C’est arrivé un 27 février…
27 février 2015
"A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines." Léon XIII, Rerum Novarum
Alors rappelons-nous :
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le 27 février 806 : partage de l'Empire par Charlemagne.
Charlemagne prévoit le partage du Royaume entre ses fils. Charles, Pépin et Louis se voient attribuer des parts équitables du Royaume, mais la mort prématurée des deux premiers laissera Louis seul héritier.
Charlemagne et son fils Louis le Pieux
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le 27 février 1594 : sacre d'Henri IV, Roi de France.
Ce n'est qu'après avoir abjuré le protestantisme, en juillet 1593 en la basilique de St Denis, qu'Henri IV peut revendiquer légitimement la Couronne de France. La Sainte Ligue a gagné. Elle doit maintenant se mettre au service du Roi légitime. Mais la Ligue tient toujours Paris et Reims. Henri IV sait toute l'importance que revêt la cérémonie du sacre. Ce n'est qu'après avoir reçu l'onction du saint chrême qu'il pourra achever de rassembler ses sujets autour de lui.
Henri IV est à Chartres dès le 17 février, où il passe ses journées en prières et en recueillement. La veille de la cérémonie, il se confesse. Le lendemain matin, il entre dans la cathédrale où se pressent le peuple ainsi que les pairs laïcs et ecclésiastiques.
Dans Eglise et Monarchie, Don Besse décrit ainsi la cérémonie du Sacre.
«La France assiste au Sacre de son Roi. Elle a pleine conscience de ce qui se passe devant ses yeux. C'est Jésus-Christ qui va lui donner son souverain. Sa présence est un acte de foi qui s'élève jusqu'à Dieu, source du pouvoir dans les Sociétés... la France entière, Roi et sujets, fait hommage d'elle-même à Dieu, Jésus-Christ. Tous communient à la même pensée catholique qui rayonne sur l'ordre politique et social. Les idées et les sentiments entraînent l'union des cœurs et des esprits. Cette union des âmes concourt nécessairement à l'unité Nationale.»
Puis le Roi prête les serments suivants :
«Je promets de conserver à chacun de vous (les Évêques), et aux Églises qui vous sont confiées, les privilèges canoniques, les droits et la juridiction dont vous jouissez, et de vous protéger et défendre autant que je le pourrai, avec le secours de Dieu, comme il est du devoir d'un Roi, dans son Royaume, de protéger chaque Évêque, et l'Eglise qui est commise à ses soins. »
Et après que le Peuple a accepté le Roi pour son Souverain, celui-ci la main sur l'Évangile :
«Je promets, au nom de Jésus-Christ, au Peuple Chrétien qui m'est soumis :
«Premièrement de faire conserver en tous temps à l'Eglise de Dieu, la paix par le peuple chrétien.
«D'empêcher les personnes de tous rangs de commettre des rapines et des iniquités de quelque nature qu'elles soient.
«De faire observer la justice et la miséricorde dans les jugements, afin que Dieu, qui est la source de la clémence et de la miséricorde, daigne la répandre sur moi et sur vous aussi.
«De m'appliquer sincèrement, et selon mon pouvoir, à expulser de toutes les terres soumises a ma domination les hérétiques nommément condamnés par l'Eglise.
«Je confirme par serment toutes les choses énoncées ci-dessus : Qu'ainsi Dieu et Ses Saints Évangiles me soient en aide».
Le serment lie le souverain à Dieu, dont il est le représentant sur terre. Dieu lui a donné le Royaume ; il promet de le gouverner conformément à ses volontés. Il y a entre eux un contrat. L'Eglise en est le témoin.
[…] Après le serment, le Roi se«prosterne tout de son long, les Évêques, le Clergé, tout le monde fléchit les genoux. Le spectacle est grandiose. C'est la France entière qui est là, suppliante. Le Ciel est entrouvert au-dessus de la Basilique. Dieu, entouré de la Cour de Ses Saints, contemple. Il bénit. C'est la France qu'il bénit en la personne de son Chef. Il lui donne tout ce qui peut rendre son Gouvernement prospère».
Puis, avant de procéder à l'onction sainte, le Prélat consécrateur remet l'épée entre les mains du Roi et dit :
«Prenez cette épée, qui vous est donnée avec la Bénédiction du Seigneur; afin que par elle et par la force de l'Esprit-Saint, vous puissiez résister à tous vos ennemis, et les surmonter, protéger et défendre la sainte Eglise, le Royaume qui vous est confié et le camp du Seigneur, par le secours de Jésus-Christ, le triomphateur invincible. Prenez, dis-je de nos mains consacrées par l'autorité des saints Apôtres, cette épée dont nous vous avons ceint, ainsi qu'on en a ceint les rois, et qui, bénite par notre ministère, est destinée de Dieu pour la défense de Sa sainte Eglise.
Souvenez-vous de celui dont le prophète Daniel a parlé ainsi dans ses psaumes : O vous qui êtes le fort d'Israël ! Prenez votre épée et disposez-vous au combat ;
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afin que par son secours vous exerciez la justice, vous brisiez la mâchoire des injustes;
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que vous protégiez et défendiez la sainte Eglise de Dieu et de ses enfants ;
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que vous n'ayez pas moins d'horreur pour les ennemis secrets du nom chrétien que pour ceux qui le sont ouvertement, et que vous travailliez à les perdre ;
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que vous protégiez avec bonté les veuves et les orphelins ;
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que vous répariez les désordres ; que vous conserviez ce qui a été établi ;
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que vous punissiez l'injustice ;
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que vous affermissiez tout ce qui a été mis dans l'ordre ;
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afin que, couvert de gloire par la pratique de toutes ces vertus et faisant régner la justice, vous méritiez de régner avec notre Sauveur, dont vous êtes l'image, et qui règne avec le Père et le Saint-Esprit dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il».
Et un peu plus loin, en ceignant le Roi de son épée :
«Passe le glaive autour de tes reins, ô très puissant, et souviens-toi que les saints ont vaincu les royaumes, non avec le glaive, mais avec leur foi...»
Puis : «Seigneur, daignez le combler des bénédictions de Votre grâce spirituelle et revêtez-le de la plénitude de Votre puissance. Que la rosée du Ciel, la graisse de la terre, procure dans ses états une abondance de blé, de vin et d'huile, et que par Vos divines largesses la terre soit couverte de fruits pendant de longues années... afin que sous son règne les peuples jouissent de la santé. Qu'il soit le plus puissant des rois... Que pour la suite des siècles, il naisse de lui des Successeurs à son trône». (*)
(*) Don Besse dans Eglise et Monarchie (page 235 à261 Edition Jouve & Cie)
Desmarets, Le sacre d'Henri IV, Paris BNF
Après le serment royal et la remise de l'épée ont lieu le sacre proprement dit avec le Saint Crème, que les révolutionnaires n'ont pu faire disparaître en 1794, la remise des insignes de justice et de souveraineté, bénédiction de la couronne et le couronnement . Il ne reste plus à Henri qu'à se faire introniser et acclamer par la foule.
Sacré selon des rites immuables qui ont conféré leurs pouvoirs aux Rois de France depuis des siècles, le Roi Henri IV est acclamé par son peuple, qui laisse exploser sa joie.
Les conséquences du sacre d'Henri IV ne se font pas attendre. Rapidement le Parlement de Paris se range à ses côtés, et demande à l'occupant espagnol de quitter la ville. Tout se met en place pour une arrivée triomphale à Paris le 22 mars suivant.
Soulignons qu'en l'abbaye de Marmoutier, près de Tours, une ampoule identique à celle de Reims, contenant l'huile sainte nécessaire au sacre fut trouvée juste avant le Sacre.
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le 27 février 1642 : la future colonie canadienne prend à Notre Dame de Paris le nom de « Ville-Marie ».
Des lettres patentes concèdent l'île de Montréal à Jérôme Le Royer, sieur de La Dauversière et Pierre Chevrier de Fancamp, membres fondateurs de la Société de Notre-Dame, et leur confèrent le droit de nommer un gouverneur local, de construire des fortifications.
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le 27 février 1658 : une crue de la Seine provoque des inondations à Paris (8,81m à l'échelle du pont de la Tournelle).
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le 27 février 1718 : la statue de Louis XIV est inaugurée, au Peyrou, à Montpellier.
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le 27 février 1736 : naissance de René Madec, marin et aventurier breton français, nabab du Grand Mogol
René Madec est un marin et un aventurier, né et mort à Quimper. Issu d'une famille modeste, il s'embarque à 11 ans et navigue sur les bateaux de la Compagnie des Indes. Il participe aux conflits franco-britannique en Inde et crée une armée privée qu'il met au service des princes indiens et du Grand Moghol, qui le fait Nabab. En 1764, il est à la tête d'une armée privée, forte d'environ 1 500 hommes qu'il met au service des rajahs puis du Grand Moghol lui-même. Parallèlement à ses activités guerrières, il commence à se bâtir une fortune colossale.
Son armée compte maintenant 6 000 hommes, il est devenu un des hommes les plus importants et les plus influents de l'Hindustan. Combattant avec les Français contre les Britanniques, il revient au pays après la capitulation.
Débarqué à Lorient, il se rend à Versailles pour remettre à Louis XVI, le rapport du gouverneur Guillaume Léonard de Bellecombe, sur le siège de Pondichéry. Il y apprend que depuis 2 ans (1er janvier 1777), il a le grade de colonel, et qu'il est reçu dans l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis. Il est, peu de temps après, anobli par le Roi. Il meurt d'une chute de cheval.
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le 27 février 1751 : extension de la colonie de Nouvelle France.
Jacques-Pierre de Taffanel de la Jonquière envoie Pierre-Marie Raimbeau de Simblin construire un fort de traite des fourrures au Lac de la Carpe pour entraver l'influence britannique dans le sud de la Baie d'Hudson.
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le 27 février 1821 : l'ordonnance sur l'Instruction donne de nouveaux pouvoirs à l'Église.
Les évêques auront la charge de l'inspection des collèges.
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le 27 février 1822 : à Paris, début de l'éclairage intérieur au gaz, grâce au système Winsor.
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le 27 février 1848 : création des ateliers nationaux.
Un décret du nouveau gouvernement, sous la pression de Louis Blanc, institue les Ateliers Nationaux, destinés à résorber le chômage en réalisant des grands travaux. Les ouvriers, dont le droit au travail a été reconnu le 25 février, s'inscrivent par milliers au bureau d'embauche : fin juin, ils sont près de cent mille. Un programme de grands travaux est lancé à Paris avec la construction des gares Montparnasse et Saint-Lazare. Ils seront dissous le 21 juin 1848, entraînant une insurrection sanglante.
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le 27 février 1856 : début du Congrès de Paris, fin de la guerre de Crimée.
Le Congrès Paris, qui rassemble les principaux belligérants de la guerre de Crimée commence Le 30 mars, la France, l'Angleterre et la Russie signent le traité qui consacre l'indépendance de l'Empire ottoman. La Russie renonce à ses prétentions sur la Moldavie et la Bessarabie accepte la neutralisation de la Mer Noire et accorde la libre circulation des navires sur le Danube.
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le 27 février 1858 : dixième apparition de Notre Dame.
Notre Dame est silencieuse. Sainte Bernadette boit l'eau de la source et accomplit les gestes habituels de pénitence.
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le 27 février 1913 : fin du procès de la bande à Bonnot.
En France, le procès de la Bande à Bonnot prend fin avec la condamnation à mort de 4 membres de ce gang qui a terrorisé le pays; ils sont exécutés le 21 avril suivant. Jules Bonnot, le cerveau de la bande, avait été tué par la Garde républicaine le 27 avril 1912, après 5 heures de résistance.
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le 27 février 1939 : la France reconnaît le régime franquiste.
La France et la Grande-Bretagne reconnaissent, contre la promesse de neutralité en cas de conflit, le régime de Francisco Franco en Espagne. La guerre civile n'est pas encore terminée. Le maréchal Pétain est nommé ambassadeur de France auprès du gouvernement franquiste le 2 mars suivant.
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le 27 février 1986 : sommet franco-allemand à Paris.
François Mitterrand et Helmut Kohl décident de relancer la coopération stratégique et militaire entre les deux pays.
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le 27 février 2013 : dernière audience générale pour Benoît XVI.
La dernière audience de Benoît XVI se déroule comme à l'accoutumée, comme si elle ne se situait pas la veille de sa renonciation historique. Le pape donne sa catéchèse comme d'habitude. Toutefois, à son issue, il n'y a pas de « prima fila », compte tenu du trop grand nombre de demandes, on ne voit pas se dérouler la longue file des fidèles souhaitant saluer le pape.
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