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45 théologiens, philosophes et pasteurs ont remis à Rome une critique d'Amoris laetitia

Un groupe de 45 théologiens, philosophes et pasteurs d’âmes de différentes nationalités ont remis ces derniers jours au Cardinal Angelo Sodano, Doyen du Sacré Collège, une forte critique de l’Exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia. Dans les prochaines semaines le document, en diverses langues, sera envoyé aux 218 Cardinaux et aux Patriarches des Églises Orientales, leur demandant d’intervenir auprès du Pape François pour retirer ou corriger les propositions erronées de ce document. 

Décrivant l’exhortation comme contenant «une série d’affirmations qui peuvent être comprises dans un sens contraire à la foi et à la morale catholique», les signataires ont présenté avec cet appel une liste de censures théologiques applicables au document, en spécifiant «la nature et le degré des erreurs qui pourraient être imputées à Amoris laetitia».

Parmi les 45 signataires figurent des prélats catholiques, des chercheurs , des professeurs, des auteurs et prêtres de différentes universités pontificales, séminaires, collèges, instituts théologiques, ordres religieux et diocèses du monde entier.  Ils ont demandé au Collège des Cardinaux que, dans leur rôle de conseillers officiels du pape, ils adressent au Saint Père la demande de rejeter

«les erreurs listées dans le document, de manière définitive et finale et d’affirmer avec autorité qu’Amoris lætitia n’exige pas qu’aucune d’elles soient crue ou considérée comme pouvant être vraie». 

Le porte-parole des auteurs de cet appel, Joseph Shaw, déclare :

«Nous n’accusons pas le pape d’hérésie, mais nous estimons que de nombreuses propositions d’Amoris Lætitia peuvent être interprétées comme hérétiques sur la base d’une simple lecture du texte. Des affirmations ultérieures tomberaient sous d’autres censures théologiques précises, telles que, notamment, “scandaleuse”, “erronée dans la foi” et “ambiguë”».

Le code de Droit Canon de 1983 affirme que

«de façon proportionnée à leur science, compétence et au prestige dont ils jouissent, ils [les fidèles] ont le droit, et même parfois aussi le devoir, de manifester aux Pasteurs sacrés leur pensée sur ce qui regarde le bien de l’Eglise, et de la faire connaître aux autres fidèles» (CIC, can. 212 §3).

Le document de 13 pages cite 19 passages de l’exhortation qui seraient contraires aux doctrines catholiques. Selon les auteurs, l’imprécision ou l’ambiguïté de nombreuses affirmations d’Amoris laetitia permettent des interprétations dont la signification naturelle semble être contraire à la foi ou à la morale. C’est pourquoi le porte-parole a déclaré :

«C’est notre espoir qu’en demandant à notre Saint Père une condamnation définitive de ces erreurs nous puissions aider à dissiper la confusion qu’Amoris Laetitia a déjà provoquée chez les pasteurs et les fidèles laïcs. Une telle confusion ne peut en effet être efficacement dissipée que par une affirmation explicite de l’authentique enseignement catholique de la part du Successeur de Pierre».


Liturgie : pas de "réforme de la réforme"

En réponse à l'appel du Cardinal Sarah à célébrer la messe ad orientem, le père Federico Lombardi fait une mise au point :

"Dans un communiqué publié en fin de journée, deux jours après que le pape François ait reçu en audience le cardinal Sarah, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège rectifie des propos prononcés par le cardinal guinéen lors d’une conférence à Londres : « certaines de ses expressions ont été mal interprétées, comme si elles annonçaient de nouvelles indications différentes de celles qui ont été données jusqu’alors dans les normes liturgiques et dans les paroles du pape sur la célébration face au peuple et sur le rite ordinaire de la messe ».

Durant cette conférence très médiatisée, le 5 juillet, le chef du dicastère de la liturgie a proposé aux prêtres, à partir de l’Avent prochain, de célébrer vers l’orient, ce qui signifie concrètement, d’après l’orientation des églises, célébrer dos à l’assemblée.

Le père Lombardi précise donc qu’aucune nouvelle directive liturgique n’est prévue pour l’Avent et que les indications générales du Missel romain, qui contient les normes relatives à la célébration eucharistique, sont « toujours pleinement en vigueur ». On lit ainsi au n.299 : « Il convient, partout où c’est possible, que l’autel soit érigé à une distance du mur qui permette d’en faire aisément le tour et d’y célébrer face au peuple. On lui donnera l’emplacement qui en fera le centre où converge spontanément l’attention de toute l’assemblée des fidèles ».

Si le cardinal Sarah « s’est toujours préoccupé de la dignité de la célébration de la messe », le « porte-parole » du Saint-Siège rappelle par cette note que c’est au pape qu’il revient de décider des normes liturgiques. Deux jours plus tôt, en recevant le cardinal guinéen, le pape François s’est d’ailleurs exprimé en ce sens, assure le père Lombardi. Pas de « réforme de la réforme » à l’ordre du jour en matière de liturgie, ajoute-t-il.

En outre, « lors de sa visite au dicastère, le pape François a rappelé expressément que la forme “ordinaire” de la célébration de la messe est celle prévue par le Missel promulgué par Paul VI, tandis que (la forme) “extraordinaire”, qui a été permise par le pape Benoît XVI selon (…) les modalités expliquées dans le Motu Proprio Summorum Pontificum, ne doit pas prendre la place de la forme “ordinaire” »."


Réorganisation de la communication du Saint-Siège

Images-5Le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, 73 ans, a donné sa démission qui a été acceptée par le Pape François. Le voyage du Pape François en Pologne à l’occasion des JMJ sera sa dernière occasion de collaborer étroitement avec les journalistes qui suivent l’actualité du Pape et de l’Église. A partir du 1er août il sera remplacé par Greg Burke, son actuel bras droit. Ce dernier sera à son tour remplacé par la journaliste espagnole Paloma Garcia Ovejero.

Greg Burke, 57 ans, numéraire de l’Opus Dei, travaille à Rome depuis plus de vingt-cinq ans. D’abord correspondant du National Catholic Register, il travailla ensuite pour Fox News, la chaine d’info américaine si décriée par la bien-pensance française. En 2012, il devint consultant en communication de la Secrétairerie d’État. Depuis le 21 décembre, il occupait le poste de numéro deux de la salle de presse.

A ses côtés, Paloma Garcia Ovejero, 41 ans, journaliste à Rome depuis 2012 pour la radio espagnole Cadena Cope, la radio des évêques espagnols et pour d’autres médias.

Un Américain et une Espagnole : choix effectué au regard de l’importance des langues anglaise et espagnole dans le monde catholique d’aujourd’hui.


Le procès Vatileaks touche à sa fin

Le procès « Vatileaks 2 » pour le vol et la diffusion de documents confidentiels concernant les finances du Saint-Siège a connu sa 18e audience le 4 juillet. Le promoteur de justice du Tribunal du Vatican a formulé son réquisitoire, demandant des peines de prison allant d’un an à plus de trois ans pour quatre accusés.

Les cinq inculpés étaient présents à cette audience qui se rapproche du verdict final après sept mois de procès. Il s’agit de Mgr Angel Lucio Vallejo Balda, ancien membre de la Commission préparatoire à la réforme économique et financière de la curie romaine (COSEA), deux laïcs parmi ses anciens collaborateurs, Francesca Immacolata Chaouqui et Nicola Maio, ainsi que deux journalistes italiens ayant publié des livres utilisant ces documents, Gianluigi Nuzzi et Emiliano Fittipaldi.

Le procureur a demandé la condamnation de Mgr Vallejo Balda et de ses deux collaborateurs pour « délit d’association criminelle » dans le but de divulguer « des documents concernant les intérêts fondamentaux de l’Etat ». Trois ans et neuf mois de réclusion, la peine la plus lourde, ont été requis à l’encontre de Francesca Chaouqui, en tant qu’« inspiratrice et responsable des conduites contestées ». Trois ans et un mois de réclusion ont été requis pour Mgr Vallejo Balda, et un an et neuf mois pour Nicola Maio.

Les journalistes sont quant à eux accusés de « concours » dans la divulgation de ces documents à travers la publication de leurs ouvrages. Le procureur a requis un an avec sursis pour Gianluigi Nuzzi et « l’absolution » d’Emiliano Fittipaldi pour « insuffisance de preuves ».

Les prochaines audiences, des 5 et 6 juillet, seront consacrées au plaidoyer des avocats de la défense.


Rome travaille à la reconnaissance canonique de la FSSPX

Mgr Guido Pozzo, secrétaire de la Commission pontificale "Ecclesia Dei", est interrogé par Radio Vatican, suite au communiqué de Mgr Fellay, publiées le 29 juin dernier en la solennité des saints Pierre et Paul :

"Comment interprétez-vous ce communiqué ?

Il ne dit rien de nouveau au regard de positions déjà bien connues de la fraternité, au sujet de la situation de l’Église aujourd’hui. Je peux éventuellement ajouter que lorsqu’on se réfère au manque de reconnaissance canonique, que la fraternité ne considère pas comme primordiale en ce moment, et bien, je peux dire que la reconnaissance canonique du Saint-Siège est une condition essentielle pour qu’une œuvre catholique soit en pleine communion ecclésiale, selon le Droit (canon). Cette reconnaissance n’existe pas encore, mais nous travaillons à cette fin.

Benoît XVI tenait beaucoup à ce travail afin de parvenir à l’unité avec la fraternité Saint-Pie X. Le Pape François est-il dans la même optique ?

Oui, absolument. Le Pape François a l’unité de l’Église à cœur, ainsi que toute ce qui peut y contribuer. Il est disponible, et cela, je le crois, a été perçu par Mgr Fellay. Mais nous ne pouvons nier qu’il reste des problèmes à résoudre, à affronter.

Donc, de la part du Saint-Siège et de votre commission Ecclesia Dei, il y a ouverture et fermeté…

La fermeté porte sur ce qui est essentiel pour être catholique. De ce point de vue, il n’y a aucun changement. Mais je ne crois pas qu’il s’agisse ici de fermeté. On parle juste d’affronter les problèmes et de les résoudre, de les résoudre ensemble. L’ouverture est dans ce sens. Nous avons identifié les questions à traiter, nous sommes en train d’y travailler, il faudra du temps, ainsi qu’une disponibilité réciproque."


Pour combattre l'ennemi, il faut le nommer

Yves Daoudal rejoint l'analyse de Pierre Henri sur la frilosité à désigner l'ennemi et la responsabilité de l'islam :

"L’envoyé de BFM à Magnanville parle du double meurtre « incompréhensible ». Je sais bien qu’il s’agit seulement d’un journaliste, mais il est donc censé informer les gens, et parler d’un acte « incompréhensible », c’est de la désinformation.

Et bien sûr il n’a pas inventé ce mot. Braves gens, c’est incompréhensible. Donc ne cherchez pas à comprendre. Et préparez-vous pour la prochaine et bientôt quotidienne « minute de silence ».Si vous voulez connaître quelque chose de la suite, Larossi Abbala vous en parle. Et c'est tout sauf incompréhensible."

 

"Je ne voulais pas lire la réaction du Saint-Siège à la tuerie d’Orlando, sachant qu’elle ne pouvait être que du baratin sentimental et politiquement correct – cet alignement de la communication du Saint-Siège sur les autorités mondaines rendant d’ailleurs sa voix inaudible. Pour dire des stupidités, Obama suffit.

Mais voici que j’ai vu de nouveau le texte passer devant mes yeux, et je m’y suis arrêté. Donc, il y est question d’un « terrible massacre » qui est une « nouvelle manifestation d’une folie meurtrière et d’une haine insensée », bla-bla-bla, qui suscite des sentiments « d’exécration et de condamnation, de douleur, de trouble », bla-bla-bla. Mais la suite est plus intéressante :

Nous souhaitons tous que les causes de cette violence horrible et absurde, qui trouble profondément le désir de paix du peuple américain et de toute l’humanité, puissent être déterminées et combattues efficacement et au plus vite.

Vraiment ? Alors ça ce n’est pas difficile. Les causes sont dans les livres de l’islam et dans les prêches des imams qui s’inspirent des livres de l’islam. Mais pour les combattre, il faudrait d’abord les nommer…"


Création d'un nouveau dicastère pour les laïcs, la famille et la vie

Ce samedi 4 juin 2016, le Pape François a, sur proposition du conseil des cardinaux, approuvé ad experimentum, les statuts qui donneront naissance le 1er septembre prochain à ce nouveau dicastère. Il réunira les actuels conseils pontificaux pour les laïcs et pour la famille qui cesseront de fait, d’exister, les articles 131-134 et 139-141 de la constitution Pastor Bonus étant abrogés. L’Académie pour la Vie, elle, ne sera pas abrogée, mais reliée au nouveau dicastère.

Ce nouveau dicastère aura à sa tête un préfet et un secrétaire, qui pourrait être un laïc, assistés de trois sous-secrétaires, tous laïcs, et en charge des sections dédiées aux laïcs, à la famille et à la santé. Le texte officiel précise bien que ses membres seront issus du clergé, mais aussi des fidèles laïcs, hommes et femmes, célibataires ou mariés, engagés dans divers champs d’activité et venant des quatre coins du monde.

Son rôle sera de promouvoir et d’organiser des conférences internationales et autres initiatives concernant l’apostolat des laïcs, l’institution du mariage et la réalité de la famille et de la vie dans le milieu ecclésial et dans la société.

Ce dicastère encouragera la promotion des vocations et de la mission des laïcs dans l’Église et dans le monde, ainsi que la conscience de la coresponsabilité pour la vie et la mission de l’Église. Il devra ainsi promouvoir la participation des laïcs au catéchisme, à la vie liturgique et sacramentelle, à l’action missionnaire, aux œuvres de miséricorde, de charité et de promotion humaine et sociale. La présence active et responsable dans les organes consultatif de l’Église doit également être soutenue.

Concernant la famille, le nouveau dicastère protègera la dignité et le bien de la famille basés sur le sacrement du mariage. Il offrira des lignes directrices sur la préparation au mariage, sur les programmes pastoraux qui soutiennent la famille dans la formation des jeunes à la vie de la foi et à la vie ecclésiale et civile, en prêtant une attention toute particulière aux pauvres et aux laissés pour compte.

Le décret précise que ce dicastère aura un lien direct avec l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, «pour promouvoir une direction commune dans les études sur le mariage, la famille et la vie».

Il soutiendra et coordonnera des «initiatives en faveur de la procréation responsable» et sur «la protection de la vie humaine de sa conception jusqu’à sa fin naturelle». Il

 «encouragera les organisations et associations qui aident la femme et la famille à accueillir et à prendre soin du don de la vie, spécialement dans les cas de grossesse difficile, et à prévenir le recours à l’avortement»

Il soutiendra aussi les initiatives vouées à aider les femmes qui auraient avorté.

Enfin il est précisé que ce dicastère développera une formation «sur la base de la doctrine morale catholique et du Magistère de l’Église» sur les questions de bioéthique et de droit à la vie, notamment concernant les idéologies qui se développent concernant la vie et le genre.


Saint Siège : il n’existe pas de droit international à l’avortement

Lu ici :

"Lors du sommet mondial de l’ONU à Istanbul qui se déroule cette semaine, le Saint Siège a rappelé « qu’il n’existe pas de droit international à l’avortement » et il a « rejeté les propositions européennes pour créer un nouveau droit à l’avortement ». Le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat du Vatican a déclaré :

« Le Saint Siège souligne qu’il n’y a pas de droit à l’avortement en vertu du droit international des droits de l’homme ou du droit international humanitaire et répète l’exhortation du Secrétaire général que les parties étatiques et non-étatiques aux conflits armés doivent s’abstenir de faire des ‘interprétations larges et litigieuses’ du droit international’ ». 

La discussion portait particulièrement sur les enfants à naître conçus à la suite de violences sexuelles lors de conflits. Selon la déclaration, ils seraient définis comme « blessure de guerre » devant être supprimée afin de « guérir » la mère. Les défenseurs de ces enfants « soulignent que l’accent  mis sur l’avortement de ces enfants rend beaucoup plus difficile l’aide qu’on voudrait leur apporter à eux, ainsi qu’à leur mère ». Ces enfants souffrent de « stigmatisation et de discrimination en raison des circonstances de leur naissance »

Enfin, le Saint Siège a encouragé « les institutions religieuses et les organisations catholiques à accompagner les victimes de viol dans les situations de crise, qui à leur tour, ont besoin d’une assistance efficace et continue tant psychologique que spirituelle et matérielle pour elles-mêmes ainsi que leurs enfants, conçus et nés de viol »."


Prier pour la France et ceux qui y ont des responsabilités particulières est un devoir

Le cardinal Dominique Mamberti a célébré la traditionnelle “messe pour la France“ dans la chapelle Sainte-Pétronille de la basilique Saint-Pierre, au Vatican, le 31 mai 2016.

Le préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique a notamment assuré que prier pour la France et ceux qui y ont “des responsabilités particulières“ était “un devoir“. Dans un monde “qui cherche à évacuer Dieu de son horizon“, le cardinal a aussi invité les catholiques français à être “des signes de l’amour de Dieu (…) sans cacher ni taire (leur) identité“.


Rencontre entre le pape François et l'imam d'Al-Azhar : dialogue à sens unique ?

2016-05-23t115302z_1206890470_d1aetfrqywaa_rtrmadp_3_pope-vatican_0Atlantico interrogeait Jean-Baptiste Noé, historien et écrivain, et Alexandre Del Valle sur la rencontre au sommet entre le pape François et l'imam d'Al-Azhar, qui a eu lieu hier au Vatican.

Atlantico : Ce lundi, le pape François reçoit au Vatican l'imam de la mosquée Al-Azhar du Caire, la plus haute autorité de l'islam sunnite dans le monde. Quel est l'objectif affiché de cette rencontre historique entre les deux autorités et que peut-on en attendre ?

Jean-Baptiste Noé : Les relations entre le Vatican et Al-Azhar ont été rompues en janvier 2011. En effet, le 31 décembre 2010, un attentat dans une église copte avait causé la mort d’une trentaine de chrétiens. Benoît XVI avait vivement réagi à cet attentat et demandé aux autorités égyptiennes de prendre des mesures pour éviter que cela ne se reproduise. Al-Azar avait considéré cette réaction comme une offense à l’islam et avait dès lors cessé tout dialogue avec le Vatican. Cette rencontre est donc un moyen de renouer les contacts officiels et de retisser les liens du dialogue après cinq ans d’interruption.

Sur le fond, rien de nouveau ne sortira de cette rencontre. Il ne faut pas s’attendre à des transformations profondes. Les choses se font petit à petit. Cela tient aussi à la structure même de l’islam, qui est très divisé. Chaque autorité parle pour elle-même et non pas au nom de l’ensemble des musulmans. Mais pour les relations entre le Saint-Siège et l’Égypte, c’est une très bonne chose.

Alexandre del Valle : [...] Déjà, le 3 décembre 2014, avait été organisée une grande réunion œcuménique au Caire à Al-Azhar entre religieux chiites, sunnites et chrétiens visant à dénoncer "l'extrémisme et le terrorisme". Ensuite, n'oublions pas qu'en Egypte, le Grand Imam est un fonctionnaire égyptien, porte-parole des autorités présidentielles. Or, Abdel Fatah Al-Sissi est en guerre avec les islamistes depuis 2013, notamment les Frères musulmans mais aussi les terroristes en Libye ou dans le Sud de l'Egypte.

De son coté, le Pape essaie d'améliorer l'entente entre musulmans et chrétiens et il semble bien moins attaché à parler des "choses qui fâchent" que son prédécesseur qui faisait primer la Vérité sur la diplomatie. François a certes condamné la violence terroriste, mais il n'a pas osé aborder la théologie musulmane sunnite anti-chrétienne comme Benoît XVI. Par ailleurs, François essaie depuis son arrivée de se rapprocher des instances musulmanes les plus raisonnables dans un souci de protection des chrétiens d'Orient, qu'il estime être les premières victimes en cas de mauvaise entente entre le monde musulman et la chrétienté. Il croit peut être sincèrement que son attitude ouverte calmera la haine antichrétienne en terre d'islam, mais rien n'est moins sûr hélas.[...]

[J]e ne pense pas que l'on puisse attendre grand chose de cette rencontre très diplomatico-politique, puisque les islamistes qui s'en prennent aux chrétiens en général – et aux catholiques en particulier – sont eux-même en guerre contre Abdel Fatah Al-Sissi et que, mis à part son imam aux ordres du président égyptien, Al-Azhar demeure un réservoir d'orthodoxie sunnite obscurantiste qui est très loin d'avoir entamé la "réforme" radicale de la religion qu'a appelé de ses vœux le courageux al-Sissi, bien incapable de faire bouger les lignes théologiques à lui seul. D'une certaine manière, j'ai même bien peur que la rencontre entre l'imam et le pape - pas du tout souhaitée par la plupart des juristes-théologiens d'Al-Azhar et dénoncée par les islamistes - renforce la haine des islamistes envers les chrétiens et les autorités égyptiennes accusées de "compromission" avec les "forces croisées", sachant qu'Al-Sissi a fait emprisonner et tuer de nombreux militants des Frères musulmans en guerre contre lui et ses alliés "mécréants" ou "apostats".[...]

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Finances du Saint-Siège : suspension de l'audit

Seg-backgroundL'audit confié en décembre à la société PricewaterhouseCooper (PwC) sur les bilans du Vatican a été suspendu sur ordre de la Secrétairerie d'Etat pour vérifier la validité des procédures d'attribution du contrat... Ce contrat de trois millions de dollars avait été signé par le cardinal australien George Pell, secrétaire à l'Economie, pour trois ans de contrôles des budgets.

Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'Etat, et son substitut Mgr Angelo Becciu, ont adressé deux courriers ces derniers jours à PwC pour signifier la suspension de ses activités. 

Le bureau de Mgr Pell a publié hier un communiqué précisant que le cardinal, qui a été reçu jeudi par le pape, était un peu surpris par ces lettres mais s'attendait à ce que le travail de PwC reprenne rapidement, après discussions et clarification de certaines questions.

Cette suspension a été motivée par des manquements dans les procédures ayant abouti à la signature du contrat. Le cardinal Pell n'aurait pas mené les consultations préalables exigées par les nouveaux statuts et plusieurs membres du Conseil de l'Economie n'ont pas été informés. Selon certains, il revenait à ce Conseil de l'Economie, dirigé par le cardinal allemand Reinhard Marx, et non à Mgr Pell, de signer le contrat. C'est là que ces deux structures parallèles semblent avoir des conflits de compétences, voire d'intérêts...

Malgré la simplification engagée par le pape pour réformer la Curie, il existe aujourd'hui deux dicastères, dont les compétences mutuelles ne semblent pas clairement définies :

Dans l'organigramme de la Curie, le Secrétariat semble se situer "au-dessus" du Conseil, qui n'est qu'un service administratif. Ces deux structures sont régies par le même Motu Proprio, qui indique que

"Le Cardinal Préfet est responsable de la rédaction des Statuts définitifs du Conseil pour l’Économie"


Accueil de 12 immigrés musulmans au Vatican : Marion Maréchal-Le Pen gênée mais pas ébranlée

Suite à l'accueil de 12 immigrés musulmans au Vatican par le pape François, le Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI a demandé à Marion Maréchal-Le Pen en tant que catholique et femme politique :

 


Pour le Pape François, on peut parler d’un changement de discipline pour les divorcés-remariés

Radio Vatican rapporte les propos du pape François tenu dans l'avion qui le ramenait de Lesbos :

"Les dernières questions ont eu trait à l’exhortation apostolique Amoris Laetitia, publiée le vendredi 8 avril dernier. Peut-on parler d’un changement de discipline pour les divorcés-remariés ?

« Je peux dire que oui, a répondu le Pape, mais ce serait une réponse trop courte : je vous conseille de lire la présentation faite par le Cardinal Schönborn, c’est un grand théologien, et dans cette présentation vous trouverez la réponse à votre question ». Mais le Pape ne s’est pas fait faute de déplorer cette trop grande attention des médias pour la question des divorcés-remariés. « Cela m’attriste. Car le média qui pense que cette question est la plus importante ne se rend pas compte que ce n’est justement pas le problème le plus important, il ne se rend pas compte que la famille est partout en crise, qu’elle est la base de la société, il ne se rend pas compte que les jeunes ne veulent plus se marier, il ne se rend pas compte que le taux de natalité en Europe est à pleurer, il ne se rend pas compte du manque de travail, qui oblige les pères et les mères à avoir deux activités professionnelles, et que les enfants grandissent seuls, et n’apprennent plus à grandir avec leurs parents »."

Sur son blog, Jeanne Smits a donc repris les propos du cardinal Schönborn et essaye d'analyser et de comprendre :

"(...) il importe plus que jamais de rechercher la vérité, et d’essayer de l’exposer et de la rappeler avec respect et fermeté. Dans les semaines qui viennent, on peut espérer que des évêques et des cardinaux le feront. En attendant, aucun catholique n’en est dispensé (...) Qu’avait donc dit le cardinal Schönborn (...) Ses propos que l’on pouvait jusqu’ici aborder de manière plus détendue ont acquis un poids plus lourd, les voici :

Naturellement cela pose la question : que dit le pape par rapport à l'accès aux sacrements pour les personnes vivant en situation « irrégulière » ? Le pape Benoît XVI avait déjà dit qu'il n'y a pas de « recettes faciles » (Amoris laetitia 298, note 333 ». Le pape François redit la nécessité de discerner la situation avec soin, dans la continuité de Familiaris consortio de saint Jean-Paul II (84) (AL 298). «  Le discernement doit aider à trouver les chemins possibles de réponse à Dieu et de croissance au milieu des limitations. En croyant que tout est blanc ou noir, nous fermons parfois le chemin de la grâce et de la croissance, et nous décourageons des cheminements de sanctifications qui rendent gloire à Dieu. » (AL 305). Il nous rappelle également une phrase importante d’Evangelii gaudium, 44 : « Un petit pas, au milieu de grandes limites humaines, peut être plus apprécié de Dieu que la vie extérieurement correcte de celui qui passe ses jours sans avoir à affronter d’importantes difficultés » (AL 305). Dans le sens de cette « via caritatis » (AL 306), le pape affirme, d'une manière humble et simple, dans une note (351) que l'aide des sacrements peut également être donnée « dans certains cas ». Mais à cette fin il ne nous propose pas d'études de cas ni de recettes, mais au lieu de cela nous rappelle simplement deux de ses phrases les plus célèbres : « Aux prêtres je rappelle que le confessionnal ne doit pas être une salle de torture mais un lieu de la miséricorde du Seigneur » (EG 44), et que l'Eucharistie « n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles » (EG 47).

Est-ce un défi trop lourd pour les pasteurs, pour les guides spirituels et pour les communautés si le « discernement des situations » n'est pas régulé de manière plus précise ? Le pape François reconnaît l'existence d'une inquiétude : « Je comprends ceux qui préfèrent une pastorale plus rigide qui ne prête à aucune confusion. » (AL 308). Cependant il remet cela en question, remarquant que « Nous posons tant de conditions à la miséricorde que nous la vidons de son sens concret et de signification réelle, et c’est la pire façon de liquéfier l’Évangile » (AL 311).


Bernie Sanders au Vatican : précisions du Saint-Siège

Lu ici :

"Contrairement à ce que certains médias ont laissé entendre, Bernie Sanders n’a pas été invité personnellement par le Pape François, au colloque sur Centesimus annus. Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a indiqué qu’aucune audience n’était prévue. Le Saint-Père ne devrait pas non plus rencontrer le président Correa. En revanche, un entretien est prévu avec Evo Morales, le président de la Bolivie."


FSSPX : Mgr Pozzo précise ce qui est demandé et ce qui est discutable

Quelques jours après la rencontre entre le pape François et le supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, Mgr Guido Pozzo secrétaire de la commission Ecclesia Dei, indique à La Croix les trois points essentiels qui font d’une personne un catholique :

« l’adhésion à la profession de foi, le lien des sacrements et la communion hiérarchique avec le pape ».

C’est ce que contiendra la Déclaration doctrinale « qui sera soumise à l’adhésion de la FSSPX au moment opportun ».

« En ce qui concerne le Concile Vatican II, le parcours mené dans les entretiens des dernières années a conduit à une clarification importante : le Concile Vatican II ne peut être compris de façon adéquate que dans le contexte de la Tradition entière de l’Église et de son magistère constant ».

« Les affirmations des vérités de foi et de doctrine catholique sûre contenues dans les documents du Concile Vatican II doivent être accueillies selon le degré d’adhésion requis ».

Il distingue le dogme de certains décrets ou déclarations contenant des

« directives pour l’action pastorale, des orientations et suggestions ou des exhortations de caractère pratico-pastoral ».

Celles-ci

« constitueront, y compris après la reconnaissance canonique, un sujet de discussion et d’approfondissement en vue d’une plus grande précision, afin d’éviter les malentendus ou équivoques qui, nous le savons, sont répandus dans le monde ecclésial actuel ».

« Les difficultés soulevées par la FSSPX au sujet des questions de la relation Église-État et de la liberté religieuse, de la pratique de l’œcuménisme et du dialogue avec les religions non chrétiennes, de certains aspects de la réforme liturgique et de son application concrète, demeurent objet de discussion et de clarification mais ne constituent a pas un obstacle pour la reconnaissance canonique et juridique de la FSSPX ».

Il est demandé à la FSSPX

« d’accepter que le magistère de l’Église soit le seul à qui est confié le dépôt de la foi pour être gardé, défendu et interprété ». « Je crois que cette clarification peut constituer un point fixe pour la FSSPX ».


Pape François 1 - 0 Hollande

François Hollande a cédé face à la détermination du pape. La France a abandonné l'idée de nommer Laurent Stefanini ambassadeur auprès du Saint-Siège. Une véritable provocation car l'individu, connu pour son homosexualité, a été nommé pour cette raison par François Hollande.

Ce n'est pas encore la fin de crise entre le Saint-Siège et la France car il n'y a toujours pas d'ambassadeur français auprès du Saint-Siège.

Laurent Stefanini, refusé par le Saint-Siège, a finalement été nommé au poste d'ambassadeur auprès de l'Unesco. Lors du Conseil des ministres, le président de la République a fini par comprendre et admettre que le Vatican ne donnerait jamais son agrément à ce diplomate qu'il avait pourtant nommé à l'ambassade de France près le Saint-Siège, le 5 janvier 2015.


Amoris laetitia

La Joie de l’amour : tel est le titre de l’exhortation apostolique « post-synodale » du pape François sur l’amour dans la famille qui sera présentée vendredi 8 avril par le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du synode des évêques, par le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, par les époux Francesco Miano (professeur de philosophie morale, Rome, Tor Vergata) et Giuseppina De Simone Miano (professeur de philosophie, Naples).

Le texte sera disponible le 8 à midi, en français, italien, anglais, allemand, espagnol, et portugais. C’est le 19 mars, en la fête de saint Joseph, que le pape a signé ce document.

Le Conseil pontifical pour la famille a manifesté son souci de la réception du document dans les Eglises locales : il a demandé aux évêques du monde entier, par courriel, avant Pâques, de prévoir une présentation du document dans leurs diocèses, par un expert en pastorale familiale, un théologien ou par des époux catholiques formés dans ce domaine.


Mère Teresa sera canonisée le 4 septembre

Le Vatican a annoncé ce matin la canonisation de Mère Teresa le 4 septembre :

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"Mère Teresa sera canonisée le 4 septembre : l’annonce a été faite ce mardi matin, 15 mars 2016, lors de la tenue du consistoire ordinaire public, la réunion des cardinaux qui permet de décréter l’organisation des canonisations.

La fondatrice des missionnaires de la charité, décédée en 1997, avait été béatifiée par Jean-Paul II en 2003, dans un délai exceptionnellement rapide. Sa canonisation coïncidera avec le Jubilé des opérateurs et des volontaires de la Miséricorde."[...]

Deux miracles étaient nécessaires à sa canonisation. Un premier miracle avait été reconnu par l'Eglise : une jeune femme de 30 ans qui souffrait d'une tumeur abdominale avait été guérie miraculeusement après que Mère Teresa ait placé une médaille miraculeuse sur la jeune femme. Le deuxième miracle, plus récent, a eu lieu grâce à l'intercession de Mère Teresa :

"Selon l'archevêque de Calcutta Thomas D'Souza, ce miracle est la guérison d'un homme de 35 ans, atteint de multiples tumeurs au cerveau en 2008, soit 10 ans après la mort de la «petite sœur des pauvres». C'est une femme qui a prié pour que mère Teresa vienne en aide à ce Brésilien, selon le site Avvenire. Alors qu'il était tombé dans le coma en salle opératoire, l'intervention avait été retardée d'une demi-heure. En revenant, le chirurgien avait découvert son patient assis, réveillé, guéri, lui demandant: «Qu'est-ce que je fais ici?», selon le site Vatican Insider. Une commission médicale, réunie au Vatican le 10 septembre, a déclaré cette guérison inexplicable à l'unanimité notamment parce que la masse cancéreuse avait totalement disparu. Une commission théologique a ensuite reconnu, le 15 décembre, également à l'unanimité, le lien entre la guérison et l'intercession de Mère Teresa."


Mise au point du Vatican suite à la désinformation autour de Mgr Anatrella

Aujourd'hui, la Commission pontificale pour la protection des mineurs, présidée par le Cardinal Sean O'Malley, a diffusé une déclaration quant à l'obligation de dénoncer à la justice tout possible cas d'abus sexuels.

Le Pape François a clairement dit que les crimes et péchés que sont les abus sexuels sur mineurs ne doivent pas être scellés par le secret. Le 27 septembre dernier, s'engageant personnellement, il a affirmé que l'Eglise devait exercer une diligente surveillance afin de protéger les enfants, assurant aussi que tout responsable devrait rendre des comptes. Le Président et les Membres de la Commission affirment qu'ils respecteront les obligations de la loi mais aussi que, au-delà des contraintes juridiques, ils assumeront leur devoir moral de signaler aux autorités judiciaires en charge de la protection sociale tout mauvais traitement, même présumé.

Aux Etats-Unis, la charte des évêques énonce clairement l'obligation pour tous les diocèses et autres circonscriptions, comme pour tout le personnel de signaler toute suspicion en la matière. Chaque année, lors des sessions de formation pour les nouveaux évêques, cette obligation est réaffirmée de manière explicite. Contrairement à ce qui est colporté depuis quelques jours dans les médias.


L’intolérance religieuse en Europe inquiète le saint Siège

Lors de la session de l’OSCE, Mgr Urbanczyck, représentant permanent du Saint-Siège, est intervenu. Extrait :

"[...] En ce qui concerne plus particulièrement l’intolérance religieuse, ma délégation considère que toute forme d’intolérance et de discrimination religieuses doit être soigneusement identifiée et traitée, évitant toute sélectivité inappropriée ou partialité hiérarchique. Dans ce contexte, la promotion des engagements de l’OSCE, à travailler pour mettre fin à l’intolérance et à la discrimination basées sur des motifs religieux, demeure une priorité et le Saint-Siège attend avec impatience la nomination des deux derniers Représentants personnels du président en exercice sur Intolérance et Discrimination, et leur participation active à la fois au Conseil Permanent et au Comité de la dimension humaine. [...]"


1071 prêtres envoyés aujourd’hui en mission

Ca3XGXKWEAIAbiELe Saint-Père a envoyé, à l’occasion de la messe des Cendres, 1071 prêtres du monde entiers, institués missionnaires de la miséricorde. C’est un des signes les plus forts de cette Année sainte de la Miséricorde : «le signe de la sollicitude maternelle de l’Église à l’égard du peuple de Dieu», explique le Pape François dans sa Bulle d’indiction pour le Jubilé, Misericordiae Vultus. Ces prêtres sont en mission pour qu’ils soient dans leur Église locale des témoins privilégiés du caractère extraordinaire de l’événement jubilaire.

Jusqu’à la fin de l’Année sainte, le 20 novembre 2016, ces « Missionnaires de la Miséricorde » auront pour tâche d’annoncer la beauté de la Miséricorde de Dieu et d’être des confesseurs humbles et sages, capables de pardonner largement, ceux qui s’approchent de la Confession. Ces prêtres viennent de tous les continents de Chine ou de Thaïlande, des Emirats arabes unis ou du Zimbabwe, mais également de France.

Le Pape les a reçu mardi soir et les a invités à exercer avec enthousiasme le ministère de confesseur, non pas en agissant en leur propre nom mais bien au nom de Jésus.

Ca3igHXWIAARA7u«En entrant dans le confessionnal, souvenons-nous toujours que c’est le Christ qui accueille, c’est le Christ qui écoute, c’est le Christ qui pardonne, c’est le Christ qui donne la paix». «Être missionnaire de la miséricorde est une responsabilité qui vous est confiée pour être (…) témoins de la proximité de Dieu et de sa façon d’aimer».

«Nous ne sommes pas appelés à juger, avec un sentiment de supériorité…» «Il s’agit au contraire de couvrir le pécheur avec la couverture de la miséricorde.»

Le Pape a conclu en invitant les prêtres à vivre cette «aventure missionnaire» en suivant les exemples de saint Padre Pio et saint Leopold Mandic, les deux grands confesseurs capucins dont les corps sont actuellement exposés à la basilique Saint-Pierre. 

«Quand vous sentirez le poids des péchés qui vous sont confessés, et les limites de votre personne et de vos paroles, faites confiance à la force de la miséricorde qui va à la rencontre de tous avec amour et qui ne connait pas de frontières».


Année de la Miséricorde : Saint Padre Pio et la confession

Saint Padre Pio, le capucin au stigmates mort en 1968 et canonisé par Jean-Paul II en 2002, est depuis vendredi soir, et pour la première fois, exposé dans la basilique Saint-Pierre. Escorté par des milliers de fidèles et de policiers, le caisson transparent contenant son corps a été porté en procession hier soir le long de l’avenue de la Conciliazione, en même temps que les reliques d’un capucin croate Saint Léopold Mandic. En cette Année de la Miséricorde, le Pape François a tenu à mettre en avant ces deux confesseurs inlassables. Ce samedi matin, 6 février 2016, c’est un hommage appuyé qu’il a rendu au Saint Pio.

«À travers le ministère de la confession, Padre Pio est devenu la caresse vivante du Père qui guérit les blessures du péché et rassure les cœurs. Il a vécu le grand mystère de la douleur et sa petit goutte est devenue un grand fleuve de miséricorde qui a irrigué les cœurs déserts et créé des oasis de vie dans de nombreux endroits du monde.»

Par ce geste, le pape montre la nature de la miséricorde : non cette guimauve relativiste, qui excuse tout et finit par nier jusqu'à l'existence du péché, mais au contraire cette bienveillance du Bon Dieu qui attend, inlassablement, que le pêcheur vienne confesser sa misère dans le secret du confessionnal, sans condamnation.

Citant le capucin italien, le Pape François a souligné que

«la prière est notre meilleure arme, la clef qui ouvre le cœur de Dieu. C’est sur la prière que repose la force de l’Église, pas sur l’argent ni sur le pouvoir». «La prière n’est ni une aspirine ni un commerce, pour obtenir une grâce ; c’est une œuvre de miséricorde spirituelle, une mission qui vise à tout remettre entre les mains de Dieu : l’Église, les personnes, les situations pour qu’il en prenne soin. Et dans ce sens, elle peut faire des miracles.»

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"Il y a quelques espoirs pour une reconnaissance canonique de la FSSPX"

Selon Mgr Schneider, dans un entretien traduit par Benoît-et-moi :

"Lorsque quelqu'un ou quelque chose n'a pas d'importance, personne ne le craint. Ceux qui craignent la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X craignent finalement les éternelles vérités catholiques et ses exigences dans la sphère morale et liturgique.

Lorsque la FSSPX s'efforce de croire, pratiquer le culte et vivre moralement comme nos ancêtres et les Saints les plus connus l'ont fait pendant une période millénaire, alors il faut considérer la vie et l'œuvre de ces prêtres catholique de la FSSPX comme un don pour l'Église de nos jours - voire un des nombreux instruments que la Divine Providence utilise pour remédier à l'énormité de l'actuelle crise générale de la foi, de la moralité et de la liturgie au sein de l'Église.

Dans quelques secteurs de la FSSPX, il y a toutefois, comme c’est le cas dans toute société humaine, des personnalités excentriques. Elles ont une méthode et une attitude qui manque de justice et de charité et par conséquence du vrai "sentire cum ecclesia", et le danger existe d'une autocéphalie ecclésiale et d'être la dernière instance judiciaire dans l'Église. À ma connaissance, toutefois, la partie saine correspond à la plus grande partie de la FSSPX et je considère que leur Supérieur Général, Son Excellence Monseigneur Bernard Fellay, est un vrai Évêque catholique, et de façon exemplaire. Il y a quelques espoirs pour une reconnaissance canonique de la FSSPX."


Selon Mgr Fellay, le pape François éprouve de la sympathie à l'égard de la FSSPX

Extraits d'une conférence de Mgr Fellay prononcée aux Etats-Unis à l’occasion de la Marche pour la vie de Washington le 21 janvier 2016 :

Sur la situation actuelle de l'Eglise après le synode sur la famille :

"Il y a un mot qui résume bien la situation de l’Eglise, c’est celui de confusion. Et le dernier synode sur la famille a été l’expression de cette confusion. Ce qui s’est passé autour du document final du synode est tout à fait caractéristique (…) Cela a abouti à un texte ambigu et au bout du compte, on ne sait pas quoi faire, quoi penser. Je crois que nous n’avons jamais été à ce degré de confusion dans l’Eglise. Plusieurs évêques progressistes ont exprimé des choses invraisemblables sur des notions fondamentales de morale, et ils n’ont pas du tout été repris par l’autorité qui les a laissé faire. A côté de cela, il y a des cardinaux, des évêques qui se sont dressés contre eux, ouvertement, publiquement. Cela aussi, c’est nouveau. Et nous pouvons nourrir l’espoir que c’est le début d’une vraie réaction, – mais il est grand temps ! »

Cette situation me rappelle le message de La Salette. La Très Sainte Vierge Marie a annoncé des temps difficiles pour l’Eglise : des évêques contre des évêques, des cardinaux contre des cardinaux. Et si vous regardez l’histoire de l’Eglise, jusqu’à maintenant, vous ne trouvez pas de pareille situation. C’est vraiment tragique. Comment les fidèles peuvent-ils s’y retrouver ? Et même si aujourd’hui, le Saint Père venait à publier un document clair et précis, ce serait trop tard. Le mal est fait. Quand quelque chose est cassé, pour le réparer, cela demande beaucoup plus d’effort. C’est la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui"

Sur une éventuelle régularisation de la FSSPX :

"Il n’y a absolument aucun doute que le pape est personnellement impliqué dans notre dossier. Il nous connaît très bien et la façon dont il se comporte nous oblige à penser qu’il éprouve de la sympathie à notre égard… Cela peut sembler contradictoire ! Personnellement, je pensais vraiment que nous allions de nouveau être condamnés par Rome, mais c’est le contraire qui arrive (...)

Il nous connaît depuis l’Argentine. Nous avons été en relation avec lui car nous avions des soucis administratifs. En Argentine, un concordat permet aux prêtres étrangers d’obtenir un permis de séjour à la condition que l’évêque du lieu l’accepte. Ce qui est, en soi, tout à fait normal. Évidemment, nous avions un problème avec un évêque local qui ne voulait pas de notre présence. Nous aurions pu demander une reconnaissance directement à l’Etat argentin, mais il en était hors de question : nous sommes catholiques et nous ne voulions pas être traités comme une secte. Alors, le supérieur de district d’Amérique du Sud a rencontré le cardinal Bergoglio pour lui exposer le problème. Sa réponse a été très claire : ‘vous êtes catholiques, c’est évident, vous n’êtes pas schismatiques ; je vais vous aider.’ Et il l’a fait ! Il a pris contact avec Rome, il a écrit une lettre en notre faveur au gouvernement qui, dans le même temps, recevait une missive de la nonciature disant exactement le contraire ! Et nous étions dans cette situation lorsqu’il a été élu pape (...)

Il dit souvent publiquement qu’il ne faut pas se renfermer sur soi, qu’il ne faut pas rester entre nous mais prendre soin de ‘la périphérie’, etc. Et il voit que c’est exactement ce que nous faisons. Nous allons chercher les âmes là où elles se trouvent, nous essayons de les aider, et je suis à peu près sûr que le pape voit tout cela et qu’il en est satisfait. Peut-être qu’il n’est pas content de tout ce que nous faisons, mais de cet aspect-là, oui (...)

Parfois, en l’observant, nous sommes perdus. Personnellement, je n’ai pas toutes les réponses, j’observe juste les éléments de sa personnalité. Il est inclassable, il est impossible de le placer dans une catégorie, il est tellement imprévisible. Mais, au bout du compte, en tant que pape, il a personnellement réglé notre situation en Argentine. La Fraternité Saint-Pie X a une relation étroite avec lui, un accès direct à lui, ce qui peut sembler fou dans la situation actuelle.

Il est impossible de vous dire ce qui va se passer demain. Est-ce que nous allons être reconnus ? Sincèrement, je n’en ai aucune idée. Pourquoi ? A cause de la situation de l’Eglise ! A Rome même, certains veulent notre mort. Ils veulent que nous soyons condamnés ! Qui va l’emporter ? Le pape ou les autres ? Je suis navré de vous dire que je ne sais pas. Mais nous n’allons pas être paralysés par cette situation. Nous savons ce que nous avons à faire, alors nous continuons. Nous admettons que si certains éléments étaient acquis, comme la régularisation canonique, ce serait mieux. Il y a des discussions, il y a eu de nouvelles propositions, mais nous savons que nous avons des ennemis au sein du Vatican. Ce n’est pas nouveau."


Le cardinal Pell incite les catholiques à étudier l'économie de marché

Images-5Recevant des responsables religieux et économiques, le cardinal Pell, Préfet du Secrétariat pour l’économie du Saint-Siège, a reconnu que 

« l’économie de marché est ici pour rester, pour être étudiée (…) et améliorée, parce qu’il n’y a pas de meilleur modèle disponible pour le moment, parce que le marché a la capacité à se moderniser après des perturbations massives telles que la Grande dépression ou la Crise financière mondiale de 2007-2008, parce qu’il ne produit pas l’aliénation massive prédite par Marx. Nous pouvons avoir trop de sucre dans notre société, tel que le consumérisme, mais nous ne sommes pas en train d’être empoisonnés par des déserts de sel ».

Le cardinal Pell a aussi cité Margaret Thatcher pour qui si le bon samaritain n’avait pas eu de capital, il n’aurait pas pu porter assistance à l’homme volé et battu sur la route de Jéricho.

En outre, le cardinal Pell a souligné que l’autre grand défi pour la doctrine du catholicisme social est l’étude de l’économie de marché. Ces propos peuvent trancher avec une certaine rhétorique anti-capitaliste récurrente chez certains catholiques. 


Cardinal Maradiaga : il y a bien un lobby LGBT au Vatican

Dans un entretien au journal hondurien El Heraldo le mardi 12 janvier, le cardinal Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa, déclare :

Unknown-2« Qu'en est-il de l'infiltration de la communauté gay au sein du Vatican ? » 

« Il ne s'agit pas seulement d'une infiltration, le pape François a même parlé d'un lobby en ce sens. Peu à peu, le pape cherche à “purifier” cette situation. On peut comprendre les homosexuels, et la législation pastorale est là pour les assister, mais ce qui est erroné ne peut pas être la vérité. » 

« Nous devons comprendre que certaines choses peuvent être réformées et d'autres ne le peuvent pas ». «La loi naturelle ne peut pas être réformée. Dieu a conçu le corps humain, homme et femme, de manière à se compléter mutuellement et transmettre la vie. Le contraire n'est pas dans le plan de la création. Il y a des choses qui ne peuvent pas être modifiées ».


Cardinal Burke : "La réforme du procès de nullité matrimoniale nécessite une révision très sérieuse"

Extrait d'une interview du cardinal Burke à propos du Motu Proprio Mitis Iudex, simplifiant les procédures canoniques d'annulation du mariage et traduite en français par le site Benoit-et-moi.fr :

ImagesCAUIXRP3"Dans l'ensemble, et j'ai une longue expérience, ces cas sont très complexes et requièrent un examen approfondi de la part de ceux qui sont préparés pour ce travail. De nombreux évêques, en toute honnêteté et pas par leur faute, m'ont dit: «Je ne suis pas préparé pour juger des cas de nullité de mariage. À part des études de base en droit canonique je n'ai pas étudié cette matière. C'est pourquoi j'envoie des prêtres depuis des années se préparer à le faire». Ma réponse à ces évêques est: «La loi ne peut pas vous obliger à faire ce dont vous n'êtes pas capables; autrement dit, que vous ne pouvez pas honnêtement faire». La réponse à donner au fidèle est donc: «Je ne suis pas préparé pour émettre ce jugement, je renvoie donc votre cas au tribunal matrimonial qui est préparé pour produire un jugement équitable».

Je pense que toute la matière de la réforme du procès de nullité matrimoniale nécessite une révision très sérieuse, surtout en ce qui concerne les questions les plus critiques. Par exemple, il n'est à présent plus nécessaire d'avoir une deuxième 'sentence conforme positive' pour qu'une déclaration de nullité de mariage devienne exécutoire.L'argument souvent utilisé est que cette double sentence conforme n'a été introduite qu'au XVIIIème siècle par le Pape Benoît XIV, ce qui est vrai. Mais il l'a introduite pour une raison importante: il y avait des abus, déjà à cette époque, dans l'octroi des déclarations de nullité de mariage.

Toutefois, même à cette époque, avant qu'il n'introduisît la disposition de la double sentence conforme, les cas de nullité de mariage étaient jugés par un collège de juges. Trois à cinq juges (et même plus) étudiaient les cas et émettaient un jugement sur la demande de nullité. Afin qu'une déclaration de nullité fût émise, une majorité des juges devaient être favorables à la nullité. À présent, dans de nombreux diocèses, les cas de nullité de mariages sont jugés par un seul juge. Nous avons donc une situation où une demande de nullité de mariage peut être jugée affirmativement par un seul homme sans aucune vérification obligatoire. Ce n'est pas juste; ce n'est pas une procédure sérieuse pour juger des fondements mêmes de la vie de la société et de l'Église! Non seulement elle ne traite pas le cas d'une manière sérieuse, mais elle charge aussi le juge d'un poids injuste. Pour ma part, si j'étais un juge, je n'accepterais pas la responsabilité de juger ces cas. Je ne pense pas qu'une décision unique du juge donne une garantie suffisante de défense de la sainteté du mariage; mon unique jugement ne suffit pas dans une question aussi importante. Si quelqu'un a déjà travaillé dans un tribunal, il peut comprendre. Il y a cette idée qui est très naïve et sentimentale, centrée uniquement sur la personne qui s'est présentée disant: «Mon mariage est nul et je demande à l'Église de prononcer un jugement afin que je puisse célébrer un [nouveau] mariage». Cette personne doit être traitée avec la plus grande compassion, mais son mariage est un état public de vie dans l'Église et donc implique un partenaire et toute une série de relations dans la famille, y compris, en principe, des enfants.

Nous focaliser simplement sur la recherche d'une solution rapide pour cette personne, afin que lui ou elle puisse ou bien contracter un mariage, ou bien avoir la bénédiction d'un mariage déjà contracté, crée des dommages considérables à toute une série de personnes impliquées dans ce mariage, et non pas accessoirement, ou dans une sorte de manière pharisienne. C'est un engagement réel qui affecte de nombreuses personnes: parents, enfants frères et sœurs, amis, et ainsi de suite. Cela concerne ce que nous avons de plus sacré dans nos vies."


Les médias confondent le jubilé de la miséricorde et le jubilé du business

Près d'un mois après son lancement, le Jubilé de la miséricorde déçoit : la presse parle de flop.

Par rapport à décembre 2014, selon les chiffres officiels du Vatican, le nombre des fidèles présents aux différentes rencontres avec le pape (audiences du mercredi, messes, et Angélus du dimanche) a chuté cette année d'environ 30%, passant de plus de 461 000 personnes à 324 000. En 2000, lors du précédent Jubilé, près de 150 pèlerins à la minute avaient franchi la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre, et plus de 32 millions de pèlerins-touristes avaient visité la Ville éternelle.

Et le pompom : selon la Fédération des hôteliers-restaurateurs de Rome, le taux de remplissage des hôtels en cette fin d'année n'est que de 70% contre 90% l'an dernier à la même époque.

Sauf que le jubilé de la Miséricorde ne rime ni avec pognon ni avec recettes.

François a voulu ce jubilé "local" : des portes saintes sont ouvertes partout dans le monde, dans chaque diocèse. Les pèlerins-consommateurs n'ont donc pas besoin de se rendre à Rome pour leur pèlerinage jubilaire...


Soyez écolo : confessez-vous

 Le cardinal Mauro Piacenza, pénitencier majeur de la Sainte Église catholique, a écrit une lettre aux confesseurs à l’occasion de Noël :

« C’est en fonction de la vérité de notre amour du Christ que nous serons jugés », « un amour qui n’exploite pas les autres pour servir ses propres intérêts mesquins ». « Mais nous savons que cet amour est blessé, pollué par le péché et qu’il a sans cesse besoin d’être purifié et sauvé. Or aucune structure sociale ou ecclésiale, aucune exhortation morale, aucune stratégie purement humaine ne peut libérer l’amour, le rendre authentiquement vrai. Seule la grâce du Christ détient un tel pouvoir. C’est Lui, l’accueil du mystère de la miséricorde qui peut rendre les hommes libres d’aimer vraiment et cela passe par la confession sacramentelle. L’absolution permet au pénitent de s’ouvrir à la grande Vérité du mystère du Christ, à la Vérité de sa Miséricorde. »

« C’est à partir du confessionnal que peut naître la seule paix dont le monde a vraiment besoin ; confession après confession, l’humanité sera sauvée du polluant le plus meurtrier, le péché. »

En convoquant une année sainte de la miséricorde, le Pape François a insisté pour que le sacrement de la réconciliation et le ministère de confesseur soient mis particulièrement à l'honneur.


Rome : messe pour la France à St Jean de Latran

Une messe pour la France est célébrée dans la basilique romaine de Saint-Jean-de-Latran, le 15 décembre 2015 en fin d’après-midi, par le cardinal vicaire de Rome Agostino Vallini.

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Cette messe est habituellement célébrée le 13 décembre, jour anniversaire de la naissance du roi Henri IV (1553-1610), en mémoire d’une donation faite par le roi de France au chapitre des chanoines du Latran après son accession au trône, le 2 août 1589. Cette année, le 13 décembre tombant un dimanche, la messe a été déplacée.


Vers une disputatio sur les rapports entre catholiques et juifs ?

La « Commission (pontificale) pour les relations religieuses avec le judaïsme », à l’occasion du cinquantième anniversaire de la déclaration conciliaire Nostra Ætate, a publié un document sur les rapports entre catholiques et juifs. Un paragraphe de la préface à ce document pourrait être méditée:

"Il ne s’agit ni d’un document magistériel, ni d’un enseignement doctrinal de l’Église catholique, mais d’une réflexion préparée par la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme sur quelques-unes des questions théologiques courantes développées depuis le Concile Vatican II. Ce document se propose comme point de départ d’un approfondissement de la pensée théologique destiné à enrichir et à intensifier la dimension théologique du dialogue juif-catholique."

Commentaire de Riposte catholique :

"Cette précision est bienvenue. Il est donc possible de critiquer, respectueusement, un document qui n’a pas de valeur doctrinale et qui, surtout, le reconnaît lui-même. C’est certainement une précision bienvenue pour les théologiens du futur qui seront confrontés aux différentes options adoptées par les responsables de l’Église à une période de son cheminement sur la terre. Autrement dit, le document se réserve lui-même la possibilité d’être critiqué. C’est peut-être ce débat qui a manqué depuis quelques décennies et qui aurait assurément évité des situations douloureuses."


Un collaborateur du pape en prison pour une affaire de fuites

Lu sur Riposte Catholique :

B"Deux nouvelles affaires de “fuites” de documents confidentiels viennent d’être révélées par le bureau de presse du Vatican signale aujourd’hui le site internet du Washington Post. Le communiqué du Vatican précise : « Dans le cadre d’enquêtes de police judiciaire menées par la gendarmerie du Vatican, et initiées depuis plusieurs mois en raison de la subtilisation et de la fuite [le Washington Post écrit lead, ce qui ne peut être qu’une coquille typographique pour leak] d’informations et de documents confidentiels, samedi [31 octobre] et dimanche [1er novembre] deux personnes [Monseigneur Lucio Angel Vallejo Balda et Mme Francesca Chaouqui] ont été cité à comparaître afin d’être interrogées sur la base des éléments et des preuves qui ont été rassemblés ». Le Monsignore, membre de l’Opus Dei, était secrétaire de la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège avant de devenir le n° 2 de la Commission pontificale de référence sur l’organisation de la structure économique et sociale du Saint-Siège, créée par le pape François le 20 juillet 2013, aujourd’hui défunte et remplacée par le Secrétariat pour l’Économie présidé par le cardinal George Pell. Le Monsignore, aujourd’hui en prison, était un collaborateur influent du Souverain Pontife. Mme Francesca Chaouqui travaillait dans cette même commission. L’inculpée a été laissée en liberté avant son procès, ayant collaboré avec les juges de l’instruction.

La semaine dernière, la presse italienne a également signalé qu’une information judiciaire était ouverte sur piratage de l’ordinateur de Libero Milone, contrôleur général du Saint-Siège, nommé par le pape François en juin dernier."


Une journaliste représentante de la France auprès du Saint-Siège ?

Le Vatican refusant depuis huit mois d'agréer le candidat officiel de la diplomatie française pour cause d'homosexualisme, l'Elysée s'est résolu à proposer... une journaliste de Paris Match :

En-tete-a-tete-avec-le-Saint-Pere-un-moment-inoubliable_article_landscape_pm_v8"Résolu à ne pas perdre la face en présentant malgré tout une candidature "différente", Paris étudie depuis plusieurs mois une "short list" composée de trois noms féminins. Et selon les informations de metronews, c'est finalement celui d'une journaliste de Paris Match qui retiendrait l'attention de François Hollande... Non, il ne s'agit pas de Valérie Trierweiler mais de Caroline Pigozzi."

Elle passe pour une spécialiste du Vatican (elle a interrogé le pape François dans un numéro récent de Paris Match) mais il y a encore peu, elle confondait la Bénédiction Urbi et Orbi de Noël avec l'Angelus...


Synode : les modernistes tentent d'obtenir par les médias ce qu'ils n'ont pas eu dans le texte

Giuseppe Rusconi est un vaticaniste de talent, suisse de langue italienne. Il fait partie de ceux qui voient dans le Synode une défaite des modernistes et parallèlement une victoire relative des conservateurs (ce qui le classe en opposition sur ce point avec Roberto de Mattei). Son article a été traduit par Benoît-et-moi. Si certains paragraphes de la Relatio finale sont ambigus, comme cela a déjà été analysé, ils peuvent néanmoins être interprétés selon une herméneutique de continuité avec le Magistère antérieur. Mais les modernistes répandent dans la presse une interprétation de rupture (ce qui nous rappelle le Concile des médias dénoncé par Benoît XVI, par opposition au Concile des textes). Extraits :

Images-9"Un bilan du second Synode sur la famille, où la majorité «conservatrice» ne s'est pas laissée intimider par une campagne médiatique d'une violence inouïe. Une Relatio finale équilibrée, approfondie, mais qui sur les divorcés remariés - dans le souci de ne pas porter atteinte à l'unité de l'Eglise - contient quelques commentaires qui peuvent sembler ambigus. Les «progressistes» déconfits essaient de renverser le résultat, imposant leur fausse lecture et provoquant déjà une grande confusion dans les paroisses.

[...] La Relation finale (sévèrement critiquée dans sa première version remise aux Pères, le jeudi soir, puis profondément modifiée) a été approuvée dans tous ses points à la majorité des deux tiers nécessaire, et elle a été remise, comme élément pour "un document sur la famille" au pape François. Lequel, dans son discours de clôture prononcé dans la Salle - certainement peu enthousiasmé par le document qui lui a été présenté - a choisi de fustiger durement ces Pères (nombreux, en fait la majorité) qui avaient montré avec courage qu'il ne partageaient pas certains de ses projets pour une église «rénovée». 

En fait, parcourant avec une honnêteté journalistique la Relation finale, on pourrait adapter aux "progressistes" - qui avaient abordé le début du Synode avec leur intrépidité habituelle, sûrs de leur évidente supériorité intellectuelle et morale - l'adage “[come i pifferi di montagna], andarono per suonare e furono suonati” (comme les joueurs de fifres, ils sont partis en claironnant, et ils sont rentrés sonnés), le tout se terminant en une retraite désastreuse des fifres, tambours, trompettiste, gazetiers, capitaines, fantassins et cavaliers avec leurs pauvres bourrins. Au point que samedi après-midi, dans le bureau de presse du Vatican, un progressiste au cuir tanné, et certes pas de seconde main, se lamentait inconsolable: «un échec, un échec ... A quoi ont servi ces deux ans d'effort ... Mais qu'ont fait les Pères synodaux pendant trois semaines? On n'a rien obtenu, rien!» 

LES THURIFÉRAIRES À L'OEUVRE

Et pourtant, immédiatement, d'autres "progressistes" médiatiques, souvent de seconde main, eux, imposaient leur lecture du document. Qui sont ces "autres"? Ils font partie d'une catégorie numériquement non négligeable dans le journalisme italien, celle qui est plus précisément définie comme les "thuriféraires". Le thuriféraire (du latin tus, turis - encens et fero, fers, tuli, latum, ferre - porter) est celui qui inonde le Pays du parfum d'encens du pouvoir. [...]

Eh bien ... quelle lecture ont donné les nombreux thuriféraires nichés dans les rédactions (y compris catholiques) de la presse papier, en ligne, à la radio et à la télévision? Quelques exemples à travers les titres imposés aux lecteurs, auditeurs, téléspectateurs, Internet: "L'hostie aux divorcés passe à un vote du rejet", "Document final approuvé: le oui aux divorcés passe pour une voix", "Synode, la communion pour les divorcée remarié passe pour deux voix seulement"; "Synode, oui pour les divorcé par une voix", "Communion pour divorcée: le oui du Synode, pour un vote"... Notons tout de suite la désinvolture de l'utilisation du mot "divorcés", souvent sans la précision essentielle "remariés". Mais avant tout, il faut souligner la fausseté de la nouvelle, comme nous allons le voir bientôt.

Dans les commentaires, en général de satisfaction autocomplaisante, beaucoup de dérision et d'acidité envers les "conservateurs", déclarés vaincus. Là aussi, d'authentiques délires.

Quelques exemples: "Au Synode, marionnettistes et marionnettes médiatiques appliquent cette technique militaire méprisable et impitoyable". Laquelle? "La guérilla", autrement dit "le recours au terrorisme, disséminant des bombes, des embuscades et des pièges sur le chemin de l'ennemi promis au triomphe. Et ils le font en usurpant le nom de Dieu, comme en Afghanistan, en Irak et en Syrie". 

Vous pensez que c'est tout? Pas du tout, en voilà encore une autre: "Une fois de plus, athées dévots, theocons, soi-disant traditionalistes, réactionnaires, christianistes sans Christ, ultraconservateur et autres commensaux, tous avaient compté sans l'hôte" (on croit comprendre que l'hôte/épouvantail, c'est François). Et puis, parmi les thuriféraires, il y a ceux qui verraient bien le cardinal Sarah derrière les barreaux, en pyjama rayé: (à propos du Synode, des couples homosexuels et de l'Eglise) "Dans le meilleur des cas, il n'y a pas eu la volonté d'aborder la question, au pire, on a entendu dans la Salle du Synode des discours qui auraient eu des conséquences pénales dans certaines démocraties occidentales".

[...] Conseil du Synode: douze des quinze membres sont élus par le Synode, les trois autres par le Pape. Le vote, qui a eu lieu le 22 Octobre, a montré la confirmation de la force des "conservateurs": en tête l'archevêque de Philadelphie Chaput, puis les cardinaux Sarah, Pell, Napier (trois des signataires de la fameuse lettre, qui ont fait l'objet d'attaques frénétiques des thuriféraires ... un véritable boomerang pour les aspirants 'killers' médiatiques), le cardinal candien Ouellet (autre "conservateur"), l'africain du Gabon Madega Lebouakehan. Les autre, "centristes" ou "progressistes" plus ou moins modérés sont les cardinaux Rodriguez Maradiaga, Tagle, Gracias, Schönborn, Nichols, et l'Archevêque italien Bruno Forte, qui a profité '?) de la descente sur le terrain des deux candidats "conservateurs" italiens, les cardinaux Caffara et Scola.

[...] Relation finale: si on lit attentivement le texte approuvé, on remarque d'abord son ample souffle: la famille est considérée dans toute la complexité que l'on constate quotidiennement dans notre société, dans ses aspects positifs et dans les problèmes de toutes sortes auxquels elle est confrontée. Il est répété partout que la famille est formée par un homme et une femme ouverts à la vie. Les nombreuses familles qui vivent, luttent et souffrent de difficultés, grandes et petites, en essayant de rester fidèle à la doctrine catholique, sont mises en évidence. 

L'idéologie du 'gender', qui "vide le fondement anthropologique de la famille" est critiquée; au paragraphe 58 (approuvé par 247 voix contre 14), l'objection de conscience des éducateurs est légitimée "contre des projets de formation qui ont un contenu contraires à la vision humaine et chrétienne"; le paragraphe 76 (approuvé par 221 voix contre 37) réclame une attention pour les familles dans lesquelles "vivent des personnes homosexuelles ", et refuse une analogie même lointaine entre les unions homosexuelles et "le plan de Dieu pour le mariage et la famille"; et il considère "inacceptable" que les Eglises locales "subissent des pressions à ce sujet" et que "les organismes internationaux conditionnent l'aide financière aux pays pauvres à l'introduction de lois qui instituent le 'mariage' entre personnes de même sexe". Et au paragraphe 64 (approuvé par 247 voix contre 11), à propos de l'avortement, on note un fort rappel aux opérateurs sanitaires, leur rappelant "l'obligation morale de l'objection de conscience". [...]

Spectaculaire, ensuite, ce qui s'est produit dans le paragraphe 86 de la Relation finale 2015, qui énonce: 

Le parcours d'accompagnement et de discernement oriente ces fidèles (NdR: les "divorcés remariés") vers la prise de conscience de leur situation devant Dieu. L'entretien avec le prêtre, au for interne (NdR: lire "en confession"), concourt à la formation d'un jugement correct sur ce qui entrave la possibilité d'une participation plus pleine à la vie de l'Église et sur les mesures qui peuvent la favoriser et la faire grandir. Étant donné que dans la loi elle-même, il n'y a pas de gradualité, ce discernement ne pourra jamais faire abstraction des exigences de vérité et de charité de l'Evangile proposées par l'Eglise. (…). 

Une question: regardez bien… voyez-vous dans le texte une mention quelconque de l'admission des divorcés remariés à la Communion ? Et pourtant le paragraphe 86 s'inspire d'un passage de la relation du cercle mineur de langue allemande sur la troisième partie de l'Instrumentum Laboris: "Ce chemin de réflexion et de pénitence, dans l'examen objectif du dialogue avec le confesseur, peut contribuer, dans le for interne, à prendre conscience et à clarifier dans quelle mesure l'accès aux sacrements est possible. (…)"On ne peut pas ne pas remarquer que toute référence à l'accès aux sacrements a disparu du texte synodal. Pourquoi? Non seulement elle n'aurait jamais obtenu la majorité qualifiée, mais même pas celle absolue.

[...] Mais le terme discernement et l'expression for interne ont sans doute offert la possibilité aux "progressistes" de forcer la main, avec l'aide de nombreux thuriféraires médiatiques. Si bien que le Général des Jésuites, le père Adolfo Nicolas, annonçait déjà lundi 26 au Corriere della Sera, à propos de la Relation finale: "C'est un document qui laisse les mains libres à François. Le Pape peut faire ce qu'il considère bon, opportun ou nécessaire. Dans l'esprit de tous, dans la commission il y avait l'idée de préparer un document laissant les portes ouvertes: afin que le Pape puisse entrer ou sortir, faire comme il le pense".

En attendant, un grave dégât, les thuriféraires l'ont déjà provoqué avec les contre-vérités répandues pour le bien de la "Cause": dans plusieurs paroisses les curés ne savent pas comment répondre à ceux qui, dans une situation canoniquement irrégulière, demandent de pouvoir recevoir la Communion. S'ils répondaient que cela n'est pas possible, ils risqueraient certes d'être immédiatement catalogués parmi les "durs de cœur", les "anti-François". C'est une situation objectivement de grande confusion, qui crée d'ailleurs de fortes réactions négatives chez de nombreux catholiques pratiquants qui se sont jusqu'ici toujours efforcés de se conformer, même avec mille difficultés, à la doctrine catholique en vigueur. [...]"


Les confusions et ambiguïtés du rapport synodal

Aline Lizotte, docteur canonique en philosophie et directrice de l'Institut Karol Wojtyla, analyse le texte issu du synode sur la famille pour le Figarovox :

"Même s'il n'a pas pris position pour éviter un vote négatif d'une partie des évêques, le synode a suggéré au pape, et cela a été voté, que la question de la communion des divorcés remariés ne soit plus réglée par un oui ou par un non, mais à travers un «discernement» au cas par cas, selon des critères préétablis par l'Eglise: est-ce une évolution notable de la théologie morale catholique?

Les numéros 84, 85 et 86 de la relation synodale sont pour le moins confus sinon ambigus. On n'y parle pas directement d'interdiction ou de permission de communier, mais de trouver les divers modes d'intégration en vue d'une meilleure participation à la vie communautaire chrétienne.

Parmi ces différents modes d'intégration, il y aurait la permission de devenir parrains, de faire la catéchèse, de lire les textes à la messe, bref, de participer aux actes qui préparent à la vie sacramentelle.

Mais il y a aussi la possibilité de communier. Jean Paul II n'était pas allé aussi loin. Tout en refusant fermement la possibilité de participer à la communion, il avait, lui aussi, bien affirmé que les divorcés faisaient partie de la communauté chrétienne - ils n'étaient pas excommuniés - et qu'ils devaient s'unir à la prière de l'Eglise, participer au sacrifice eucharistique et prendre part aux oeuvres de charité sociales.

Aujourd'hui le numéro 84 du document final va plus loin, puisqu'il parle de «dépasser» les «exclusions» dans le domaine liturgique, éducatif, pastoral et … «institutionnel». Ce mot est vague mais il est très important car il peut tout désigner dans l'Eglise. Qu'est ce qui empêcherait en effet un divorcé remarié de devenir diacre…

Quant au numéro 85, il exagère une distinction capitale pourtant clairement établie par Jean-Paul II et qui appartient depuis toujours à la théologie morale: cette distinction, exprimée dans Veritatis Splendor (nos 54-64) et dans la somme théologique de saint Tomas d'Aquin Ia-IIae, q.18, a.3, permet de faire une différence entre ce qui est «objectif» dans un choix moral et ce qui dépend des «circonstances». Mais, le document final donne, aux circonstances, une importance démesurée qu'elle n'a pas dans l'équilibre classique de la théologie morale.

On introduit donc un déséquilibre?

On veut donner plus de place, désormais, aux circonstances. Or la distinction classique montre qu'il y a des actes moraux qui sont objectivement graves, même si, effectivement, certaines circonstances, propres à la personne, permettent d'en diminuer la responsabilité, voire de l'annuler.

Il y a donc une différence entre la réalité objective d'un acte et ce que l'on appelle «l'imputabilité» de l'acte, sa charge morale, si je puis dire, qui repose, ou non, sur les épaules de celui qui a commis cet acte. C'est ce qu'enseigne le Catéchisme de l'Eglise Catholique (no 1735). Jean-Paul II a d'ailleurs appliqué cette distinction au discernement pastoral des pasteurs et des confesseurs lors de la direction spirituelle des consciences.

Et cette distinction - appliquée à l'échec d'un mariage et le divorce - éclaire la culpabilité dans la conscience morale. Car une chose est une séparation qui aboutit à un divorce dont l'auteur a tout fait pour plaquer son conjoint en l'abandonnant à sa solitude avec la charge de ses enfants ; une autre chose est l'état du conjoint «ainsi répudié» qui a tout tenté pour conserver son engagement matrimonial et qui se trouve acculé à un état de vie, difficile ou quasi impossible. Un état dont il ne porte pas la responsabilité. C'est une victime.

Surgit alors cette question cruciale: cette personne - homme ou femme - en se remariant commet-elle un péché «d'adultère» qui, en tant que péché, l'entrainerait à s'éloigner de la communion? Et peut-on la juger de la même manière que son conjoint qui l'a plaquée et qui s'est remarié?

Que répond sur ce point le Synode?

Sur ce point la relation synodale est loin d'être claire…Elle est même ambigüe!

Pourquoi?

Nous sommes, en effet, face à deux actes objectivement différents: Une chose est de ne pas se juger coupable, au for interne, c'est-à-dire dans sa conscience, de l'échec de son mariage et même d'aller jusqu'à la conclusion intime que ce mariage était invalide. Autre chose est de s'appuyer sur cette seule conscience - même assisté par un conseiller spirituel, voire d'un évêque - pour prendre la décision de se remarier. En se disant, en somme, je ne suis pas coupable - en conscience - de l'échec de mon mariage, j'ai même la conviction intime que mon premier mariage est invalide ; en me remariant, je ne commets donc pas un adultère ainsi je peux communier.

Or, et c'est là le fond du problème, la condition de commettre, ou de ne pas commettre un adultère, ne dépend pas uniquement des conditions intérieures du jugement de conscience mais elle dépend de la validité, ou de la non validité du premier mariage.

Ce qui ne relève pas uniquement du for interne de l'un des conjoints, ou, autrement dit de sa seule conscience profonde, mais du for externe, c'est-à-dire des critères objectifs de la loi! Donc, déterminer de la validité ou non, d'un consentement - fondateur du mariage - n'est pas une question de conscience qui n'appartiendrait qu'à un seul des deux conjoints. Ce sont les deux personnes qui sont engagées.

Il ne s'agit pas simplement de se dire: «je sens, j'ai toujours pensé, que mon mariage n'était pas valide»... Certes, la conscience peut-être loyale, mais elle peut-être aussi objectivement erronée. En ce sens, il est inexact de dire comme le proclame Mgr Cupich, l'archevêque de Chicago, que la conscience est toujours inviolable.

Je parle donc d'ambiguïté parce que les critères donnés au n°85 du document final du synode sont justement prévus pour aider la personne, son confesseur et même son évêque à juger de la droiture et de l'honnêteté de sa conscience. Mais, je regrette, ces critères ne sont pas suffisants pour conclure avec certitude de la validité ou de la non validité du premier mariage.

Quels risques voyez-vous?

Agir dans ce sens va conduire à mettre en place une sorte de système de «consulting spirituel», de coaching interne qui aideront les consciences à ne plus se sentir coupables d'un remariage. Fortes de leur subjectivité elles estimeront avoir le droit à un remariage en bonne et due forme. Ce n'est pas par hasard que Jean-Paul II, pour énoncer l'interdiction de la communion pour les divorcés remariés, avait bien pris soin d'établir cette distinction qui démontrait que «l'examen de conscience» dont parle aujourd'hui le document final n'est pas suffisant pour évaluer la situation objective et la situation du conjoint lésé.

Cette ouverture, doublée de la facilitation des procédures d'annulation canonique du lien du mariage décidée par le pape François en septembre dernier, ne contribue-t-elle pas à créer, dans l'opinion, l'idée que l'Eglise vient d'inventer le «divorce catholique»?

Pour l'Église catholique le problème auquel elle doit faire face n'est pas celui des divorcés remariés mais celui de la crédibilité de son mariage. En quoi sa doctrine du mariage a-t-elle encore une influence sur la vie des gens et même sur ses propres fidèles… Mais d'où vient le problème? Vient-il du changement sociétal, assez impressionnant ou vient-il des insuffisances d'une pastorale inadéquate? On pensait la doctrine acquise, on s'aperçut que ce ne l'était pas. Dans cette perspective, il faut bien comprendre que le problème des divorces remariés apparaît comme un cas type, sur lequel on réfléchit comme sur un cas le plus difficile à résoudre. On a espéré le résoudre uniquement par la voie pastorale… sans changer les affirmations doctrinales. Mais cela touche à la quadrature du cercle car la pastorale découle de la doctrine! Elle est, en prudence, son application. Changer une pastorale sans changer de doctrine dans les points essentiels de cette doctrine, c'est un problème impossible à résoudre. La doctrine de l'Église catholique est en effet claire et ferme: un mariage validement célébré (ratum) et consommé (consumatum) est indissoluble. J'ajoute que la facilité que donnent les législations civiles, divorce à l'amiable, pacs, admission du concubinage, rend l'engagement absolu et pour toute la vie moins tentant. Les difficultés conjugales s'amoncelant on recourt donc à une législation civile pour rompre un mariage et même en contracter un second ou un troisième. Mais, en doctrine, ces mariages, sont pour l'Église, «nuls» au sens juridique et aucun ne rompt la validité du premier mariage si ce dernier est déclaré valide.

Si l'ouverture qu'amorce ce synode sur le jugement de conscience, jointe à la facilité des procédures qui sera mis en vigueur par le Motu Proprio Mitis Iudex Dominus Iesus e Mitis et Misericors Iesus du 8 septembre 2015, pour l'obtention d'un décret de nullité on risque d'aller en pratique, non vers un «divorce à la catholique» mais vers une sorte de conception protestante de la liberté de conscience. Car la conscience, comme je viens de l'expliquer ne peut pas seulement se fonder sur le seul ressenti qu'elle perçoit, ou non, de la gravité de ses actes, mais sur des critères objectifs de la loi morale. [...]

Oui, il faut une pastorale nouvelle pour les divorcés remariés, comme il en faut une pour les concubins qui demandent le mariage, comme il en faut une pour ceux qui sont civilement mariés et qui «veulent se mettre en règle». Il faut une pastorale qui fasse comprendre que le mariage sacramentel n'est pas une permission de «coucher ensemble» sans faire de péché. Mais que le sacrement de mariage donne, aux époux, une participation particulière à entrer dans le mystère d'alliance proposé par Dieu à toute l'humanité. Mystère dont le Christ est le garant en devenant l'Epoux de l'Église. La vérité du sacrement de mariage doit être proposée à toute personne qui passe d'une situation irrégulière à une situation de grâce. [Lire la suite]


Succès du pèlerinage Summorum Pontificum à Rome

Lu sur Riposte Catholique :

2SP-20151"Samedi 24 octobre à midi, pendant que les Pères synodaux continuaient à voter les résolutions finales dans la Salle du Synode, à quelques centaines de mètres de là, dans la basilique vaticane, à l’autel de la Chaire, commençait la messe pontificale selon la forme traditionnelle, sommet annuel du pèlerinage Summorum Pontificum.

Les pèlerins, plus nombreux que les années précédentes, s’étaient avancés dans les rues de Rome, puis Via della Conciliazion, derrière 200 prêtres et séminaristes, dans une longue procession que présidait Dom Jean Pateau, Père Abbé de Fontgombault. La messe de Saint Raphaël a alors été célébrée par Mgr Juan Rodolfo Laise, un évêque émérite d’Argentine, et l’homélie a été donnée d’abondance par l’archevêque de Ferrare, Mgr Luigi Negri, un des grands prédicateurs d’Italie sur le thème : la foi nous pousse à témoigner avec force de ce dont nous sommes rendus capables par la grâce, elle nous oblige à dire : possumus ; elle nous conduit aussi à témoigner de ce qu’il ne nous est pas permis de faire en raison de notre fidélité au Christ, elle nous oblige à dire : non possumus, dans une société sécularisée qui voudrait éliminer l’Église et la vigueur de l’Evangile.

Relevait aussi de l’institutionnalisation de ce pèlerinage le Message Pape, rédigé et adressé selon l’usage par la Secrétairerie d’État. Dans l’atmosphère de fin de Synode, à ces pèlerins, « qui maintiennent vivante dans l’Église l’antique liturgie de l’Église », il souhaitait « un élan renouvelé pour le témoignage du message pérenne de la foi chrétienne ». [...]"


Le rapport final du synode des évêques sur la famille

Jeanne Smits a lu le rapport final (ici en italien uniquement) du synode des évêques. Extraits de son analyse :

"[...] On est frappé par son classicisme certain qui contraste fortement avec la teneur des conférences de presse servies quotidiennement à la Salle de presse du Vatican, où les positions les plus hétérodoxes ont été amplement présentées par de nombreux invités. Et qui ont justifié les inquiétudes des catholiques inquiets de voir menacée la doctrine de l’Eglise sur le mariage et la sexualité. [...]

Le document final, la relatio synodi présente des réflexions qui embrassent un grand nombre de sujets, depuis l’impossibilité de séparer la fin unitive et procréative du mariage institué dès l’origine par Dieu, mariage fidèle et indissoluble, jusqu’à la dénonciation de l’idéologie du genre, le rappel de liberté éducative des parents, le devoir de respecter la vie, le constat de l’existence d’une « mentalité abortive et contraceptive », la confirmation de l’enseignement de Humanae vitae, le drame de la dénatalité… Il propose même la re-création de l’« ordo viduarum », l’ordre des veuves, c’est dire. [...]

Sur l’ouverture aux homosexuels, si présente dans les conférences de presse et certaines déclarations au sein du synode, le paragraphe 76 (adopté par 221 voix contre 37) est marqué par la prudence : il rappelle que les personne ayant cette tendance ne doivent pas faire l’objet de « discriminations injustes » comme le disait la Congrégation pour la doctrine de la Foi ; qu’il faut « accompagner les familles où vivent des personnes ayant des tendances homosexuelles », et qu’on ne peut établir « aucune analogie, même lointaine, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille ». [...]

Les paragraphes les moins bien adoptés concernent ceux sur les divorcés remariés. « Accompagnement » toujours, avec des approches « différenciées » (n° 77), les couples divorcés « remariés civilement » doivent être « intégrés dans la communauté chrétiennes selon les divers modes possibles, en évitant toute occasion de scandale », puisqu’ils peuvent avoir une « joyeuse et féconde espérance » (n° 84, 187 voix contre 72). « Il faut discerner quelles formes d’exclusion actuellement pratiquées dans le domaine liturgique, pastoral, éducatif et institutionnel peuvent être dépassées ».

Le paragraphe 85 a été adopté avec une majorité d’une seule voix : 178-80, s’appuyant sur des ouvertures attribuées à saint Jean-Paul II et Benoît XVI : il s’agit essentiellement de la voie de la « conscience » et de la reconnaissance que les situations des divorcés remariés sont très diverses. On y lit (traduction d’Yves Daoudal) : « Tout en soutenant une règle générale, il faut reconnaître que la responsabilité face à certains actes ou certaines décisions ne sont pas les mêmes dans tous les cas. Le discernement pastoral, tout en tenant compte de la conscience bien formée de la personne, doit assumer ces situations. Les conséquences des actes ne sont pas nécessairement les mêmes dans tous les cas. »

Le paragraphe clef est le 86 (190 voix contre 64) : Yves Daoudal l’a traduit là encore – « Le processus d’accompagnement et de discernement oriente ces fidèles vers la prise de conscience de leur situation devant Dieu. L’entretien avec le prêtre, au for interne, contribue à la formation d’un jugement correct sur ce qui fait obstacle à la possibilité d’une plus pleine participation à la vie de l’Eglise et de mesures qui peuvent la favoriser et la faire grandir. » [...]

Ce rapport final est à comprendre comme l’élément d’un processus. Le pape peut d’ailleurs prendre d’autres voies que celles exprimées par les pères synodaux, choisir un autre équilibre. [...]"

Quelques extraits du rapport :

« La famille fondée sur le mariage de l'homme et de la femme est le lieu magnifique et irremplaçable de l'amour personnel qui transmet la vie (...). La famille, dans sa vocation et dans sa mission, est un trésor de l'Eglise ».

« Le mariage chrétien ne peut pas se réduire à une tradition culturelle ou à une simple convention juridique : c'est un véritable appel de Dieu qui exige un discernement attentif, une prière constante et une maturation adéquate. Il faut donc des parcours de formation qui accompagnent la personne et le couple ».

« Dans le monde actuel, ne manquent pas les tendances culturelles qui visent à imposer une sexualité sans limites dont il s'agit d'explorer tous les versants, même les plus complexes. La grande diffusion de la pornographie et de la commercialisation du corps, favorisées aussi par un mauvais usage d'internet, doivent être dénoncées avec fermeté ».

- Divorcés non remariés - « Le témoignage de ceux et celles qui, même dans des conditions difficiles, ne concluent pas une nouvelle union, restant fidèles au lien sacramentel, méritent l'appréciation et le soutien de l'Eglise ».

« Il n'y a aucun fondement pour établir des analogies, mêmes lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage ».

« La chute démographique, due à une mentalité antinataliste et promue par des politiques mondiales de santé reproductive, menace le lien entre les générations. Il en résulte un appauvrissement économique et une perte d'espérance généralisée ».


Nouveau dicastère pour les laïcs et la famille

Aujourd'hui, au début de la congrégation générale du Synode sur la famille, le Saint-Père a fait l'annonce suivante :

« J'ai décidé d'instituer un nouveau dicastère, avec compétence sur les laïcs, la famille et la vie, qui se substituera au Conseil pontifical pour les Laïcs et au Conseil pontifical pour la Famille, auquel sera relié l'Académie pontificale pour la Vie. Dans cet objectif, j'ai constitué une commission qui rédigera un texte qui déclinera canoniquement les compétences du nouveau dicastère, qui seront soumises à la discussion du Conseil des cardinaux, qui se tiendra dans le prochain mois de décembre. »


Accès des divorcés remariés à la communion : flop au synode

Lu sur Riposte catholique :

"Même s’il convient de rester prudent sur les dénouements du synode romain sur la famille, il faut bien noter que les propositions kaspériennes ne prennent pas. Ainsi, on apprend que la possibilité pour les divorcés dits remariés d’accéder à la communion eucharistique a été écartée. Il semblerait que seul le quart des évêques a été favorable à cette mesure. Même La Croix le reconnaît, qui parle de « déconvenue manifeste » et reconnaît l’échec du groupe germanophone, dont on avait cru que sa réflexion convaincrait… (Curieusement – ou non… -, le site de Radio Vatican est moins prolixe et préfère user d’un langage plus consensuel). Les pères synodaux ne l’ont pas entendu de cette oreille. Ils ont écarté toutes les propositions, y compris celles qui définissaient un régime restrictif (possibilité pour les divorcés remariés de communier après… plusieurs années de pénitence, comme cela avait été proposé par un orthodoxe). Le chemin pénitentiel, même dans sa version élitiste et draconienne, n’a pas convaincu. Le patriarche melkite catholique, Grégoire III Laham, a indiqué que « le synode ne peut pas dresser la liste des cas particuliers », préférant le rappel de la doctrine classique.

Si l’on analyse dans le détail le travail des différents groupes linguistiques, la plupart ne sont guère favorables à des possibilités, y compris limitées, d’accès à la communion eucharistique des divorcés dits remariés. Même le groupe allemand n’ pas obtenu de consensus sur la solution kaspérienne. C’est tout un symbole. Le seul groupe « ouvert » aurait été le groupe espagnol qui semblerait admettre l’idée d’un chemin pénitentiel, sans pour autant cacher sa réticence. Les trois groupes italiens auraient récusé la solution kaspérienne, tout comme la totalité des groupes français. Ce qui apparaît aussi, c’est le rôle-clé joué par les évêques africains. Il y a des enseignements à tirer pour la suite. Et pas seulement pour le synode lui-même… [...]"