Débarquée de ses fonctions au FN pour avoir affiché trop clairement des convictions pro-famille
03 mai 2016
Communiqué de Barbara Mazières suite à son éviction de son poste de chargée de Mission départementale du Maine et Loire
"Venue du Rassemblement pour la France de Charles Pasqua et Philippe de Villiers, j'avais rejoint le Front national, persuadée qu'autour de Marine Le Pen pourrait s'agréger la droite patriote, pour sortir enfin notre patrie de l'impasse où l'ont conduit le socialisme et l'idéologie soixante-huitarde.
Militante de la Manif pour tous, j'avais notamment apprécié la clarté de la position officielle du FN, qui réclamait clairement l'abrogation de la loi Taubira.
Attachée aux libertés économiques et à la défense de nos PME, j'étais certes souvent mal à l'aise avec les déclarations de certains transfuges de la gauche, réclamant toujours plus de dépenses publiques et d'assistanat, mais je me disais que cette diversité de points de vue était le lot de toute structure politique et, sans rien renier de mes convictions, j'ai ainsi joué loyalement le jeu, reprenant la tête de la fédération du Maine-et-Loire dans des conditions difficiles, à la veille des élections régionales. De l'avis général, nous avons réalisé une excellente campagne, aux côtés de Pascal Gannat, avec lequel je partageais ces convictions de droite et nous préparions les prochaines échéances électorales en mettant la fédération en ordre de bataille.
Je viens d'apprendre par Jean-Lin Lacapelle, chargé des fédérations, que j'étais "débarquée" de mes fonctions, pour avoir affiché trop clairement mes convictions pro-famille. J'ignorais que la ligne politique du FN sur ces questions avait changé, mais il est vrai que les récentes déclarations de M. Philippot sur la "culture du bonsaï" et de Mme Montel sur la "sanctuarisation" de l'avortement me l'avaient laissé supposer. Un article du Salon Beige a été incriminé ainsi qu’un pseudo retweet (retweeter ne veut pas dire approuver).
Je prends acte de ce changement de ligne. Mais je le regrette profondément. J'ajoute que, politiquement, c'est un très mauvais calcul: pour complaire à des lobbies archi-minoritaires (même s'ils sont bien représentés dans les médias et l'oligarchie), le FN déclare aux centaines de milliers de catholiques de conviction et de Français de la "droite hors les murs" qu'il refuse de les entendre et de porter leur voix. En choisissant cette ligne politique, non seulement M. Philippot et ses amis interdisent à Marine Le Pen de gagner en 2017, mais ils sont peut-être même en train de lui fermer la porte du second tour.
Pour que nos convictions soient défendues en 2017, il ne reste qu'un espoir: que la droite de conviction pèse suffisamment dans le débat public d'ici les présidentielles, à l'occasion du rendez-vous de Béziers et ailleurs, pour forcer l'ensemble des partis de droite à reprendre son programme… ou qu'un candidat ou une candidate se lance pour porter nos valeurs en dehors des structures partisanes actuelles."