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Et quand Airbus tombera aux mains des Etats-Unis, que nous diront les européistes?

Marianne livre l'information

"Airbus risque de tomber aux mains des Américains. Sous le coup d’affaires de corruption, le groupe aéronautique a lancé depuis deux ans une enquête sur ses agents commerciaux en utilisant un cabinet d’avocats new-yorkais. Au risque de mettre en péril l’entreprise".


Connaitre l'adversaire: le nationalisme économique américain

Produit-28Bien loin du doux commerce et du libéralisme bisounours: génocide indien, prêts bancaires à l'Union Soviétique et au IIIème Reich... Des vérités peu claironnées par les medias aux ordres, et dissimulées par tous les idiots utiles.

Christian Harbulot, directeur de l'Ecole de guerre économique, qui fête cette année ses 20 ans, présente de façon très synthétique et passionnante les principaux thèmes de son dernier livre.

 


Whirlpool : La Pologne accuse Emmanuel Macron de populisme

Macron pris en flagrant délit de mensonge ou l'arroseur arrosé. Il est impossible d'être européiste et sauver Whirlpool comme l'expliquait Asselineau :

"Varsovie a qualifié de "malvenue" la déclaration d'Emmanuel Macron en faveur de "sanctions" européennes contre la Pologne, tandis qu'un haut responsable l'a accusé de "populisme à l'état pur".

"Nous ne sommes pas d'accord pour que la Pologne soit utilisée ainsi dans la campagne électorale en France", a déclaré le porte-parole du gouvernement polonais Rafal Bochenek dans la nuit de jeudi à vendredi, à l'agence nationale PAP.

Emmanuel Macron avait auparavant évoqué, dans une interview au quotidien régional La Voix du Nord, d'éventuelles sanctions contre la Pologne dans le contexte de la délocalisation d'une usine Whirlpool d'Amiens (Nord) à Lodz, qui doit conduire à la mise au chômage de quelque 290 ouvriers français (...)

"C'est du populisme à l'état pur", a de son côté asséné le vice-ministre des Affaires étrangères chargé des affaires européennes Konrad Szymanski. "Jusqu'à présent Emmanuel Macron flétrissait Marine Le Pen comme la méchante qui met en doute le sens de l'intégration européenne", a dit le dirigeant sur la radio publique. Mais, par ces déclarations, "il montre que dans ce cas précis il est difficile de voir une différence entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, qui se présentait jusqu'à maintenant comme un candidat éminemment pro-européen", a-t-il ajouté.


France : fracture générationnelle et incidence sur les votes en 2017

Fig6d
L’histoire (1), la géographie économique  (2) ont contribué à des analyses originales des votes pour le premier tour des présidentielles 2017. En complément à ces réflexions, nous rapportons ici une analyse sur des données de flux revenus sur les 60 dernières années (3).

Les «Trente Glorieuses», période faste de notre histoire nationale, s'effacent dans l'histoire... Devrait-on en faire définitivement notre deuil? Que cache le peu d'intérêt de nos élites au pouvoir, alors qu'une grande partie de la population se sent enlisée dans les "30 piteuses" qui ont suivit. Une étude nous révèle, fort à propos, combien les 30 dernières années (1983-2014) ont paradoxalement été exceptionnellement glorieuses pour une petite frange de la population française.

 

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Lettre à mes filles sur la boîte noire de l'économie 5/5

BN ouverte

(Suite de Partie 1/5, Marché, concurrence et morale, ici en lien, de la Partie 2/5, Hors de la com, l’économie réelle aurait du potentiel, ici en lien, de la Partie 3/5, L’eugénisme marchand concentrent les folies humaines, ici en lien et de la Partie 4/5, L’amnésie du réel et le «compromat» méthodologique, ici en lien

Partie 5/5 : Les drames des territoires, drames humains et folies de la prédation

L’économie dans le réel, n’est pas binaire, il ne sert à rien de critiquer en soi la recherche d’activités profitables, voire la maximisation de bénéfice, comme certains autres esprits provocateurs et captés aussi par l’idéologie le proposent. L’activité entrepreneuriale vraie n’est en aucun sens une condamnation des gens, des espaces et des pays. C’est seulement quand la mesure se perd dans l’incitation frauduleuse, qu’elle est capable de perdre tout lien avec le réel, en faisant table rase de ses expériences. Ces opérations de destruction cependant existent ; des mots ont été inventés à cet effet, des mots trop longtemps à la mode, mais des mots qui ratatinent : comme «recentrer sur le coeur de métier». Traduisons : recentrage pour rassembler ce qu’il reste comme profit dans un environnement de pénurie entretenue. Le résultat on le connaît aussi : virer les acteurs, dépecer l’entité pour concentrer les gains... En somme il s’agit bien de se nourrir sur la bête pour revenir à un vocabulaire zoologique.

Délocaliser, envoyer les métiers au loin, embaucher ailleurs pour baisser les couts, externaliser d’autres vers de structures qui porteront ainsi plus d’incertitude en faisant jouer entre elles une concurrence prédatrice : le plus offrant à moindre coût gagnant la mise, au prix d’une fragilité sectorielle accrue. La main-d’oeuvre ainsi secouée devra se plier au nouveau cahier des charges de mondialisation (heureuse?) et de l’ubérisation planétaire.

Les inégalités se creusent ainsi à mesure que les profits se concentrent et que l’incertitude professionnelle s’accroît. Il n’y a plus un seul économiste pour nier ces points, même dans les 40 «chiens de garde» cités dans la presse!-. Les filets de sécurité -prétentions d’un autre siècle, nous dit-on!- sont appelés à tomber dans un espace devenu global qui brasse humains et nature.

Des grandes festivités de "com" comme la COP21, agitent les bonnes âmes et la bonne conscience à ne pas trop s’appesantir sur les déterminants économiques des concentrations destructrices. Les coups d’effets d’annonce suffisent et on s’y contente de signatures bien symboliques.

Ces processus traduisent inexorablement la loi macroéconomique qui est ainsi imposée à chaque acteur économique. Elle est assortie d’un discours sévère sur l’absence d’alternative qui permet de clore le sujet de l’économie en économie-boîte noire. Il y a deux avantages à la posture, d’une part, moins de travail, de peine et de réflexion pour les experts qui s’évitent ainsi de se préoccuper du réel et des vrais mécanismes ; d’autre part, le second avantage est de justifier que l’absence de souveraineté d’un pays ne gêne rien. Si on vous explique qu’il n’y a rien à faire et rien à voir...à quoi ça sert de vouloir être souverain... Dans le rien? On peut trouver ainsi un certain degré de cohérence à ce raisonnement. Il se décline de façon plus ou moins radicale : de l’absence totale de programme, à des trous, des inexpliqués flous...mais aussi dans la rhétorique de l’austérité pour tous...sauf pour les experts et les familles politiques... Une posture européiste par excellence qui fait quand même de plus en plus rire.

Ce rire, cache aussi le soupçon salvateur: N'y aurait-il pas quand même bien autre chose à faire! Repenser comment? Réécrire autrement? Mais où trouver le début pour mener une action de reconstruction? Par quoi commencer?

Des questions qui ont du sens...

Les dégâts du réel que l'on observe, ont leurs contreparties dans les constructions mentales. Il s’agit pour commencer de défaire les grilles de lecture qui emprisonnent. Une grande part de l’égarement de la discipline économique -comme on l’a souligné dans les parties précédentes- est liée à son modèle d’agrégation de comportement microéconomique de choix de consommateurs ou de producteurs individuels. Cette méthode de raisonnement provoque la disparition des échelles de temps et de lieu... Il est impossible alors d’envisager les risques du réel et de les maitriser. Quitter cette méthode d’assimilation c’est faire ressortir l’économie d’un monde d’artifice où elle est le jouet du Casino.

Conclusion : Croire aux alternatives

Refuser la simplification réductrice, en sortant des carcans de la finance comme seul horizon de l’entreprise mais aussi refuser l’illusion que le bon père de famille sait transposer le comportement individuel (une vie bornée par l’espérance de vie) à celui d’un pays inséré dans toute une Histoire... Cette dernière confusion est dramatique dans l’enlisement sur les questions sans fin de déficit budgétaire. Inépuisable sujet de campagne et d’indignation collective... Mais la question abstraite en soi est hors sujet, elle doit être reformulée autrement dans le réel :

Qu’est-ce qui fait qu’une même dette (même % du PIB) est plus ou moins un poids, suivant le contexte et la nature du pays ? Il faut réfléchir par rapport au contexte et non avec un quelconque dogme ou critère universel (démocratique?).

Pour reformuler radicalement la grille de lecture économique, il y a une voie qu’ouvre la réflexion sur la viabilité et ses contraintes à chaque étape du processus économique : faire primer le terrain sur l’absolue de l’idéologie et de ses méthodes normatives hors-sol. Laisser ainsi à Dieu l’universel et s’occuper du reste...notre champs d’action sur terre.

Une nouvelle rigueur pour un futur possible et viable?

Quelques grandes lignes de mise en oeuvre pragmatique pour faire résister l’humain et la nature face à cette nouvelle décomposition où l’orgueil et la folie humaine nous mènent:

  • Reconstruire les territoires, leur sécurité, leurs infrastructures qui font vivre les entreprises et les tous les autres acteurs économiques.
  • Reconstruire lien social et organisationnel sur le refus de la prédation, en premier lieu refonder l’évaluation monétaire, la monnaie qui ne doit plus nuire aux acteurs et aux pays.
  • Reconstruire le futur possible, les capacités d’éducation, d’enthousiasme pour la nouveauté, la valeur et le mérite (une certaine idée du patriotisme -comme a pu le souligner un «héros de notre temps», dans un pays interdit du monde occidental...chut!) ; mais aussi le courage contre l’opportunisme marchand et l’imposture, l’espoir contre la désespérance et la mort.

Elections : Lettre à mes filles sur la boite noire de l'économie 3/5

BN 3:5(Suite de Partie 1/5 : Marché, concurrence et morale, ici en lien et de la Partie 2/5 : Hors de la com, l’économie réelle aurait du potentiel ici le lien)

Partie 3/5 : L’eugénisme marchand concentrent les folies humaines

C’est à partir de l’avènement du dogme de la fin de l’histoire que l’économie et les économistes ont été réduits à l’impuissance, et à l’erreur... La discipline s’est figée dans une idéologie inertielle, un système clos, développé à partir d’un modèle dit «d’équilibre général»... Un modèle qui pense avant tout l’inertie. En même temps, la discipline s’est pliée à une religion de l’argent roi omnipotente. Rien de nouveau finalement, l’éternel veau d’or qui revient quand les esprits faiblissent et que Satan s’y glisse.

Avec la symbolique de la fin, l’équilibre en point final devait rendre compte de la victoire d’un modèle économique sur un autre et cela universellement et jusqu’à la fin des temps. Ce fut une prétention hors de la science et du réel avec ses incertitudes. Elle a laissé hors de son champ d’analyse les effets dynamiques des mécanismes économiques. Il suffisait de rêver et de se laisser porter... et ce fut ainsi car l’âme est faible!

Il en résulta un beau «pot de glu» pour la profession des économistes, un immobilisme paisible pour ceux qui aiment reposer ainsi. L’économie est devenu «hors-sol», assignée à n’être qu’un dogme fixe, servi à toutes les sauces, de façon identique, dans chaque région et pays du monde avec détermination et rengaine pour être absorbé dans ce grand tout de la gouvernance mondiale, centralisatrice de tous les pouvoirs.

Rêve de l’humanité en marche ou cauchemar?

La globalisation naquit ainsi! Et y rêver fut une convention de principe. L’Europe s’y laissa facilement tenter par ses éternels démons et y retrouva vite l’élan pour la promotion de la pureté idéologique. Le progrès l’exigeait, le monde l’imposait sans alternative. Étrange moment! L’Europe de la paix célébrait dans l’économie le retour à la rigueur dogmatique et non scientifique qui avait fait sombrer la biologie dans l’eugénisme mortifère et mortel des nazis ; par moments, il est bien visible que la même hargne se retrouve mobilisée pour contraindre et anéantir les peuples. Au lieu du vocabulaire de la biologie fut mis en avant celui de l’économie et de la concurrence. La légèreté fut de ne pas considérer que les principes fondamentaux de la concurrence, dans le cadre institutionnel qui s’imposait, en étaient tout particulièrement faussés (voir partie 1/5 Marché, concurrence et morale).

Une certaine convergence européenne en a résulté, mais elle fut orientée vers la division, la segmentation. Les familles n’ont pas été épargnées elles-aussi, les territoires deviennent des déserts de désespoirs, d’autres des lieux de promiscuité immonde, idéale pour propager la haine ; et partout le racisme social sévère du monde de l’argent roi s’est développé comme un instrument utile pour trier la société et former des produits promis à l’efficience (tentation?).

Les critères que même l’économie libérale estime amoraux sont dans un tels contexte décisifs pour accentuer la provocation et dégager ceux qui savent les manipuler par le mensonge et la corruption-, des autres attachés à des valeurs destinées à l’oubli.

La marchandisation, l’ubérisation du corps humain, le retour de l’esclave rythme les récits de la victoire de l’humain sur la nature que les progressistes de l’eugénisme nous assènent à nouveau sous le vocable de post-humanisme.

Les êtres humains assignés à devenir des bandits pour ne pas finir «loosers» culpabilisés parce que figés dans leurs racines, leurs histoires et leur culture, ne sont pas les seuls à souffrir... Les territoires souffrent aussi par les dévastations morales, sociales et économiques... L’Europe se disloque!

Que d’efforts de com pour en cacher la réalité et pouvoir encore mentir. Le cauchemar de la violence quotidienne, sous tous ces aspects... Mais pour rester efficace, on doit s’y habituer et composer. Pour beaucoup il s’agit de se laisser faire, de se soumettre à la haine et d’en mourir directement ou indirectement. Un effort héroïque au quotidien pour anéantir l’héroïsme et tuer son pays! Cette décomposition, Michel Houellebecq la donne à voir dans le roman Soumission, sur un mode littéraire assez familier de notre culture pour rendre compte des secousses du temps.

A suivre Partie 4/5 : L’amnésie du réel et le «compromat» méthodologique


Elections : Lettre à mes filles sur la boîte noire de l'économie 2/5

BN 2:5
(Suite de la partie 1/5 : Marché, concurrence et morale, ici en lien)

Partie 2/5 : Hors de la com, l’économie réelle aurait du potentiel

Il fut pourtant un temps où l’économie marchande et des stratégies d’aménagement (planification?) cohabitaient pour construire et reconstruire des pays... Notre pays en particulier. Des mots peuvent devenir progressivement ou brutalement de gros mots, comme nous l'avons vu avec «populisme», gros mot du présent ; «planification» en son temps a été aussi déconstruit de son sens. Il faut pourtant des plans et des projets globaux pour faire de l’aménagement du territoire. Se satisfaire de projets émiettés, privés de cohérence et de structure, faute d’infrastructures réfléchies, c’est accroître le coût des activités de tous les acteurs économiques, et en premier lieu, mettre en péril leur sécurité. Ce constat peut être fait dans bien des domaines et sur bien des territoires...  On apprend actuellement à se souvenir combien la sécurité est précieuse mais aussi bien fragile! L’économie d’un pays n’a jamais été un «bidon ville» de projets plus ou moins aboutis...  Elle ne trouve son sens que dans un panorama cohérent de réseaux d’échanges entre acteurs qui se respectent au sein d’infrastructures pensées. Cette cohérence ne résulte pas de la main invisible du marché (au-delà du symbole) qui l’instaurerait avec une baguette magique, elle se construit.

Notre cohérence des espaces de vie en France, est le fruit de tâtonnement millénaire, de chocs, de destructions et de reconstructions, d’apprentissages. Et parfois pour gagner des siècles et éviter des drames comme la famine, les guerres de pillage des voisins, les Etats ont usé de procédés d’accélération mis au point par des économistes compétents et honnêtes : Ils ont fait ensemble pour rendre possible le bon fonctionnement de l’économie, ce que l'on a longtemps nommé, de l’aménagement du territoire.

Le Général de Gaulle inspiré de son savoir en matière de campagne militaire et de l’organisation de la résistance, a rebâti la France selon ce principe. De cette époque datent les fleurons de notre industrie et de notre savoir-faire industriel... enfin, les restes. Cette tournure de pensée fit le succès de notre reconstruction alors qu’au sortir de la guerre, l’économie française en 1950 était à peine au niveau de celle de l’Argentine. Nous avons certainement oublié ce point.

Il fut ainsi un temps de succès et d’invention d’une économie capitaliste à la mesure de la France. Et la France fut grande de ce compromis entre marchés et interventions. Dans ce temps là, les économistes œuvraient dans l’action pragmatique et le réel et non comme maintenant dans un repli sur de l’idéologie standardisée, facile à déballer pour ne pas user sa peine. Pourquoi se laisse-t-on dire par ces incompétents que ce passé est révolu par principe... ou car l'UE ne l’autorise plus pour nous? Qui choisit qui a droit ou pas droit au développement? Ces experts, ces rois de l’erreur économique? À suivre :

Partie 3/5 L’eugénisme marchand concentration des folies humaines


Elections : Lettre à mes filles sur la boîte noire de l'économie 1/5

Boite noire

Que les questions de société sont très liées voire très imbriquées avec les questions économiques, telle est bien le message que je souhaite faire passer à mes filles alors qu’elles s’apprêtent à voter aux élections présidentielle pour la première fois.

Voici en 5 moments les réflexions économiques qui éclairent et démystifient la boite noire de l'économique.

Partie 1/5 : Marché, concurrence et morale

La rhétorique du marché a toujours une grande popularité auprès d’une bonne partie des candidats à la présidence, certainement un héritage des enseignements d’économie au sein de la prestigieuse Ecole Nationale d’Administration (ENA). Fruit des enseignements économiques depuis plus de 30 ans, cette rhétorique mérite ainsi une attention toute particulière dans le contexte présent. Il y est décrit des marchés tout-puissants qui assurent la liberté des transactions en gage d’efficacité...

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Pourquoi les «alter-mondialistes» se trompent et les populistes...ont raison !

DémondialisationCe commentaire s’articule autour du papier de l’économiste Jacques Sapir , Directeur du CEMI-EHESS, ; papier publié dans Russeeurope : Démondialisation et populisme, ici en lien.
«Le Brexit et l’élection de Trump ont démontré que des changements importants étaient en cours». Mais il s’agit encore que de «réponses partielles à des questions globales»(1).


Qu’est-ce que la « mondialisation »/(globalisation) contemporaine?

 

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Allemagne, agent d’intimidation expérimenté?

Carte de Paques 1942

Au début de 2017 alors que nous n’étions pas totalement encore dans le délire médiatique de la communication de campagne électorale, le vaillant journaliste de la Tribune, Romaric Godin nous offrait un article choc. (ici l’article. Un extrait de ce texte fournit une caractérisation significative du «modus operandi» de nos voisins allemands : 


«l’Allemagne ne peut guère se passer d’un espace européen qui lui est favorable. Elle a besoin de conserver cet hinterland centre-européen qui fournit une sous-traitance peu coûteuse à son industrie, mais elle a aussi besoin d’une zone euro qui permet à l’Allemagne de neutraliser certains de ses concurrents, de bénéficier d’une monnaie sous-évaluée et de continuer ainsi à accumuler une épargne nécessaire à un pays vieillissant sans en payer le prix, c’est-à-dire une monnaie très forte. Politiquement et militairement, l’Allemagne doit aussi pouvoir compter sur un ensemble comme l’UE pour faire face à des Etats-Unis opportunistes et à une Russie qui est plus que jamais un concurrent de l’Allemagne en Europe de l’Est.»

 

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La possibilité d'une île? Géographie, matière à hauts risques

Satan-presiding-at-the-Infernal-Council_600-600x372-1Michel Houellebecq semble décidément être le maître de cérémonies (MC) de cette présidentielle française... La culture pourrait ainsi avoir le dernier mot! "Soumission" l'horizon du cauchemar que l'auteur nous a livré le jour de la tuerie de Charlie et cette impossible île de Guyane sur laquelle trébuche le faux prophète qui a pourtant pour nom Emmanuel. Quels troubles! (1)

Décidément trop c'est trop, Villeurbanne dans le Nord, la Guadeloupe hors de France -déjà vendue?- et maintenant la Guyane, une île! Le soldat Macron se grille... L'ignorance de la Carte et des territoires (1). La géographie, matière à hauts risques, capable de défaire un futur président!

L'ENA aurait-elle supprimé la géographie en plus de l'histoire dans ses programmes ou ses exigences fondamentales? Retour à la Pangée pour faire simple, dans le monde global universel sans histoire et sans lieu...

De simples erreurs de notre candidat élu des élites et des média?  La Grâce se joue des détails peut-être pour nous sauver et rappelle la fragilité de l'humain, même au sein d'une mécanique grandiose, faite de montagne de ressources captées (intellectuelle et matérielles).

Vous avez dit ingérence dans les élections?...Oui en effet, la confirmation gronde. L'ironie taquine...les Russes contrôleraient jusqu'à l'esprit de E. Macron pour lui faire dire des bêtises, les mauvais jours! Et les bons jours, qui contrôle cet esprit marionnette? Un début de réponse dans deux articles : 

Merci à tout ce travail et à toutes ces plumes qui nous éclairent... la Résistance à la pointe de la plume... Non ? Moins romantique à la pointe du doigt sur la touche de clavier ? Mais tous Zoro quand même... pour l'Extension du domaine de la lutte (1) que nous allons tous mener.

Ref.

(1) Oeuvres de Michel Houellebecq,

Image à la une sur le billet : tableau de John Martin peintre américain du XIXe siècle : Satan présidant le conseil de l’Enfer


Economiste et tueur à gage, parfois un même métier

Economiste tueur à gage

Il y a 13 ans, John Perkins publiait un livre choc : Confessions d’un économiste tueur à gages. Au top des meilleures ventes aux Etats Unis, sa traduction en français en 2004 fut plus confidentielle ici le lien (téléchargement libre). Ces confessions exposent des révélations sur la manipulation des économies des pays, dans l’intérêt de plus puissants.

A l’heure du net, la popularité d’un Julian Assange ou d’un Edward Snowden surpasse de loin celle de John Perkins, cependant J. Perkins doit être considéré comme un des pionniers dans le monde des lanceurs d’alertes (whistleblowers).

Manipulations au service d'une oligarchie

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Où sont passées les promesses de Maastricht ?

Le FMI serait-il partisan de la disparition de l'euro ?

Co-BsAZW8AA1QUa"Pour la France le taux de change actuel de l'euro est d'environ 6% supérieur à ce qu'il devrait être pour convenir aux spécificités économiques de l'Hexagone, et notamment à sa compétitivité quelque peu «fluette» comme la constitution corporelle de Stan Laurel. Et c'est exactement l'inverse du point de vue de l'Allemagne pour qui l'euro est sous-évalué d'environ 15%. Autrement dit si les deux premières économiques de l'Union monétaire européenne recouvraient leur indépendance, le franc «posteuro» devrait être déprécié de l'ordre de 20% par rapport au mark «posteuro» (...)

Ainsi le FMI envisage-t-il une dépréciation du dollar et de la livre britannique, et à l'inverse une réappréciation de toutes les monnaies des zones en excédents (...) Là où les choses se corsent, c'est que le FMI pousse son analyse au sein même de la zone euro, ce qui est évidemment tout à fait légitime puisque les 19 pays en question sont tous membres à part entière de l'organisation financière internationale qui siège à Washington.

Mais du coup les déséquilibres intra zone euro apparaissent en pleine lumière et dans toute leur cruauté. Alors que l'Allemagne a affiché un excédent de 306 milliards de dollars (8,5% de son PIB) de sa balance des paiements sur ces douze derniers mois, la France était en déficit de 21 milliards de dollars (0,7% de son PIB). Outre ces disparités financières externes, les écarts des taux de chômage et de croissance militent également en faveur de changements des parités monétaires entre la France et l'Allemagne. Sauf qu'elles sont évidemment impossibles du fait même de l'existence de l'euro, qui apparaît plus que jamais comme un lit de Procuste. "


"Je n'ai jamais vu un retour de la liberté contre la technocratie se traduire par autre chose que par un progrès"

Vu ici : L'économiste Charles Gaves, président de l'Institut des libertés, nous explique que l'Euro est déjà virtuellement mort, et que si les conséquences pour les Européens risquent d'être peu agréables, elles n'en seront pas moins un retour à la liberté, donc un progrès.

 


PicInTouch, la startup qui aide à penser à nos "trésors de Grands-Parents"

PapeSelfie

"Nos Grands-Parents sont un trésor"

disait le pape dans une homélie en novembre 2013. Il ajoutait que

"Un peuple qui ne prend pas soin et ne respecte pas les grands-parents, n'a pas d'avenir, parce qu'il n'a pas de mémoire, il a perdu la mémoire."

Une jeune startup d’inspiration chrétienne : PicInTouch vous permet depuis le début de l’année de mettre cela en pratique en proposant un service simplissime d’impression de photos pour les grandes familles qui veulent garder un contact et permettre aux jeunes générations de donner facilement des nouvelles à leurs anciens. Comment ? Une fois le service souscrit en ligne pour un bénéficiaire (votre grand-mère), une adresse mail spécifique est créée ([email protected]) et à chaque fois qu’une photo sera envoyée dans cette boite mail, elle sera imprimée et envoyée par courrier le lundi suivant à ce bénéficiaire dans une jolie enveloppe. Quand l’adresse est diffusée à une génération de cousins, l’effet est immédiat. Plus d'infos par ici.


Au pays de Galles, des commerçants copient l'évasion fiscale des multinationales

Lu ici :

"Un village d'irréductibles Gallois part en guerre contre l'évasion fiscale. Les commerçants de Crickhowell, au pays de Galles, veulent imiter les montages fiscaux utilisés par les multinationales pour réduire leurs impôts, afin de dénoncer ces pratiques. Leur initiative s'inscrit dans le cadre d'un documentaire tourné par la BBC, The Town That Went Offshore ("la ville devenue offshore"), qui doit sortir en 2016.

7285233"Nous voulons payer nos impôts, mais nous croyons fermement que les grandes compagnies devraient également payer leur juste part, explique Jo Carthew, qui tient un atelier de fumaison. Le montage que nous avons trouvé devrait montrer que les petits commerces, s'ils se regroupent, peuvent payer moins d'impôts en imitant les stratégies utilisées par les multinationales."

Pour mener leur projet à bien, les commerçants ont été aidés par des experts."Jusqu'à maintenant, ces astuces offshore n'étaient accessibles qu'aux grandes compagnies capables de payer les frais d'avocat", rappelle Jo Carthew. "Nous voulons que cela sonne comme une menace pour le gouvernement, pour le pousser à combler les lacunes de la législation fiscale", ajoute-t-elle, pointant que leur montage est "légal".

Le gouvernement n'a pas tardé à réagir. "Nous examinerons leur plan", a promis un porte-parole du Trésor, jugeant "incorrecte" l'idée que les grandes entreprises ne sont pas taxées comme il le faudrait. "[...]

A défaut d'obtenir l'équité et la justice de la part du gouvernement, on peut apparemment s'organiser pour la conquérir.


De l'immoralité des taux d'intérêt négatifs

Je ne suis pas experte en économie, mais cet article écrit par Charles Gave (Institut des Libertés) m'a semblé de bon sens. Comme il est un peu long, je sauterai directement à la conclusion, conseillant à chacun de lire l'article in extenso directement sur le site

"Abraham Lincoln avait coutume de dire que l’on ne pouvait enrichir les pauvres en appauvrissant les riches. Nous avons fait des progrès depuis ces temps reculés.  Nos banquiers centraux suivent depuis des années une politique visant à appauvrir les pauvres pour enrichir les riches (et j’ai appelé cela le capitalisme de connivence). Ils vont découvrir qu’appauvrir les pauvres pour enrichir les riches ne marche pas non plus, et que les pauvres ont une fâcheuse tendance à se révolter lorsque les laquais des riches les ont par trop pressurés. Nous y sommes en Grèce, au Portugal, en Finlande….En réalité les taux d’intérêts négatifs sont contraires à tous les principes juridiques et moraux qui sous tendent nos sociétés.

  • Ils attaquent le Droit de Propriété
  • Ils favorisent la croissance de l’Etat
  • Il s’agit d’impôts déguisés, qui n’ont été voté par personne et qui frappent les pauvres plus que les riches.
  • La BCE n’a AUCUN Droit à prélever des impôts. C’est pourtant ce qu’elle fait, ce qui est profondément illégitime et illégal.
  • Prélever un impôt sans vérification du Parlement, payer les frais de l’Etat par la création monétaire sont des atteintes pures et simples à la Démocratie et sont des pratiques contraires aux Traités Européens.
  • Ils vont amener à terme à un écroulement économique inéluctable, à la résurgence des dissensions Européennes et à la domination de l’Allemagne sur le reste de l’Europe, ce qui se terminera mal comme cela s’est passé chaque fois qu’un Etat Européen a été dominant.

Et tout cas pour préserver la vanité de quelques grands incompétents et jamais élus par quiconque tels Delors ou Trichet qui nous ont collé dans cette aventure démente qu’est l’Euro.

« Errare humanum est, perseverare Diabolicum »"


Libéralisme ou protectionnisme ? Réponse de Charles Beigbeder au Salon beige

L'article de Charles Beigbeder sur le "libéralisme enraciné", que j'avais reproduit ici, m'avait conduite à poser quelques questions. Voici sa réponse :

Le Salon Beige, que je consulte régulièrement et dont j’apprécie la ligne éditoriale, a relayé vendredi 16 octobre une tribune que j’ai publiée dans le Figaro sur le libéralisme. Je m’y définissais comme un "libérateur enraciné", c’est-à-dire une personne qui « puise, au plan philosophique, sa vision de l’homme dans une anthropologie judéo-chrétienne et sa vision de la France dans la fidélité à son identité nationale, tout en souhaitant au plan politique le respect des libertés fondamentales sans lesquelles aucun État de droit n’est viable, et au plan économique la promotion de la liberté d’entreprendre sans laquelle aucune économie n’est prospère ».

La publication de cette tribune a suscité de la part du Salon Beige quelques interrogations formulées par Louise Tudy : « Comment Charles Beigbeder articule-t-il patriotisme et libéralisation du marché mondial ? Est-ce une "saine émulation" que de laisser les entreprises françaises concurrencées par l'importation de produits fabriqués dans des pays moins disant en termes de salaires, de normes environnementales et sanitaires, etc ? Que pense Charles Beigbeder du Traité transatlantique ? »

Je désire y répondre afin de clarifier ma position.

Tout d’abord, avant d’être une idéologie, la mondialisation des échanges est une réalité du monde économique contemporain qui a toujours existé mais s’est considérablement accrue ces cinquante dernières années, en raison du développement exponentiel des moyens de communication entre les États et les continents.

Cette mondialisation économique s’est accompagnée d’une stratégie d’influence culturelle par laquelle les nations les plus puissantes, exportent, au-delà de leur commerce, un mode de vie, une idéologie ainsi que des habitudes de consommation. Le cinéma américain, par exemple, véhicule tout un ensemble de valeurs qui ont eu un impact extrêmement fort sur les mentalités européennes d’après-guerre, pour le meilleur comme pour le pire. Plus récemment, le Qatar a aussi bâti sa stratégie d’influence par des investissements massifs en Europe. Ne pas le voir serait ramener la mondialisation à sa seule dimension économique et nier la prééminence du facteur culturel dans la vie des sociétés.

En tant que vecteur d’une influence extérieure, la mondialisation culturelle peut appauvrir l’identité d’un pays voire contribuer au déracinement de ses nationaux : standardisation des modes de vie et des paysages, alignement de la culture sur le plus petit dénominateur commun, dissolution de l’identité nationale dans un ensemble de principes abstraits ou encore disparition des traditions locales ramenées au simple rang d’un folklore digne des fêtes foraines annuelles. C’est ce que le politologue Laurent Bouvet appelle l’insécurité culturelle.

C’est un risque mais ce n’est pas, non plus, une conséquence mécanique de la mondialisation. Un peuple fier de son histoire et enraciné dans son identité pourrait tout à fait résister au laminoir destructeur du mondialisme et ne retenir que les aspects positifs d’une ouverture à d’autres civilisations. Mais encore faudrait-il pour cela avoir conscience de l’impérieuse nécessité de défendre la culture de son pays, ce qui fait malheureusement  défaut à l’Europe : « Veillez, par tous les moyens à votre disposition, sur cette souveraineté fondamentale que possède chaque Nation en vertu de sa propre culture. Protégez-la comme la prunelle de vos yeux pour l’avenir de la grande famille humaine » exhortait de manière prémonitoire le grand pape saint Jean-Paul II, à la tribune de l’UNESCO en 1980.

Sur le plan économique, il en va de même. La mondialisation est un fait inéluctable dont les conséquences peuvent être bénéfiques pour tous, lorsque certaines règles posées à l'échelle internationale permettent une saine émulation, sans dumping social ni distorsion de concurrence. Il va de soi qu’à l’heure actuelle, nous sommes loin de cette « mondialisation heureuse » ; il est donc parfaitement légitime que les nations se prémunissent contre la concurrence déloyale de pays qui exploitent leurs salariés comme des esclaves ou pillent les ressources de la planète de manière sauvage. Ce « protectionnisme éthique » revêt en général la forme de chartes internationales des droits de l’homme ou de conventions de fixation de normes environnementales par lesquelles les États ou les entreprises peuvent soumettre toute importation de biens et services au respect de certains critères. Plus subtil que les traditionnels droits de douane, il sert souvent, en pratique, de prétexte moral au protectionnisme économique dont le seul but est d’avantager la production nationale par rapport à celle des concurrents étrangers.

Là encore, dans ce domaine, il est légitime de vouloir donner la priorité aux produits nationaux par rapport aux importations, ne serait-ce que pour tenter de défendre notre appareil productif. Les États-Unis savent se protéger, tout comme la Chine. Ce protectionnisme doit cependant être raisonné et modéré pour plusieurs raisons :

- Nos économies sont aujourd’hui totalement interdépendantes, de sorte qu’en bien des domaines, nous ne sommes plus autosuffisants.

- Nos concitoyens sont bien contents de pouvoir bénéficier de la baisse des prix de production liée à la division mondiale du travail et à la spécialisation des tâches, qu’un protectionnisme radical remettrait en cause.

- Le protectionnisme comporte enfin un autre risque : celui de conduire l’État à défendre des entreprises non rentables économiquement, dépassées technologiquement, ou proche du pouvoir politique (collusion malsaine voire conflit d’intérêts).

Reste à connaître le cadre dans lequel pourrait intervenir ce protectionnisme raisonné. Si l’on veut pouvoir rivaliser avec de grands ensembles comme la Chine ou les États-Unis, l’Europe me semble plus approprié que la France, mais à trois conditions seulement :

- D’abord en restreignant notre zone de libre-échange aux pays d’Europe occidentale ainsi qu’à la Scandinavie qui partagent le même niveau de vie et les mêmes exigences sociales. Ce sera l’occasion, au passage, d’aligner le taux de prélèvements obligatoires français (aujourd’hui à 46% du PIB) sur celui de la moyenne des pays d’Europe du Nord et de l’Ouest (35 à 40%), ce qui permettra une concurrence saine au sein de cet ensemble. Dès lors, plus de problème soulevé par les directives "Bolkestein" ou "travailleurs détachés" : le plombier polonais ou le maçon roumain n’appartiendra plus à cette zone de libre-échange.

- Ensuite, en donnant la priorité à la croissance par l'innovation, qui constitue la véritable réponse structurelle à tous les dumpings, comme l’a montré Philippe Aghion, professeur à Harvard et au collège de France, car elle donne un temps d’avance à la nation qui innove et favorise une « destruction créatrice » d’emplois en rendant obsolètes les innovations précédentes et en promouvant une forte mobilité sociale.

- Enfin, en renforçant la protection économique extérieure des marchés européens : s’il est préférable d’instaurer une zone de libre-échange entre pays de l’Union européenne présentant une économie similaire (Europe occidentale et Scandinavie), il est, en revanche, urgent de défendre les intérêts européens par rapport à l’économie chinoise ou aux marchés américains. Aujourd’hui, l'Union européenne a ouvert la quasi-totalité de ses marchés (90%) contre seulement 40% côté américain. De ce point de vue, le TAFTA (rebaptisé TTIP pour Transatlantic Trade and Investment Partnership) semble mal engagé car il vise à aligner les normes européennes sur les standards américains. Négocié dans la plus grande opacité entre la Commission de Bruxelles et le gouvernement américain, ce traité instituerait, en outre, un système dangereux pour la souveraineté des États qui pourraient désormais être traduits par des entreprises privées devant une justice arbitrale supranationale. Le silence qui entoure ces négociations est tel que la France, par la voix de son secrétaire d'État au commerce extérieur, Matthias Fekl, n'exclut pas un arrêt pur et simple des négociations.

Pour conclure, je considère la mondialisation comme un défi qu’il faut savoir affronter en étant particulièrement prudent sur le plan culturel et particulièrement audacieux et innovant sur le plan économique, sans faire preuve d’une quelconque naïveté à l’égard de nos concurrents ni d’un repli frileux sur soi qui pourrait être une forme de renoncement. « L’avenir est quelque chose qui se surmonte écrit Bernanos. On ne subit pas l’avenir, on le fait ! »


"Mieux vaut la liberté des enracinés que la démesure des libertaires"

Dans les pages opinion du Figaro, Charles Beigbeder préfère se définir comme "libérateur enraciné" plutôt que comme "libéral" :

"Mieux vaudrait ne plus employer le terme de libéralisme tant son sens est dévoyé dans le langage courant. Le “libéral” est, en effet, souvent entendu comme celui qui prône une dérégulation totale de toutes les règles de vie en société, du code du travail jusqu’à l’interdiction de la GPA. Pour ma part, je préfère me définir comme un libérateur enraciné, c’est-à-dire une personne qui puise, au plan philosophique, sa vision de l’homme dans une anthropologie judéo-chrétienne et sa vision de la France dans la fidélité à son identité nationale, tout en souhaitant au plan politique le respect des libertés fondamentales sans lesquelles aucun État de droit n’est viable, et au plan économique la promotion de la liberté d’entreprendre sans laquelle aucune économie n’est prospère.

Au plan philosophique, je suis aux antipodes du libéralisme philosophique qui postule l’équivalence de tous les choix de vie, sans aucune hiérarchie de valeurs ni limite imposée à la démesure humaine, si ce n’est le respect de la liberté d’autrui énoncé par l’article 4 de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Mais l’idée que l’on se fait de la gêne éprouvée par autrui est parfois très personnelle et subjective, et il est utopique de croire que l’on peut vivre sans gêner son voisin si l’on ne partage pas au préalable un même fonds commun civilisationnel. Comment expliquer en effet que certains éprouvent, dans notre pays, de la gêne devant une femme voilée de la tête aux pieds ou un homme portant djellaba et barbe longue ? Des personnes véhiculant un système totalement différent de valeurs et de coutumes n’auront jamais le même sens de ce qui peut nuire à autrui. En ce sens, le multiculturalisme actuel est fils de ce libéralisme philosophique qui porte en germe la destruction de toute identité nationale.

De plus, s’il est démocrate, un vrai “libéral” ne reconnaît aucune loi au-dessus de l’addition arithmétique des suffrages, ni celle tirée de la nature, ni celle léguée par l’histoire. Pour lui, la nation n’est plus un héritage à transmettre mais la simple photographie passagère de la réalité d’un moment, avec son cortège de volontés éphémères et son contrat social précaire. Bref, une société de marché où tout un chacun peut entrer et sortir librement. En témoignent les propos tenus par Alain Juppé au Grand jury RTL-Le Figaro le 4 octobre dernier, où le candidat à la Primaire affirmait que « la nation, ce sont des hommes et des femmes qui veulent vivre ensemble » sur un même territoire, sans mention d’une unité substantielle résultant d’une civilisation et une histoire communes qui forgent une culture, un tempérament et un esprit français.

Parce que je suis personnaliste et patriote, je rejette viscéralement tout libéralisme philosophique qui s’attache à détruire l’homme et la nation. En revanche, au plan politique, j’estime qu’il est fondamental de garantir les grandes libertés publiques (de presse, de réunion, d’expression et de religion) qui constituent l’ossature juridique des États modernes. Ce libéralisme politique, héritier de Chateaubriand, Tocqueville et Montalembert est le meilleur moyen de lutter contre la prétention totalitaire de l’État à embrigader les esprits et interdire toute opinion dissidente. Cela est d’autant plus important aujourd’hui, où l’on doit affronter une forme sournoise de dictature intellectuelle qui pourfend toute prise de position mal-pensante (Nadine Morano vient d’en faire les frais, Eric Zemmour, Michel Onfray et Alain Finkielkraut éprouvent quotidiennement ce genre de vindicte médiatique). Plus profondément, mon libéralisme politique s’enracine dans une vision de la personne qui considère que le domaine de la conscience est sacré. C’est pourquoi, je refuse la contrainte étatique au service de la vérité car je crois en la force intrinsèque de celle-ci, qui n’a pas besoin de leviers externes pour triompher, conformément au principe établi par la déclaration Dignitatis Humanae du concile Vatican II : « La vérité ne s’impose que par la force de la vérité ».

Enfin, au plan économique, la seule loi qui vaille, c’est celle du marché qui constitue la règle de base des échanges économiques. Grâce à une saine émulation, la libre concurrence permet, en effet, d’obtenir le meilleur rapport qualité-prix et de lutter contre les monopoles et les rentes, qu’ils proviennent de l’État ou d’une trop grande concentration privée : « Le problème de la société capitaliste, ce n’est pas qu’il y a trop de capitalistes, c’est qu’il n’y en a pas assez » affirmait Chesterton. C’est donc un capitalisme entrepreneurial et à taille humaine que j’appelle de mes vœux. Ceci n’exclut pas une intervention étatique afin de garantir, par exemple, un salaire minimum décent, qui protège la dignité du travailleur ou pour sanctuariser le repos dominical, marqueur temporel fondamental de notre civilisation. Mais, en tout état de cause, cette intervention doit rester subsidiaire et constituer le dernier recours. Dans bien des cas, l’autorégulation suffit.

C’est donc en toute cohérence que je revendique un ancrage fort dans une vision de l’homme et de la nation qui s’articule tout naturellement avec une conviction profonde dans les vertus de l’entrepreneuriat. Notre société sera d’autant plus conquérante économiquement qu’elle sera enracinée philosophiquement et libre politiquement. Mon maître mot reste la liberté mais je préfère celle des enracinés à la folle démesure des libertaires."

Comment Charles Beigbeder articule-t-il patriotisme et libéralisation du marché mondial ? Est-ce une "saine émulation" que de laisser les entreprises françaises concurrencées par l'importation de produits fabriqués dans des pays moins disant en termes de salaires, de normes environnementales et sanitaires, etc ? Que pense Charles Beigbeder du Traité transatlantique ?


La "troisième voie"

Edouard Tétreau, enseignant à HEC,  estime dans Le Figaro du 22 mai 2015 que notre système économique est au bord d’une crise majeure, et voit dans le recours à la doctrine sociale de l’Eglise une "troisième voie", un moyen de s’en sortir (Ichtus) :

[...]"Ce nouveau modèle économique et social, nous allons le trouver du côté de la troisième voie. Cette troisième voie est celle de la doctrine sociale de l’ Eglise, qui rejette autant le socialisme empreint de lutte de classes et de haine de l’autre (le « riche »), que le capitalisme d’aujourd’hui. Un capitalisme où « tout entre dans le jeu de la compétitivité et de la loi du plus fort, où le puissant mange le plus faible.(…)(Où) on considère l’être humain en lui-même comme un bien de consommation ,qu’on peut utiliser et ensuite jeter. » Ce capitalisme-là, celui de la «culture du déchet » humain, qu’exacerbent la financiarisation et la digitalisation de nos économies, est dénoncé en ces termes par le pape François, dans son encyclique Evangelii Gaudium. De la recherche et la mise en œuvre du bien commun à l’option préférentielle pour les pauvres ; du principe de subsidiarité (priorité aux actions concrètes et locales, plutôt qu’aux Léviathan bureaucratiques, privés comme publics) à celui de participation (participation de tous aux fruits du travail – et au capital), cette doctrine montre une extraordinaire modernité, et propose des solutions concrètes pour sortir des impasses. Ces solutions passent par la priorité absolue à donner aux éléments les plus fragiles de nos sociétés : qu’il s’agisse de l’enfant à naître comme de chacun de nous qui peut connaître la maladie, le handicap, les accidents de la vie – contrairement à un algorithme. Elles passent aussi par « une réforme financière qui n’ignore pas l’éthique ».

Lors de son voyage, historique, aux Etats-Unis en septembre 2015, le Pape aura l’occasion d’aborder frontalement ces questions, avec le Congrès américain à Washington, mais aussi à l’ONU à New York. Il y est très attendu. Vingt-cinq ans après Jean-Paul II qui a fait chuter le mur de Berlin et le communisme, le pape François réussira-t-il à ouvrir une brèche dans le mur implacable, et de plus en plus déshumanisant, de Wall Street ?

Voilà un espoir que peuvent partager et contribuer à mettre en œuvre, non seulement tous les acteurs catholiques de nos économies, mais aussi tous ceux, croyants ou non, qui espèrent voir vite émerger un capitalisme plus humain que le système mortifère que nous laissons se déployer sous nos yeux."


Dizzit: une appli qui va bien nous servir

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Quand on partage un foyer, des enfants, une association ou une société, il devrait y avoir un moyen plus efficace que d’envoyer des fiches par SMS pour s’échanger les coordonnées de ses contacts. 

C’est le but de Dizzit, une startup fondée par un lecteur du Salon Beige qui lance aujourd’hui gratuitement son application mobile (iOS et Android) au grand public. 

Exemples :

  • Vous créez un groupe avec votre conjoint, et à l’intérieur, vous y partagez l’ensemble des coordonnées qui vous concernent tous les deux: vos cousins, le médecin de famille, les babysitters...
  • Vous êtes chef de chapitre pour le pèlerinage de Chartres ? Partagez avec vos adjoints les coordonnées de vos pèlerins.
  • Vous êtes actif dans une association ou une petite société? Partagez avec vos collègues les contacts de vos adhérents ou de vos relations professionnelles. 

C’est efficace, très malin, et bien fini. Dans les engagements associatifs ou religieux qui sont les nôtres, c’est l’outil parfait ! D'ailleurs, le Service d'Ordre du pèlerinage de NDC en sera équipé. 


Très chère Radio France

... dont les travaux, commencés en 2009, s'étirent en longueur, et en budget, aussi, puisqu'on apprend que la réfection du bureau du président de Radio France devrait coûter près de 100 000 euros contre les 34 500 prévus. Dans l'œil du cyclone, les "boiseries précieuses en palissandre" du bureau du président, dont la restauration a coûté à elle seule quelque 70 000 euros (information du Canard enchaîné).

"L'ensemble de la Maison de radio est en chantier depuis 2009. Sa réfection est la plus importante d'un bâtiment occupé en France. Ces travaux pharaoniques, d'un coût total de 350 millions d'euros, doit s'achever entre fin 2017 et début 2018."[...]

Mais ces dépenses tombent au moment où Radio France a annoncé un « plan de retour à l'équilibre », après l'adoption par son conseil d'administration de son budget 2015, déficitaire de 21,3 millions d'euros – une première dans l'histoire du groupe de radios publiques."[...]
Légèrement indécent, quand la France entière se serre la ceinture, non ?

Notre système actuel rend impossible une politique familiale équitable

Pour Jacques Bichot, économiste et professeur émérite à l'Université Lyon III,

"la politique familiale fait l’objet d’une incompréhension massive. Elle est considérée comme un ensemble d’aides à la famille, ce qui constitue une position idéologique, politique et juridique humiliante pour les familles, sans rapport avec la réalité de leur rôle au sein de la nation et de l’économie."

Autrefois, les parents formaient et éduquaient leurs enfants, qui subviendraient à leurs besoins quand ils seraient âgés. Les enfants étaient donc une richesse familiale. Depuis la révolution industrielle, l'échange entre les générations a petit à petit été transposé de la famille à la nation. Sauf que le lien entre la mise au monde, l'entretien et l'éducation des enfants d'une part et le financement des retraites par répartition d'autre part, est désormais soigneusement occulté : ce n'est pas l'investissement dans les nouvelles générations, mais les cotisations vieillesse qui sont censées préparer les pensions futures :

"La dénaturation de la politique familiale est ainsi la conséquence inéluctable du mensonge fondateur des retraites par répartition actuelles."

Les propositions de Jacques Bichot :

"Pour construire une politique familiale digne de ce nom, il ne suffit donc absolument pas d’augmenter la masse des prestations familiales et de les adapter mieux aux besoins des familles : il faut procéder à une véritable révolution copernicienne – ou "sauvyenne", puisque c’est Alfred Sauvy qui a montré le caractère erroné des conceptions qu’il nous faut remplacer – et reconnaître que seules les contributions à l’investissement dans la jeunesse, et donc en premier lieu l’entretien et l’éducation des enfants par leurs propres parents, ont vocation à justifier des droits à pension.

Concrètement, il conviendrait de faire financer par une même "contribution jeunesse" à la fois les prestations familiales, l’assurance maternité, l’assurance maladie des enfants, ainsi que la formation initiale, et d’attribuer les droits à pension en partie au prorata des enfants élevés, en partie au prorata des versements effectués au titre de la contribution jeunesse. Les droits à pension deviendraient ipso facto véritablement contributifs. Les cotisations vieillesse, en revanche, cesseraient d’ouvrir des droits à pension : comme tout remboursement de services dont on a antérieurement bénéficié, ces cotisations se borneraient à éteindre la dette contractée envers nos aînés du fait qu’ils nous ont apporté de quoi devenir des adultes capables de participer efficacement à la production de biens et de services."

Jacques Bichot propose ensuite plusieurs variantes.

Et les familles pauvres ?

"Notre conseil – mais là encore nous sommes dans le second ordre d’importance, pas dans le premier – est de dissocier complétement les prestations familiales des prestations de lutte contre la pauvreté."

Article complet à lire sur Magistro


Vers une nouvelle crise économique et financière ?

La crise du rouble dépasse les seules frontières de la Russie. Quel est le rôle des Etats-Unis et quelles conséquences pour la France ? Eléments de réponse :

" Le risque est désormais bien réel : la Russie est au bord du krach financier. Mardi 16 décembre, le rouble a encore perdu 20% de sa valeur et la bourse de Moscou a chuté de 17% (...)  

La banque centrale a relevé son principal taux d’intérêt à 17% avec pour objectif de freiner la chute de la devise. Face à la baisse des prix du pétrole et de la situation tendue en Ukraine, les investisseurs vendent leurs roubles pour acheter du dollar. Relever les taux était censé relancer l’intérêt pour la devise russe en la rendant plus rémunératrice. Mais qui dit hausse de taux, dit aussi ralentissement économique à terme : les investissements deviennent plus chers et la consommation s'en ressent.

La banque centrale croyait bien faire mais les investisseurs l’ont vu autrement… à moins que d’autres raisons n’expliquent leur attitude. Sans tomber dans la théorie du complot, certains observateurs n’hésitent plus à avancer l’idée d’une possible action concertée et directement pilotée par Washington pour mettre Vladimir Poutine à genoux. Les sanctions internationales décidées contre Moscou après l'annexion de la Crimée n’ont pas eu d’effets ? Qu’à cela ne tienne, passons à l’étape suivante : utilisons le rouble - déjà fragilisé par la baisse des cours du pétrole - comme arme de destruction massive pour faire entendre raison au Maître du Kremlin. Complice des Etats-Unis dans cette aventure : les acteurs financiers anglo-saxons basés, non pas à Moscou, mais à Londres et New-York.

Quel intérêt auraient-ils à agir de la sorte ? Il y a les raisons géopolitiques et, surtout, commerciales. Le club des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine) sont aux abonnés absents vis à vis des Etats-Unis. Ces pays essaient de trouver la parade pour remplacer le dollar comme monnaie d’échange. Moscou essaie de mettre au point avec la Chine des compensations directes en yuan et en rouble pour contourner le billet vert. Cela ne plait pas à Washington... Barack Obama voit rouge. Le rouble – et par extension la Russie tout entière dont les entreprises et la population sont pénalisés par la crise – subirait-il l’hypertrophie de l’égo américain ? La question est posée. N'oublions pas que les Etats-Unis viennent de se voir dépasser par la Chine en tant que première puissance économique mondiale. La vengeance est un plat qui se mange froid (...)

Cette crise sans précédent surgit à Moscou alors que la situation de l'Europe, en croissance zéro, est elle-même source de vives inquiétudes sur les marchés. Quelles conséquences immédiates ? L'Allemagne, premier partenaire européen des Russes, sera directement impactée. La France exporte de l'ordre de 7 à 8 milliards d'euros vers la Russie et importe près de 10 milliards de produits, principalement pétroliers et gaziers. Notre industrie agroalimentaire a toutes les chances de souffrir. Quant à nos établissements bancaires, leurs engagements se chiffrent en dizaines de milliards."

EDF accusé par France 2 de faire de l'optimisation fiscale

Une enquête de France 2, un peu embarrassante pour EDF (et pour l'Etat français) :

"C'est une enquête qui risque d'écorner l'image d'un des groupes préférés des Français. Selon «L’Oeil du 20h» de France 2, diffusé ce mardi, EDF pratiquerait l'optimisation fiscale.

Selon le document, le groupe d'électricité parviendrait à soustraire à son impôt plusieurs millions d’euros chaque année via des filiales installées au Luxembourg, en Irlande et grâce à sa participation dans une entreprise située aux Bermudes, où EDF n'a pas d'activité industrielle.

Un pavé dans la mare pour cette entreprise, qui a payé en 2013 1,5 milliard d'euros d'impôts sur les sociétés à l'Etat français. Ces révélations ne semblent pas seulement embarrasser l'électricien. Car en novembre, le ministre des Finances, Michel Sapin avait déclaré que l'optimisation fiscale n'était «plus acceptable pour personne». Interrogé par France 2 sur l'enquête d'EDF, le ministre n'a pas souhaité répondre."

On peut se dire au passage que l'Etat, majoritaire dans l'entreprise EDF, provoque lui-même ce genre de pratique à cause de la pression fiscale sans équivalent à laquelle il soumet les entreprises françaises. On peut lire à ce sujet dans Le Figaro :

"La France a en effet le triste privilège de se classer au deuxième rang des pays où la pression fiscale est la plus forte au sein des pays de l'OCDE, avec un rapport entre les recettes fiscales et le PIB (c'est-à-dire le taux de prélèvements obligatoires) de 45 % en 2013, devant la Belgique (44,6 %). Seul le Danemark présente un ratio supérieur (48,6 %). Le trio de tête est le même qu'en 2012."

D'autre part, puisque l'on s'intéresse à l'optimisation fiscale d'EDF, il serait peut-être opportun également de se pencher sur son comité d'entreprise, qui toucherait 1% du chiffre d'affaire de l'entreprise.


Faut-il se libérer du libéralisme ?

NefLa question, que certains n'ont pas manqué de poser à la suite de la crise financière de 2008, est d'autant plus complexe à traiter que le terme "libéralisme" recouvre différentes acceptions : politique, économique, philosophique. C'est justement parce qu'il s'agit d'une réalité ambivalente complexe que la Nef a lancé, en partenariat avec l'Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon, une vaste enquête à ce sujet. Une quarantaine d'analystes, la plupart chrétiens, aux vues différentes voire opposées, ont été contactés par le mensuel, qui publiera leurs contributions tout au long de l'année.

Voici celle de Denis Sureau, responsable de la revue Transmettre et de la lettre Chrétiens dans la cité, parue dans le numéro tout frais du mois d'octobre. Sa thèse : le libéralisme est un étatisme.

"Face à l’omnipotence d’un État toujours plus spoliateur, absorbant la majorité des richesses du pays, multipliant les contraintes légales et réglementaires de toute sorte, certains de nos contemporains se croient libéraux parce qu’ils aspirent à davantage de libertés concrètes. Dans le même temps, face aux immenses dégâts politiques, économiques, culturels, sociaux et écologiques causés par la dérégulation des marchés et une mondialisation prédatrice, d’autres s’imaginent « chrétiens sociaux » en prônant un État fort.
Or les uns comme les autres ont tort, car le libéralisme est un étatisme, si bien que l’État ne saurait être la solution aux problèmes provoqués par le système libéral. Un petit rappel historique s’impose. L’invention de l’État et sa structuration entre 1450 et 1650 sont certes antérieures à l’apparition du libéralisme et s’expliquent par une multitude de causes – principalement le financement des guerres – que nous ne pouvons détailler ici (1). Toutefois, ce sont les fondateurs du libéralisme qui vont penser sa légitimité, Hobbes et Locke les premiers. Plus explicitement, le passage de la souveraineté monarchique à la souveraineté populaire va radicaliser cette évolution. L’individualisme possessif qui fonde le libéralisme utilise l’État, d’abord sous sa forme de « monarchie absolue », ensuite en tant que produit du système démocratique, pour détruire la société dans ses diverses composantes (famille élargie, clans, domaines, seigneuries, corporations, paroisses, municipalités, provinces, universités, ordres, cours de justice…). L’objectif est de créer un espace social simple à la place de l’espace complexe (cette distinction est de John Milbank) propre aux sociétés traditionnelles. Simple parce qu’à terme seuls doivent subsister l’individu et l’État reliés directement. D’ailleurs la société n’existe pas (Margaret Thatcher dixit), et la justice sociale n’est qu’un mirage (Hayek).

L’application du projet libéral de mise en concurrence et de marchandisation de toutes les activités humaines (y compris l’éducation, la santé) nécessite un État fort : les exemples des États-Unis, du Chili de Pinochet (laboratoire des thèses de Milton Friedmann) et, plus récemment, de la Chine, sont très éclairants. Après avoir réussi à vider les pays des libertés concrètes de leurs communautés constitutives, le libéral-étatisme accompagne au XXe siècle le stade ultime de cette évolution, avec l’érosion des libertés nationales au profit du grand marché global. C’est là bien l’œuvre des grandes institutions internationales (Union européenne, OMC, FMI, Banque mondiale…) qui s’emploient à démanteler les frontières pour assurer la plus parfaite circulation des ressources financières, commerciales et humaines. Inutile d’imaginer des conspirations : ce sont les États eux-mêmes qui organisent ce processus. (On notera en passant l’incohérence souverainiste qui justifie la première étape de simplification de l’espace social national au nom du mythe de l’État-nation, mais se cabre contre la constitution d’un espace unitaire planétaire procédant de l’eurojacobinisme et du mondialisme qui n’est pourtant que son extension logique.)

Tentons d’exposer autrement le mécanisme libéral-étatiste. À la base du grand récit libéral, on trouve l’individu, libre, mû par son propre intérêt. Cependant, il doit établir des relations avec ses semblables et dépasser le stade mortel de la guerre de tous contre tous. Le contrat social grâce auquel les contrats privés pourront être garantis est le mécanisme qui permet de transcender les volontés individuelles dans une volonté générale. Je me protège de l’appétit des voisins en transférant ma volonté individuelle au souverain. Or l’État est l’institution chargée de la protection de ce grand pacte social. Les individus se libèrent de leurs dépendances et interférences mutuelles, hier organisées au sein de leurs communautés. Où l’on voit ici que les droits de l’homme peuvent être utilisés contre les droits ou libertés des communautés d’appartenance et provoquer leur atomisation. Après la ruine des réseaux transversaux de solidarité, l’État devient l’unique garant de ces droits et, pour assurer cette mission, se dote d’un immense appareil symbolique, idéologique (école, médias), bureaucratique et coercitif de contrôle d’une société qui tend à fusionner avec lui.
Le mouvement Communion et libération organise des conférences sur la subsidiarité ayant pour accroche Moins d’État, plus de société. Il me semble urgent que les chrétiens d’aujourd’hui renouent avec cette grande vision qui est à la base d’une doctrine sociale de l’Église droitement interprétée. Nous devons dénoncer le caractère intrinsèquement pervers de l’État tel que nous le connaissons (radicalement différent d’une authentique autorité politique), nous opposer avec la même détermination à toute forme du libéralisme, et dans le même temps contribuer au développement de communautés vivantes qui sauront le moment venu – si Dieu veut – recréer d’en-bas, subsidiarité oblige, de nouvelles formes d’autorité légitime. Alors le libéralisme dépérira et les libertés renaîtront."

Déjà parues également, les contributions de Falk van Gaver, initiateur et maître d'oeuvre du projet de la Nef, et de l'économiste Jacques Sapir, "Qu'est-ce que le libéralisme ?".


La fuite inquiétante des états-majors et des directions d'entreprises hors de France

Le Figaro :

"Total a déplacé sa trésorerie à Londres. Le géant né de la fusion du suisse Holcim et du français Lafarge a choisi la Suisse pour son nouveau siège. Jean-François Palus, directeur général délégué du groupe Kering, Andrea Rossi, directeur général d'Axa Investment Managers, Christophe Navarre, directeur exécutif de Moët Hennessy, sont installés à Londres. Jean-Pascal Tricoire, PDG du groupe Schneider, et quatre membres du comité exécutif, dont le directeur des ressources humaines et le directeur de la stratégie, sont basés à Hongkong. Ces exemples illustrent un phénomène inquiétant pour la France: la fuite des états-majors et des directions clés des entreprises.

[...] Ces départs sont lourds de conséquences, car la machine à perdre des emplois hautement qualifiés est en marche, même si les sièges sociaux restent en France. Les liens avec l'Hexagone se délitent. Les dirigeants qui partent favorisent le pays où ils sont basés pour investir dans des centres de recherche, choisir des avocats, des chasseurs de têtes et des établissements financiers."[...]

Vers un appauvrissement toujours plus important de la France...


Le plan secret de la SNCF pour le TGV

Une information d'Economie matin :

"La SNCF n'a pas attendu la Cour des Comptes pour savoir que le TGV n'était plus la machine à cash d'hier, et qu'il fallait réagir (lire TGV : Très grande vitesse mais très petite rentabilité). Dans un document confidentiel interne daté du 23 octobre 2014 que la rédaction d'EconomieMatin.fr a pu consulter, la direction envisage de prendre des mesures drastiques pour tenter de restaurer, au moins partiellement, la rentabilité du TGV. Au risque de se mettre à dos une bonne partie des voyageurs.

La marge opérationnelle de l'activité TGV s'est effondrée à 12 % en 2013, quand elle culminait encore à 28 % 2008 ? Qu'à cela ne tienne : la solution proposée par les équipes du marketing de la SNCF,  dans un document daté du 23 octobre 2014, soit le jour même où la Cour des Comptes rendait publique son rapport, est tout ce qu'il y a de plus basique : augmenter les tarifs, mais aussi imposer un "durcissement des conditions d'échange / remboursement pour la clientèle loisir"."

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