C’est arrivé un 5 décembre…
05 décembre 2016
"A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines." Léon XIII, Rerum Novarum
Rappelons-nous:
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le 05 décembre 1154: élection du pape Adrien IV.
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le 05 décembre 1360 : naissance du franc.
Le 19 septembre 1356, Jean le Bon est battu et fait prisonnier à la bataille de Poitiers. La rançon de Jean le Bon est fixée à trois millions d'écus d'or.
Le 5 décembre 1360, à Compiègne, le Roi Jean II crée une nouvelle monnaie, le «franc», de même valeur que la monnaie existante, la livre tournois. La pièce représente, sur la face, Jean II le bon à cheval, galopant, l'épée haute, coiffé d'un heaume couronné sommé d'un lis, portant par-dessus sa cotte de mailles une cotte d'armes fleurdelisée ; le caparaçon du cheval est également brodé de fleurs de lys. Figure une inscription circulaire : IOHANNES DEI GRATIA • FRANCORV REX, traduit « Jean, par la grâce de Dieu, Roi Franc (Rois Libre) ».
Sur le revers, on y trouve une croix feuillue avec quadrilobe en cœur, dans un quadrilobe orné de palmettes et cantonné de quatre trèfles évidés. Figure une inscription circulaire : XPC VINCIT • XPC REGNAT • XPC INPERAT qui veut dire « le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande.
Cette création est une réponse ironique à l'attitude méprisante des Anglais. Il reste que la situation financière du royaume devient tellement catastrophique que l'on battra monnaie sur du cuir pendant un certain temps.
Le franc a perduré comme monnaie de référence de la France jusqu'au 31 décembre 2001, dernier jour avant l'euro. Il subsiste dans les anciennes colonies françaises d'Afrique et du Pacifique ainsi qu'en Suisse (vestige de l'Union latine)...
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le 05 décembre 1484 : le pape Innocent VIII promulgue la bulle "Summis desiderantis" : il organise la lutte contre la sorcellerie.
Par une bulle du 5 décembre 1484, le pape Innocent VIII fait enquêter sur les sorciers, les sorcières et la sorcellerie, en vue de définir les signes auxquels on peut reconnaître le pacte d'un individu avec le démon !
Comme l'atteste cet acte, c'est bien à la fin du Moyen Âge, tandis que la foi médiévale recule au profit de la philosophie gréco-romaine, que les prétendues sorcières sont désignées à la vindicte publique ! Quand la foi recule se développent les superstitions.
Au Moyen Âge, on ne brûle pas les sorcières, mais on les expose et on les traite en pauvres folles. Tout change à partir du moment où disparaît l'Inquisition, en France et dans les pays germaniques : les tribunaux civils héritent des procès en sorcellerie et les juges, à la différence des inquisiteurs, croient volontiers au pouvoir maléfique des sorcières. Ils les font en conséquence brûler à l'égal des hérétiques.
C'est un bon exemple de la désinformation actuelle qui fait passer l'Inquisition pour un pouvoir judiciaire injuste. La plus part des criminels de l'époque préféraient être jugés par l'Inquisition que par un tribunal civil. Cette dernière était bien plus clémente que des tribunaux expéditifs.
Relire le chapitre du livre de Jean Sévillia Historiquement incorrect, qui traite de ce sujet, s'impose.
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le 05 décembre 1560 : mort du Roi François II.
La mort prématurée à 16 ans du chétif François II amène sur le trône de France son frère cadet. Celui-ci, à peine âgé de 10 ans, devient Roi sous le nom de Charles IX.
François II, fils aîné du Roi Henri II et de Catherine de Médicis, succède à son père le 10 juillet 1559. Il n'a que 15 ans. C'est un garçon chétif, marié quelques mois plus tôt à la reine d'Écosse Marie Stuart, du même âge que lui. Le Roi de France devient ainsi roi consort d'Ecosse.
L'oncle de la reine n'est autre que François II de Guise, farouche catholique, dont l'influence est grande à la Cour.
Cela ne plaît ni à Antoine de Bourbon, roi de Navarre (et père du futur Henri IV), ni à son frère Louis 1er de Condé, princes du sang tenus à l'écart du fait de leur appartenance à la religion calviniste. Ils organisent la conjuration d'Amboise en vue de soustraire le Roi à l'influence des Guise. C'est un échec sanglant et un avant-goût des guerres de religion.
Désireuse d'apaiser les tensions, la reine mère Catherine de Médicis confie le 20 mai 1560 la charge de chancelier de France à Michel de l'Hospital, qui accorde aux protestants la liberté de conscience mais pas la liberté de culte. Il réunit en décembre les états généraux à Orléans pour tenter de calmer les esprits. Au même moment, meurt le malheureux François II après une douloureuse maladie. Il n'aura régné que 17 mois !
Voir les chroniques du 19 janvier, du 24 avril et du 18 septembre.
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le 05 décembre 1591 : élection du pape Grégoire XIV.
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le 05 décembre 1629 : retour de Champlain.
Alors qu'une guerre entre la France et l'Angleterre a éclaté en 1627, les Anglais conquièrent Québec après la signature de la paix.
L'Angleterre mandate David Kirke, natif de Dieppe, pour conquérir Québec et la Nouvelle-France canadienne. Prenant progressivement le contrôle du fleuve Saint-Laurent, les frères Kirke envoient une délégation à Québec et somment Samuel de Champlain, alors commandant en poste, de livrer la colonie.
Pour Champlain, il ne saurait être question de se rendre à l'ennemi. Il consulte tout d'abord François Gravé du Pont, son proche collaborateur depuis 1603, et d'autres personnes en autorité. Il répond ensuite aux Kirke : les habitants ont amplement ce qu'il faut – armes et vivres – pour se battre pour leur patrie.
Ce bluff astucieux dissuade les Kirke d'attaquer, mais ils reviennent l'année suivante. Pendant ce temps, la disette s'installe à Québec. En 1628 et durant l'année suivante, la capture des navires par les Kirke empêche l'arrivée de plusieurs centaines de colons ainsi forcés de retourner en France, ce qui cause des pertes de centaines de milliers de livres à la Compagnie des Cent-Associés.
Au printemps 1629, les habitants de Québec manquent de vivres depuis l'été précédent et souffrent de la faim sans en voir l'issue. Et voilà que les Kirke réapparaissent sur le fleuve, aux commandes d'une flotte plus imposante que celle de 1628. Ils ordonnent une seconde fois à Champlain de céder Québec.
À court de munitions et de vivres, Champlain décide de mettre fin à un siège de plus en plus intenable et risqué pour les colons. Le 19 juillet 1629, il cède la ville aux Anglais, 21 ans après la fondation de Québec.
Comme la plupart des Français qui sont à Québec au moment de la capitulation, Champlain est ramené en Angleterre, puis rapatrié en France. Là-bas, il apprend tout d'abord que non seulement Québec, mais aussi Port-Royal, Pentagouet et Cap-Breton, sont sous domination anglaise. Les premiers assauts contre l'Acadie ont en effet été donnés par d'autres commandants anglais dès 1626. On l'informe ensuite que la guerre entre la France et l'Angleterre avait pris fin trois mois avant que les Kirke s'emparent de Québec en 1629. Conséquence : la prise de la colonie est illégale et l'Angleterre doit la rendre aux Français.
Le 29 mars 1632, en vertu du traité de Saint-Germain-en-Laye, le conflit prend fin officiellement : Québec de même que les colonies et les terres d'Acadie doivent être rétrocédées à la Couronne française.
Les Français organisent aussitôt des expéditions de ravitaillement et de transport pour regagner Québec. À Québec, en 1632, tout ou presque est à rebâtir et à redémarrer.
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le 05 décembre 1766 : départ de Bougainville pour un tour du monde.
Le comte Louis-Antoine de Bougainville prend le commandement d'une expédition autour du monde. Le départ est donné en rade de Brest. Louis XV charge l'expédition, composée de deux frégates royales "La Boudeuse" et "l'Etoile", de restituer officiellement la colonie des îles Malouines (îles Falklands) au gouvernement espagnol. Le 6 avril 1768, Bougainville arrive à Tahiti et procède à l'observation scientifique de la Polynésie.
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le 5 décembre 1804 : Napoléon 1er distribue les Aigles.
Le 5 décembre 1804, trois jours après son couronnement à Notre-Dame, l'empereur Napoléon 1er distribue les Aigles à la Grande Armée.
L'étudiant Faure, durant la cérémonie militaire au Champ-de-Mars, à Paris, perce la foule et se précipite vers le trône de Napoléon en criant : "La liberté ou la mort". Il est arrêté.
Cette cérémonie met en avant les fondements militaires de la nouvelle dynastie. La survie de celle-ci sera liée aux succès militaires. Les premiers revers entraîneront son effondrement. Napoléon, ne pouvait pas fonder son régime sur une assise politique solide. La révolution avait bouleversé en profondeur la société française lui retirant le socle solide et cohérent fournit par la doctrine de l'Eglise catholique. L'armée, après la destruction des corps intermédiaires de la société française, restait la seule structure solide avec l'Eglise. Plus que les revers militaires c'est la volonté de fonder une dynastie héréditaire sur un socle politique par essence instable qui a raison de Napoléon. Les guerres qu'il mène, souvent initiées par les intrigues britanniques, cherchent à garantir son régime et le dogme révolutionnaire des frontières naturelles auquel Louis XIV avait renoncé par sagesse.
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le 5 décembre 1828 : Caillié devant la société de Géographie.
La Société de Géographie fait fête à Caillié, en présence de Cuvier, et lui remet la somme de 10 000 francs, promise au 1er Européen qui ramènerait une description de Tombouctou.
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le 5 décembre 1831 : répression de la révolte des canuts à Lyon
Le duc d'Orléans et le Maréchal Soult entrent dans Lyon avec 20000 soldats pour mater la révolte. Le Gouvernement révoque le préfet, licencie la garde nationale, abroge le tarif et décide la construction d'un fort, pour séparer la ville de Lyon au carrefour de la Croix-Rousse. 90 ouvriers sont arrêtés et 11 sont poursuivis.
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le 5 décembre 1995 : la France réintègre le Comité militaire de l'OTAN.
Contrairement à ce que les médias français, dont l'inculture pourrait être une marque de fabrique, affirmaient souvent, la France a toujours fait partie de l'OTAN. De Gaulle n'avait quitté que le volet militaire, marquant par là sa volonté de préserver la souveraineté française, tant il est vrai qu'une armée est un outil régalien. Les tendances hégémoniques américaines poussaient le général à préserver cet outil de la grandeur de la France.
Louis XIV, convaincu de cette réalité, avait fait graver sur ses canons la devise : « Ultima ratio regum » (dernier argument du Roi).
La bulle Summis desiderantis n'organise pas la lutte contre la sorcellerie. Elle constate qu'un certain nombre de crimes très graves se commettent et restent impunis. Elle réorganise donc les institutions judiciaires ecclésiastiques. Dans la version mal traduite et incomplète mais qui a le mérite de donner une idée du texte, que j'ai pu consulter ici, il n'est même pas fait mention de "sorcier" (encore moins de sorcière).
https://fr.wikisource.org/wiki/Summis_desiderantes_affectibus
La notion de "chasse aux sorcières" est une forgerie anticatholique et antieurope comme il y en a tant. C'est pour faire croire que les populations européennes étaient arriérées, croyaient n'importe quoi et se livraient à des crimes sous l'autorité des papes. La notion de "chasse aux sorcières" est utilisée... par Robert Faurisson pour faire croire que le peuple croit n'importe quoi et martyrisait des pauvres femmes à qui on reprochait des relations avec un être... qui n'existe pas.
En ces matières historiques je ne crois que ce que je vois, c'est-à-dire des versions authentiques en latin avec traduction des textes incriminés. Cela permet d'échapper aux hoax anti-catholiques qui foisonnent en matière historique.
Rédigé par : Denis Merlin | 05 décembre 2016 à 05:27
IOHANNES DEI GRATIA • FRANCORV REX
Jean, par la grâce de Dieu, roi des francs (et non pas roi franc).
Rédigé par : Jean Ferrand | 05 décembre 2016 à 08:01
« Ultima ratio regum » (dernier argument du Roi).
Faux : dernier argument des rois. Autrement dit : la raison du plus fort est toujours la meilleure.
Rédigé par : Jean Ferrand | 05 décembre 2016 à 08:08
XPC INPERAT
Non : XPC IMPERAT
Rédigé par : Jean Ferrand | 05 décembre 2016 à 08:16
Bonjour, M. Spalwer ; d'abord merci de votre mail d'avant-hier; j'ai apprécié votre rapidité; vous avez bien voulu me faire confiance (je n'aime pas faire état de ceci mais je me permets de vous dire que je suis professeur agrégé d'histoire).
Il y a une autre petite erreur dans l'article sur le 1er franc-monnaie : il faut lire : "FRANCORUM" soit : JOHANNES DEI GRATIA FRANCORUM REX (le M final de "francorum" étant "élidé", comme très souvent sur les monnaies antiques ou médiévales où on manque de place !)ce qui veut dire "Jean roi des Francs par la grâce de Dieu" (et non pas "roi libre").(Voir par ex : http://sceco.univ-poitiers.fr/hfranc/naissancefranc.htm ou http://www.comptoir-des-monnaies.com/product_info.php/jean-ii-le-bon-franc-cheval-p-26045 (avec un survol zoom). Cordialement.
PS- "Ultima ratio regum" signifie : "dernier argument des rois" (pas : "du roi")
Rédigé par : Philibert | 05 décembre 2016 à 13:36
Il n'y a absolument aucun texte qui prouve que Louis XIV ait jamais renoncé aux frontières naturelles ; Richelieu les voulait. Et Louis XIV a tout fait pour les annexer.
Puis Charles X puis les légitimistes ont légitimement chercher à les reconstituer et c'est parce qu'il en avait le projet que les Britanniques ont sans doute aidé à l'avènement de Louis-Philippe et de cet État artificiel et maçonnique qu'est la Belgique.
Était-ce de la sagesse de la part de Louis XIV de déclencher une guerre de 13 ans qui ruina la France, appauvrit les Français, faillit de très peu amener à l'occupation de Versailles et Paris ? Tout cela par orgueil dynastique et volonté de remplacer la Maison d'Autriche par celle de la France dans la vaine hiérarchie des maisons royales par l'occupation du trône d'Espagne... Et pour quel bénéfice ces treize année de ruine, de souffrance, de guerre ? Installer un roi qui envisagea dès les premières années de son règne de démembrer la France... Les pactes de famille ne servirent en rien la France, ni avant la Révolution, ni après (Trafalgar...).
Si Louis XIV avait été sage, il aurait cédé les 22 couronnes de Charles II pour la Lorraine, la Savoie, la Belgique... L'empereur aurait accepté, il y aurait eu la paix et la prospérité et nous n'aurions eu ni Sedan, ni les deux guerres mondiales... Louis XIV a été un des plus grands rois de France mais il a commis plusieurs erreurs tragiques, comme Napoléon, en particulier cette vaine guerre d'Espagne qui n'a rien apporté à la France ni à l'Espagne (pas un grand roi n'est issu de Philippe V, même le philo-maçonnique Charles III).
Rédigé par : p.r. | 06 décembre 2016 à 20:26