Romane
01 janvier 2017
Bruno Lamy, le chanteur du groupe "Sclérose", nous offre sa dernière chanson en cours d'enregistrement, "Romane ". L'oeuvre aboutie intégrera des violons, des flûtes, des voix... Merci à lui. (Cliquer pour écouter).
Paroles et musique : Bruno Lamy
1 – Perdue dans la solitude, de son église, Romane,
M’offrit son visage de pierre …
Sur le socle de la vie, de son église, Romane,
Me prit dans ses jeux de lumières…
2 – Réfugiée dans la profondeur de son église, Romane,
Que les hommes délaissaient tant…
Priait longtemps dans les tombes, de son église, Romane,
Ressuscitait tous les vivants …
3 – Gonflée d’amour dans les voiles, de ton Eglise, Romane,
Drapée de blanc, de bleu devant…
Avance dans les nuées, oh, mon Eglise, Romane,
Volontaire de bleu de blanc…
4 - Pour réunir les hommes, dans nos églises, Romane,
Et sauver l’âme des enfants …
Pour que les cloches sonnent, dans nos musiques, Romane,
Chanter l’amour d’être vivant …
Suppression d'une crèche publique à Madrid : les Madrilènes résistent
20 décembre 2016
La Maire de Madrid, Podemos, ayant supprimé la traditionnelle crèche de la Puerta de Alcalà, les Madrilènes viennent en nombre déposer leurs crèches personnelles (capture d'écran) :
Marion Maréchal-Le Pen demande à Christian Estrosi une crèche au Conseil régional de PACA
14 décembre 2016
Marion Maréchal-Le Pen, en tant que présidente du groupe FN au conseil régional de PACA, a déposé une motion afin qu'une crèche de Noel soit installée au sein du Conseil régional :
"Je ne pense pas que ce soit un processus naturel, que les jeunes s’éloignent des valeurs chrétiennes"
21 novembre 2016
Le patriarche Kirill a accordé à RT un long entretien où il s'exprime sur les principaux sujets sociétaux et géopolitiques, et sur les attaques contre le christianisme, le tout dans la perspective de la récente élection de Donald Trump. Extrait final.
Vous avez eu une rencontre avec l'archevêque de Canterbury (chef de l’Eglise d’Angleterre après le monarque Britannique), lors de laquelle vous avez exprimé des préoccupations au sujet de la libéralisation de la doctrine de l'Eglise d’Angleterre sur certaines questions, telles que les femmes prêtres et même de la morale et de la famille. Comment, à votre avis, peut-on rendre ces valeurs chrétiennes traditionnelles attractives pour les jeunes d'aujourd'hui, qui – au moins en Occident – s'éloignent de plus en plus de l'Eglise, et sont tentés par l'athéisme. Comme les faire revenir à l'Eglise ?
Je ne pense pas que ce soit un processus naturel, que les jeunes s’éloignent des valeurs chrétiennes. C’est un résultat d’influences qui sont exercées sur l'esprit des gens, et pas seulement les jeunes. Si vous regardez le cinéma, les émissions de télévision, la littérature, vous constaterez l’existence d’un paradigme idéologique tout à fait clair, visant, entre autres, à détruire les valeurs religieuses et morales, souvent sans confrontation directe. Il faut uniquement créer une image d'une vie prospère et heureuse sans Dieu, sans avoir à faire passer ses actions et les actions des autres par une épreuve de conscience. Que cela signifie-t-il ? Cela signifie que Dieu est sciemment poussé hors de la vie humaine, cette tendance n’est pas une coïncidence. Et à proprement parler, cela doit être ainsi. Nous savons que l'histoire peut évoluer de différentes manières. Et quand le mal occupe de plus en plus de place dans la vie d'un être humain, il commence à l'emporter. Et il se trouve que le bien est en minorité. Aujourd'hui, les chrétiens sont en minorité.
Aujourd'hui, les valeurs que nous prêchons sont soit immédiatement rejetées, soit ignorées. Pourquoi ? Parce que nous appelons à ce que les gens s’élèvent, gravissent la montagne [de l’esprit]. Et tout ce qu’offre la culture populaire aujourd'hui les tire vers le bas. Si une personne suit son instinct, si notre civilisation est basée sur l'instinct, alors bien sûr, la majeure partie de la population vivra de cette façon, car c’est beaucoup plus simple. Pas besoin de se casser la tête, se créer des difficultés. Voilà une vie facile. Mais la même chose est dite dans l'Évangile : le chemin du salut –est le chemin le plus étroit. Et dans un sens, ce chemin est toujours associé à l'exploit. Mais si ce n’est pas le cas, l'humanité, en effet, va glisser dans l'abîme. Car Jésus n'a pas convaincu tout le monde qui l'écoutait. En outre, à la suite de ce sermon, il aurait fini sa vie sur la croix, s’il n'avait pas ressuscité. Donc du point de vue d’un homme étroit d’esprit, le Christ est un perdant. Si les gens ne croient pas à la résurrection, comment se présente sa fin ? Il a été tué, il a été exécuté.
Depuis 2 000 ans, tout ce qu'ont prêché Jésus-Christ et les apôtres inspirent les gens et les artistes, les écrivains, qui en dépit de la pression externe existant aujourd'hui, créent tout de même leurs œuvres. Mais le plus important, c’est que Jésus trouve sa place dans le cœur de tant de gens. Et aujourd'hui en Russie, énormément de gens se tournent vers la foi. C’est vraiment un phénomène d'une importance historique – la restauration de la vie de l'Eglise, la conversion des jeunes. Et quand les gens choisissent le «chemin le plus étroit», ce chemin les mènera vers les étoiles, parce que c’est le chemin vers le ciel, le chemin vers le haut. Il est toujours difficile, mais il est salutaire."
Il dénonce également les législations dénaturant le mariage, issue d'une idéologie, que l'Eglise ne pourra jamais accepter.
Marion Maréchal-Le Pen à Moscou, pour restaurer l'Europe réelle
19 novembre 2016
Sans identité, l’ouverture à l’islam mènera l'Europe à la dissolution
11 novembre 2016
Charlotte d’Ornellas sort un livre d’entretien avec S.B. Grégoire III Laham, patriarche grec-melkite catholique d’Antioche, d’Alexandrie et de Jérusalem. Elle déclare à Christianophobie Hebdo :
"[...] Le Patriarche est Syrien de naissance, il a vécu au Liban, en Palestine, avant de retourner en Syrie quelque temps avant la guerre qui ravage aujourd’hui le pays. Il se rend également régulièrement en Égypte: il a une connaissance parfaite de la région, de ses enjeux, de sa culture et de ses problématiques. Ensuite, il a un franc-parler très intéressant pour aborder sans détours le conflit syrien, mais aussi les responsabilités occidentales, les relations islamo-chrétiennes, le départ des réfugiés vers l’Europe... Ce sont des questions qui préoccupent en Orient bien évidemment, mais également ici, en France.
Et, justement, qu’a-t-il à dire ?
Il termine ces entretiens par cette phrase: « Quand je prie pour les Occidentaux, je demande parfois au Seigneur qu’ils ne se contentent pas de parler de nous, mais qu’ils nous écoutent aussi. » Ce livre est réellement un cri pour la paix, parce que les Occidentaux ont leur rôle à jouer pour qu’elle advienne et demeure dans la région. C’est d’ailleurs pour cette raison que ce livre adressé aux Occidentaux s’intitule « Ne nous laissez pas disparaître ! » Le message qu’il veut absolument faire passer concerne tous les chrétiens de la terre, en réalité : il est vain de vouloir une présence chrétienne pour elle-même, ce qu’il faut, c’est travailler à être des chrétiens pour le monde, à être ce « levain dans la pâte ». Si le Patriarche se bat pour préserver une présence chrétienne dans cette région qui a vu naître le christianisme, c’est – selon ses mots – parce que c’est dans les Ténèbres qu’il y a le plus besoin de la Lumière.
Comment voit-il le christianisme en Occident ?
Il se dit inquiet pour l’Occident, parce qu’il a perdu son âme. Ce sont des mots que l’on retrouve d’ailleurs dans la bouche de très nombreux chrétiens orientaux. Ils ne comprennent pas l’Europe, son matérialisme incroyable, son athéisme militant, sa laïcité parfois liberticide, mais ils comprennent en revanche le danger qu’elle court. Sur la question de l’islam, le Patriarche est particulièrement intéressant : il a une grande connaissance et un immense respect pour les tenants de cette religion qui fait incontestablement partie de sa vie. Mais il voit les choses différemment en Europe et en Occident: la mission d’un chrétien en terre d’islam est de rayonner de l’amour de Dieu autour de lui, de vivre – selon ses mots encore – « avec et pour les musulmans ». La vocation de l’Europe est autre : elle doit faire rayonner le christianisme dans le monde entier. Or, elle est aujourd’hui elle-même apostate... Sans identité, l’ouverture (à l’islam notamment) mènera inévitablement à la dissolution."
La France n'a rien a envier au laïcisme de l'Allemagne
10 novembre 2016
Lu sur le blog d'Yves Daoudal :
"Les élèves de troisième année de l’école élémentaire d’Ebersberg, dans la banlieue de Munich, faisaient chaque année une visite à l’église de la ville. Cette année, le directeur a interdit la visite, parce qu’il n’est pas admissible de faire subir cela à des élèves qui ne sont pas de la foi catholique.
Dans le même temps, à Rendsburg, près de Kiel, des parents ont été condamnés à une amende de 300€ pour avoir refusé que leur enfant participe à la visite de la mosquée, où on leur donnait un cours de prière islamique."
Karim Ouchikh : Il faut reconnaître l’existence d’une prééminence du fait chrétien en France
02 novembre 2016
Extrait de l'interview accordé par Karim Ouchikh, président du SIEL, au site le Rouge et le Noir :
Faut-il faire évoluer la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État ? Si oui, comment ?
"Si la Nation doit consentir des sacrifices inédits pour préserver nos églises, c’est bien parce qu’il nous faut enfin reconnaître l’existence d’une prééminence du fait chrétien dans notre pays. Je veux absolument acclimater cette réalité de civilisation dans le débat des idées pour réenchanter un modèle de société aujourd’hui à bout de souffle.
Nos compatriotes s’interrogent sur la nature du lien profond qui fonde notre appartenance commune : la laïcité qui est un principe d’organisation des pouvoirs publics, a été si mal interprétée dans le débat des idées que l’opinion dominante tend désormais à vouloir reléguer l’expression des religions dans la stricte sphère privée, circonstance de nature à créer un vide spirituel considérable dans lequel prospère par ailleurs un islam décomplexé dont les pratiques de vie sont radicalement contraires à notre modèle de civilisation.
Sans vouloir établir en France un Etat confessionnel, la religion chrétienne doit retrouver à mes yeux un poids de civilisation qui permettra à nos compatriotes de retrouver leurs marques culturelles de toujours. Une telle transformation en profondeur ne peut s’opérer sans une mutation radicale du principe de laïcité, ce qui suppose d’inscrire enfin dans le préambule de notre Constitution l’existence de nos racines chrétiennes et sans doute d’adapter significativement la loi de 1905, laquelle devra en effet imposer à l’avenir une préférence chrétienne dans l’organisation des cultes en France."
Pour l'Autriche avec le cœur et l'âme. Avec l'aide de Dieu !
29 octobre 2016
L'affiche de campagne de Norbert Hofer ne plait pas à tout le monde :
"Alors que la course à la Hofburg s’ouvre sous les meilleurs auspices pour Norbert Hofer – il est crédité de 51% des intentions de vote, contre 49% pour Alexandre van der Bellen – les forces mondialistes en Autriche se mettent en ordre de bataille.
Depuis quelques jours, la nouvelle campagne d’affichage du FPÖ soulève polémiques et insultes. Ce sont les « évêques » des Eglises protestantes qui ont ouvert le bal en stigmatisant ses références chrétiennes, tandis que les apparatchiks parlementaires des Verts ont réitéré les insultes vieilles de soixante-dix ans (...)
Le 21 octobre, le FPÖ a présenté sa dernière campagne d’affichage avant le scrutin prévu pour le 4 décembre. Après la Toussaint, deux affiches seront placardées dans toute l’Autriche, sur les thèmes : «Décider dans votre sens» et «Pour l’Autriche avec le cœur et l’âme». Chacune d’elles, en portant la devise «Que Dieu me vienne en aide», affirme ainsi un «fort enracinement dans le système de valeurs de la culture chrétienne occidentale», ce qui le distingue de son rival agnostique van der Bellen. Le secrétaire général du FPÖ et directeur de campagne Herbert Kickl a déclaré que le candidat à la fonction suprême entendait défendre la référence à Dieu. Il a également prévenu que s’il remporte l’élection, Hofer prononcerait lors de sa prestation de serment cette prière chrétienne et prendrait ses décisions à la lumière des principes généraux du christianisme. «Nous voulons une patrie qui conserve et conservera ses spécificités autrichiennes», a-t-il souligné. Par ailleurs, Norbert Hofer aurait une forte conscience personnelle de l’histoire occidentale chrétienne (...)
Le 26 octobre, les représentants des églises protestantes, parmi lesquels l’évêque luthérien Michael Bünker, lançaient leurs attaques. La prière «Que Dieu me vienne en aide» a provoqué leur indignation qu’ils ont exprimée en une formule magique : «Dieu ne se laisse pas instrumentaliser pour des intérêts personnels ou à des fins politiques.» (...)"
Cheyenne Carron : "Rien n'est plus grave qu'un prêtre égorgé dans une église"
20 octobre 2016
Extrait d'une interview accordée par Cheyenne Carron à Sputnik à propos de son dernier film La chute des Hommes :
Lucie, la jeune Française qui part au Moyen-Orient semble idéaliste, aventurière. Après avoir été enlevée, en viendra-t-elle à comprendre ses ravisseurs et leurs motivations?
Pas du tout ! Face à ses ravisseurs, elle restera courageuse et digne. Elle refusera d'abjurer sa foi, et préférera la mort que de renier son identité, chrétienne par sa mère et païenne par son père.
On ne s'attend pas du tout à ce qu'elle refuse de se convertir pour sauver sa vie. Est-ce que vous avez voulu dresser un parallèle avec les premiers chrétiens?
Lorsque j'ai écrit le scénario, je n'avais pas pensé aux premiers chrétiens persécutés, mais vous avez raison. Lucie est le miroir de millions de chrétiens dans l'Histoire qui ont préféré la mort que de renier le Christ.
Cet extrait signifie-t-il que vous êtes optimiste pour l'avenir de la France? Pensez-vous que l'héritage chrétien et laïc de la France est une protection pour combattre l'Islam radical ?
Oui, je suis plutôt optimiste. De tout temps, il y a eu des fins de cycles, mais cela implique aussi des renaissances. Les nations d'Europe renaîtront, mais pour cela, il est important de ne pas oublier d'où l'on vient. C'est-à-dire que pour être fort, il faut être capable de porter un héritage et de le léguer à son tour. La question identitaire me semble cruciale. L'Europe porte une âme chrétienne, mais aussi un magnifique héritage païen, il est important qu'elle s'en souvienne. Car c'est en étant forte de ce qu'elle est qu'elle sera respectée et appréciée des gens venus d'ailleurs. Je le dis sans mépris pour ces "gens", car moi-même j'en fais partie.
Vous êtes née de parents kabyles, mais vous êtes opposés au multiculturalisme. Pourquoi ?
Mon histoire a fait que je suis née sur un territoire, la France, que j'ai été pupille de l'État, et que j'ai été élevée par des parents français, alors je sers le pays qui m'a sauvée. C'est la moindre des choses. Si j'avais été adoptée et aimée par des parents russes, j'aurais servi le peuple russe avec la même énergie!
Vous dédiez ce film aux victimes du terrorisme notamment au prêtre qui vous a baptisé et qui a manqué d'être égorgé. Avez-vous pensé au père Hamel assassiné cet été ?
Que l'on égorge un prêtre dans une église, alors qu'il célèbre une messe, a été un événement d'une gravité extrême. Rien n'est plus grave que cela. Trois heures après le crime, je me suis d'ailleurs rendue sur place. Je devrais vous dire qu'en tant que chrétienne, je pardonne, car c'est comme cela qu'on m'a éduquée, mais en réalité il n'en est rien… peut-être ne suis-je pas une très bonne chrétienne ?
Journée de Grande Pénitence pour tous les péchés commis en Pologne
18 octobre 2016
C'était le 15 octobre dernier. Yves Daoudal commente :
Plus de 100.000 personnes se sont retrouvées samedi à Czestochowa pour un événement unique en son genre et peu propice à déplacer les foules : une journée de pénitence publique… Naturellement, alors que nos médias s'étendaient sur quelques milliers de furies en noir gueulant que leur corps leur appartient, ils n'en disent pas un mot.
L’initiative émanait d’une petite fondation intitulée Solo Dios Basta (..) Elle disait ceci :
Nous vous invitons à Jasna Gora à la Grande Pénitence pour tous les péchés commis en Pologne. C’est un événement qui concerne toute l’Eglise. Il rassemble toutes les formes de spiritualité, communautés et organisations. Considérez-vous tous invités. Le Peuple polonais est divisé, il y a beaucoup de méchanceté et de haine. Beaucoup vivent dans la peur, l’incertitude, les addictions. Ce sont les conséquences des pêchés que nous avons commis, nous et nos ancêtres (...))
La fondation avait invité le président de la conférence épiscopale, Mgr Gadecki, archevêque de Poznan. Que croyez-vous qu’il se passa ? Que dans le meilleur des cas l’archevêque a répondu que c’était sympathique et qu’il appuyait l’initiative, mais que son agenda ne lui permettait pas d’être présent ? Pas du tout. L’archevêque y est allé, avec d'autres évêques, il a célébré la grand-messe et il a prononcé un remarquable sermon sur le péché, soulignant que le péché était toujours personnel, mais qu’il y avait des péchés publics qui exigeaient une pénitence publique. On y retrouvait naturellement l’enseignement de Jean-Paul II sur les « structures de péché ».
On lira ci-dessous la lettre de Mgr Gadecki (...)
Varsovie le 6 septembre 2016
Cher Monsieur,
C’est avec une grande joie, que j’ai reçu l’invitation qui m’a été faite à participer à l’initiative de Grande Pénitence organisée par la fondation Solo Dios Basta le 15 octobre de cette année au sanctuaire de la Sainte Mère de Dieu de Jasna Gora à Czestochowa.
La célébration du 1050e anniversaire du baptême de la Pologne cette année nous invite tout d’abord à remercier Dieu pour le don de la Foi et les bienfaits spirituels, culturels et sociaux qui en découlent pour notre Patrie. C’est justement la Foi en Jésus Christ qui a constitué les fondations sur lesquelles, pendant des siècles, des générations de Polonais ont créé l’histoire d’un peuple qui malgré son histoire dramatique a gardé son identité, uni autour des valeurs découlant de l’Evangile. La dignité inaliénable de la personne humaine et le droit à la vie qui en est la conséquence, la solidarité, l’entraide, la liberté et enfin, l’amour et le pardon, voici seulement quelques idées qui assurent le développement sur tous les plans de la société, la paix et la sécurité.
Bien que la fidélité au Christ, à la croix et à l’évangile soit un trait caractéristique de nombreuses générations de Polonais, on peut remarquer ces dernières années une montée de l’indifférence religieuse dans certains groupes sociaux. Cette tendance apparaît non seulement dans notre Patrie mais aussi dans beaucoup de pays d’Europe (...)"
Cardinal Burke : "L’islam est une menace car, pour un vrai musulman, Allah doit gouverner le monde"
04 octobre 2016
Traduction d'une interview donnée par le cardinal Raymond Burke, patron de l’Ordre de Malte et membre de la Congrégation pour la cause des saints, au quotidien italien Il Giornale.it :
En 2016, les chrétiens sont-ils encore persécutés ?
"Dans certaines parties du monde ils sont persécutés et aussi expulsés de leur terre. Cela advient dans des pays historiquement importants du point de vue religieux, comme l’Irak, où arriva Abraham, terre des Chaldéens. Mais aussi dans des pays du nouveau monde, par exemple dans mon pays (les États-Unis, ndlr), il y a une tentative de nier aux chrétiens le droit de suivre leur propre conscience. Et de résister à l’avortement, à la stérilisation ou à d’autres pratiques médicales qui procurent la mort. Les problèmes pour les chrétiens ne concernent pas seulement le Moyen-Orient mais aussi l’Occident."
L’Union Européenne elle-même, au nom du politiquement correct, souvent ferme les yeux sur les menaces envers les chrétiens. Qu’en pensez-vous ?
"C’est clair que les musulmans ont comme objectif final de conquérir le pouvoir sur le monde. L’islam à travers la charia, leur loi, doit gouverner le monde et il permet des actes de violences contre les infidèles, comme les chrétiens. Mais nous avons peine à reconnaître cette réalité et à réagir en défendant la foi chrétienne."
Pensez-vous que nous fermons les yeux ?
"Oui et je pense que les raisons en sont multiples. Beaucoup ne comprenne pas ce qu’est vraiment l’islam. Et ils créent ces slogans, que nous croyons tous au même Dieu, que nous sommes tous unis par l’amour et ainsi de suite. Ce n’est pas vrai. Une autre raison est que les chrétiens ont beaucoup négligé une vérité fondamentale : il n’y a qu’un Sauveur du monde, Jésus-Christ. Nous ne devons pas faire de prosélytisme en imposant la chrétienté, mais si nous croyons en Jésus c’est notre devoir d’en porter témoignage. Je pense aussi que ce témoignage n’est plus très fort dans les pays qui dans le passé étaient appelés chrétiens, comme les nations européennes."
Vous avez récemment écrit un livre, « Espoir pour le monde : Unir toutes choses en Christ », qui parle aussi de l’islam.
"L’islam est une menace dans le sens, que pour un vrai musulman, Allah doit gouverner le monde. Le Christ dans l’Évangile a dit de rendre à César ce qui est à César. Au contraire la religion islamique qui se base sur le loi du Coran veut gouverner dans le pays où se trouvent les musulmans. Tant qu’ils sont une minorité, ils ne peuvent pas insister, mais quand ils deviennent la majorité ils doivent appliquer la charia. Aujourd’hui il y a des enclaves, des quartiers entiers, en Europe où de fait le régime musulmans s’impose.
Vous vous référez à Molenbeek, aux banlieues, aux quartiers en Angleterre et dans les pays du Nord, à des villages de Bosnie. Est-ce qu’ils représentent l’échec des tentatives d’intégration ?
C’est un échec parce qu’il s’agit d’un État dans l’État. Le problème c’est que les musulmans travaillent à leur expansion. Toute l’histoire de la présence islamique en Europe est une tentative de la conquérir. Nous avons à peine célébré le 8 septembre la victoire des chevaliers de Malte après trois mois de siège par les musulmans en 1565. Malte aurait été leur tremplin de lancement vers l’Europe.
Sur les murs de Syrte, ex-bastion des drapeaux noirs en Libye, il y avait de nombreuses inscriptions sur la conquête de Rome par l’État islamique.
C’est une danger réel. L’islam se réalise dans la conquête. Et quelle est la conquête la plus importante par rapport aux chrétiens ? Rome.
En Syrie et en Irak, les chrétiens risquent-ils de disparaître ?
Certainement. Il existe un plan pour les déraciner. Les pays soi-disant chrétiens insistent sur la liberté religieuse pour toutes les religions, mais dans certaines nations musulmanes on ne peut même pas construire une église ou professer son credo en public.
Contre l’État islamique faut-il intervenir militairement ?
Il faut l’arrêter avec les justes moyens mis à notre disposition en les considérant des criminels de la pire espèce.
Notre journal a lancé une campagne avec le soutien de ses lecteurs pour raconter la tragédie actuelle des chrétiens. Qu’en pensez-vous ?
J’apprécie ce que Il Giornale est en train de faire pour faire connaître la persécution des chrétiens. Le vrai service des médias n’est pas de répéter les choses qui plaisent à la majorité, mais de chercher la vérité des faits. Aux États-Unis, mais pas seulement, les gens n’entendent jamais une voix différentes, à contre-courant.
L’immigration est-elle une ressource ou un danger ?
J’ai entendu plusieurs fois des islamistes qui expliquaient : ce que nous n’avons pas réussi à faire avec les armes dans le passé nous sommes en train de le faire avec la natalité et l’immigration. La population est en train de changer. Si on continue ainsi, dans des pays comme l’Italie, la majorité sera musulmane.
Si c’est ainsi est-ce parce que nous sommes trop faibles ?
Tout cela arrive à cause de la corruption de l’Occident. Il n’y a plus de familles suffisamment nombreuses. De manière passive, nous acceptons des praxis qui sont contraires à la loi naturelle comme l’avortement ou les soi-disant mariage entre personnes de même sexe. C’est la démonstration que nous ne sommes plus forts dans la foi. Et une proie facile pour la conquête.
Vous êtes américain. Vladimir Poutine, le président russe, ex-officier du KGB, est-il une menace ou l’ultime défenseur des valeurs traditionnelles ?
Je suis très satisfait de sa défense de la vie et de la famille, que Dieu a créé dès le début avec un homme et une femme. Nous ne pouvons pas nier à une personne comme Poutine la conversion. C’est possible qu’aujourd’hui il ait compris ce qu’il ne comprenait pas il y a 30 ans (au temps du KGB, ndlr). »
[Via MPI]
Mercredi 28 septembre : Café Histoire de Toulon - "Guerres au Proche-Orient, russes et américains face à face ?"
23 septembre 2016
Le Café Histoire de Toulon vous rappelle la prochaine causerie du mercredi 28 septembre 2016 devant les Amis du Pub Le Graal, au Pub associatif des Missionnaires de la Miséricorde -377 avenue de la République , Toulon. Cette septième causerie 2016, animée par Antoine de Lacoste, portera sur le thème : " Guerres au Proche-Orient, russes et américains face à face ? "
Au moment où les chrétiens d'Orient sont menacés de disparition par l'islamisme, cette nouvelle plaie du monde arabe, Antoine de Lacoste nous fera comprendre si Russes et Américains sont entrés dans une seconde guerre froide. Cette question ne peut laisser indifférents les catholiques français, héritiers de la traditionnelle politique capétienne de protection des populations chrétiennes du Levant.
2) Vous pourrez compléter la causerie d'Antoine de Lacoste en participant à la conférence débat sur la Syrie organisée par SOS Chrétiens d'Orient , avec la journaliste-écrivain Annie Laurent et la responsable des missions Jordanie/Syrie Lucie Bouzard, le 30 septembre, à Gonfaron, à la salle polyvalente (renseignements téléphonique : 06 79 09 17).
3) Le texte de la causerie de Philippe Lallement du 29 juin 2016 sur : La mémoire disparue des catholiques du "Midi blanc " , vous sera communiqué par mail avec notre envoi du mois d'octobre 2016.
4) Nous vous rappelons également qu'il n'y aura pas de causerie le dernier mercredi du mois d'octobre 2016 en raison du pèlerinage du Jubilé de Miséricorde à Rome avec les Missionnaires de la Miséricorde, avec la présence de Mgr REY. Nous vous informons que vous pouvez encore vous inscrire en cliquant sur Pèlerinage à Rome.
5) La Café Histoire de Toulon a le plaisir de vous informer de la contribution d'Alain Vignal à l'ouvrage du CNRS : Histoire des pirates et des corsaires. De l'Antiquité à nos jours sous la direction de Gilbert Buti :( Professeur d’histoire à Aix-Marseille Université et chercheur à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme TELEMME - Aix-en-Provence) et de Philippe Hrodej : (Maître de conférences en histoire à l’université de Bretagne-Sud et chercheur au CERHIO-Lorient).
Nous vous recommandons cet ouvrage que vous pouvez commander à La Librairie L'Enfant Jésus, 81 rue Orvès - 83000 Toulon (Tél. 04 94 03 06 46).
L'immigration : occasion unique de pouvoir détruire l’Europe, fondée sur la Chrétienté et la nationalité
13 septembre 2016
Extrait des propos tenus par Viktor Orban, premier ministre de la Hongrie, à propos des flux d'immigrés clandestins arrivant en Europe :
"Si nous voulons vraiment apporter de l’aide, nous devons vraiment aider là où se situe l’origine du problème. Si l’Europe désire le meilleur pour elle-même et construire une armée unie, elle doit être maîtresse de la mer Méditerranée et – comme le faisaient les anciens empereurs Romains – couler les bateaux vides et non autorisés.
Il est tout simplement évident que si nous invitons les réfugiés à venir : ils viendront. La guerre politique basée sur le thème de la migration est une occasion qui satisfait les 2 parties. Pour eux c’est une occasion unique de pouvoir détruire l’Europe qui est fondée sur la Chrétienté et la nationalité afin de complètement modifier les fondations ethniques de l’Europe.
Ils savent parfaitement que les musulmans ne voteront jamais pour un parti qui a des racines chrétiennes et de fait en raison de l’énorme volume de musulmans en place, les partis conservateurs seront évincés du pouvoir.
Mais cette guerre est aussi une excellente opportunité pour les partisans des États-nations ayant des racines chrétiennes. Notre grande occasion aujourd’hui est d’empêcher toute discussion sur la crise migratoire à travers ce système obligatoire."
Et c'est certainement pour cela que le Luxembourg veut exclure la Hongrie de l'Union européenne :
"Le chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jean Asselborn, a appelé à exclure au moins temporairement la Hongrie de Viktor Orban de l'Union européenne pour violation de ses valeurs démocratiques fondamentales, dans une interview publiée aujourd'hui en Allemagne.
"Des gens tels qu'Orban ont conduit à ce que l'UE donne l'image d'une Union qui ose à l'extérieur défendre des valeurs qu'elle n'est plus capable de maintenir à l'intérieur" du bloc, a déploré M. Asselborn dans le quotidien Die Welt, à quelques jours d'un sommet des dirigeants européens à Brastilava sur l'avenir du projet européen.
"Ceux qui, comme la Hongrie, bâtissent des clôtures contre des réfugiés de guerre, qui violent la liberté de la presse ou l'indépendance de la justice, devraient être temporairement, voire même définitivement, exclus de l'UE", a-t-il ajouté.
Ce serait probablement une chance pour la Hongrie. Et même pas besoin d'organiser un référendum comme au Royaume-Uni...
Cardinal Schönborn : "De nombreux musulmans veulent conquérir l'Europe"
12 septembre 2016
Lors de la messe du Saint Nom de Marie, dimanche à la cathédrale Saint-Étienne à Vienne, commémorant la libération de la ville en 1683, le cardinal autrichien Christoph Schönborn a averti :
«Dieu ait pitié de l'Europe et de ton peuple, qui est en danger de perdre notre héritage chrétien»
«Il y a une conquête islamique de l'Europe, de nombreux musulmans veulent cela et dire: l'Europe est à la fin".
Des évêques se penchent sur les crises : famille, démographie, foi et identité
12 septembre 2016
Crise de la famille liée à la crise démographique, crise de la foi et crise de l’identité culturelle sont les thèmes abordés par les représentants des Conférences épiscopales de l’Europe centrale et orientale réunis ces 8 et 9 septembre à Bratislava, en Slovaquie.
Vingt-sept ans après la chute des régimes communistes en Europe centrale et orientale, l’Europe doit faire face à de nouveaux défis, ont observé les évêques lors de cette rencontre.
Dans un communiqué, ils ont notamment rappelé l’importance
«d’un véritable partenariat entre les pays européens basé sur la dignité de tous les peuples et le respect réciproque».
Les évêques ont également souligné la nécessité de mener une nouvelle réflexion sur l’identité européenne,
«qui a toujours été liée à la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme».
Malheureusement, ont-ils déploré, un certain nombre de décisions prises par les structures européennes mettent la famille et la protection de la vie en danger. Actuellement, l’Europe a besoin, tout d’abord, de familles stables et d’une politique démographique prudente. Et, l’immigration n’est pas une solution à la crise démographique, indiquent-ils.
Aujourd’hui en Europe une contre-révolution culturelle est possible
09 septembre 2016
D'Olivier Bault dans Présent :
"[...] Organisé depuis 1990, le Forum de Krynica [en Pologne] réunit des dirigeants du monde politique et économique de la région et pas seulement. Cette année, ce sont plus de 3 000 participants de plus de 50 pays différents qui discutent ensemble de la situation politique, économique et sociale en Europe et dans le monde, avec six sessions plénières et 150 débats et conférences. Un des thèmes du 26e Forum économique de Krynica, c’est l’avenir de l’Union européenne après le Brexit.
Lors d’un débat organisé mardi, Jaroslaw Kaczynski et Viktor Orban n’ont pas caché que Pologne et Hongrie s’inspirent mutuellement des réformes entreprises par chacun des deux pays, et le Premier ministre hongrois a ironisé sur le fait que l’hostilité de la presse internationale à l’égard des deux pays est plutôt une preuve de reconnaissance des efforts engagés. Et si les deux pays militaient pour que le Royaume-Uni reste dans l’UE, afin de préserver la liberté de mouvement des travailleurs mais aussi parce que Londres était jusqu’ici le meilleur rempart contre les excès de Bruxelles, Viktor Orban, soutenu en cela par Jaroslaw Kaczynski, a parlé des opportunités créées par la décision du peuple britannique.
« Je vais régulièrement à Bruxelles depuis onze ans », a expliqué Orban, « les élites européennes, les décideurs politiques, les personnes qui dirigent les médias s’imaginent que le développement de l’humanité passe par la liquidation de nos identités, qu’il n’est pas moderne d’être Polonais, Tchèque ou Hongrois, qu’il n’est pas moderne d’être chrétien. Une nouvelle identité est apparue à la place, celle d’Européen. On a voulu presser les choses. Et que nous dit le Brexit ? Les Britanniques ont dit “non”. Ils ont voulu rester Britanniques. […] L’identité européenne n’existe pas, il y a des Polonais et des Hongrois. […] La crise renforce notre argumentation. Tous ces phénomènes observés aujourd’hui en Europe montrent qu’une contre-révolution culturelle est possible. Nous, en Europe centrale, nous pouvons initier cette renaissance. »
La Suisse a trouvé son crétin des Alpes
09 septembre 2016
Lu sur le blog d'Yves Daoudal :
" Un « artiste » d’Appenzell, Christian Meier, a installé un grand croissant lumineux (visible la nuit de très loin) au sommet de la Liberté (sic), 2.140 m.
Il explique qu’il est athée et qu’il ne supporte pas les croix sur les sommets, parce que la croix est un « symbole du système de pensée déraisonnable du christianisme ». Il s’agit donc d’inciter les gens à remettre en question leur façon de voir.
Et ils sont donc censés voir le croissant islamique comme un symbole de la liberté…
Mais Christian Meier n’a évidemment demandé l’autorisation de personne pour poser sa crotte islamique au sommet d’une montagne suisse. Ce qui n’est pas du goût des autorités alémaniques, comme on s’en doute. Le président du canton a souligné que l’Alpstein est un « paysage culturel » que l’on « doit traiter avec soin », et le soi-disant artiste a jusqu’au 14 septembre pour remballer sa provocation."
Mettre sur le même plan la violence dans l’islam et le christianisme est odieux
03 septembre 2016
Extrait de l'éditorial de Christophe Geffroy dans le dernier numéro de La Nef :
"Mettre sur le même plan la violence dans l’islam et le christianisme est d’autant plus odieux que le drame européen est précisément le manque de fierté de ce que nous sommes, la perte de nos racines, et ce n’est pas en nous dénigrant nous-mêmes que nous pourrons nous redresser. Nous n’avons pas à avoir honte de notre passé et le christianisme en fait partie, son apport n’ayant pas été mince dans la plupart des valeurs qui nous sont les plus chères, à commencer par celles de la République : « liberté, égalité, fraternité ». Face à un islam, en France et en Europe, de plus en plus revendicatif et sans complexe qui cherche à imposer ses normes (voir l’affaire cet été des femmes en burkini), devant lequel nous cédons pas à pas par lâcheté et aveuglement, il nous faudrait retrouver la vertu de force, la vertu, nous dit saint Thomas d’Aquin, qui donne « la volonté de faire ce qui est raisonnable »."
Le parti de Geert Wilders veut désislamiser les Pays-Bas
29 août 2016
Geert Wilders, le président du Parti de la Liberté, n'est visiblement pas un adepte du vivre-ensemble et encore moins du politiquement correct. Il ne considère pas l'islam comme une simple religion mais comme "un totalitarisme politique" :
"Le parti néerlandais d'extrême droite PVV, en tête des sondages pour les législatives de mars 2017, veut "fermer toutes les mosquées" et "interdire le Coran", selon son programme électoral publié jeudi par son président, le député Geert Wilders.
"Toutes les mosquées et écoles musulmanes fermées, interdiction du Coran", indique, sans plus de détails, le document d'une page intitulé "Projet - Programme électoral PVV 2017-2021" publié sur le compte Twitter du député qui écrit: "les Pays-Bas à nouveau à nous".
Le parti pour la liberté (PVV) souhaite "désislamiser" le pays, annonce-t-il, notamment en fermant les frontières et centres de demandeurs d'asile ainsi qu'en interdisant l'arrivée de migrants originaires de pays musulmans, le port du foulard dans la fonction publique et le retour aux Pays-Bas de personnes parties en Syrie (...)
Les sondages prédisaient l'année dernière au PVV jusqu'à 38 sièges sur les 150 que compte la chambre basse du Parlement (...)"
L'argument de la laïcité pour le burkini est un très mauvais argument
29 août 2016
Extrait de l'interview de Patrice Rolland, professeur émérite de droit public à l’Université de Paris-Est Créteil :
Peut-on s’appuyer sur la laïcité pour interdire le burkini sur les plages ?
C’est un motif très mauvais parce que c’est l’Etat et le service public qui sont laïcs. Ce n’est pas l’espace public ni les habitants de France qui sont obligés d’être laïcs. L’espace public est un lieu de circulation, d’exercice de la liberté de se déplacer, de la liberté de montrer ses convictions. Une plage, une rue, n’est pas laïque en soi. Depuis 1901, alors que c’était interdit avant, l’Eglise catholique peut, par exemple, faire des processions. Il y a une dérive de considérer que l’espace public est soumis au principe de laïcité. Si c’était le cas, il faudrait alors déshabiller toutes les bonnes sœurs, tous les curés en col romain, les rabbins avec une kippa….
Le juge administratif n’a pas retenu l’atteinte au principe de laïcité mais plutôt le fait que dans le contexte actuel, le burkini peut être interprété comme n’étant pas, "qu’un simple signe de religiosité". Qu’en pensez-vous ?
Ça me parait très circonstanciel parce que ça porte atteinte à une liberté fondamentale, la liberté de se vêtir. Est-ce que le risque d’attroupements et d’échauffourées est réel ? Le juge est sensible aux circonstances actuelles, mais pour un juriste, ce n’est pas un bon signe pour l’avenir des libertés. Pour moi, cette décision est un peu trop sensible aux circonstances actuelles. Quand vous avez une petite religieuse, qui vient évangéliser, en tenue de bonne sœur, sur une plage, personne ne dit rien. Ce n’est pas plus dans le contexte d’une plage, qu’une femme qui est habillée de la tête jusqu’aux pieds parce qu’elle veut se cacher. L’argument des circonstances est possible mais je trouve qu’il est maximisé.
En 2011, Carl Lang, président du Parti de la France, analysait parfaitement le piège dans lequel sont malheureusement tombés Florian Philippot et le FN :
"Si nous acceptons la liberté de pratique des religions, on ne peut pas accepter le processus de colonisation islamique de la France et on ne peut pas accepter la construction de nouvelles mosquées dans notre pays (...) Cela n'est pas acceptable. La France et l'Europe ne sont pas terre d'Islam (...)
La laïcité, aujourd'hui, est le cheval de Troie de l'islamisation. En aucun cas, cela n'est une protection contre l'islamisation. Le discours du Parti Radical créé au début du XXème siècle était axé autour de cette idée de laïcité et de l'idéologie laïciste. Si cette laïcité est un instrument de déchristianisation de la France, bien sûr, ça a été une arme pour déchristianiser la France, cette laïcité n'est pas un bouclier contre l'islamisation puisque la laïcité affirme aujourd'hui le principe de neutralité de l'Etat, affirme le principe de pluralité des religions et affirme le principe d'égalité des religions. Les islamistes ont parfaitement compris qu'il fallait justement utiliser les notions de la laïcité et des valeurs de la république pour, au nom de la liberté, au nom de l'égalité, au nom de la neutralité, pouvoir développer l'Islam tranquillement. Traiter de la même manière, en France, la religion chrétienne et l'Islam, c'est la laïcité. Renvoyer dos à dos l'Eglise et les mosquées, c'est la laïcité. Ce n'est pas conforme à la réalité historique, culturelle, sprirituelle de la France.
Se retrancher faussement derrière la laïcité, c'est finalement servir d'idiot utile aux islamistes qui s'appuient sur cette laïcité et les valeurs républicaines pour permettre justement l'islamisation progressive de la France et demain affirmer clairement les règles sociales, les règles civiles de l'Islam qui n'auront plus rien à voir avec les règles ni de la république ni de la France éternelle."
Anarchie post-chrétienne ou nouvel ordre islamique ?
23 août 2016
Sur Boulevard Voltaire, Maxime de La Devèze réagit à la proposition d'interdire le salafisme :
"Voilà la dernière lubie en vogue dans la classe politique cet été. Elle trahit encore, hélas, leur niveau d’incompétence et d’ignorance. Car l’État islamique n’est pas « salafiste ». Il est khawarij : cet islam originel, celui de l’épée, antérieur à la division entre chiites et sunnites. Dans le Sinaï, l’État islamique local capture et livre les salafistes au Hamas, qui les torture et les livre à son tour à Israël… Orient compliqué. Entrer dans ces raffinements, c’est déjà trop. Vouloir cibler tel ou tel style de voile, telle ou telle tendance mahométane, c’est déjà obéir à une injonction d’apprentissage de l’islam.
La vraie question qu’il faut poser, c’est celle de notre société occidentale. Au Caire, on peut se promener partout de jour comme de nuit : c’est la grande métropole la moins criminelle du monde. L’appel du muezzin est une injonction puissante : 1 homme sur 5 a la trace du tapis de prière sur le front. Chez certains, c’est de la corne. En 2013, il y a deux fois plus d’homicides au Luxembourg qu’en Égypte (source). Lorsque le pape tente de nous interpeller sur la question de la violence dans nos sociétés, c’est la bronca. Pourtant, il ne s’adresse pas qu’au dernier million de Français qui va encore à la messe, mais à un milliard de catholiques. Et il parle d’une réalité qu’il connaît bien : celle de la violence en Amérique du Sud. Dérangeant pour nos idées reçues, n’est-ce pas ?
Voici le message prosélyte ultime : dans la maison de l’islam, on vit en paix. À l’extérieur, c’est la maison du désordre et de la guerre entre « communautés ». La troublante réalité est que l’islam ne connaît que la violence politique, celle qui impose son modèle social et sa paix civile. Convertissez-vous, braves gens, vous aurez la paix.
Et nous, que proposons-nous ? Quel idéal ? Quelle paix civile ? Hier, sur une radio nationale, des féministes engagées défendaient le « burkini », une liberté pour les femmes, au même titre que le « topless ». Qu’importe, pour ces belles âmes, si dans la maison de l’islam, le voile est aussi celui des privations de tous les droits civiques et sociaux. Sur les plages, il semble que la cohabitation du voile intégral et des seins nus soit impossible. Quelle alternative sociale avons-nous à proposer ? Le chômage, l’insécurité, le mariage homosexuel et les familles décomposées ? Où sont nos fidélités ?
Anarchie post-chrétienne ou nouvel ordre islamique ? Le problème est devant nous, il ne vient pas d’une énième guerre civile interne en terre d’islam, ou de telle tendance musulmane aussi radicale que subtile. Il vient de nos faiblesses. Le temps presse. Ne nous trompons pas d’enjeu : celui d’une guerre insurrectionnelle, c’est le contrôle des foules. Pendant des décennies, nos élus ont laissé prospérer l’islamisation de pans entiers de notre territoire : ce n’était qu’un sursis, d’un mandat à l’autre, pour avoir le calme dans leurs fiefs électoraux. Celui de cette guerre, c’est la conversion des foules à l’islam, ou le regain d’une foi chrétienne authentique qui ne soit pas seulement une posture identitaire ou un salmigondis de laïcité républicaine et de spiritualité « new age »."
Egalement sur Boulevard Voltaire, Robin de La Roche écrit :
"[...] Il ne s’agit pas, ici, de dire « Vous avez rejeté le christianisme, vous aurez donc l’islam », comme on dirait à un enfant « Mange ta soupe, sinon… » Il s’agit simplement de rappeler que l’Homme est spirituel et qu’un vide créé par une absence se voit vite rempli d’une autre présence. Les républicains ont compris assez tôt que pour vaincre le catholicisme, il fallait le remplacer non par un vide mais par une autre religion : la république maçonne déifiée. On connaît bien l’explication longue qu’en donna jadis Vincent Peillon.
La foi chrétienne est un trésor. Ceux des Européens qui vomissent dessus sont victimes d’un manque de formation. Et la principale coupable en est l’Église elle-même. L’Église des années 1970-90, incapable d’enseigner, incapable de s’aimer elle-même, l’Église mollassonne qui n’avait d’autre perspective que les Hommes, oubliant le Ciel, cette Église-là a scié la culture sur laquelle elle était posée. [...]
J’y tiens : il y a en Europe, et singulièrement en France, un manque important de formation chrétienne. Croyez-vous que l’Europe que nous aimons et que nous sommes en train de perdre s’est construite sur une vague superstition ? N’avez-vous pas l’humilité de comprendre que le christianisme – qui est de raison comme il est de foi – est beaucoup plus que nos « racines », mais qu’il est nos artères, nos veines, et qu’on lui doit bien de se replonger dans ses livres, l’héritage de ses saints, sa culture ?
Français patriote, tu n’arriveras à rien par le paganisme, qui te poussera au suicide. Réfléchis, pose-toi un instant et regarde la foi de tes ancêtres. C’est par elle qu’ils ont construit ce monde que tu aimes. Et n’oublie pas, le Christ est VRAIMENT ressuscité. Ce n’est pas une allégorie."
Victor Orban sur l'UE : le discours d'un vrai dirigeant européen
09 août 2016
Voici la version française du discours de Victor Orban, devant les participants de la 27ème Université d’été de Baile Tusnad (Transylvanie ), en Roumanie, le 23 juillet 2016 :
"Bonjour Mesdames et Messieurs, Monsieur le Pasteur Tőkés, cher Zsolt Németh,
Je vous remercie de pouvoir être de nouveau parmi vous après un an. Se retrouver est déjà en soi un plaisir précieux, qui fait chaud au cœur. Ce serait une raison suffisante à l’existence de cette université d’été, mais celle-ci remplit aussi, depuis plus de deux décennies, une autre fonction, celle de donner la parole au premier ministre de Hongrie en fonction. Il s’est ainsi créé une situation, un espace convivial, où il est possible de parler de politique autrement, de parler de questions difficiles et compliquées d’une autre manière que celle à laquelle nous sommes contraints par le métier de la politique pendant les 364 autres jours de l’année. Mais il en résulte aussi des problèmes. Car la politique européenne a depuis longtemps épuisé, sur les grands sujets qui la préoccupent, les styles de discours que vraisemblablement personne ne comprend en-dehors de ceux qui les tiennent, mais qui au moins ne leur procurent pas de contrariétés. Mais l'ambiance d’une université d’été est différente. Si ici nous n’appelons pas par leur nom, d’une manière que nous aussi pouvons comprendre, les dilemmes qui nous taraudent, et qui ne sont d’ailleurs pas seulement nos propres dilemmes, mais des dilemmes qui tarauderont – comme vous allez l’entendre – l’Europe tout entière, eh bien notre université d’été ne vaudra rien, elle ne sera pas une université d’été mais un camp de propagande. Je dois donc faire ce qui dans ce métier – dans mon métier – est interdit, ce que tous les conseillers déconseillent. Je vais donc vous dire clairement ce que je pense de la situation de l’Europe d’aujourd’hui. Et pour en rajouter : je n’essaierai pas seulement de vous présenter des questions sensibles, délicates, mais je voudrai aussi le faire d’une manière compréhensible par tous, c’est-à-dire que j’utiliserai un style direct qui est aujourd’hui banni en Europe : car dès que l’on choisit un certain mode d’expression pour décrire nos soucis et nos problèmes, il faut s’attendre à être stigmatisé, il faut s’attendre à être déclassé, rejeté, exilé, d’une manière générale, du mainstream européen. Naturellement, lorsque le mainstream en vient à connaître des problèmes, le fait d’en avoir été rejeté à un certain moment se mue plutôt en avantage. Nous ne l’aurions pas cru autrefois, mais force est de constater aujourd’hui, de plus en plus, que le fait d’avoir rejeté la Hongrie du mainstream, et d’avoir voulu interpréter tout ce que nous avons fait comme s’écartant de la politique convenue de l’Europe – qu’il s’agisse de notre constitution et de sa référence à nos valeurs chrétiennes, de notre politique démographique, de l’unification de notre nation par-delà les frontières – est devenu maintenant, a posteriori, quelques années plus tard, plutôt un avantage qu’un inconvénient. Personne ne peut exclure en ce moment que le mainstream de l’Europe ne se trouvera pas, dans les années à venir, là où l’on a précisément essayé de renvoyer la Hongrie. C’est ainsi que le mouton noir deviendra troupeau, et l’exception, règle. Nous ne savons pas si ce sera exactement le cas, mais ce que nous voyons aujourd’hui en Europe ne permet pas de l’exclure.
J’étais encore très perplexe hier, et même jusqu’au dernier moment, hier soir très tard, lorsque j’essayais de mettre en ordre ce que j’allais vous dire aujourd’hui. Je n’avais encore jamais été aussi perplexe qu’hier soir devant une telle situation. Il se passe tellement de choses qui méritent chacune des explications détaillées, et dont il serait légitime de parler : l’attentat de Munich d’hier, les attentats en France, la mise en route de plusieurs centaines de migrants avant-hier à pied depuis Belgrade en direction de la Hongrie, l’investiture par les conservateurs de Trump à la candidature à la présidence des Etats-Unis et son grand discours – qui mériterait à lui seul l’attention de toute une université d’été –, la sortie des Anglais de l’Union européenne... Tous ces événements exigent qu’on les explique d’une manière ou d’une autre. Mais ce n’est pas le rôle d’une université d’été de décrire des phénomènes, bien plutôt d’essayer – à l’aide bien évidemment des questions qui ne manqueront pas d’être posées – d’en identifier les ressorts, les interconnexions qui les caractérisent.
La vérité est qu’il n’y a pas à ce jour d’explication univoque, c’est à dire universellement acceptée par tous ceux qui s’occupent de politique européenne, à la multitude des phénomènes dont je viens de citer quelques exemples. Il n’y a pas d’explication universellement admise à cette multitude de phénomènes, que je pourrais synthétiser de la manière suivante : la peur grandit de jour en jour en Europe, l’impression se fait de jour en jour plus forte en Europe que notre avenir est incertain. Et je voudrais essayer, sans aucune prétention à une approche scientifique que l’on serait en droit d’attendre, d’identifier d’abord la cause commune, la source originelle dont procèdent ces phénomènes qui provoquent notre peur. En écoutant tout à l’heure M. le Pasteur Tőkés, je me suis rendu compte que je n’aurais pas dû rester perplexe hier soir, mais l’appeler, parce qu’il a prononcé la phrase dont je dois en vérité partir, comme point de départ. Il a cité le prophète Néhémie : « N’ayez pas peur, luttez ! » Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Contre qui faut-il lutter ? Si nous ne pouvons pas dire contre quoi il faut lutter, nous sommes incapables de définir les bonnes modalités de cette lutte, de distinguer ce qui est utile et ce qui est contre-productif, nous sommes incapables de sélectionner les moyens à mettre en œuvre. Si nous ne pouvons pas dire contre quoi nous luttons, nous ne pouvons pas identifier non plus les moyens les mieux appropriés, ni voir lesquels nous font plutôt du tort. C’est pourquoi il est important d’essayer – et c’est à mes yeux la tâche la plus importante qui attend l’Europe dans l’année qui vient – de définir ensemble, au niveau européen, ce contre quoi nous devons lutter.
Naturellement, ce qui vient en premier lieu à la surface, c’est le phénomène migratoire, le terrorisme, l’incertitude. Mais d’où provient tout cela ? Il y a des ressemblances, à ce niveau, entre les deux parties du monde occidental, entre les problèmes de l’Amérique d’au-delà de l’Océan et ceux de notre continent européen. Lorsque dans les cinquante dernières années l’on disait à un jeune Allemand, à un jeune Français, à un jeune Britannique ou à un jeune Belge : « mon ami, si tu fais de bonnes études, si tu respectes nos lois, tes parents, et si tu travailles avec assiduité, tu peux être sûr que tu iras plus loin et que tu vivras mieux que tes parents ». C’était cette perspective qui a donné pour nous tout son attrait au grand rêve européen, à la grande histoire de l’Europe et à l’Union européenne. Parce que nous ne pouvions pas en dire autant entre 1945 et 1990 ici, en Hongrie. Mais aux Etats-Unis, et à l’ouest de nous, dans les pays de l’Union européenne, c’était un lieu commun aussi clair que deux et deux font quatre. Et que voyons-nous aujourd’hui ? Si je dis à un jeune Anglais, à un jeune Allemand ou à un jeune Français : « si tu respectes les lois, si tu honores tes parents, si tu fais de bonnes études et si tu travailles avec assiduité, tu arriveras certainement plus loin et tu vivras mieux que tes parents », je crains qu’il ne se moque de moi. C’est cette promesse d’une vie européenne meilleure qui s’est trouvée ébranlée, qui s’est perdue, avec de très lourdes conséquences. C’est au fond une crise économique. Si nous devions en chercher les causes – dans lesquelles je ne veux pas entrer ici –, nous les trouverions quelque part dans le fait que des concurrents se sont présentés aux côtés des économies occidentales qui dominaient jusqu’à présent l’économie mondiale, des masses humaines qui se chiffrent par milliards – l’Inde et la Chine –, avec pour conséquence une reconfiguration radicale des flux des biens produits dans le monde. Et l’Occident – en particulier l’Union européenne – a été jusqu’à présent incapable de s’adapter à ce changement. Par voie de conséquence, la part de l’Union européenne se restreint, sa performance s’affaiblit, sa contribution à la production mondiale diminue régulièrement. Il en résulte que les générations futures ne peuvent pas voir devant elles les mêmes perspectives que celles qui se présentaient devant leurs parents.
La conséquence de ce phénomène est que notre vie quotidienne est marquée par une crise inavouée des élites européennes. En Europe occidentale en effet, ce sont tantôt les chrétiens-démocrates, c’est-à-dire la droite, tantôt la gauche qui ont exercé le pouvoir au cours des cinquante à soixante dernières années, mais d’une manière générale les dirigeants de l’Europe provenaient tous, pendant cette période, des mêmes milieux, de la même élite, du même monde de pensée, des mêmes écoles, des mêmes institutions de formation des jeunes générations de politiciens. Tout le monde le trouvait normal, puisque c’étaient eux qui, en s’alternant, étaient capables de garantir à l’Europe un bien-être régulièrement croissant. Depuis que la crise économique a mis ce schéma en question, cette crise économique s’est muée en une crise des élites. Ce que nous voyons aujourd’hui dans les actualités, et ce que l’élite au pouvoir décrit naturellement en clef négative, c’est l’apparition de formations nouvelles, extrémistes, populistes, des acteurs extérieurs aux élites habituelles qui prennent position sur les grands sujets du moment, qu’il s’agisse du candidat à la présidence des Etats-Unis ou du parti Alternative pour l’Allemagne – je pourrais continuer la liste – et qui sont tous les preuves d’une crise des élites. Nous pourrions à la limite en prendre notre parti, parce que, mon Dieu, les élites européennes affronteront cette crise d’une manière ou d’une autre, mais le problème est qu’aujourd’hui la crise des élites s’est muée en une crise de la démocratie.
Par conséquent, la crise économique est devenue une crise des élites, qui à son tour est devenue une crise de la démocratie, parce que les grandes masses de la population veulent clairement et manifestement autre chose que ce que proposent et font les élites traditionnelles. C’est ce qui produit cette incertitude, cette nervosité, cette tension derrière lesquelles surgissent, comme l’éclair, un attentat terroriste, une action violente, un flux migratoire apparemment incontrôlable. C’est pour cette raison que l’image est si nette, c’est pour cette raison que chaque acte terroriste nous secoue à ce point. La question n’est pas qu’un malade mental commette quelque chose un jour en France, un autre en Allemagne (cela a déjà été le cas bien des fois dans le passé), mais que nous ressentions quelque part – que cela soit fondé ou pas – que ce qui arrive est la conséquence pratiquement logique de l’incertitude et de l’inquiétude générale. C’est cela qui nous déstabilise, parce que cela nous suggère que ce qui se passe à Nice ou à Munich peut se passer n’importe quand dans n’importe quel pays d’Europe.
Car l’incertitude et la peur, qui caractérisent aujourd’hui la psychologie de base du continent européen, tuent les âmes. Quand on a peur, on n’aspire pas à de grandes choses. Quand on a peur, on se met sur la défensive. Les grandes choses ont besoin de grandeur d’âme et de cœur, pour pouvoir connaître et intégrer tout le savoir, toutes les idées qui s’imposent. Si cette sérénité est présente, l’on peut faire de grandes choses, comme par exemple, chez nous, l’unification de la nation hongroise, ou encore la reconstitution de l’économie hongroise au travers de la volonté de rattraper sur une courte période historique le retard accumulé sur près d’un demi-siècle. Il faut pour cela de l’ouverture d’esprit, une propension à la réception des idées, de la collaboration et de la confiance. En revanche, la peur incite tout le monde – les pays, les gens, les familles, les acteurs économiques – à la posture de défense du hérisson. Ce n’est pas cela qui fera l’Europe, une telle posture n’est pas propice à ce que l’Europe retrouve son rôle d’antan. L’attentat de Munich – devant les victimes duquel je souhaite ici m’incliner, à titre personnel aussi – nous secoue tout particulièrement, parce que dans l’esprit public hongrois il y avait toujours en filigrane une pensée : dans ma tête, ce n’était pas seulement un sentiment, mais une conviction, qu’il est quand même bien utile que les Allemands – qui ont certes souvent présenté de graves dangers pour les Hongrois au cours des mille ans de notre histoire – soient là, à l’ouest de nous, parce qu’ils sont un peuple sensé, ils ne donnent pas prise aux extrémismes, ni aux extrémismes spirituels, ni aux conceptions économiques déraisonnables, ni aux actes terroristes qui mettent à mal notre sécurité. C’est toujours sous cet angle que nous avons considéré l’Allemagne au cours des cinquante dernières années, comme le garant de notre sécurité depuis l’ouest, et c’est pour cette raison que la signification des événements de la nuit dernière à Munich n’est pas la même dans la tête d’un Hongrois que ce qui s’est produit, par exemple, à Nice. Ce n’est pas seulement parce que cela s’est passé plus près de nous, mais parce que cela s’est produit chez les Allemands, dont nous conservions une image tout à fait différente dans nos esprits. Cela montre que nous aussi, nous devons nous préoccuper toujours davantage et avec une énergie renforcée, de la question de la sécurité, car l’on voit bien que l’Allemagne elle-même n’est plus sûre à 100%.
Si donc à l’injonction « n’ayez pas peur ! » notre réponse est que nous devons bannir de notre vie la peur liée à l’incertitude, alors le devoir de la politique est de déterminer ce qu’elle doit faire pour qu’il en soit ainsi.
Et donc, puisque nous sommes membres de l’Union européenne, je voudrais parler aujourd’hui de ce que l’Union européenne devrait faire autrement pour que la peur et l’incertitude disparaissent de la vie de ses concitoyens. Il faut d’abord faire cesser un certain nombre de situations néfastes. En Occident, l’on présente en clef positive, sous le nom de « dé-nationalisation », une de ces situations que je juge néfaste. Le rétrécissement de la souveraineté nationale au profit des compétences européennes est pour moi un des plus grands dangers qui menacent l’Europe. Il y a des situations contre lesquelles Bruxelles est incapable de se défendre, mais nous autres, les Etats-nations, oui. C’est pourquoi toute orientation, toute action politique et toute initiative visant à retirer, expressément ou furtivement, des compétences aux Etats-nations doit être stoppée. Cette politique doit être arrêtée.
Lire la suite "Victor Orban sur l'UE : le discours d'un vrai dirigeant européen" »
La religion des droits de l'homme
02 août 2016
Nous avions relaté l'entretien accordé par Jean-Louis Harouel à l'occasion de la publication de son dernier ouvrage sur la question. Invité du Cercle Aristote, il le présente en détail. A écouter à tête reposée.
Putsch en Turquie : des hypothèses très intéressantes
25 juillet 2016
Alors que "nos" médias ("nos" comme nous écririons "notre" gouvernement, ou "notre" république) conspuent en cœur les dernières "atteintes-aux-droits-de-l’homme" (qu’il ne s’agit pas pour nous de nier) d'Erdogan, tandis qu’ils les ignorent volontiers chez leurs complices/alliés notamment Moyen-orientaux, des hypothèses fort intéressantes émergent dans les médias dissidents quant aux circonstances, objectifs et conséquences de le tentative de putsch et de sa répression.
Elles sont d’autant plus intéressantes qu’elles émanent d’analystes différents et ne sont pas des « copier-coller » les unes des autres mais se complètent.
Sans, évidemment, leur donner une valeur de certitude, mais en soulignant derechef leur intérêt en tant qu’hypothèses, nous vous proposons celle d’Alexandre Douguine, en video, dont le script peut être lu ici, et les liens vers trois analyses, étalées sur une semaine, du blog dedefensa.
Philippe Grasset, de dedefensa nous expose successivement (dans l’ordre de mise en ligne des articles):
Les liens Gülen, CIA, Clinton,
Les conséquences envisageables de l’échec du putsch, dont la crainte/l’espoir d’un Turxit de l’OTAN,
Subordonner l'économique au politique
13 juillet 2016
et bien d'autres choses, par un Hervé Juvin aussi magistral que bref !
Grande-Bretagne : le Brexit et le destin de l’Occident
10 juillet 2016
De Roberto de Mattei dans Correspondance européenne :
"Le référendum britannique du 23 juin (Brexit) sanctionne l’effondrement définitif d’un mythe : le rêve d’une « Europe sans frontières », bâtie sur les ruines des États nationaux.
Le projet européiste, lancé par le traité de Maastricht de 1992, portait en lui-même les germes de son auto-dissolution. Il était tout à fait illusoire de prétendre réaliser une union économique et monétaire avant une union politique. Ou pire encore, d’imaginer se servir de l’intégration monétaire pour mettre en œuvre l’unification politique. Mais tout autant, et encore plus illusoire, était le projet de parvenir à une unité politique, en extirpant ces racines spirituelles qui lient les hommes à une destinée commune. La Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne approuvée par le Conseil Européen à Nice en décembre 2000, non seulement supprime toute référence aux racines religieuses de l’Europe, mais porte en elle une négation viscérale de l’ordre naturel chrétien. Son article 21, introduisant l’interdiction de toute discrimination relative aux « orientations sexuelles », contient, in nuce, la légalisation du délit d’homophobie et du pseudo-mariage homosexuel.
Le projet de « Constitution », auquel travailla une Convention sur l’avenir de l’Europe en 2002-2003, fut rejeté par deux référendums populaires, en France le 29 mai 2005 et aux Pays-Bas, le 1er juin de la même année, mais les eurocrates ne s’avouèrent pas vaincus. Après deux ans de « réflexion », le 13 décembre 2007, le traité de Lisbonne, qui aurait dû être ratifié exclusivement par voie parlementaire, fut approuvé par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE. Le seul pays appelé à s’exprimer par voie de référendum, l’Irlande, rejeta le traité le 13 juin 2008, mais l’unanimité des Etats signataires étant nécessaire, un nouveau référendum fut imposé aux Irlandais, lequel, grâce à de très fortes pressions économiques et médiatiques donna finalement un résultat positif.
Dans sa courte vie, l’Union européenne, incapable de définir une politique étrangère et de sécurité commune, s’est transformée en une tribune idéologique, qui produit des résolutions et des directives pour pousser les gouvernements nationaux à se débarrasser de la famille et des valeurs traditionnelles. Au sein de l’UE, la Grande-Bretagne a freiné pour ralentir le plan franco-allemand d’un « super-Etat européen », mais a en revanche appuyé sur l’accélérateur pour propager à l’échelle européenne, leurs « conquêtes civiles » de l’avortement à l’euthanasie, des adoptions homosexuelles aux manipulations génétiques. Cette dérive morale s’est accompagnée en Angleterre d’une ivresse multiculturelle, culminant, en mai 2016, par l’élection du premier maire musulman de Londres, Sadiq Khan. Mais déjà en 2009, le maire conservateur de l’époque, Boris Johnson, avait invité tous les Londoniens à participer, au moins pour un jour, au jeûne du Ramadan et à se rendre ensuite dans une mosquée au coucher du soleil. Plus récemment, le Premier ministre David Cameron, polémiquant avec le candidat à la présidence américaine Donald Trump, s’est qualifié de « proud of representing a country which is one of the most successful multi-racial, multi-faith, multi-ethnic countries in the world » (Huffpost Politics, 15 mai 2016).
Le Brexit représente certainement un sursaut d’orgueil de la part d’un peuple qui a une longue histoire et une tradition ancienne. Mais l’identité et la liberté d’un peuple se fondent sur le respect de la loi divine et naturelle, et aucun geste politique ne peut rétablir la liberté qu’un Pays perd à cause de sa propre déchéance morale. Le non à l’Union européenne a été la protestation contre l’arrogance d’une oligarchie qui prétend décider, sans le peuple et contre le peuple, quels sont les intérêts du peuple. Mais les pouvoirs forts qui imposent les règles bureaucratiques de Bruxelles sont les mêmes qui défont les règles morales de l’Occident. Qui accepte la dictature LGBT perd le droit de réclamer son propre Independance Day, parce qu’il a déjà renoncé à sa propre identité. Qui renonce à défendre les frontières morales d’une nation perd le droit de défendre ses frontières, parce qu’il a déjà accepté la conception « liquide » de la société globale. Sous cet aspect, l’itinéraire d’auto-dissolution de la Grande-Bretagne suit une dynamique que le Brexit ne peut arrêter et dont il peut au contraire constituer une étape supplémentaire.
L’Ecosse menace déjà de lancer un nouveau référendum pour quitter le Royaume-Uni, suivie par l’Irlande du Nord. En outre, quand la Reine, qui a 90 ans, quittera le trône, il n’est pas exclu que certains pays du Commonwealth déclarent leur indépendance. Certains disent que la reine Elisabeth a été couronnée impératrice du British Empire et mourra peut-être à la tête d’une Little England. Mais cet itinéraire de désunion politique a pour résultat final la républicanisation de l’Angleterre.
2017 marquera le troisième centenaire de la fondation de la Grande Loge de Londres, mère de la Franc-Maçonnerie moderne. Mais la Franc-Maçonnerie, qui aux XVIIIème et XIXème siècles se servit de l’Angleterre protestante et déiste pour répandre dans le monde son programme révolutionnaire, semble aujourd’hui déterminée à faire tomber la monarchie britannique, dans laquelle elle voit l’un des derniers symboles encore survivant de l’ordre médiéval.
Après le Brexit, des scénarios de désintégration peuvent s’ouvrir en Grèce, suite à l’explosion de la crise économique et sociale; en France, dont les banlieues sont menacées par une guerre civile djihadiste; en Italie, du fait des conséquences d’une invasion migratoire imparable; en Europe de l’Est, où Poutine est prêt à profiter de la faiblesse des institutions européennes pour prendre le contrôle du territoire oriental de l’Ukraine et exercer sa pression militaire sur les États baltes.
Le général britannique Alexander Richard Shirreff, ancien commandant adjoint de l’OTAN de 2011 à 2014, a prévu, sous la forme d’un roman (2017 War with Russia. An Urgent Warning From Senior Military Command, Coronet, London 2016), l’explosion d’une guerre nucléaire entre la Russie et l’Occident en mai 2017, une date qui rappelle quelque chose aux catholiques. Comment oublier, en ce premier centenaire de Fatima, les paroles de la Vierge Marie, selon lesquelles de nombreuses nations seront anéanties et la Russie sera l’instrument dont Dieu se servira pour punir l’humanité impénitente ?
Face à ces perspectives, les partis conservateurs européens sont eux-mêmes divisés. Si Marine Le Pen en France, Geert Wilders en Hollande et Matteo Salvini en Italie, demandent la sortie de leur pays de l’Union européenne et font confiance à Poutine, bien différentes sont les positions du Premier ministre hongrois Viktor Orban et du leader polonais Jaroslaw Kaczynski, qui voient dans l’UE et l’OTAN une barrière contre l’expansionnisme russe.
En 1917, parut Le déclin de l’Occident (Der Untergang des Abendlandes) d’Oswald Spengler (1880-1936). Cent ans plus tard, la prophétie de l’écrivain allemand semble être sur le point de se réaliser.
« Occident », avant d’être un espace géographique, est le nom d’une civilisation. Cette civilisation est la civilisation chrétienne, héritière de la culture classique gréco-romaine qui de l’Europe s’est étendue aux Amériques et aux ramifications lointaines d’Asie et d’Afrique. Elle eut son baptême la nuit du songe de Saint-Paul, quand Dieu donna l’ordre à l’apôtre de tourner le dos à l’Asie pour « passer en Macédoine » annoncer la bonne nouvelle (Actes XVI, 6-10).
Rome fut le lieu du martyre des saints Pierre et Paul et le centre de la civilisation qui naissait. Spengler, convaincu de l’inexorable déclin de l’Occident, rappelle une phrase de Sénèque: Ducunt volentem fata, nolentem trahunt (« Le destin guide ceux qui veulent être guidés, et entraîne ceux qui ne veulent pas »). Mais à la vision relativiste et déterministe de Spengler, nous opposons celle de saint Augustin qui, tandis que les barbares assiégeaient Hippone, annonçait la victoire de la Cité de Dieu dans l’histoire, toujours guidée par la Providence divine.
L’homme est l’artisan de son propre destin et avec l’aide de Dieu, le déclin d’une civilisation peut se transformer en l’aube d’une résurrection. Les nations sont mortelles, mais Dieu ne meurt pas, et l’Église ne connaît pas de crépuscule."
Le christianisme de l'Europe n'est pas destiné aux musées
03 juillet 2016
Extrait d'un discours du pape sur l'Europe, prononcé hier :
"[...] L’Europe est appelée à réfléchir et à se demander si son immense patrimoine, imprégné de christianisme, appartient à un musée ou s’il est capable d’inspirer la culture et de donner ses trésors à toute l’humanité.
Vous êtes rassemblés pour affronter ensemble ces défis ouverts en Europe et pour porter à la lumière des témoignages d’une société civile qui travaille en réseau pour l’accueil et la solidarité envers les plus faibles et les plus défavorisés, pour construire des ponts, pour surmonter les conflits déclarés ou latents.
L’histoire de l’Europe est l’histoire d’une rencontre continue entre Ciel et terre : le Ciel indique l’ouverture au Transcendant, à Dieu, qui a toujours marqué l’homme européen ; la terre représente sa capacité pratique et concrète d’affronter situations et problèmes.
Vous aussi, Communautés et Mouvements chrétiens nés en Europe, vous êtes porteurs de multiples charismes, de dons de Dieu à mettre à la disposition de tous. « Ensemble pour l’Europe » est une force de cohésion dont l’objectif clair est de traduire les valeurs base du christianisme en réponse concrètes aux défis d’un continent en crise.
Votre style de vie se fonde sur l’amour réciproque vécu de façon radicalement évangélique. Une culture de la réciprocité signifie confronter ses idées, s’estimer, s’accueillir, se soutenir mutuellement. Elle signifie valoriser la variété des charismes de façon à converger vers l’unité et à l’enrichir. La présence du Christ parmi vous, transparente et tangible, est le témoignage qui pousse à croire.
Toute unité authentique vit de la richesse des diversités qui la composent – comme une famille qui est beaucoup plus unie lorsque chacun de ses membres peut être lui-même jusqu’au bout, sans crainte. Si l’Europe toute entière veut être une famille de peuples, qu’elle remette la personne au centre, qu’elle soit un continent ouvert et accueillant, qu’elle continue à réaliser des formes de coopération non seulement économique mais aussi sociale et culturelle. [...]"
La religion des droits de l'homme nous mène à notre perte
27 juin 2016
Deux articles très intéressants exposent cette thèse, l'un sous l'angle juridique, l'autre sous l'angle de la philosophie politique. A lire intégralement. Extrait :
"Avatar de la religion de l'humanité, le culte des droits de l'homme a remplacé depuis quelques décennies le communisme - dont il partage la nature de religion séculière - dans son rôle d'utopie censée instaurer le règne du bien sur la terre. Dans cette nouvelle religion séculière, les droits de l'homme sont en charge de la promesse du royaume de Dieu sur la terre, en charge du projet d'une humanité réconciliée grâce à l'instauration d'une société parfaite, au moyen de la mutation du monde ancien en un monde nouveau entièrement cosmopolite et fondé exclusivement sur les droits des individus."
Union Européenne : "On va forcément vers un clash majeur"
25 juin 2016
C'est l'analyse d'Yves Daoudal :
"Jaroslaw Kaczynski, président du PiS, le parti au pouvoir en Pologne, a tenu une conférence de presse sur le Brexit. Pour déplorer le vote britannique, mais aussi pour affirmer que la réponse au Brexit doit être une réforme de l’UE qui serait une nouvelle offre aux Britanniques, à travers un nouveau traité.
« Nous avons besoin d’un nouveau traité européen, nous avons besoin d’une réaction positive, au lieu de nous obstiner dans la même direction en continuant dans le même chemin qui a conduit à la crise. » Il faut clarifier la prise de décision, qui ne doit plus être « arbitraire », il faut redéfinir le concept de subsidiarité, il faut augmenter le nombre des domaines où la décision doit être prise à l’unanimité… Car l’UE est toujours composée d’Etats nations…
Le Premier ministre Beata Szydlo a souligné que la Pologne est en train d’élaborer des propositions sur ce qui doit changer : « Le but de la Pologne est de construire une UE forte, unie, de nations souveraines ».
Ce discours est exactement à l’opposé de celui que l’on entend en France. Tous les dirigeants demandent, éventuellement avec l’appui d’un nouveau traité, qu’on renforce l’UE, qu’on réponde au Royaume Uni par plus d’Europe, et particulièrement qu’on s’occupe de construire une zone euro unifiée, entre les pays qui veulent continuer l’intégration. C’est-à-dire entre dirigeants qui veulent continuer dans la voie de la désastreuse utopie, contre les peuples.
La divergence est donc en train se creuser entre ces deux groupes de pays. Et elle conduit à une impasse.
Car nos dirigeants sont dans la légitimité des traités. Le traité de Maastricht impose une « citoyenneté européenne » supérieure à celle des nations, une monnaie unique à TOUS les Etats de l’UE, et une marche forcée vers toujours plus d’intégration. Et quand ils veulent un nouveau traité c’est pour le souligner encore davantage.
Je me demande si Jaroslaw Kaczynski se rend compte à quel point il va contre le traité européen quand il dit qu’il est contre une tentative de la Pologne de rejoindre l’eurozone pour combattre le Brexit, parce que adopter l’euro conduirait à appauvrir les gens si le pays entrait avec un zloty faible, et briserait les exportations s’il entrait avec un zloty fort…
On va forcément vers un clash majeur."
Les racines chrétiennes dans la terre de France : découverte d'une église paléochrétienne à Nîmes (Add.)
25 juin 2016
Lu ici :
"Une église paléochrétienne datant du Ve siècle a été découverte par une équipe de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) lors de fouilles menées sur le terrain d'un particulier qui habite dans le quartier des Amoureux. 130 tombes dont les datations s'échelonnent entre la fin de l'Antiquité et le haut Moyen-Age ont également été trouvées lors d'une campagne débutée le 30 décembre dernier et achevée le 22 avril dernier.
L'imposante fondation d'une abside semi-circulaire de l'édifice religieux, bâti avec des remplois antiques monumentaux, a été mise au jour. L'intérieur de l'abside accueille de nombreuses sépultures. Au sein du cimetière, ont été découverts des sarcophages en plomb datant d'autour du IIIe siècle. Les autres tombes sont construites avec des pierres, tuiles ou bois. Il faudra de nombreux mois de travail avant la remise du rapport de fouilles probablement pour la fin de l'année prochaine".
Add. : nombreuses photos ici.
L’Archidiocèse de Malines-Bruxelles n'accueillera plus la Fraternité des Saints Apôtres
16 juin 2016
Belgicatho postait hier le communiqué de l'Archidiocèse de Malines-Bruxelles annonçant qu'il ne voulait plus accueillir la Fraternité des Saints-Apôtres, fondée en avril 2013 par Monseigneur André-Joseph Léonard, Archevêque de Malines-Bruxelles et Primat de Belgique, et inspirée par le Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, à partir de fin juin 2016.
La raison invoquée est que "la plupart des séminaristes de la Fraternité des Saints-Apôtres viennent pour l'instant de France où de nombreuses régions connaissent un manque cruel de prêtres.[...] Cette perspective n'est pas à promouvoir dans les circonstances actuelles cat elle manifeste un grave manquement à la solidarité entre évêques, tant avec ceux de notre pays qu'avec nos voisins français."
Des laïcs ont réagi à cette annonce par communiqué de presse :
[...] "Nous nous étonnons cependant que la Fraternité soit victime de son succès. En effet, l’Archevêché déclare ne pas vouloir déforcer les évêques français au vu de nombre très important de séminaristes français qui ont décidé de venir en Belgique rejoindre la Fraternité. Les séminaristes français qui rejoignent la Belgique rejoignent un charisme particulier et il est faux de croire que cela vide les diocèses en France. Au contraire, certains n’auraient peut-être en effet jamais rejoint le séminaire sans l’existence d’une vie communautaire telle que proposée par les Saints Apôtres. De plus, l'Eglise contemporaine fourmille d'exemples de jeunes communautés dynamiques, dont la foi et l'engagement sont un vrai moteur de revitalisation de l'Eglise, et qui ne rechignent jamais à mettre leurs prêtres à disposition des diocèses dans le besoin.
Le principe de solidarité invoqué est on ne peut plus curieux. En effet, sur 80 séminaristes en formation à Namur aujourd’hui seulement 25 sont belges. Va-t-on tous les renvoyer dans leur pays ? Va-t-on renvoyer tous les prêtres africains, polonais qui viennent nous aider à porter le message du Christ en Belgique ? L’Eglise catholique n’est-t-elle plus universelle ? L’argument invoqué ne tient évidemment pas la route et nous espérons qu’il n’y a pas derrière des raisons en réalité purement idéologiques.
Beaucoup d’autres communautés présentes en Belgique « captent » des vocations étrangères sans qu'on les renvoie dans leur pays. La situation présente crée un précédent inacceptable et est en réalité une dissolution en douceur (?) de la Fraternité. Ne serait-il pas temps que l'Eglise de Belgique fasse meilleur cas des initiatives qui fonctionnent et s'intéresse plus en détail à d'autres réalités qui portent moins de fruits et créent parfois de graves problèmes de communion avec l'Eglise universelle ?"[...]
L'église Sainte-Catherine desservie par des prêtres de la Fraternité des Saints-Apôtres et dont on annonçait la fermeture, ne devrait pas être fermée.
L'Europe à la redécouverte de ses racines
28 mai 2016
Après l'anneau de Ste Jeanne d'Arc, on aurait retrouvé la tombe d'Aristote :
"Jeudi 26 mai, l'archéologue Konstantinos Sismanidis a indiqué avoir retrouvé l'endroit où a été édifié la sépulture d'Aristote, comme le relate le New York Times.
Le chercheur qui a fait cette annonce à Thessalonique à l'occasion du 2400ème anniversaire de la naissance du philosophe, est «pratiquement certain» que la tombe du disciple de Platon se situe, non pas à Chalcis comme l'ont toujours affirmé ses confrères, mais à Stagire, ancienne cité macédonienne où le philosophe est né en 384 avant J-C.
Konstantinos Sismanidis affirme que les indications qu'ils possèdent sont «solides». «Nous avons retrouvé sa tombe», a affirmé l'archéologue lors de la conférence mondiale, réunissant les plus grands spécialistes vivants d'Aristote. «Nous avons également retrouvé l'autel dont il est fait mention dans les anciens textes, tout comme la route qui avait été empruntée pour aller jusqu'à la tombe du philosophe, tout près de l'ancien marché de la ville», a ajouté l'archéologue, sur la piste d'Aristote depuis près de vingt ans. [...]"
Né en 384 avant J-C et mort en 322 avant J-C, Aristote fut l'un des penseurs les plus influents de l'histoire de la philosophie. Logicien et précepteur d'Alexandre le Grand, le philosophe reconnu pour ses analyses politiques est aussi le fondateur de la métaphysique, « philosophie première », puisqu’elle consiste à rechercher les premières causes et les premiers principes de l’existence de l’Univers. La philosophie politique d'Aristote est également célèbre. Comme l’homme est « par nature un animal politique », il ne peut trouver son bonheur indépendamment de toute sociabilité. La société sert non seulement à vivre, mais aussi à bien vivre. Le but de la cité est l’indépendance économique, détachée de toute relation coercitive avec les cités étrangères. En un mot, la finalité de la cité est l’autarcie. La famille est l’unité économique par excellence. Lorsqu’elle a tout ce qu’il faut pour produire ce qui est nécessaire à la consommation de ses membres, elle procède à l’échange du surplus de cette production. La cité (polis) est composée de familles, elles-mêmes déjà regroupées en villages, c'est-à-dire en colonies de familles qui se sont regroupées naturellement en vue de la satisfaction des besoins qui ne sont pas strictement nécessaires. La cité, elle, est une communauté achevée, formée de plusieurs villages une fois qu’elle a atteint un niveau suffisant d’autarcie.
L’islam n’a pas sa place
27 mai 2016
On attend qu'un politique français parle comme Robert Fico, Premier ministre de Slovaquie :
« Cela peut paraître étrange mais, je suis désolé, l’islam n’a pas sa place en Slovaquie. Peut-être parce que nous sommes un pays qui renaît en quelque sorte. Si quelqu’un vient me dire que la Slovaquie veut être multiculturelle, que tout le monde va faire ici ce qu’il veut, qu’il y aura des traditions variées, et que la Slovaquie va changer, il est contre l’essence même de ce pays. Je pense qu’il est du devoir des hommes politiques de parler de ces choses très clairement et ouvertement. Je ne veux pas que se constitue en Slovaquie une communauté musulmane. Je ne veux pas qu’il y ait des dizaines de milliers de musulmans qui se mettent à promouvoir leur affaire. J’en ai parlé plusieurs fois avec le Premier ministre maltais, qui m’a dit que le problème n’est pas qu’ils viennent, mais qu’ils changent le caractère du pays. Et nous ne voulons par changer les traditions de notre pays, qui est bâti sur la tradition cyrillo-méthodienne, sur quelque chose qui est là depuis des siècles."
Puisse le pape François rencontrer réellement la France périphérique et l’écouter
18 mai 2016
Gabrielle Cluzel réagit aux propos du pape François sur la France :
"Le pape, selon La Croix, se rendra en France après l’élection présidentielle : Paris et sa banlieue, Lourdes, et peut-être Marseille. Les catholiques français ne peuvent que s’en réjouir. D’abord parce que la visite d’un pape est toujours pour eux une joie. Ensuite parce qu’il semble, au vu de ses déclarations récentes au même journal, que le Saint-Père connaisse mal la France.
La France, dit-il, « exagère la laïcité ». « Si une femme musulmane veut porter le voile, elle doit pouvoir le faire. » La laïcité serait en effet bien cruelle de forcer un pauvre sikh à ôter son turban, un malheureux bonze à enlever sa robe orange. Alors, n’est-ce pas, « si une femme musulmane veut porter le voile, elle doit pouvoir le faire ». Sauf qu’une chose est le principe, une autre le contexte : certaines, à l’inverse, voudraient ne pas le porter, mais ne peuvent pas le faire. Et la prolifération, la généralisation, la multiplication autoritaire de ce voile marginalise ces dernières un peu plus chaque jour. Le pape, s’il le savait, ne cautionnerait certainement pas cette aliénation de la femme.
On peut reprocher à la laïcité française d’exagérer, on peut surtout lui reprocher de ne pas gérer. Fébrile et impuissante, elle tente sans succès de faire rentrer dans la camisole qu’un catholicisme docile avait bien voulu enfiler un islam autrement impérieux, qui ne s’embarrasse pas de nuances subtiles entre le temporel et le spirituel (...)
« L’Europe, oui, a des racines chrétiennes », dit-il encore, « mais quand j’entends parler des racines chrétiennes de l’Europe, j’en redoute parfois la tonalité, qui peut être triomphaliste ou vengeresse. Cela devient alors du colonialisme. » Ainsi parle le père qui se sent investi du devoir de rabattre le caquet de ses enfants pleins de morgue, écrasant leur prochain de leurs certitudes.
Mais la réalité est tout autre. Ses ouailles françaises sont raillées par les médias, bafouées par le gouvernement, tiennent lieu de tête de Turc à « l’élite » en général. Au point que beaucoup ne croient plus en eux et sont rongés par le doute. Celui qui se noie fait rarement montre de « triomphalisme », trop occupé à garder la tête hors de l’eau (...) Et, comme tous les souffre-douleur, ils aimeraient parfois se jeter dans les bras de leur père pour être consolés, raffermis, défendus.
« L’Europe connaît un grave problème de dénatalité. […] Un vide démographique s’installe. En France, toutefois, grâce à la politique familiale, cette tendance est atténuée. » De quelle politique familiale parle-t-il ? Démembrée, charcutée, en lambeaux… elle n’est plus qu’un ancien souvenir.
Ce pape exhorte à aller « aux périphéries ». Il sait tendre lui-même la main aux marginaux, y compris aux « marginaux » du politiquement correct, comme le montrent son geste vers la fraternité Saint-Pie-X ou, dans un autre genre, son soutien au cardinal Barbarin. Mais il faut qu’il n’ait parlé et échangé qu’avec le cœur du système dominant pour avoir fait sienne cette vision de la France. Puisse-t-il rencontrer réellement, lors de sa visite, la France périphérique et l’écouter, loin du village Potemkine que l’on voudra lui présenter"
Reconnaître les racines chrétiennes de l'Europe mais aussi témoigner des valeurs chrétiennes du Décalogue et de l’esprit évangélique
17 mai 2016
Bernard Antony répond aux errements de Pierre Moscovici :
"Je lis avec intérêt les bons textes sur ce sujet qui fait débat actuellement mais aussi avec consternation les élucubrations émises par des négationnistes de la réalité de notre identité de civilisation.
Le fait chrétien européen, plus que millénaire, malgré toutes les destructions des guerres de religion et des révolutions se manifeste partout du Cap nord à Gibraltar, de l’Atlantique à la Mer Noire dans les pierres de la multitude des églises, humbles chapelles, cathédrales splendides et monastères depuis « l’Europe de Saint Benoît ».
Les racines chrétiennes de l’Europe comportent naturellement l’héritage greco-latin en grande partie préservé et transmis par les monastères d’Orient et d’Occident. Elles incluent évidemment la continuité judéo-chrétienne, le christianisme étant la religion du Messie prophétisé dans l’Ancien Testament, et venu apporter son Évangile à toute l’humanité. Avec les Juifs, fidèles à la Torah, les chrétiens partagent fondamentalement la morale universelle du Décalogue livré par Dieu à Moïse. La reconnaissance de la réalité objective des racines chrétiennes de l’Europe n’exclut donc pas du tout celle du fait religieux et donc culturel juif. Le ministre Pierre Moscovici, qui a été plus marqué par son idéologie de jeunesse communiste révolutionnaire que par son identité juive, s’emberlificote là-dedans.
Cela dit, je crois que ce serait une erreur de n’agir principalement que pour la reconnaissance de ces racines. Somme toute, cela risquerait de se limiter à un combat d’objectivation de l’histoire plutôt que d’agir pour la bien plus nécessaire défense et actualisation des valeurs chrétiennes du Décalogue et de l’esprit évangélique dont il faut sans cesse témoigner.
Cela passe notamment aujourd’hui par la solidarité avec les chrétiens persécutés d’Afrique et d’Asie par le communisme, l’indouisme et surtout avec différents degrés dans l’hostilité, la persécution ou la barbarie par la théocratie totalitaire islamique dans l’application de la charia, avec trop souvent les entreprises de conquête et de terreur jihâdiste. L’Europe s’est en effet construite sur ses valeurs de civilisation mais aussi dans sa résistance séculaire aux déferlements des conquêtes islamiques, arabes ou ottomanes, arrêtées au fil des siècles, à Poitiers, à Las Navas de Tolosa, à Lépante, à Vienne."
Les bus londoniens afficheront "Gloire à Allah" pendant le ramadan
17 mai 2016
Cela n'a rien à voir avec l'élection d'un maire musulman à la tête de la capitale britannique puisque ces publicités à la gloire d'Allah se multiplieront sur les 640 bus de Londres, Birmingham, Manchester, Leicester et Bradford où la communauté musulmane est importante (3 millions rien qu'à Londres) :
«Subhan Allah». «Gloire à Allah». Ces mots seront affichés pendant deux mois sur les fameux bus rouges londoniens. Une campagne de publicité lancée par la branche londonienne de l'association Islamic Relief (Secours islamique en français), la plus importante ONG islamique britannique, qui collecte des fonds pour venir en aide notamment aux victimes de la guerre en Syrie, et a déjà envoyé 178 millions d'euros là-bas. Le début de la campagne coïncidera avec le mois de Ramadan qui se tient en juin (...)
Cette campagne aux tonalités religieuses n'est pas du goût de tout le monde. Si les Britanniques n'ont pas la même conception de la laïcité qu'en France, et que les religions occupent sans problèmes l'espace public, certains s'offusquent d'un deux-poids, deux mesures. En effet, pendant la période de Noël, une publicité de l'église d'Angleterre qui faisait la promotion d'un site internet cherchant à inciter les gens à prier, Just pray, avait été proscrite de plusieurs cinémas. On y voyait l'archevêque de Canterbury réciter le Notre Père avec plusieurs autres fidèles. Le spot publicitaire devait être projeté avant le film Star Wars, mais il avait été bloqué par la Digital Cinema Media, l'agence qui contrôle la publicité dans les plus grandes salles de cinéma du pays.
«Si nous autorisons cette publicité en faveur de l'islam, nous devons aux Chrétiens plus de liberté pour s'exprimer» a ainsi affirmé Andrea William, directrice de l'association Christian Concern. Dans le Daily Mail, Simon Calvert, directeur de l'Institut chrétien, affirme quant à lui que cette publicité «indique le début d'une nouvelle ère d'expression de la foi chrétienne, qui est devenue persona non grata».
Pour ne plus comparer les croisades au jihad
11 mai 2016
Martin Aurell est professeur d’histoire médiévale à l’université de Poitiers, et membre de l’Institut universitaire de France. Il a écrit pour Aleteia un article sur les Croisades, en 8 points qui résument parfaitement le phénomène. Très efficace pour répondre à ceux qui osent comparer les croisades au jihad, et à ceux qui "ne croient pas aux racines chrétiennes de l'Europe" !
(Chaque point est un résumé d'un paragraphe qui permet d'aller plus loin - ici en italique. Je n'ai mis que les deux premiers par souci de longueur.)
"• 1.
Au Moyen Âge, spirituel et temporel ne connaissent pas de séparation. La dimension religieuse imprègne les mentalités médiévales. L’homme médiéval croit en Dieu, ce qui ne l’empêche pas de rester pécheur, mais ne rend pas Dieu responsable pour autant des actes qu’il commet librement.• 2.
La croisade est un pèlerinage « en armes » vers les lieux saints dans un contexte de grande tension entre l’Empire byzantin et les Turcs seldjoukides. C’est une expédition militaire défensive entreprise à la demande du pape, devant la dégradation des conditions du pèlerinage chrétien en terre musulmane.Un pèlerinage vers les Lieux saints
Si l’on ne comprend pas que les croisades sont des pèlerinages vers les Lieux saints, on passe à côté de l’essentiel. La croisade désigne le voyage vers la Terre sainte entrepris par des pèlerins « croisés », c’est-à-dire, qui ont cousu la croix du Christ sur leurs vêtements. Le terme de « croisade » est tardif et il apparaît qu’à la fin du XIIIe siècle : on parlait plutôt de voyage, de passage ou traversée et de chemin. L’histoire a retenu huit croisades qui se sont échelonnées entre 1095 et 1291 et auxquelles il faudrait ajouter les nombreux départs, individuels ou collectifs, vers la Terre sainte qui n’ont pas formé de « croisade » reconnue telle par les historiens modernes. Toutes se sont inscrites dans la logique de défendre l’accès aux Lieux saints, soit une étroite bande de terre reliant l’Asie Mineure à Jérusalem.[...]
• 3.
À l’origine du succès des croisades, il y a la foi des croisés. Les croisades furent des expéditions dangereuses, incertaines, dont le butin était mince. Loin d’une version médiévale du rêve américain façon Proche-Orient, qui n’aurait séduit que les cadets de famille déshérités, le passage en Terre sainte a été le lieu de convergence des élites de l’Europe chrétienne.• 4.
Pour autant, on ne conquiert pas son salut au fil de l’épée en croisade : la croisade n’est pas une obligation religieuse qui assure au chrétien un accès direct au paradis. C’est une différence de fond avec le djihad musulman.• 5.
Les croisades sont indissociables de la puissance temporelle de la papauté ; ce qui n’a pas empêché le pape de condamner sévèrement certains abus et notamment le détournement de la 4ème croisade.• 6.
La violence des croisades doit se comprendre dans le contexte de mentalités médiévales nourries de récits de massacres bibliques et profanes, et habituées à côtoyer la mort. Elle relève aussi d’une culture tactique et guerrière spécifique, qui vient se heurter à un ennemi religieux d’un nouveau genre : l’islam, qui n’hésitait pas à faire usage de la force.• 7.
Les rapports entre chrétiens et musulmans pendant les croisades n’ont pas toujours été violents. Les moments de trêve ainsi qu’un code de la guerre commun ont permis la création d’espaces d’échanges, qu’il ne faut pas idéaliser, mais qui interdisent de voir les croisades comme une guerre des civilisations.• 8.
En plus d’être doublée d’un effort missionnaire, la violence des croisades n’a pas toujours fait l’objet d’un consensus. Des voix chrétiennes se sont élevées contre les abus des croisés, certains allant jusqu’à douter du bien-fondé de la défense de la foi par le glaive."
Jeanne, cet « idéal pour la France »…
10 mai 2016
"Sonnez, fanfares triomphales"... Un beau reportage sur les fêtes Johanniques à Orléans :