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Agenda des Veilleurs et des Sentinelles (semaine du 26 juin au 02 juillet 2017) - MàJ
Xavier Bertrand : "Soyons sérieux, le mal est beaucoup plus profond : que veut dire aujourd’hui être de droite? "

Emmanuel Macron : naissance d’un « tyran » et émergence d’un nouveau régime

De Marion Duvauchel :

Il y a quelques années déjà, Raymond Aron publiait une analyse soignée intitulée Machiavel et les tyrannies modernes. Le livre n’a pas vieilli. Le chapitre IV précise ce que l’auteur vise : « la technique du mensonge telle que la pratique les hitlériens ou les communistes ». On est prévenu. Car dans le monde de Machiavel, on a les lions et les renards, la force et la ruse.

Emmanuel Macron fait partie des renards.

Pour Raymond Aron, la théorie du gouvernement de Machiavel est une théorie de la tyrannie, entendue comme « une principauté nouvelle obtenue non par héritage ou toute autre transmission légitime mais par la force, la ruse ou le hasard, en tous cas par un acte contraire à la légitimité ancienne et créateur d’une légalité nouvelle ». Mieux : « Le détenteur de cette principauté ne se sent tenu, ni par la légalité ancienne, ni par celle qu’il introduit peu à peu, le pouvoir nouveau est donc du même coup arbitraire ».

Qu’est-ce que la France d’Emmanuel Macron sinon une modeste principauté européenne obtenue par la ruse, par le mensonge organisé, par une presse aux ordres, et par la formidable orchestration de la disqualification du principal adversaire en exploitant la crédulité populaire et surtout le « désir du peuple d’avoir des gouvernants honnêtes ».

Car Emmanuel Macron a établi une légalité nouvelle. Il n’a pas eu besoin pour cela de briser les légitimités anciennes, elles étaient en pleine dissolution. Comme le Prince il s’appuie sur une certaine fraction de la société. Aron appelle « tyran », ce prince nouveau qui, possesseur d’une autorité arbitraire, se réclame des masses et se donne pour maître unique. « C’est un chef populaire, il a des complicités ou des alliances dans les élites, mais il a aussi et surtout une troupe populaire à sa dévotion ».

Un signe devrait nous alerter et nous préparer au pire. C’est le prestige paradoxal de la violence qui s’est considérablement accru au cours des dernières années. Raymond Aron, perspicace comme toujours l’avait déjà signalé : « On déconsidère les victimes, car dans notre époque anti-chrétienne, la formule de Platon est systématiquement inversée : il vaut mieux commettre l’injustice que la subir ». Il suffit de savoir que le harcèlement scolaire touche un enfant sur cinq dans nos écoles de la République pour comprendre que les loups sont de plus en plus jeunes. Forcément, on ne leur a pas limé les dents.

Nul besoin d’être grand prophète devant l’Eternel pour comprendre que nous assistons à l’émergence d’une tyrannie nouvelle. Le seul embarras, c’est de la qualifier. Elle ne saurait être « moderne », ni non plus « post-moderne ».

Cette tyrannie était déjà là et elle imposait un nouvel « ordre » par une alliance de ruse et de violence dans les écoles : un nouveau socle anthropologique imposé par une alliance de violence et de ruse – ce qu’on appelle le mensonge-, une nouvelle éthique sexuelle, l’interdit pesant sur tout l’héritage culturel chrétien dans les programmes de l’école, une autoroute faite à l’islam. Et les chiens de garde d’une presse aux ordres et l’anthropologie nouvelle propagée dans le cinéma et les téléfilms de grande diffusion.

C’était déjà là, et pourtant nous assistons à la liquidation de cet « ancien régime » : celle d’un corps politique installé dans le corps social comme des rats dans un fromage. On pourrait et on devrait s’en réjouir : quand les réformes sont impossibles, il n’y a plus qu’à liquider l’héritage. Ne le pleurons pas, il était vermoulu et il s’effondrait.

Mais nous avons un Prince aux commandes. Donc, nous n’avons plus une République modérée mais une Principauté. Il serait bon d’en prendre conscience.