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Génocides : le pape interroge les grandes puissances

Toujours dans l'avion du retour :

«En Argentine, quand on parlait de l'extermination des Arméniens, on utilisait toujours le mot «génocide», je n'en connaissais pas d'autre. (…) Quand je suis arrivé à Rome, j'ai entendu parler des autres mots, «le grand mal», «la tragédie terrible». On m'a alors dit que le mot génocide était offensif et qu'il faut plutôt utiliser les deux autres termes. Mais j'ai toujours parlé des trois «génocides» du siècle dernier: le premier est arménien, le second est celui d'Hitler et il y a celui de Staline. Il y en a un autre en Afrique. J'ai donc questionné: «pourquoi ne pas utiliser le mot génocide» et l'on m'a dit que certains disent que ce n'est pas vrai. Mais j'ai vu aussi que Jean-Paul II avait utilisé les deux termes. Ce que j'ai fait l'année dernière en le citant. C'est mal tombé, il y a eu alors une déclaration de la Turquie qui a rappelé son ambassadeur (…) C'est le droit à la protestation et nous l'avons tous. Dans mon discours en Arménie, le mot génocide ne figurait effectivement pas dans le texte mais après avoir entendu le discours du président, reliant cela avec mon passé argentin et au fait de l'avoir utilisé, l'an passé, à Saint Pierre, il aurait été mal venu de ne pas dire au moins la même chose….

Mais je voudrais aussi souligner une chose: dans ce génocide, comme dans les deux suivants, les grandes puissances internationales regardaient toujours ailleurs. Certaines grandes puissances avaient les photos des voies de chemin de fer qui conduisaient à Auschwitz. Elles avaient la possibilité de bombarder et elles ne l'ont pas fait. Comme pour le génocide arménien on doit poser la question historique: pourquoi vous n'avez pas agi? Je n'accuse pas mais je pose la question. Je ne sais pas si c'est vrai et j'aimerais le savoir mais quand Hitler persécutait les juifs, il aurait dit «qui se souvient aujourd'hui des Arméniens… Faisons la même chose avec les juifs!» En Arménie donc je n'ai pas utilisé le mot «génocide» dans un esprit offensif. C'est un fait objectif.»


Oecuménisme avec l'Eglise apostolique d'Arménie : ni soumission ni absorption

Extrait de l'homélie du pape, prononcée hier lors de sa participation à la Divine Liturgie en la cathédrale arménienne apostolique :

"[...] Dans cette Divine Liturgie, le chant solennel du Trisagion s’est élevé vers le ciel, célébrant la sainteté de Dieu ; que la bénédiction abondante du Très Haut descende sur la terre, par l’intercession de la Mère de Dieu, des grands saints et docteurs, des martyrs, surtout des nombreux martyrs que vous avez canonisés l’année dernière en ce lieu. Que « le Fils unique qui est descendu ici » bénisse notre chemin. Que l’Esprit Saint fasse des croyants un seul cœur et une seule âme : qu’il vienne nous refonder dans l’unité. Pour cela je voudrais de nouveau l’invoquer, en faisant miennes quelques-unes des magnifiques paroles qui ont été introduites dans votre liturgie. Viens, ô Esprit, Toi « qui avec des gémissements incessants es notre intercesseur auprès du Père miséricordieux, Toi qui gardes les saints et purifies les pécheurs » ; répand sur nous ton feu d’amour et d’unité, et « que soient défaits par ce feu les raisons de notre scandale » (Grégoire de Narek, Livre des Lamentations, 33, 5), surtout le manque d’unité entre les disciples du Christ.

Que l’Eglise Arménienne marche dans la paix et que la communion entre nous soit pleine. Qu’en chacun surgisse un fort élan vers l’unité, une unité qui ne doit être « ni soumission de l’un à l’autre, ni absorption, mais plutôt accueil de tous les dons que Dieu a donnés à chacun pour manifester au monde entier le grand mystère du salut réalisé par le Christ Seigneur, par l’Esprit Saint » (Paroles du Saint-Père lors de la Divine Liturgie, Eglise Patriarcale Saint Georges, Istambul, 30 novembre 2014). [...]

L'Église apostolique arménienne est une Église orientale, monophysite. Elle revendique son titre d'« apostolique » en faisant remonter ses origines aux apôtres Thaddée et Barthélemy.


Rappeler le génocide arménien est un devoir

Samedi à Yerevan, le pape a prié pour la paix. Extrait de son discours :

"[...] Je n’arrive pas à ne pas penser aux épreuves terribles dont votre peuple a fait l’expérience : à peine un siècle s’est-il écoulé depuis le ‘‘Grand Mal’’ qui s’est abattu sur vous ! Cette « effroyable et folle extermination » (Salut au commencement de la Sainte Messe pour les fidèles de rite arménien, 12 avril 2015), ce tragique mystère d’iniquité que votre peuple a vécu dans sa chair, demeure imprimé dans la mémoire et brûle dans le cœur. Je veux réaffirmer que vos souffrances nous appartiennent : « ce sont les blessures douloureuses infligées au Corps du Christ qui souffre » (Jean-Paul II, Lettre apostolique à l’occasion du 1700ème anniversaire du Baptême du peuple arménien : Insegnamenti XXIV, 1 [2001], p. 275) ; le rappeler n’est pas seulement opportun, c’est un devoir : qu’elles soient un avertissement en tout temps, pour que le monde ne retombe plus jamais dans la spirale de pareilles horreurs !

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Je voudrais, en même temps, rappeler avec admiration comment la foi chrétienne « même lors des moments les plus tragiques de l'histoire arménienne, a été le moteur qui a marqué le début de la renaissance de ce peuple éprouvé » (ibid., p. 276). Elle est votre vraie force, qui permet de s’ouvrir à la voie mystérieuse et salvatrice de la Pâques : les blessures restées ouvertes et causées par la haine féroce et insensée, peuvent d’une certaine manière se configurer à celles du Christ ressuscité, à ces blessures qui lui ont été infligées et qu’il porte encore imprimées dans sa chair. Il les a montrées glorieuses à ses disciples le soir de Pâques (cf. Jn 20, 20) : ces terribles plaies de souffrance subie sur la croix, transfigurées par l’amour, sont devenues sources de pardon et de paix. Ainsi, même la douleur la plus grande, transformée par la puissance salvifique de la Croix, dont les Arméniens sont des hérauts et des témoins, peut devenir une semence de paix pour l’avenir.

La mémoire, imprégnée d’amour, devient en effet capable d’emprunter des sentiers nouveaux et surprenants, où les trames de haine se transforment en projets de réconciliation, où on peut espérer un avenir meilleur pour tous, où sont « heureux les artisans de paix » (Mt 5, 9). S’engager à poser les bases d’un avenir qui ne se laisse pas absorber par la force trompeuse de la vengeance fera du bien à tous ; un avenir où on ne se lasse jamais de créer les conditions pour la paix : un travail digne pour tous, le soin de ceux qui sont le plus dans le besoin et la lutte sans trêve contre la corruption, qui doit être extirpée. [...]"


L'identité chrétienne alimente une saine laïcité

Extrait du discours du pape François aux autorités arméniennes :

"[...] L’Église catholique désire collaborer activement avec tous ceux qui ont à cœur les destinées de la civilisation et le respect des droits de la personne humaine, pour faire prévaloir dans le monde les valeurs spirituelles, en démasquant ceux qui en souillent le sens et la beauté. À ce sujet, il est d’importance vitale que tous ceux qui déclarent leur foi en Dieu unissent leurs forces pour isoler quiconque se sert de la religion pour mener des projets de guerre, d’abus et de persécution violente, en instrumentalisant et en manipulant le Saint Nom de Dieu.

Aujourd’hui, les chrétiens en particulier, comme et peut-être plus qu’au temps des premiers martyrs, sont discriminés à certains endroits et persécutés pour le seul fait de professer leur foi, tandis que trop de conflits dans diverses régions du monde ne trouvent pas encore de solutions positives, en causant des deuils, des destructions et des migrations forcées de populations entières. Il est indispensable, par conséquent, que les responsables des destinées des nations prennent avec courage et sans tarder des initiatives visant à mettre fin à ces souffrances, en faisant de la recherche de la paix, de la défense et de l’accueil de ceux qui sont la cible d’agressions et de persécutions, de la promotion de la justice et d’un développement durable, leurs objectifs prioritaires. Le peuple arménien a fait personnellement l’expérience de ces situations ; il connaît la souffrance et la douleur, il connaît la persécution ; il garde en mémoire non seulement les blessures du passé, mais aussi l’esprit qui lui a permis, chaque fois, de prendre un nouveau départ. En ce sens, je l’encourage à ne pas priver la communauté internationale de sa précieuse contribution.

Cette année, on célèbre le 25ème anniversaire de l’indépendance de l’Arménie. [...] L’histoire de votre pays va de pair avec son identité chrétienne, conservée au cours des siècles. Cette identité, loin de faire obstacle à la saine laïcité de l’État, l’exige plutôt et l’alimente, en favorisant la citoyenneté participative de tous les membres de la société, la liberté religieuse et le respect des minorités. La cohésion de tous les Arméniens et l’engagement accru afin de déterminer les voies utiles pour surmonter les tensions avec certains pays voisins rendront plus facile la réalisation de ces importants objectifs, en inaugurant pour l’Arménie une époque de vraie renaissance. [...]"


Centenaire du Génocide arménien : concert le 5 décembre à Angers

 

XVM94ef1cb0-e9ca-11e4-9ce2-c96488cbd7ff[4]Dans le cadre de la commémoration du Centenaire du Génocide des Arméniens, un concert est organisé par le Conservatoire de Musique d’Angers dirigé par Elisabeth CHAVERDIAN, pianiste, le samedi 5 décembre à 17 heures dans le Foyer du Grand Théâtre d’Angers.

Des œuvres des compositeurs arméniens : KHATCHATOURIAN, BABADJANIAN, DELLALIAN et KOMITAS seront interprétées par des élèves du conservatoire d’Angers (Piano, violon, clarinette, chant…).

Entrée gratuite


La nouvelle provocation de la Turquie

La Turquie, qui nie vigoureusement la notion de génocide arménien, utilise le Coran comme une arme politique en le faisant traduire en arménien, mais en kurde aussi, s'attirant les foudres de l'opposition kurde.

"La plus haute autorité religieuse de Turquie a annoncé la publication inédite de plusieurs milliers d'exemplaires du Coran en langue arménienne, quelques semaines après la vive polémique qui a agité le pays lors du centenaire du "génocide" de 1915.

Le directeur du bureau des publications religieuses de l'autorité, Yüksel Salman, a affirmé à l'AFP que cette initiative n'avait aucun lien avec les commémorations controversées, le 24 avril dernier, des massacres d'Arméniens par l'Empire ottoman en 1915."[...]

Salman prétend que cette traduction du Coran en arménien répond à une demande de la communauté arménienne de Turquie. Ou comment parachever le génocide d'une population chrétienne.

"La Turquie nie catégoriquement que l'Empire ottoman ait organisé le massacre systématique de sa population arménienne pendant la Première Guerre mondiale et récuse le terme de "génocide" repris par l'Arménie, de nombreux historiens et une vingtaine de pays dont la France, l'Italie et la Russie.
Ces dernières semaines, les autorités d'Ankara ont violemment réagi à toutes les déclarations se référant à un génocide arménien ou les pressant de le reconnaître."[...]


Mercredi 29 avril, Angers commémore le génocide arménien

D'un lecteur du Salon beige, lu sur Angers.fr :

"L'année 2015 marque le 100e anniversaire du génocide arménien, qui selon les historiens aurait fait entre 1 et 1,5 million de morts. Comme de nombreux autres pays, la France a reconnu ce génocide, en 2001.

Une commémoration aura lieu à Angers, où une communauté arménienne est installée depuis plusieurs dizaines d'années. Cette cérémonie aura lieu le 29 avril à 18h, devant le monument aux morts de la place Leclerc, en présence de Karine Engel, adjointe au maire déléguée au devoir de mémoire et aux anciens combattants."


Chrétiens d'Orient - Du martyre à la résurrection ?

Proposé par un lecteur, cet article (pdf) de Bruno Deniel-Laurent, très intéressant, revient sur le génocide arménien, et plus largement sur le génocide programmé des communautés chrétiennes d'Orient par l'Etat islamique. L'auteur se penche notamment sur cette région du nord de la Syrie, le Rojava, territoire kurde auto-administré et dernier refuge pour les Assyriens. Il  montre également l'importance des milices chrétiennes du Conseil militaire syriaque, qui s'opposent à la fois à l'Etat islamique et aux forces du régime syrien.

A la suite de l'article de Bruno Deniel-Laurent, un encart de Frédéric Rouvillois explique pourquoi il convient de considérer que "Daesh" est bien "l'Etat islamique", et que lui dénier ce nom revient à lui dénier les moyens nécessaires pour le combattre. Un point-de-vue intéressant.


Arménie: les Etats-Unis occultent le génocide

"Faits", "atrocités de 1915", "cette période horrible", "1,5 million de personnes qui ont perdu la vie", mais pas une seule fois "génocide" : la diplomatie de la Maison blanche préfère ménager la Turquie et tourner autour du pot. Barack Obama, qui avait employé le terme de "génocide" lors de la campagne présidentielle de 2008, l'a depuis relégué aux oubliettes. Fonder sa diplomatie sur un mensonge par omission laisse mal augurer de l'avenir, le génocide vendéen est là pour le rappeler.


Le courage du papa d'un bébé trisomique émeut la Toile

Aleteia : Léo est né d'un père Néo-Zélandais et d'une mère Arménienne. Il est porteur de Trisomie 21. Sa mère voulait l'abandonner et avait prévenu son mari : s'il le gardait, elle divorcerait. Ce qu'elle a fait, car le père a voulu garder le bébé :

" « Ils m’ont laissé le voir et j’ai regardé ce petit garçon et j’ai dit : "Il est beau, il est parfait" »"

N'ayant plus désormais de raison de rester en Arménie, le père de l'enfant a lancé une souscription sur internet, afin de réunir les fonds lui permettant de rentrer avec Léo dans son pays d'origine.

Unnamed"Le papa connecté décide de raconter son histoire et de lancer une collecte via le site  GoFundMe, « Bring Leo Home » (« Ramener Leo chez lui »). Alors qu’il souhaitait récolter 60 000 dollars (environ 53 000 euros), en une dizaine de jours, les internautes lui offrent plus de 400 000 dollars. « Mon but est de réunir suffisament d'argent pour pouvoir travailler à mi-temps et éviter à Leo d'aller dans un centre », expliquait-il, émouvant le monde entier. Il approche désormais du demi million de dollars, et le Web ne cesse de partager cette belle histoire d'amour entre un père et son fils."

Le but atteint, le reste des fonds collectés servira à venir en aide aux enfants trisomiques dans le monde, et notamment en Arménie, où les bébés trisomiques sont mal acceptés, et où il n'existe qu'un seul orphelinat pour les accueillir.


Le centenaire du génocide arménien

Le 23 avril prochain, l'Eglise orthodoxe prononcera la canonisation de nouveaux martyrs : les victimes du tristement célèbre génocide arménien par les Turcs, un million et demi d’hommes, de femmes et d’enfants morts à cause de leur appartenance ethnique et religieuse.

Topic

[...] "On ne le rappellera jamais trop : Le peuple arménien a été victime, au siècle dernier, d’un des plus monstrueux génocides ethnico religieux de l’histoire de l’humanité. « En 1915 et durant les années qui ont suivi, fait mémoire le patriarche dans sa lettre aux accents poignants, un million et demi de nos fils et nos filles ont subi la mort, la famine, la maladie ; ils ont été déportés et contraints à marcher jusqu’à la mort. Des siècles de créativité et d’objectifs atteints ont été détruits en un instant. Des milliers d’Eglises et de monastères et ont été profanés et détruits, les institutions nationales et les écoles rasées et démolies. Nos trésors spirituels et culturels ont été éradiqués et effacés ».
À ce tableau dramatique, qui a hélas des relents d’actualité, on peut ajouter les fosses communes remplies de victimes sans nom, les trains de déplacés incendiés, les seuls survivants de ce gigantesque massacre étant ceux qui réussirent à rejoindre l’Arménie actuelle, alors sous domination russe, la Syrie ou le Liban, ou encore d’autres pays comme la France. [...]

Pour autant, il ne s’agit pas de tourner la page, au mépris du devoir de vérité et de justice, insiste le patriarche, qui n’hésite pas à dénoncer « la négation criminelle de la Turquie ». Pour mémoire, celle-ci, et c’est une pierre d’achoppement pour son éventuelle entrée dans l’union européenne, n’a jamais voulu reconnaÎtre le génocide, reconnu – et condamné - par ailleurs officiellement par une vingtaine de pays (que le patriarche salue dans sa lettre, souhaitant qu’ils soient rejoints par d’autres). L’an dernier, le premier ministre Erdogan a bien présenté ses condoléances aux descendants des victimes. Un geste qui a été salué par le pape lui-même lors de son récent voyage en Turquie, et dont il a parlé comme d’une « main tendue ». Mais pour la majorité des arméniens d’aujourd’hui, ce geste est bien mince, au regard du calvaire enduré. « Le sang de nos martyrs innocents et les souffrances de notre peuple crient pour avoir justice », s’exclame le patriarche, qui, 100 ans après la tragédie, dénonce les « sanctuaires détruits, la violation de nos droits nationaux, la falsification et la distorsion de notre histoire ». Davantage de reconnaissance de la part de la Turquie pourrait aider au pardon. Mais en tout état de cause, en Turquie comme ailleurs, le pardon n’est pas l'oubli."


Pape François : dans le martyrologe les Arméniens occupent une place d'honneur

FLe Pape François a reçu ce matin SS Karekin II, Catholicos d'Etchmiadzin et Patriarche suprême d'Arménie, saluant en lui toute l'Eglise apostolique arménienne diffuse de par le monde. Déclarant que c'est une grâce de pouvoir se rencontrer sur la tombe de Pierre et de prier ensemble dans un moment de fraternité, il a évoqué les relations qu'entretiennent les deux Eglises, consolidés par des visites échangées entre le Catholicos, Jean-Paul II (visite du Pape à Echmiadzin en 2001) et Benoît XVI (2008 et 2012), ainsi que par la présence du Catholicos aux funérailles de Jean-Paul II et à la cérémonie inaugurale du pontificat actuel. Puis il a rappelé que son hôte avait assisté à Rome lors du grand jubilé 2000 à la commémoration des témoins de la foi du XX siècle:

"Le nombre des disciples du Christ qui ont répandu leur sang pour lui durant le siècle passé est certainement supérieur à celui des martyrs des premiers siècles. Dans ce martyrologe les arméniens occupent une place d'honneur. Le mystère de la Croix si cher au peuple arménien a été vécu d'innombrables fois par ses fils... Ils ont bu ainsi au calice de la Passion. Ce puissant témoignage de foi ne doit pas être oublié. Les souffrances subies par les chrétiens ces dernières décennies sont une belle contribution à la cause de l'unité des disciples du Christ. Comme jadis le sang des martyrs est semence d'unité. L'oecuménisme de la souffrance et du martyr rappelle fortement qu'il faut avancer ensemble dans la réconciliation des Eglises, en s'abandonnant à la volonté de l'Esprit. Nous avons le devoir de poursuivre ce chemin de fraternité en particulier en reconnaissance des souffrances salvifiques de tant de nos frères qui se sont unis à la passion du Christ".


Turquie : première messe dans une église fermée au culte depuis 95 ans

S Des centaines d'Arméniens se sont rassemblés dimanche dans une ancienne église du sud-est de la Turquie, où pour la première fois depuis 95 ans, une messe a été célébrée. Des bateaux ont fait la navette dans la matinée pour transporter les pèlerins, venus de Turquie, d'Arménie, d'Europe et des Etats-Unis, jusqu'à l'île d'Akdamar, sur le lac de Van, où se trouve l'église Sainte-Croix, un monument du 10e siècle (photos).

Cette église est un des très rares témoins de ce qui fut l'importante communauté arménienne de la Turquie ottomane, victime du génocide et de déportations pendant la Première guerre mondiale.

La Turquie a souhaité faire de cette messe, organisée à la demande de la petite communauté arménienne de Turquie, une occasion d'apaiser les tensions et de faire oublier un passé commun sanglant. Mais des voix en Arménie ont qualifié l'initiative d'exercice de relations publiques, et appelé au boycottage. La Turquie n'a pas installé, à temps pour la cérémonie, une croix sur le toit de cette église, qui a aujourd'hui le statut de musée. La croix - deux mètres de haut et 110 kilos de métal - a été placée sur un socle en bois, à l'entrée de l'église, dans l'attente de son érection sur le toit.

En revanche, il n'y a pas eu de messe à Ste Sophie à Istanbul, comme cela avait été envisagé un temps.


La Turquie rase les cimetières arméniens

Après le génocide des vivants, l'irrespect des morts :

"D’un côté on "restaure" petitement pour des raisons qui n’ont rien de véritablement honorables et d’un autre on détruit et on profane.

Ainsi, alors que le cimetière arménien du village d’Aydynodjaq, dans la région de Gevash (Van), a été transformé en une école, il s’agit maintenant de détruire le cimetière du village de Yayla-qonaq (Van), pour y construire en lieu et place une maison de quartier.

La destruction des pierres tombales a commencé laissant apparaître les ossements de défunts arméniens.

C’est en vain que les habitants du village ont protesté en envoyant des courriers a Gyunay Ertugrul, Ministre de la Culture et du Tourisme Turc".


USA : la commission des affaires étrangères et le génocide arménien

Contre l'avis de George W. Bush et à la colère d'Ankara, la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants a approuvé mercredi une résolution qualifiant de génocide la mort de centaines de milliers d'Arméniens en Turquie en 1915. Les membres de la commission ont approuvé par 27 voix pour et 21 contre le texte qui doit maintenant être examiné par la Chambre des représentants. L'administration Bush va désormais tenté d'empêcher qu'il soit mis à l'ordre du jour, car, si tel était le cas, il aurait de grandes chances d'être accepté. Ce génocide a fait plus de 1,5 million de morts entre 1915 et 1917.

Dans un communiqué, le gouvernement turc a "condamné" ce vote, affirmant qu"'il n'est pas possible d'accepter une telle accusation d'un crime que n'a jamais commis la nation turc". Le gouvernement a accusé la commission de "réécrire l'histoire" au sujet d'une question qui "concerne spécifiquement l'histoire commune des Turcs et des Arméniens". Les représailles turques pourraient prendre la forme d'un blocage des voies d'accès à l'Irak et à l'Afghanistan via la Turquie. La base aérienne d'Incirlik, site stratégique utilisé par les Etats-Unis, pourrait quant à elle être fermée. Environ 70% des cargaisons aériennes américaines pour l'Irak passent par la Turquie.

Michel Janva


L'Arménie à Montmartre

Armenie Le musée de Montmartre propose une exceptionnelle exposition sur les intellectuels français et l'Arménie. On y découvre, entre autres, dans les vitrines, des articles, dépêches de diplomates, témoignages d'officiers français etc... qui relatent toutes l'horreur des massacres d'Arméniens par les turcs en 1894 et dans les années qui suivent. Surtout on y découvre la gigantesque entreprise de désinformation des Ottomans concernant ces massacres monstrueux s'appuyant sur la lâcheté des gouvernements occidentaux et la complicité de la grosse presse achetée. C'est l'honneur de quelques intellectuels et journalistes français dont le musée présente in extenso les écrits de dénoncer cette manipulation et de rétablir la vérité en défendant leurs frères chrétiens d'Arménie.

La conservatrice du musée a confié qu'à Rome, une exposition sur l'Arménie avait été censurée en partie sous la pression des Turcs. Musée de Montmartre, 12 rue Cortot Paris 18e. Du mercredi au dimanche de 11 à 18h. Exposition jusqu'au 24 juin.

Michel Janva (merci à M-A. A.)


"l'année de l'Arménie", avant-poste chrétien

Arm L'Arménie est à l'honneur en France depuis septembre et jusqu'à fin juillet. Plusieurs expositions sont lancées en ce moment et nous rappellent le passé de cette terre chrétienne. La plupart fermeront leurs portes à la mi-mars. L'occasion est donnée pour mieux connaître cet ancien royaume chrétien :

  • A la Conciergerie, une très belle présentation de l'art religieux arménien.
  • "Arménie, terre chrétienne dans le Caucase" propose à la crypte archéologique (ParvisArm2 Notre-Dame place Jean-Paul II) un véritable voyage dans les plus beaux édifices religieux et civils de ce pays.
  • Le Louvre met en valeur l'art chrétien arménien avec les 200 oeuvres magnifiques de l'exposition "Armenia Sacra". L'exposition bénéficie des prêts exceptionnels du Musée et du Trésor du Saint-Siège d’Etchmiadzine, du Musée d'Histoire de l'Arménie et de la Bibliothèque du Matenadaran à Erevan.

Pour compléter sa connaissance de la chrétienté en Arménie, on peut compter sur une bibliographie importante. A noter, parmi d'autres, ce livre "Arménie, avant poste chrétien dans le Caucase" réédité par les éditions Glénat et "Lumière de l'Arménie chrétienne" de Raymond Kervorkin.

L'Arménie a en effet été évangélisée par les saints apôtres Thaddée et Barthélemy au 1er siècle. C'est véritablement Saint Grégoire l'Illuminateur, premier patriarche arménien qui insuffla à la fin du 3° siècle son dynamisme à l'Eglise arménienne, qualifiée de grégorienne en souvenir de ce pasteur. Arm3_1Les premières cathédrales datent du début du IV° siècle. Plusieurs siècles passeront où se développera la religion chrétienne de manière exponentielle, malgré l'invasion des musulmans dès la fin du 7° siècle et l'on y comptera plusieurs milliers d'églises, de chapelles, de cathédrales et de monastères.

S'approcher ainsi de l'Arménie chrétienne, royaume où l'on parlait français, c'est se souvenir de l'oeuvre d'évangélisation des apôtres, de la force de la Foi des premiers fidèles et de l'enracinement chrétien de nombreux peuples avant l'épreuve de l'invasion et des persécutions.

Lahire (merci à Jérôme)


Le génocide arménien

Le commissaire à l’élargissement, Olli Rehn, a fait ouvertement pression sur le gouvernement français ainsi que sur les représentants de la nation pour empêcher le vote jeudi de la loi pénalisant la négation du génocide arménien :

Le parlement français pourrait causer un grand tort aux relations entre la Turquie et l’Union européenne s’il vote une proposition de loi socialiste pénalisant la négation du génocide arménien par les Ottomans au début du siècle dernier“.

Cette épisode de la vie politique pose un double problème :

  • Ce n'est pas à l'Europe d'imposer la loi en France ;
  • Ce n'est pas à la loi de faire l'histoire. Même pour reconnaître des évidences. Afin d’ajouter l’absurdité à l’absurdité, Patrick Devedjian, qui est favorable à la loi, a déposé un amendement stipulant que l’interdiction ne s’applique pas aux recherches scolaires, universitaires ou scientifiques. Amendement co-signé par d’autres amateurs d’absurde nommés Eric Raoult, Nicolas Dupont-Aignan, Guy Teissier, Philippe Pemezec. Ainsi donc, si la loi, ainsi rendue raisonnable (sic, l’expression est de Devedjian), est adoptée, un « chercheur » pourra librement nier le génocide arménien, mais le quidam (le journaliste, le blogueur, etc.) qui osera dire la même chose (voire simplement citer le chercheur) sera traîné en justice et sévèrement puni.

Michel Janva


Où l'on reparle de l'Arménie... et de la Turquie

Chirac a inauguré samedi une "Place de France" dans le centre de la capitale arménienne Erevan après avoir rendu hommage aux victimes des massacres d'Arméniens de 1915-1917 en déposant une gerbe au pied du monument Tsitsernakaberd à Erevan.

"C'est avec une émotion profonde que je découvre la terre d'Arménie. [...] Emotion quand je pense à tous les survivants de cette tragédie qui durent prendre les chemins d'un douloureux exil".

Interrogé au cours d'une conférence de presse sur le fait savoir si la Turquie devait, pour entrer dans l'UE, reconnaître un caractère de génocide aux massacres d'Arméniens perpétrés entre 1915 et 1917 dans l'Empire Ottoman, il a répondu : "honnêtement, je le crois".

Armnie "Quand de surcroît il s'agit de s'intégrer dans un ensemble qui revendique l'appartenance à une même société et la croyance en de mêmes valeurs, je pense qu'effectivement la Turquie serait bien inspirée, au regard de son histoire, de sa tradition profonde, de sa culture qui est aussi une culture humaniste, d'en tirer les conséquences".

Pourtant, mercredi dernier, le Parlement de l'UE a adopté un texte qui refuse de mettre en préalable à l'adhésion de la Turquie la reconnaissance du génocide arménien, bien que la question demeure :

"[Le Parlement] souligne que bien que la reconnaissance du génocide arménien en tant que tel ne constitue pas formellement un des critères de Copenhague, il est indispensable qu'un pays sur le chemin de l'adhésion aborde et reconnaisse son passé". (§56)

Ce n'est pas un critère formel mais c'est indispensable... C'est surtout du charabia.

Michel Janva


Profanation d'un monument à la mémoire du génocide arménien

L'association pour le Mémorial lyonnais du génocide arménien a porté plainte contre X afin de connaître les auteurs de la profanation subie par le monument à quelques jours de l'inauguration fixée au 24 avril.

5 stèles blanches ont été taguées au marqueur noir d'inscriptions telles qu"'Il n'y a pas eu de génocide" (arménien) ou "Il est bon d'être turc", cette dernière étant accompagnée du dessin du drapeau turc. Les slogans sont identiques à ceux brandis lors de la manifestation de négationnistes turcs organisée le 18 mars à Lyon contre la construction de ce mémorial arménien.

Une stèle dédiée au génocide arménien avait déjà été profanée le 11 avril 2005 à Marseille.

Michel Janva


La Turquie persécute l'Arménie

La Commission européenne a condamné vendredi la décision d'un tribunal turc ordonnant l'annulation d'une conférence universitaire organisée sur le génocide arménien sous l'Empire ottoman. Cette décision d'un tribunal d'Istanbul pourrait rejaillir sur les tentatives d'Ankara de se mettre aux normes démocratiques européennes, cela à dix jours de l'ouverture, le 3 octobre, du processus de négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Mais quelle incidence, autre que verbale, peut bien avoir cette 'condamnation' de la commission sur les négociations d'adhésion ?

La porte-parole de l'UE, Krisztina Nagy, estime que "le moment choisi pour cette décision la veille de l'ouverture de la conférence ressemble fort à une autre provocation" et elle a insisté sur le fait que l'annulation de cette conférence universitaire "sera mentionnée" dans le rapport régulier de la Commission sur le plan de réformes de la Turquie qui doit être publié le 9 novembre prochain, soit plus d'un mois après l'ouverture des négociations.

Des mots, encore des mots, toujours des mots. La Turquie le sait bien. Et elle s'en fout.

Michel Janva


Reconnaissance du génocide arménien

La commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine s’est prononcée en faveur de la reconnaissance du génocide arménien, qui aurait fait au moins 1,5 million de victimes entre 1915 et 1917. La commission a voté à de larges majorités (35 voix contre 11, puis 40 voix contre 7) en faveur de projets de résolution invitant la Turquie à reconnaître le génocide arménien.

Nous attendons en effet que la Turquie reconnaisse ses crimes...

Michel Janva


Le Quid doit reconnaître le génocide arménien

Le tribunal de grande instance de Paris a condamné mercredi le Quid et l'éditeur Robert Laffont à un euro de dommages et intérêts pour avoir nié le génocide arménien. Ce jugement doit être publié dans trois quotidiens, trois hebdomadaires et sur le site internet de l'encyclopédie. Dans son jugement, le tribunal souligne que le Quid donne une présentation "incontestablement fautive" du génocide reconnu par plusieurs instances internationales. Selon les juges, les auteurs "juxtaposent de manière particulièrement déséquilibrée la position turque sur le sujet, fort précise et développée, et la position arménienne, sommairement exposée".

Le Comité de défense de la cause arménienne (CDCA) avait porté plainte en 2003 contre l'éditeur de l'encyclopédie en l'accusant "de faire prévaloir la version turque et de présenter le génocide comme une 'interprétation arménienne' de l'histoire". Les plaignants lui reprochent particulièrement son chapitre consacré à "l'Histoire de la Turquie" où le Quid occulte totalement la planification de l'extermination.

Une victoire contre le négationnisme...

Michel Janva


Désir d'Europe

Pour le 1er ministre turc, "l'évocation de quelques traits significatifs du mouvement historique  dans lequel la République de Turquie est engagée, et du «désir  d'Europe» qui anime l'immense majorité de mes concitoyens, devrait suffire à rassurer ceux qui craignent que nous ne puissions partager 
pleinement les valeurs et les objectifs de l'Union
."

Ben non, cela ne nous rassure pas car ce désir, par le passé, a valu à l'Europe beaucoup de souffrances, de sang versé et de douleurs. Hier, l'Arménie chrétienne a été ravagée par l'ogre turc qui continue à nier son crime. Encore maintenant, la moitié de l'île de Chypre est occupée au mépris de la loi des Nations...

Désir d'Europe ? Désir d'avaler l'Europe...

Michel Janva


Guigou démagogue

L’ancienne ministre de la Justice et de la Santé Elisabeth Guigou a nié le génocide arménien lors d'une visite en Turquie :"La loi française sur le génocide arménien est contraire au droit, d’ailleurs elle est sans fondement."

Pour l'entrée de la Turquie en Europe, certains sont prêts à tous les mensonges. Qui poursuivra cette député en justice pour négation de génocide ?...

Michel Janva


Arménie (suite)

Tandis que la commémoration du génocide arménien approche, une stèle à la mémoire des victimes de ce massacre a été profanée à Marseille lundi soir. La communauté arménienne de la région marseillaise est la seconde de France, après Paris, avec environ 80.000 personnes.

Ce khatchkar ("croix de pierre" en arménien), stèle finement sculptée, est fleurie chaque année en avril. "A quelques jours de la commémoration du 90e anniversaire du génocide, cet acte est très symbolique", souligne Vartan Arzoumanian, président du Comité de défense de la cause arménienne Marseille Provence.

Le CDCA rappelle qu’un membre de la communauté arménienne de Marseille avait été sauvagement agressé par un déséquilibré d’origine turque lors d’une manifestation devant le consulat de Turquie le 24 avril 2003. Le CDCA demande aux autorités compétentes de réagir rapidement afin que les auteurs de ces actes soient retrouvés, interpellés et condamnés avec la plus grande fermeté.

Réaction des "autorités" ?

Michel Janva


Arménie : le 24 avril in memoriam

Le 24 avril 1915 est le début des massacres et des déportations qui décimeront près des deux tiers des Arméniens de Turquie. Le 24 avril prochain est donc un jour de commémoration, à un mois d'un référendum sur une Constitution qui ne définit pas l'Europe, ouvrant ainsi la porte à la Turquie. Cette dernière n'a d'ailleurs toujours pas reconnu ce génocide. Elle le nie.

Ce soir sur Arte, un documentaire revient sur cette tragédie.  Pour mieux saisir la réalité de la période 1915-1916, celui-ci se plonge dans les archives diplomatiques. Les diplomates allemands et américains en poste à l'époque témoignent de l'ampleur de la tragédie : «Il s'agit de rien moins que la déportation de toute la population arménienne. Il y aurait environ 60 000 Arméniens dans cette province et environ un million dans l'ensemble des six autres. Tous doivent être expulsés, entreprise probablement sans précédent dans l'histoire», écrivait Leslie Davis, consul américain à Kharpout.

Le mérite de ce documentaire n'est pas seulement de nous montrer les visages et les corps de ces martyrs du premier génocide du siècle. Il est aussi de rappeler que les diplomates étrangers sur place n'ont cessé de demander en vain à leur gouvernement d'intervenir.

«L'agonie de l'Arménie n'a pas manqué de témoins. Même si les statistiques étaient encore plus nombreuses et encore plus éloquentes, elles ne parviendraient pas à nous faire saisir la réalité de ce qui vient d'avoir lieu : une nation vient d'être exterminée», écrivait l'historien britannique Arnold Toynbee en 1916. Le génocide arménien fit entre 1 million et 1,5 million de victimes.

Michel Janva