndicaux, comme d'habitude).

MagikBus

La souveraineté de la Grèce en restant soumis aux cinglés de l'UE et son refusant de sortir de l'euroland qui ruine les nations et les peuples ,c'est une fumisterie !

Jean Theis

Plus je lis des explications, moins je comprends.

trust

il faut se rappeler que la division gauche-droite est une invention de la "révolution française" et l'immonde cadeau (parmi tant d'autres) de celle-ci au paysage politique international.
Auparavant, on ne se déchirait pas artificiellement pour des étiquettes.
En effet, cette victoire est avant tout celle d'un souverainisme. Il faut voir quand même la suite.

anonyme

@Marchenoir
Pourquoi " rouge brune " ?
Rouge tout simplement!
Cette manie de ne jamais vouloir le communisme pour ce qu'il est, de toujours vouloir y associer le brun, même lorsque ce dernier est hors de cause comme c'est le cas ici, est vraiment lassante.
Pour le reste d'accord avec vous , sauf que l' on peut se demander qui est vraiment derrière ces parasites de Syriza qui semblent bénéficier d'une complaisance médiatique bien suspecte.

Anne

La seule façon de sauver la Grèce est de sortir de l'Union Européenne ! Pour l'instant, ce n'est pas ce que fait Syriza !

Alors que même Sapir encourage la France à le faire !

On ne peut pas continuer à payer des intérêts à des gens qui fabriquent de l'argent à partir de rien et avec la garantie du peuple ! Sans cette garantie, le papier ne vaut rien ! Pourquoi donc le peuple doit il payer un intérêt sur quelque chose qu'il garantit ?

Robert Marchenoir

@ anonyme | 31 jan 2015 19:55:35

"Pourquoi " rouge brune " ? Rouge tout simplement!"

***

Parce que Syriza (extrême-gauche) s'est associé, pour avoir la majorité, à ANEL (extrême-droite).

De même que le Front national, en France, est devenu respectable et "républicain" depuis qu'il a accueilli, en son sein, d'anciens représentants de l'extrême-gauche, et qu'il a infléchi ses positions au point qu'il est parfois difficile de les distinguer de celles de Mélenchon.

DUPORT

@ Jean Theis

Vous avez tout compris !
Les explications fumeuses servent à vous enfumer !

"Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement
et les mots pour le dire viennent aisément."
Le reste ? Mettez-le à la poubelle.

Papon

Je rappellerais un "detail" que tous les comptables connaissent: une creance douteuse est portée au bilan pour une valeur differente de son nominal et doit être provisionnée en consequence.
Celà signifie, pour les creanciers honnêtes, que lorsqu'ils prêtent à un debiteur douteux, ils acceptent ipso-facto le risque de perte; il n' y donc rien d'anormal à ce que les intérêts perçus servent à couvrir la dite perte.

Marcos

Comme il est dit plus haut : "il faut avoir les moyens de ses ambitions". De toute évidence, ce Tsypras ne fait pas le poids. Il me fait penser à un politicard marseillais. Marseille, ville grecque, avec un port aux mains des syndicats communistes.

anonyme

@Marchenoir
Ce que vous nommez extrême -droite est la norme de gouvernance dans la quasi totalité des pays.
Votre diabolisation de tout ce qui est en réalité de droite vous place dans le camp des rouges, qui doit être votre famille naturelle tant votre haine de l" extrême -droite " est le fil conducteur de vos commentaires.

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