Jacques Chirac, le plus détestable de tous les présidents de la Ve République ?
05 octobre 2016
On connaissait les affiches du FN utilisant des figures ou références de gauche (Jean Jaurès, Roger Salengro, Léon Blum, Pierre Mendès-France), on connaissait aussi la récupération de la figure de De Gaulle par le FNJ. Tout cela était, parait-il, à double sens : à la fois humoristique et provocateur mais aussi avec un fond de sincérité pour attirer des électeurs venus de la gauche...
La dernière sortie de Florian Philippot sur Jacques Chirac ne semble pas être de la provocation mais bien sincère de sa part. A moins qu'il s'agisse encore de récupération :
"On a eu des désaccords politiques importants, mais peut-être que Jacques Chirac, dans sa personnalité, demeure dans l’inconscient politique français comme peut-être le dernier président, vrai président. Il avait une stature, malgré toutes les erreurs, (...), il avait une certaine hauteur de vue, une certaine stature, une certaine majesté en fonction, mais dans le bon sens du terme."
Malgré les incertitudes sur sa santé, faut-il vraiment prendre comme référence un président qui fût néfaste pour la France à tant d'égards ? Faut-il essayer de "surfer" électoralement sur un sondage estimant que 83% des Français gardent un bon souvenir de Jacques Chirac comme président ?
De la part de Florian Philippot, qui n'a jamais voté Jean-Marie Le Pen, ce n'est certes pas surprenant. Rivarol, malgré quelques attaques personnelles, lui rafraichit la mémoire :
"(...) Pour avoir une petite idée de ce que donnerait un Juppé à la tête de l’Etat, il convient donc de se remémorer le bilan calamiteux de Chirac comme Premier ministre, puis comme président de la République. On lui doit en 1975 la loi Veil qui tue légalement plus de 200.000 enfants français par an dans le ventre de leur mère (...), en 1976 le regroupement familial qui a transformé une immigration temporaire de travail en une immigration de peuplement et d’ayants-droit sociaux mettant ainsi en œuvre une politique de Grand Remplacement, en 1975 la création de la taxe professionnelle ruineuse pour les entreprises et donc pour l’emploi, en 1996 la fin du service militaire obligatoire coupant le lien entre l’armée et la nation, en 1996 la fin des essais nucléaires mettant en danger l’indépendance de la France, en 1995 la condamnation de la France en tant que telle pour les déportations des juifs sous l’Occupation (...). Ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait voulu faire, Chirac l’a fait sans honte et sans hésitation : condamner solennellement le pays dont il présidait officiellement aux destinées.
Chirac est tout sauf un homme intellectuellement et politiquement courageux (...) Politicien sans foi ni loi et sans aucune conviction (il a mis vingt ans durant la capitale de la France en coupe réglée pour assouvir son ambition présidentielle). C’est en effet un système mafieux qui lui permit d’accéder à la magistrature suprême (...) Il faut se souvenir du discours dithyrambique qu’il avait tenu à l’Elysée pour le 275e anniversaire de la franc-maçonnerie en France. Chirac s’est opposé constamment à la reconnaissance des racines chrétiennes de la France et de l’Europe, a déclaré en 1995 qu’il était opposé à une loi morale s’imposant à la loi civile (...) Il est l’instigateur de quasiment tous les traités qui ont détruit pan après pan tous les attributs de souveraineté de notre pays : Acte unique, Amsterdam, Nice, Constitution européenne. Et c’est son engagement militant en faveur de Maastricht, à la fin de la campagne référendaire, qui permit in fine au oui de l’emporter le 20 septembre 1992, ce qui entérina la fin de notre monnaie nationale et réduisit donc considérablement nos marges de manœuvre budgétaires.
Ayant dit un jour qu’il n’avait « qu’une haine au monde, le fascisme », il tint parole. En diabolisant trente ans durant la droite nationale. En reprenant à son compte les pires calomnies et en jetant sur elle les plus violents anathèmes. En accordant le statut d’ancien combattant aux Brigades internationales dès son arrivée à l’Elysée, montrant ainsi qu’il était resté fidèle au jeune homme qui vendait à la criée l’Humanité et signait l’appel de Stockholm. En reprenant sur Vichy et sur le maréchal Pétain tous les mensonges qui se sont aujourd’hui médiatiquement imposés.
Nous ignorons à l’heure où nous écrivons ces lignes si Chirac s’éteindra dans les jours qui viennent, s’il est déjà ou non cliniquement mort (les plus folles rumeurs ont couru à ce sujet) ou si au contraire sa douloureuse fin de vie se prolongera bien davantage mais s’il venait à disparaître nous ne participerons nullement aux hommages vibrants qui ne manqueront pas de se multiplier tant à gauche qu’à droite de l’échiquier politique. Face à un homme profondément corrompu qui aurait dû finir sa vie en prison et être définitivement inéligible, un piètre politicien soumis aux lobbies les plus puissants et les plus détestables (...), un individu sans idéal, sans colonne vertébrale, prêt à toutes les trahisons, de Chaban à Giscard, pour sa seule ambition présidentielle, un homme inculte et malfaisant, n’ayant aucune sincérité, aucune authenticité, aucun honneur, aucun génie, nous garderons l’œil sec. Et nous n’avons que mépris pour tous ces militants de droite qui pendant des décennies ont vu en lui l’homme providentiel (...)
En tout cas, Juppé a tout de suite vu l’avantage qu’il pourrait prendre à la suite de la médiatisation des graves problèmes de santé de Chirac. Il espère en effet capitaliser sur l’émotion populaire alimentée par les media et se présente donc comme le fidèle disciple et l’héritier naturel de l’octogénaire. Ce qui n’est d’ailleurs pas faux, Chirac ayant dit de Juppé qu’il était « le meilleur d’entre nous ». C’est en effet Juppé que le Corrézien imposa comme secrétaire général du RPR en 1988, c’est le même Juppé qu’il soutint en 1990 face au tandem Pasqua-Séguin qui dénonçait la dérive technocratique du mouvement néo-gaulliste sous la houlette de Juppé, c’est encore cet énarque prétentieux qui fut à la manœuvre, téléguidé par Chirac, pour empêcher toute alliance, même purement locale, même de simple désistement, entre le RPR et le Front national, c’est tout naturellement Juppé que Chirac choisit comme Premier ministre lorsqu’il accéda en 1995 à la magistrature suprême, c’est encore ce même Juppé qu’il imposa comme président de l’UMP (Union pour un mouvement populaire), parti unique de la droite et du centre qu’il porta sur les fonts baptismaux pendant l’entre-deux-tours de la présidentielle de 2002. Et c’est le fidèle Juppé qui fut condamné à la place de Chirac pour les emplois fictifs de la mairie de Paris, ce qui ouvrit alors un boulevard à Sarkozy, le maire de Bordeaux étant condamné à une peine d’inéligibilité et devant se mettre provisoirement en retrait de la vie politique.
L’élection de Juppé à la présidence de la République en mai 2017 serait évidemment une revanche éclatante pour le clan Chirac qui déteste Sarkozy et qui se reconnaît bien davantage en Hollande. Chirac n’avait-il pas révélé, lors d’un déplacement en Corrèze, qu’en 2012 il voterait pour François Hollande ? Après tout les deux sont foncièrement des radicaux socialistes, des philo-maçons, des professionnels de la politique politicienne (...) Tout le clan Chirac est pour Juppé."
Et 1999, bombardement de la Serbie débouchant sur l'établissement de deux pays musulmans (Kosovo et Bosnie) sur le continent européen.
Rédigé par : Yvon | 05 octobre 2016 à 06:40
La renommée favorable et la bonne appréciation des Français pour Chirac est une odieuse MACHINATION des médias.
En 40 ou 45 ans de vie politique , Chirac n'a fait - je veux évoquer ici que de grand sujet- qu'une seule chose positive : le refus de s'engager en Irak au côté des USA , véritable va-t-en-guerre patenté!!!
En revanche ,c'est lorsque la France avait pour premier ministre "super-menteur " et pour président VGE que le "simple décret " a autorisé le " regroupement familial "
Le regroupement familial est le "poison déterminant " qui tue la France.
Règle d'or des journalistes militants :
"Notre rôle consiste à vous mentir, le vôtre de nous croire "
Ne jamais oublier , c'est leur boussole .
à toutes ces " troupes d'occupation mentale "
Rédigé par : Alpin | 05 octobre 2016 à 07:21
"Il avait la stature.."En utilisant l'imparfait,
s'agit-il de la part de Philippot d'un aveu que Chirac n'est plus de ce monde?
Rédigé par : katia lanneau | 05 octobre 2016 à 07:45
Chirac tape à la porte mais St Pierre ne lui ouvre pas...
Rédigé par : aneto2015 | 05 octobre 2016 à 07:46
Vous confondez stature du président et actes du président.
Exemple : Obama à toute la stature d'un président. On est très loin d'un Sarko ou Hollande !
En revanche, Philippot ne précise pas qu'il est d'accord avec ce qu'à fait Chirac.
Il ne faut pas tout confondre !
Cependant, à titre personnl je n'irais pas aussi loin que Philippot à propos de Chirac. Mis je crois que pour quelqu'un qui vient de la gauche gaulliste çà peut un peu se comprendre...
Rédigé par : JFB33 | 05 octobre 2016 à 08:01
Il n'y a qu'une chose à mettre à son crédit :
Ne pas avoir embarqué la France dans la guerre contre l'Irak.
A cette époque, heureusement que nous avons eu Chirac plutôt que Sarkozy!
Rédigé par : Godefroid de Couillons | 05 octobre 2016 à 09:28
Chichi aimait la bonne bouffe et avait le contact facile avec les français et surtout les africains et autres asiatiques ; plus cultivé dans ce qui est hors de France que pour l Histoire de son pays ; mais c est suffisant pour trahir son pays. Et si les loges avaient le grappin dessus , alors là c est de la tres haute trahison .
Rédigé par : Le Forez | 05 octobre 2016 à 09:47
Il ne faut pas oublier pour les catholiques que Chirac a la responsabilité politique et juridique de la loi sur l'avortement et non Mme Veil (j'ai toujours trouvé injuste les attaques parfois ignobles contre Simone Veil à ce sujet).
IL convient de rappeler la Constitution de 19958 qui met en évidence la responsabilité du Premier Ministre :
Article 20 de la Constitution :
Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation.
ARTICLE 21.
Le Premier ministre dirige l'action du Gouvernement. Il est responsable de la défense nationale. Il assure l'exécution des lois. Sous réserve des dispositions de l'article 13, il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires.
C'est le chef du gouvernement et donc le premier ministre (et donc Chirac) qui a l'entière responsabilité de la loi sur l'avortement.
Je pense même qu'en attaquant Simone Veil plutôt que Chirac, les cathos réacs des années 70/80 ont légitimé Chirac qui a flingué la droite pendant 40 ans;
Rédigé par : Hugues | 05 octobre 2016 à 09:59
Que le FN mette en valeur le principal responsable du déclin français, Chirac, le fossoyeur de la liberté et de la souveraineté de la France, est confondant.
Comment le FN peut il croire qu'avec son positionnement sur l'islam (compatible avec la république), son positionnement sur Chirac (le dernier président), et d'autres dérives du même genre, nous allons voter pour lui.
Depuis que M Philippot préside à la stratégie du FN, c'est une catastrophe.
Je ne voterai plus pour le FN et je ne suis pas le seul.
Nous aurons donc le meilleur d'entre nous (dixit encore Chirac) Ali Juppé, comme président.
Autant dire que nous ne touchons pas encore le fond, mais la chute est toujours plus vertigineuse.
La disparition de Chirac, vraisemblablement prochaine, nous libèrera du fossoyeur de notre pays.
Cet homme a été un traître authentique de la France et un allié indéfectible à la Francaoui.
Nous n'aurons pas la joie de le juger et de le condamner à ce qu'il mérite, mais nous pourrons continuer à montrer sa vraie mémoire, celle d'un truand en col blanc, traître à tout et tous sauf à lui même.
Encore un franc maquereau qui, même dans la mort, va empuantir l'air de sa pestilence.
Rédigé par : spiritus | 05 octobre 2016 à 10:00
UN diagnostic d'une rare lucidité!
Je ne supporte pas Florian Phillipot, mais il a pour une fois entièrement raison!
[Mais ce texte n'est pas de Philippot !!! C'est bien ce que je lui reproche !!!
PC]
Jacques Chirac, l'étudiant qui se vantait de vendre l'Humanité Dimanche à sortie des bouches de métro, a réussi à se faire une légende d'homme de "droite modérée" alors qu'il est - plus encore que la gauche mitterrandiste - à l'origine de tous les maux de la démagogie gauchiste d'aujourd'hui, sans parler des lois liberticides sur lesquelles il s'est empressé de ne pas revenir...quand il ne les a pas aggravées!
Rédigé par : Saint-Plaix | 05 octobre 2016 à 10:41
Je n'ai pas oublié aussi qu'il avait lancé une pétition contre le droit de vote pour les étrangers, et les quolibets contre lui quand il prononça un mot :"odeur". Et une fois président voilà que "l'Europe était autant musulmane que chrétienne".
Rédigé par : free | 05 octobre 2016 à 10:43
Florian Philippot n'est pas aussi virulent que l'auteur de l'article, mais n'oubliez pas qu'il a dit "On a eu des désaccords politiques importants".
Rédigé par : Marc L | 05 octobre 2016 à 11:01
il ne faut pas oublier le rôle capital des "guignols de l'info" de canal plus, qui à la manière du bêbête show, mais bien plus de moyens, aura fabriqué entièrement la sympathie, la proximité, la gestuelle et le vocabulaire familier pour des personnes au final très malfaisantes.
les gens de "nomenklatura",ne sont ni proches, ni sympathiques, il faut un matraquage médiatique, la "beaufisation" de François Martin, et des millions de francs ou d'euros, pour donner à ceux là, une popularité qu'ils n'ont jamais mérité.
"super-menteur" est sympathique, il s'adresse, tout en latex, à la personnalité infantile dans laquelle on aimerait bien entièrement nous réduire.
il y a très peu d'humour (d’absence d'esprit de sérieux vis à vis de soi-même) chez les auteurs des guignols et encore moins chez ceux dont ils faut une promotion éhontée, il n'y a que de la déconstruction, c'est à dire de la dérision, une dérision qui n'est in fine que celle du "beauf" assez bête pour se faire traiter de la sorte, et qui plus est en payant même parfois un abonnement !
Rédigé par : Oh! | 05 octobre 2016 à 11:22
Non, le pire président de la Ve, c'est bien François Hollande, le "moi, président" d'opérette ! Et le nabot bling-bling, à la solde des Etats-Unis, le talonne de près... Mais pour revenir à Chirac, et malgré tous les reproches entièrement justifiées, il avait aussi eu le courage de faire terminer les essais nucléaires, malgré la tempête diplomatique et merdiatique qui s'était levée alors...
La défense de la France ne regarde que la France ! Sur ce point-là, il a été gaulliste, voire gaullien... Un des trop rares points positifs à mettre à son crédit.
Rédigé par : Irishman | 05 octobre 2016 à 13:00
irishman,
Hollande ne peut pas être le pire président de toutes les républiques françaises confondues, puisqu'il est un président d'opérette.
Jacques Chirac aura été le premier président a détruire tout bonnement la fonction, il fut donc par là même, le dernier des derniers.
Rédigé par : Oh! | 05 octobre 2016 à 14:39
En effet, ce "monsieur" a passé toute sa vie pour se servir, il suffit de constater où nous en sommes aujourd'hui et où nous en serons demain......
Rédigé par : sitonia83 | 05 octobre 2016 à 15:47