Naissance du totalitarisme mondialiste, selon Chesterton
17 août 2016
Intéressante présentation formulée ici.
En 1920 Chesterton visite l’Amérique et y voit poindre nos désastres : le crépuscule des libertés, le contrôle de notre santé, la dictature humanitaire et féministe, la tartuferie paritairement correcte, le contrôle technoscientifique. On ne craint pas encore l’antisémite ou l’intégriste, on craint alors le communiste (pourtant installé à Moscou par l’argent des banques US) ou le buveur d’alcool. Et on le contrôle, parce que dans le paradis des libertés dont se moquent alors d’autres génies comme Kafka (Amerika) ou Céline (le Voyage), on ne lésine jamais sur les moyens.
Avant nos fouilles humiliantes dans les aéroports, Chesterton décrit le passage aux douanes de la nouvelle inquisition. Et je laisse tel quel son bel anglais limpide :
It would be easy enough to suggest that in this America has introduced a quite abnormal spirit of inquisition; an interference with liberty unknown among all the ancient despotisms and aristocracies.
Chesterton préfère d’ailleurs la douane – et la police - jordanienne à la douane américaine. A la même époque il écrit son Auberge volante sur l'islamisation de l'Angleterre.
Vient la grande phrase digne du génie de la formule de l’auteur du nommé jeudi : les libertés que nous perdons sont les libertés personnelles. L’homme n’est plus libre de son corps ou de sa santé avec l’arrivée de la prohibition ; il n’est plus maître de sa vie quotidienne.
But to-day personal liberties are the first liberties we lose. It is not a question of drawing the line in the right place, but of beginning at the wrong end. What are the rights of man, if they do not include the normal right to regulate his own health, in relation to the normal risks of diet and daily life?
Chesterton annonce le contrôle de nos libertés par des entreprises privées.
Les libéraux comme Hayek ou Friedman ne voulaient pas nous dire que rien n’empêche une entreprise de se mettre au service du servage : il suffit de la payer pour cela. On privatise le fascisme comme la taule ou l’électricité, c’est aussi simple que cela.
Ce totalitarisme de tous les instants annonce bien sûr l’Etat mondial. Il s’appuie aussi sur la technique du Panopticon. Chesterton voit venir notre destruction aux bons soins des machines :
He tells us that our national dignities and differences must be melted into the huge mould of a World State, or else (and I think these are almost his own words) we shall be destroyed by the instruments and machinery we have ourselves made.
L’Etat mondial et son ordre nouveau, Chesterton les voit bien sûr émerger en Amérique avec sa fabrication du citoyen unique :
Now it is not too much to say that Mr. Wells finds his model in America. The World State is to be the United States of the World... The pattern of the World State is to be found in the New World.
Le mot pattern est toujours difficile à traduire : on lit le dessein, le dessin, le modèle ; il vient pourtant de notre bon vieux mot patron.
The idea of making a new nation literally out of any old nation that comes along. In a word, what is unique is not America but what is called Americanization.
Le nouvel ordre homogène n’a pas trop besoin de violences militaires (encore que l’impérialisme messianique et humanitaire dénoncé une génération avant par le savant John Hobson soit toujours en guerre), parce qu’il est d’inspiration féminine et féministe. Avant que Madonna ou Hillary Clinton ne se mêlent d’humanitaire, Chesterton pressent que le totalitarisme des temps nouveaux sera basé sur de bons sentiments, le politiquement correct de nos chers vieux médias. Philippe Muray a repris la formule (garderie) : l’ordre global est une banale nursery où on nous casse les pieds et tape sur les doigts !
And as there can be no laws or liberties in a nursery, the extension of feminism means that there shall be no more laws or liberties in a state than there are in a nursery. The woman does not really regard men as citizens but as children. She may, if she is a humanitarian, love all mankind; but she does not respect it. Still less does she respect its votes.
Il a bien raison ; la démocratie féministe ne respectera pas nos votes. Voyez le Brexit.
On parle de l’ignoble théorie du genre à cause de laquelle des parents martyrs vont en prison en Allemagne et ailleurs. C’est la sauce scientifique, de cette science aux ordres d’essence postmoderne qui ne cesse de nous mentir et de nous détruire, qui est ici insupportable. Chesterton encore, cinquante ans avant la théorie du genre :
Now a man must be very blind nowadays not to see that there is a danger of a sort of amateur science or pseudo-science being made the excuse for every trick of tyranny and interference.
Auriez vous la bonté et l'obligeance de bien vouloir mettre la traduction des textes cités en anglais ? Si vous voulez que votre message soit compris d'un plus grand nombre ...tout le monde n'as pas autant d'instruction,et de facilités...je fais parti des gens ordinaires qui ne comprennent pas tout !!!
Jean-Dominique
Rédigé par : Legay | 17 août 2016 à 07:50
merci reverso...
Rédigé par : incongru | 17 août 2016 à 09:00
La fondation SOROS (le personnage qui pilote l'invasion de l'Europe ) a dépensé
867 000 euros pour contrer la lutte anti -terroriste en France , rien que ça !!!
https://francais.rt.com/international/25103-fuite-fichiers-soros-quand-fondation-discr%D1%83ditait-politique-antiterroriste
Rédigé par : Alpin | 17 août 2016 à 09:08
Un regret, que l'auteur n'est pas donné les références de toutes ses citations, même si on ne saurait lui en faire grief.
le constat est impressionnant, la question est sans doute comment on met en place le distributisme malgré la nursery ?
réponse: en étant mâlement catholique, avec la lucidité pour jouer alors du paradoxe, entre un clergé qui trop souvent n'ira pas à Clermont pour scander Dieu le veut, mais pour s'excuser encore et toujours,et cette féminisation même pas courtoise qui insulte la femme et exige l'allégeance des mauviettes.
Rédigé par : Oh! | 17 août 2016 à 09:09
Certes, certes.. mais permettez-moi de demander la traduction. en "beau français limpide"
Rebecca
Rédigé par : Rebecca | 17 août 2016 à 10:40
Pourtant, un siècle après, il y a des Mac Donald en Bretagne et du Champagne à New-York, mais la Bretagne est encore la Bretagne et New-York est toujours New-York, comme l'Alsace est alsacienne, le Pays basque basque, le Vietnam vietnamien et le Texas texan. Et la Grande Bretagne est toujours une île.
"Chesterton annonce le contrôle de nos libertés par des entreprises privées." : je le vois surtout détruit par des penseurs dépendant largement de l'argent "public", et par des politiciens jouisseurs sans scrupules.
"we shall be destroyed by the instruments and machinery we have ourselves made." : ça, c'est depuis Adam et Eve. Rabelais : "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme".
En démocratie, il n'y a qu'un responsable : le peuple.
Rédigé par : SD-Vintage | 17 août 2016 à 12:27
Ayant fait des études littéraires en anglais, je peux vous assurer que jamais le nom de Chesterton n'était évoqué, et cela n'a guère changé, sauf peut-être dans quelques endroits qui n'ont pas uniquement de Catho que le nom, comme l'ICES à La Roche / Yon.
Rédigé par : Rouillier | 17 août 2016 à 14:56
Chesterton dans "son bel anglais limpide"
Limpide pour qui ?
Traduction very intuitive ?
— Désolé, mais tout le monde n'est pas intuitif ou anglophone, au cas où vous l'ignoriez !
Rédigé par : Benoit Casterman | 17 août 2016 à 18:54
Le totalitarisme mondialiste n'est rien d'autre que le totalitarisme cosmopolite.
Détruire le cosmopolitisme, c'est guérir les Nations du monde entier.
Rédigé par : lève-toi | 17 août 2016 à 21:24
"Chesterton annonce le contrôle de nos libertés par des entreprises privées."
J'apprends ce jour que les CGA (centre de gestion agréé) qui sont des associations dont les seuls adhérents sont les entreprises françaises, sont actuellement poussés par l'Administration fiscale a effectué le contrôle fiscal à la place de l'Administration (voire à collecter l'impôt des sociétés:tva et IS). Ce contrôle pourrait se situer, si j'ai bien compris, à au moins 20% des entreprises(premier objectif ?)
Et les CGA pourraient, selon certaines rumeurs, devenir demain contrôleur des caisses des régimes sociaux.
Rédigé par : etienne | 17 août 2016 à 22:46