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4 ans après la prise de Qaraqosh, la moitié des familles sont de retour

Communiqué de l'Aide à l'Eglise en Détresse :

"Dans la nuit du 6 août 2014, la vie des habitants de Qaraqosh bascule, obligés de fuir devant l'arrivée de l'Etat islamique. 125 000 chrétiens de la plaine de Ninive trouvent alors refuge au Kurdistan irakien. Quatre ans plus tard, la moitié d'entre eux sont de retour mais les besoins demeurent immenses.

Le 7 août 2014, les combattants de l'Etat islamique s'emparent de Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne du nord de l'Irak, dans la vallée de Ninive, et poussent ses 50 000 habitants à fuir. Qaraqosh, Telkief, Batnaiya, Bartellah, Karamless, autant de villes chrétiennes désertées face à l'avancée des djihadistes. 125 000 chrétiens de la plaine de Ninive trouvent ainsi refuge au Kurdistan irakien ou à l'étranger.

Ce n'est que fin 2016 que la plaine de Ninive est libérée, après de rudes combats. Selon une étude menée par le Comité de Reconstruction de Ninive (NRC), dont l'AED est l'un des membres fondateurs, 13 000 maisons sont à reconstruire.

Le 18 juillet 2018, les statistiques de l'AED indiquent que 8815 familles, soit près de la moitié d'entre elles, sont de retour dans la plaine de Ninive. 4765 maisons, soit 1/3 d'entre elles, ont déjà fait l'objet de travaux de rénovation.

Depuis 2014, l'AED a mobilisé 40 millions € pour des projets en Irak, dont 9,3 millions € en 2017. Elle est l'organisation qui fournit le plus d'aide dans la plaine de Ninive.  Il faut environ 2 000 € pour réhabiliter un logement."

Mgr Timotheus Musa Al Shamani, archevêque syriaque orthodoxe du monastère Mar Matti, confie à l'AED que

« sans sécurité et sans travail, aucun chrétien ne restera en Irak. Une force internationale de maintien de la paix devrait être mise en place dans la plaine de Ninive. Nous voulons la garantie que notre liberté et notre sécurité seront respectées ».

En 2003, environ 1,3 million de chrétiens vivaient en Irak. À l'époque, cela correspondait à environ 8% de la population. Aujourd'hui, ils ne sont plus qu'environ 250 000, ce qui correspond à moins de 1% de la population.


Que veut nous dire l'ancien CEMA ?

3cemaUn chef d’état-major des armées (CEMA) est forcément un personnage public, par l’éminente dignité de ses fonctions. C’est vrai quand il est en activité, ça l’est également quand il n’y est plus, a fortiori quand il prend la parole, oralement ou par écrit, sur des sujets d’intérêt public. Et même les évènements de nature privée le concernant ont une résonance publique, que l’intéressé le veuille ou non, à l’instar de tout autre dignitaire de l’État.

On se souvient que le Général de Villiers a démissionné dans des conditions qui étaient tout à son honneur, par le simple fait qu’il avait assuré une application exacte de ses devoirs de CEMA à l’égard de la représentation nationale, en rendant compte de l’état désastreux des armées et des menaces budgétaires que le nouveau régime faisait peser sur elles, et que ceci avait attiré le courroux de Jupiter-Macron.

L’estime publique que l’officier s’était largement attirée, dans tout le paysage politique, avait été renforcée par l’ouvrage qu’il avait publié à l’automne dernier, dont le titre est Servir. Cette estime paraissait particulièrement vive dans les milieux dits « conservateurs ».

Deux informations diffusées ces dernières semaines seraient de nature à tempérer cet enthousiasme un peu béat, et à nous interroger sur le fond du message que ce général français veut nous faire passer. À vrai dire, il s’agit de compléter le titre du livre : Servir, certes, mais servir quoi, servir qui, pour quelle finalité ? C’est hélas une question que semblent ne s’être pas suffisamment posée un certain nombre de représentants de notre élite militaire. À moins que le complément d’objet soit si décevant, voire scandaleux, qu’il vaille mieux le passer sous silence…

D’une part, Pierre de Villiers a récemment été recruté par un des grands cabinets d’audit américains, en rejoignant le bureau de Paris du Boston Consulting Group. Pour qui s’intéresse un peu à la question de la guerre économique, et au rôle de modelage de l’économie internationale dans le sens des intérêts de la finance apatride, auquel peuvent contribuer de telles entités (pour ceux qui découvrent, aller explorer notamment ce site), un tel recrutement n’est pas sans questionner le patriote sourcilleux : qu’est allé faire un ex-CEMA français dans cette galère yankee ?

D’autre part, ce questionnement devient encore plus perplexe quand on découvre la tribune que l’ancien CEMA signe avec deux autres anciens CEMA, un américain et un anglais. Certes, l’un d’eux est le Général Dempsey, que Philippe Grasset créditait de louables efforts pour limiter les velléités US et israéliennes d’attaquer l’Iran. Certes, une partie de la tribune peut être lue, avec un peu de bonne volonté, dans un sens implicitement critique à l’égard des menées atlantistes.

Toutefois, les États-Unis et la Grande-Bretagne, mais aussi la France, dans la moindre mesure de son « innocence » quant à la destruction de l’Irak, peuvent être considérés, sans le moindre doute, comme les trois plus grands fauteurs de guerre des deux dernières décennies, quand on considère le chaos que ces pays (du moins leurs « régimes », terme à la mode dans le mainstream), à grand renfort de mensonges et de désinformation, ont déchainé dans les Balkans et au Moyen-Orient, mais aussi en Afrique du Nord (Libye essentiellement).

Si le fond du propos était d’exprimer une remontrance aux exécutifs respectifs, de telles forfaitures nécessiteraient manifestement des dénonciations explicites, ce qui n’est pas le cas. Voici quelques citations de ce texte, que nous reproduisons intégralement plus bas, qui dénotent soit un manque de courage pour dénoncer les méfaits de l’Occident (TM), soit, si l’Occident(TM) n’est pas l’objet des inquiétudes de ces messieurs, une cécité consternante de la part d’aussi hauts responsables, ou, pire, un refus d'exposer publiquement des réalités que l'on connait. Nos commentaires sont en italiques.

La force régulatrice des États souverains comme celle des pôles de sécurité collective s'en trouvent fragilisées. Quel système s’ingénie, depuis 60 ans, à rogner la souveraineté des États pour s’en assurer la vassalisation ?

En parallèle, un certain nombre d'États prétendent imposer un nouvel ordre mondial au motif que l'histoire leur aurait accordé des privilèges particuliers. (On pense aussitôt à la bande des trois pays d’appartenance des ex-CEMA, chacun se sentant une vocation particulière de chevalier blanc de la démocratie universelle…)

Aux portes de l'Europe, en Asie, au Proche et Moyen-Orient, certains Etats mettent en effet en œuvre des stratégies qui reposent sur le rapport de force, voire le fait accompli      (…raté, ce sont les grands méchants habituels du western : Russie, Iran, Turquie, Corée du N…).

Notre deuxième inquiétude aggrave encore la première. L'efficacité des institutions internationales connaît un déclin continu. Elles nous semblent en difficulté pour résoudre les problèmes à l'échelle mondiale, alors qu'elles ont été créées pour cela. Qui tord les résolutions du Conseil de Sécurité des nations unies (CSNU) dans le sens de ses intérêts, qui fait cavalier seul quand ces résolutions ne sont pas prises, qui désinforme à grande échelle pour tromper les membres du CSNU ?

Ce tableau serait incomplet si nous n'évoquions pas notre dernière source d'inquiétude : le manque d'engagement de la communauté internationale en faveur d'un leadership collectif et collaboratif. La bonne blague : qui n’a de cesse de développer une nouvelle guerre froide avec la Russie ? Qui refuse la participation de la Russie à l’enquête sur l’affaire Skripal ? Qui essaie de pétarder le processus d'Astana pour la paix en Syrie ?

La preuve en est que le monde réarme : en 2016, les ventes de matériels militaires ont retrouvé leur niveau de la fin de la guerre froide. Là, on atteint des sommets : les États-Unis ont un budget à peu près 10 fois supérieur à celui de la Russie, par exemple.

Bref, tout cela est, au mieux très ambivalent, au pire, inquiétant quant à une possible vassalisation des esprits à un monde anglo-saxon qui cherche à préserver ses acquis par le chaos. Nous saurions fort gré au Général de Villiers de préciser sa pensée, il en va de la confiance que la partie la plus patriote de l’opinion publique met dans les armées françaises, et notamment dans leur haut commandement.

Intégralité du texte

Trois anciens chefs d'Etat-major signent une tribune pour mettre en garde sur les dangers de notre monde. Ils appellent à resserrer les liens d'amitié entre alliés historiques.

Que de hauts responsables militaires, de pays différents, soient unis par des liens de respect mutuel et même d'amitié véritable pourrait sembler surprenant à beaucoup. C'est pourtant cette relation que les anciens chefs d'état-major des armées des Etats-Unis, de France et du Royaume-Uni, ont eu le privilège de pouvoir bâtir.

Cette amitié découle, en partie, d'avoir partagé la charge, jadis solitaire, de responsabilités nationales. Nous étions les dépositaires de la puissance militaire de nos pays respectifs et avions le devoir de conseiller nos gouvernements sur la façon de contrer les menaces et les risques auxquels nos pays font face. Désormais allégés de ces responsabilités, nous continuons à être préoccupés, au point que nous avons ressenti le besoin de les partager avec le plus grand nombre.

Trois menaces

Notre premier motif d'inquiétude tient à l'état du monde. Il est devenu assez soudainement moins stable et plus dangereux. Nous devons faire face à trois menaces distinctes mais non disjointes : le terrorisme islamiste radical, l'immigration de masse et le retour des Etats puissance.

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Synode de l'Eglise chaldéenne en ce moment à Rome

Le pape François a reçu en audience jeudi matin les membres du Synode de l’Eglise chaldéenne, qui se tient à Rome du 4 au 8 octobre, sous la houlette du patriarche Louis Raphaël Sako. Extrait de son discours :

AAA0532-740x493"Je vous accueille avec joie en ces jours où vous êtes réunis en synode, alors que vous vous préparez à affronter des questions de première importance pour l’Eglise chaldéenne, dont les migrations forcées des chrétiens, la reconstruction des villages, le retour des réfugiés, le droit particulier de l’Eglise, la question liturgique et la pastorale des vocations.

Je remercie Sa Béatitude, le patriarche Louis Raphaël, pour la salutation qu’il m’a adressée en votre nom à tous. Je saisis cette occasion pour saluer, à travers vous, les fidèles de la bien-aimée terre irakienne, durement éprouvés, en partageant l’espérance des récentes nouvelles qui parlent d’une reprise de la vie et de l’activité dans des régions et des villes jusqu’ici soumises à une oppression douloureuse et violente. Puisse la miséricorde de Dieu adoucir les blessures de la guerre qui blessent le coeur de vos communautés, afin qu’elles puissent finalement se redresser.

En effet, si une page tragique s’est conclue pour certaines régions de votre pays, il faut signaler qu’il reste beaucoup à faire. Je vous exhorte à travailler inlassablement comme des bâtisseurs d’unité, avant tout entre vous, pasteurs de l’Eglise chaldéenne, et avec les pasteurs des autres Eglises, et en outre en favorisant le dialogue et la collaboration entre tous les acteurs de la vie publique, pour contribuer à faciliter le retour des réfugiés, et guérir les divisions et les oppositions entre frères.

Cet engagement est plus que jamais nécessaire dans le contexte irakien actuel, face aux nouvelles incertitudes sur l’avenir. On a besoin d’un processus de réconciliation nationale et d’un effort conjoint de toutes les composantes de la société, pour arriver à des solutions partagées, pour le bien de tout le pays. Mon voeu c’est que ne viennent jamais à manquer la force d’âme, l’espérance, et les dons d’activité qui vous caractérisent. Restez fermes dans votre propos de ne pas céder au découragement devant les difficultés qui demeurent encore en dépit de ce qui est fait pour la reconstruction, surtout dans la plaine de Ninive. Depuis l’Antiquité, cette terre, évangélisée selon la tradition de l’apôtre saint Thomas, est apparue au monde comme une terre de civilisation, terre de rencontre et de dialogue. Il est par conséquent d’une grande importance que les chrétiens, les pasteurs et les fidèles, forts de telles racines, soient unis dans la promotion de rapports respectueux et le dialogue interreligieux entre toutes les composantes du pays.

Je voudrais aussi vous encourager en ce qui concerne les nouveaux aspirants au ministère sacerdotal ou à la vie religieuse: face au déclin des vocations dont souffre l’Eglise, nous devons éviter d’accueillir dans les séminaires des personnes qui ne sont pas appelées par le Seigneur. Il faut bien examiner la vocation des jeunes et en vérifier l’authenticité. Que les prêtres et les séminaristes puissent sentir votre proximité qui est une vraie bénédiction! Pour les candidats au sacerdoce, que la formation soit intégrale, capable d’inclure les différents aspects de la vie en répondant de façon harmonieuse aux quatre dimensions humaine, spirituelle, pastorale et intellectuelle. Un parcours qui se poursuive naturellement par la formation continue des prêtres en formant avec elle une réalité unie.

Je tiens aussi à vous inviter, et avec vous les pasteurs de l’Eglise latine, à repenser le thème de la diaspora, en tenant compte des situations concrètes dans lesquelles vivent les communautés ecclésiales, que ce soit du point de vue de leur nombre ou du point de vue de la liberté religieuse. Il faut tout ce qui est possible pour que les souhaits du Concile Vatican II se réalisent, en facilitant le soin pastoral à la fois dans vos propres territoires et là où les communautés orientales se sont établies depuis longtemps, en prouvant à la fois la communion et la fraternité avec les communautés de rite latin, pour donner aux fidèles le bon témoignage sans provoquer de divisions ou désaccords. Le dialogue oecuménique et interreligieux devra toujours repartir de notre unité et de notre communion catholique. La Congrégation pour les Eglises orientales vous sera en cela un soutien. [...]"


Les islamistes n'occupent plus que dix pour cent du territoire syrien

Analyse d'Antoine de Lacoste pour les lecteurs du Salon Beige :

Avant l'intervention russe déclenchée le 30 septembre 2015, les différents mouvements islamistes occupaient la majeure partie du territoire syrien. Les loyalistes ne tenaient plus que l'ouest du pays et les plus grandes villes mais partiellement pour certaines :  Damas, Homs, Alep et Lattaquié. Les Kurdes avaient, de leur côté, préservé une partie des zones longeant la frontière turque au nord.

Daesh tenait l'est, la vallée de l'Euphrate et une partie du nord ; Al-Nosra la province d'Idleb au nord-ouest en concurrence avec des milices turkmènes organisées par Ankara, les FDS (soutenus par les occidentaux) le sud. Une myriade d'autres groupuscules islamistes gravitaient dans ces zones; leurs effectifs étaient variables et poreux d'un mouvement à l'autre. Les règlements de compte étaient quotidiens en fonction de la solde et des perspectives de butin. Une vieille tradition sunnite...

Tous ces mouvements étaient par ailleurs en conflits incessants dans de nombreuses zones urbaines, notamment dans la banlieue de Damas, l'est d'Alep et d'Homs. Des affrontements sanglants les y opposaient régulièrement.

Depuis l'intervention russe et la délivrance d'Alep en décembre 2016, le combat a changé d'âme et la reconquête est lente, complexe, mais régulière.

Aujourd'hui c'est encore Daesh qui occupe les zones les plus importantes à l'est : une partie de Deir ez-Zor, où les combats font rage contre l'armée syrienne, Al Mayadin, un peu plus bas et les territoires frontaliers de l'Irak. L'Etat islamique s'est d'ailleurs renforcé dans cette zone, grâce à des combattants venus d'Irak après leur défaite de Mossoul. À Raqqa, son ex-capitale, le siège mené par les Kurdes (camouflés par les Américains en FDS) progresse lentement. Mais de nombreux combattants de Daesh ont évacué la zone pour rejoindre Deir ez-Zor, et ils ne sont plus que quelques centaines à se battre. L'issue ne fait donc aucun doute.

Le Front al-Nosra (rebaptisé Fatah al-Cham) fait, quant à lui, régner sa tyrannie dans la province d'Idleb, après avoir vaincu les factions rivales. La concentration islamiste est très importante dans cette zone et la reprise de la province, pas encore programmée, risque d'être très difficile.

Les FDS enfin, détiennent plusieurs zones au sud de Damas, le long des frontières jordanienne et israélienne.  L'armée syrienne et le Hezbollah libanais ne parviennent pour l'instant pas à les déloger car l'aviation israélienne intervient régulièrement pour les en empêcher. Les Russes temporisent, protestent, mais, fort sagement, ne veulent pas entrer en conflit direct avec l'Etat hébreu. Ce serait un prétexte trop tentant pour une intervention américaine.

Il est maintenant certain que Daesh perdra ses derniers territoires. Mais les Syriens n'en auront pas fini pour autant avec eux. En effet, la tactique de Mossoul, très critiquée, notamment par Al Nosra, ne sera pas reproduite à l'infini : perdre des milliers d'hommes dans une bataille perdue d'avance, relève de la stupidité pure et simple.

De nombreux combattants se fondent maintenant dans les villes, attendant le moment propice pour organiser des attentats. Plusieurs dizaines de chiites ont ainsi péri dans des opérations kamikazes à Bagdad, il ya quelques jours.

D'autres rejoignent le vaste désert syrien, se camouflant dans les villages, s'enterrant, près à mener des coups de main audacieux et sanglants. Soixante-dix soldats syriens ont ainsi été tués le 28 septembre, surpris par une attaque éclair, sur la route menant de Palmyre à Deir ez-Zor.

Il faut noter que cette opération a été menée le jour même de la diffusion d'un message du chef de Daesh, Abou Bakr al-Baghdadi. Il est donc toujours vivant et se terre du côté de la frontière irakienne. Il a appelé ses fidèles à poursuivre la lutte contre "les croisés", notamment dans leurs propres pays.

Nous non plus, nous n'en avons pas fini avec le terrorisme islamiste.


Le cardinal Barbarin à Mossoul

IMG_3831Le cardinal Barbarin a accepté l’invitation de Mgr Louis-Raphael Sako Ier d’entrer avec lui dans Mossoul libérée. Le Patriarche des chaldéens veut porter dans les prochaines heures 3000 paniers alimentaires dans la ville qui connut trois années de siège et de violence. Les églises y sont détruites et il n’y aurait sur place que 5 familles chrétiennes qui y seraient revenues.

C’est par ce voyage que s’accomplira la promesse que fit l’archevêque de Lyon en décembre 2014. Alors qu’il visitait les Chrétiens déplacés de Mossoul à Erbil, la délégation lyonnaise offrit une statue de Notre-Dame de Fourvière destinée à être installée, le jour venu, dans la ville de Mossoul libérée.

Ce 4e voyage du 23 au 25 juillet permet au cardinal de revenir à Erbil et Qaraqosh et de découvrir Mossoul, trois ans après son premier déplacement qui vit la naissance du jumelage Lyon-Mossoul, englobant dans son sillage les villes et villages de la plaine de Ninive et du Kurdistan. L’archevêque de Lyon est accompagné de plusieurs diacre, prêtres et évêques : Mgr Marc Stenger, Président de Pax Christi, Mgr Michel Dubost, évêque d’Evry, le Père Eric Mouterde, vicaire général de Lyon. Mgr Pascal Gollnisch, de l’œuvre d’Orient, déjà sur place pour l’installation de quinze statues de la vierge de Lourdes en lien avec le Patriarche chaldéen et l’évêque syriaque, rejoindra ce voyage.

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Tanneguy Roblin : "Il reste encore une présence forte de Daech en Irak et en Syrie"

Tanneguy Roblin, chef de mission en Irak de l'association SOS Chrétiens d'Orient, livre pour Boulevard Voltaire son analyse de la situation après la libération de Mossoul par l'armée irakienne. Il explique quels sont les enjeux de cette bataille qui a été longue : enjeux symbolique, militaire et humain. Il fait le point de ce qu'il reste à reprendre sur le terrain à l'État islamique et décrit les défis colossaux auxquels va être confronté l'Irak : réinstallation des personnes déplacées (estimées à 900.000 rien que pour Mossoul), reconstruction. Mais, aussi, il va falloir éviter qu'un phénomène de communautarisation ne se développe sur les ressentiments, afin d'empêcher la création d'un nouvel État islamique dans le futur.


Mossoul libérée !

De Marc Fromager, Directeur de l'AED :

"On savait que cela arriverait un jour mais on revient de si loin qu'on a encore un peu de mal à y croire. Tout n'est certes pas réglé mais la vie va pouvoir reprendre après l'enfer de l'occupation par l'État islamique.

Après 3 ans de combats, la deuxième ville d'Irak est en ruines, comme les villages de la plaine de Ninive. Aujourd'hui, nous reconstruisons déjà des maisons à Qaraqosh et aux alentours pour les chrétiens qui veulent revenir. Nous voulons permettre à ceux qui le souhaitent de rentrer dignement et en sécurité chez eux dans leurs villages de la plaine de Ninive.

P_thabetBien qu'ils en aient la possibilité, beaucoup de chrétiens ne veulent pas émigrer vers d'autres pays et insistent pour rester en Irak. Comme Tawfeek Saqat, de Qaraqosh, dont quatre enfants ont été enlevés par Daech (vidéo ici) : "Je suis né dans ce pays. C'est ici que j'ai passé toute ma vie. Je ne veux pas partir. Ma foi en Jésus-Christ me donne la force de continuer à vivre ici. Tout ce que j'aime est à Qaraqosh : mon pays, mon commerce, toute ma vie. Je ne veux pas émigrer."

Le P. Thabet Yousif (photo ci-contre) a découvert son village chrétien complètement détruit après le passage des terroristes. "Nous n'avons plus que trois sortes de maisons : des maisons endommagées, incendiées ou complètement détruites", explique-t-il dans cette vidéo. "Il faudra investir beaucoup d'argent dans la reconstruction, mais les familles ont déjà dépensé toutes leurs économies pour vivre ces années durant au Kurdistan ou autre part. C'est notre patrie, ce sont nos maisons. Nous ne pouvons pas vivre toute notre vie comme déplacés et réfugiés. Nous voulons retourner dans notre village. Notre identité est ici, dans la plaine de Ninive."

Sabah témoigne (vidéo ici) : "Pendant 3 ans, nous avons tellement souffert comme réfugiés dans notre propre pays. Tout ce que nous voulons maintenant, c'est revenir chez nous".

La reconstruction de quelque 13 000 maisons chrétiennes, dont 669 ont été entièrement détruites durant l'occupation par Daech, coûtera plus de 220 millions d'euros. Nous avons dès maintenant besoin de votre aide et comptons sur votre générosité. Faites un don !"

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« On va tous vous exterminer, on reviendra pour vous tuer jusqu’au dernier ; on veut que coule votre sang… »

Priscille, 23 ans, a passé neuf mois en Irak. Avec plusieurs autres volontaires de l’association SOS Chrétiens d’Orient, elle a voulu soutenir ses sœurs et frères chrétiens d’Irak, victimes des bourreaux de l’Etat islamique.

« Il est possible qu’un jour, en France, nous vivions la même chose. C’est d’ailleurs le message qu’ils nous livrent. … Ils m’ont dit que nous connaîtrons la même chose en France ».

Priscille raconte ce jour de Noël où elle s’est rendue à Karakoch avec ses amis. C’est alors la première fois qu’elle découvre un village libéré. Les musulmans de Daesch ont laissé derrière eux, un peu partout sur les mûrs de la ville et des églises, des tags de couleurs différentes, à l’attention des chrétiens d’Irak. « Personnellement, je ne comprends pas l’arabe mais on m’a dit ce que cela signifiait :

« On va tous vous exterminer, on reviendra pour vous tuer jusqu’au dernier ; on veut que coule votre sang… ».

« On va tous vous exterminer » Entretien avec Priscille des Minières, de SOS Chrétiens d’Orient, qui revient d'Al Koch en Irak from Reinformation.tv on Vimeo.


Irak : Des sangliers dans la résistance contre DAESH

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Nous connaissions les chiens soldats de la Première et Seconde Guerre Mondiale, les dauphins espions soviétiques de la Mer Noire, élevés à Balaclava en Crimée, les rats démineurs qui seraient peut-être encore en opération à Palmyre, c’est maintenant une nouvelle brigade de sangliers anti-terroristes qui a vu le jour...

L’article de RT qui reprend un papier en anglais de Iraqi News, explique que les animaux seraient venus à bout de 3 djihadistes de DAESH le 23 avril, près de Kirkouk en Irak (ici le lien).

Pour un islamiste radical être tué par un cochon sauvage est assurément la plus grande punition sur cette terre.

Les sangliers ont-ils été dressés à cet effet ou bien est ce une agression volontaire de la part d’animaux défendant eux aussi leur territoire? La question reste ouverte...

Assurément, cet épisode de la guerre Irakienne va soulever un regain d’espoir dans nos campagnes!

Image à la une : sanglier sauvage (photo de l’article d’Iraqi News)


Le carême d’une volontaire SOS Chrétiens d’Orient en Irak

Le même soleil se lèvera demain sur les décombres de la ville de QaraqoshComment vivre son carême,  telle est la grande question qui se pose surtout lorsqu’il est vécu en mission ! Comment vais-je réussir ces quarante jours en Irak ? Est-ce différent du carême vécu en France ?

Une chose est certaine, être en contact avec des chrétiens qui ont tout perdu et être loin de chez moi m’a fait prendre conscience de l’importance de ces 40 jours de conversion et de mise à l'écart. Il prend une tout autre dimension en Irak !

Les volontaires s'associent à la prière des chrétiens dans l'église Mar Behnam-et-Sarah à QaraqoshLe carême évoquait souvent pour moi en France, une épreuve individuelle où chacun se place seul devant Dieu pour essayer de faire des efforts. Autrement dit, je considérais ces 40 jours comme un défi sportif qui serait à relever ou à réussir ! Je reprenais des efforts classiques comme : prier plus, manger moins de chocolat... Pourtant, si l’Eglise nous donne ces 40 jours de préparation avant Pâques, ce n’est pas pour que chacun se referme sur lui-même ! Au contraire, j’ai pris pleinement conscience qu’il s’agit d’un temps vécu collectivement, pour les autres et avec les autres. L’Irak est un vrai lieu de carême puisqu’ici on se décentre de soi même! Cela est d’autant plus vrai, que le carême vise à porter les autres dans la prière, et par nos efforts !

Moment de partage des volontaires avec des femmes chrétiennes déplacées du village de Karemlesh dans la Plaine de NiniveBien sûr, au début j’avais choisi des résolutions « comme avant ». Mais rapidement, les résolutions de mon carême se sont adaptées à ce que j’étais en train de vivre ici, au contact des chrétiens déplacés, qui vivent leur carême de manière si concrète : ils jeûnent de leurs maisons, de leurs églises, de leurs villages. Il s’approchent également de ce temps de Pâques, signe de résurrection, car ils vont bientôt se réinstaller chez eux et reconstruire leurs maisons !

J’ai donc pris ce temps, laissé le tourbillon de la vie occidentale, sans savoir vraiment à quoi m’attendre, pour vivre mon carême par la charité en actes auprès de ces chrétiens persécutés. Et je n’en ai pas été déçue ! Je ne suis pas en train de révolutionner la vie des irakiens, je ne suis pas en train de sauver 50 enfants de la misère ou de la faim. Non. Mais la présence, le don de son temps, la prière pour eux, l’abstinence offerte pour eux, est quelque chose d’incommensurable. Que de grâces reçues, de joies offertes, tout en ayant le sentiment de n'avoir été qu'une petite goutte d'eau pendant ce carême en Irak.

Procession à l'occasion de la fête des Rameaux à Teleskuf  pour les volontaires de l'antenne d'Al QoshAlors si j’avais une seule chose à dire à l’approche de Pâques : prenez le temps, selon vos possibilités, de vous abandonner à l’autre par votre service.

Amélie, 23 ans, volontaire en Irak pour SOS Chrétiens d’Orient


Chronique de SOS Chrétiens d'Orient : Histoire d'une famille irakienne brisée par les épreuves

Lors des visites quotidiennes aux familles chrétiennes irakiennes réfugiées en Jordanie, les volontaires de SOS Chrétiens d'Orient recueillent des témoignages bouleversants.

Nous entendons toujours les mêmes récits glaçants, de familles ayant dû fuir dans la précipitation, abandonnant leur foyer, leurs affaires, leur voiture, ballottées de points de contrôle en points de contrôle pour échapper au pire.

Nos volontaires écoutent, recueillent avec soin ces bribes, qui mises bout à bout, forment un réquisitoire sans conteste d'une horreur qui porte un nom : nettoyage ethnique et religieux.

Aujourd'hui, je veux attirer votre attention sur un témoignage qui nous a tous bouleversés. Nous vous en livrons la transcription,.. brutale.

Nous avons rencontré Sarm la semaine dernière. Il est né en Irak, il y a 46 ans, il est chrétien. Il vivait à coté d'Erbil avec sa femme, Dalal, et ses deux filles, Fbronya née en 1995, et Maryana, née en 1999. Après ses études, Sarm fait son service militaire. En 1998, il commence à travailler à la Poste Irakienne. 

En septembre 2014, le cauchemar commence quand Fbronya leur explique qu'un collègue de travail, fils d'une personnalité influente lieé à un clan proche des islamistes la harcèle pour qu'elle se convertisse à l'Islam et l'épouse. Elle repousse poliment ses avances, mais il l'effraye par ses menaces, son rang le mettant à l'abri de la loi. La famille de Sarm s'enfonce dans la terreur, craignant de partager le sort de plus de mille jeunes filles chrétiennes, soumises, violées pour être mariées de force à ces miliciens Kurdes islamistes.

A la fin du mois de septembre, alors qu'elle se rend sur son lieu de travail, elle est enlevée, et violée puis mariée de force à ce collègue. Sarm porte plainte auprès de la police, accusant le ravisseur de sa fille de l'avoir kidnappée et forcée au mariage. Sa plainte tombe dans l'oubli. Craignant de très violentes représailles, Samr se résous à fuir l'Irak avec toute sa famille abandonnant sa fille aînée pour protéger sa benjamine.

Sarm, au-delà de la cicatrice qui ne se refermera jamais, garde un goût amer de son expérience. Il a vu arriver les Kurdes avec soulagement au moment de la chute de Saddam Hussein. Comme beaucoup de chrétiens il a d'abord espéré que les Kurdes les protégeraient. Puis, quand certains Kurdes, au bout de quelques années, grossissent les rangs de l'Etat islamique, la situation devient intenable. Les chrétiens sont alors réduits au rang de Non-Croyants et appelée "dirty Christians" par les Musulmans. La femme et la fille de Sarm souffrent quotidiennement du harcèlement permanent, dû à l'affaiblissement de la loi, conséquent au renforcement de l'emprise de l'Etat islamique.

Les traditions sociales et vestimentaires des femmes chrétiennes en font des proies de choix pour les hommes Kurdes protégés par les clans islamistes. Les femmes se retrouvent forcées de porter le voile. Malgré leur uniforme musulman, les femmes chrétiennes continuent à être affublées de noms dégradants : "Christian non believer prostitutes". Pendant le Ramadan, le Carême est imposé à toute la population. Les persécutions endurées sont incessantes. Comme beaucoup de chrétiens Irakiens, Sarm est très sceptique sur la capacité du gouvernement régional du Kurdistan irakien à lutter sur la durée contre les islamistes.


Irak : vers une disparition totale des chrétiens ?

Lu dans Christianophobie Hebdo :

"Avec les dernières estimations suggérant que la population chrétienne d’Irak ne soit plus que de 150 000 individus – alors qu’elle s’élevait à 1,5 million en mars 2003 –, M. Stephen Rasche, avocat et coordinateur du programme d’aide [pour les réfugiés] de l’archidiocèse chaldéen d’Erbil [Kurdistan irakien], a déclaré à une réunion de la Chambre des Lords du Parlement britannique, le jeudi 23 mars, que la disparition de la communauté dont il a la charge constituerait un coup fatal à la survie d’une des plus anciennes Églises du monde qui remonte au IIe siècle, voire plus tôt encore.

M. Rasche a loué l’organisation humanitaire Aide à l’Église en détresse qui, selon les chiffres officiels de l’archidiocèse d’Erbil, a contribué à hauteur de 46 % de toute l’aide accordée aux chrétiens déplacés […] Il a insisté sur le fait que toute l’aide reçue provient d’organisations humanitaires chrétiennes, mais que les 120 000 familles dont s’occupe l’archidiocèse n’ont reçu aucune aide des Nations unies.

« Pour ce qui est de trouver un avenir pour les chrétiens déplacés, nous le cherchons encore, mais nous manquons de temps. En vérité, nous jouons les prolongations. La possibilité de voir disparaître les chrétiens d’Irak est sérieuse. Sans une injection immédiate d’aide, les programmes qui ont soutenu les chrétiens déplacés pourraient s’effondrer d’ici à soixante jours, après quoi les chrétiens disparaîtraient de la région d’ici à six ou huit mois. En ce moment même, l’avenir est en jeu : soit nous entrons dans un temps de reconstruction, soit nous écrivons le dernier chapitre. Aujourd’hui, nous conservons de l’espoir pour l’avenir. L’année passée, nous avons consacré de nouvelles églises à Erbil, ordonné de nouveaux prêtres et inauguré une université – l’Université catholique d’Erbil. Ce sont des signes manifestement positifs qui, nous l’espérons, s’orientent vers un recommencement plutôt que vers une fin tragique mais, néanmoins, nous devons voir la réalité en face : la situation des chrétiens est très critique »


Patriarche Aphrem II : « La guerre en Syrie n’est pas une guerre civile »

Ignace Aphrem II Karim, primat de l’Église syriaque orthodoxe et Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient était l’un des prestigieux invités d’une conférence sur l’avenir des chrétiens au Moyen-Orient, qui s’est tenue à Munich du 17 au 19 février dernier, à l’invitation de la Fondation Hanns-Seidel. Voici la traduction d’un passage par Christianophobie Hebdo :

"Shlomo veut dire paix en araméen : c’est ainsi que nous nous saluons, mais c’est ce qui nous manque aujourd’hui. Merci à la Fondaion Hanns-Seidel de nous fournir l’occasion de faire entendre notre voix : on a ignoré un certain temps les chrétiens d’Orient et nous accueillons avec plaisir toutes les occasions qui nous sont données de nous faire entendre. Nous sommes ici parce que la paix doit toujours être recherchée et atteinte. Le conflit syrien doit être réglé pacifiquement. La violence n’apporte que d’autres violences, comme l’a dit le pape François. La guerre en Syrie n’est pas une guerre civile. Ce dont nous souffrons, en Syrie comme en Irak, ne saurait être appelé une guerre civile. C’est toutefois un [conflit] qui est dû au fanatisme religieux et à l’extrémisme. Il balaye toute la région et s’étend hors des limites du Moyen-Orient, jusqu’à l’Europe et au monde entier.

Voici environ cent ans, nous avons souffert d’un horrible génocide au Moyen-Orient, mais il ne s’est pas arrêté en 1915 ou en 1918 : il se poursuit de nos jours. Il n’y a pas que les chrétiens qui meurent, mais ce qui se passe n’est pas loin d’un génocide. Des populations sont déracinées, contraintes de quitter leurs foyers, des églises sont détruites, des membres du clergé tués et des évêques enlevés. Les deux archevêques orthodoxes d’Alep ont été enlevés le 22 avril 2013 par l’EIIL [État Islamique en Irak et au Levant]. On ne sait pratiquement rien sur eux depuis. Ce qui se passe au Moyen-Orient, ce ne sont pas des cas [de violence] contre des individus, mais un effort organisé pour effacer le christianisme du Moyen-Orient. Cela arrivera, si nous ne résistons pas et si nous n’exigeons pas qu’on y mette un terme. Les statistiques sont très alarmantes en Syrie et en Irak, mais aussi en Turquie et en Terre Sainte. Les chrétiens quittent cette région à un taux alarmant. Nous voulons que vous arrêtiez cela.

Nous apprécions la générosité de l’Allemagne dans l’aide aux réfugiés, mais nous voulons que vous nous aidiez à ce que les chrétiens restent au Moyen-Orient. Nous y vivons depuis deux mille ans comme chrétiens, et pendant des millénaires auparavant comme le peuple autochtone de cette région. Nous n’y sommes pas des hôtes, nous avons reçu beaucoup de gens dans notre patrie (la Mésopotamie, la Syrie) et nous avons vécu avec eux, nous avons interagi pacifiquement avec eux et nous avons appris comment nous faire accepter par eux. Aujourd’hui, des idéologies extrémistes comme le wahhabisme ou les Frères Musulmans ont rendu très difficiles les conditions d’existence des chrétiens, elles ont détruit la coexistence pacifique entre les différents groupes religieux au Moyen-Orient et en Syrie – cela est allé de pair avec des tentatives internationales d’imposer un “changement de régime” en Syrie. Nous sommes effrayés à l’idée que des régimes séculiers pourraient être renversés par le wahhabisme ou les Frères Musulmans."


"Dommages collatéraux": vers la fin de l'angélisme occidental ?

Intéressante analyse de Caroline Galacteros, polémologue, géopoliticienne et colonel de réserve, qui revient dans les pages son blog revient sur les biais d'analyse de "nos" medias et de "nos" "experts" quand il s'agit de rendre compte des actions de la coalition dirigée par les Etats-Unis d'une part, de celle appuyant le gouvernement syrien d'autre part. Extraits.

"Telle est la réalité que l’on n’a pas voulu voir et que l’on continue à taire : Il n’y a pas que les Soukhoï, les Migoyan-Gourevitch ou les lance-roquettes multiples Grad fabriqués en Russie qui tuent des innocents. Nos chasseurs-bombardiers Rafale ou nos pièces d’artillerie Caesar de 155 mm qui viennent en soutien de l’infanterie irakienne peuvent aussi faire des morts. La question n’est pas vainement polémique mais fondamentalement politique. Nous devons prendre conscience que la guerre ne peut être une virtualité mise à distance par la technologie. Elle ne peut se faire sur un champ de bataille stérilisé comme la table d’opération d’un chirurgien. La guerre n’est pas qu’un phénomène militaire. Elle s’inscrit dans un contexte politique, économique, social et culturel et en vérité éminemment humain, que l’on ne peut balayer d’un revers de la main, et finalement, nous entretenons avec la guerre une proximité bien plus grande que nous ne voulons le reconnaître. Le monde du 21e siècle n’est pas celui de la fin de la guerre (pas plus que celui d’une “fin de l’Histoire” d’ailleurs). La guerre n’est pas un résidu, une survivance que l’on aurait réussi à endiguer aux confins du monde néolibéral dans des enclaves d’arriération politique qu’il serait possible d’épurer de leurs scories rétrogrades - en l’espèce islamistes - en séparant cette ivraie d’un bon grain civil épargné par nos armements d’une précision chirurgicale. Il nous faut enfin prendre conscience que les décisions de politique étrangère, mais souvent aussi de politique intérieure (pensons en France au cocktail explosif de l’intégration bloquée, de l’immigration continue et de la paupérisation des classes populaires et moyennes) peuvent avoir des conséquences guerrières, donc meurtrières. Les chefs d’Etat et de gouvernement “fabriquent” cette matière que l’on nomme l’Histoire et ne sont pas de simples comptables pour lesquels la complexité historique se réduirait à un équilibre des comptes publics."  

[...] En l’occurrence, Alep n’a pas plus été une “sale guerre” que Mossoul n’a de chances d'être une “guerre propre”. On peut critiquer la brutalité de la tactique russe, celle d’une Armée syrienne historiquement formée et encadrée  par les cadres de l’Armée rouge, mais on ne peut crier au génocide en faisant mine de croire que la Coalition (avec pour chef de file les Etats-Unis…) allait quant à elle pouvoir miraculeusement épargner les populations civiles à Mossoul. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’accabler les Américains ! Les erreurs stratégiques américaines commises depuis 2003 ayant très largement participé à l’éclosion de Daech, il fallait bien que les Etats-Unis soutiennent le gouvernement de Bagdad et les autorités d’Erbil pour reprendre Mossoul, la grande ville sunnite de l’Irak, détruire l’Etat islamique avant de trouver – on en est encore très loin ! – un compromis politique viable offrant aux Sunnites des garanties et des contreparties vis-à-vis de la domination politique chiite."


Des chrétiens retournent vivre en Irak

Lu sur le blog d'Yves Daoudal :

"Une première famille chaldéenne est revenue hier dans une des villes chrétiennes de la plaine de Ninive qui avaient été prises par l’Etat islamique. Le patriarche Raphael Louis Sako a exprimé sa joie. Il a expliqué que Naoiq Quliaqus Atto, sa femme, leurs trois enfants, et son frère, sont revenus hier à Telesqouf après avoir passé deux ans et demi dans un camp à Dohouk.

La ville avait été libérée il y a… deux ans, mais en mai 2016 les pechmergas y avaient mené leur « pire bataille » contre l’Etat islamique qui avait mené une contre-offensive.

La famille a été accueillie par le curé, le P. Salar Bodagh, qui préside la commission de reconstruction.

Le processus de retour est long car il faut non seulement reconstruire mais déminer…"


Qaraqosh : repeindre l'avenir

Les volontaires de la mission Irak  de SOS Chrétiens d'Orient se sont rendus dans le village chrétien de Qaraqosh, libéré il y a maintenant trois mois.

Ils se sont unis à une équipe de professeurs d'art, tous originaires de la ville. L'objectif était de repeindre les murs d'une école et de la clinique salis par les inscriptions djihadistes.

Ensemble, ils ont habillé la ville de nouvelles couleurs et ont ainsi préparé le retour des familles dans la cité.

Vous aussi aidez les chrétiens déplacés pour que leur espoir de retour devienne réalité. http://www.soschretiensdorient.fr/donner/


2700 femmes Yazidis esclaves de l'Etat islamique

Irak3Extrait du témoignage d’un médecin, actuellement séminariste, ayant effectué un séjour au Kurdistan Irakien, dans la province de Dohuk, dans un camp de réfugiés Yazidis :

"Le camp accueille plus de 1.000 familles, qui sont assez nombreuses, en moyenne dix personnes. Ces familles partagent le sort tragique de leurs coreligionnaires qui ont fuit l’arrivée de Daesh en août 2014. Ils se retrouvèrent prisonniers des montagnes de Sinjar, sans eau ni nourriture. Les récits sont terribles ! Plusieurs ont été témoins du massacre des leurs, et du kidnapping des femmes de tous âges, réduites à l’état d’esclave sexuelle. Ainsi, mon interprète Yazidi, Raad, me confiait que trois de ses sœurs sont toujours entre les mains de Daesh. 2700 femmes Yazidis sont dans la même situation ! Quel sera leur avenir si un jour elles sont libérées ?  Une femme qui a perdu sa virginité dans les sociétés Moyen- Orientales est souvent rejetée  voir tuée, l’honneur de la famille, de la tribu repose sur cela. La haute autorité religieuse Yazidi a émis  un décret afin que ces femmes soient accueillies  par leurs familles, et qu’elles ne soient pas rejetées. Cela semble fonctionner, mais…."


Une année 2016 au plus près des communautés chrétiennes irakiennes pour SOS Chrétiens d’Orient

Une autre année vient de s’écouler pour SOS Chrétiens d’Orient en Irak. En 2016, plus de 100 volontaires se sont relayés au Kurdistan irakien. Les profils de ces volontaires sont très diversifiés mais une même volonté les anime : aider les chrétiens irakiens. Cette année a été riche en émotions pour nos équipes qui vivent au plus près des communautés chrétiennes déplacées à Erbil. Nous vous proposons une rétrospective des événements les plus marquants de 2016.

Mai 2016 : Lancement d’une mission permanente dans le village chrétien d’Alqosh.

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Alqosh est un village chrétien situé à 45 kilomètres au nord de Mossoul. Avant le lancement des opérations de libération en octobre 2016, cette localité chrétienne était la seule à avoir échappé à la barbarie islamiste de Daesh. Alqosh est un foyer important du christianisme oriental de traditions « assyro-chaldéenne ». Le village abrite en son sein la tombe du prophète de l’Ancien Testament Daoud et le monastère de Rabban Hormizd datant du VIIème siècle après JC.

En mai 2016, une antenne permanente a été lancée à Alqosh afin d’apporter une aide matérielle aux familles du village. De nombreux projets ont été lancés dans ce sens : rénovation d’un parc, activités avec les enfants, donations en tout genre etc. En plus de cette aide, les volontaires, en partageant le quotidien des alqoshien, témoignent de la force des liens qui unissent les chrétiens d’Orient et d’Occident.

Juin 2016 : Tournoi de balle au pied SOS Chrétiens d’Orient

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Un grand tournoi de balle au pied a été organisé par SOS Chrétiens d’Orient afin de permettre aux adolescents des camps de déplacés chrétiens d’Erbil de jouer ensemble le temps d’une journée. La lutte entre les équipes de ces passionnés de ballon rond a été acharnée pour remporter la coupe de la première édition du tournoi SOS Chrétiens d’Orient.

Août 2016 : 2eme Camp d’été à Mangesh pour les jeunes déplacés chrétiens

Début août, une trentaine de jeunes déplacés chrétiens a vécu une semaine inoubliable dans le village chrétien de Mangesh. Mangesh est situé au nord du Kurdistan irakien. Durant une semaine, les jeunes irakiens ont découvert les joies de la vie en pleine aire. Olympiades, installations, chasse aux trésors etc. Les accompagnateurs français ont donné leur maximum pour apporter joie et réconfort a ces adolescents.

La vidéo récapitulative du camp : 

Septembre 2016 : Lancement de la troupe scout du camp de déplacés chrétiens d’Ankawa II

Dans le camp de déplacés d’Ankawa II, les jeunes sont souvent laissés à eux-mêmes. La vie dans un camp de déplacés n’est pas facile pour ces adolescents qui manquent d’occasion de se divertir. C’est pour permettre à ces jeunes de s’échapper de leur quotidien parfois morose que SOS Chrétiens d’Orient a lancé la troupe scoute de l’Immaculée. Au fil des activités, les valeurs du scoutisme sont véhiculées aux scouts du camp de déplacés.

Scout

Octobre 2016 : SOS Chrétiens d’Orient cours le Marathon D’Erbil

Le 28 octobre 2016, plus de 200 déplacés chrétiens ont rejoint les volontaires de la mission Irak sur la ligne de départ du marathon d’Erbil pour la paix. L’équipe de SOS Chrétiens d’Orient, toutes générations confondues, a parcouru ces 5 kilomètres pour le retour de la paix et la fin des violences en Irak.

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Découvrez la vidéo retraçant cette journée si particulière :

Novembre 2016 : Journée Love and Joy

Le vendredi 5 novembre, SOS Chrétiens d’Orient a décidé de réunir, le temps d’une journée, l‘ensemble des membres de « Love and Joy ». Love and Joy est une ONG chrétienne organisant des activités pour les personnes en situation de handicap. Au programme : temps de prières, chorale, jeux en tout genre, ateliers manuels, danse etc.

Les images de l’événement : 

Love

Libération de la plaine de Ninive

Le tournant de cette année 2016 a bien entendu été la libération des villages chrétiens de la Plaine de Ninive. Les communautés chrétiennes déplacées peuvent désormais envisager leur retour sur la terre de leurs ancêtres. Mais de nombreuses conditions sont à remplir pour permettre à ces communautés de revenir chez elles : reconstruction des villages, remise en route des systèmes d’eau et d’électricité etc. Sur un plan politique, la priorité est de sécuriser les villes et villages chrétiens afin que les violences du passé ne se renouvellent pas. SOS chrétiens d’Orient a déjà commencé son action dans les villages libérés et s’est engagé à faire tout son possible pour aider les chrétiens à retourner chez eux.

Capture d’écran 2017-01-02 à 18.43.12

Prions pour que cette année 2017 soit celle de la renaissance des villages chrétiens de la plaine de Ninive.

Vous aussi, aidez les chrétiens irakiens.


Chronique des chrétiens d'Orient : SOS Chrétien d’Orient lance une troupe scoute dans le camp d’Ankawa II

Cr1kfY7WYAAS1cQXavier est volontaire SOS Chrétien d’Orient depuis deux mois à Erbil en Irak. Il est responsable de la troupe scoute de l’Immaculée dans le camps d’Ankawa 2. Témoignage

« Lorsqu’on n’a pas tout donné, on n'a rien donné ». Cette citation du pilote Guynemer est souvent reprise par les routiers comme un mot d’ordre et un exemple à suivre dans leur engagement. 

C’est dans cet esprit que j’ai choisi de rejoindre la mission de SOS Chrétien d’Orient en Irak. Je suis parti avec mon idéal scout au fond du cœur et l’envie d’apporter aux autres ce que j’avais reçu en France par le scoutisme. 

IMG_1280Plus que de simples activités, le scoutisme est une école de vie. Au travers des jeux proposés aux scouts, une idée forte est véhiculée : l’esprit de service. Lors de la promesse, le jeune scout s’engage à servir et à aider son prochain. Dans l’organisation de la vie d’une patrouille chacun utilise ses compétences pour aider les autres par les postes d’actions. Oparle toujours de service : le service de bois pour le feu, le service d’eau pour la cuisine

IMG_1294La vie dans un camp de déplacés est bien plus dure que la vie dans les bois, propre au scout. Bien qu’ils vivent dans des bâtiments et non dans des tentes, ils subissent une promiscuité constante. Les jeunes sont souvent désœuvrés et l’absence d’espaces libres dédiés aux jeux posent de vrais problèmes. Un camp de déplacés est une sorte de vase clos où les occasions de sorties sont rares.  Livrés à eux-mêmes, il n’est pas rare de voir des bandes d’adolescents qui cherchent la première opportunité pour se distraire. C’est devant un constat tout à fait similaire que Baden Powell à décider de créer le scoutisme pour donner à la jeunesse la possibilité de prouver ce dont ils sont capables. C’est également dans cet esprit que SOS Chrétiens d’Orient a choisit de créer une troupe scoute dans le camp d’Ankawa 2. Le projet sest lancé en août 2016,il réunit quatre patrouilles qui se forment par des jeux et des activités propres à faire rayonner leurs talents.

J’ai été chargé de continuer ce projet et de m’occuper de ces jeunes d’Ankawa 2 : c’était l’occasion pour moi de transmettre de façon privilégiée ce que j’avais reçu durant mes années de scoutisme. C’est donc avec entrain que j’ai repris cette troupe. Très vite, j’ai pris la mesure des difficultés qu’imposait l’Irak. Des mouvements existaient déjà avant l’arrivée de Daesh en Irak mais ils étaient bien différents de ceux que j’ai connus en France. Le camp est en pleine ville et il difficile de faire des activités en dehors. Paradoxalement, c’est aussi une chance car cela permet aux scouts de se réunir plus facilement et régulièrementMais cela oblige les volontaires à trouver constamment des nouvelles idées pour les activités. Les scouts sont également très nombreux et il est parfois dur de les mettre en actionCependant c’est aussi un des objectifs du scoutisme que de donner une hygiène de vie et d’apprendre à suivre des consignes. Au travers des jeux, les jeunes comprennent que les règles sont faites pour permettre de jouer tous ensemble, petits et grands.

Tweet 18.12Les membres de la troupe de l’Immaculé comprennent petit à petit que le scoutisme est un choix qui marque profondément une vie. En effet lors du cérémonial de la promesse, le chef demande au novice « combien de temps est tu prêt à servir ? » et le jeune répond en regardant droit dans les yeux « s’il plait à Dieu, toujours ». Ainsi, il prend un engagement pour la vie, il choisit de tout donner au long de sa vie pour « servir son Dieu, l’Eglise et son pays, aider son prochain en toute circonstance et observer la loi scoute ». 

Cette troupe est un message d’espoir pour toute la communauté chrétienne qui voit les jeunes s’investirent au service des autres. 

Prions pour que cette promesse des déplacés chrétiens du camp d’Ankawa 2 soit un exemple d’engagement pour les jeunes Français


Mgr Sharaf : "Réveillez-vous. N’acceptez pas chez vous les réfugiés qui ont fait de nous des réfugiés ici"

Monseigneur Nicodemus Daoud Sharaf, archevêque syriaque orthodoxe de Mossoul, du Kurdistan et de Kirkouk, déclare à Aleteia :

Images-6"[...] Vous devez comprendre qu’à Mossoul – que l’armée irakienne soutenue par la coalition a tant de peine à reprendre – 800 terroristes de Daesh ont « convaincu » 50 000 hommes de rejoindre leur rang. Les rejoindre pour se livrer aux pires abominations : jeter à la rue des femmes et des enfants, décapiter, violer, réduire en esclavage. Il fallait que le terreau soit fertile pour les rallier si facilement à leur cause.

La coalition a-t-elle des chances d’éradiquer l’État islamique ?

La politique occidentale est diabolique. Les intérêts des uns et des autres sont si contradictoires que leurs chances de réussite sont faibles. Nous ne demandons que l’application de la loi et le respect de notre dignité. Du temps de Saddam Hussein, la loi s’appliquait. Au Kurdistan irakien majoritairement musulman (où les chrétiens de Mossoul ont trouvé refuge autour d’Erbil, Ndlr), la loi nous protège et elle nous protège même mieux qu’ailleurs en Irak. Nous attendons que des décisions soient prises pour nous assurer la protection internationale et des règles, fixées par l’ONU.

La cohabitation avec les musulmans est-elle encore possible ?

Nous ne haïssons pas les musulmans. Sous l’empire de la loi, comme ici au Kurdistan, nous pouvons tous cohabiter. Seul l’islam tel que l’applique Daesh est détestable. Faut-il que leur Dieu soit faible et lâche à ce point qu’ils se sentent obliger de le protéger d’une telle manière ? Le nôtre nous protège et Il nous protègera toujours. Comme je dis souvent : Dieu n’a pas besoin des hommes qui se croient les exécuteurs de sa justice, son bras armé. Tu penses qu’un-tel est un mécréant et doit mourir ? Alors que Dieu le tue lui-même ! Nous verrons bien qui expirera le premier.

Avez-vous un message à adresser aux chrétiens occidentaux ?

Réveillez-vous. N’acceptez pas chez vous les réfugiés qui ont fait de nous des réfugiés ici. Le 24 novembre dernier fut consacrée à Londres une nouvelle église syriaque orthodoxe en présence de S.A.R. le prince Charles. Je me suis vu refuser le visa par l’ambassade, de peur que je ne rentre pas en Irak. Je suis résident permanent en Australie, j’ai les visas nécessaires à me rendre aux États-Unis, au Canada et même en France. Que serais-je aller faire en Angleterre quand mon peuple est ici et souffre ?"


Ils n’avaient plus fêté Noël à Bartella depuis 2014

Lu dans Le Monde :

Unknown-24"Des chrétiens d’Irak ont rempli, samedi 24 décembre, les bancs d’une église aux murs noircis par le feu, à Bartella, à quelques kilomètres de Mossoul, au nord du pays. Ils ont pu assister à la première cérémonie religieuse depuis la libération de la ville après deux ans de présence des combattants de l’organisation Etat islamique (EI).

Bartella a été reprise à la faveur de l’offensive lancée le 17 octobre par l’armée irakienne pour déloger le groupe djihadiste de Mossoul. Durant leur occupation, les soldats de l’EI ont détruit les crucifix de l’église Mar Shimoni et mis le feu au bâtiment. Ils avaient également placé les chrétiens de la ville devant un choix : la conversion, le paiement d’une lourde taxe ou la mort. Dans leur immense majorité, les habitants avaient alors pris la fuite. Pour ce Noël 2016, les fidèles sont ainsi arrivés en autocars d’Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien, où ils sont réfugiés.

Alors pour Nada Yaqoub, une fidèle de l’église Mar Shimoni, cet office de Noël est vécu comme une renaissance. « Je ne saurais décrire notre joie. C’est un peu comme revenir à la vie, a-t-elle expliqué à l’Agence France-Presse. Nous avons toujours senti nos crucifix autour du cour. Personne ne peut nous les arracher. » Le père Yaqoub Saadi veut voir dans cette célébration de Noël le début d’une nouvelle étape : « Notre message est que nous restons dans ce pays où sont nos racines et nos origines. »

Mais les dégâts que les djihadistes ont infligés à la ville sont encore bien visibles autour de l’église. Des éclats de crucifix, noirs de suie, jonchent le sol du bâtiment. A l’entrée, une statue a été décapitée. Et durant le service, les forces de sécurité irakiennes sont déployées autour de l’église à Bartella, où de nombreux bâtiments sont encore éventrés et où les graffitis à la gloire de l’EI pullulent. De nombreuses villes chrétiennes ont été reprises à l’organisation djihadiste autour de Mossoul, mais les forces de l’ordre doivent encore les déminer. Et pour que les habitants viennent repeupler leurs terres, les autorités irakiennes doivent encore dégager les gravats, ainsi que rétablir l’eau et l’électricité."


Chronique des chrétiens d'Orient : Vivre l’Avent avec les chrétiens d’Irak. Et après ?

Photo_2016-12-08_16-05-29À l’approche de Noël, nombreux sont les jeunes Français qui se portent volontaires avec SOS Chrétiens d’Orient pour aider les populations chrétiennes déplacées en Irak. À Erbil depuis un mois, un volontaire partage son expérience.

C’est en voyant ces églises et ces villages chrétiens détruits par Daesh que j’ai pour la première fois ressentie ce que les chrétiens d’Irak ont pu endurer. Bien qu’il soit difficile de se mettre à la place des déplacés, on peut mesurer la persécution dont ils sont victimes en voyant comment les hommes de Daesh profanent leurs églises.

Photo_2016-12-08_16-05-34C’est comme si rien n’avait été laissé au hasard mais utilisé pour faire peur : des inscriptions sur les murs “Si Dieu le veut, nous irons jusqu’à Erbil”, la statue de la Vierge déplacée dans le chœur aligné avec le tabernacle et la croix de l’autel et les impacts de balles laissant imaginer les rafales de kalachnikov ravageant l’intérieur de la nef.

En ce jour de fête de l’Immaculé Conception, les mots de saint Ephrem le Syrien, patron de la mission de SOS Chrétiens d’Orient en Irak, sur la Vierge sont plus que d’actualité :

“Vierge d'âme, de corps et d'esprit, […] belle par nature, tabernacle sacré que le Verbe a travaillé de ses mains divines, complètement étrangère à la toute souillure et à toute tâche du péché.”

Certes les statues et autres symboles de la Vierge Marie ont été salis par les hommes de Daesh dans de nombreux villages, mais Marie reste vierge de toutes souillures car elle a porté le Sauveur en son sein.

Photo_2016-12-08_16-05-38Les chrétiens d’Irak attendent l’arrivée du petit Jésus dans la crèche et les volontaires de SOS Chrétiens d’Orient, en communion dans cette attente, font de leur mieux pour monter et décorer les crèches dans les camps de déplacés.

Quel plaisir de voir toutes ces crèches qui s’élèvent !

Le quartier d’Ankawa à Erbil se pare des traditionnelles couleurs chaudes de Noël.

Installer la crèche m’a toujours été habituel. Mais ici en Irak, avec les chrétiens déplacés, l’habitude disparaît et cela prend un sens particulier et fort. La crèche ne doit pas être négligée : elle doit être grandiose ! Et quand les moyens sont limités, le sens du sacré est ravivé.

Dans cette ambiance joyeuse et pleine d'espérance, nous continuons les rencontres avec les familles. Dernièrement, je demande à un père ce qu’il attend de l’avenir :

“J’ai travaillé pendant 40 ans pour rembourser ma maison, être indépendant et vivre en paix avec ma famille. À peine savourais-je ma première année à la retraite que j’ai dû quitter le village (Qaraqosh) et voir, quelques mois plus tard, ma maison carbonisée. Maintenant que je suis âgé, je n’ai plus le souhait de repartir où que ce soit. Je veux donner tout ce que je peux à mes enfants et profiter de ma famille”.

Alors que certains cherchent à s’accoutumer à leur situation, d’autres ont la tête ailleurs. Ils pensent au retour, à la reconstruction de leurs villages. Il faut nettoyer, déblayer, reconstruire. Le retour est envisageable mais incertain : Pour combien de temps ? Quelle sécurité pour les habitants ?

Il faut donc tout recommencer. C’est Qaraqosh, Karemlesh, Bartella année 0 et nous nous apprêtons à fêter la naissance du Christ.

Un générateur électrique aidant à la reconstruction d'un village chrétien coûte environ 500 euros. Aidez les chrétiens d'Orient à vivre un beau Noël, faites un don.


Chronique de l'Orient chrétien : les chrétiens d’Irak préparent Noël

Photo_2016-12-04_17-09-46‘’Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche.’’ (Mt 3, 2)

L’Avent a commencé il y a une semaine et déjà les familles chrétiennes déplacées à Ankawa, quartier chrétien d’Erbil, se préparent pour ce temps privilégié qu’est Noël.

Voilà maintenant plus d’un mois que l’offensive a été lancée à Mossoul et que les villages chrétiens de la plaine de Ninive ont été libérés. Les déplacés savent que pour la troisième fois ils devront fêter la Nativité du Christ loin de chez eux.

Maria et Youssef, deux enfants chrétiens de Qaraqosh, nous confient : ‘’Ici, nous avons nos amis, nos parents... mais cela sera toujours différent de Qaraqosh’’. Ils nous racontent avec nostalgie comment Noël se passait chez eux : ‘’Nous nous rendions à l’église avec toute la famille pour la messe de Minuit, le lendemain, nous allions visiter les autres familles du voisinage.’’

Photo_2016-12-04_17-09-39Dans les foyers chrétiens, petits et grands commencent dès à présent à décorer les sapins et à installer les crèches. L’Avent est une nouvelle occasion pour les familles irakiennes de se retrouver aux offices dominicaux, de cuisinier des repas traditionnels ensemble ou de prier autour de la crèche. Pour Maria et Youssef, c’est aussi la période où ‘’il ne faut pas faire de péchés’’.

Les volontaires de SOS Chrétiens d’Orient participent activement à la préparation de Noël en Irak. Cela passe par des donations de sapins pour les familles qui n’en ont pas, la préparation d’une pièce de théâtre, l’emballage de cadeaux pour plus de 2000 enfants...

Photo_2016-12-04_17-09-51En Irak, les garçons âgés de 10 à 12 ans recevront une petite voiture qui coûte 3 euros et les petites filles auront une corde à sauter qui coûte 1 euro. Pour aider Maria, Youssef et tant d’autres enfants chrétiens à vivre un beau Noël, faites un don : http://www.soschretiensdorient.fr/donner/


Chronique des chrétiens d'Orient : Quotidien d’une volontaire à Ankawa

Photo_2016-11-29_11-48-04[1]Depuis cet été, plus de 150 volontaires se sont relayés dans la mission SOS Chrétiens d’Orient en Irak, ces jeunes français donnent de leur temps pour partir aider les populations chrétiennes déplacées. Arrivée depuis plusieurs semaines dans le quartier chrétien d’Ankawa à Erbil, l’une d’elle nous livre son ressenti.

« La patience déplace les montagnes » annonce un proverbe irakien, proverbe qui ne cesse d'illustrer le quotidien d'un volontaire de SOS Chrétiens d'Orient. En posant le pied en Irak, le choc avec une réalité qui nous dépasse et nous échappe est un passage obligé. Nous sommes chacun, des pions de l'idée du « mieux » ou du « moins pire » et faisons en sorte d'apaiser les esprits par une présence rassurante et réconfortante. A chaque instant, qu'il s'agisse de visiter les familles, d'évaluer leurs besoins à l'approche de l'hiver et de leur offrir un minimum pour vivre décemment, nos journées sont riches de nouvelles rencontres, de nouveaux témoignages, de nouvelles épreuves mais aussi de nouvelles leçons de vie.

Photo_2016-11-29_11-48-09[1]Qu'elles viennent de Mossoul, Qaraqosh, Karemlesh ou Bartella, les familles portent toutes en elles le poids de pertes humaines, matérielles et souvent du découragement quand ils prennent conscience qu'en une nuit, le travail d'une vie entière s'est envolé. Et pourtant, le soulagement renaît dès que nous nous présentons à leur porte munis de tapis, radiateurs, machines à coudre ou couvertures et que nous prenons un temps pour échanger avec eux. Il est toujours très fort de les entendre dire que notre aide matérielle est certes nécessaire mais que l'indispensable reste la prière. Ainsi, chaque rencontre s'accompagne d'un moment de prière où nos langues se confondent et prions pour la victoire du bien, pour que les manifestations de haine de Daesh ne prennent jamais le pas sur notre espérance et notre foi.

Photo_2016-11-29_11-48-13[1]Notre contact avec les enfants est tout aussi fort puisque les activités sont récompensées par une participation joyeuse, des sourires francs et éclats de rire entre petits et grands. Nous redécouvrons les joies simples de bricoler des bracelets en papier-toilette, d'organiser des parties de foot, épervier et chorégraphies. Nous proposons également une activité tricot pour les femmes. Si cela paraît anodin au premier abord, c'est en réalité un moyen privilégié pour les volontaires d'échanger avec ces « mères-courages » sur leur quotidien, leur souffrance et espérance. La plupart sont déjà expertes et reviennent la fois suivante avec de nouveaux vêtements prêts à être portés !

Photo_2016-11-29_11-48-26[1]Venir en Irak c'est finalement miser sur la patience. Sur le court terme, notre action est immédiate dans les cœurs, l'objectif est désormais de la renouveler quotidiennement sur le terrain pour qu'elle soit inscrite sur le long terme. Un volontaire ne peut manifestement pas changer la réalité parfois violente du pays dans lequel il œuvre mais c'est en confiant sa volonté au Seigneur qu'il trouvera les moyens de changer ce qui est à sa portée.

Rejoignez nos volontaires sur le terrain, envoyez votre candidature à notre responsable des volontaires : [email protected]


Irak: Une délégation de l’ONG chrétienne ADF International rencontre les volontaires SOS Chrétiens d’Orient

Une délégation de l’Alliance Defending Freedom International (ADF) est arrivée le 19 novembre en Irak afin de recueillir des témoignages de déplacés chrétiens. Cette organisation agit dans le monde entier pour défendre la liberté religieuse et le droit des personnes à vivre librement leur foi.

Les témoignages récoltés seront utilisés pour sensibiliser la communauté internationale sur les atrocités commises par Daesh à l’égard des minorités religieuses en Irak.

Cette campagne a pour but de faire pression sur la Cour Pénale Internationale afin qu’elle juge les hommes de l’organisation Etat islamique, auteurs de ces crimes commis à l’encontre des chrétiens de la Plaine de Ninive. Ces dernières années, plus de 5000 européens ont rejoint les rangs des forces de Daesh ; les traduire en justice est une priorité. Assassinat de chefs religieux, tortures, exécutions de masse, enlèvements, esclavagisme sexuel, les communautés chrétiennes et yézidies ont subies de très nombreuses atrocités suite à la prise de la Plaine de Ninive.

Les membres de la délégation se sont rendus à Qaraqosh, plus grande localité chrétienne d’Irak, récemment libérée de l’emprise islamiste. Accompagnés de volontaires SOS Chrétiens d’Orient, ils ont réalisé des entretiens avec des déplacés chrétiens victimes de persécutions.

La délégation s’est ensuite entretenue avec un grand défenseur du patrimoine culturel irakien : le père Najeeb, fondateur du Centre numérique des manuscrits orientaux (CNMO). En 2014, ce dernier a sauvé des griffes de Daesh des centaines de manuscrits d’une valeur inestimable.

Vous aussi, soutenez la cause des chrétiens d’Orient.

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Sofia kuby, chef de la délégation Adf s'entretien avec le pere Najeeb

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Dans le camp d'al Amal, la délégation ADF recueille le témoignage poignant d'une famille de déplacés chrétiens

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A l'occasion d'une donation effectuée par les volontaires SOS Chrétiens d’Orient, les membres de la délégation ADF ont rencontré des yézidies déplacés


Chronique des chrétiens d'Orient - De Qaraqosh à Amman : le parcours d'un réfugié irakien

DSC08849[1]Le calvaire de Salam, irakien originaire de Mossoul, commence en 2004, lorsque les attentats généralisés depuis 2003 commencent à cibler plus particulièrement les populations chrétiennes.

Durant cette période, deux choix se présentent alors aux irakiens : rester en Irak en espérant un avenir meilleur, ou quitter le pays. Salam fait le choix de rester et de s’installer, comme plus de mille chrétiens originaires de Mossoul, dans la région d’ Al-Hamdaniya avec ses grandes villes chrétiennes, telles que Qaraqosh et Karamless.

Arrivé à Qaraqosh, il entreprend la construction de sa nouvelle maison, tout en ouvrant un garage automobile. En plus de cette activité, il fait le choix de poursuivre ses études supérieures en technologies.

Une nouvelle vie débute, pleine d’espoir.

DSC09071[1]Mais cette parenthèse est de courte durée. Le 2 mai 2010, alors qu’il se trouve dans un des bus mis à la disposition des étudiants par la paroisse (de nombreux cursus universitaires n’étaient enseignés qu’à Mossoul), deux bombes prennent le convoi pour cible. Salam est blessé par un shrapnel à la tête, un de ses amis perd un œil, tandis qu’un autre doit se faire amputer la jambe.

« Notre Foi en Dieu est notre moteur principal, et cet attentat n’était pas une raison suffisante pour nous faire quitter le pays, » nous explique Salam. La vie « normale » peut, peu à peu, reprendre son cours, une nouvelle fois.

Mais, dans la nuit du 6 au 7 août 2014, un nouvel événement vient perturber la vie de Salam. Daesh passe à l’attaque. Comme de nombreuses familles chrétiennes, Salam se voit dans l’obligation de fuir pour rejoindre Erbil.

Là, plusieurs centaines de déplacés arrivent en même temps, et il n’y a donc pas assez de place dans les églises pour héberger tous ces chrétiens. Nombre d’entre eux se retrouvent donc à dormir dehors, dans des jardins, sans aucune commodités.

IMG_0240[1]Mais l’espoir est toujours présent dans le cœur de ces familles chrétiennes déplacées. L’espoir que le gouvernement contre-attaque et que la vie puisse reprendre son cours. Espoir qui s’est vite effacé devant l’expansion du territoire contrôlé par Daesh.

Ainsi, Salam et sa famille prennent la décision de quitter le pays et de rejoindre Amman en octobre 2014.

La vie pour ces réfugiés chrétiens, au nombre de douze mille, est pour le moins compliquée. Ils n’ont pas l’autorisation de travailler et n’ont donc pas de salaire. Quand on leur demande leurs réactions sur la libération récente de la plaine de Ninive, berceau de nombreux villages chrétiens en Irak, il n’est pas question de sauter de joie. Il est trop tard, et ce pour deux raisons.

D’une part leurs maisons, leurs biens, ont été détruits par le passage de Daesh.

D’autre part, nombreux sont ceux qui ont déjà une partie de leur famille réfugiée en Australie, ou au Canada.

Nous vous invitons à prier, spécialement pendant l’Avent, pour ces milliers de réfugiés qui n’ont plus d’espoir.


Chroniques des chrétiens d’Orient – En Irak, le village chrétien de Karemlesh renaît de ses cendres

En exclusivité pour le Salon beige, les volontaires de SOS Chrétiens d’Orient vous parlent de ce qu’ils ont vu à Karamlesh, village libéré il y a un mois de l’emprise des forces de l’organisation état Islamique.

Photo_2016-11-19_14-28-57Ce vendredi 18 novembre, les volontaires de la mission SOS à Erbil se sont levés tôt. L’objectif de la journée est de prêter main forte aux jeunes du village libéré de Karemlesh pour remettre en état leur monastère.

Karemlesh est une localité située à quelques kilomètres de Qaraqosh la plus grande ville chrétienne d’Irak. Le 6 aout 2014, ses habitants ont dû tout abandonner pour se protéger de la barbarie des hommes de l’état islamique.

Photo_2016-11-19_14-28-54Pour éviter des bombardements aériens, les djihadistes de Daesh ont creusé d’innombrables tunnels dans les villages chrétiens de la plaine de Ninive. A Karemlesh, toute la terre extraite des tunnels a été stockée par les terroristes à l’intérieur du monastère. Du sol au plafond, des centaines de mètres cube de terre encombrent les pièces de ce lieu, si important pour les habitants du village. Toute la journée, les jeunes chrétiens irakiens et les volontaires SOS Chrétiens d’Orient, armés de pelles et de pioches, ont travaillé avec ardeur pour évacuer toute cette terre.

En parcourant les rues désertes, les volontaires ont été frappés de stupeur devant l’ampleur des dégâts infligés au village. Durant ces deux ans d’occupation, les terroristes se sont employés à causer le plus de dommages possibles aux habitations et aux édifices religieux.

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Photo_2016-11-19_14-27-55Partout dans le village, les croix ont été renversées. Dans l’église, les volontaires constatent avec colère et tristesse que les terroristes ont tout profané, allant même jusqu’à déterrer les corps des évêques de Karemelesh enterrés dans l’édifice.

Photo_2016-11-19_14-28-47Les islamistes de Daeh ont pour obsession de détruire toute forme d’art, toute forme de représentation du sacré. A Mossoul, ces derniers ont fait exploser la tombe de Jonas pourtant considéré comme un prophète par les trois religions abrahamiques (judaïsme, christianisme, islam). Ces fanatiques iconoclastes ont également quasiment rasé la cité de Nimrud, joyau de la culture assyrienne.

Mais Daesh n’aura pas réussi à chasser les chrétiens de Karemlesh. Désormais, la croix trône à nouveau fièrement sur la colline surplombant le village. Dans toute la plaine de Ninive, les chrétiens commencent à effacer les traces de ces deux ans d’occupation islamiste.

Photo_2016-11-19_14-28-21La reconstruction de la plaine de Ninive ne fait que commencer pour nos frères chrétiens d’Orient, donnez : http://www.soschretiensdorient.fr/donner/

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Chronique des chrétiens d'Orient - Irak : Après deux ans d’attente, la joie et l'espoir renaissent pour des milliers de familles chrétiennes

Photo-2Tous les jours, les équipes de SOS Chrétiens d'Orient sont sur le terrain pour aider les déplacés à retrouver leurs foyers.

A Ankawa, Nisan Karomi, maire de Qaraqosh, nous raconte son bonheur : 

« Enfin, enfin, nous y sommes ! Qaraqosh va revivre et renaître de ses cendres. Nous avons déjà gagné car Daech voulait supprimer les chrétiens, et aujourd’hui nous retournons là-bas et ils ne sont plus là. Notre ville doit être un témoignage pour le monde entier ! »

Si la ville n’est pas encore sécurisée, si les dégâts sont innombrables, de nombreux déplacés, le cœur serré, sont déjà retournés visiter leurs maisons le temps d’un après-midi volée. L’émotion est palpable, le silence se fait, le temps s’arrête, les souvenirs remontent !

L’urgence, c'est la reconstruction

CwgavFkWIAAnHWbNisan Karomi nous explique : 

« Après s’être assuré que la ville est de nouveau sûre, les déplacés reviendront petit à petit vers leurs foyers. Ils entameront une nouvelle étape de leur retour dans la plaine de Ninive : la reconstruction. »

Les besoins sont immenses mais il faut répondre en priorité aux besoins de première nécessité. L’accès à l’eau et à l’électricité sont essentiels pour un retour à une vie normale.

SOS Chrétiens d’Orient a décidé de financer l'achat d'un générateur d’électricité pour aider les habitants de Qaraqosh à reprendre possession de leur ville.

Ce générateur facilitera l’accès à l’électricité et à l’eau d’une centaine de familles.

CwWXVrVXUAAJlH4Pour mener à bien l’opération « Un générateur pour les chrétiens de Qaraqosh », nous avons besoin de 20 000 euros. 

Vous pouvez contribuer à ce beau projet en faisant un simple don, même modeste.  Chaque euro compte ! Ils comptent sur nous. Et nous comptons sur vous ! Par avance, merci ! Faites un don.


La photo du jour

Un soldat chrétien appartenant aux Unités de protection de la plaine de Ninive (NPU) donne à boire à un terroriste islamiste capturé à Qaraqosh. La page facebook de Assyro Chaldéen l’histoire continue a mis en ligne cette photo le 25 octobre, accompagnée du passage suivant de la Sainte Écriture :

« Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes. S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère ; car il est écrit : À moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur. Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire ; car en agissant ainsi, tu amasseras des charbons ardents sur sa tête. Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien » (Rm 12, 17-21).

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