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Assassinat d’un scientifique syrien, le Mossad accusé

Analyse d'Antoine de Lacoste :

Dimanche dernier, le général syrien Aziz Esber a été assassiné dans la ville de Masyaf, dans le centre de la Syrie. Son véhicule a explosé, le tuant sur le coup, ainsi que son chauffeur. L’attentat a aussitôt été revendiqué par le groupe islamiste Tahrir al-Cham, nouveau nom d’Al-Nosra, c’est-à-dire d’Al-Qaïda. Personne ne croit à cette revendication. Le général était un homme très protégé et les islamistes sont bien incapables de monter des attentats aussi sophistiqués. Pour eux, seuls les kamikazes tiennent lieu de stratégie.

Les Syriens et les Iraniens ont immédiatement accusé le Mossad israélien. Ceci n’a rien d’absurde, car le général Esber, avant d’être un militaire, était un scientifique. Physicien de formation (il aurait, notamment, étudié en France), il était un membre important du Centre d’études et de recherches scientifiques (CERS). Cette entité est notamment chargée du programme de missiles sophistiqués pouvant permettre à l’armée syrienne de frapper un objectif à plusieurs centaines de kilomètres de distance.

Très lié aux Iraniens, Esber était depuis longtemps dans le viseur des Israéliens. Ces derniers ont naturellement refusé de commenter l’assassinat, mais le ministre de l’Information a tout de même déclaré, à propos d’Esber : « Je suis absolument ravi qu’il ne soit plus de ce monde. »

C’est le très sérieux New York Times qui a relancé le dossier en affirmant que c’est bien le Mossad qui a procédé à l’opération : « Aziz Esber était l’un des plus importants experts syriens en fusées, responsable de la mise en place d’un arsenal de missiles guidés qui étaient capables d’atteindre avec une précision extrême des villes israéliennes situées à des centaines de kilomètres. » Le journal ajoute que c’est le quatrième scientifique assassiné au Proche-Orient par le Mossad depuis quatre ans.

Contrairement à ce qui a été annoncé dans un premier temps, ce n’est pas une bombe placée sur le trajet du véhicule qui a tué Esber, mais un explosif situé à l’intérieur, dans l’appui-tête. Méthode déjà utilisée par le Mossad

Par cet attentat, Israël n’aurait pas seulement voulu éliminer un spécialiste des missiles. Il aurait aussi montré aux Iraniens qu’ils n’étaient pas en sécurité en Syrie. Esber était très lié avec eux, et plusieurs scientifiques iraniens travaillaient avec lui au CERS.

Comme Netanyahou l’a récemment rappelé à Poutine, l’exigence d’Israël est qu’aucun Iranien ne soit présent sur le sol syrien – militaire ou scientifique. Les Russes ont finalement obtenu des Iraniens un retrait de 85 kilomètres du plateau du Golan. Israël viendrait, ainsi, de signifier clairement qu’il exige beaucoup plus.

On connaît la redoutable efficacité du Mossad dans l’assassinat ciblé. Mais il en faut certainement plus pour intimider l’Iran. Il a perdu des milliers d’hommes dans la lutte contre les islamistes sunnites et, à l’orée de la victoire, il ne compte pas se soumettre aux diktats israéliens.


Les casques blancs syriens exfiltrés par Israël

Analyse d'Antoine de Lacoste parue sur Boulevard Voltaire :

Images-3"L’opération a été discrètement et rondement menée. Environ 400 casques blancs syriens repliés contre la frontière israélienne ont été exfiltrés avec leurs familles par l’armée israélienne le 22 juillet dernier puis transférés vers la Jordanie.

Fait rare : l’armée israélienne a confirmé l’opération qui avait été annoncée par la Jordanie. Benjamin Netanyahu a gravement indiqué que « ces personnes ont sauvé des vies et la leur est maintenant en danger, c’est pourquoi j’ai accepté de les emmener via Israël vers un pays tiers. »

Les casques blancs sont apparus après le début de la guerre, exerçant des opérations de sauvetage dans les zones occupées par les islamistes. Chacun a pu les voir déblayant des décombres, emportant des blessés ou des corps après des bombardements russes ou syriens. Couvert de leurs casques blancs, ils ont suscité l’admiration des occidentaux. Les Etats-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne (32 millions de livres a reconnu Boris Johnson) ou l’Allemagne les ont financés ; le doute subsiste quant à la France.

Point d’orgue de leur aura médiatique : plusieurs d’entre eux sont reçus à l’Assemblée nationale le 13 février dernier (au fait comment sont-ils venus ?)

Pourtant de nombreuses voix s’élèvent : ces secouristes sont-ils si neutres que cela ? Les vidéos les montrant en action viennent toujours d’eux. Certaines sont particulièrement troublantes, prises à côté de corps de soldats syriens exécutés.

L’accusation la plus grave est venue de Sergueï Lavrov, Ministre russe des Affaires étrangères. Il a affirmé, à plusieurs reprises, que les casques blancs étaient des militants islamistes passés experts en désinformation et en montages divers et variés. On peut d’ailleurs penser que ce sont eux qui ont mis en scène la fameuse attaque chimique de l’armée syrienne à Douma le 7 avril dernier juste avant que le dernier groupe islamiste se rende (à ce sujet, où sont les preuves promises par Macron et Trump ?). L’armée russe, première présente sur les lieux l’a en tout cas affirmée.

Lors de la reprise d’Alep-Est par l’armée syrienne, l’unique source d’information des médias occidentaux venaient des casques blancs qui multipliaient les communiqués alarmants sur les exécutions sommaires de l’armée syrienne, que personne n’a pu ensuite vérifier.

Mais aujourd’hui, l’étau se resserre. L’armée syrienne a reconquis la quasi-totalité de la province de Déraa et progresse dans celle de Qouneitra, située le long du Plateau du Golan. Et compte tenu du rôle tenu par les casques blancs au cours de cette guerre, il n’est pas certain que ses militants les plus actifs aient pu être compris dans un « accord de réconciliation ».

Israël et la Jordanie ont confirmé que c’est à la demande des Etats-Unis, du Canada, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne que cette opération de sauvetage des casques blancs a  été organisée ; ils seront ensuite accueillis dans un de ces pays.

Pour services rendus."


A Béthléem, les chrétiens sont passés de 90% à 17% de la population

993946212Cri d’alarme lancé par le Père Rami Asakrieh OFM, de la Custodie de Terre Sainte, curé de la paroisse Sainte Catherine de Bethléem :

« Le nombre des familles catholiques à Bethléem se réduit. Aujourd’hui, notre paroisse compte seulement 1.479 familles palestiniennes. Les chrétiens constituent 17% de la population de la ville alors que par le passé, ils étaient 90%. »

L’actuelle situation politique et économique de la ville, entourée par les colonies israéliennes, voit se multiplier le cas de fidèles au chômage, déprimés et noyés sous les dettes. A cela s’ajoute le fait que

« nombreuses sont les organisations qui demandent des ressources financières au nom de Bethléem mais aucun de nos paroissiens ne reçoit un centime provenant de ces organisations ».


Israël ou le droit de tuer

Analyse d'Antoine de Lacoste :

Unknown-9Les récents et tragiques évènements de Gaza ont remis au goût du jour un débat vieux comme Israël : cet Etat agit-il en situation de légitime défense ou utilise-t-il la violence comme moyen de gouvernement en outrepassant ses droits ?

Ainsi posée la question est bien juridique et donc inopérante. En effet, depuis son existence, Israël a été attaquée par de multiples forces, à commencer par une partie de la population palestinienne, forcée de quitter des terres qu’elle habitait depuis plusieurs générations.

Savoir si elle avait le droit de riposter et comment, n’a jamais intéressé ni la classe politique ni l’armée ni la population israéliennes. Le rôle de son armée est de défendre les acquis conquis progressivement et c’est elle seule qui a le choix des moyens. Cela ne saurait être un débat.

Le droit international ne compte donc pas et les Etats-Unis sont là pout y veiller, veto à l’ONU à l’appui en cas de besoin. L’allié américain ne prend d’ailleurs même plus de gants : les Clinton, Obama, même Bush énonçaient des regrets de principe lorsque l’armée avait tiré à balles réelles sur des manifestants qui lançaient des pierres. Aujourd’hui, Trump se tait et l’ambassadrice américaine à l’ONU, la sémillante et ambitieuse Nikki Haley, se permet même de quitter l’assemblée lorsque le représentant palestinien prend la parole. C’était tout de même du jamais vu.

Le transfert inique de l’ambassade américaine à Jérusalem est une pierre de plus dans l’édifice de l’impunité. Ce transfert est contraire aux traités signés et en vigueur, mais c’est sans importance. Le lobby évangéliste connait là sa plus grande victoire et Israël peut se frotter les mains. A ce propos, il est tout de même stupéfiant que l’Eglise catholique ait aussi peu réagi : Jérusalem n’aurait jamais dû devenir la capitale d’un Etat. C’est une ville internationale, lieu saint pour les trois religions monothéistes : en faire une capitale d’un Etat, confessionnel qui plus est, est contraire à 70 ans de traités.

Alors autant être clair : il n’y aura jamais d’Etat palestinien. Cette fiction destinée à calmer les opinions publiques et éviter de sanglantes manifestations de désespoir, n’a même plus d’apparence. Les colonies illégales peuvent s’étendre progressivement, avec ou sans expropriation. Tous les moyens sont bons : menaces, violences, arrestations arbitraires effectuées par l’armée hors de toute règle juridique. Et quand par hasard un juge indépendant annule la création d’une colonie car contraire aux traités en vigueur, la décision n’est jamais appliquée et la colonie s’étend.

Qu’on lise à cet égard le très beau témoignage de Vera Baboun, la Maire chrétienne de Bethléem dans son livre « Ma ville emmurée ». Car il y a des chrétiens palestiniens : tous ne sont pas du Hamas. Mais coincés entre la brutalité israélienne et l’expansion islamiste, ils s’en vont peu à peu. Bientôt, le pays du Nouveau Testament ne comptera plus de chrétiens et nous pourrons nous interroger sur notre propre responsabilité.

Alors quand certains écrivent qu’ « Israël a le droit de se défendre », ils devraient plutôt affirmer qu’Israël a le droit de tuer car c’est ainsi que les choses se passent en Palestine.


Quelle solution au conflit israélo-palestinien ?

Réflexion de l'abbé Pagès :

Flag_of_Federal_Republic_of_Israel-Palestine"Répondre à cette question suppose de connaître la personnalité des deux belligérants. Ainsi, la raison d’être de l’État juif est inséparable de l’existence du peuple juif, qui ne peut lui-même se comprendre sans évoquer l’existence de Dieu (Gn 12.1-2 ; 17.1-2). Dieu, en effet, a voulu créer une société exempte de culte rendu au Démon où Son Messie pourrait S’incarner et saintement S’y développer.

Si donc l’existence du peuple juif est fonction de la venue du Messie, le Sauveur du monde (Jn 4.22 ; Ga 3.16+), alors le rejet de Jésus, le Christ, le Messie, préfiguré par celui des Prophètes, ne peut qu’avoir des conséquences dramatiques tant pour Israël que pour le monde entier. Jésus n’a-t-Il pas annoncé la destruction du Temple de Jérusalem et la dispersion des Juifs en châtiment de leur incrédulité, de leur refus de L’accueillir, Lui, le Fils de Dieu (Lc 13.34 ; 19.41-44 ; 21.20-24 ; Jn 5.23,42-47 ; 8.24,42-47), et cela « jusqu’à ce que soit accompli le temps des païens » (Lc 21.24 ; 1 Th 2.14+) ? Le « temps des païens » a donc vu sa fin avec la création de l’État d’Israël en 1948. La connaissance du Christ ayant désormais atteint les extrémités du monde (signe d’ailleurs de sa fin imminente, Mt 24.14), il n’est plus désormais possible d’être païen : on ne peut plus être que chrétien ou antichrétien. « Qui n’est pas avec Moi est contre Moi. » dit Jésus (Mt 12.30). Le retour des Juifs en Israël signifie que Dieu a pardonné leur blasphème contre Son Fils (Mt 12.32). Mais il n’en reste pas moins que si Israël ne tire pas les leçons de son histoire et s’entête à refuser le témoignage que l’Esprit-Saint rend aujourd’hui à Jésus-Christ, notamment par tous les bienfaits apportés par l’Église au monde entier, alors son péché ne pourra plus être pardonné (Mt 12.32), et ses châtiments passés auront été l’annonce et la pâle figure de ceux qu’il méritera…

De son côté, le peuple palestinien, quoiqu’originairement et encore en faible part, chrétien, est devenu l’emblème de la cause musulmane. Or comme le judaïsme rabbinique d’où il est issu, l’islam justifie sa raison d’être par le refus d’accueillir la foi chrétienne (1 Jn 2.22-23 ; 4.2-3 ; Ap 13.1+ ; Coran 9.28-30). Israël peut donc voir dans ce rejeton révolté contre son père (1 Ch 29.10 ; Is 63.16, 64.8) le témoin de ce qu’il est, le miroir de sa propre révolte contre Dieu, et l’islam reconnaître en Israël sa propre nature d’Antichrist… et s’attendre au même châtiment qu’Israël. Pour châtier ces Antichrist (Ps 2 & 83), Dieu a-t-Il besoin d’autre chose que de l’orgueil et de la haine inexpugnables qui tout à la fois rapprochent et opposent Juifs et Musulmans (Jc 3.14-16 ; 4.1+ ; Coran 2.193 ; 2.65 ; 5.60 ; 7.166) ?

[« Allah a maudit les Juifs à cause de leur mécréance. » (Coran 4.46) ; « Les Juifs auront l’ignominie ici-bas et dans la vie future un très grand châtiment. » (Coran 5.41) ; « Qu’Allah combatte les Juifs ! » (Coran 9.30) ; Chartedu Hamas en son article 7 : « Vous combattrez les Juifs et aurez sur eux le dessus, de sorte que même les pierres diront : Voici un Juif caché derrière moi, viens le tuer !” (Al-Bukhari,n°3593) // « Tuer un goy [un non-Juif] est comme tuer un animal sauvage » (Sanhédrin 59 a) ; « Même le meilleur des goyim doit être tué » (Abodah Zara 26 b) ; « Les Juifs sont des êtres humains, les Non-Juifs sont des animaux. » (Kerithuth 6b)]

Si les musulmans réalisaient qu’Allah ne donne la Palestine qu’aux Juifs (Coran 5.21), et même l’Égypte (Coran 28.4-6 ; 26.52-59), parce qu’Allah aime les Juifs « plus que tous les peuples de la terre » (Coran 2.47,121,122 ; 7.140), et sachant que « les coutumes d’Allah ne changent pas » (Coran 33.62 ; 35.43 ; 48.23), continueraient-ils à croire au Coran, ou bien comprendraient-ils que l’islam n’est que du Judaïsme rabbinique, bien adapté aux bédouins primitifs, violents et sensuels, sous-produit talmudique inoculé aux Arabes pour faire d’eux d’autres Antichrists ?

Il n’y a donc pas d’autre solution au conflit israélo-palestinien que la conversion des Juifs et des Musulmans au Christ, Lui « qui, des deux peuples, n’en a fait qu’un, détruisant la barrière qui les séparait, en supprimant en Sa chair la haine ». Il est la Paix (Ep 2.14). Il enseigne la Miséricorde sans la pratique de laquelle personne ne pourra demander à la recevoir de Dieu (Lc 6.36-38)… Si donc maintenant Juifs et Musulmans refusent de se mettre à l’école de Jésus, doux et humble de cœur (Mt 11.29), enseignant à voir en tout homme un frère (Lc 10.25-37), ils n’auront jamais de paix, ni dans ce monde, ni dans l’autre. Alors, le Christ écrasera les uns et fracassera les autres (Lc 20.18), parce qu’Il est le Rocher d’Israël (Dt 32.4,18 ; 2 Sm 23.3 ; Ps 62.7, 89.26 ; Mt 21.42 ; Ac 4.11 ;Rm 9.32-33 ; 1 P 2.4-8), « un rocher qui fait tomber » (Rm 9.33), « un signe de contradiction devant qui toute conscience est mise à nu » (Lc 2.35). Au Jour du Jugement dernier, personne ne pourra avancer de raison pour se justifier d’avoir refusé de devenir chrétien (Mc 16.16).

Si les gens savaient qu’ils vont en Enfer, ils donneraient leur vie au Christ…

Une réflexion chrétienne au sujet du sionisme.


Israël fait pression pour que Trump dénonce l'accord sur le nucléaire iranien

D'Antoine de Lacoste sur Boulevard Voltaire :

Unknown-6"C’est le grand feuilleton que Donald Trump savoure depuis longtemps. Déjà, pendant sa campagne électorale, le futur président n’avait pas de mots assez durs pour dénoncer cet accord, « le pire » que l’Amérique ait signé. Il est vrai qu’avec lui, le pire est souvent atteint. Depuis son élection, le discours a certes connu des variations, mais la tendance générale est à la dénonciation et donc au retrait américain de ce traité qui fut signé par les cinq membres du Conseil de sécurité de l’ONU, plus l’Allemagne et l’Iran.

Appelé JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action), il avait été très complexe à mettre en œuvre. La France y était opposée malgré les pressions des milieux d’affaires qui rêvaient de s’implanter en Iran. Laurent Fabius, fit tout pour faire capoter les négociations. Israël également. Mais l’habileté de Lavrov, la détermination d’Obama et les concessions iraniennes aboutirent à une signature en juillet 2015.

Les fréquentes envolées de Trump sur le sujet laissaient penser que l’affaire était entendue et que le retrait américain était certain, comme pour le traité sur le climat. Mais la détermination européenne (on croit rêver en accolant ces mots) a fini par peser sur l’obstination de Trump. La France et l’Allemagne lui ont rappelé qu’un accord, même imparfait, était préférable à l’absence d’accord. Macron a donc proposé de le renégocier pour y inclure des discussions sur les missiles balistiques et sur la présence iranienne en Syrie.

Les Russes ont doctement rappelé que l’accord était signé et qu’il n’y avait pas de raisons de revenir dessus. Quant aux Iraniens, furieux, ils déclarent qu’aucune nouvelle négociation n’aura lieu. Mais, en réalité, ils sont très inquiets et voient s’éloigner les levées définitives des sanctions qui empêchent le décollage économique du pays.

Israël, est à nouveau entré en scène. Tout en rappelant, comme d’habitude, que sa sécurité était en jeu, Benjamin Netanyahu a affirmé que l’Iran violait l’accord de 2015 et qu’il avait des preuves. Mais, comme pour l’attaque chimique en Syrie, on les attend toujours. Personne ne l’a cru, et son mensonge a été finalement contre-productif.

C’est le 12 mai que Trump annoncera sa décision. En attendant, il jubile : « Personne ne sait ce que je vais faire le 12 mai. Je pense que nous aurons une super occasion de faire un bien plus gros accord, peut-être. » Voilà qui n’est pas limpide, mais rappelons-nous que Trump a ses propres règles du jeu. En attendant le 12 mai, l’Iran ne se fait guère d’illusions et le Président Rohani s’est permis une sortie étonnante. A la télévision iranienne, il a ainsi interpellé Trump: « Vous n’avez aucune expérience en matière de traités internationaux. Comment un marchand, un constructeur de tours, peut-il émettre des jugements sur les affaires internationales ? ». Espérons que la raison l’emportera chez Trump et que l’on évitera le saut vers l’inconnu."


Que veut nous dire l'ancien CEMA ?

3cemaUn chef d’état-major des armées (CEMA) est forcément un personnage public, par l’éminente dignité de ses fonctions. C’est vrai quand il est en activité, ça l’est également quand il n’y est plus, a fortiori quand il prend la parole, oralement ou par écrit, sur des sujets d’intérêt public. Et même les évènements de nature privée le concernant ont une résonance publique, que l’intéressé le veuille ou non, à l’instar de tout autre dignitaire de l’État.

On se souvient que le Général de Villiers a démissionné dans des conditions qui étaient tout à son honneur, par le simple fait qu’il avait assuré une application exacte de ses devoirs de CEMA à l’égard de la représentation nationale, en rendant compte de l’état désastreux des armées et des menaces budgétaires que le nouveau régime faisait peser sur elles, et que ceci avait attiré le courroux de Jupiter-Macron.

L’estime publique que l’officier s’était largement attirée, dans tout le paysage politique, avait été renforcée par l’ouvrage qu’il avait publié à l’automne dernier, dont le titre est Servir. Cette estime paraissait particulièrement vive dans les milieux dits « conservateurs ».

Deux informations diffusées ces dernières semaines seraient de nature à tempérer cet enthousiasme un peu béat, et à nous interroger sur le fond du message que ce général français veut nous faire passer. À vrai dire, il s’agit de compléter le titre du livre : Servir, certes, mais servir quoi, servir qui, pour quelle finalité ? C’est hélas une question que semblent ne s’être pas suffisamment posée un certain nombre de représentants de notre élite militaire. À moins que le complément d’objet soit si décevant, voire scandaleux, qu’il vaille mieux le passer sous silence…

D’une part, Pierre de Villiers a récemment été recruté par un des grands cabinets d’audit américains, en rejoignant le bureau de Paris du Boston Consulting Group. Pour qui s’intéresse un peu à la question de la guerre économique, et au rôle de modelage de l’économie internationale dans le sens des intérêts de la finance apatride, auquel peuvent contribuer de telles entités (pour ceux qui découvrent, aller explorer notamment ce site), un tel recrutement n’est pas sans questionner le patriote sourcilleux : qu’est allé faire un ex-CEMA français dans cette galère yankee ?

D’autre part, ce questionnement devient encore plus perplexe quand on découvre la tribune que l’ancien CEMA signe avec deux autres anciens CEMA, un américain et un anglais. Certes, l’un d’eux est le Général Dempsey, que Philippe Grasset créditait de louables efforts pour limiter les velléités US et israéliennes d’attaquer l’Iran. Certes, une partie de la tribune peut être lue, avec un peu de bonne volonté, dans un sens implicitement critique à l’égard des menées atlantistes.

Toutefois, les États-Unis et la Grande-Bretagne, mais aussi la France, dans la moindre mesure de son « innocence » quant à la destruction de l’Irak, peuvent être considérés, sans le moindre doute, comme les trois plus grands fauteurs de guerre des deux dernières décennies, quand on considère le chaos que ces pays (du moins leurs « régimes », terme à la mode dans le mainstream), à grand renfort de mensonges et de désinformation, ont déchainé dans les Balkans et au Moyen-Orient, mais aussi en Afrique du Nord (Libye essentiellement).

Si le fond du propos était d’exprimer une remontrance aux exécutifs respectifs, de telles forfaitures nécessiteraient manifestement des dénonciations explicites, ce qui n’est pas le cas. Voici quelques citations de ce texte, que nous reproduisons intégralement plus bas, qui dénotent soit un manque de courage pour dénoncer les méfaits de l’Occident (TM), soit, si l’Occident(TM) n’est pas l’objet des inquiétudes de ces messieurs, une cécité consternante de la part d’aussi hauts responsables, ou, pire, un refus d'exposer publiquement des réalités que l'on connait. Nos commentaires sont en italiques.

La force régulatrice des États souverains comme celle des pôles de sécurité collective s'en trouvent fragilisées. Quel système s’ingénie, depuis 60 ans, à rogner la souveraineté des États pour s’en assurer la vassalisation ?

En parallèle, un certain nombre d'États prétendent imposer un nouvel ordre mondial au motif que l'histoire leur aurait accordé des privilèges particuliers. (On pense aussitôt à la bande des trois pays d’appartenance des ex-CEMA, chacun se sentant une vocation particulière de chevalier blanc de la démocratie universelle…)

Aux portes de l'Europe, en Asie, au Proche et Moyen-Orient, certains Etats mettent en effet en œuvre des stratégies qui reposent sur le rapport de force, voire le fait accompli      (…raté, ce sont les grands méchants habituels du western : Russie, Iran, Turquie, Corée du N…).

Notre deuxième inquiétude aggrave encore la première. L'efficacité des institutions internationales connaît un déclin continu. Elles nous semblent en difficulté pour résoudre les problèmes à l'échelle mondiale, alors qu'elles ont été créées pour cela. Qui tord les résolutions du Conseil de Sécurité des nations unies (CSNU) dans le sens de ses intérêts, qui fait cavalier seul quand ces résolutions ne sont pas prises, qui désinforme à grande échelle pour tromper les membres du CSNU ?

Ce tableau serait incomplet si nous n'évoquions pas notre dernière source d'inquiétude : le manque d'engagement de la communauté internationale en faveur d'un leadership collectif et collaboratif. La bonne blague : qui n’a de cesse de développer une nouvelle guerre froide avec la Russie ? Qui refuse la participation de la Russie à l’enquête sur l’affaire Skripal ? Qui essaie de pétarder le processus d'Astana pour la paix en Syrie ?

La preuve en est que le monde réarme : en 2016, les ventes de matériels militaires ont retrouvé leur niveau de la fin de la guerre froide. Là, on atteint des sommets : les États-Unis ont un budget à peu près 10 fois supérieur à celui de la Russie, par exemple.

Bref, tout cela est, au mieux très ambivalent, au pire, inquiétant quant à une possible vassalisation des esprits à un monde anglo-saxon qui cherche à préserver ses acquis par le chaos. Nous saurions fort gré au Général de Villiers de préciser sa pensée, il en va de la confiance que la partie la plus patriote de l’opinion publique met dans les armées françaises, et notamment dans leur haut commandement.

Intégralité du texte

Trois anciens chefs d'Etat-major signent une tribune pour mettre en garde sur les dangers de notre monde. Ils appellent à resserrer les liens d'amitié entre alliés historiques.

Que de hauts responsables militaires, de pays différents, soient unis par des liens de respect mutuel et même d'amitié véritable pourrait sembler surprenant à beaucoup. C'est pourtant cette relation que les anciens chefs d'état-major des armées des Etats-Unis, de France et du Royaume-Uni, ont eu le privilège de pouvoir bâtir.

Cette amitié découle, en partie, d'avoir partagé la charge, jadis solitaire, de responsabilités nationales. Nous étions les dépositaires de la puissance militaire de nos pays respectifs et avions le devoir de conseiller nos gouvernements sur la façon de contrer les menaces et les risques auxquels nos pays font face. Désormais allégés de ces responsabilités, nous continuons à être préoccupés, au point que nous avons ressenti le besoin de les partager avec le plus grand nombre.

Trois menaces

Notre premier motif d'inquiétude tient à l'état du monde. Il est devenu assez soudainement moins stable et plus dangereux. Nous devons faire face à trois menaces distinctes mais non disjointes : le terrorisme islamiste radical, l'immigration de masse et le retour des Etats puissance.

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Changements en Arabie ?

Unknown-5Dans un entretien au magazine américain The Atlantic, le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, estime qu'Israël a le droit de vivre en paix sur son territoire.

Interrogé pour savoir s'il estimait que le peuple juif avait le droit de disposer d'un État-nation, il a répondu :

"Je pense que les Palestiniens et les Israéliens ont droit à leur propre terre. Mais nous devons obtenir un accord de paix pour garantir la stabilité de chacun et entretenir des relations normales".

L'Arabie saoudite ne reconnaît pas Israël. Sa ligne diplomatique est de demander le retrait d'Israël des territoires occupés depuis la guerre des Six Jours en 1967 que les Palestiniens revendiquent pour leur État.

"Nous avons des inquiétudes religieuses concernant la mosquée sacrée à Jérusalem et concernant le droit des Palestiniens. Nous n'avons d'objection contre aucun autre peuple".

L'accroissement des tensions entre l'Iran et l'Arabie saoudite a alimenté les spéculations sur un possible rapprochement entre les Saoudiens et les Israéliens, qui considèrent tous deux les Iraniens comme une menace immédiate.

"Il y a beaucoup d'intérêts que nous partageons avec Israël et, s'il y a la paix, il y aura beaucoup d'intérêts entre Israël et les pays du Conseil de coopération du Golfe".

Le mois dernier, l'Arabie saoudite a ouvert pour la première fois son espace commercial aérien à des vols israéliens, une décision qui a demandé deux années de négociations. En novembre, un membre du gouvernement israélien a révélé qu'il y avait des contrats secrets avec l'Arabie saoudite.


International : la "folie" de Donald Trump pourrait être payante

De Pauline Mille sur RITV :

Trumpcoree"En décidant le transfert à Jérusalem de l’ambassade des USA en Israël, Trump a passé pour fou aux yeux des sages, qui ont aussi condamné ses menaces contre la Corée du Nord en août dernier. Aujourd’hui pourtant les deux Corée donnent des signes de paix, et Jérusalem pourrait être la capitale de deux Etats. [...]

Rappelons au passage, sur ce dernier sujet, que la politique est l’art de peser les rapports de force, et que, rompant en visière avec la planète entière, Trump doit bien s’assurer quelques alliés. En outre, sur ce dossier précis, le provocateur fou pourrait bien avoir été sage. Il assure « préparer un accord de paix » au Proche-Orient, « le plus difficile ». Il ajoute : « Je pense que les Palestiniens veulent revenir à la table des négociations, mais s’ils ne le font pas, il n’y aura pas de paix, et c’est aussi une possibilité ». La phrase est typique de sa manière : Trump est un négociateur, pas du genre diplomate, mais businessman. Et il a placé la barre très haut en commençant par un symbole, situer la capitale d’Israël à Jérusalem. Cela lui permet maintenant une grande marge de négociation tant vis-à-vis des Palestiniens (il peut leur accorder beaucoup), que vis à vis des Israéliens (il peut leur demander beaucoup puisque l’une de leurs revendications principales est acquise, et avec elle la pérennité de l’Etat d’Israël).

Cela n’est pas une conjecture, simple déduction logique de son comportement : le journal saoudien publié à Londres, l’Asharq al-Awsat, rapporte que, selon des sources diplomatiques arabes fiables à Paris, la vieille ville de Jérusalem serait placée dans le plan Trump sous « protection internationale ». Le futur Etat palestinien, que les Etats-Unis aideraient à créer, y aurait sa capitale. En échange, les Palestiniens abandonneraient leur revendication du droit au retour. La chose est énorme, et les Palestiniens crient à « la claque du siècle », jurant leurs grands dieux qu’il n’y aura « pas de capitale à Jérusalem », puisque « Jérusalem est la capitale » de la Palestine. Cependant, depuis des décennies que les négociations ne donnent rien, ce plan permet de revenir à un partage des terres et des symboles qui ressemble assez à celle d’avant la guerre des Six-jours, et pourrait donc, si les belligérants se lassent de poursuivre des chimères, déboucher sur une paix.

Autre zone géopolitique hautement sismique, l’Extrême Orient chinois. Là aussi Donald Trump a été traité de « fou » par la très sage opinion mondiale quand, le huit août dernier, il a promis à la Corée du Nord et son dictateur Kim Jong Un le « feu et la colère » des Etats-Unis. Si la Corée du Nord continuait de « proférer des menaces envers les Etats-Unis », elle encourrait une réaction « que le monde n’a jamais vue jusqu’ici ». C’était la réponse du berger à la bergère, Kim ayant promis la veille de faire payer « un millier de fois » aux USA « le prix de leurs crimes » et de transformer Séoul, la capitale de la Corée du Sud, en « mer de flamme ». Par delà ces postures et ces prises à partie homériques se joue là-bas une partie diplomatique à deux étages où Trump le fou est sans doute beaucoup plus sage qu’on ne le croit.

Premier étage, qui occupe presque tout le terrain médiatique, la Corée du Nord et son dictateur chouchou des réseaux sociaux. Avec l’aide de la Chine, elle se construit patiemment un arsenal nucléaire et les moyens de le transporter, dans l’Est asiatique d’abord. Si les experts disputent de la miniaturisation des bombes, donc de la capacité des ingénieurs coréens à les installer dans une fusée, des missiles ont été tirés, qui menacent non seulement le Japon et Corée du Sud, mais l’Asie du Sud-Est, menaçant la base militaire de Guam, que Kim a désigné pour cible. Lui aussi est un négociateur atypique. Les observateurs américains pensent que, tiré selon un autre angle, le missile Hwasong-14 coréen porterait jusqu’à 10.400 kilomètres, c’est-à-dire jusqu’à Los Angeles ou Chicago.

Mais pour Trump, Kim n’est qu’un tigre en laisse. Celui qui tient la laisse est Xi-Jinping, et le véritable adversaire des Etats-Unis est la Chine. C’est pourquoi, fidèle à sa méthode, Trump a-t-il dès son arrivée renouée avec Taiwan, passé un accord naval avec l’Inde, rassuré ses alliés japonais, malais, indonésiens. L’expansionnisme chinois dans la région est patent : la Chine vient de lancer un porte-avion, multiplie les incidents aériens et navals avec le Japon en mer Jaune, renforce ses positions dans les Paracelse et les Spratleys, sans considérer les intérêts du Vietnam, des Philippines et des autres puissances régionales. C’est contre cette avance forte, permanente et accélérée que tente d’agir Trump. Il associe à sa démarche, outre l’Inde et la Russie, tous les Etats moins importants d’Asie que la Chine inquiète, de sorte que ce consortium force la Chine à pousser son protégé coréen à la retenue, ce qui fait entrer paradoxalement Trump dans un processus mondialisant.

Il le fait à sa manière. Alors qu’ils ont multiplié guerres et sanctions au Proche-Orient contre un danger nucléaire qui n’existait pas, en Irak et en Iran, les Etats-Unis et l’Europe n’ont rien osé faire contre un danger nucléaire encore mineur mais certain en Corée du Nord. Trump a osé. En menaçant Kim, il veut donner un coup d’arrêt à l’expansionnisme chinois. Pour la première fois depuis 1950, les dirigeants de la Corée du Sud et de la Corée du Nord vont se retrouver fin avril pour un sommet historique dans la zone démilitarisée qui sépare leurs pays. Kim a déjà reçu une délégation sud-coréenne. Selon celle-ci, la Corée du Nord serait prête à discuter de sa dénucléarisation « si les menaces militaires contre le Nord disparaissent ». Trump juge ces nouvelles « très positives » et s’attribue le mérite de cette évolution. Il ne traite plus, pour l’instant, Kim de « fou » comme il le faisait auparavant. Il le croit désormais « sincère ». Les photos montrent un Kim « enjoué ». En mimant la guerre, Trump l’imprévisible a-t-il préparé la paix ?"


Israël : les Eglises ont gagné

Le gouvernement israélien a annoncé la suspension des actions fiscales et législatives ayant conduit les Eglises à la décision exceptionnelle de fermer le Saint-Sépulcre.

La municipalité israélienne de Jérusalem gèle la collecte de taxes annoncée récemment sur les biens immobiliers des Eglises qui ne sont pas des lieux de culte. Le travail sur une proposition de loi israélienne dans laquelle les Eglises voient une atteinte à leurs droits de propriété est également mis en suspen.

Le Premier ministre et le maire de Jérusalem se sont entendus sur la création d'un groupe de travail qui négociera avec les Eglises une solution.


Terre Sainte: Fermeture du Saint Sépulcre en signe de protestation

Le Saint-Sépulcre n’accueillera plus de pèlerins jusqu’à nouvel ordre. Les chefs des Églises en charge du Statu quo, à l’issue de la lecture d’une communiqué commun, ont fait procéder à sa fermeture, dans un geste sans précédent, en signe de protestation contre Israël. (source: terra santa.net)

Church-of-the-Holy-Sepulchre"Le patriarche grec orthodoxe Theophilos, le Custode de Terre Sainte, frère Francesco Patton, un représentant du patriarche arménien apostolique, Nourhan Manougian – tous trois en charge du Statu quo – avaient fait le déplacement. C’est debout ensemble devant la basilique du Saint-Sépulcre portes closes qu’ils ont rendu publique une nouvelle déclaration commune sur les menaces dont les Églises font l’objet à Jérusalem.

Dans ce texte solennel, d’une seule voix les Églises parlent de leur « grande préoccupation » devant la « campagne systématique et agressive» qui « vise à affaiblir la présence chrétienne à Jérusalem ». Pointant la décision de la municipalité de la ville sainte à contraindre les Églises à payer des taxes « en violation flagrante du Statu Quo existant », la déclaration vise aussi le «projet de loi sur les terres des Églises» en cours d’examen le jour même à la Knesset.

Un projet que les Églises qualifient de « loi discriminatoire et raciste qui vise uniquement les propriétés de la communauté chrétienne en Terre Sainte ». De fait, cette loi « rendrait possible l’expropriation des terres des Églises » comme le souligne la déclaration qui ajoute : « Cela nous rappelle toutes les lois de même nature qui ont été adoptées contre les Juifs pendant les périodes sombres en Europe. »

Le ton monte du côté des Églises tandis que leur premier communiqué du 14 février est resté sans effets, mais qu’au contraire en signe de rétorsion à leur contestation, le maire de Jérusalem Nir Barkat a fait geler plusieurs comptes en banque des Églises, les empêchant de facto de poursuivre leurs missions dans la ville, de l’accueil des pèlerins aux fonctionnements de leurs écoles. « Ces actions violent les accords existants et les obligations internationales qui garantissent les droits et les privilèges des Églises, dans ce qui semble être une tentative d’affaiblir la présence chrétienne à Jérusalem » affirment cette fois-ci les Églises. Mais la référence au sort réservé aux juifs en Europe au XXe siècle et le geste de la fermeture des portes du Saint-Sépulcre sont un moyen très sûr de porter le dossier à la connaissance de la communauté internationale. « Ensemble avec tous les chefs d’Églises de Terre Sainte, nous sommes unis, fermes et résolus à protéger nos droits et nos biens. » concluaient le communiqué.

Sous les yeux ahuris des pèlerins et touristes du jour, les portes de la basilique ont donc été fermées. Tandis que l’État hébreu se réjouissait d’avoir franchi cette année la barre des 3,5 millions de touristes, les Églises lui rappellent qu’à défaut de payer les taxes dont elles sont exemptées depuis des siècles, elles pèsent lourd en faveur de l’économie israélienne puisque plus de la moitié de ces pèlerins sont chrétiens. Ces arguments suffiront-ils à convaincre ?"


Un programme d'expulsion de dizaines de milliers d'immigrés

En Israël :

B_1_q_0_p_0"Israël a annoncé mercredi le lancement d'un programme destiné à imposer à près de 40.000 migrants en situation irrégulière de choisir entre leur expulsion ou leur incarcération. S'exprimant au début d'une réunion de son cabinet, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est félicité de la mise en place de ce projet destiné à "faire partir les migrants entrés illégalement". Ceux-ci ont jusqu'à la fin mars pour quitter Israël, faute de quoi ils seront emprisonnés pour une durée indéterminée.

Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 38.000 personnes sont concernées, en majorité des Erythréens et des Soudanais. Les migrants qui accepteront de partir se verront remettre un billet d'avion et près de 3.000 euros.

Dans un communiqué, le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a exprimé son inquiétude, en rappelant notamment qu'Israël avait "des obligations légales s'agissant de la protection des réfugiés". Or, depuis que les autorités israéliennes ont pris en 2009 la responsabilité de déterminer qui entre dans cette catégorie, seuls 8 Erythréens et deux Soudanais ont obtenu le statut, a poursuivi le HCR. Deux cents ressortissants soudanais originaires du Darfour (ouest) ont eux obtenu un "statut humanitaire en Israël"."

Ils pourront toujours venir en France, comme Macron l'a déclaré :

"Nous devons aussi accueillir les femmes et les hommes qui fuient leur pays parce qu'ils y sont menacés en raison de leur origine, de leur religion, de leurs convictions politiques. C'est ce qu'on appelle le droit d'asile. C'est un devoir moral, politique et je ne cèderai rien. Nous respecterons celui-ci ; nous continuerons à accueillir ces femmes et ces hommes parce que la France est leur patrie mais pour autant, nous ne pouvons accueillir tout le monde et nous ne pouvons le faire sans qu'il y ait des règles. Il est aussi indispensable que nous puissions contrôler l'identité de chacune et chacun et lorsque quelqu'un qui arrive sur notre territoire ne relève pas du droit d'asile et n'a aucune chance d'obtenir la nationalité française, nous ne pouvons accepter qu'il reste des mois, des années dans une situation d'irrégularité qui n'est bonne ni pour lui ni pour le pays. Il faut donc là aussi des règles simples et des règles respectées et donc de la rigueur. Je m'attacherai à ce que notre pays se tienne à cette ligne d'humanité et d'efficacité."


Comment le Hamas a aidé les islamistes en Syrie

Analyse d'Antoine de Lacoste pour les lecteurs du Salon beige :

Unknown-19Le Hamas, mouvement islamiste palestinien, a été créé en 1987 par des militants affiliés aux Frères musulmans. Il est entré en conflit avec le Fatah, autre mouvement palestinien mais non islamiste, qu'il a réussi à chasser de la Bande de Gaza. Le Fatah a conservé le contrôle de la Cisjordanie et, depuis, la résistance palestinienne est coupée en deux pour le plus grand bonheur d'Israël.

Idéologiquement proche des islamistes égyptiens, le Hamas a organisé la survie de la Bande de Gaza par le biais de multiples tunnels qui la reliait au Sinaï. Armes, nourriture et argent transitaient par là. Le système s'est perfectionné au fil des ans et, malgré de nombreux bombardements, l'armée israélienne n'est pas vraiment parvenu à détruire ce réseau dense et complexe. Les hommes du Hamas ont ainsi acquis une véritable expertise dans ce domaine.

C'est cette expertise qu'ils vont mettre au service des islamistes syriens.

Ce soutien n'allait pourtant pas de soi. En effet, Israël multipliant les assassinats ciblés de dirigeants du Hamas, la branche politique du mouvement s'est réfugiée à Damas il y a plusieurs années. C'est l'Iran, financeur historique du Hamas, qui a joué les intermédiaires. Assad a accepté, malgré ses réticences contre les affidés des Frères musulmans, pour trois raisons : ne pas déplaire à son allié iranien, ne pas rompre la solidarité arabe face à Israël et faire un geste symbolique en direction de sa population sunnite, majoritaire dans le pays.

Depuis plusieurs années, Khaled Mechaal, chef de la branche politique du Hamas, avait donc ses bureaux à Damas, tout comme plusieurs de ses adjoints. Lorsque la guerre a éclaté en Syrie, c'est pourtant ce même Mechaal qui appelé le peuple sunnite syrien à la révolte contre "le tyran" Bachar.

Ce revirement en a surpris plus d'un mais il a sa logique : le Qatar avait en effet décidé de soutenir massivement l'insurrection islamiste et, entre Frères musulmans, la solidarité est totale. Or les dirigeants du Qatar sont eux aussi issus de cette obédience (c'est d'ailleurs une des causes de leur brouille avec l'Arabie Saoudite).

Naturellement Mechaal et ses amis ont dû déménager et se sont fort logiquement installés à Doha, capitale du Qatar.

Quelques mois après, des insurgés islamistes syriens, notamment ceux d'Al Nosra, ont appelé au secours le Hamas : leurs réseaux de tunnels destinés à se cacher dans les grandes villes et à prendre à revers l'armée syrienne ne donnaient pas du tout satisfaction. De nombreux combattants furent même ensevelis sous les éboulements.

Dans le plus grand secret, deux cents spécialistes du Hamas se sont donc rendus en Syrie afin d'apprendre à leurs nouveaux alliés comment construire correctement des tunnels...

Ils y sont même allés avec du matériel iranien et c'est ce qui a permis de découvrir l'affaire, les Iraniens n'ayant pas été longs à reconnaître leurs perceuses ultra-perfectionnées après la prise de plusieurs tunnels.

Beaucoup de militants d'Al Nosra ayant ensuite rejoint Daech, l'expertise nouvellement acquise a donc profité à tous...

Récemment Erdogan, qui parle un peu à Bachar entre deux insultes, lui a demandé d'accueillir à nouveau le Hamas, trop loin de ses bases au Qatar. Erdogan est en effet, lui-aussi, proche des Frères musulmans, et sa réconciliation avec la Russie (feinte ou réelle, l'avenir le dira), lui permettait cette requête.

Bachar ne pouvait évidemment accepter le retour des traîtres et a logiquement opposé une fin de non recevoir à Erdogan. Ce dernier n'a d'ailleurs pas trop insisté : l'efficacité des tunnels a coûté cher à l'armée syrienne et à ses alliés libanais et iraniens. Même l'Iran, soutien historique du Hamas, n'a pas relayé la demande turque et Bachar avait donc les mains libres pour refuser.

Depuis, le Hamas multiplie les tentatives de réconciliation vers l'Iran mais en pure perte pour l'instant. Le Hamas a perdu deux alliés précieux et pourra ainsi méditer les conséquences de son ingratitude et de son engagement dans une guerre perdue.


Israël-Palestine : Constituer deux États est impossible sur le terrain depuis longtemps

Frère Olivier-Thomas Venard, dominicain, vit et travaille à l’École biblique et archéologique française de Jérusalem depuis près de dix-sept ans. Directeur du programme de recherches La Bible en ses Traditions, auteur de deux ouvrages et de plusieurs articles sur la situation en Terre sainte, il répond aux questions d’Aleteia sur l’impact de la position américaine concernant le statut de Jérusalem.

"Le président américain, Donald Trump, a annoncé, mercredi 6 décembre, que les États-Unis reconnaissaient désormais Jérusalem comme capitale d’Israël. Cette promesse de campagne a déchaîné des violences dans le monde arabe, et la désapprobation générale dans les chancelleries. Quel est le contexte historique de cette annonce ? Comment peut-elle s’expliquer ?

On peut essayer de le comprendre de trois façons, aucune n’est très satisfaisante. Du point de vue de Donald Trump lui-même — la décision a été prise semble-t-il contre l’avis de son secrétaire d’État et de son ministre de la Défense — il s’agit de bouleverser la donne, pour faire surgir une nouvelle solution, un meilleur « deal », comme il dirait… Du point de vue de la politique intérieure, aux États-Unis, le président réalise une promesse faite par ses prédécesseurs, adoptée par le Congrès depuis 1995, et apparaît ainsi comme l’homme qui tient ses engagements. Mais on aurait tort de réduire sa décision à de la politique politicienne. Elle répond à une aspiration religieuse réelle pour des dizaines de millions d’Américains qui se reconnaissent dans la forme de sionisme qui accompagne souvent le « dispensationalisme ». Cette hérésie répandue depuis le XIXe siècle croit pouvoir extraire littéralement de la Bible le scénario précis de la fin des temps.

Pour ses adeptes, l’État d’Israël est l’accomplissement de l’alliance divine avec Abraham et le centre de son action désormais, jusqu’à la « seconde venue » du Christ après la bataille d’Armageddon. Depuis 1967, ils favorisent le rassemblement des juifs en Israël — quitte à ce qu’une grande partie meure dans la bataille finale, selon leur scénario — et s’efforcent de bloquer toute initiative visant au partage de la Terre sainte, qui retarderait inutilement l’accomplissement des prophéties. On comprend pourquoi beaucoup de voix de ces milieux (mais aussi des milieux des colons israéliens de Cisjordanie) ont comparé ces jours derniers Donald Trump et… Cyrus, le souverain perse du Ve siècle avant Jésus-Christ qui sans être lui-même croyant permit aux exilés juifs de revenir dans Jérusalem !

Et du point de vue de la politique extérieure ?

C’est le troisième point de vue, qui est paradoxal : la présidence américaine s’aliène les alliés traditionnels des USA : même le Canada, l’Australie, la Grande-Bretagne ne suivent pas… Les pays musulmans généralement si divisés retrouvent une cause commune. La Jordanie, dont la stabilité est essentielle aux portes d’Israël, est mise en difficulté, puisque le roi est traditionnellement le gardien des lieux saints du Dôme du Rocher-Mont du Temple, ce que l’affirmation de la souveraineté israélienne sur tout Jérusalem pourrait sembler menacer… À l’inverse, il est vrai, on parle de plus en plus d’une relation personnelle nouée entre le prochain souverain saoudien Mohammed Ben Salmane et le président américain Trump. Le premier aurait même demandé il y a plusieurs semaines à l’Autorité palestinienne d’envisager Abu Dis, non plus Jérusalem, comme capitale possible et de se contenter d’un territoire discontinu et d’une autorité limitée sur ce qu’on appellera « État palestinien ». Parallèlement, des officiels israéliens s’expriment dans des médias saoudiens, y décrivant la (menaçante) stratégie d’Israël contre le Hezbollah au Liban… On dirait que dans leur séculaire jalousie contre l’Iran, les Saoudiens sont prêts à régler la question palestinienne a minima.

Peut-on espérer que Donald Trump cherche vraiment à changer la donne sur le terrain pour faire « bouger les choses » ?

Force est de constater que l’apparent immobilisme des dernières décades n’a aucunement fait avancer la cause des Palestiniens, tandis qu’Israël a continué de déployer sa stratégie d’annexion avec constance. Trump concède-t-il le symbole de Jérusalem pour exercer ensuite une pression plus forte sur les Israéliens et leur arracher des décisions acceptables pour les Palestiniens ? Le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, lui-même de confession juive, serait en train d’élaborer un plan de paix… Il faut savoir cependant que la moindre concession de territoire aux Palestiniens sera vécue par la base fondamentaliste qu’on a cherché à satisfaire en reconnaissant Jérusalem comme capitale, comme une trahison, un blasphème même. Réintroduire du « religieux » dans un conflit qui est avant tout une question de justice est un jeu dangereux. Bref, il est sans doute trop tôt pour dégager une cohérence dans tout cela.

Quelles conséquences cette décision symbolique peut-elle avoir, en particulier sur le processus de paix ?

D’abord, hélas, des victimes. Une agitation est apparue dans les territoires, et un journal israélien comme Haaretz a déjà évoqué des centaines d’hospitalisation, et hélas plusieurs victimes de la répression des manifestations. Certes, les conditions d’une intifada ne sont pas là, car les Palestiniens ont tiré les leçons de la disproportion des forces ; ils sont divisés et plus de 40 000 jeunes hommes des Territoires subviennent aux besoins de leurs familles en travaillant comme journaliers en Israël… Quant au « processus de paix », disons-le tout net, le mot ne recouvre plus grand chose depuis longtemps : la question du tracé des frontières israéliennes, par exemple, n’a jamais été abordée avec le sérieux qu’on aurait attendu si le but avait jamais été d’établir deux États voisinant paisiblement. Le contenu des « négociations » s’est peu à peu réduit à l’harmonisation des mesures de sécurité prises pour éviter la violence ou les attentats et maintenir l’ordre… ce qui a eu pour effet pervers de discréditer un peu plus les officiels palestiniens ressentis par leur peuple comme « collaborateurs » de l’armée d’occupation.

S’agissant des perspectives de paix, on peut faire deux interprétations de la nouvelle position étatsunienne. La première préserve la « solution à deux États » comme on dit : l’Administration américaine a déjà dit que le mode d’exercice de la souveraineté israélienne dans les différentes parties de Jérusalem devra être négocié par toutes les parties ; Israël a déjà annoncé qu’il ne remettait aucunement en cause le statut des lieux saints, en particulier.

La seconde est plus cynique. Les États-Unis savent que, pour Israël, c’est Jérusalem indivise qui est la capitale, absolument pas partageable avec les Palestiniens. Et qu’en fait, la solution à deux États est morte, qu’il faut passer à autre chose. Ce qui se réalise est un scénario décrit il y a longtemps par Ariel Sharon : l’annexion israélienne des territoires de la Méditerranée au Jourdain, accompagnée d’« accords intérimaires de longue durée » avec des leaders palestiniens dans les poches où ils auront été réduits, qui éviteront à Israël de prendre soin de ces populations.

Comment voyez-vous évoluer la situation ?

Ce qui me frappe maintenant, comme observateur depuis près de dix-sept ans, c’est la distance constante entre le discours officiel sur le problème et la réalité. Constituer deux États est impossible sur le terrain depuis longtemps, tant les implantations israéliennes croissent et se multiplient. Les populations et les économies israéliennes et palestiniennes sont imbriquées… Ni Israël (sur qui retomberait le poids de la population palestinienne, aujourd’hui entretenue par la communauté internationale) ni les leaders palestiniens (qui profitent largement du système) ne veulent d’un État binational et pourtant c’est ce qui semble advenir sur le terrain. Cela commencera sans doute avec de fortes inégalités, voire une espèce de régime de « séparation » pour les poches de population palestinienne. Solution évidemment impure et scandaleuse au regard du droit international, mais solution quand même dans la mesure où elle permettrait aux gens de vivre, de faire des affaires, etc. Peut-on espérer qu’alors, les consciences finissent par se réveiller ?

Au cœur de cet imbroglio, l’Église catholique n’est pas muette. Le Pape appelle au respect du statu quo de la ville : est-ce une condition nécessaire à une solution de paix durable entre Israéliens et Palestiniens ?

Le Vatican, grand témoin du droit international, s’en tient à la résolution du 20 août 1980 du Conseil de sécurité de l’ONU qui condamnait la proclamation de Jérusalem capitale « une et indivisible » par Israël. Dans son appel pour la Ville sainte du 6 décembre, notre pape François appelle à la sagesse. La position du Saint-Siège est que toute revendication exclusive — qu’elle soit religieuse ou politique — est contraire à la « logique véritable de l’identité de la Ville ». L’annexion de Jérusalem-Est est exclue, et l’Église ne se satisfera pas d’une « simple extraterritorialité des lieux saints, avec l’assurance que les pèlerins aient la liberté de les visiter sans entraves ». Mgr Tauran a rappelé que le « caractère sacré » de Jérusalem ne se restreint pas aux monuments « comme s’ils étaient séparés les uns des autres ou isolés dans leur communauté respective » mais « affecte Jérusalem dans sa totalité, ses lieux saints comme ses communautés avec leurs écoles, leurs hôpitaux, leurs activités culturelles, sociales et économiques ».

Faudrait-il essayer de raviver l’idée d’un « corpus separatum » de la Vieille Ville, où se trouvent les plus importants lieux saints et qui serait placée sous contrôle international ?

Elle fut proposée lors du premier plan de partition refusé à l’époque par les pays arabes. Le Jewish Lobby for Peace, dans les années 2000 travaillait sur le concept « Sovereignty Belongs to God » proposé par le roi Hussein de Jordanie en son temps… Plus que jamais en tout cas, la mission des catholiques doit être à la (ré)conciliation. Comme le rappelait récemment la commission Justice et Paix de l’Assemblée des ordinaires catholiques de Terre Sainte, « l’Église a ses propres valeurs et critères pour définir sa position dans une situation de conflit, comme celui qui prévaut en Israël-Palestine. Aucun discours politique spécifique, aucune position particulière de parti ni aucune option idéologique n’est contraignante pour l’Église. Toutefois, dans le même temps, l’Église ne peut ignorer les injustices fondamentales ou les actions qui mettent en danger la paix et le bien-être de la personne humaine. » C’est son défi : comment être de l’huile dans les rouages plutôt que de l’huile sur le feu ?"


Jérusalem, la folle décision de Trump

Analyse d'Antoine de Lacoste pour les lecteurs du Salon Beige :

J"Trump n'en rate pas une pour embraser l'Orient. Il a d'abord remis en cause l'accord nucléaire avec l'Iran, accusant, contre tout bon sens, celui-ci de terrorisme. Il a ensuite donné blanc-seing à l'Arabie Saoudite pour ses initiatives calamiteuses au Yémen avec, à la clé, une guerre sans issue. Puis il laisse ses troupes occuper la Syrie en toute illégalité et sans savoir quoi en faire.

Il s'attaque maintenant au symbole des symboles : Jérusalem.

En annonçant que les Etats-Unis transféreront leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, Trump fait ce qu'aucun de ses prédécesseurs n'avaient osé, même George Bush junior, pourtant peu avare de ce genre de décisions catastrophiques.

Il conforte ainsi Israël dans sa politique qui viole constamment le droit international, en particulier par sa colonisation brutale de terres palestiniennes. Elle se traduit par des expropriations répétées, des vols en fait (lisez à ce sujet l'émouvant petit livre de Vera Baboun, le maire chrétien de Bethléem : « Ma ville emmurée »).

Mais Trump n'en a cure car il fait cela pour de strictes raisons de politique intérieure.

Il faut savoir que le Congrès américain a voté en 1995 le Jerusalem Embassy Act, qui prévoyait ce transfert. Mais une clause disposait que le Président des Etats-Unis pouvait repousser de six mois en six mois l'application de cette loi en fonction de la situation géopolitique locale.

Pendant sa campagne électorale, Trump, pour conforter son électorat de la droite évangélique protestante, s'était engagé à ne plus repousser l'application de l'accord. Pour les évangélistes, en effet, le retour du Messie sur terre passe par la reconnaissance d'Israël comme Etat juif avec Jérusalem comme capitale...

De plus, de très importants bailleurs de fonds de la campagne présidentielle de Donald Trump venaient du lobby sioniste (comme d'ailleurs chez Hillary Clinton) et les pressions, une fois l'élection acquise, étaient de plus en plus fortes.

Certes, aucune mesure concrète n'a encore été prise pour le déménagement de l'ambassade. Mais la décision étant maintenant annoncée, le principal verrou a sauté et ce n'est plus qu'une question de temps.

Il est évident que les Palestiniens n'ont guère les moyens de s'opposer à une telle mesure et si une nouvelle révolte éclate elle sera, comme les autres, sanglante mais stérile. Tout au plus, cela peut permettre aux deux factions rivales, l'Autorité palestinienne et le Hamas de se rapprocher. Mais là encore, cela ne saurait peser sur le cours des évènements.

Les réactions dans le monde arabe ont été à l'aune des divisions actuelles : Ryad s'est à peine exprimé, la Jordanie, gardienne des lieux saints musulmans, a émis une protestation de principe et Téhéran a accusé l'Amérique de provocation.

Poutine a condamné bien sûr, tout comme les dirigeants occidentaux mais que peuvent-ils faire d'autre ?

Alors c'était au monde chrétien de réagir, en particulier le Vatican. Car au fond cette nationalisation au profit d'un Etat confessionnel de Jérusalem, lieu où le Christ est mort sur la Croix et où des millions de pèlerins viennent chaque année se recueillir sur son tombeau, est un acte qui attaque le cœur même du christianisme.

Mais il ne s'est rien passé, ou presque. Le Pape François a certes appelé au respect du statu quo de Jérusalem, mais la gravité de la mesure aurait nécessité un discours solennel. Si prompt à se déplacer en Birmanie pour soutenir les musulmans, le Pape pourrait peut-être aussi songer à faire de même pour Jérusalem...

Alors, devant cette passivité générale, il faut au moins que les catholiques prennent conscience de l'offense qui leur est faite.


Donald Trump reconnaît Jérusalem comme la capitale d’Israël

Unknown-47Intéressant commentaire d'Yves Daoudal, au milieu de l'hystérie médiatique :

"A ce propos, les journalistes s’attendaient à une explosion de violence après la prière du vendredi, et il ne s’est presque rien passé (par rapport à ce qu'on attendait). Cela veut dire que les imams ont appelé à la modération et non au jihad et à l’intifada. Ce n’est évidemment pas étranger au fait que l’Arabie saoudite n’a condamné l’initiative de Trump que du bout des lèvres. Il est de notoriété publique que l’Arabie saoudite noue une alliance avec Israël contre l’expansionnisme iranien (Irak, Syrie, Liban), au point que le prince héritier a pu suggérer que la capitale de la Palestine soit Abu Dis et non Jérusalem sans que cela provoque un tollé. (Abu Dis est une petite ville qui jouxte Jérusalem… derrière le mur.)"


Périple à travers les Terres saintes du Proche Orient

Terres-saintes-et-profanesLes éditions Via Romana ont eu la bonne idée de rééditer un ouvrage de Jean Raspail, publié en 1960 par la Société d'édition géographique et touristique. Préfacé par Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, cet ouvrage intitulé Terres Saintes et profanes relate le périple de Jean Raspail à la fin des années 1950 en Terre Sainte, Liban, Syrie, Jordanie et Israël, sur les traces de Notre-Seigneur et des premiers chrétiens, mais aussi des civilisations antiques.

« J’ai dû lire et relire les Évangiles, les suivre pas à pas jusque dans les sables du désert de Judée où le Christ jeûna, ou bien dans le Néguev qui vit passer le trio fuyant de la Sainte Famille. L’histoire est passionnante. De Renan à Barrès, de l’incroyant au fidèle, elle a envoûté tous ceux qui, sur place, ne tenant compte que du cadre et des lieux vrais, s’y sont consacrés sincèrement.

« Modeste guide de terres saintes et profanes après tant d’autres illustres, je voudrais simplement me servir du paysage, des lieux et des gens, pour essayer de raconter “l’Évangile selon ce qu’il en reste”. N’est-ce pas cet évangile-là que cherche en définitive le visiteur de Terre Sainte ? »


Des vandales profanent pour la troisième fois une église à l’ouest de Jérusalem

Church-e1506077814967La police n’avait procédé à aucune arrestation après que le monastère de Beit Jamal a été la cible de crimes de haine en 2013 et 2016. Les photos des dégâts montrent que les vandales ont pris le soin de détruire les visages des icônes ainsi que ceux qui étaient peints sur les vitraux (voir les photos sur l'Observatoire de la christianophobie).

C’est la troisième fois que l’église catholique est vandalisée au cours de ces dernières années.

En 2013, des extrémistes juifs présumés avaient lancé des bombes incendiaires sur le bâtiment et peint au spray des slogans comme « prix à payer », « mort aux non-Juifs » et « Vengeance » dans les couloirs du monastère. Puis, au mois de janvier 2016, des douzaines de croix du cimetière de Beit Jamal avaient été renversées. Il n’y avait eu aucune arrestation suite à ces actes de profanation.

L’évêque Boulos Marcuzzo a condamné ce dernier incident, disant qu’il n’est

« pas seulement un acte de vandalisme mais une action contre le caractère sacré des lieux saints et la foi ». « La terre sainte est profonde en termes de foi et de culture. Nous devons vivre ensemble avec la diversité des confessions ».« Il est absolument nécessaire d’accepter les autres, de nous accepter les uns les autres dans notre diversité ».


Violations des lieux saints de Jérusalem

Les Patriarches et chefs des Églises et communautés chrétiennes de Jérusalem ont publié une déclaration commune le 4 septembre pour alerter sur les «récentes violations du Statu Quo» des Lieux Saints de Jérusalem qu’ils qualifient de «tentative systématique visant à miner l’intégrité de la Ville Sainte» et à «affaiblir la présence chrétienne en Terre sainte».

Ils dénoncent aussi une proposition de loi signée par une quarantaine de membres du Parlement israélien qui «limiterait les droits des Églises sur nos propriétés».

Dans ce document conjoint, treize hauts représentants de l’ensemble des Églises et communautés chrétiennes présentes à Jérusalem expriment leur ferme opposition à «toute action» de la part de «toute autorité ou groupe» ayant pour effet de violer ou de miner «des lois, accords et règlements qui ont discipliné notre vie pendant des siècles».

L’inquiétude des chefs religieux quant au respect du Statu Quo qui «réglemente la coexistence des communautés religieuses dans la Vieille Ville de Jérusalem a été ravivée» par plusieurs décisions récentes de la Cour israélienne qui menacent les propriétés des différentes Églises chrétiennes.

«Les tentatives dénoncées ne touchent pas qu’une seule Église; elles nous touchent tous, et elles affectent les chrétiens et toutes les personnes de bonne volonté à travers le monde. Nous avons toujours été fidèles à notre mission de veiller à ce que Jérusalem et les Lieux Saints soient ouverts à tous, sans distinction ni discrimination».


Pourquoi Israël soutient les islamistes syriens

Chronique d'Antoine de Lacoste :

Depuis le début de la guerre en Syrie, Israël soutient directement plusieurs groupes islamistes syriens. Armes, argent, médicaments ont été fournis en quantité importante aux djihadistes, en particulier le long de la frontière commune aux deux pays, sur le plateau du Golan.

Une rumeur démentie par Tel Aviv avait couru un temps : des blessés islamistes étaient  soignés dans des hôpitaux israéliens. Un incident sérieux avait finalement permis la confirmation de cette information : des islamistes avaient commis des exactions dans un village druze avant de se replier, pourchassés par des habitants druzes venus en renfort.

Cette population, très à part et très soudée, vit notamment sur un territoire à cheval sur la Syrie et l'Etat hébreu. Tous les hommes sont armés et ce sont de redoutables combattants des montagnes. L'armée française en a un cuisant souvenir lors de la révolte druze de 1925.

Dans leur chasse aux islamistes, les Druzes ont constaté avec stupeur que leurs ennemis s'enfuyaient vers la frontière, où des ambulances israéliennes les attendaient pour emmener les blessés. L'affaire s'est mal finie pour les islamistes : les ambulances ont été interceptées et les blessés exécutés par les Druzes. L'armée israélienne n'est pas intervenue, afin de ne pas s'aliéner une population avec qui elle entretient de bonnes relations.

Les faits étant avérés, il faut s'interroger sur les raisons de ce soutien, qui n'est paradoxal qu'en apparence, et il y en a deux.

La première raison était le souhait de voir tomber Bachar. Les Assad sont de vieux ennemis d'Israël et la chute de leur régime aurait été l'aboutissement d'une haine tenace. De plus, cela aurait engendré le chaos dans ce pays honni : la politique sioniste est en effet largement orientée vers la déstabilisation des régimes qui lui sont hostiles afin d'assurer sa sécurité. C'était d'ailleurs un des buts de guerre de Bush en Irak qui a parfaitement réussi puisque l'Irak n'existe plus. Ce n'était pas le souhait des Américains à qui avaient échappé quelques subtilités orientales, mais c'était bien celui des Israéliens.

La prochaine cible sera l'Iran comme Donald Trump l'a très clairement déclaré récemment pour bien marquer la persistance du lien entre Washington et Tel Aviv.

Mais depuis l'intervention russe, Israël sait que son pari est perdu et qu'Assad ne va pas tomber demain. Alors pourquoi continuer ?

Pour une raison très simple : établir une zone tampon sur la plateau du Golan afin d'éviter le retour de l'armée syrienne le long de sa frontière. La quasi-totalité de cette frontière est ainsi aux mains des islamistes qui, sans le soutien de l'Etat hébreu, auraient été vaincus depuis longtemps.

Aussi, dès que l'armée syrienne tente de lancer une offensive, l'aviation israélienne n'hésite pas à intervenir pour sauver ses protégés, sous le prétexte de réagir à des provocations syriennes.

Au delà des Syriens, c'est aussi une façon de tenir à distance le Hezbollah qu'Israël doit déjà supporter sur sa frontière libanaise (son offensive de 2006 s'était brisée sur la défense acharnée des chiites) et n'a pas l'intention de voir se promener en plus sur le Golan.

Il va tout de même arriver un moment où les islamistes seront vaincus en Syrie et celle-ci n'acceptera pas qu'une portion de son territoire soit à nouveau annexée par Israël via des djihadistes.

La diplomatie russe sera nécessaire.


Israël soutient la Hongrie contre... George Soros

2225233533George Soros, un Hongrois d'origine juive, finance de nombreuses associations humanitaires comme Human Rights Watch et des initiatives démocratiques, comme la création de l'Université d'Europe centrale (CEU) à Budapest. Le gouvernement  Viktor Orban a dénoncé à plusieurs reprises les positions des organisations financées par George Soros qu'il estime contraires à sa politique.

Alors que le premier ministre Benjamin Netanyahu doit effectuer une visite en Hongrie, un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a estimé que les critiques hongroises contre Soros étaient légitimes car ce dernier "tente continuellement d'affaiblir les gouvernements israéliens démocratiquement élus". Selon les autorités israéliennes, George Soros et les institutions qu'il finance "diffament l'Etat juif et cherchent à nier son droit à se défendre lui-même". Israël apprécie peu les prises de positions d'Human Rights Watch sur la politique menée par les autorités israéliennes dans les territoires occupés de Cisjordanie et à l'égard des Palestiniens.

Le gouvernement hongrois a réalisé une nouvelle campagne d’affichage, « Ne laissons pas Soros rire le dernier ! », rappelant que selon le dernier référendum « 99% rejettent l’immigration illégale ».


Le texte final de la Conférence de Paris déjà dévoilé

Pas besoin de tenir ce sommet à Paris, dimanche, puisque jeudi, le quotidien israélien Haaretz a dévoilé le texte rédigé par les diplomates du Quai d’Orsay. Il s’agit des conclusions de la très Conférence de Paris pour la paix au Proche-Orient déjà entérinées de facto par toutes les chancelleries. Ce texte a déjà été présenté vendredi 6 janvier, par le diplomate français Pierre Vimont aux 70 représentants des pays occidentaux et arabes qui participeront à la Conférence.

A première vue, ce projet est dans la parfaite continuité de la résolution 2334 adoptée au Conseil de sécurité de l’ONU, et n’apporte aucun élément supplémentaire pour promouvoir la paix entre Israël et la Palestine.


L'émodiplomatie, une contre-politique étrangère (française) qui nie le réel

Analyse très pertinente et fouillée (elle propose beaucoup de liens) de Maxime Chaix, relayée par dedefensa. Extrait.

En mars 2016, le magazine Marianne révéla que la direction de la prospective du Quai d’Orsay avait, dès octobre 2012, alerté le ministre des Affaires étrangères et l’Élysée sur le fait que l’Arabie saoudite et le Qatar finançaient les groupes extrémistes en Syrie – ce qui vient d’être confirmé par des propos d’Hillary Clinton rendus publics par Wikileaks. Dans une note qui fut ignorée par leur hiérarchie, ces experts du Quai d’Orsay soulignèrent que le « piège [venait] du Golfe », et que « nous [risquions] d’y tomber ». Finalement, à partir de 2014, plusieurs députés de l’opposition accusèrent le gouvernement français d’avoir soutenu le Front al-Nosra, rappelant qu’il s’agissait de la branche d’al-Qaïda dans le conflit syrien. Au vu de la gravité de ces allégations, on aurait pu s’attendre à un scandale national. Il n’en fut rien, les médias français n’ayant pas repris ces arguments. Présidente de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale depuis juin 2012, Élisabeth Guigou pouvait-elle ignorer ces politiques clandestines ? Contactée durant l’écriture de cet article, la députée n’a pas répondu à ma sollicitation.


Les padamalgam du jour

MEn France, une perquisition a eu lieu dans une mosquée de Villiers-sur-Marne, dans le Val-de-Marne. Il s'agissait d'établir si une école coranique non déclarée existait au sein de ce lieu. Plusieurs personnes en situation irrégulière ont été arrêtées à cette occasion. La mosquée Al Islah de Villiers-sur-Marne a déjà fait parler d'elle aupravant : en juillet, une perquisition avait eu lieu chez un fiché S qui fréquentait ce lieu de culte. En avril, plusieurs jeunes de Champigny, qui le fréquentaient aussi, ont été condamnés dans le cadre d’une filière d’acheminement de combattants vers la Syrie.

En Israël, le chef de la police a déclaré :

"Toutes les études de criminologie à travers le monde, sans exception, prouvent que les immigrés sont davantage impliqués dans la criminalité que d'autres".

La Turquie a libéré un déséquilibré : Oguzhan Akdin, condamné en 2006 à 18 ans et 10 mois de réclusion pour l’assassinat du Père Andrea Santoro (en hurlant le fameux cri des déséquilibrés : « Allahou Akbar »). Il fait partie des milliers de prisonniers libérés pour laisser la place aux complices du coup d’Etat raté du 15 juillet.


Prévention des attentats : suspension des permis de séjour pendant le ramadan

En Israël :

"Les autorités israéliennes ont annoncé, jeudi 9 juin dans la matinée, qu’elles avaient décidé de suspendre les permis d’entrée pour le ramadan de 83 000 Palestiniens. « Tous les permis délivrés pour le ramadan, en particulier les permis destinés aux visites familiales (pour les Palestiniens) en provenance de Judée-Samarie sont gelés. (...) 83 000 permis sont donc gelés », a indiqué le Cogat, l’organe chargé de coordonner les activités israéliennes dans les Territoires palestiniens. La Judée-Samarie est le nom par lequel le gouvernement israélien désigne la Cisjordanie, territoire palestinien occupé.

Cette décision intervient au lendemain d’une attaque palestinienne meurtrière, par balle, dans l’un des endroits les plus populaires de Tel-Aviv, le marché Sarona : quatre personnes sont mortes et une dizaine d’autres ont été blessées, selon un bilan provisoire des services de secours."

Hé Oh la gauche, un commentaire moralisateur ?


France, "soit chrétienne ! N’aie pas honte de ton identité"

Mgr Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem, est interrogé dans Famille chrétienne. Extrait :

Unknown-3"[...] Vous trouvez que l’Occident n’en fait pas assez ?

Vous ne faites rien ou si peu ! Les Occidentaux ont peur, car ils sont riches. La Jordanie est pauvre. Un pauvre reçoit un autre pauvre. Un riche a peur de perdre ses privilèges, ses richesses, son bien-être. Je les comprends un peu…

Et la France ?

J’ai envie de lui dire : soit chrétienne ! N’aie pas honte de ton identité. Nous sommes avec toi, sois avec nous. Reviens à la première communauté chrétienne de Jérusalem : priez, rompez le pain, servez ensemble. Et accueillez la veuve et l’orphelin.

Vous êtes en passe d’être remplacé. Quelle Église trouvera le nouveau patriarche ?

L’Église Mère de Jérusalem est l’Église du Calvaire. Dans nos rues étroites, Jésus est tombé plusieurs fois. Sur cette ville sainte, Il a pleuré. À la suite du Maître, nous prions, nous tombons, parfois nous pleurons…

Le calvaire continue à cause de la situation politique, plus pénible que jamais, beaucoup plus qu’au début de mon mandat, en 2008. L’attention mondiale s’est transportée sur la Syrie et l’Irak : qui, maintenant, se soucie de nous ? Mais le Calvaire n’est pas très loin du tombeau vide. La Résurrection doit nous traverser, nous relever. Je suis touché par ces jeunes Jordaniens qui, face à tant d’horreurs, sont revenus vers Dieu. Jamais nos églises n’ont été aussi pleines. Tout est bon pour celui qui croit en Dieu. "


Devant Manuel Valls, le patriarche de Jérusalem défend la famille

Unknown-15Extrait du discours du patriarche Fouad Twal, le 23 mai à Jérusalem :

"[...] Nous prions pour la France et les Français, touchés en plein cœur le 13 novembre, et qui traversent une période difficile. Nous venons d’un pays où le système tribal de la famille est le noyau dur de la société, et constitue une richesse indéfectible. Nous souhaitons que les hommes et les femmes de notre temps, retrouvent la joie et la grandeur authentique de la famille traditionnelle. Depuis cette terre, berceau de la foi chrétienne, notre espérance est aussi que la France, puisse être fidèle à ses racines, notamment à travers une meilleure collaboration avec la Conférence Episcopale Française, pour le bien du pays tout entier. [...]"


Le roi de Jordanie finance la restauration du tombeau du Christ

Lu sur le site du Patriarcat latin de Jérusalem :

Unknown-58"La Cour royale a informé le Patriarcat orthodoxe de Jérusalem de la « makruma » du roi (donation royale de bienfaisance) par une lettre adressée à Sa Béatitude Theophilos III le 10 avril. Le Patriarche orthodoxe a salué la générosité du Roi Abdallah, rappelant combien Sa Majesté a toujours été, et restera, le fidèle gardien et dépositaire des Lieux Saints chrétiens et musulmans de Jérusalem.

Pendant la semaine sainte, le Patriarcat orthodoxe de Jérusalem et la Custodie de Terre Sainte avaient rendu publique la décision selon laquelle le Tombeau du Christ, dans la Basilique de la Résurrection à Jérusalem, serait restauré très prochainement, après les solennités de Pâques orthodoxes. Une étude scientifique menée au préalable a démontré que le lieu souffre de graves problèmes d’humidité liés à la « condensation du souffle des visiteurs », mais aussi d’oxydation due à la fumée des cierges.

Cette restauration est possible grâce à un accord trouvé entre les trois principales confessions (grecque-orthodoxe, latine et arménienne) qui cohabitent dans la basilique.

Mgr William Shomali, vicaire patriarcal latin à Jérusalem, a chaleureusement salué la décision du Roi Abdallah : « C’est une excellente nouvelle, une nouvelle à caractère hautement symbolique, puisque le Saint Sépulcre est le lieu le plus sacré pour les chrétiens de toutes les confessions. Cette décision montre toute la bienveillance du Roi envers les chrétiens et son continuel souci de préserver le patrimoine du christianisme, notamment de par sa mission de garant des Lieux Saints, chrétiens et musulmans, de Jérusalem, depuis les accords de Wadi Araba.» [...]"


Pas d'angélisme en Israël

Netanyahu refuse qu'Israël soit "submergé" par des migrants syriens et africains :

"Nous ne laisserons pas Israël être submergé par une vague de migrants illégaux et d'activistes terroristes", a affirmé M. Netanyahu lors du conseil hebdomadaire des ministres, au lendemain d'un appel du chef de l'opposition, Isaac Herzog, à accueillir des Syriens fuyant la guerre civile.

"Israël n'est pas indifférent à la tragédie humaine des réfugies syriens et africains (...) mais Israël est un petit État, très petit qui ne dispose pas d'une profondeur démographique et géographique, c'est pourquoi nous devons contrôler nos frontières", a-t-il ajouté"

Pour y parvenir, le Premier ministre a annoncé qu'Israël "commence aujourd'hui à construire une clôture à la frontière avec la Jordanie", le quatrième "mur" érigé par l'Etat hébreu.


Incendie du sanctuaire de la Multiplication des Pains : 3 juifs israéliens inculpés

TabghaLe 18 juin, deux salles annexes de l'église de Tabgha, construite sur les rives du lac de Tibériade où le Christ a accompli le miracle de la multiplication des pains, étaient détruites par les flammes. La piste criminelle ne faisait guère de doute : un graffiti en hébreu, tiré d’une prière juive, appelait à éliminer d’Israël les "idoles païennes".

Hier et aujourd'hui, la police procédait à l'arrestation de trois juifs israéliens, qui ont été inculpés :

"Le Shin Bet, le service de sécurité intérieure israélien, a [...] affirmé mercredi que les suspects appartenaient à « un groupe à l’idéologie radicale, actif depuis 2013, soupçonné d’autres actes antichrétiens et d’agressions contre des civils palestiniens ». Ce groupe est notamment suspecté d’avoir brûlé des maisons de Palestiniens en Cisjordanie occupée et tenté de mettre le feu à l’église de la Dormition à Jérusalem.

Le Shin Bet cite un site Internet proche de ce groupe qui avait appelé à « la lutte contre les idolâtres et la présence d’églises en terre sainte »."


Menace contre les chrétiens à Jérusalem

À Jérusalem, un groupe se qualifiant « d’État islamique en Palestine » a distribué la semaine dernière des tracts exigeant des chrétiens de quitter le pays avant la fin du ramadan, sinon ils seront tués

Mgr William Shomali, évêque auxiliaire du Patriarcat latin de Jérusalem, appelle à la vigilance.

« D’une certaine manière, nous devons prendre ces menaces au sérieux. Il suffirait que trois jeunes fondamentalistes armés de couteaux attaquent une maison chrétienne. Cela sèmerait la panique dans la communauté chrétienne ».

Actuellement, environ 160 000 chrétiens vivent en Israël et à Jérusalem-Est, occupée depuis 1967. La majeure partie d’entre eux sont citoyens israéliens. Environ 2% de la population totale d’Israël est chrétienne.


Escalade de la violence antichrétienne en Israël

Après l’incendie criminel du 18 juin probablement perpétré par des extrémistes juifs contre l’Église de la Multiplication des pains, l’un des célèbres sanctuaires de Terre Sainte, Mgr William Shomali, évêque auxiliaire du Patriarcat latin de Jérusalem, déclare à l'AED :

« C’est une véritable escalade de la violence antichrétienne. Nous sommes en droit de nous demander ce qui va encore nous arriver d’autre maintenant »

« Comme par le passé, je continue d’avoir tendance à croire que cet acte n’a été commis que par un groupe très petit et agressif. En effet, il existe des Juifs libéraux et tolérants, des Juifs qui le sont moins, et enfin ceux qui détestent les non-Juifs. Mon inquiétude porte sur l’augmentation du nombre de personnes radicalisées et sur l’accroissement de leur degré d’intolérance. »


Israël : incendie criminel contre le sanctuaire de la Multiplication des Pains

Brotvermehrungskirche_BW_1Le sanctuaire de Tabgha, haut lieu du christianisme catholique en Israël, a été touché dans la nuit de mercredi à jeudi, par un incendie. La police israélienne soupçonne qu'il soit d'origine criminelle. Cette église, aussi appelée l'église de la multiplication des pains et des poissons car construite sur les rives du lac de Tibériade, en Galilée où Jésus a nourri cinq mille personnes avec cinq pains et deux poissons, a été endommagée mais les dégâts sont limités à deux pièces du complexe entourant le bâtiment.

Selon le père Matthias, de l'ordre des Bénédictins allemands qui administre le site de Tabgha, ces pièces ont été «totalement détruites».

«L'église, Dieu merci, est en bon état. Nous sommes heureux que l'église n'ait rien eu».

Des graffitis, en hébreu biblique, appellent à l'élimination d'Israël des dieux païens et sont tirés d'une prière juive prononcée trois fois par jour. Seize jeunes colons israéliens ont été interpellés et ont été vite été relâchés sans qu'aucune charge n'ait été retenue contre eux, après avoir été interrogés et avoir livré leur déposition. Leur remise en liberté ne dissipe néanmoins pas les soupçons d'un acte de haine religieuse. 

L’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte acondamné :

"Ce matin 18 juin, en écoutant la radio israélienne qui diffusait la nouvelle de l’incendie de Tabgha, les Chrétiens de Terre Sainte, Evêques et fidèles, ont été profondément choqués en apprenant qu’un incendie avait été intentionnellement provoqué dans le sanctuaire de la Multiplication des Pains pendant la nuit, et qu’un moine et une bénévole allemande, intoxiqués par les fumées, avaient été transportés à l’hôpital.

C’est encore un acte violent perpétré par des individus intolérants et sans scrupules qui nuisent à l’image de la Terre Sainte en offensant les chrétiens de ce pays et l’Eglise catholique dans son ensemble, et qui nuisent aussi à l’idée d’un Etat qui se définit démocrate, tolérant et sécurisé.

Nous partageons le désarroi des Pères Bénédictins, gardiens du sanctuaire et nous leur exprimons notre solidarité.

C’est la troisième fois que la communauté bénédictine de Terre Sainte est touchée par des attaques criminelles similaires: l’année dernière déjà à Tabgah, le 27 avril 2014, de jeunes juifs extrémistes s’en étaient pris à des croix et à des religieux. Dans l’abbaye bénédictine de la Dormition, située sur le mont Sion à deux pas du Cénacle, un incendie avait été déclenché le 26 mai 2014, quelques minutes seulement après le départ du Pape François. Les Bénédictins du mont Sion sont aussi incessamment soumis à des actes de mépris et de violence.

Un tel acte criminel nuit gravement à la coexistence des communautés religieuses du pays : Juifs, Chrétiens et Musulmans, ensemble, doivent lutter contre de telles manifestations de violence et d’extrémisme. L’éducation des jeunes dans les écoles religieuses doit être faite en faveur de la tolérance et de la coexistence.

Ces derniers mois d’autres attaques ont été perpétrées à l’encontre de mosquées ou de lieux chrétiens. Des faits classés sans suite. Nous exigeons, vu la gravité des faits, que l’enquête soit rapide et que soient traduits en justice les auteurs de ce vandalisme.

Nous remercions les politiciens et les chefs religieux qui ont condamné cet acte et manifesté leur solidarité.

Notre société a besoin de notre témoignage en faveur du respect de la dignité de tout homme et de toute femme, du respect de leur foi, et de la sauvegarde de la sacralité de tous les lieux saints et de leur libre accès pour les croyants."


Bus israëliens interdits aux Palestiniens

Le ministre israëlien de la Défense vient de décréter une nouvelle mesure qui fait polémique :

"Les Palestiniens de Cisjordanie se rendant chaque jour en Israël pour y travailler n'ont plus le droit depuis mercredi 20 mai d'utiliser les mêmes autobus que les Israéliens pour revenir chez eux, a indiqué une responsable du ministère de la Défense"

Manuel Valls, adepte de la dénonciation des apartheid, n'a pas eu le temps de réagir et de s'offusquer puisque le premier ministre israëlien, Benjamin Netanyahu, a immédiatement ordonné la suspension de cette mesure deavnt les accusations de mise en place d'un aparthied. Mais ne doutons pas que Manuel Valls allait réagir avec autant d'énergie et de virulence que pour Robert Ménard...


La cour suprême israélienne sauve la vallée de Crémisan

Lu sur le blog d'Yves Daoudal :

"La Cour suprême d’Israël a tranché, après une procédure qui aura duré plus de neuf ans, en faveur des chrétiens de la vallée de Crémisan, près de Bethléem. Elle a donné raison aux habitants de Beit Jala qui avaient fait appel contre le tracé du mur, et aux salésiens qui les avaient rejoints. Pour construire le fameux mur de séparation, et la route qui lui est adjointe, de nombreuses parcelles allaient être confisquées, et en outre le mur allait empêcher les habitants de Beit Jala d’aller sur leurs terres restantes, et allait séparer les deux couvents (salésiens et salésiennes). En bref c’était la mort de la vallée de Crémisan, le poumon vert de Bethléem.

La commission de la Cour suprême, présidée par l’ancien président de la Haute Cour, établit que le tracé prévu n’est pas le seul possible, contrairement à ce que prétendait le ministère de la Défense, et elle enjoint au gouvernement de faire un autre tracé qui soit moins dommageable pour les populations et les couvents… par exemple celui qui est proposé par les plaignants…"

Beit Jala
Le curé de Beit Jala célébrait une messe dans la vallée tous les dimanches, et les salésiennes disaient le chapelet tous les vendredis à l’endroit où le mur devait être construit.


L'Union Européenne félicite Benjamin Netanyahu

... qui se prépare à gouverner avec l'extrême droite :

"L'Union européenne a félicité mercredi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour sa victoire aux élections (...). L'UE s'engage à travailler avec le nouveau gouvernement israélien à une relation mutuellement bénéfique ainsi qu'à une relance du processus de paix, a écrit la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, dans un communiqué." (source)

"Benjamin Netanyahu a déjà pris contact avec le Foyer juif, un parti nationaliste religieux crédité de 8 sièges, ainsi qu'avec les partis ultra-orthdoxes Shass et Liste unifiée de la Torah (7 sièges chacun), et Israël Beiteinou, parti nationaliste du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman (6 sièges) pour constituer une majorité, a indiqué son parti." (source)

Pour mémoire, Avigdor Lieberman, ministre des affaires étrangères, avait récemment déclaré que tous les citoyens arabes qui n’étaient pas fidèles à l’État hébreu devraient être « décapités à la hache ».


Le financement de Daesh

Lu ici.

"Wesley Clark, homme politique et ancien général des Forces armées des États-Unis a déclaré sur CNN : “L’Etat islamique a démarré grâce au financement de nos amis et de nos alliés … avec pour objectif de se battre jusqu’à la mort contre le Hezbollah.“Qui sont les amis et alliés des Etats-Unis auxquels le général Clark fait allusion ? Pour le financement ce n’est pas un secret de nommer le Qatar. Il semble que Clark vise également l’implication de la Turquie et d’Israël. Depuis 2001, le général Clark est le porte-parole d’un groupe d’officiers supérieurs opposés à l’influence israélienne sur la politique extérieure des États-Unis, à ses développements impérialistes agressifs et au remodelage du « Moyen-Orient élargi ». Il s’était opposé au déploiement de troupes en Irak, et aux guerres contre la Libye et contre la Syrie. (Source CNN : voir la vidéo de l’interview sur Youtube)

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