C’est arrivé un 31 mars…
31 mars 2015
« Parce qu'un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir… » (Maréchal Foch)
« Les peuples cessent de vivre quand ils cessent de se souvenir."» (Maréchal Foch)
Alors rappelons-nous :
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le 31 mars 1146 : saint Bernard prêche la deuxième croisade.
Alors que le royaume de Jérusalem est menacé, le pape Eugène III demande à Saint Bernard de Clairvaux de prêcher la deuxième croisade. L'abbé de Clairvaux, prêche à Vézelay pour une deuxième croisade devant le Roi de France et sa cour, puis à Spire, devant l'empereur Conrad III. Louis VII se croise et décide d'emmener son épouse, Aliénor, en Terre Sainte ; l'empereur se croise aussi.
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le 31 mars 1282 : déclenchement des Vêpres siciliennes.
Les Aragonais du roi Pierre III, les Siciliens et les Napolitains se soulèvent contre les Français de Charles 1erd'Anjou. La révolte éclate à Palerme et dans toute l'île contre la domination angevine, 8 000 Français sont massacrés. La tuerie, qui débute à l'heure des vêpres du lundi de Pâques, deviendra célèbre sous le nom de "Vêpres siciliennes". Les assassinats contre les Français se poursuivront dans toute la Sicile jusqu'au 28 avril. Charles 1erd'Anjou quitte l'île mais garde son titre de roi de Naples.
Vêpres siciliennes par Francesco Hayez
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le 31 mars 1499 : naissance de Pie IV, pape italien
Son nom est associé à la clôture du concile de Trente.
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le 31 mars 1495 : formation de la Ligue de Venise.
La République de Venise, le duché de Milan, les États pontificaux, le Saint Empire romain germanique, et la Couronne d'Aragon forment la ligue de Venise. Cette coalition italienne anti-française a pour but d'inciter Charles VIII à abandonner Naples et à rentrer en France.
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le 31 mars 1504 : le Roi Louis XII signe une trêve à Lyon avec Ferdinand II d'Aragon.
La trêve est prévue pour trois ans. Louis XII renonce au royaume de Naples mais garde le milanais et Gênes.
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le 31 mars 1519 : naissance d'Henri II.
La reine Claude de France donne naissance à son second fils, Henri, à Saint-Germain-en-Laye, qui reçoit le titre de duc d'Orléans. Avec son frère aîné François, Dauphin et duc de Bretagne, il est laissé en otage, à l'âge de 7 ans, à Madrid, de 1526 à 1530. Cela permet à François 1er de rentrer en France. A la mort de son frère en 1536, il devient Dauphin et duc de Bretagne, duché qu'il ne gouverne pas car son père en garde l'usufruit. Dans son livre La Vierge Marie dans l'histoire de France page 125, le marquis de la Franquerie raconte comment Henri VIII d'Angleterre ayant pris Boulogne par traîtrise du temps de François 1er, se voit reprendre la ville par Henri II le 15 mai 1550. Le Roi de France réussit même à récupérer la statue de la Ste Vierge emmenée en Angleterre. Il faut dire que toute la garnison anglaise du lieu, où elle avait été placée fut décimée par la peste. Grace au Roi les pèlerinages à Notre Dame de Boulogne reprennent.
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le 31 mars 1547 : mort du Roi François 1er à Rambouillet.
Le Roi François Ier expire à Rambouillet, à l'âge de 53 ans, après avoir remis son âme à Dieu. C'est seulement le 24 mai que le cercueil de François Ier est descendu dans la crypte de l'abbaye royale de Saint-Denis. Ses funérailles durent deux mois.
La vision historique, qu'on donne de François Ier, en fait le symbole de la Renaissance française. Cependant, il est nécessaire de rectifier certains faits entièrement passés sous silence, que Jean Guiraud dans le tome 2 de son livre Histoire partiale- Histoire vraie, ou le marquis de la Franquerie, dans son livre La Vierge Marie dans l'histoire de France, ne manquent pas de rappeler. S'il est mort en regrettant ses fautes, il n'a pas respecté le serment du sacre de défendre la Vérité et la foi catholique. Sous l'influence de sa sœur, Marguerite d'Angoulême, et de sa mère, Louise de Savoie il a ouvert sa cour aux calvinistes et aux protestants. Il ne les condamnera que parce que ces derniers s'attaqueront au pouvoir royal en placardant leurs insultes en 1534.
Jean Guiraud note au chapitre XVI de son tome 2, page 203 :
« …ainsi les premiers réformateurs français tels que Lefèvre d'Etaples, loin d'être les disciples de Luther, le précédèrent de quelques années. […]La Cour témoignait à Lefèvre et à ses disciples la plus grande faveur ; la sœur du Roi, Marguerite d'Angoulême, lisait sous sa direction les Saintes Écritures et, par elle, François 1er inclinait de plus en plus vers les nouvelles doctrines. »
… et à propos de la reine mère :
« En 1522, alors que déjà les doctrines luthériennes étaient condamnées à Rome et que Luther avait consommé sa révolte contre l'Église, Louise de Savoie, mère du Roi, s'emportait contre les moines, s'appropriant contre eux les invectives de Luther. Lorsque la Sorbonne voulait défendre l'orthodoxie catholique, le Roi lui imposait silence, supprimant les écrits du sorboniste Jérôme d'Angest et du dominicain Lambert Campester. […]
Enhardis par la protection évidente que leur accordaient François 1er et sa sœur Marguerite d'Angoulême, reine de Navarre, ils avaient cru pouvoir rééditer en France les coups de force, grâce auxquels leurs sectes s'implantaient en Allemagne et en Suisse, et ils avaient commencé par insulter la foi catholique par des sacrilèges publics et des actes de vandalisme. »
Le Roi va jusqu'à faire arrêter deux sorbonistes particulièrement hostiles au protestantisme, Béda et Le Picaré, et les exile loin de Paris ; en 1534, François 1er emprisonne plusieurs théologiens catholiques coupables d'avoir dénoncé les tendances hétérodoxes de Marguerite, sa sœur.
Encouragés par le soutien royal, la violence des protestants redouble. Dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534, ils affichent à Paris et en province de violents placards anticatholiques, où sont traités de menteurs et blasphémateurs « le pape et toute sa vermine de cardinaux, d'évêques et de prêtres, de moines et autres cafards, diseurs de messes et tous ceux qui y consentent », et annonçaient « que leur règne serait détruit à jamais »(*). Ces placards sont cloutés jusque sur la chambre du Roi.
(*)LAVISSE. Histoire de France, tome V, livre II, p. 380.
Ainsi, tant que François 1er subit l'influence de Marguerite de Valois, sa sœur, les protestants espèrent s'emparer du gouvernement royal, afin d'imposer par la force leur religion au pays. Mais, dans les dernières années de son règne, François 1er se montre fidèle catholique. Les Huguenots changent alors de tactique ; puisque l'État ne veut pas imposer la Réforme à la France, ils vont tenter de le faire eux-mêmes. C'est le début des guerres de religions en France. En effet, Henri II, accentue encore les décisions prises par son père et validées par le Parlement avant sa mort. Après lui, l'enlèvement de François II échoue avec la conjuration d'Amboise, le 17 mars 1560. Les protestants commencent la guerre civile.
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