Nouveau site >> www.lesalonbeige.fr



Etat islamiste : le trafic d'organes humains remplace le pétrole

Cette pratique, qui serait justifiée par une fatwa, constitue un véritable "business" pour l'Etat islamiste :

"Ce trafic très lucratif a commencé trois mois après la prise de contrôle de Mossoul et s’est accentué après la reprise par les troupes irakiennes et syriennes des champs pétroliers dont Daech tirait plus de 50% de ses revenus», précise un cadre du Ministère du pétrole. A ce jour, après avoir perdu près de 80% des territoires qu’il avait conquis, Daech ne possède plus en Irak que le champ pétrolier de Najma, situé au sud de Mossoul, dont la production n’excède pas 2000 barils par jour.

L’exhumation par les forces irakiennes de fosses communes, dans lesquelles s’entassaient des corps sans cœur, rein, poumons ou encore rotules, a poussé les autorités irakiennes à tirer la sonnette d’alarme. En février 2015, l’ambassadeur d’Irak auprès de l’ONU, Mohammed al Hakim, accusait Daech de se livrer à du trafic d’organes sur les corps de combattants tués et d’avoir exécuté une douzaine de médecins à Mossoul ayant refusé de participer à ces prélèvements illégaux. «Nous avons des corps. Venez et examinez-les. Il est clair qu’il manque certaines parties», assurait le diplomate, qui, alors, enjoignait le Conseil de sécurité à ouvrir une enquête (...)

Depuis, victimes et profits se sont multipliés sans qu’il soit possible de donner des chiffres précis. Les témoignages recueillis en Irak accréditent la thèse d’un trafic de masse orchestré par des terroristes islamistes en lien avec des réseaux mafieux."

Ce même phénomène de trafics d'organes en lien avec le milieu mafieux avait été observé au Kosovo après l'accession au pouvoir de l'ex-chef de la milice UCK, le musulman Hashim Thaçi. Certains journalistes ont même pointé du doigt le silence de Bernard Kouchner :

"De nombreux indices impliquent des anciens chefs de l'UCK, aujourd'hui au pouvoir, dans le trafic d'organes dont ont été victimes des prisonniers de l'Armée de libération du Kosovo (UCK). Des « exécutants » repentis ont avoué qu'en 1999 ils ont kidnappé des Serbes pour le compte de l'UCK. Transportés ensuite en Albanie, notamment dans une maison peinte en jaune, les captifs étaient tués d'une balle dans la tête. On leur prélevait les reins et d'autres organes qui étaient expédiés par avion dans d'autres pays (...)

Pierre Péan revient sur cet épisode dans son livre Kosovo une guerre « juste » pour un Etat mafieux. Il écrit : «  Budimir Nicic, patron du Media Center, se souviendra toute sa vie de son face à face avec Bernard Kouchner  », le 2 mars 2010 alors qu'il questionnait Kouchner pour Voice of America (...) En revoyant cette vidéo, Budimir Nicic lui dit se sentir «  blessé et insulté  » par la réaction de Bernard Kouchner :

« Il fait semblant d'entendre parler de la “Maison jaune” pour la première fois. [...] J'avais mené une enquête auprès des familles de disparus et quelques-unes avaient mentionné Bernard Kouchner, en tant que patron de la Minule, comme l'un des responsables de leurs souffrances, aux côtés de la KFOR et des États-Unis (...) Naim Miftari, ancien cadre de l'UCK, qui témoigne désormais à visage découvert dans plusieurs procès ultrasensibles, va plus loin que Budimir : “En 1999, aucun crime ne pouvait être commis au Kosovo sans que Kouchner en soit informé

Et si on remonte encore plus loin dans le temps, comment ne pas évoquer, toujours de la part d'adeptes de la religion de paix et d'amour qu'est l'islam, cet épisode de la guerre d'Algérie, que l'on ne trouvera jamais dans un manuel d'histoire, où des prélèvements sanguins forcés ont été réalisés sur des pied noirs jusqu'à la mort pour procurer des poches de sang pour les combattants du FLN :  

"Après les accords d'Evian signés en mars 1962, qui mettent officiellement un terme au conflit, on assiste à une multiplication des attentats (...) Or, avec le retrait des populations européennes, les dons de sang sont moins nombreux et le liquide devient une denrée rare. Le FLN a créé des structures médicales dans les quartiers musulmans mais n'a pas de banque de sang. Et les habitants sont réticents à donner le leur pour des raisons religieuses.

Dans le même temps, 630 civils et militaires européens, hommes, femmes et enfants, sont enlevés. En recoupant les archives du Comité international de la croix rouge avec plusieurs témoignages, on constate que certains ont bel et bien été vidés de leur sang par le FLN pour soigner des blessés musulmans."


Déminer la plaine de Ninive, en Irak

A l'appel de Mgr SakoBanniere-logo-FEI, patriarche de Babylone des Chaldéens, l'association Fraternité en Irak a lancé une opération de déminage de la plaine de Ninive, concernant notamment deux villages chrétiens récemment libérés de Daesh.

Pour poursuivre les travaux, elle a besoin de notre aide. Toutes les informations utiles pour comprendre et aider sont données aux liens indiqués.


Chrétiens d'Orient, musulmans d'Occident : deux poids, deux mesures

Un tour d'horizon très éclairant pour notre avenir sur le sort des chrétiens d'Orient et le deux poids deux mesures qu'ils subissent, écrit par Patrick Karam, Docteur en Science politique, président de la Coordination des Chrétiens d'Orient en Danger (CHREDO), en collaboration avec Elie Haddad, médecin et vice-président de la CHREDO, pour le FigaroVox :

XVMa6278894-58bb-11e6-a611-9768727ce181

"Si les mouvements islamistes assassinent les Chrétiens en Orient, les convertissent par la force, les chassent de leur terre et les dépossèdent de leur bien, d'autres régimes à l'apparence plus «civilisés» les persécutent au quotidien dans le silence total de la communauté internationale, et singulièrement de l'Europe et de la France.

Il est temps que l'Occident lève le voile qu'il s'est imposé afin d'affronter la vérité, celle des discriminations institutionnelles normalisées dans les règlementations et les pratiques que font subir aux différentes communautés en Orient, les Chrétiens en particulier, les islamistes en cravate qui dirigent le monde arabe.

Les pressions exercées contre les chrétiens orientaux en raison de leur religion ont varié suivant les pays, les régimes et les moments. Une lecture historique et linéaire peut conduire à penser que la coexistence avec les populations musulmanes s'est faite de manière plutôt harmonieuse, avec quelques aléas suivant les périodes.

Avant les crises, en Irak et en Syrie, les chrétiens ne subissaient pas de pressions, ni d'intimidations d'ordre religieux de la part de régimes autoritaires autre que la répression politique commune à tous les nationaux. Ainsi la liberté religieuse qui existait dans ces deux pays permettait aux Chrétiens de pratiquer leur rite en toute liberté, le statut de la femme était évolué, des conversions et des mariages mixtes étaient possibles et chacun pouvait vivre suivant sa religion ou sa culture. Il y a aujourd'hui une régression globale, tant en Irak, que dans une partie de la Syrie mais aussi en Egypte et dans l'ensemble du monde arabe.

Dans la plupart des pays musulmans, les Chrétiens, pourtant présents depuis deux millénaires, ne peuvent occuper des postes de premier rang dans l'administration, l'armée ou la politique. En outre, différents métiers leur sont interdits et ils sont systématiquement écartés de toute prise de fonction qui leur donnerait une visibilité ou un pouvoir quelconque sur des musulmans. Parfois, ils ne bénéficient pas des avantages sociaux ou de l'accès à certaines universités. Ils sont les invisibles de la société et malheur à ceux qui voudraient contester les règles du jeu établies car la prison ou la mort sanctionneraient l'imprudent. D'ailleurs, même dans le cas où le délit n'existe pas, le blasphème, c'est à dire une critique de l'islam, réelle ou imaginaire, punit de mort le chrétien qui, sur simple dénonciation, sera lynché par des voisins. Dans certains pays, comme l'Egypte, la pratique de l'enlèvement, de la conversion et du mariage forcés de chrétiennes mineures étaient devenus monnaie courante.

En Occident, les musulmans issus de l'immigration ont les mêmes droits et bénéficient de tous les avantages économiques et sociaux des pays d'accueil. En France, le RSA, les logements sociaux, les minimas sociaux, les différentes allocations, notamment familiale, la gratuité de l'enseignement de l'école à l'université ou de l'accès aux soins, les mêmes règles s'appliquent à tous. Même si la discrimination peut subsister dans les faits, les lois qui l'interdisent sont renforcées et l'Etat ou des autorités indépendantes veillent à leur application. Ils peuvent briguer tous les postes et parfois des campagnes de recrutements les visent particulièrement comme par exemple à la RATP. Ils peuvent manifester sur la voie publique leurs désaccords avec le pays d'accueil en toute liberté et leur liberté d'expression n'est pas bridée par des lois spécifiques.[...]"

[Lire l'article entier ici]


Le monde musulman doit se convertir à la paix

Les musulmans se préparent à célébrer l’Aïd-El-Fitr, qui marque la fin du Ramadan. Mais l'Irak pleure ses morts, suite à l’attaque du dimanche 3 juillet dans un quartier commerçant de Bagdad, qui a fait plus de 213 victimes et des centaines de blessés.

Mgr Sako déclare à Radio Vatican :

"Le monde musulman doit se convertir à la paix, la bonne entente, renforcer la coexistence à la paix. Changer cette culture de vengeance. Il faut s’unir et se mettre d’accord pour en finir avec cette idéologie de Daesh, pour un Islam ouvert. La prière peut changer beaucoup, peut changer l’homme."


« Je crois que nous avons pris la bonne décision et que le monde est meilleur et plus sûr »

Tony Blair a décidé de s'enfoncer, malgré le rapport accablant sur l’engagement britannique en Irak.

Images-4Sept ans après son lancement, le rapport de la commission d'enquête sur l'engagement du Royaume-Uni dans la guerre en Irak en 2003 a été publié mercredi et il est sévère envers l'ex-Premier ministre Tony Blair. La commission Chilcot, du nom de son président John Chilcot, aurait initialement dû rendre ses conclusions dans un délai d'un an. Mais les travaux ont finalement duré plus longtemps que la guerre elle-même, ont survécu au décès de l'un des cinq membres de la commission et ont coûté 10 millions de livres.

Ce rapport montre que les Anglais ont décidé de participer à l’invasion de l’Irak sur la base de renseignements qu’ils savaient faux. Tony Blair a délibérément exagéré la menace représentée par Saddam Hussein. Le risque lié aux armes de destructions massives du régime a été présenté comme une «certitude injustifiée», souligne Chilcot. Le premier ministre s'est reposé sur ses convictions personnelles davantage que sur les jugements plus nuancés des rapports de renseignement. Ces derniers n'avaient pas prouvé «au-delà de tout doute possible» que Saddam avait continué à fabriquer ces armes, présentées à l'époque comme disponibles en 45 minutes. Tony Blair avait pris la décision un an avant les négociations avec Saddam Hussein, les conséquences de l’invasion furent sous-estimées, le plan pour l’après Saddam Hussein était totalement inadéquat, et le Royaume-Uni a donc participé à la déstabilisation du Proche Orient, c’est-à-dire au chaos actuel et au déchaînement du terrorisme islamique.

Néanmoins, Tony Blair a osé déclarer :

« Je crois que nous avons pris la bonne décision et que le monde est meilleur et plus sûr »

Le rapport est en ligne ici.


28 juin à Lyon : Concert en soutien aux chrétiens d’Irak

Concert en soutien aux chrétiens d’Irak, organisé par la Fondation Saint-Irénée, au profit du jumelage Lyon-Mossoul.

Engagé auprès des réfugiés chrétiens d’Irak, pour lesquels il a donné cinq concerts sur place en 2015, Grégory Turpin se produira pour la première fois à Lyon afin de présenter son nouvel album « Changer de vie ».

La Fondation Saint-Irénée reversera 10€ au jumelage Lyon-Mossoul pour chaque spectateur présent.

Entrée gratuite. Concert en plein air, ouvert à tous dans la limite des places disponibles. Buvette et boutique.

Contact : [email protected] / 04 78 81 47 83

Lyon 5e, jardins de la maison Saint-Irénée, 7 place Saint-Irénée, mardi 28 juin 2016, à 21h30.

http://lyon.catholique.fr/?Concert-gratuit-de-Gregory-Turpin

FSI_FLYER GREGORY TURPIN (BD)-1

FSI_FLYER GREGORY TURPIN (BD)-2


« Le sort des pandas importe plus que celui des chrétiens d’Orient ! »

Monseigneur Nicodème Daoud Sharaf, ancien archevêque syriaque orthodoxe de Mossoul, aujourd’hui déplacé au Kurdistan irakien, réalise une tournée de conférences en France, invité par l’association SOS Chrétiens d’Orient. Il répond à Christianophobie Hebdo :

Mgr-Nicodemus-Daoud-Sharaf-a-Saint-Eugene-15"Je remercie ceux qui se préoccupent de no­tre sort et je sais qu’ils sont nombreux, mais nous avons parfois l’impression que rien n’est fait par ceux qui peuvent agir. Notre quotidien est misérable depuis deux ans, mais je ne veux pas vous faire pleurer. Je veux vous décrire notre situation, vous dire la vérité de notre vie. Nous ne sommes plus qu’une minorité, nous les chrétiens d’Irak, alors que nous étions les premiers sur cette terre. Nous sommes aujourd’hui en grand danger de disparition. Nous avons récemment com­mémoré le centenaire du génocide, mais qui agit aujourd’hui contre celui qui se passe, alors que nous sommes entrés dans l’ère des droits de l’homme dont on parle sans cesse ?

Vous parlez de génocide ?

Pour l’Irak, c’est un fait... Les chrétiens ont quitté la plaine de Ninive qui a toujours été leur terre, nos églises sont régulièrement détruites par l’État islamique, nos docu­ments sont brûlés... Il y a une réelle volonté de nous faire disparaître de la carte. Je sais que de nombreuses personnes souffrent avec nous, bien sûr, mais qui pour nous protéger ? Ils veulent faire disparaître toute trace chré­tienne et nous empêcher de revenir. C’est une forme de génocide bien sûr.

Vous vous sentez abandonnés ?

Totalement. Nous avons vraiment l’impression que les responsables occidentaux se fichent que nous rentrions ou non sur nos terres. Personne ne s’en préoccupe réellement parmi les grands de ce monde. Cela fait deux ans que nous appelons au secours, que nous prévenons de la disparition de tout un peuple té­moin de l’Histoire... Les réactions sont bien lentes quand elles existent... Nous nous fichons des hon­neurs et des salutations ; nous voulons simplement avoir le droit de vivre chez nous. Toutes les com­munautés chiite, sunnite, kurde, ont leur terre. Nous qui sommes là depuis les origines n’en avons pas.

Que pourraient faire ces dirigeants occidentaux ?

Il faudrait une protection internationale pour que nous retrouvions nos maisons et notre terre. Nous ne pouvons plus faire confiance à personne en Irak. Beaucoup de sunnites ont trahi, le gou­vernement irakien n’existe pas réellement. Com­ment vivre encore dans ces conditions? Nous ne pouvons combattre à armes égales, nous n’avons pas (et refusons catégoriquement) la culture du meurtre et des trafics. Sans aide et sans protec­tion, nous disparaîtrons. Nous étions 1 600 000 en 2003, nous ne sommes plus que 300 000. Nous ne pouvons nous défendre seuls. Nous nous sentons totalement abandonnés parce que nous avons par­ fois l’impression que le sort des pandas importe plus que le nôtre..."


1300 coureurs SOS Chrétiens d'Orient pour le Semi de Paris

Dimanche 6 mars 2016, dans le cadre du semi-marathon de Paris, 1300 coureurs se sont élancés sous les couleurs de l'association SOS Chrétiens d'Orient. En soutien aux chrétiens d'Orient persécutés. Accompagnés par 600 bénévoles, et soutenus par 1000 entreprises.
Faire un don : http://www.soschretiensdorient.fr/don...

 


Proche-Orient : l’hémorragie des chrétiens

Lu dans Christianophobie Hebdo :

"En Irak, on comptait environ 1,5 million de chrétiens en 2003, soit un peu plus de 6% de la population du pays; ils consti­tuaient, en 1947, 12 % de la population estimée alors à 4,7 mil­lions d’habitants. En 1987, on en comptait 1,4 million, soit 8 % de la population. Après la guerre en Irak, on estime que le nom­bre des chrétiens est tombé à 450000 en 2013. Des estimations le situent à 200000 suite au début des attaques de l’EIIL [État Islamique en Irak et au Levant].

Près d’un tiers des chrétiens syriens, soit environ 600 000, n’ont pas eu d’autre choix que de fuir le pays, chassés par les groupes extrémistes comme Al­Nosra ou l’EIIL. [...]

Le Liban connaît une forte émigration de chrétiens depuis plu­ sieurs générations [...]. On compte plus de Libanais vivant hors du Liban (entre 8,6 et 14 millions) que dans le pays (4,3 millions) et la majorité de la diaspora libanaise se compose de chrétiens. [...] Les chrétiens libanais sont encore importants et constituent entre 35 et 40 % de la population."


L'Assemblée du Conseil de l'Europe reconnait que l'Etat islamique a commis un génocide sur les minorités en Irak

L'Assemblée du Conseil de l'Europe reconnait, ce 27 janvier, que l'Etat islamique a commis un génocide sur les minorités en Irak. La campagne pour la reconnaissance du génocide se poursuit, pour obtenir cette même reconnaissance par le Parlement européen le 4 février. Une pétition a été initiée par l’ECLJ avec Grégor Puppinck, qui explique :

"Le 3 février 2016, le Parlement européen va débattre du « Massacre systématique des minorités religieuses par le groupe "État islamique" ». A cette occasion, des parlementaires vont demander au Parlement et à l’Union européenne de reconnaître que les crimes commis par « l’Etat islamique » sont constitutifs d’un « génocide ». Néanmoins, lors d’un récent débat sur ce texte, le Haut Représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Fréderica Mogherini, a refusé d’employer la qualification de génocide.

Le génocide a pourtant une définition précise en droit international. Il s’agit de crimes « commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». C’est l’intention spécifique de détruire un groupe en tout ou partie qui distingue le crime de génocide du crime contre l’humanité. Il est évident que c’est bien d’un génocide dont sont victimes les Chrétiens et les Yézidis iraquiens.

Ce n’est pas seulement le Pape François qui dénonce ce génocide, mais aussi le Président du Congrès Juif Mondial, Ronald S. Lauder, ou encore l’ancien procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo. Un récent rapport du Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies a détaillé les atrocités commises par « l’Etat islamique ». La France et les institutions européennes n’ont pourtant pas encore eu le courage de qualifier ces crimes de génocide.

Le droit international prévoit que sont punissables non seulement l’exécution en tant que telle de ce crime, mais aussi « l’entente en vue de commettre le génocide, l'incitation directe et publique, la tentative et la complicité ». Ainsi, tout individu, organisation ou État, où qu’ils se trouvent – y compris en Europe, dès lors qu’ils incitent publiquement à ces crimes ou en sont les complices, devraient aussi être poursuivis pénalement pour crime de génocide.

La reconnaissance d’un génocide impose aux États et à la communauté internationale l’obligation d’agir, pour prévenir le génocide autant que possible, pour défendre les communautés attaquées et pour juger et punir les responsables. Reconnaître le génocide, est donc la première étape fondamentale pour obtenir l’action de la communauté internationale.

Quelques gouvernements et parlements européens ont déjà reconnu ce génocide ; il est temps que la France et les institutions européennes le reconnaissent aussi.

Une pétition en ce sens a été initiée par le Centre Européen pour le Droit et la Justice, une organisation non gouvernementale accréditée auprès des Nations Unies."


Face aux attaques, des réponses judiciaires de SOS Chrétiens d'Orient deviendront nécessaires

L’Œuvre d’Orient a envoyé début décembre un courrier à ses donateurs afin de se démarquer de « SOS chrétiens d’Orient ». Un article paru dans La Croix du 4 janvier indique que le président de l’Œuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch, met en garde contre la récupération de la cause des chrétiens d'Orient « à des fins de politique intérieure française », et évoque Charles de Meyer, ancien assistant du député Jacques Bompard, et Benjamin Blanchard, ancien collaborateur de l’eurodéputé FN Marie-Christine Arnautu.

Pour en savoir plus, Le Salon Beige a interrogé le président de SOS Chrétiens d'Orient.

Charles de Meyer, SOS Chrétiens d'Orient est-elle une association ayant des objectifs politiques ?

CTrois évêques nous ont fait officiellement confiance, nous travaillons au quotidien avec plusieurs patriarches et des dizaines d’évêques orientaux. En France, la co-présidente du groupe d’étude sur les chrétiens d’Orient, le président du groupe d’étude France-Syrie, le vice-président de la commission des lois, des parlementaires, des journalistes prestigieux, des écrivains, nous ont fait confiance. Permettez-moi de citer deux personnes s’exprimant sur notre action.

Le premier est l’ancien ministre Thierry Mariani, député des Français de l’étranger et président de la Commission des migrants et réfugiés politiques au Conseil de l’Europe : « Les jeunes de SOS Chrétiens d’Orient accomplissent un travail remarquable pour secourir des populations en grand danger » ; le second est André Bercoff, ancien reporter au Liban et président du Press-club de France, éditorialiste et écrivain bien connu, qui écrivait récemment dans Valeurs actuelles, à son retour d’un reportage en Syrie : « Les volontaires de SOS Chrétiens d’Orient incarnent sur place le visage de la générosité française » !

Le consul de France à Erbil a prononcé un discours élogieux sur notre association lors de l’inauguration de notre école Saints-Benham-et-Sarah. A moins d’un complot extrêmement bien organisé, je ne pense pas que notre jeune structure ait pu tromper toutes ces personnes.

J’ai rencontré plusieurs fois Mgr Gollnisch pour qui j’ai le plus grand respect. Je me suis expliqué avec lui de notre conception de l’aide aux chrétiens d’Orient et j’ai eu des échanges passionnants sur sa connaissance des communautés chrétiennes orientales. Je n’ai pas eu l’impression qu’il me considérait comme un sous-chrétien parce que je travaille à l’Assemblée nationale. Je ne peux pas imaginer que les propos de la lettre de l’Œuvre d’Orient visent à nuire à plus de 400 jeunes catholiques français partis secourir leurs frères aînés dans la foi. Si des formulations malheureuses se trouvent effectivement dans cette lettre, j’imagine qu’elles sont le fait d’informations erronées, voire de calomnies, que certains cherchent à répandre à notre endroit.

Je suis un simple catholique, qui essaye de vivre sa foi au XXI ème siècle, et qui s’engage dans la Cité. Dans quelques jours, je serai le dernier des cinq dirigeants de SOS Chrétiens d’Orient à avoir un travail lié à la politique : c’est beaucoup moins que d’autres associations soutenues par l’Œuvre d’Orient ou par l’Eglise.

J’ai reçu des dizaines de messages de personnes indignées par cette lettre et je veux dire clairement que si, indéniablement, les propos tenus dans la communication de l’Œuvre d’Orient peuvent être blessants, cette œuvre d’Eglise fournit un travail fascinant et que pas un village chrétien du Proche-Orient n’a oublié par leur aide. Continuez à les aider !

Pour être tout à fait sincère, j’espère que La Croix s’intéressera à l’avenir à nos cinq écoles irakiennes, à nos centres médicaux, à nos activités auprès des familles isolées, ou simplement aux témoignage des clercs qui œuvrent avec nous au Proche-Orient. Je ne peux pas imaginer qu’un grand quotidien chrétien n’ait cherché là qu’à abîmer une association et deux de ses dirigeants.

Voici pour cette histoire de lettre. Un mot simplement sur des actions qui sont, elles, notoirement malveillantes.

J’appelle à la raison certains des commentateurs, pour le coup politiques, français. Nous agissons à Amman, à Kerbala, à Baghdad, à Bassorah, à Alep, dans le Nord du Liban. Ces zones sont tendues et la capacité d’intervention en sécurité dans de tels lieux nous demande un fin travail de réseau, de relations, d’appréhension du territoire. Que leur méconnaissance, voire leur haine, de notre action les aveugle est une chose. Qu’ils insultent, au mépris de la courtoisie et de la charité la plus élémentaire les dirigeants de SOS Chrétiens d’Orient, nous l’acceptons comme une fatalité devant leurs intérêts partisans. Qu’ils insinuent ou nous prêtent des propos ou des convictions QUI NE SONT PAS LES NOTRES, nous met gravement en danger quand nous intervenons dans ces lieux. J’accomplis mon travail de président en prévenant les risques et en m’assurant de la connaissance pointue de ces territoires par nos chefs de mission – connaissance qui intéresse d’ailleurs des experts autrement plus qualifiés que certains commentateurs. Aussi, il viendra un jour où l’inconscience de certains ignorants ne sera plus supportable et conduira à des réponses judiciaires regrettables mais nécessaires.

Mgr Gollnisch évoque aussi des donateurs qui s’étonnent de recevoir sans cesse de la "publicité agressive". Le nom de votre association a-t-il été choisi pour tenter de récupérer les donateurs de l'Œuvre d'Orient ?

Le nom de notre association a été choisi pour décrire notre action : aider, sur tous les plans, les communautés chrétiennes orientales qui souffrent de discriminations ou de persécutions au Proche-Orient. Je ne comprends pas la notion de « publicité agressive » et nous n’avons jamais fait d’envoi sur les fichiers de l’Œuvre d’orient. Il est vrai que nos donateurs reçoivent une information constante, afin qu’ils sachent parfaitement comment leurs dons sont utilisés, et quelle est l’action menée par nos volontaires. C’est bien le moins que nous puissions faire pour les 40 000 foyers qui nous font confiance !

D’un point de vue technique : plus de 20 000 personnes suivent notre page Facebook, 40 000 personnes nous font confiance pour le financement, nous sommes reçus dans des dizaines de paroisses, d’établissements. Notre action a été commentée à plusieurs reprises au 20h de TF1, dans le Parisien, Valeurs Actuelles nous a consacré de nombreux reportages. Je pense que chacun fait bien la distinction entre nos deux associations.

Je pense que les lecteurs du Salon Beige peuvent nous aider simplement en priant : la division est une blessure, l’unité une grâce, et la cause des chrétiens d’Orient mérite largement que nous dépassions tout cela.

Mgr Gollnisch vous reproche aussi d'avoir caricaturé les propos du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius en lui prêtant la phrase : « Le Front Al-Nosra fait du bon boulot », détournant celle-ci de son contexte. Que reprochez-vous exactement au ministre ?

Notre manière de considérer la politique française au Proche-Orient a le mérite de la clarté : est-ce que, oui ou non, elle sert les intérêts des communautés chrétiennes ? En Syrie, la réponse est communément admise et de nombreux chercheurs ont dénoncé notre politique absurde de soutien unilatéral à certaines factions de la rébellion. Nous avions d’ailleurs tellement raison que, peu à peu, la France change d’attitude et de politique. Et nous nous en réjouissons !

Les propos du ministre des affaires étrangères sur le Front Al-Nosra, tenus dans le Monde du 13 décembre 2012, sont insupportables. A Maaloula, ville chrétienne syrienne dont nous participons activement à la reconstruction, le Front Al-Nosra s’est comporté d’une manière infâme. C’est notre rôle que d’affirmer publiquement que de tels propos étaient indignes. Et c’est également notre rôle de saluer l’action de la France quand elle est excellente, je pense ici au Kurdistan irakien.

Il ne s’agit donc pas de caricature, mais d’une citation que certains voudraient oublier et qui est une tâche indéniable, voire un révélateur, sur certains errements de notre politique orientale. Vous imaginez facilement que ces errements ont de graves répercussions sur les communautés chrétiennes locales.

J’ajoute que nous prenons le parti de témoigner de ce que les chrétiens d’Orient nous disent, sans « décorer » leurs propos à la mode occidentale. Je ne vous cache pas que je n’ai pas rencontré beaucoup de chrétiens syriens particulièrement élogieux à l’endroit de Laurent Fabius.

Enfin, il me semble que vous avez passé Noël en Irak. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la situation sur place ?

SPour la troisième année consécutive, j’étais auprès des chrétiens d’Orient pour Noël (la première fois en Syrie, ensuite au Liban, et en Irak donc pour 2015), c’est toujours avec la même admiration que je rencontre des familles qui subsistent dans les pires difficultés et restent indéfectiblement attachées à leur foi.

Nous étions à Qaraqosh une semaine avant que les barbares de l’Etat islamique ne s’emparent de la plus grande ville chrétienne de la plaine de Ninive. Juste après sa chute, SOS Chrétiens d’orient, et notamment son secrétaire général, Arthur du Tertre, intervenaient en urgence. Nous avons passé le mois d’août à travailler au quotidien auprès des réfugiés dans la plus extrême urgence. Evidemment, quand je retourne à Erbil, je note des améliorations sur l’organisation des camps, la fourniture de nourritures et de produits de première nécessité, la reprise de l’école. Mais le problème fondamental reste le même.

C’est la question du sens, beaucoup nous disent : après un siècle de persécutions, de déplacements, de tensions, pourquoi rester en Irak ? Il faut continuer à les aider, à les entendre, à comprendre leur environnement, pour tout faire pour que la chrétienté ne disparaisse pas de la terre d’Abraham. Voilà un sujet grave et important !


Irak : libération totale de Ramadi

Les forces irakiennes ont libéré aujourd'hui la ville de Ramadi, à l'ouest de Bagdad, a indiqué le commandement irakien des opérations.

La ville était aux mains de l'État islamique depuis le mois de mai dernier. Cette reprise constitue la plus importante victoire de l'armée régulière face aux djihadistes.


Irak : Ramadi libérée

Les forces irakiennes sont entrées dans le centre de la ville de Ramadi, ville contrôlée depuis mai par le groupe État islamique (EI). Le porte-parole des services de lutte antiterroriste irakiens, Sabah al-Nomane, indique :

« Nous sommes entrés dans le centre de Ramadi depuis plusieurs fronts et nous avons commencé à purger les quartiers résidentiels ». « La ville sera totalement purgée dans les 72 prochaines heures ».

Ramadi, situé à une centaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad et chef-lieu de la vaste province d'Al-Anbar, avait été conquise en mai 2015 par l'EI, ce qui avait représenté une défaite cuisante pour l'armée.


Construction d'une église à Erbil en Irak

Lu sur l'Observatoire de la christianophobie :

Inauguration-eglise-foule-devant-5-novembre-2015"Grâce à l’aide financière conséquente apportée par Fraternité en Irak et ses donateurs français, une église “en dur”, a été inaugurée et dédicacée le 5 novembre dernier dans le grand camp de réfugiés chrétiens d’Ashti à Erbil dans la région autonome du Kurdistan irakien. Lancé en juillet dernier, le projet de construction de Notre-Dame-de-l’Annonciation (Sayedat al Bichara) a été pris en main par les réfugiés eux-mêmes, et il a abouti en moins de trois mois de travaux commencés le 15 août dernier« Cette église est un symbole de renaissance et d’espérance pour tous les chrétiens d’Irak, estime Faraj Benoît Camurat, président de Fraternité en IrakAlors que certains prédisaient leur fin, ils montrent au monde qu’ils sont vivants et qu’ils veulent continuer à vivre chez eux dans leur pays. »


La situation des chrétiens d'Irak devant la CEDH

De Gregor Puppinck dans Famille chrétienne :

"L’Aide à l'Église en détresse, SOS Chrétiens d’Orient et l’ECLJ (Centre Européen pour le Droit et la Justice) ont été autorisés par la Cour européenne des droits de l’homme à témoigner de la situation des chrétiens en Irak, à l’occasion d’une affaire introduite par un couple d’Irakiens catholiques contestant à Strasbourg le refus des autorités suédoises de leur accorder l’asile.

La Cour européenne doit juger si la situation en Irak permet ou non le renvoi de ce couple dans leur pays d’origine.

Pour éclairer la Cour, l’ECLJ s’est associé à deux organisations de terrain, l’Aide à l’Église en Détresse et SOS Chrétiens d’Orient, afin d’apporter des informations et témoignages récents et concrets, rendant compte de la complexité des situations locales. L’Aide à l’Église en Détresse et SOS Chrétiens d’Orient œuvrent en soutien aux communautés chrétiennes persécutées, afin notamment de les aider à demeurer dans leur pays.

Dans le mémoire remis à la Cour, ces organisations rappellent le véritable exode des chrétiens dans ce pays dont ils constituaient 10 % de la population il y a encore deux décennies. Depuis, ils ont été chassés par les attentats, les persécutions et surtout aujourd’hui par l’organisation de « l’État islamique ». Il ne reste tout simplement plus de chrétiens à Mossoul et depuis des années, des attentats meurtriers parsèment la vie des derniers chrétiens dans l’ensemble du pays.

Le mémoire contient aussi six témoignages récents de chrétiens vivants en Irak : ils racontent comment leur vie a été bouleversée, comment ils ont perdu des proches et leurs biens matériels, comment ils ont dû fuir devant l’avancée de l’islam radical, et comment l’Église constitue leur principal et ultime soutien.

L’ECLJ espère que ces observations permettront à la Cour de prendre la juste mesure de l’ampleur du désastre que vit ce pays et des conditions de vie des chrétiens qui y demeurent encore grâce notamment à l’aide d’organisations comme l’Aide à l’Église en Détresse et SOS Chrétiens d’Orient."


A Bagdad, les chiites somment les chrétiennes de porter le voile "comme la Vierge"

La Croix rapporte une nouvelle attaque des musulmans chiites à l'encontre de la communauté chrétienne d'Irak, dénoncée avec inquiétude par le patriarche de Babylone des Chaldéens, Sa Béatitude Louis Sako : des affiches collées sur les églises et maisons dans les quartiers chrétiens de Bagdad, incitent les femmes à "imiter la Vierge Marie" en se couvrant la tête d'un voile.

A-Bagdad-les-chretiennes-sommees-de-porter-le-voile-comme-la-Vierge_article_main"Les affiches disent en substance : la Vierge était voilée, vous aussi portez le voile sinon nous vous y forcerons", explique Mgr Sako, qui pour la première fois se dit découragé par le harcèlement musulman à l'égard des chrétiens, qui finissent par fuir un pays devenu irrespirable.

"Nous disons aux chrétiens de rester dans leur pays, mais où et comment ? Chaque jour, ils inventent une nouvelle mesure. Ils ne nous laissent pas respirer", dénonce-t-il en référence à ce projet de loi sur l’interdiction de la vente d’alcool, activité généralement pratiquée par les chrétiens.[...]

Cette nouvelle mesure vexatoire inquiète Sa Béatitude Louis Sako : « Même les chiites veulent créer un État islamique débarrassé de ses minorités en Irak. C’est la preuve de l’influence de l’Iran ». « C’est un cancer », souffle-t-il, déçu que les responsables musulmans n’aient pas tiré « les conséquences des attentats de Paris et décidé d’éduquer enfin les jeunes à la créativité, à la vie, au progrès ».

« Les évêques en France et dans le monde doivent réagir », appelle-t-il. « Pas seulement en tenant un discours de courtoise mais en dénonçant le mal »."

Mais en France, silence radio : il ne faut pas faire d'amalgames. Comme quoi l'expérience des uns ne sert pas toujours aux autres, car ce que les uns nomment "cancer", les autres l'appellent "islam modéré".


Daesh : autopsie d'un monstre, ou la responsabilité de l'Arabie Saoudite et du Qatar

Une enquête très complète sur la fabrication du monstre Daesh, sur l’implication de pays comme l’Arabie Saoudite et le Qatar, l'importance de l'enjeu pétrolier. Une enquête signée Jacques Monin et Benoît Collombat. Le dossier peut être consulté ici.

 


Irak : les chrétiens ne veulent pas d’une “région autonome”

Unknown-75Lu dans Christianophobie Hebdo, la réaction du député chrétien au Parlement de Bagdad, Yonadam Kanna, qui repousse toute idée de création d’une “région autonome” pour les chrétiens irakiens. Le député épouse la position constante de S.B. Louis Raphaël Ier Sako, patriarche de Babylone :

« Comme chrétiens et représentants de l’électorat chrétien au Parlement irakien, nous n’avons jamais appelé à l’établissement d’une région autonome ni exigé de faire sécession de l’Irak [...]. Des partis, en Europe et en Amérique, dans le cadre de leurs stratégies visant à défendre les chrétiens d’Irak, ont exigé [...] qu’on accorde aux chrétiens irakiens une région autonome. Pour le dire autrement, ceux qui ont formulé de telles exigences sont des gens qui ne vivent pas en Irak, alors que nous, qui travaillons dur au Parlement, nous faisons nôtres les principes définis dans la constitution de l’Irak et nous proclamons l’importance de vivre comme partie d’une unique patrie qui rassemble les Irakiens de toutes sortes. Nous estimons, en outre, que ces appels à la création d’une région autonome sont de nature raciste et ne servent qu’à nous isoler les uns des autres. »


Manifestation contre la charia en Irak

Lu sur le blog d'Yves Daoudal :

"Demain 10 novembre aura lieu, sur le parvis de l’église chaldéenne Saint-Georges, à Bagdad, une manifestation à l’appel du patriarche de Babylone des Chaldéens, S.B. Louis Raphaël I Sako, afin de protester contre la loi qui dispose que les enfants deviennent automatiquement musulmans quand l’un des deux conjoints se convertit à l’islam. Autrement dit les enfants d’une chrétienne qui se marie avec un musulman doivent devenir musulmans, ce qui est tout simplement un élément de la charia, mais contraire à la Constitution laïque de l’Irak. Le patriarche réaffirme que cette loi est une blessure dans l’unité du peuple irakien, et il en appelle au président, Fouad Massoum, pour que la loi soit modifiée. Sinon, un recours devant les tribunaux et les instances internationales de protection des droits fondamentaux est déjà prêt.

Le 27 octobre, le Parlement avait rejeté à une large majorité une proposition de modification de la loi avancée par les représentants chrétiens : il était demandé de stipuler qu’en cas de conversion à l’islam de l’un des parents, les mineurs demeurent dans leur religion d’origine jusqu’à leur majorité.

Le 4 novembre il y avait déjà eu une manifestation à Erbil au Kurdistan (où sont réfugiés la plupart des chrétiens de la plaine de Ninive), devant le bâtiment de l’ONU. Avec les chrétiens il y avait aussi des yazidis, des mandéens et des sabéens. Une délégation avait été reçue par des fonctionnaires de l’ONU, auxquels avait été remis un mémorandum sur le caractère anticonstitutionnel de la loi. Les fonctionnaires de l’ONU avaient promis d’exercer des pressions sur le Parlement irakien."


Une commémoration juste et utile, mais sans médias ni gouvernants

Cet article lu sur Boulevard Voltaire revient sur une commémoration passée inaperçue des journalistes et des politiques : celle du massacre de 58 chrétiens irakiens pendant la messe, en 2010, par des islamistes voulant éradiquer le christianisme en Irak.

Chretiens-orient

"Ce samedi 31 octobre à 17 h 00, en la petite église Saint-François-de-Sales de la rue Brémontier du XVIIe arrondissement de Paris, il n’y avait pas de journalistes. Il n’y avait pas non plus de membres du gouvernement. Pourtant, il y avait du monde, beaucoup de monde, cinq ans plus tôt, dans une autre église, celle de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours à Bagdad : deux centaines de fidèles ; 78 d’entre eux ont été blessés, 58 d’entre eux ont été assassinés, en pleine messe. Pour eux, la paroisse parisienne a organisé une commémoration de la prise d’assaut de la cathédrale syriaque catholique de la capitale irakienne, en présence de son recteur émérite Monseigneur Raphaël Kuteimi.

Le 31 octobre 2010, pendant la messe, des terroristes ceinturés d’explosifs, se revendiquant d’Al-Qaïda, ont attaqué le lieu sacré. Ils ont fait irruption, ils n’ont rien demandé, ils ont tiré. Ils ont tué, il faut le répéter, 58 personnes dont les deux jeunes vicaires, le père Wasim Sabieh, âgé tout juste de 28 ans, et le père Thaier Saad Abdal, qui célébrait la cérémonie. Le père Thaier, 32 ans, s’est adressé aux terroristes : « Tuez-moi, mais épargnez cette famille qui a des enfants ! » Il s’est interposé, transformant son propre corps en bouclier. Il a été abattu à bout portant. Les islamistes ont massacré, 5 heures durant, des hommes, des femmes, des bébés de 3 ans.

Pourquoi ? Parce que c’étaient des chrétiens. C’est inimaginable mais c’est la vérité ; il y a des individus, salafistes pour la plupart, qui ne veulent plus de chrétiens en Irak. Que veulent-ils, alors ? Les faire disparaître, définitivement.

Pourtant, ce pays a reçu la Bonne Nouvelle dès le Ier siècle, par saint Thomas, vous savez, l’incrédule, celui qui ne croit que ce qu’il voit. Les chrétiens sont donc chez eux en Irak. C’est la terre de leurs pères, de leurs ancêtres. L’islam n’est arrivé que bien plus tard, des siècles plus tard. [...]

La réalité tragique de nos frères d’Orient laisse, en France, honteusement indifférent. Pour preuve : la presse a gardé au sujet de cette commémoration un silence insupportable. Quant au gouvernement, toujours prompt à se répandre en larmoiements et à organiser des cérémonies pour le devoir de mémoire, il n’a fait, à ma connaissance, aucune déclaration. Il devrait pourtant avoir toujours à l’esprit que le fanatisme musulman a voué aussi notre France, cette mécréante, à la mort."

Notre France, Fille aînée de l'Eglise, cette apostate...


Essor de l'Etat islamique : Tony Blair se confesse

Tony Blair a reconnu une part de responsabilité dans la situation actuelle en Irak et en Syrie. Jusqu'à présent, l'ancien premier ministre avait toujours défendu la légitimité de l'invasion de l'Irak par les troupes britanniques aux côtés des Américains en 2003. Sur CNN hier, il a présenté des excuses partielles pour les conséquences de cette décision et reconnaît le lien entre l'invasion de l'Irak et l'essor de l'Etat islamique.

Images-5«Bien sûr on ne peut pas dire que ceux d'entre nous qui ont renversé Saddam Hussein en 2003 n'ont pas de responsabilité dans la situation en 2015».

«Je présente mes excuses pour le fait que les informations que nous avons reçues étaient fausses. Je m'excuse aussi pour certaines des erreurs dans la planification et, évidemment, pour notre erreur à comprendre ce qui se passerait après le renversement du régime».

L'effondrement du régime avait entraîné une vague de terrorisme sous la houlette d'Al-Qaida, qui a conduit ensuite à la proclamation du califat de Daech sur une partie du territoire de l'Irak et de la Syrie en 2014. 

L'ancien premier ministre ne peut se déplacer sans protection policière, constamment pourchassé par des militants qui l'accusent de crimes de guerre et demandent sa traduction en justice. 

A quand le mea culpa public de Nicolas Sarkozy à propos des conséquences de l'intervention française en Libye ?


30 octobre : conférence du curé de Karakosh à Compiègne

Le Père Ignatius Offy, dernier Curé de Karakosh (50.000 habitants), qui était la plus grande ville chrétienne du nord de l'Irak dans la province de Ninive, envahie par les djihadistes le jeudi 7 août 2014, donnera une conférence le vendredi 30 octobre 2015 à 20 heures.

Eglise Saint Paul des Sablons 2, avenue de Huy 60200 Compiègne.

En partenariat avec les associations : A.R.P.O. (Accueil des Réfugiés du Proche Orient) et Le LIEN.


« Dommage que Daesh ne vous aient pas tous exterminés »

Le père Emad Yelda Ekleemes, vicaire du patriarche Syriaque catholique pour le sud de l’Irak et le Golfe arabique, est interrogé dans Christianophobie Hebdo :

"[...] Quelle est aujourd’hui la situation pour vous et vos paroissiens ?

À Bassorah où je suis désormais, dans le sud de l’Irak, les chrétiens sont une petite minorité : 300 familles catholiques (syriaques et chaldéens), ainsi qu’une centaine de familles orthodoxes (syriaques et arméniens), éparpillées au coeur de l’un des bastions chiites du pays. La situation est extrêmement difficile à plusieurs égards. Tout d’abord, les propriétés de l’Église sont constamment menacées. Je dois veiller à me rendre au quotidien dans chacune des salles, sur chacun des terrains ou cimetières de ma paroisse sous peine de les retrouver occupés ou transformés en déchetterie, voire pire. La justice locale refuse systématiquement d’intervenir en notre faveur, en cas de différend entre un chrétien et un musulman. Les chrétiens ne survivent bien souvent que de la vente de boissons alcoolisées, activité légale en Irak mais réprimée de facto par les milices chiites. Notre église se trouve dans le quartier commerçant de la ville : les fidèles n’osent plus venir aux célébrations par peur du harcèlement des commerçants qui n’hésitent pas à être physiquement entreprenants avec leurs femmes ou leurs filles. Mes fidèles se sont entendu dire plusieurs fois : « Dommage que Daesh ne vous aient pas tous exterminés. » J’ai moi-même reçu les mêmes insultes pour avoir refusé l’usage de mes toilettes à un groupe de commerçants entrés chez moi sans y être invités. Chaque geste du quotidien induit une crainte ou une incertitude profonde. Certaines femmes en viennent à se voiler par peur, les hommes craignent pour leur vie à chaque déplacement en ville. Chaque geste des chrétiens est épié : on cherche l’excuse qui permettra de les passer à tabac ou de les humilier (une gorgée d’eau en public pendant le ramadan, un sourire lors d’une célébration en la mémoire d’Hussein…)."


"Dans l’islam, il n’y a pas de notion de péché, pas d’exercice de la conscience individuelle"

Sans-titreMgr Petros Mouché est l’archevêque syriaque catholique de Mossoul, Qaraqosh et du Kurdistan irakien. Il est réfugié, avec une grande partie de ses diocésains (8000 familles sur 12 000), dans la banlieue d’Erbil, ville du Kurdistan irakien. Il dit (Aleteia) :

"« J’ai peur de la dispersion, explique-t-il. Nos coutumes, issues de 2 000 ans de traditions pourraient disparaître en une génération ».[...] « Les Kurdes nous protègent pour le moment, les chrétiens sont les bienvenus chez eux parce qu’ils savent que nous sommes non violents, honnêtes et travailleurs. Mais nos voisins en Irak pensaient la même chose de nous avant… Tout peut changer très vite ! »[...] « Au Kurdistan, explique-t-il, il y a des extrémistes pires que ceux que nous avons côtoyés en Irak. »[...]

« Nous sommes partis en pensant rentrer le lendemain », se souvient Mgr Mouché. Il n’a pratiquement rien emporté, lors de la fuite éperdue des chrétiens de Qaraqosh devant les djihadistes de l’État islamique (Daesh). Le 17 juillet 2014, un mois après la prise de Mossoul par Daesh, il était contacté par un représentant de ce pseudo califat qui lui proposait de se rendre à une réunion de responsables religieux à Mossoul. L’archevêque a refusé, mais le lendemain, un communiqué de Daesh annonçait fièrement qu’il s’était rendu à la « réunion » et avait accepté les conditions qu’on lui proposait, à savoir se convertir, payer la taxe ou mourir.

Puis dans la nuit du 6 au 7 août les forces kurdes reculèrent et Daesh a envahi la plaine de Ninive, prenant Qaraqosh la plus grande ville chrétienne d’Irak avec environ 50 000 habitants. Tous les chrétiens ont fui, craignant d’être réduits en esclavage. Des soupçons confirmés par un coup de téléphone reçu par l’archevêque peu après sa fuite. Au bout du fil on lui dit : « C’est dommage que vous soyez partis. Vos femmes et vos filles sont jolies ».[...]

Mais le mal est bien plus profond que l’intrusion ponctuelle de Daesh, selon l’évêque. « Dans l’islam, il n’y a pas de notion de péché, pas d’exercice de la conscience individuelle, il y a le permis et l’interdit. Déjà, il y a 50 ans, il est arrivé que des musulmans que nous avions accueillis, logés, nous volent le lendemain, parce qu’ils pensaient qu’il était permis de voler des chrétiens. Je me souviens de l’affaire d’une poule, volée de cette façon, par un homme qui avait partagé le pain avec une famille chrétienne. Le lendemain, l’imam Omar el Aqui m’assurait qu’il se débrouillerait pour que la poule soit rendue. J’ai répondu : ‘Peu importe la poule, gardez-la ! Ce que je voudrais c’est qu’il y ait de l’amour et du respect entre nous’. »

Parmi les musulmans, il y a des gens qui sont honnêtes, « il y a même des héros qui sont morts pour défendre les chrétiens, mais ce sont des gens qui écoutent leur conscience, pas leur religion. Elle peut être manipulée par le premier mollah venu, qui expliquera qu’il est ‘hallal’ de déposséder un chrétien de ses biens ! ».[...]

Conscient de l’importance du lien de ses paroissiens, il a peur que ceux qui partent se retrouvent isolés, perdus. Si le retour en Irak se révélait impossible, il faudrait que les réfugiés puissent être reçus en groupe, et pas séparément : « Recevoir un membre de la communauté seul, c’est amputer la communauté. Nous avons besoin de nous retrouver, de vivre ensemble pour que vivent nos traditions ». Pour le moment, cette communauté demeure vivace malgré l’exil : depuis sa fuite, selon l’évêque, elle a célébré 420 mariages, 550 premières communions et 660 baptêmes !"

"Dans l’islam, il n’y a pas de notion de péché, pas d’exercice de la conscience individuelle" : tout est dit.


6 octobre à Angers : Conférence de Mgr Yohanna Petros Mouché, archevêque de Mossoul

MMardi 6 Octobre, à la cathédrale Saint Maurice d'Angers à 20h30. Entrée Libre.

Mardi 6 Octobre aura lieu, à la cathédrale Saint Maurice d'Angers à 20h30, une conférence exceptionnelle de Monseigneur Petros Mouché, organisée par l'association Fraternité en Irak, qui oeuvre depuis 2010 en faveur des minorités irakiennes persécutées.

Archevêque syriaque-catholique de Mossoul contraint à l'exil vers Erbil durant l'été 2014, Mgr Mouché n'a de cesse d'agir pour la protection des populations déplacées depuis lors, tant sur le plan humain et spirituel que sur le plan politique en Irak et à l'international. Il témoignera sur le thème suivant : Quel avenir pour les chrétiens réfugiés de la Plaine de Ninive.

Il témoignera sur le thème suivant : Quel avenir pour les chrétiens réfugiés de la Plaine de Ninive ?


Un dominicain irakien : "Ce que l’Occident propose est stupide et naïf"

Dominicain exilé en France depuis 25 ans, le père Ephrem Azar revient d’un voyage en Irak, son pays d’origine. Il déclare :

EphremAzar1"Ce que l’Occident propose aujourd’hui est complètement stupide et naïf. Il ne faut pas entrer dans la pitié dangereuse et dans la sensiblerie des gens. C’est vrai, le peuple français est très généreux, j’en suis témoin, et les gens vont ouvrir leurs portes. Mais est-ce une solution ?"

"Il faut avoir du discernement et comprendre les causes de cette crise, notamment en Syrie et en Irak. Sur place, nous avons en face de nous Daech et d’autres islamistes qui vont dire : ‘Puisque l’Occident chrétien vous accueille, allez-y. Ils vous ouvrent les bras, allez-y… et ce pays n’est plus le vôtre. Il y a aussi un appauvrissement total de ce pays, parce que ceux qui partent, ce ne sont pas seulement malportants et les pauvres, c’est aussi toute la richesse intellectuelle, sociale, qui avait beaucoup de talent et de qualifications".

Comment éviter le départ massif vers l’Occident ? Selon Ephrem Azar, il faut d’abord commencer par "favoriser la dignité" là où c’est possible, notamment dans les camps en Jordanie et au Liban voisins, et en Irak. "Il faut créer des écoles, des dispensaires, un orphelinat et des emplois sur place", explique-t-il.

Ceux qui ont créé ce chaos, que ce soient les Américains et les Européens, doivent "remanier leur politique aujourd’hui sur le terrain".


Conférence de Paris sur le Moyen-Orient : une réunion pour rien ?

Patrick Karam est docteur en science politique et président de la Coordination des chrétiens d’Orient en danger (CHREDO), et il était interrogé aujourd'hui par Marianne. Pour lui, "la conférence intergouvernementale de Paris sur les "victimes des violences ethniques et religieuses du Moyen-Orient" est "ambitieuse", mais elle "ne traite pas de sujets essentiels". Que manquera-t-il à cette conférence ?

"1) Cette conférence n’aborde pas ce qui devrait être la priorité absolue : gagner la guerre

[...]Nos gouvernements doivent absolument se ressaisir et revoir radicalement leurs priorités, afin de détruire au plus vite les fabriques de terroristes qui déstabilisent l’Orient, menacent l’Afrique, poussent des vagues de réfugiés vers l’Europe et qui endoctrinent par milliers des Français et des Occidentaux en nous exposant à des actions sur notre sol.

Nous devons, dans cet objectif, monter une large coalition internationale, à laquelle devraient adhérer des pays réticents ou spectateurs, coalition capable de se projeter militairement sur le terrain, au sol, en Irak, en Syrie, en Libye et de nouer des alliances conjoncturelles même contre-nature dans ce seul but.

2) L’aide humanitaire est réservée aux minorités

Cette conférence aborde la question humanitaire sous l’angle de l’aide d’urgence aux victimes ethniques et religieuses. Il faut regretter qu’elle ne soit pas élargie à toutes les victimes.

Il est contreproductif et inhumain de faire le tri entre les bons réfugiés, ceux que nous aiderions sur le terrain, et les autres qui seraient condamnés à fuir en Europe au péril de leur vie.[...]

La vraie priorité est de tout mettre en œuvre pour maintenir les populations dans la zone Car le départ de populations, notamment syriennes, éduquées et formées, est une fuite dramatique des cerveaux qui vident les pays de leurs élites, les appauvrissent et empêcheront toute reconstruction et tout développement économique une fois la paix revenue.

3) Il n’est pas prévu la création d’un fonds spécifique d’aide pour la reconstruction alimenté par une conférence de donateurs

[...]Les déplacés ou les réfugiés ne reviendront pas dans leur village, si on ne s’engage pas à les aider matériellement à se réinstaller en prévoyant la création d’un fonds spécifique d’aide notamment destiné aux chrétiens, pour la reconstruction des maisons, des hôpitaux, des écoles mais aussi des églises qui sont des lieux de vie indispensable de solidarité, de culture et d’identité.

4) Le volet judiciaire ne mentionne pas la saisine de la CPI et les poursuites contre les Etats complices

Le volet judiciaire prévu par les organisateurs pour mettre fin à l’impunité des « personnes » ayant commis des crimes contre les populations aura un impact important à condition d’obtenir la saisine de la Cour pénale internationale par le Conseil de sécurité des Nations unies ou, à défaut, de soutenir concrètement la plainte déposée en septembre 2014 par la CHREDO devant la Cour pénale internationale et qui est à l'instruction.

Ainsi les Français, les Européens et les autres ressortissants étrangers qui vont rejoindre les islamistes sauront qu’ils participent à un génocide et à un crime contre l’humanité et qu’ils seront poursuivis et châtiés en cette qualité.

De plus, la conférence ne prévoit pas de poursuivre les Etats complices et de mettre fin à leur impunité. Au-delà des simples personnes physiques qui sont seules à être ciblées par la conférence de Paris, il est nécessaire de viser aussi les Etats qui jouent double jeu. Ils doivent craindre des poursuites pour complicité. On pense bien sûr à certains Etats du Golfe. Mais il faut aussi avoir en mémoire le rôle funeste de la Turquie, pour laquelle le quotidien turc Cumhuriyet avait publié fin mai 2015 des photos et une vidéo qui prouvent la livraison d'armes aux rebelles extrémistes syriens début 2014.[...]

La Turquie bénéficie de l'aide financière européenne (6 milliards d'euros de 2002 à 2013 en aide à la préadhésion). La France pourrait peser sur l’Union européenne afin de suspendre tous les financements accordés à la Turquie et obliger les pays concernés à clarifier leur position en donnant la preuve de leur engagement total contre les extrémistes. Mais il est clair que la Turquie n’a pas sa place à la conférence de Paris qui lui servira de tribune pour se dédouaner et regagner une crédibilité internationale alors qu’elle continue son double jeu.

5) Cette conférence nie la spécificité des chrétiens d’Orient

Malgré le contexte de persécution et d’accélération de l’exode des chrétiens d’Orient qui ne sont plus que 3% alors qu’ils représentaient dans les années 1950 entre 15 et 20% des populations d’Orient, cette conférence sacrifie au « politiquement correct » au détriment de la réalité du terrain, puisque son libellé, « les victimes des violences ethniques et religieuses », ne vise pas explicitement le génocide des chrétiens. Leur spécificité est niée puisqu’ils sont présentés comme des « victimes » parmi d’autres de simples « violences » et pas de crimes contre l’humanité ou de génocide. [...]

A la différence d’autres communautés, les chrétiens d’Orient n’ont pas de territoire sanctuaire où ils pourraient se réfugier, ils n'ont pas d'armée pour les défendre, ils n'ont pas de partis politiques pour porter leurs intérêts (sauf au Liban) et ils n'ont pas non plus de protecteurs internationaux.[...]

Cette occasion manquée aurait pu être un formidable moyen de sensibiliser les pays arabes et les populations musulmanes car la question des chrétiens en Orient est d’abord leur question avant d’être celle de l’Occident.

Toutes ces réserves, et notamment l’absence de volet stratégique qui remettrait l’ordre dans nos priorités et nos décisions, laissent craindre que cette conférence servira à nourrir notre bonne conscience et à nous donner l’illusion d’agir sans rien changer sur le terrain. Dans ce cas, nous aurons à subir et pour longtemps encore les conséquences terribles de notre inertie."


Contre Daesh, il faut aider la Syrie, l'Iran et l'Irak

Le général Jean-Bernard Pinatel (II° section) tient le blog Géopolitique et géostratégie. Il répond au Figarovox :

Jean-Bernard-PINATEL"La France ne doit pas intervenir au sol en Syrie. Nous devons en revanche fournir un appui logistique, technique et financier à ceux qui combattent déjà Daech sur le terrain, comme le font les Russes. Il faut aider les trois pays en première ligne: l'armée syrienne loyaliste, l'Iran et l'Irak. Oui, il s'agit de dictateurs ou de milices mais ils représentent un moindre mal par rapport au mal absolu qu'incarne Daech. D'ailleurs, en laissant entendre qu'il veut combattre Daech en Syrie, c'est le revirement politique auquel Hollande s'est résolu.

Jusqu'alors la France avait choisi de déstabiliser Assad tout en combattant Daech via des frappes aériennes en Irak. Or on ne peut pas jouer sur ces deux tableaux. Il est temps d'abandonner le rêve du Printemps arabe, le rêve d'imposer la démocratie par les armes en faisant tomber Assad. Il doit être notre ami provisoire car il est aussi l'ennemi de notre ennemi absolu. Sur le terrain, les militaires connaissent leur travail. La France doit aider les Etats syriens et irakiens en leur fournissant les systèmes d'armes, le renseignement, la logistique et la formation dont ils ont besoin. Il faut également améliorer l'efficacité des frappes aériennes en envoyant en première ligne des forces spéciales pour guider les tirs et éviter autant que faire se peut de tuer les civils dont Daech se sert comme bouclier. Evidemment cette action doit être coordonnée avec tous les acteurs intervenant sur ce théatre d'opérations y compris l'Iran et la Russie. De plus, il faut empêcher Daech de renouveler ses ressources. [...]


Un an après la tragédie de Mossoul et de la plaine de Ninive

Le Patriarche Louis Raphael Sako, Président de l’Assemblée des Évêques catholiques d’Iraq, a lancé un vibrant appel aux membres du gouvernement irakien et au parlement :

S"Un an après leur exode, les Chrétiens et les Yézidis vivent toujours dans des conditions physiques, psychologiques et sociales difficiles dans les camps, étant donné que leur terre est occupée et que leur culture est menacée d’extinction, avec la réalité de milliers de Musulmans irakiens morts et plus de trois millions de réfugiés, ainsi que des infrastructures quasiment détruites.

Les groupes extrémistes qui portent des habits religieux et font usage de la violence pour étendre leur pouvoir et leur idéologie sont un danger pour tous. Aussi, tous les politiciens et les membres du gouvernement devraient s’engager à entamer un dialogue approfondi et à développer des initiatives pour la réconciliation, le rétablissement de la confiance, ainsi que les relations de coopération pour la paix, car les opérations militaires seules ne sont pas suffisantes.

Cette réconciliation nationale devrait prendre racine sur certains principes fondamentaux très humains et structurels, car aucun projet sérieux, particulièrement un projet moral de réconciliation nationale ne peut aboutir, si nous n’avons pas une idée claire pour notre pays, un modèle pour l’État que nous prévoyons de construire, et un mécanisme efficace pour exécuter ce modèle.

Nos situations sont tragiques et les conflits font rage. Ce n’est un secret pour personne qu’il existe des forces qui souhaitent que cela se prolonge jusqu’à ce que tout explose !

Le danger et ses implications pourraient unir les fils et les filles de notre patrie ! La réconciliation reste l’unique option pour notre citoyenneté commune.

Le travail de réconciliation nationale est la base de tout. Il est la condition essentielle pour mettre fin aux conflits et pour restaurer la cohésion du tissu national. Cette réconciliation doit être initiée dans la franchise et la reconsidération de notre marche commune dans l’histoire. Cela commence par nous-mêmes, se transmet à nos frères et soeurs, et touche notre relation à Dieu.

La réconciliation avec nous-mêmes est l' effort le plus profond pour accorder notre comportement extérieur avec nos convictions intérieures les plus honnêtes, sans oublier notre désir d’unité et d’harmonie.

La réconciliation avec nos frères et soeurs est basée sur la vision de l’autre comme un partenaire, et non pas un adversaire. Nous devons nous efforcer de construire une relation réelle et honnête avec l’autre par la compréhension, la reconnaissance, l’acceptation de l’autre, sans chercher à posséder ses biens ou à l’éliminer.

Lire la suite "Un an après la tragédie de Mossoul et de la plaine de Ninive" »


Le Pape dénonce les "persécutions inhumaines" envers les Chrétiens d'Orient, et le "silence de tous"

Lu ici :

"Il y a un an, dans la nuit du 6 au 7 août 2014, 120 000 chrétiens étaient chassés de leur foyer ancestral, la plaine de Ninive en Irak. Les troupes djihadistes de l’Etat islamique venaient de mener une offensive foudroyante les contraignant à l’exode."

Pour marquer ce terrible anniversaire, le Pape a écrit au  vicaire du patriarche latin de Jérusalem pour la Jordanie, Mgr Maroun Laham, afin de l'assurer de sa proximité envers les chrétiens irakiens réfugiés en Jordanie.

"Le Saint-Père déplore avec force le « silence de tous » face à la persécution de nombreux chrétiens, « victimes du fanatisme et de l’intolérance », « un crime inacceptable ». Il demande à la communauté internationale de ne pas rester « muette et inerte ». L’Église, assure le Pape François, n’abandonne pas ses fils exilés en raison de leur foi : « qu’ils sachent qu’une prière quotidienne s’élève pour eux, en plus de la reconnaissance pour le témoignage qu’ils nous offrent ».[...]

François remercie tous ceux qui leur viennent en aide et appelle, une fois encore, la communauté internationale à agir face à cette situation dramatique. « À plusieurs reprises, rappelle-t-il, je me suis fait l’écho des persécutions atroces, inhumaines et inexplicables de ceux, les chrétiens en particulier, qui sont victimes du fanatisme et de l’intolérance dans le silence général. Ils sont les martyrs de notre temps, humiliés et discriminés en raison de leur fidélité à l’Évangile »."

Le message du Pape a été confié au secrétaire de la conférence épiscopale italienne, Mgr Nunzio Galantino, qui se rend en Jordanie "pour accompagner l'aide fournie par l'Eglise italienne aux religieux de ce pays venant en aide aux réfugiés."


«Dwekh Nawsha», la milice chrétienne qui envoie des Français contre l'Etat islamique

Logo_of_the_Dwekh_Nawsha_Militia« Dwekh Nawsha » signifie « futurs martyrs » en araméen. C'est une organisation en pleine expansion, lancée mi-mai 2014 en Irak, qui a compté dans ses rangs des vétérans américains et britanniques. Son objectif: défendre les chrétiens. En France, le groupe est né au lendemain des attentats de janvier. 

Le site internet assure : 

« De plus en plus de Français se renseignent sur les moyens de se rendre en Syrie et surtout en Irak combattre les extrémistes, notamment les miliciens ultraradicaux du groupe Etat islamique ». 

Les futurs soldats sont des volontaires non rémunérés. La campagne de recrutement a payé.

« Un groupe d’une quinzaine d’éclaireurs seront en tête de pont. Ce sont principalement des anciens de l’armée, âgés de 25 à 45 ans. Nos contacts avec les Assyro-Chaldéens sont réguliers et se passent bien. Vous savez, pour l’instant, ils restent assez méfiants vis-à-vis des Français, qu’ils considèrent être plus proches des djihadistes… » 

Le dossier de quelque 200 réservistes est actuellement à l’étude. 

"Les profils sont sérieux : nous recherchons d’abord la motivation, la maturité, des personnes avec un casier judiciaire vierge et… si cette personne est un ex-militaire, c’est encore mieux ». 

Cette milice manque d'instructeurs pour former ses combattants. Un ancien militaire français témoignait en avril :

"Le membre de la milice avec lequel je suis en contact m'a demandé de lui retranscrire mes motivations, pour juger de mon état psychologique en quelques sortes. Puis on m'a demandé mes compétences pour intégrer la milice. J'ai été accepté grâce à mon expérience des armes, par mon passage dans l'armée française. La milice cherche du personnel expérimenté, mais pas seulement dans le maniement des armes. Des personnes travaillant dans le domaine médical ou encore le génie civil sont également recherchées. Certains membres n'ont donc aucune expérience des armes avant de se rendre en Irak."


L'activité estivale de SOS chrétiens d'Orient

Petit bilan de l'activité de SOS Chrétiens d'Orient par Le Rouge et Le Noir :

  • Cet été, plus de 90 volontaires s’engagent dans différentes missions en Irak, en Syrie « Ensemble avec les enfants de Syrie », et au Liban « Ensemble avec les enfants du Liban ».
  • 50 d’entre eux se relaieront pendant les mois de juillet et août, au Kurdistan irakien en rejoignant la mission permanente « Mission Irak 2015 ».
  • 20 volontaires en Syrie, dans différentes villes.
  • Missions : évaluer les besoins des réfugiés, apporter de la nourriture et des médicaments, bâtir et agrandir des écoles,fournir des cabines médicalisées, reconstruire les bâtiments détruits par la guerre, organiser des activités pour les enfants.

Le ن a un an

TopicOu plutôt, cela fait un an qu'il est utilisé en signe de soutien aux Chrétiens martyrisés d'Orient. Aleteia revient sur la genèse de l'expansion de ce signe, le noun, qui représente le N de "Nazaréen", que les jihadistes peignaient sur les maisons des chrétiens à Mossoul, il y a tout juste un an. Depuis, loin de s'améliorer, la situation n'a fait qu'empirer et le ن est hélas toujours d'actualité.