L'autre barbouze de l'Elysée
11 août 2018
Ludovic Chaker est présenté par le Monde comme « l’autre conseiller secret de l’Elysée ». Cet ami d’Alexandre Benalla occupe un poste inusité, celui de chargé de mission auprès du chef d’état-major particulier du président de la République. C’est la première fois qu’un tel poste est créé au sein de l’un des institutions les plus confidentielles du pays. C’est lui qui aurait supervisé le recrutement d’Alexandre Benalla comme directeur de la sécurité du candidat.
Il fut candidat divers gauche en 2012 aux législatives pour les Français de l'étranger (Europe orientale, Asie orientale, Océanie). Éliminé au premier tour avec 1,99 %, il appelle à voter pour le candidat socialiste Marc Villard. Diplômé de chinois, passionné d’arts martiaux et marqué par les philosophies orientales, Ludovic Chaker, 39 ans, n’est ni militaire, ni fonctionnaire. Le Monde indique qu’il est officier dans la réserve opérationnelle de l’armée de terre depuis 2005. Ludovic Malik Chaker a été nommé sous-lieutenant dans la réserve opérationnelle du corps des officiers des armes, armée de terre, en 2005. Il a depuis lors été promu régulièrement, obtenant le grade de commandant en 2018, après avoir été inscrit au tableau d’avancement pour ce grade en 2017.
Durant la campagne, dans le groupe de travail sur la défense auquel il participait, il se présentait comme « ancien militaire, 44 ème régiment d’infanterie ». Le 44e RI est la structure administrative de rattachement des personnels militaires affectés à la DGSE, hors service action. Il est étonnant qu’un responsable d’En Marche ait ainsi fait état de cette appartenance. Selon Le Monde « il aurait été un temps rattaché au Commandement des opérations spéciales (...) au service des « actions indirectes ».
Quelle fonction occupe-t-il auprès de l’amiral Rogel, chef d’état-major particulier du président ? Le mystère est total.
Ludovic Chaker fait partie du noyau originel de la République en Marche, au moment de la campagne. Il est un ami d’Ismaël Emelien, proche conseiller du Président. Selon une source bien informée, il s’est activé l’an dernier - avant et après l’élection - dans les milieux du renseignement, en vue de leur réorganisation. Une source ajoute qu’il aurait été engagé à l’Elysée, parce qu’il était « au chômage », mais qu’ « il ne fait rien » et qu’il est rarement vu à la Présidence...