Benalla, barbouze élyséenne aux origines aussi mystérieuses que sa promotion éclair, à 26 ans, au grade de lieutenant-colonel honoraire avec salaire mirifique de 10.000 euros mensuel, accréditations multiples, voiture de fonction et appartement élyséen payés par le contribuable : « ecce homo » qui fait trembler la Macronie.
Et nos politiciens, de droite comme de gauche, de se jeter sur l’affaire comme chien affamé sur gigot de pré-salé, faisant assaut de feinte indignation vertueuse, clamant urbi et orbi que les principes de la République auraient été violés avec l’application d’une horde allogène en Allemagne un soir de fête.
À les croire, tous ces agneaux vêtus de probité candide n’auraient jamais imaginé l’existence, en terre de sainte République macronienne, d’une basse police, agissante et parallèle à la police nationale…
Et de faire retentir les ondes de leurs cris d’orfraie…
Pourtant, seuls les poissons rouges élyséens en phase terminale d’Alzheimer ont oublié que les polices parallèles – autrement dit la « barbouzerie » – existent et ont existé de tous temps républicains.
Le terme même de « barbouze », qui faisait allusion aux fausses barbes dont étaient censés s’affubler ces serviteurs de l’ombre des besognes obscures du pouvoir, dans l’espoir de ne pas être reconnus, remonte à la réputée parfaite République gaullienne dont se réclament à qui mieux mieux nos Robespierre républicains nostalgiques, tandis que monsieur Larcher reste assis sur le couvercle du puits pour empêcher toute sortie intempestive de la vérité.
Cette pratique gouvernementale de confier de basses besognes à des argousins de petite moralité et de conscience à éclipse ne date pas du gaullisme, mais celui-ci fut son âge d’or et celui de son involontaire révélation à la connaissance du peuple.
Née au départ pour combattre l’OAS par des moyens inavouables, l’un de ses papes et premier grand maître fut M. Charles Pasqua et son (tristement) célèbre SAC (Service d’action civique) dont se souviennent parfaitement ceux qui ont vécu cette lamentable époque.
Par la suite, sous d’autres appellations, d’autres formes, d’autres chefs (n’est-ce pas, feu M. Foccart ?) la République continua d’utiliser des « barbouzes » en tous points semblables à Alexandre Benalla comme sicaires de sa basse politique, de droite ou de gauche, bien plus souvent dans l’intérêt des politiciens que de l’intérêt national*.
Alors, entendre hurler d’indignation de circonstance de vieux briscards, républicains blanchis sous le harnois, champions incontestés de la trahison, de la compromission, de la concussion et du clientélisme relève du comique de boulevard.
Il y a longtemps que « Boîte à Flatter Macron TV » ne nous avait pas donné de telles occasions de nous fendre la pipe (aïe, politiquement incorrect !), à écouter dégoiser leurs pédantes jactances de doctes « spécialistes » « mainstream », auto ou médiatiquement proclamés, pour nous expliquer que, non, ce n’est pas bien, pas républicain et que ça risque de déplumer le boa de Brigitte !
Pendant que l’on discute à l’infini des turpitudes barbouzardes du régime macronien, les nuages noirs de la politique mondiale et nationale qui s’amoncellent sur nos têtes sont négligemment balayés.
Les mauvais coups assenés par la Macronie spoliatrice au peuple français, l’immigration invasive galopante, les impôts massifs prélevés à la source, le 80 km/h, les atteintes réitérées aux libertés, tout cela est occulté par l’affaire Benalla et se perdra bientôt dans le sable des plages aoûtiennes comme les gouttes d’une serviette de bain qu’on essore.
Comme disent nos voisins Italiens : « E la nave va », traduction transalpine de « Et vogue la galère »… républicaine !