Avortement : il sera possible de recevoir l'absolution lors du Jubilé de la miséricorde
11 mai 2015
... et donc également l'indulgence plénière si l'on en remplit les conditions. Ô miracle, la dépêche de l'AFP qui nous l'annonce, reprise ça et là dans les media, parle d'avortement et non d'IVG et précise que la décision du pape n'altère en rien la position de l'Eglise. En voici un extrait :
"Les femmes ayant avorté et les personnes qui les ont aidées à avorter pourront être pardonnées à l'occasion du prochain Jubilé de la miséricorde. Cette décision, prise par le pape François, n'altère en rien la condamnation sans appel par l'Église de cette pratique. Selon le droit canon de l'Église catholique, l'avortement est une faute particulièrement grave punie d'excommunication automatique, à moins qu'il n'ait eu lieu sous la contrainte. Mais le pape argentin, qui qualifie cet acte d'« horreur », a montré à plusieurs reprises qu'il était sensible au sort individuel des millions de femmes - parmi lesquelles de nombreuses catholiques -qui interrompent leur grossesse chaque année.
Alors que le Jubilé extraordinaire, prévu de décembre 2015 à novembre 2016, est une occasion pour les catholiques d'obtenir le pardon de leurs péchés, l'archevêque italien Rino Fisichella, coordinateur du Jubilé, a révélé ces derniers jours à l'agence italienne Ansa que l'avortement ferait partie des péchés pouvant être absous. Pour cette Année sainte, des milliers de prêtres seront missionnés pour apporter la miséricorde aux personnes vivant dans les endroits les plus reculés de la planète et leur donner le sacrement de la « réconciliation », à l'occasion de la pénitence exprimée lors de la confession. « Parmi les possibilités de pardon accordées aux missionnaires de la miséricorde, il y aura aussi l'avortement », a déclaré Mgr Fisichella.
Les évêques peuvent déjà autoriser certains prêtres de leur diocèse - voir tous - à pardonner cette faute à des moments particuliers des temps liturgiques comme l'Avent (avant Noël) ou le Carême (avant Pâques) ou lors d'événements spéciaux, par exemple dans le diocèse de Turin à l'occasion de l'ostension du Saint Suaire, a rappelé le cardinal. Ce pardon pourra être accordé aux femmes ayant avorté, mais aussi aux médecins ou à toute personne qui les aura aidées à avorter. À condition, évidemment, d'exprimer un « vrai repentir ».
Pour éviter toute mauvaise interprétation de cette décision du Pape, Mgr Velasio De Paolis, un cardinal conservateur, a tenu à rappeler que « l'avortement reste un péché et que le pape n'a pas décidé de ne plus le considérer comme tel ». « Il est normal, à l'occasion d'un jubilé, qui plus est un jubilé sur la miséricorde, que l'Église (...) lève tous les obstacles pouvant empêcher l'absolution d'un péché très grave comme l'avortement », a-t-il expliqué au journal La Nazione. Dans le cadre de ce jubilé, le pontife argentin entend multiplier les initiatives concrètes pour toucher le plus grand nombre de catholiques. Ainsi, plutôt que d'obliger chacun à venir à Rome pour franchir les « portes saintes » des quatre grandes basiliques en vue d'obtenir le pardon de ses péchés, il a demandé que les fidèles puissent, plus simplement, franchir une « porte sainte » dans leur cathédrale."