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Prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse : 2019 à Panama

Famille chrétienne :

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"Le pape François l'a annoncé à la fin de la messe finale des JMJ 2016 à Cracovie : les prochaines JMJ auront lieu à Panama en 2019.

C’est le Panama, en Amérique centrale, qui accueillera en 2019 le prochain rassemblement des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ). Comme c’est l’usage, le pape François l’a annoncé le 31 juillet 2016 devant plus d’un million de jeunes pèlerins au terme de la messe de clôture des 31èmes JMJ, à Cracovie (Pologne), en présence du président panaméen Juan Carlos Varela.

Comme de coutume, après s’être déroulée en Pologne, la JMJ se déplace hors d’Europe et se déroulera donc au Panama, un pays qui compte seulement 3,6 millions d’habitants mais se situe idéalement en Amérique centrale. Cette ancienne colonie espagnole compte 75 % de catholiques, mais aussi de nombreux fidèles des Eglises protestantes et évangéliques."[...]


JMJ : le Pape appelle la jeunesse à ne pas vivre dans la facilité

Le pape François a présidé la veillée ce samedi soir et s'est adressé à la jeunesse présente (discours entier ici) :

[...] "Nous venons de diverses parties du monde, de continents, de pays, langues, cultures, peuples différents. Nous sommes “fils” de nations qui peut-être qui sont en train de discuter à cause de divers conflits, ou même sont en guerre. Pour d’autres, nous venons de pays qui peuvent être en “paix”, qui n’ont pas de conflits belliqueux, où beaucoup des choses douloureuses qui arrivent dans le monde font seulement partie des nouvelles et de la presse. Mais nous sommes conscients d’une réalité : pour nous, aujourd’hui et ici, provenant de diverses parties du monde, la douleur, la guerre que vivent de nombreux jeunes, ne sont plus une chose anonyme, elles ne sont plus une nouvelle de la presse, elles ont un nom, un visage, une histoire, une proximité. Aujourd’hui, la guerre en Syrie est la douleur et la souffrance de tant de personnes, de tant de jeunes comme le courageux Rand, qui se trouve au milieu de nous et nous demande de prier pour son cher pays.[...]

Tandis que nous prions m’est venue à l’esprit l’image des Apôtres le jour de Pentecôte. Une scène qui peut nous aider à comprendre tout ce que Dieu rêve de réaliser dans notre vie, en nous et avec nous. Ce jour, par peur, les disciples étaient enfermés. Ils se sentaient menacés par un entourage qui les persécutait, qui les contraignait à rester dans une petite chambre, les obligeant à demeurer figés et paralysés. La crainte s’était emparée d’eux. Dans ce contexte, il s’est passé quelque chose de spectaculaire, quelque chose de grandiose. L’Esprit Saint est venu et des langues comme de feu se sont posées sur chacun d’eux, les poussant à une aventure dont ils n’auraient jamais rêvé.[...]

Nous ne sommes pas venus au monde pour “végéter”

Dans la vie, il y a une autre paralysie encore plus dangereuse et souvent difficile à identifier, et qu’il nous coûte beaucoup de reconnaître. J’aime l’appeler la paralysie qui naît lorsqu’on confond le BONHEUR avec un DIVAN ! Oui, croire que pour être heureux, nous avons besoin d’un bon divan. Un divan qui nous aide à nous sentir à l’aise, tranquilles, bien en sécurité. Un divan – comme il y en a maintenant, modernes, avec des massages y compris pour dormir – qui nous garantit des heures de tranquillité pour nous transférer dans le monde des jeux vidéo et passer des heures devant l’ordinateur. Un divan contre toute espèce de douleur et de crainte. Un divan qui nous maintiendra enfermés à la maison sans nous fatiguer ni sans nous préoccuper. Le divan-bonheur est probablement la paralysie silencieuse qui peut nous nuire davantage ; parce que peu à peu, sans nous en rendre compte, nous nous endormons, nous nous retrouvons étourdis et abrutis tandis que d’autres – peut-être plus éveillés, mais pas les meilleurs – décident de l’avenir pour nous. Sûrement, pour beaucoup il est plus facile et avantageux d’avoir des jeunes étourdis et abrutis qui confondent le bonheur avec un divan ; pour beaucoup, cela est plus convenable que d’avoir des jeunes éveillés, désireux de répondre au rêve de Dieu et à toutes les aspirations du cœur.

Mais la vérité est autre : chers jeunes, nous ne sommes pas venus au monde pour “végéter”, pour vivre dans la facilité, pour faire de la vie un divan qui nous endorme ; au contraire, nous sommes venus pour autre chose, pour laisser une empreinte. Il est très triste de passer dans la vie sans laisser une empreinte. Mais quand nous choisissons le confort, en confondant bonheur et consumérisme, alors le prix que nous payons est très mais très élevé : nous perdons la liberté.
Justement ici, il y a une grande paralysie, lorsque nous commençons à penser que le bonheur est synonyme de confort, qu’être heureux, c’est marcher dans la vie, endormi ou drogué, que l’unique manière d’être heureux est d’être comme un abruti. Il est certain que la drogue fait du mal, mais il y a beaucoup d’autres drogues socialement acceptées qui finissent par nous rendre beaucoup ou de toute manière plus esclaves. Les unes et les autres nous dépouillent de notre plus grand bien : la liberté.

Chers amis, Jésus est le Seigneur du risque, du toujours “au-delà”. Jésus n’est pas le Seigneur du confort, de la sécurité et de la commodité. Pour suivre Jésus, il faut avoir une dose de courage, il faut se décider à changer le divan contre une paire de chaussures qui t’aideront à marcher, sur des routes jamais rêvées et même pas imaginées, sur des routes qui peuvent ouvrir de nouveaux horizons, capables de propager la joie, cette joie qui naît de l’amour de Dieu, la joie que laisse dans ton cœur chaque geste, chaque attitude de miséricorde. Aller par les routes en suivant la “folie” de notre Dieu qui nous enseigne à le rencontrer en celui qui a faim, en celui qui a soif, en celui qui est nu, dans le malade, dans l’ami qui a mal tourné, dans le détenu, dans le réfugié et dans le migrant, dans le voisin qui est seul. Aller par les routes de notre Dieu qui nous invite à être des acteurs politiques, des personnes qui pensent, des animateurs sociaux. Il nous incite à penser à une économie plus solidaire. Dans les milieux où vous vous trouvez, l’amour de Dieu nous invite à porter la Bonne Nouvelle, en faisant de notre propre vie un don fait à lui et aux autres.[...]


La vie doit toujours être accueillie et protégée de la conception à la mort naturelle

Extrait du discours du pape au corps diplomatique polonais :

"[...] À la lumière de son histoire millénaire, j’invite la Nation polonaise à regarder avec espérance l’avenir et les problèmes qu’elle doit affronter. Une telle attitude favorise un climat de respect entre toutes les composantes de la société et une confrontation constructive entre les différentes positions ; en outre, elle crée les meilleures conditions pour une croissance civile, économique et même démographique, alimentant la confiance d’offrir une vie bonne à ses propres enfants. En effet, ils ne devront pas seulement affronter des problèmes mais ils jouiront des beautés de la création, du bien qu’ils sauront accomplir et diffuser, de l’espérance que nous saurons leur donner. Les mêmes politiques sociales en faveur de la famille, cellule première et fondamentale de la société, pour venir en aide aux plus faibles et aux plus pauvres et les soutenir dans l’accueil responsable de la vie, seront de cette façon encore plus efficaces. La vie doit toujours être accueillie et protégée – les deux choses ensemble : accueillie et protégée – de la conception à la mort naturelle, et tous nous sommes appelés à la respecter et à en prendre soin. D’autre part, il revient à l’État, à l’Église et à la société d’accompagner et d’aider concrètement quiconque se trouve en situation de graves difficultés, afin qu’un enfant ne soit jamais perçu comme un poids mais comme un don, et que les personnes les plus fragiles et pauvres ne soient pas abandonnées. [...]"


Nous avons derrière nous deux millénaires de transmission de l’Évangile

Extrait de l'homélie du Cad Dziwisz, lors de la Messe d'ouverture des JMJ en Pologne :

"[...] D’où venons-nous ? Nous venons de « toutes les nations sous le ciel » (Act. ap. 2, 5), comme ceux qui se sont rassemblés le jour de la Pentecôte à Jérusalem. Nous sommes cependant bien plus nombreux qu’il y a deux mille ans, car nous avons derrière nous deux millénaires de transmission de l’Évangile aux quatre coins du monde. Nous apportons avec nous la richesse de nos cultures, de nos traditions et de nos langues. Nous apportons avec nous les expériences de nos Églises locales. Nous apportons avec nous les témoignages de foi et de sainteté des générations passées et de la génération actuelle de nos frères et sœurs, des disciples du Seigneur ressuscité.

Nous venons des régions du monde, où les hommes vivent en paix, où les familles sont des communautés d’amour et de vie et où les jeunes peuvent réaliser leurs rêves. Il y a parmi nous des jeunes, qui vivent dans des pays, où les gens souffrent des conflits et des guerres, où les enfants meurent de faim, où les chrétiens sont terriblement persécutés. Il y a des jeunes parmi nous, qui viennent de pays où règne la violence, le terrorisme aveugle, où le gouvernement abuse de son pouvoir sur l’homme et le peuple, animé par une folle idéologie.

Nous venons avec nos propres expériences de l’Évangile vécue au quotidien dans ce monde difficile. Nous venons avec nos peurs et nos déceptions, mais aussi nos nostalgies et nos espoirs, nos désirs de vivre dans un monde plus humain, plus fraternel et solidaire. Nous nous rendons compte de nos faiblesses, mais nous croyons, que « l’on peut tout en celui qui nous donne la force » (Phil. 4, 13). Nous pouvons faire face aux défis du monde actuel, où l’homme doit choisir entre la foi et l’incroyance, entre le Bien et le Mal, entre l’amour et sa négation.

Où sommes-nous aujourd’hui, à quel endroit, à quel moment de notre vie ? Nous sommes venus de près et de loin. Bon nombre d’entre nous ont parcouru des milliers de kilomètres et ont investi beaucoup dans ce voyage pour pouvoir être ici aujourd’hui. Nous sommes à Cracovie, ancienne capitale de Pologne, où la lumière de la foi est arrivée il y a mille cinquante ans. L’histoire de la Pologne n’était pas facile, mais nous avons toujours essayé de rester fidèles à Dieu et à l’Évangile.

Nous sommes ici, car Jésus nous y a réunis. Il est la lumière du monde. Celui qui Le suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. Il est le Chemin, la Vérité et la Vie. À qui d’autre irions-nous ?  Il n’y a que Jésus Christ qui est capable de satisfaire les désirs les plus profonds du cœur humain. C’est lui qui nous a guidés jusqu’ici. Il est présent parmi nous. Il nous accompagne comme ses disciples qui marchaient vers Emmaüs. Remettons-lui toutes nos affaires, nos peurs et nos espoirs. Il nous questionnera sur notre amour pour Lui, comme il a questionné Simon Pierre. Ne fuyons pas devant la réponse à cette question.

En rencontrant Jésus, nous découvrons que nous formons une grande communauté, l’Église, qui dépasse les frontières humaines et qui divisent les hommes construites par l’homme divisant les hommes.  Nous sommes tous des enfants de Dieu rachetés par le sang de Son Fils Jésus Christ. Vivre l’universalité de l’Église est une expérience incroyable des Journées Mondiales de la Jeunesse. C’est de nous, de notre foi et de notre sainteté que dépend l’image de l’Église. C’est notre rôle d’apporter l’Évangile à ceux qui ne connaissent pas encore le Christ, ou ne le connaissent pas encore assez. [...]"

 

27 juillet : théâtre en plein air à Cracovie

La Troupe de théâtre Duc In Altum, qui existe depuis 14 ans, a pour mission d'évangéliser les cœurs et les âmes avec Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus, et jouera la pièce "Briser la Statue" de Gilbert Cesbron aux JMJ !

Cette pièce retrace les passages vivants et parfois douloureux de la vie de Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus au Carmel, entourée de ses novices.

Mais des instants vécus toujours avec Espérance et guidés par l'Amour du Christ.

Les Ducistes (membres de la troupe) vous attendent nombreux, car "Tout est grâce" !

Rendez-vous Place Wolnica à Cracovie, mercredi 27 juillet à 17h00.

Visuel Cracovie

 

JMJ : avec les missionnaires de la Miséricorde à Cracovie

L'abbé Fabrice Loiseau, supérieur des missionnaires de la Miséricorde divine, me signale que le groupe Misericordia regroupe plus de 300 jeunes de Spes. Et se joignent aussi des groupes de la communauté St Thomas Becket, de Totus Tuus, des peres de l'abbaye de Lagrass... pour une présence toute la semaine à l'église Saint-Casimir, rue des réformés, à Cracovie.

Ce soir une messe selon la forme extraordinaire en le fête de saint Jacques a été célébrée à 18h00, suivie d'une veillée à 20h00 sur les martyrs du communisme avec le père Daniel Ange, l'abbé Loiseau et un témoin polonais.


Premières photos des JMJ en Pologne

Les Journées Mondiales de la Jeunesse à Cracovie ont lieu du 26 juillet au 31 juillet, sur le thème "Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde (Mt 5, 7)". Mais de nombreux jeunes sont déjà présents en Pologne. Un lecteur du Salon Beige nous envoie ces premières photos :

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Reconstitution de la bataille de Vienne aux JMJ en Pologne

Lu sur Novopress :

"Le ministère de la Défense polonais prévoit pour les JMJ, les Journées mondiales de la jeunesse, qui se tiendront du 26 au 31 juillet à Cracovie de présenter « l’armée polonaise à la lumière des générations au service de la défense des valeurs chrétiennes ». Une reconstitution de la bataille de Vienne du 12 septembre 1683 est envisagée.

Cette bataille opposait le Saint Empire Romain germanique allié à la Pologne et à la Lituanie contre les Turcs. Les chrétiens gagnèrent la bataille contre les Turcs de Kara Mustafa, deux fois plus nombreux. Le califat fut obligé de se replier. Le souverain polonais Jean III Sobieski avait alors écrit : « Nous sommes venus, nous avons vu, Dieu a vaincu ».

La messe d’ouverture sera présidée par le cardinal Stanislas Dziwisz, archevêque de Cracovie, qui avait été ordonné prêtre par Karol Wojtyla, le futur Jean-Paul II, dont il sera le collaborateur au Vatican durant tout son pontificat."


Les JMJ s'annoncent bien... à tel point que Air France crée une nouvelle ligne

Air France annonce qu’elle proposera à ses clients, du 4 juillet au 28 août prochains, une nouvelle liaison entre Paris-Charles de Gaulle et l’aéroport de Cracovie, alors que la ville polonaise accueillera cet été les Journées Mondiales de la JeunesseQuatre vols hebdomadaires relieront les deux villes en Airbus A319, d’une capacité de 143 sièges, les lundis, mercredis et vendredis. Les dimanches, les fréquences seront opérées en Airbus A318, d’une capacité de 131 sièges.


Les reliques de sainte Thérèse de Lisieux aux JMJ en Pologne

Unknown-6Le père Olivier Ruffray, recteur du Sanctuaire de Lisieux, s'est rendu à Cracovie pour finaliser la venue des reliques de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus à l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse en juillet prochain. Il a rencontré le cardinal Stanislas Dziwisz, proche collaborateur du pape Jean-Paul II et artisan de sa canonisation. À l’issue de l’entretien, le père Ruffray a remis au cardinal Dziwisz, des reliques des parents de sainte Thérèse, les saints Louis et Zélie Martin.

L’archevêque de Cracovie a ensuite remis au recteur de Lisieux des reliques de saint Jean-Paul II, dont à la basilique de Lisieux, le Centre d’accueil pastoral international porte le nom.


JMJ 2016 à Cracovie : Juventutem cherche des volontaires

L'association JUVENTUTEM, qui se propose de conduire les jeunes de 16 à 30 ans aux JMJ de Cracovie durant l'été 2016, accompagnés par des prêtes et religieux des communautés Eclessia Dei, a un besoin URGENT de bonnes volontés pour renforcer son équipe. Communication, logistique, inscriptions, webmestre ... tous les talents et les petits services sont précieux !

Contact : [email protected]

Flyer Juventutem


JMJ 2016 : le Pape est le premier inscrit

Le Pape s'est inscrit le premier et en public aux Journées Mondiales de la Jeunesse 2016, devant tous les pèlerins rassemblés pour l'Angélus. Le rassemblement mondial, qui aura lieu à Cracovie fin juillet 2016 en plein Jubilé de la miséricorde, sera ainsi axé autour d’une phrase de l’Evangile de Matthieu : “Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde“.

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"Et le ciel devient familier"

Picmonkey_collageC'est le titre du livre publié par la famille de Sophie Morinière, morte en Guyane lors des JMJ en 2013 :

"Le livre est d’abord un hommage à la fille et la sœur disparue. François et Béatrice, les parents, Juliette, Paul et Mathieu, les frères et sœurs dressent le portrait d’une étudiante joyeuse, tournée vers les autres, et dont les actes étaient en accord avec sa foi. Elle avait choisi, par exemple d’accompagner des malades en pèlerinage à Lourdes.

Les parents racontent aussi la douleur de cette disparition brutale, et le réconfort trouvé dans la prière. Car Dieu est partout dans ce récit, et dans la vie de la famille Morinière."


« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » : thème de la Journée Mondiale de la Jeunesse 2015

Extrait du message du pape, publié aujourd'hui :

"[...] En vous invitant à redécouvrir la beauté de la vocation humaine à l’amour, je vous exhorte aussi à vous rebeller contre la tendance diffuse à banaliser l’amour, surtout quand on cherche à le réduire seulement à l’aspect sexuel, en le détachant ainsi de ses caractéristiques essentielles de beauté, de communion, de fidélité et de responsabilité. Chers jeunes, « dans la culture du provisoire, du relatif, beaucoup prônent que l’important c’est de ‘‘jouir’’ du moment, qu’il ne vaut pas la peine de s’engager pour toute la vie, de faire des choix définitifs, ‘‘pour toujours’’, car on ne sait pas ce que nous réserve demain. Moi, au contraire, je vous demande d’être révolutionnaires, je vous demande d’aller à contre-courant ; oui, en cela je vous demande de vous révolter contre cette culture du provisoire, qui, au fond, croit que vous n’êtes pas en mesure d’assumer vos responsabilités, elle croit que vous n’êtes pas capables d’aimer vraiment. Moi, j’ai confiance en vous, jeunes, et je prie pour vous. Ayez le courage d’ ‘‘aller à contre-courant’’. Et ayez aussi le courage d’être heureux.» (Rencontre avec les jeunes volontaires de la Journée Mondiale de la Jeunesse de Rio, 28 juillet 2013).

Vous les jeunes, soyez de bons explorateurs ! Si vous vous lancez à la découverte du riche enseignement de l’Église dans ce domaine, vous découvrirez que le christianisme ne consiste pas en une série d’interdits qui étouffent nos désirs de bonheur, mais en un projet de vie capable de fasciner nos cœurs ! [...]"


L’hymne des Journées mondiales de la jeunesse 2016

L’hymne des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ 2016), qui se tiendront à Cracovie (Pologne), du 25 juillet au 1er août 2016, a été interprété en grande première, mardi 6 janvier, le jour de l’Épiphanie, dans cette ville du sud de la Pologne.

Œuvre de Jakub Blycharz, avocat et militant catholique, l’hymne a été interprété par un orchestre et une chorale sur Rynek Glowny, la grande place du Vieux-Marché, à l’issue d’un défilé traditionnel des Rois Mages, en présence de l’archevêque de Cracovie, le cardinal Stanislaw Dziwisz, qui a déclaré :

« Nous voulons offrir cet hymne aux jeunes du monde entier (…). Cracovie lance ainsi la fête des jeunes qui viendront l’année prochaine. On a un an pour bien l’apprendre. On le chantera ensemble ici avec les jeunes du monde entier et le pape François. »

Intitulé « Bénis soient les miséricordieux », l’hymne reprend en refrain le thème choisi pour les prochaines JMJ, la miséricorde.


Pape François : Ayez le courage d’aller à contre-courant

Le pape a publié son message pour la 29e JMJ sous le verset « Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des Cieux est à eux » (Mt 5, 3). Extrait :

"La prochaine étape du pèlerinage intercontinental des jeunes sera à Cracovie, en 2016. Pour rythmer notre marche, j’aimerais, durant les trois années qui viennent, réfléchir avec vous sur les Béatitudes évangéliques que nous pouvons lire dans l’Évangile selon saint Matthieu (5, 1-12). Cette année nous commencerons par méditer la première : « Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des Cieux est à eux » (Mt 5, 3) ; pour 2015 je propose « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5, 8) ; et enfin, en 2016, le thème sera « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7). [...]

Les Béatitudes de Jésus sont porteuses d’une nouveauté révolutionnaire, d’un modèle de bonheur contraire à celui qui nous est communiqué habituellement par les médias, par la pensée dominante. Pour la mentalité du monde, c’est un scandale que Dieu soit venu se faire l’un d’entre nous, qu’il soit mort sur une croix ! Dans cette logique mondaine, ceux que Jésus proclame bienheureux sont considérés comme “perdants”, faibles. Au contraire le succès à tout prix, le bien être, l’arrogance du pouvoir, l’affirmation de soi au dépens des autres, sont exaltés. [...]

Mais que signifie au juste le mot “bienheureux” (en grec makarioi) ? Cela veut dire vraiment heureux. Alors, dites-moi : aspirez-vous vraiment au bonheur ? À une époque où l’on est attiré par tant d’apparences de bonheurs, on risque de se contenter de peu, ou d’avoir une idée de la vie “en miniature”. Au contraire, aspirez à de grandes choses ! Élargissez vos cœurs ! Comme disait le bienheureux Pier Giorgio Frassati, « vivre sans foi, sans patrimoine à défendre, sans soutenir une lutte continue pour la vérité, ce n’est pas vivre mais vivoter. Nous ne devons jamais vivoter, mais vivre » (Lettre à I. Bonini, 27 février 1925). Le jour de la Béatification de Pier Giorgio Frassati, le 20 mai 1990, Jean-Paul II l’a appelé “l’homme des Béatitudes” (Homélie de la Messe : AAS  82 [1990], 1518).

Si vraiment vous laissez émerger les aspirations les plus profondes de votre cœur, vous vous rendrez compte qu’il y a une soif inextinguible de bonheur en vous, et c’est cela qui vous permettra de distinguer et de refuser les nombreuses offres “à bon prix” que vous rencontrez autour de vous. Quand nous recherchons le succès, le plaisir, la possession égoïste et que nous en faisons des idoles, nous pouvons, certes, expérimenter des moments d’ivresse, une fausse impression de satisfaction ; mais à la fin nous devenons esclaves, nous ne sommes jamais satisfaits, nous sommes poussés à vouloir toujours plus. Et c’est vraiment triste de voir une jeunesse “repue”, mais molle.

Saint Jean écrivait aux jeunes en leur disant : « vous êtes forts, la parole de Dieu demeure en vous et vous avez vaincu le Mauvais » (1 Jn 2, 14). Les jeunes qui choisissent le Christ sont forts, ils se nourrissent de sa Parole et ils ne “se goinfrent” pas d’autres choses ! Ayez le courage d’aller à contre-courant. Ayez le courage du vrai bonheur ! Dites non à la culture du provisoire, de la superficialité et du rejet, qui ne vous estime pas capables d’assumer des responsabilités et d’affronter les grands défis de la vie !

[...] Essayez avant tout d’être libres en face des choses. Le Seigneur nous appelle à un style de vie évangélique caractérisé par la sobriété, à ne pas céder à la culture de la consommation. Il faut rechercher ce qui est essentiel, apprendre à se dépouiller des mille choses superflues et inutiles qui nous étouffent. Détachons-nous du désir de posséder ; ne faisons pas de l’argent une idole, pour ensuite le gaspiller. Mettons Jésus à la première place. Lui peut nous libérer de l’idolâtrie qui nous rend esclaves. [...]"


Trois tentations du disciple missionnaire : l’idéologisation, le fonctionnalisme et le cléricalisme

Du Pape François aux évêques du CELAM : extrait capital d'un long discours à découvrir.

"L’option missionnaire du disciple sera soumise à des tentations. Il est important de savoir comprendre la stratégie de l’esprit mauvais pour nous aider dans le discernement. Il ne s’agit pas de sortir pour chasser les démons, mais seulement de lucidité et de ruse évangélique. Je mentionne seulement quelques attitudes qui configurent une Église "tentée". Il s’agit de connaître certaines propositions actuelles qui peuvent se dissimuler dans la dynamique du disciple missionnaire et arrêter, jusqu’à le faire échouer, le processus de conversion pastorale.

1. L’idéologisation du message évangélique. Il y a une tentation qui s’est rencontrée dans l’Église dès l’origine : chercher une herméneutique d’interprétation évangélique en dehors du message de l’Évangile lui-même et en dehors de l’Église. Un exemple : Aparecida, à un certain moment, a connu cette tentation sous forme d « asepsie ». On a utilisé, et c’est bien, la méthode du « voir, juger, agir » (Cf. n. 19). La tentation résidait dans le fait de choisir un « voir » totalement aseptique, un « voir » neutre, lequel est irréalisable. Le voir est toujours influencé par le regard. Il n’y a pas d’herméneutique aseptisée. La demande était alors : avec quel regard voyons-nous la réalité ? Aparecida a répondu : avec le regard du disciple. C’est ainsi que se comprennent les n. 20 à 32. Il y a d’autres manières d’idéologiser le message et, actuellement, apparaissent en Amérique Latine et dans les Caraïbes des propositions de cette nature. J’en mentionne seulement quelques unes :

    a) La réduction socialisante. C’est l’idéologisation la plus facile à découvrir. A certains moments elle a été très forte. Il s’agit d’une prétention interprétative sur la base d’une herméneutique selon les sciences sociales. Elle recouvre les champs les plus variés : du libéralisme de marché aux catégories marxistes.

    b) L’idéologisation psychologique. Il s’agit d’une herméneutique élitiste qui, en définitive, réduit la « rencontre avec Jésus-Christ », et son développement ultérieur, à une dynamique d’auto-connaissance. On la rencontre habituellement dans les cours de spiritualité, les retraites spirituelles, etc. Il finit par en résulter un comportement immanent autoréférentiel. On ne sent pas de transcendance, ni par conséquent, de comportement missionnaire.

    c) La proposition gnostique. Assez liée à la tentation précédente. On la rencontre habituellement dans des groupes d’élites faisant la proposition d’une spiritualité supérieure, assez désincarnée, et qui conduit à faire de « questions disputées » des attitudes pastorales. Ce fut la première déviation de la communauté primitive, et elle est réapparue, au cours de l’histoire de l’Église, sous des versions revues et corrigées. On les appelle vulgairement « catholiques des Lumières » (parce qu’ils sont héritiers de la culture des Lumières).

    d) La proposition pélagienne. Elle apparait fondamentalement sous la forme d’une restauration. Devant les maux de l’Église, on cherche une solution seulement disciplinaire, par la restauration de conduites et des formes dépassées qui n’ont pas même culturellement la capacité d’être significatives. En Amérique Latine, on la rencontre dans des petits groupes, dans quelques Congrégations religieuses nouvelles qui recherchent une « sécurité » doctrinale ou disciplinaire. Elle est fondamentalement statique, même si elle promet une dynamique ad intra, qui retourne en arrière. Elle cherche à « récupérer » le passé perdu.

2. Le fonctionnalisme. Son action dans l’Église est paralysante. Il s’enthousiasme davantage pour la « feuille de route du chemin » que pour la réalité du chemin. La conception fonctionnaliste n’accepte pas le mystère, elle regarde à l’efficacité. Elle réduit la réalité de l’Église à la structure d’une ONG. Ce qui importe c’est le résultat constatable et les statistiques. De là on va à toutes les manières d’entrepreneurs de l’Église. Elle constitue une sorte de « théologie de la prospérité » dans l’organisation de la Pastorale.

3. Le cléricalisme est aussi une tentation très actuelle en Amérique Latine. Curieusement, dans la majorité des cas, il s’il agit d’une complicité pécheresse : le curé cléricalise, et le laïc lui demande à être cléricalisé, parce que c’est finalement plus facile pour lui. Le phénomène du cléricalisme explique, en grande partie, le manque de maturité et de liberté chrétienne dans une bonne part du laïcat latino-américain. Ou bien il ne grandit pas (la majorité), ou bien il se blottit sous les couvertures des idéologisations, dont nous avons parlé, ou dans des appartenances partielles et limitées. Il existe, dans nos régions une forme de liberté des laïcs à travers des expériences de peuple : le catholique comme peuple. Ici on voit une plus grande autonomie, saine en général, qui s’exprime fondamentalement dans la piété populaire. Le chapitre d’Aparecida sur la piété populaire décrit en profondeur cette dimension. La proposition des groupes bibliques, des communautés ecclésiales de base et des conseils pastoraux vont dans le sens d’un dépassement du cléricalisme et d’une croissance de la responsabilité des laïcs".


Le triomphe des JMJ

PvL'article de Christian Vanneste :

"L’un des plus grands rassemblements humains de la planète : 3 millions de personnes réunies pour la messe célébrée par le pape sur la plage de Copacabana. L’Église catholique a, une fois encore, prouvé son intelligence et sa force.

Ses détracteurs la disaient vieillissante, dépassée, minée par les problèmes internes qu’elle n’avait pu résoudre. Ils avaient trouvé en Benoît XVI la cible, selon eux, idéale pour attaquer une religion conservatrice, éloignée de la sensibilité contemporaine, et parfois maladroite. Première erreur : ce pape à l’intelligence exceptionnelle aura surpris tout le monde. Sa science théologique, sa connaissance historique, sa maîtrise conceptuelle, la finesse de ses analyses comme son attachement raisonné aux symboles, vestimentaires, par exemple, étaient connus. Il était donc brillant et conservateur : une espèce rare et guère propre à garantir l’avenir de l’Institution. On allait donc l’écouter aux Bernardins, mais on se permettait aussi des réflexions parfois peu amènes, comme celle de Juppé par exemple.

Or, c’est Benoît XVI qui aura innové en renonçant et en permettant ainsi au Pape François d’être élu. Loin d’être un aveu d’échec, cette décision a été la condition d’un succès. Le Saint-Père, âgé et malade, ne sentait plus en lui la force d’accomplir sa mission, et notamment d’affronter physiquement l’épreuve des JMJ de Rio. Plutôt que d’offrir aux jeunes l’image d’un athlète de Dieu qu’il savait ne pas être, il a préféré laisser la place à un autre.

La Providence a voulu que ce soit un Pape sud-américain dont la complémentarité avec son prédécesseur éclate aux yeux de tous. Benoît était d’une grande simplicité mais sa modestie n’allait pas sans retenue. François est simple mais dans un élan de proximité extraordinaire comme s’il voulait être le curé de paroisse de la terre entière, cherchant le contact personnel avec chacun, et sans égard pour sa propre sécurité. On retrouve avec lui ce génie de la communication que possédait Jean-Paul II. Or, c’est ce qu’il fallait à l’Église, non seulement pour répondre à l’appel de la jeunesse, non seulement pour montrer un visage enthousiasmant dans cette Amérique latine en proie à une redoutable concurrence religieuse, mais encore dans le monde entier pour prouver la vigueur et la santé d’une institution deux fois millénaire" (suite).


Le Pape aux jeunes : "Continuez à vaincre l’apathie, en donnant une réponse chrétienne aux inquiétudes sociales et politiques!"

Le Saint-Père est sorti plusieurs fois de son texte écrit (comme il en a l'habitude) pendant la veillée de prières de samedi à laquelle assistaient 3 millions de jeunes. Il a fallu du temps aux services de presse pour publier le texte réellement prononcé. Le voici :

"En vous regardant présents ici, me vient à l’esprit l’histoire de saint François d’Assise. Devant le Crucifix il entend la voix de Jésus qui lui dit : « François, va et répare ma maison ». Et le jeune François répond avec rapidité et générosité à cet appel du Seigneur : réparer sa maison. Mais quelle maison ? Peu à peu il s’est rendu compte qu’il ne s’agissait pas de faire le maçon et de réparer un édifice de pierres, mais de donner sa contribution à la vie de l’Église ; il s’agissait de se mettre au service de l’Église, en l’aimant et en travaillant, pour qu’en elle se reflète toujours davantage le Visage du Christ.

Aujourd’hui aussi, le Seigneur continue à avoir besoin de vous, les jeunes, pour son Église. Chers jeunes, le Seigneur a besoin de vous ! Aujourd’hui aussi, il appelle chacun de vous à le suivre dans son Église et à être missionnaire. Chers jeunes, le Seigneur vous appelle aujourd’hui ! Non pas en désordre ! À toi, à toi, à toi, à chacun. Écoutez dans votre cœur ce qu’il vous dit. Je pense que nous pouvons apprendre quelque chose de ce qui s’est passé ces jours-ci, du comment nous avons dû annuler, à cause du mauvais temps, la réalisation de cette veillée sur le « Campus Fidei », à Guaratiba. Le Seigneur ne voudrait-il pas nous dire que le vrai champ de la foi, le vrai « Campus Fidei », n’est pas un lieu géographique, mais que nous le sommes nous-mêmes ? Oui ! C’est vrai ! Chacun de nous, chacun de vous, moi, tout le monde ! Et être disciple missionnaire signifie savoir que nous sommes le Champ de la Foi de Dieu ! C’est pourquoi, en partant de l’image du Champ de la Foi, j’ai pensé à trois images qui peuvent nous aider à mieux comprendre ce que signifie être disciple-missionnaire : la première image, le champ qui est le lieu dans lequel on sème ; la seconde, le champ comme lieu d’entraînement ; et la troisième, le champ comme chantier.

1. Tout d’abord : Le champ comme lieu dans lequel on sème. Nous connaissons tous la parabole de Jésus qui parle d’un semeur parti jeter les semences dans son champ. Quelques unes d’entre elles tombent sur la route, au milieu des pierres, parmi les épines et ne parviennent pas à se développer. Mais d’autres tombent sur la bonne terre et produisent beaucoup de fruits (Cf. Mt 13, 1-9). Jésus lui-même explique le sens de la parabole : la semence est la Parole de Dieu qui est jetée dans nos cœurs (Cf. Mt 13, 18-23). Aujourd’hui… tous les jours, mais aujourd’hui particulièrement, Jésus sème. Lorsque nous acceptons la Parole de Dieu, alors nous sommes le Champ de la Foi ! S’il vous plaît, laissez le Christ et sa Parole entrer dans votre vie, laissez la semence de la Parole de Dieu y entrer, laissez-la germer, laissez-la grandir. Dieu fait tout, mais vous, laissez-le agir, laissez-le travailler dans cette croissance !

Jésus nous dit que les semences tombées au bord de la route, ou entre les pierres, ou au milieu des épines n’ont pas porté de fruit. Je crois que, honnêtement, nous pouvons nous demander : Quel type de terrain sommes-nous, quel type de terrain voulons-nous être ? Peut-être sommes-nous parfois comme la route : nous écoutons le Seigneur, mais rien ne change dans notre vie, parce que nous nous laissons étourdir par beaucoup d’attraits superficiels que nous écoutons ; moi, je vous demande, mais ne répondez pas maintenant, que chacun réponde dans son cœur : suis-je un jeune, une jeune, distrait ? Ou nous sommes comme le terrain pierreux : nous accueillons avec enthousiasme Jésus, mais nous sommes inconstants, devant les difficultés nous n’avons pas le courage d’aller à contre-courant. Que chacun de nous réponde dans son cœur : Suis-je courageux ou suis-je un lâche ? Ou nous sommes comme le terrain avec les épines : les choses, les passions négatives étouffent en nous les paroles du Seigneur (cf. Mt 13, 18-22). Dans mon cœur, ai-je l’habitude de jouer deux rôles : faire bonne figure avec Dieu et faire bonne figure avec le Diable ? Vouloir recevoir la semence de Jésus et arroser en même temps les épines et les mauvaises herbes qui se cachent dans mon cœur ? Mais aujourd’hui, je suis certain que la semence peut tomber dans la bonne terre. Écoutons ces témoins, écoutons comment la semence est tombée dans la bonne terre. « Non, Père, je ne suis pas de la bonne terre, je suis une calamité, je suis plein de pierres, d’épines, de tout ». Oui, c’est possible que cela soit en superficie, mais libère une portion, une petite portion de bonne terre, et laisse la semence y tomber et tu verras comment elle germera.

Je sais que vous voulez être un bon terrain, vraiment des chrétiens, non pas des chrétiens part-time, non des chrétiens « empesés », hautains et distants, de façon à ressembler à des chrétiens mais, au fond, au fond, sans rien faire ; non pas des chrétiens de façade, ces chrétiens qui le sont simplement en apparence, mais des chrétiens authentiques. Je sais que vous ne voulez pas vivre dans l’illusion d’une liberté inconsistante qui se laisse entraîner par les modes et les convenances du moment. Je sais que vous visez haut, vous voulez faire des choix définitifs qui donnent plein sens. C’est ainsi ou bien je me trompe ? C’est ainsi ? Bien ! si c’est ainsi, faisons une chose : tous en silence, regardons notre cœur et que chacun dise à Jésus qu’il veut recevoir la semence. Dites à Jésus : regarde, Jésus, les pierres qu’il y a, regarde les épines, regarde les mauvaises herbes, mais regarde cette petite portion de terre que je t’offre pour que la semence y entre. En silence, laissons entrer la semence de Jésus. Souvenez-vous de ce moment, chacun de nous connaît le nom de la semence qui y est entrée. Laissez-la grandir, et Dieu en prendra soin.

2. Le champ. En plus d’être un lieu dans lequel on sème, le champ est un lieu d’entraînement. Jésus nous demande de le suivre toute la vie, il nous demande d’être ses disciples, de « jouer dans son équipe ». La majorité d’entre vous aime le sport. Et ici, au Brésil, comme en d’autres pays, le football est une passion nationale. Oui ou non ? Et bien, que fait un joueur quand il est appelé à faire partie d’une équipe ? Il doit s’entraîner, et s’entraîner beaucoup ! Il en est ainsi de notre vie de disciple du Seigneur. Saint Paul, en décrivant les chrétiens, nous dit : « Tous les athlètes s’imposent une discipline sévère ; ils le font pour gagner une couronne qui va se faner, et nous pour une couronne qui ne se fane pas » (1 Co 9, 25). Jésus nous offre quelque chose de supérieur à la Coupe du monde ! Quelque chose de supérieur à la Coupe du monde ! Jésus nous offre la possibilité d’une vie féconde, d’une vie heureuse, et il nous offre aussi un avenir avec lui qui n’aura pas de fin, dans la vie éternelle. C’est ce que nous offre Jésus. Mais il nous demande de payer l’entrée, et l’entrée c’est que nous nous entrainions pour « être en forme », pour affronter sans peur toutes les situations de la vie, en témoignant de notre foi. Par le dialogue avec lui : la prière. Père, maintenant, tu nous fais prier tous ? Non ? Je te demande… mais répondez dans votre cœur, pas à haute voix, mais dans le silence : est-ce que je prie ? Que chacun réponde. Est-ce que je parle avec Jésus ou bien ai-je peur du silence ? Est-ce que je laisse l’Esprit Saint parler dans mon cœur ? Je demande à Jésus : que veux-tu que je fasse, que veux-tu de ma vie ? C’est cela s’entraîner. Demandez à Jésus, parlez avec Jésus. Et si vous commettez une erreur dans la vie, si vous faites une glissade, si vous faites quelque chose de mal, n’ayez pas peur. Jésus, regarde ce que j’ai fait ! Qu’est-ce que je dois faire maintenant ? Mais parlez toujours avec Jésus, dans le bien comme dans le mal, quand vous faites une chose bonne ou quand vous faites une chose mauvaise. N’ayez pas peur de lui ! C’est cela la prière. Et avec cela, vous vous entrainez dans le dialogue avec Jésus, dans ce fait d’être disciple missionnaire ! Par les sacrements, qui font grandir en nous sa présence. Par l’amour fraternel, par l’écoute, la compréhension, le pardon, l’accueil, l’aide de l’autre, de toute personne, sans exclure, sans mettre en marge. Chers jeunes, soyez de vrais « athlètes du Christ ».

3. Enfin : le champ comme chantier. Ici, nous voyons comment on a pu construire ceci, précisément ici : les jeunes ont commencés à bouger, ils se sont engagés et ils ont construit l’Église. Quand notre cœur est une bonne terre qui accueille la Parole de Dieu, quand « on mouille le maillot» en cherchant à vivre comme chrétiens, nous expérimentons quelque chose de grand : nous ne sommes jamais seuls, nous faisons partie d’une famille de frères qui parcourent le même chemin, nous faisons partie de l’Église. Ces jeunes n’étaient pas seuls, mais ils ont cheminé ensemble et ils ont construit l’Église, ils ont réalisé ensemble ce qu’a fait saint François ; construire, réparer l’Église. Je te demande : voulez-vous construire l’Église ? [Oui…] Vous mettez-vous en mouvement pour le faire ? [Oui…] Et demain, oublieriez-vous ce « oui » que vous avez dit ? [Non…]. Cela me plaît ! Nous faisons partie de l’Église, ou plutôt nous devenons les constructeurs de l’Eglise et les protagonistes de l’histoire. S’il vous plaît, chers jeunes : ne vous mettez pas à la « queue » de l’histoire. Soyez-en les protagonistes. Jouez en attaque ! Tirez en avant, construisez un monde meilleur, un monde de frères, un monde de justice, d’amour, de paix, de fraternité, de solidarité. Jouez toujours en attaque ! Saint Pierre nous dit que nous sommes pierres vivantes qui forment un édifice spirituel (Cf. 1 P 2, 5). Et nous regardons cette estrade, on voit qu’elle a la forme d’une église construite avec des pierres vivantes. Dans l’Église de Jésus nous sommes, nous, les pierres vivantes, et Jésus nous demande de construire son Église ; chacun de nous est une pierre vivante, est un élément de la construction, et, quand vient la pluie, s’il manque cet élément, il y a des infiltrations, et l’eau pénètre dans la maison. Et ne construisons pas une petite chapelle qui ne peut contenir qu’un petit groupe de personnes. Jésus nous demande que son Église vivante soit grande au point de pouvoir accueillir l’humanité entière, qu’elle soit la maison de tous ! Il dit à toi, à moi, à chacun : « Allez, et de tous les peuples faites des disciples ». Ce soir, répondons-lui : Oui, Seigneur, moi aussi je veux être une pierre vivante ; ensemble, nous voulons édifier l’Église de Jésus ! Je veux aller et être constructeur de l’Église du Christ ! Êtes-vous prêts à le répéter ? Je veux aller et être constructeur de l’Église du Christ, voyons maintenant … [les jeunes le répètent]. Vous devez vous rappeler ensuite que vous l’avez dit ensemble.

Ton cœur, cœur jeune, veut construire un monde meilleur. Je suis les nouvelles du monde et je vois que  de nombreux jeunes, en tant de parties du monde, sont sortis sur les routes pour exprimer le désir d’une civilisation plus juste et fraternelle. Les jeunes sur les routes. Ce sont des jeunes qui veulent être protagonistes du changement. S’il vous plaît, ne laissez pas les autres être protagonistes du changement ! Vous, vous êtes ceux qui ont l’avenir ! Vous… Par vous l’avenir entre dans le monde. Je vous demande aussi d’être protagonistes de ce changement. Continuez à vaincre l’apathie, en donnant une réponse chrétienne aux inquiétudes sociales et politiques, présentes dans diverses parties du monde. Je vous demande d’être constructeurs du monde, de vous mettre au travail pour un monde meilleur. Chers jeunes, s’il vous plaît, ne regardez pas la vie « du balcon », mettez-vous en elle, Jésus n’est pas resté au balcon, il s’est immergé ; ne regardez pas la vie « du balcon », immergez-vous en elle comme l’a fait Jésus.

Demeure cependant une question : par où commençons-nous? à qui demandons-nous de commencer cela ? Par où commençons-nous ? Une fois on a demandé à Mère Theresa de Calcutta ce qui devait changer dans l’Église, si nous voulons commencer, par quel mur ? Par où – a-t-on demandé à Mère Theresa – faut-il commencer ? Par toi et par moi ! répondit-elle.  Elle avait de la poigne cette femme ! Elle savait par où commencer. Aujourd’hui, moi aussi, je vole la parole à Mère Theresa, et je te dis : commençons ? Par où ? Par toi et par moi ! Que chacun, une fois encore en silence, se demande : si je devais commencer par moi, par où commencerais-je ? Que chacun ouvre son cœur pour que Jésus lui dise par où commencer.

Chers amis, n’oubliez pas : vous êtes le champ de la foi ! Vous êtes les athlètes du Christ ! Vous êtes les constructeurs d’une Église plus belle et d’un monde meilleur. Levons les yeux vers la Madone. Elle aide à suivre Jésus, elle nous donne l’exemple par son « oui » : « Voici la servante du Seigneur : que tout se passe pour moi selon ta parole » (Lc 1, 38). Nous le disons nous aussi, ensemble avec Marie, à Dieu : Que tout se passe pour moi selon ta parole. Ainsi soit-il.


L'adieu du Pape au Brésil : " le Christ prépare un nouveau printemps partout dans le monde!"

Nostalgie et confiance :

"Dans quelques instants, je vais quitter votre Patrie pour retourner à Rome. Je pars le cœur rempli d’heureux souvenirs ; et ceux-ci – j’en suis sûr – deviendront prière. En ce moment je commence à ressentir de la nostalgie. Nostalgie du Brésil, ce peuple si grand et au cœur large ; ce peuple si amical. Nostalgie du sourire ouvert et sincère que j’ai vu chez tant de personnes, nostalgie de l’enthousiasme des volontaires. Nostalgie de l’espérance, dans les yeux des jeunes de l’hôpital saint François. Nostalgie de la foi et de la joie au milieu de l’adversité, des résidents de Varginha. J’ai la certitude que le Christ vit et est vraiment présent dans l’agir des innombrables jeunes et de tant de personnes que j’ai rencontrés, au cours de cette semaine inoubliable. Merci pour l’accueil et pour la chaleur de l’amitié qui m’ont été manifestés ! De cela aussi je commence à sentir la nostalgie.

Je remercie en particulier Madame la Présidente de la République, ici représentée par son Vice-Président, pour s’être faite l’interprète des sentiments de tout le peuple du Brésil envers le Successeur de Pierre. Je remercie cordialement mes frères les Évêques et leurs nombreux collaborateurs pour avoir fait de ces jours une magnifique célébration de notre féconde et joyeuse foi en Jésus Christ. Je remercie spécialement Mgr Orani Tempesta, Archevêque de Rio de Janeiro, ses évêques auxiliaires, et Mgr Raymundo Damasceno, Président de la Conférence épiscopale. Je remercie tous ceux qui ont pris part aux célébrations de l’Eucharistie et aux autres événements, à ceux qui les ont organisés, à tous ceux qui ont travaillé pour les diffuser à travers les média. Je remercie enfin toutes les personnes qui, d’une manière ou d’une autre, ont su répondre aux exigences de l’accueil et à celles de la gestion d’une telle multitude de jeunes, et sans oublier les nombreuses personnes qui, souvent dans le silence et la simplicité, ont prié pour que ces Journées mondiales de la Jeunesse soient une véritable expérience de croissance dans la foi. Que Dieu récompense chacun, comme lui seul sait le faire.

Dans ce climat de gratitude et de nostalgie, je pense aux jeunes protagonistes de cette grande rencontre : que Dieu vous bénisse pour un si beau témoignage de vivante, profonde et joyeuse participation en ces jours ! Beaucoup d’entre vous sont venus à ce pèlerinage en disciples ; je n’ai aucun doute que, maintenant, tous repartent en missionnaires. Par votre témoignage de joie et de service, faites fleurir la civilisation de l’amour. Démontrez par votre vie qu’il vaut la peine de se dépenser pour les grands idéaux, de valoriser la dignité de tout être humain, et de parier sur le Christ et sur son Évangile. C’est lui que nous sommes venus chercher ces jours-ci, parce que c’est lui qui nous a cherchés en premier, c’est lui qui nous enflamme le cœur pour proclamer la Bonne Nouvelle, dans les grandes villes et dans les petits centres, dans les campagnes et en tout lieu de notre vaste monde. Je continuerai à nourrir une immense espérance dans les jeunes du Brésil et du monde entier : par eux, le Christ prépare un nouveau printemps partout dans le monde. J’ai vu les premiers fruits de ces semailles, d’autres jouiront d’une riche récolte !

Ma dernière impression de nostalgie, ma dernière pensée s’adresse à Nossa Senhora Aparecida. En ce sanctuaire bien-aimé, je me suis agenouillé en prière pour l’humanité tout entière, et en particulier pour tous les Brésiliens. J’ai demandé à Marie de renforcer en vous la foi chrétienne, qui fait partie de la noble âme du Brésil – comme aussi de tant d’autres pays –, trésor de votre culture, encouragement et force pour construire une humanité nouvelle dans la concorde et la solidarité.

Le Pape s’en va et vous dit « à bientôt », un « bientôt » plein de nostalgie, et il vous demande, s’il vous plaît, de ne pas oublier de prier pour lui. Le Pape a besoin de la prière de vous tous. Beaucoup d’affection pour tous. Que Dieu vous bénisse !"


A Sainte Marie-Majeure, le Pape remercie la Sainte Vierge Marie

Lu sur Zenith :

"Avant de rentrer au Vatican, le pape est allé remercier la Vierge Marie à Sainte-Marie-Majeure pour le succès de la JMJ et de son voyage : il lui avait en effet confié son voyage le samedi 20 juillet .

Un groupe de jeunes a vu le pape arriver à la basilique, s'est approché, et ils lui ont offert un T-shirt et une balle, que le pape a ensuite offerts à la Vierge Marie, dont l'icône est vénérée dans la chapelle Borghese sous le vocable de "Salut du Peuple Romain".

Puis il est rentré au Vatican où il a confié que "[sa] joie est beaucoup plus grande que [sa] fatigue".


Interprétation consternante des propos du Pape [Addendum]

Le Figaro n'a pas peur de titrer son article : "Le Pape condamne le lobby gay", alors même que la dépêche AFP rapporte qu'après avoir dit que les lobbies ne sont pas bons "citant en exemple les lobbies politiques ou francs-maçons", le Pape François précise bien que "Sur le lobby gay, [Il n'a] rien trouvé".

Interrogé sur les affirmations selon lesquelles il aurait été tenu dans l'ignorance des relations homosexuelles d'un prélat qu'il a nommé à la banque du Vatican, l'IOR, Mgr Ricca, le pape a répondu: "J'ai fait diligenter une enquête brève et nous n'avons rien trouvé sur lui [...] Je n'ai encore vu personne au Vatican sur la carte d'identité duquel est inscrit gay. On affirme qu'il y en a. Le catéchisme de l'Eglise catholique dit très bien qu'on ne doit pas marginaliser ces personnes qui doivent être intégrées dans la société"

[...]

Interrogé sur le mariage gay et sur l'avortement, auxquels l'Eglise est fermement opposée, le pape a répondu: "Vous savez parfaitement la position de l'Eglise". Pour la seule fois, il a répondu brièvement, sèchement.

Outre d'interpréter de façon fallacieuse ses propos, les médias n'avaient-ils pas d'autres sujets de question à aborder avec l'homme qui a rassemblé 3 millions de jeunes pendant une semaine ?

 [Addendum]

L'agence I.media, spécialisée sur le Vatican rapporte les propos du Pape dans l'avions :

"On écrit beaucoup sur ce lobby gay, je ne l’ai pas encore trouvé. Je n’ai encore rencontré personne au Vatican qui me montre sa carte d’identité avec écrit ‘gay’. On doit distinguer le fait d’être homosexuel, et le fait de faire partie d’un lobby, car les lobbies ne sont pas bons (…) Si une personne est homosexuelle, qui suis-je pour la juger ? Le Catéchisme dit de ne pas marginaliser ces personnes. Le problème n’est pas d’avoir cette tendance, nous devons être frères, (…) le problème est de faire des lobbies, lobbies des affaires, lobbies politiques, lobbies des francs-maçons, c’est cela le problème le plus grave".

 


"Je vous demande d’être révolutionnaires, d’aller à contre-courant... de vous révolter contre cette culture du provisoire"

TrynfLe Saint Père s'est adressé aux volontaires avant de quitter le Brésil :

"Très chers volontaires, bonsoir !

Je ne pouvais pas repartir à Rome sans avoir auparavant remercié personnellement et affectueusement chacun de vous pour le travail et pour le dévouement avec lequel vous avez accompagné, aidé, servi les milliers de jeunes pèlerins ; pour les nombreux petits gestes qui ont fait de ces Journées mondiales de la Jeunesse une expérience inoubliable de foi. Par les sourires de chacun de vous, par la gentillesse, par la disponibilité au service, vous avez prouvé qu’« il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35).

Le service que vous avez accompli ces jours-ci m’a rappelé la mission de saint Jean-Baptiste, qui a préparé le chemin à Jésus. Chacun, à sa manière, a été un instrument afin que des milliers de jeunes aient « le chemin préparé » pour rencontrer Jésus. Et c’est le service le plus beau que nous puissions accomplir comme disciples missionnaires. Préparer le chemin afin que tous puissent connaître, rencontrer et aimer le Seigneur. À vous qui, en cette période, avez répondu avec promptitude et générosité à l’appel pour être volontaires durant les Journées mondiales de la Jeunesse, je voudrais dire : soyez toujours généreux envers Dieu et envers les autres : on n’y perd rien, au contraire la richesse de vie qu’on en reçoit est grande !

Dieu appelle à des choix définitifs ; il a un projet sur chacun : le découvrir, répondre à sa propre vocation est une marche vers la réalisation heureuse de soi-même. Dieu nous appelle tous à la sainteté, à vivre sa vie, mais il a un chemin pour chacun. Certains sont appelés à se sanctifier en constituant une famille par le Sacrement du mariage. Il y a ceux qui disent qu’aujourd’hui le mariage est « démodé » ; dans la culture du provisoire, du relatif, beaucoup prônent que l’important c’est de « jouir » du moment, qu’il ne vaut pas la peine de s’engager pour toute la vie, de faire des choix définitifs, « pour toujours », car on ne sait pas ce que nous réserve demain. Moi, au contraire, je vous demande d’être révolutionnaires, d’aller à contre-courant ; oui, en cela je vous demande de vous révolter contre cette culture du provisoire, qui, au fond, croit que vous n’êtes pas en mesure d’assumer vos responsabilités, que vous n’êtes pas capables d’aimer vraiment. Moi, j’ai confiance en vous, jeunes, et je prie pour vous. Ayez le courage d’« aller à contre-courant ». Ayez le courage d’être heureux.

Le Seigneur appelle certains au sacerdoce, à se donner à lui de manière plus totale, pour aimer tout le monde avec le cœur du Bon Pasteur. Il appelle d’autres à servir leurs frères et sœurs dans la vie religieuse : dans les monastères en se consacrant à la prière pour le bien du monde, dans divers secteurs de l’apostolat, en se dépensant pour tous, spécialement pour ceux qui sont plus dans le besoin. Moi, je n’oublierai jamais ce 21 septembre-là – j’avais 17 ans – quand, après m’être arrêté dans l’église de San José de Flores pour me confesser, j’ai senti pour la première fois que Dieu m’appelait. N’ayez pas peur de ce que Dieu vous demande ! Ça vaut la peine de dire « oui » à Dieu. En lui, il y a la joie !

Chers jeunes, quelqu’un, peut-être, ne sait pas encore clairement que faire de sa vie. Demandez-le au Seigneur, lui vous fera comprendre le chemin. Comme l’a fait le jeune Samuel qui entendit en lui la voix insistante du Seigneur qui l’appelait, mais ne comprenait pas, ne savait pas que dire et, avec l’aide du prêtre Élie, à la fin, il répondit à cette voix : Parle Seigneur, car je t’écoute (cf. 1 S 3, 1-10). Demandez vous aussi au Seigneur : que veux-tu que je fasse, quel chemin dois-je suivre ?

Chers amis, je vous remercie une fois encore pour ce que vous avez fait ces jours-ci. N’oubliez pas tout ce que vous avez vécu ici ! Vous pouvez toujours compter sur mes prières et je sais pouvoir compter sur les vôtres".


Ces "salopes" qui finalement donnent raison à l'Eglise

A contrario de l'article ordurier de Libération qui relate la "marche des Salopes" qui s'est invitée sur la plage de Copacabana quelques instant avant le début de la veillée de samedi, on pourrait constater que ces personnes n'ont plus que l'Eglise à qui opposer l'esclavage et la détresse dans lequel les a plongées l'hédonisme et la misère morale. En effet, l'Eglise reste à la fois l'inébranlable rempart contre lequel s'acharnent les violences qui détruisent l'Homme et la chaleureuse demeure qui accueille dans le pardon l'enfant prodique.


JMJ : Anne-Sophie a déjeuné avec le Pape

Elle raconte l'extraordinaire souvenir qu'elle en garde et souligne l'humour du Saint Père :

"Il fallait parler lentement et fort. Il a fait une blague en disant qu'il était un peu sourd d'une oreille et que ça posait bien des problèmes à l'esprit saint et qu'il avait du mal à se faire entendre".


L'homélie de la messe de clotûre des JMJ : "maintenant tu dois aller et transmettre ... sans peur, pour servir"

Extraits

« Allez, et de toutes les nations faites des disciples ». Par ces mots, Jésus s’adresse à chacun de vous en disant : « cela a été beau de participer aux Journées mondiales de la Jeunesse, de vivre la foi avec des jeunes provenant des quatre coins du monde, mais maintenant tu dois aller et transmettre cette expérience aux autres ». Jésus t’appelle à être disciple en mission ! Aujourd’hui, à la lumière de la Parole de Dieu que nous avons entendue, que nous dit le Seigneur ? Trois paroles : Allez, sans peur, pour servir.

1. Allez. Ces jours-ci, à Rio, vous avez pu faire la belle expérience de rencontrer Jésus, et de le rencontrer ensemble ; vous avez senti la joie de la foi. Mais l’expérience de cette rencontre ne peut rester renfermée dans votre vie ou dans le petit groupe de votre paroisse, de votre mouvement, de votre communauté. Ce serait comme priver d’oxygène une flamme qui brûle. La foi est une flamme qui est d’autant plus vivante qu’elle se partage, se transmet, afin que tous puissent connaître, aimer et professer Jésus Christ qui est le Seigneur de la vie et de l’histoire (Cf. Rm 10, 9).

Cependant attention ! Jésus n’a pas dit : si vous voulez, si vous avez le temps, mais : « Allez, et de toutes les nations faites des disciples ». Partager l’expérience de la foi, témoigner la foi, annoncer l’Évangile est le mandat que le Seigneur confie à toute l’Église, et aussi à toi. Mais c’est un commandement, qui ne vient pas d’un désir de domination ou de pouvoir, mais de la force de l’amour, du fait que Jésus en premier est venu parmi nous et nous a donné, non pas quelque chose de lui, mais lui-même tout entier ; il a donné sa vie pour nous sauver et nous montrer l’amour et la miséricorde de Dieu. Jésus ne nous traite pas en esclaves, mais en hommes libres, en amis, en frères ; et non seulement il nous envoie, mais il nous accompagne, il est toujours à nos côtés dans cette mission d’amour.

Où nous envoie Jésus ? Il n’y a pas de frontières, il n’y a pas de limites : il nous envoie à tous. L’Évangile est pour tous et non pour quelques uns. Il n’est pas seulement pour ceux qui semblent plus proches, plus réceptifs, plus accueillants. Il est pour tous. N’ayez pas peur d’aller, et de porter le Christ en tout milieu, jusqu’aux périphéries existentielles, également à celui qui semble plus loin, plus indifférent. Le Seigneur est à la recherche de tous, il veut que tous sentent la chaleur de sa miséricorde et de son amour (...)

2. Sans peur. Quelqu’un pourrait penser : « je n’ai aucune préparation spéciale, comment puis-je aller et annoncer l’Évangile ? » Cher ami, ta peur n’est pas très différente de celle de Jérémie, un jeune comme vous l’êtes, quand il a été appelé par Dieu pour être prophète. Nous venons d’entendre ses paroles : « Oh ! Seigneur mon Dieu ! Vois donc : je ne sais pas parler, je ne suis qu’un enfant ». Dieu dit, à vous aussi, ce qu’il a dit à Jérémie : « ne crains pas […] car je suis avec toi pour te délivrer » (Jr 1, 7.8). Il est avec nous ! (...)

De plus, Jésus n’a pas dit : « Va », mais « allez » : nous sommes envoyés ensemble. Chers jeunes, percevez la présence de l’Église tout entière et de la communion des Saints dans cette mission. Quand nous affrontons ensemble les défis, alors nous sommes forts, nous découvrons des ressources que nous ne pensions pas avoir. Jésus n’a pas appelé les Apôtres à vivre isolés, il les a appelés pour former un groupe, une communauté. Je voudrais m’adresser aussi à vous, chers prêtres, qui concélébrez avec moi cette Eucharistie : vous êtes venus pour accompagner vos jeunes, et cela est beau de partager cette expérience de foi ! Mais c’est une étape du chemin. Continuez à les accompagner avec générosité et avec joie, aidez-les à s’engager activement dans l’Église ; qu’ils ne se sentent jamais seuls.

3. La dernière parole : pour servir. Au début du Psaume que nous avons proclamé il y a ces mots : « Chantez au Seigneur un chant nouveau » (95, 1). Quel est ce chant nouveau ? Ce ne sont pas des paroles, ce n’est pas une mélodie ; c’est le chant de votre vie, c’est le fait de laisser votre vie s’identifier à celle de Jésus, c’est avoir ses sentiments, ses pensées, ses actions. Et la vie de Jésus est une vie pour les autres. C’est une vie de service.

Saint Paul, dans la lecture que nous venons d’entendre disait : « Je me suis fait le serviteur de tous afin d’en gagner le plus grand nombre possible » (1 Co 9, 19). Pour annoncer Jésus, Paul s’est fait « serviteur de tous ». Évangéliser, c’est témoigner en premier l’amour de Dieu, c’est dépasser nos égoïsmes, c’est servir en nous inclinant pour laver les pieds de nos frères comme a fait Jésus.

Allez, sans peur, pour servir. En suivant ces trois paroles vous expérimenterez que celui qui évangélise est évangélisé, celui qui transmet la joie de la foi, reçoit la joie. Chers jeunes, en retournant chez vous n’ayez pas peur d’être généreux avec le Christ, de témoigner de son Évangile. Dans la première lecture quand Dieu envoie le prophète Jérémie, il lui donne pouvoir « pour arracher et abattre, pour démolir et détruire, pour bâtir et planter » (Jr 1, 10). Il en est de même pour vous. Porter l’Évangile c’est porter la force de Dieu pour arracher et démolir le mal et la violence ; pour détruire et abattre les barrières de l’égoïsme, de l’intolérance et de la haine ; pour édifier un monde nouveau.

Jésus Christ compte sur vous ! L’Église compte sur vous ! Le Pape compte sur vous ! Marie, la Mère de Jésus et notre Mère vous accompagne toujours de sa tendresse : « allez et de toutes les nations faites des disciples ». Amen.


Pause sourire des JMJ

3 millions de personnes étaient rassemblées sur la plage de Copacabana pour la veillée et la messe de clotûre selon le Vatican, la mairie de Rio et les ministères brésiliens concernés :

Cpcb

La préfecture de police de Paris porte une réclamation car elle compte 25 personnes sur ses clichés professionnels :

Rio - police


L'angelus de conclusion des JMJ : à l'image de Marie, prendre la route et servir

Le Saint Père a ainsi conclu les JMJ (Veillée de samedi et homélie du jour à suivre) : 

"À la fin de cette célébration eucharistique, au cours de laquelle nous avons fait monter vers Dieu le chant de louange et de gratitude pour toute grâce reçue durant ces Journées mondiales de la Jeunesse, je voudrais encore remercier Monseigneur Orani Tempesta et le Cardinal Rylko pour les paroles qu’ils m’ont adressées. Je vous remercie aussi, chers jeunes, pour toutes les joies que vous m’avez données en ces jours. Je porte chacun de vous dans mon cœur ! Nous tournons maintenant notre regard vers la Mère céleste, la Vierge Marie. Ces jours-ci, Jésus vous a répété avec insistance l’invitation à être ses disciples missionnaires ; vous avez écouté la voix du Bon Pasteur qui vous a appelés par votre nom et vous avez reconnu la voix qui vous appelait (cf. Jn 10, 4). N’est-ce pas vrai que, peut-être, dans cette voix résonnant dans vos cœurs, vous avez senti la tendresse de l’amour de Dieu ? Avez-vous éprouvé la beauté de suivre le Christ, ensemble, dans l’Église ? Avez-vous davantage compris que l’Évangile est la réponse au désir d’une vie encore plus pleine ? (cf. Jn 10, 10).

La Vierge Immaculée intercède pour nous au ciel comme une bonne mère qui garde ses enfants. Marie nous enseigne par son existence ce que signifie être disciple missionnaire. Chaque fois que nous prions l’Angelus, nous faisons mémoire de l’événement qui a changé pour toujours l’histoire des hommes. Quand l’ange Gabriel annonça à Marie qu’elle deviendrait la Mère de Jésus, du Sauveur, elle, même sans comprendre la pleine signification de cet appel, s’est confiée à Dieu, elle a répondu : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole » (Lc 1, 38). Mais immédiatement après qu’a-t-elle fait ? Après avoir reçu la grâce d’être la Mère du Verbe incarné, elle n’a pas gardé pour elle ce don ; elle est partie, elle est sortie de sa maison et est allée en hâte pour aider sa parente Élisabeth, qui avait besoin de soutien (cf. Lc 1, 38-39) ; elle a posé un geste d’amour, de charité, de service concret, en portant Jésus qui était dans son sein. Et ce geste elle l’a fait en hâte !

Voilà, chers amis, notre modèle. Celle qui a reçu le don le plus précieux de la part de Dieu, comme premier geste de réponse va servir et porter Jésus. Demandons à la Vierge de nous aider nous aussi à donner la joie du Christ à nos proches, à nos compagnons, à nos amis, à tous. N’ayez jamais peur d’être généreux avec le Christ. Cela en vaut la peine ! Sortir et aller avec courage et générosité, pour que tout homme et toute femme puisse rencontrer le Seigneur.

Chers jeunes, pour les prochaines Journées mondiales de la Jeunesse, nous nous donnons rendez-vous en 2016, à Cracovie, en Pologne. Par l’intercession maternelle de Marie, demandons la lumière de l’Esprit Saint pour éclairer le chemin qui nous conduira à cette nouvelle étape de célébration joyeuse de la foi et de l’amour du Christ".


Homélie du Saint-Père au cours de la messe avec le clergé : "ayez le courage d’aller à contre-courant!"

Des paroles d'une extraordinaire vivacité auxquelles nous habitue le Pape François :

"Avec la même parresia de Paul et Barnabé, annonçons l’Évangile à nos jeunes, pour qu’ils rencontrent le Christ, lumière pour la route, et deviennent constructeurs d’un monde plus fraternel. En ce sens, je voudrais réfléchir avec vous sur trois aspects de notre vocation : appelés par Dieu ; appelés pour annoncer l’Évangile ; appelés pour promouvoir la culture de la rencontre.

1. Appelés par Dieu. Il est important de raviver en nous cette réalité, que souvent nous tenons pour acquise au milieu de tant d’engagements quotidiens : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis », nous dit Jésus (Jn 15, 16). C’est retourner à la source de notre appel. Au commencement de notre cheminement vocationnel il y a une élection divine (...) Ce n’est pas la créativité pastorale, ce ne sont pas les rencontres ou les planifications qui assurent les fruits, mais le fait d’être fidèles à Jésus, qui nous dit avec insistance : « Demeurez en moi, comme moi en vous » (Jn 15, 4). Et nous savons bien ce que cela signifie : le contempler, l’adorer et l’embrasser, en particulier à travers notre fidélité à la vie de prière, dans notre rencontre quotidienne avec lui présent dans l’Eucharistie et dans les personnes les plus nécessiteuses. Le fait de « demeurer » avec le Christ ne signifie pas s’isoler, mais c’est demeurer pour aller à la rencontre des autres (...)

2. Appelés pour annoncer l’Évangile. Chers Évêques et prêtres, beaucoup d’entre vous, sinon tous, êtes venus pour accompagner vos jeunes à leurs Journées mondiales. Eux aussi ont entendu les paroles du mandat de Jésus : « Allez, de toutes les nations faites des disciples » (cf. Mt 28, 19). C’est notre engagement de les aider à faire brûler dans leur cœur le désir d’être des disciples missionnaires de Jésus. Certes, face à cette invitation beaucoup pourraient se sentir un peu effrayés, pensant qu’être missionnaire signifie laisser nécessairement son pays, sa famille et ses amis. Je me souviens de mon rêve de jeune : aller comme missionnaire dans le lointain Japon. Cependant, Dieu m’a montré que ma terre de mission était beaucoup plus proche : mon pays. Aidons les jeunes à se rendre compte qu’être des disciples missionnaires est une conséquence du fait d’être baptisés, fait partie essentielle de l’être chrétiens, et que le premier lieu à évangéliser est sa propre maison, le milieu d’étude ou de travail, la famille et les amis (...)

Aidons nos jeunes à redécouvrir le courage et la joie de la foi, la joie d’être aimés personnellement de Dieu, qui a donné son Fils Jésus pour notre salut. Éduquons-les à la mission, à sortir, à partir. Jésus a fait ainsi avec ses disciples : il ne les a pas tenus attachés à lui comme une mère poule avec ses poussins ; il les a envoyés ! Nous ne pouvons pas rester enfermés dans la paroisse, dans nos communautés, quand tant de personnes attendent l’Évangile ! Ce n’est pas simplement ouvrir la porte pour accueillir, mais c’est sortir par la porte pour chercher et rencontrer ! Avec courage, pensons à la pastorale en partant de la périphérie, en partant de ceux qui sont les plus loin, de ceux qui d’habitude ne fréquentent pas la paroisse. Eux aussi sont invités à la table du Seigneur.

3. Appelés à promouvoir la culture de la rencontre. Malheureusement, dans beaucoup de milieux, s’est développée une culture de l’exclusion, une « culture du rebut ». Il n’y a de place ni pour l’ancien ni pour l’enfant non voulu ; il n’y a pas de temps pour s’arrêter avec ce pauvre au bord de la route. Parfois il semble que pour certains, les relations humaines soient régulées par deux "dogmes" modernes : efficacité et pragmatisme. Chers Évêques, prêtres, religieux, et vous aussi séminaristes qui vous préparez au ministère, ayez le courage d’aller à contre-courant. Ne renonçons pas à ce don de Dieu : l’unique famille de ses enfants. La rencontre et l’accueil de tous, la solidarité et la fraternité, sont les éléments qui rendent notre civilisation vraiment humaine.

Être serviteurs de la communion et de la culture de la rencontre ! Laissez-moi dire que nous devrions être presque obsessionnels en ce sens. Nous ne voulons pas être présomptueux, en imposant "nos vérités". Ce qui nous guide c’est l’humble et heureuse certitude de celui qui a été trouvé, rejoint et transformé par la Vérité qui est le Christ et qui ne peut pas ne pas l’annoncer (cf. Lc 24, 13-35)".


Le Pape aux décideurs politiques et économiques : culture, responsabilité sociale et dialogue

Le Pape François les a rencontrés aujourd"hui : 

1. Il est important, avant tout, de valoriser l’originalité dynamique qui caractérise la culture brésilienne, avec son extraordinaire capacité d’intégrer des éléments divers. Le sentiment commun d’un peuple, les bases de sa pensée et de sa créativité, les principes fondamentaux de sa vie, les critères de jugement au sujet des priorités, des normes d’action, s’appuient sur une vision intégrale de la personne humaine (...)

Faire croître l’humanisation intégrale et la culture de la rencontre et de la relation est la façon chrétienne de promouvoir le bien commun, la joie de vivre. Et ici convergent foi et raison, la dimension religieuse avec les divers aspects de la culture humaine : art, science, travail, littérature… Le christianisme unit transcendance et incarnation ; revitalise toujours la pensée et la vie, face à la déception et au désenchantement qui envahissent les cœurs et se répandent sur les routes.

2. Un deuxième élément que je voudrais aborder est la responsabilité sociale. Celle-ci demande un certain type de paradigme culturel et, en conséquence, de politique. Nous sommes responsables de la formation de nouvelles générations, compétentes en économie et en politique, et fermes sur les valeurs éthiques. L’avenir exige de nous une vision humaniste de l’économie et une politique qui réalise toujours plus et mieux la participation des gens, évite les élitismes et déracine la pauvreté. Que personne ne soit privé du nécessaire et que dignité, fraternité et solidarité  soient assurées à tous : c’est la route à suivre. Déjà au temps du prophète Amos l’avertissement de Dieu était très fort : « Ils vendent le juste à prix d’argent et le pauvre pour une paire de sandales… ils écrasent la tête des faibles sur la poussière de la terre et ils font dévier la route des humbles » (2, 6-7). Les cris qui demandent justice continuent aujourd’hui encore.

Celui qui a un rôle de guide doit avoir des objectifs très concrets et rechercher les moyens spécifiques pour les atteindre, mais il peut y avoir le danger de la déception, de l’amertume, de l’indifférence, quand les aspirations ne se réalisent pas. La vertu dynamique de l’espérance pousse à aller toujours de l’avant, à employer toutes les énergies et les capacités en faveur des personnes pour lesquelles on agit, en acceptant les résultats et en créant des conditions pour découvrir de nouveaux parcours, en se donnant aussi sans voir de résultats, mais en maintenant vivante l’espérance.

Le leadership sait choisir la plus juste des options après les avoir considérées en partant de sa propre responsabilité et de l’intérêt pour le bien commun ; c’est la façon d’aller au cœur des maux d’une société et aussi de les vaincre par l’audace d’actions courageuses et libres. Dans notre responsabilité, bien que toujours limitée, il est important de comprendre toute la réalité, en observant, soupesant, évaluant, pour prendre des décisions dans le moment présent, mais en élargissant le regard vers l’avenir, en réfléchissant sur les conséquences des décisions. Celui qui agit de manière responsable place sa propre action devant les droits des autres et devant le jugement de Dieu. Ce sens éthique apparaît aujourd’hui comme un défi historique sans précédents. Au-delà de la rationalité scientifique et technique, dans la situation actuelle s’impose le lien moral avec une responsabilité sociale et profondément solidaire.

3. Pour compléter le « regard » que je me suis proposé, au-delà de l’humanisme intégral qui respecte la culture originelle et de la responsabilité solidaire, je termine en indiquant ce que je considère comme fondamental pour affronter le présent : le dialogue constructif. Entre l’indifférence égoïste et la protestation violente il y a une option toujours possible : le dialogue. Le dialogue entre les générations, le dialogue avec le peuple, la capacité de donner et de recevoir, en demeurant ouverts à la vérité. Un pays grandit quand dialoguent de façon constructive ses diverses richesses culturelles : culture populaire, culture universitaire, culture des jeunes, culture artistique et technologique, culture économique et culture familiale, et culture des médias. Il est impossible d’imaginer un avenir pour la société sans une forte contribution d’énergies morales dans une démocratie qui n’est jamais exempte du fait de demeurer fermée dans la pure logique de représentation des intérêts constitués. La contribution des grandes traditions religieuses, qui exercent un rôle fécond de levain de la vie sociale et d’animation de la démocratie, est fondamentale. La laïcité de l’État, qui, sans assumer comme propre aucune position confessionnelle, mais respecte et valorise la présence du facteur religieux dans la société, en en favorisant ses expressions concrètes, est favorable à la cohabitation entre les diverses religions.

Quand les leaders des divers secteurs me demandent un conseil, ma réponse est toujours la même : dialogue, dialogue, dialogue. L’unique façon de grandir pour une personne, une famille, une société, l’unique manière pour faire progresser la vie des peuples est la culture de la rencontre, une culture dans laquelle tous ont quelque chose de bon à donner et tous peuvent recevoir quelque chose de bon en échange. L’autre a toujours quelque chose à me donner, si nous savons nous approcher de lui avec une attitude ouverte et disponible, sans préjugés. C’est seulement ainsi que peut grandir une bonne entente entre les cultures et les religions, l’estime des unes pour les autres sans précompréhensions gratuites et dans le respect des droits de chacun. Aujourd’hui, ou bien on mise sur la culture de la rencontre, ou bien tous perdent ; parcourir la voie juste rend le chemin fécond et sûr (...)"


Pape : flagrant délit d'intoxication du Figaro

Le Pape prononce cette phrase pendant le chemin de Croix de vendredi :

"avec elle [la Croix], Jésus s’unit aux nombreux jeunes qui ne mettent plus leur confiance dans les institutions politiques, car ils y voient égoïsme et corruption, ou qui ont perdu la foi en l’Église, et même en Dieu, à cause de l’incohérence des chrétiens et des ministres de l’Évangile".

Le Figaro n'en retient que la seconde partie, titre Le Pape condamne les "mauvais prêtres", - laissant croire à tort que le Pape a employé cette expression "mauvais prêtres - et "commente" avec fiel à la mode "Pravda" : 

"Le pape faisait allusion aux divers scandales de pédophilie, de corruption, à la mondanité et à l'arrogance de nombreux laïcs, prêtres et évêques".

On pourrait aussi transposer sur la question de ces journaux partisans et à la limite du mensonge et évoquer "les lecteurs qui ont perdu la confiance dans la presse, et même dans le Figaro, à cause de l'incompétence des journalistes et des spécialistes de la désinformation".


"Accompagner Jésus tout au long de son chemin de douleur et d’amour, le chemin de la Croix"

Le Pape lors du chemin de Croix des JMJ :

"[...] Voilà ! chargé de sa Croix, Jésus parcourt nos routes pour prendre sur lui nos peurs, nos problèmes, nos souffrances, même les plus profondes. Avec sa Croix, Jésus s’unit au silence des victimes de la violence qui ne peuvent plus crier, surtout les innocents et ceux qui sont sans défense ; avec elle, Jésus s’unit aux familles qui sont en difficulté, qui pleurent la mort de leurs enfants, ou qui souffrent en les voyant être les proies des paradis artificiels comme la drogue ; avec elle, Jésus s’unit à toutes les personnes qui souffrent de la faim dans un monde qui chaque jour met à la poubelle des tonnes de nourriture ; avec elle, Jésus s’unit à celui qui est persécuté à cause de sa religion, de ses idées, ou simplement pour la couleur de sa peau ; avec elle, Jésus s’unit aux nombreux jeunes qui ne mettent plus leur confiance dans les institutions politiques, car ils y voient égoïsme et corruption, ou qui ont perdu la foi en l’Église, et même en Dieu, à cause de l’incohérence des chrétiens et des ministres de l’Évangile. Dans la Croix du Christ, il y a la souffrance, le péché de l’homme, aussi le nôtre, et lui accueille tout avec les bras ouverts, prend sur ses épaules nos croix et nous dit : courage ! Tu n’es pas seul à les porter ! Je les porte avec toi, j’ai vaincu la mort et je suis venu te donner espérance, te donner la vie (cf. Jn 3, 16).

[...] qu’est-ce que la Croix a laissé en ceux qui l’ont vue, en ceux qui l’ont touchée ? Que laisse-t-elle en chacun de nous ? Elle laisse le bien que personne ne peut nous donner : la certitude de l’amour inébranlable de Dieu pour nous. Un amour tellement grand qu’il entre dans notre péché et le pardonne, qu’il entre dans notre souffrance et nous donne la force de la porter ; qu’il entre même dans la mort pour la vaincre et nous sauver. La Croix du Christ renferme tout l’amour de Dieu, son immense miséricorde. Et c’est un amour auquel nous pouvons nous fier, auquel nous pouvons croire. Chers jeunes, ayons confiance en Jésus, en remettons-nous totalement à lui (cf. Lettre enc. Lumen fidei, n. 16) ! Seul dans le Christ mort et ressuscité nous trouvons le salut et la rédemption. Avec lui, le mal, la souffrance et la mort n’ont pas le dernier mot, parce que lui nous donne espérance et vie : il a transformé la Croix, d’instrument de haine, de défaite, de mort en signe d’amour, de victoire et de vie".


JMJ : édition spéciale du manuel de bioéthique pour les jeunes

Communiqué de La Fondation Lejeune :

K"En partenariat avec l’archevêché de Rio de Janeiro (Brésil), organisateur des JMJ 2013, la Fondation Jérôme Lejeune a réalisé, avec la Jérôme Lejeune Foundation (USA), la Commission nationale de la Pastorale familiale de la Conférence des évêques du Brésil et le Centro de Estudios Biosanitarios (Espagne), une édition spéciale JMJ du Manuel de bioéthique des Jeunes.

Ce livret, intitulé KEYS TO BIOETHICS, traduit en 4 langues (portugais, anglais, français et espagnol) a été distribué aux 2 millions de participants des Journées Mondiales de la Jeunesse. KEYS TO BIOETHICS vise à former les jeunes sur le respect de la vie humaine. Il s’agit de :

  • Leur faire découvrir qu’ils sont, comme chacun de nous, concernés par les questions de bioéthique.

  • Leur expliquer les enjeux qui constituent autant de thèmes organisés par chapitre: interruption volontaire de grossesse, diagnostic prénatal et interruption « médicale » de grossesse, recherche sur l’embryon, euthanasie et soins palliatifs, etc.

  • Les aider au discernement, sachant qu’ils seront tous confrontés à la possibilité de faire appel à telle ou telle de ces pratiques au cours de leur vie.

  • Décrypter les termes, cerner les ambigüités.

  • Leur faire découvrir l’Evangile de la Vie et sa cohérence avec la science et la raison.

Comme pour l’édition initiale du Manuel bioéthique des jeunes de la Fondation Jérôme Lejeune (lancée en 2006 et imprimée à plus de 350 000 exemplaires), KEYS TO BIOETHICS propose pour chaque thème des informations scientifiques, claires et factuelles et développe à la fin de chaque chapitre un décryptage éthique. La partie originale de cette édition spéciale JMJ 2013 réside dans l’éclairage apporté par des textes de référence de l’Eglise sur le respect de la vie humaine vulnérable (notamment l’Evangile de la Vie).

Des jeunes du monde entier rassemblés à Rio font face dans leur pays à l’effondrement des principes fondamentaux de respect de la vie et de la dignité de l’homme. La France fait figure d’exemple malheureux à l’heure où le Parlement vient de libéraliser la recherche utilisant l’embryon humain, que des sénateurs proposent une loi pour ouvrir la PMA et de la GPA aux couples de même sexe et qu’une nouvelle technique de diagnostic prénatal de la trisomie 21 est sur le point d’inonder le marché. Au-delà des combats nationaux, la formation des jeunes aux enjeux bioéthique est aujourd’hui plus que jamais fondamentale pour la défense des plus pauvres.

Hier, en visite dans la favela de Varginha, le Pape François a rappelé: « Il n’y a ni de véritable promotion du bien commun, ni de véritable développement de l’homme quand on ignore les piliers fondamentaux qui soutiennent une Nation, ses biens immatériels : la vie, qui est don de Dieu, valeur à préserver et à promouvoir toujours ; la famille, fondement de la vie ensemble et remède contre l’effritement social ; l’éducation intégrale, qui ne se réduit pas à une simple transmission d’informations dans le but de produire du profit ; la santé, qui doit chercher le bien-être intégral de la personne, aussi dans sa dimension spirituelle, essentielle pour l’équilibre humain et pour une saine vie en commun ; la sécurité, dans la conviction que la violence peut être vaincue seulement à partir du changement du cœur humain. »"