Le laïcisme du directeur national du FNJ
06 février 2016
Gaëtan Dussausaye a rédigé une tribune sur la laïcité, dont l'intitulé est une citation de Victor Hugo « L’État chez lui, l’Église chez elle. »...
Retrouvez ma tribune libre pour le blog @parolesdactu : "L'Etat chez lui, l'Eglise chez elle."https://t.co/mbaKBJofuk
— Gaëtan Dussausaye (@G_Dussausaye) 5 Février 2016
On y trouve ce laïcisme, qui associe arbitrairement à la laïcité de l'Etat, saine distinction du politique et du religieux, la société. Or la société n'a pas à être laïque. La société française est chrétienne par ses racines, son histoire, même si elle rejette (moins qu'on en pense) l'Eglise catholique (même la laïcité est une notion chrétienne) :
"Aux politiques, alors, de rappeler et de marteler que notre société, notre identité sont fondamentalement protégées de la discorde par la laïcité. Aux politiques de réclamer aux chefs de culte, aux orateurs religieux de savoir s’abstenir de s’introduire dans le débat public et politique, et de maintenir la nécessaire séparation de l’espace public des citoyens et de l’espace privé des individus. Là n’est pas la place de la religion, d’aucune religion. « L’État chez lui, l’Église chez elle ! »."
Cette exigence d'interdire aux clercs de s'exprimer dans le débat public est une grave atteinte à la liberté. Voici comment l'Eglise conçoit la saine laïcité :
"La doctrine morale catholique exclut cependant nettement la perspective d'une laïcité conçue comme autonomie par rapport à la loi morale: « En effet, la “laïcité” désigne en premier lieu l'attitude de qui respecte les vérités procédant de la connaissance naturelle sur l'homme qui vit en société, même si ces vérités sont enseignées aussi par une religion particulière, car la vérité est une ». Chercher sincèrement la vérité, promouvoir et défendre par des moyens licites les vérités morales concernant la vie sociale — la justice, la liberté, le respect de la vie et des autres droits de la personne — est un droit et un devoir de tous les membres d'une communauté sociale et politique.
Quand le Magistère de l'Église intervient sur des questions inhérentes à la vie sociale et politique, il ne méconnaît pas les exigences d'une interprétation correcte de la laïcité, car il « n'entend pas exercer un pouvoir politique ni supprimer la liberté d'opinion des catholiques sur des questions contingentes. Il veut au contraire — conformément à sa mission — éduquer et éclairer la conscience des fidèles, surtout de ceux qui se consacrent à la vie politique, afin que leur action reste toujours au service de la promotion intégrale de la personne et du bien commun. L'enseignement social de l'Église n'est pas une ingérence dans le gouvernement des pays. Il établit assurément un devoir moral de cohérence pour les fidèles laïcs, intérieur à leur conscience, qui est unique et une ».
Le principe de laïcité comporte le respect de toute confession religieuse de la part de l'État, « qui assure le libre exercice des activités cultuelles, spirituelles, culturelles et caritatives des communautés de croyants. Dans une société pluraliste, la laïcité est un lieu de communication entre les diverses traditions spirituelles et la nation ». Même dans les sociétés démocratiques, il demeure encore, hélas, des expressions de laïcisme intolérant, qui entravent toute forme de la foi, d'importance politique et culturelle, en cherchant à disqualifier l'engagement social et politique des chrétiens, parce qu'ils se reconnaissent dans les vérités enseignées par l'Église et qu'ils obéissent au devoir moral de cohérence avec leur conscience; on arrive aussi et plus radicalement à nier l'éthique naturelle elle-même."