"A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines." Léon XIII, Rerum Novarum
Alors rappelons-nous :
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le 30 septembre : saints catholiques et orthodoxes du jour, saint Grégoire l'Illuminateur, apôtre de l'Arménie.
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le 30 septembre 420 : décès de Saint Jérôme.
De Georges de La Tour, Saint Jérôme lisant. Huile sur toile
Madrid, Musée du Prado
Né en 347, dans l'actuelle Croatie, Jérôme devient ermite dans le désert de Syrie avant d'enseigner les Saintes Écritures à Rome puis en Terre Sainte. Il traduit en latin l'Ancien et le Nouveau Testament, que l'on commence à son époque à désigner sous le nom de Bible.
Cette traduction de la Bible de Saint-Jérôme, lui-même élevé au rang de docteur de l'Église, est connue sous le nom de Vulgate et est devenue le texte de référence de l'Église catholique.
- le 30 septembre 1061 : élection du pape Alexandre II.
- le 30 septembre 1567 : fin du massacre de « la Michelade ».
Jean Guiraud dans Histoire Partiale, Histoire Vraie, (Tome 2, chapitre 18, Page 235 à 244) rappelle quelle est la vraie origine des 8 guerres de religions qui ensanglantèrent la France.
« Sans aller jusqu'à justifier la Saint-Barthélemy, certains écrivains l'ont expliquée en rappelant qu'elle a été précédée de plusieurs massacres de catholiques par les protestants.
Le 30 septembre 1567, Ies huguenots de Nîmes firent ce grand carnage de catholiques, qu'en raison de la fête de saint Michel célébrée la veille, on appela la Michelade. Par surprise, ils s'emparèrent des portes de la ville ; puis, armés de pistolets et d'arquebuses, ils se répandirent dans les rues ; les catholiques sans armes eurent à peine le temps de se réfugier à l'Evêché. Mais bientôt les huguenots s'emparèrent de l'Evêché, mettant en arrestation tous ceux qui y avaient demandé asile : toutes les églises furent pillées et le soir, un grand feu consuma les boiseries arrachées des sanctuaires, les archives ecclésiastiques, les vases sacrés et les objets d'art.
A neuf heures du soir, le massacre commença sans pitié, horrible. On tua le premier consul de la ville, le prieur des Augustins et plusieurs de ses religieux, un vicaire général, plusieurs chanoines, des prêtres, des laïques.
Les dépositions des témoins devant le Parlement de Toulouse évaluent à une centaine le nombre des victimes ; un journal anonyme à 180 ; le vicomte de Joyeuse dit qu'il y en eut deux ou trois cents».
Dans la nuit du 14 au 15 novembre 1569, après s'être rendus maîtres de la ville par surprise, les protestants firent un nouveau massacre : plus de 120 catholiques tombèrent sous leurs coups. En 1567, d'autres massacres de catholiques par les protestants eurent lieu à Alès où furent tués sans défense « sept chanoines de la Collégiale, assemblés pour chanter matines, deux Cordeliers et plusieurs autres « ecclésiastiques », à Uzès, Pont-Saint-Esprit.
Bagnols, Viviers, Rochefort ; tout le Bas-Languedoc fut terrorisé. En 1568, des scènes aussi odieuses avaient marqué la prise de Gaillac et de plusieurs autres villes de l'Albigeois par les calvinistes ; partout, beaucoup de catholiques furent tués par des sectaires qui avaient juré leur extermination. Le 24 septembre 1563, les protestants entrèrent par surprise dans la place forte de Saissac, ils y massacrèrent tous les prêtres, puis se retirèrent.
Ces carnages et plusieurs autres, dont on aurait pu allonger la liste précédente, eurent lieu plusieurs années avant la Saint-Barthélemy et, comme elle, ils ont été produits, non par l'excitation de la bataille et la fureur aveugle des combats, mais par la résolution froide, et mûrement réfléchie de faire disparaître par la mort des adversaires détestés et gênants. On serait tenté de voir dans les massacreurs de la Michelade les précurseurs et les initiateurs des massacreurs de la Saint-Barthélemy et d'expliquer ceux-ci par ceux-là.
Les flots de sang protestant versé pendant la tragique nuit de la Saint-Barthélemy auraient expié les flots de sang catholique répandus quelques années auparavant, dans les villes du Languedoc et de plusieurs autres régions de la France. C'est ainsi que le comprennent plusieurs manuels scolaires. Renvoyant dos à dos protestants et catholiques, ils déclarent qu'un égal fanatisme leur a inspiré des carnages également odieux et ils en tirent prétexte pour opposer au fanatisme religieux qui nous a valu les scènes horribles de la Saint-Barthélemy et des Michelades, la tolérance philosophique qui nous a donné la liberté de conscience dont, paraît-il, nous sommes de nos jours les heureux bénéficiaires.
Et ils oublient les persécutions que subissent à l'heure actuelle les catholiques de France, celles qu'a infligées aux catholiques allemands le Kulturkampf protestant de Bismarck : ils oublient surtout que la philosophie du XVIIIe siècle a inspiré aux âmes « sensibles » de Marat, de Saint-Just, de Carrier, les massacres de septembre, les hécatombes du tribunal révolutionnaire, les noyades de Nantes et que, dès lors, s'il y a un fanatisme religieux, il existe aussi un fanatisme libre penseur qui a largement fait ses preuves en 1793... et de nos jours.
Mais surtout, ils donnent une nouvelle marque de leur ignorance en attribuant à des raisons d'ordre religieux et au fanatisme catholique les massacres de la Saint-Barthélemy, alors qu'en réalité, ils sont dus à des causes purement politiques. « La Saint-Barthélemy, hâtons-nous, de le dire, fut une faute ; un crime politique ; la religion n'y entra pour rien ». Ainsi parle M. de la Ferrière, l'historien le mieux qualifié de cette horrible tragédie ; c'est ce que nous allons démontrer à sa suite… »
Voir les chroniques des 28 et 29 septembre.
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le 30 septembre 1594 : naissance de Marc-Antoine Girard de Saint-Amant, poète français.
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le 30 septembre 1640 : décès de Charles Ier de Lorraine, 4ème duc de Guise.
Fils du duc de Guise, dit le balafré (Voir la chronique du 23 décembre, jour de son assassinat au château de Blois), Charles devient après ce crime le chef de la Sainte Ligue en France.
Portrait de Charles Ier de Guise par Giusto Sustermans
Cette conquête est à replacer dans la guerre de la Ligue d'Augsbourg.
Le Roi le récompense de ses exploits (conquête à deux reprises de la ville de Veracruz et conquête de la ville mexicaine de Campeche). Il n'occupera jamais ce poste, car en octobre 1686 il part à la tête de trois navires et deux cent hommes vers le Mexique et disparaît en mer.
Le prince de Tingry, duc de Beaumont et maréchal de France achète 91000 livres un terrain de près de 3 hectares, proche de la rue de Varenne ; il souhaite y créer un domaine champêtre. Cela deviendra l'hôtel du premier ministre.
Portrait, par Jean-Marc Nattier
Le comtes d'Artois et non les Anglais comme trop d'historiens l'écrivent, y débarque avec 5.000 fantassins, 1.000 cavaliers et 600 émigrés. Le duc de Bourbon l'y rejoint, Stofflet reprend les armes et deux officiers déguisés en matelots viennent mettre les troupes angevines aux ordres de Monsieur. Plus de Soixante-dix mille combattants l'attendent avec la Chouannerie bretonne : aux ordres de Charette, qui compte vingt-quatre mille hommes; celle de Stofflet, vingt mille ; celle de Sapinaud et de Fleuriot, quinze mille ; celle de Scepeaux, douze mille.
La France et les USA signent une Convention de paix au château de Mortefontaine, qui met fin à leur quasi-guerre dans les Caraïbes.
Ils aboutissent à la restitution de l'Egypte aux Turcs lors du traité de Paris du 25 juin 1802.
La reine malgache, Ravanola Ière, ne respecte pas le traité du 17 décembre 1885 ; qui accorde à la France un résident permanent, le versement d'une indemnité pour compenser les pertes causées aux Français en 1845, et la pleine propriété du port de Diego-Suarez. D'où l'expédition militaire …
L'Italie met fin à ses prétentions sur le pays et reconnaît le protectorat de la France.
Voir la chronique de la veille.
Le " Trieste " plonge en Méditerranée, jusqu'à 3 150 mètres, au large de l'île de Ponza avec, à son bord, le professeur Auguste Piccard et son fils Jacques. La course aux grandes profondeurs commence. Le Trieste est un petit sous-marin sous lequel se trouve fixée une sphère détachable, en acier très épais, de deux mètres de diamètre, munie d'un hublot et de deux projecteurs : le bathyscaphe, alimenté par batteries.
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le 30 septembre 1918 : naissance de René Rémond, historien, politologue et académicien français.
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le 30 septembre 1897 : décès de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus.
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, plus connue sous le nom Sainte Thérèse de Lisieux, est une sœur carmélite morte de la tuberculose en 1897 à l'âge de 24 ans. Elle est canonisée en 1925, puis proclamée sainte patronne secondaire de la France et Docteur de l'Église et patronne des missions de l'Église universelle en 1997.
Quelques années plus tard, le récit de sa vie, écrit par obéissance, connaît un énorme succès populaire ; les témoignages de grâces obtenues par son intercession affluent au monastère, si nombreux que le Pape parle d'un « ouragan de gloire ».
Le 6 avril 2011, Benoît XVI trace un portrait de sainte Thérèse de Lisieux.
« Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face n'a vécu que 24 ans à la fin du XIX siècle. Si sa vie fut très simple et cachée, la publication de ses écrits après sa mort en fit une des saintes les plus connues et aimées. La Petite Thérèse n'a cessé d'aider les âmes les plus simples, les humbles et les pauvres, les malades qui la priaient. Mais elle a aussi éclairé l'Église entière de sa profonde doctrine, au point que le vénérable Jean-Paul II lui attribua en 1997 le titre de docteur de l'Église... qui s'ajouta à celui de patronne de la Mission décerné par Pie XI en 1939... Il la définit experte en Scientia Amoris, cette science qui fait resplendir dans l'amour toute la vérité de la foi, ainsi que Thérèse l'a raconté dans son Histoire d'une âme".
Extrait de ses écrits tirés de Histoire d'une âme :
« Je puis donc, malgré ma petitesse, aspirer à la sainteté. Me grandir, c'est impossible, mais je veux chercher le moyen d'aller au ciel par une petite voie bien droite, bien courte et toute nouvelle. Et j'ai lu: Si quelqu'un est tout petit, qu'il vienne à moi. Alors, je suis venue
Geneviève Esquier dans son livre Ceux qui croyaient au Ciel la cite (page 355 à 363):
« Je me sens la vocation d'un guerrier, de prêtre, d'apôtre, de docteur, de martyr […] Je voudrais mourir sur un champ de bataille pour la défense de l'Eglise […] J voudrais éclairer les âmes comme les prophètes. […] Je ne saurais me borner à désirer un genre de martyre. Pour me satisfaire il me les faudrait tous. »
Après 7 ans au Carmel, Thérèse voit clair :
« L'amour renfermait toutes les vocations… En un mot, il est éternel. Ma vocation je l'ai enfin trouvée, c'est d'aimer. »
Et en pleine agonie le 30 septembre, elle dit : « Je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la terre. »
Voir les chroniques du 2 janvier, du 17 mai et du 19 octobre.