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De "L'arabe"

Lu sur Facebook :

41556900_10156842855057174_5554450787511304192_n"Arrivé en France un 14 juillet 1966, du Liban, mon père Jean-Claude Zahar (libanais catholique, né en Égypte à Alexandrie), avait pris l'arabe en option pour le bac. Son examinateur était algérien. Ils ne se comprenaient absolument pas. Mon père tenta même de lui déclamer quelques poèmes en arabe égyptien, alors à la mode avec les films de Youssef Chahine (un catholique) avant une ultime tentative avec un poème pré-islamique censé être une référence universelle...même incompréhension; il a eu 0.

Lorsque mon grand oncle, Joseph Naggear (premier polytechnicien libanais, ministre et "père" des ingénieurs "arabes"), conduit la première réunion pour la Ligue Arabe (seul chrétien de l'Assemblée), il du la tenir en grande partie en français et conclut la fameuse réunion par :"les arabes se sont mis d'accord aujourd'hui pour ne pas être d'accord". Tous d'applaudir mais tous avaient-ils bien compris ? Il n'y a que 10% des arabophones capables de lire le coran dont une majorité de chrétiens et de juifs: et ce qu'il y a à y comprendre est confus et/ou haineux.

Il n y a pas de civilisation arabe, musulmane ou arabo-musulmane (malgré la tentative opérée au siècle dernier au travers de la NAHDA), mais il y a bien une civilisation française et chrétienne. Et les chrétiens libanais, comme les Français, feraient bien de le comprendre, cela nous évitera de nouveaux drames. Le jour où tous les Libanais et les Français cesseront de se considérer comme arabo-musulmans, ces derniers cesseront de chercher notre perte en s'appuyant sur nos divisions. L'arabe comme l'Islam est source de corruption, de division et de bêtise. Les deux attirent surtout les racailles et ne produisent que de mauvais fruits. Seul des traîtres, des collabos, de sombres idiots ou des anti-catholiques anti-francais peuvent considérer un intérêt dans l'apprentissage d'un des nombreux idiomes incertains arabiques ou la construction de mosquées chez nous (Liban inclus)"


Réfugiés : l’équilibre du Liban menacé

Communiqué de l'Oeuvre d'Orient :

"Les réfugiés dans les pays voisins de la Syrie spécialement au Liban ont vocation à rentrer chez eux. Il convient d’être attentif à ne pas déstabiliser les équilibres fragiles mis en place depuis des années entre les communautés du Liban. C’est l’avenir même de l’existence de ce pays qui est en cause. La communauté internationale doit mettre en œuvre, en liaison avec les autorités syriennes, les moyens de ce retour, dans des conditions de sécurité et de dignité.

Depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), sous couvert de querelles politiques, de tensions religieuses, de rivalités claniques communautaires et de conflits intermittents avec Israël, le Liban n’a jamais vraiment connu de période de paix totale avec les autres et avec lui-même. Par ailleurs, avec la dégringolade du conflit syrien depuis 2011 et la chute de Mossoul puis de la plaine de Ninive à l’été 2014 aux mains de l’organisation Etat Islamique (EI), le Pays du Cèdre a subi un afflux considérable de réfugiés syriens et - dans une moindre mesure - irakiens, venu s’ajouter aux quelques milliers de palestiniens installés au Liban depuis 1948, au point de représenter près du tiers de sa population totale.

Cette situation n’est pas sans poser des problèmes humanitaires et des tensions avec la population autochtone, notamment dans le domaine de l’emploi, brigué par une main d’œuvre syrienne plus que bon marché. Cet afflux de réfugiés, ajouté aux difficultés économiques et sociales, a considérablement augmenté le niveau de pauvreté et creusé le fossé des richesses, à tel point que, selon le rapport 2016 de l’ONG Human Rights Watch, 1/3 de la population libanaise vit en dessous du seuil de pauvreté ainsi que 70% des réfugiés syriens qui dépendent des aides extérieures pour survivre.

Le niveau de scolarité est également en berne. Selon un communiqué de l’ONG Save The Children plus de 500 000 enfants libanais et étrangers vivant au Liban ne sont pas allés à l'école lors de l'année scolaire 2017-2018. (Ce chiffre inclut 59 % des enfants syriens en âge d'être scolarisés). En évoquant le Pays du Cèdre, Jean-Paul II parlait de « message ». Dix-huit communautés religieuses s’y côtoient depuis des siècles. Parmi cette mosaïque, treize sont chrétiennes dont six rattachées à Rome. Les chrétiens représentent aujourd’hui démographiquement 40% de la population."


Mgr Raï réclame le retour immédiat des réfugiés

Images-4En visite en France, le patriarche de l’Eglise maronite monseigneur Béchara Raï est revenu sur sa rencontre avec Emmanuel Macron, s’attardant sur l’enjeu que représente aujourd’hui le conflit syrien sur son pays libanais. Le patriarche a premièrement insisté sur la question des 1,7 million de réfugiés syriens qui habitent aujourd’hui dans le petit pays qu’est le Liban. Et le prélat d’évoquer sans détour « la nécessité de leur retour immédiat ». 

« Les conséquences économiques, sociales, culturelles et politiques sont désastreuses.  Il était normal de répondre dans l’urgence, mais cette présence se prolonge désormais au dépend du Liban et des Libanais. »

En cause, le « déséquilibre démographique » et le « changement d’identité ».

« Pour tout vous dire, nous nous sentons parfois un peu étrangers dans notre propre pays ». 

C'est un peu ce qui nous attend en France...

« Il ne faut plus encourager les gens à partir mais à rentrer chez eux. Il faut cesser de dire qu’il n’y a pas la paix en Syrie parce qu’il y a beaucoup de zones sécurisées dans ce pays qui est le leur. On ne cesse de parler de leur intégration à l’étranger, mais ce n’est pas la solution. C’est même un danger ». 

« Il fallait donner de la valeur aux chrétiens, on a préféré en donner au pétrole et aux stratégies politiques. Nous ne nous sommes jamais sentis valorisés. »


Le Liban toujours plus sous la coupe de l’Iran

De Bernard Antony :

"Il y a quinze jours, à Beyrouth, au siège du parti Kataëb, notre ami Samy Gemayel [photo], son président, nous recevait longuement, bien qu’il fût en en pleine campagne électorale. Il nous disait :

Unknown-29« L’Iran n’a plus besoin d’ambassade au Liban ; avec le général Aoun, plus que soutenu, complètement tenu par le Hezbollah, il est à la présidence de la République ; il est à la présidence de l’Assemblée nationale avec le chiite Nabi Berry ; il y dispose de la majorité avec ses alliés aounistes. 

Enfin, avec le Hezbollah, qui n’est pas seulement un parti mais est devenu plus qu’une milice, une armée qu’il a puissamment équipée, qu’il encadre et commande, l’Iran domine de fait, insupportablement, notre pays. Face à cela, nous maintenons et défendons coûte que coûte ce qui reste de liberté au Liban dont nous voulons réaffirmer le droit à la souveraineté ».

Car, après le départ des occupants syriens en avril 2005, leur allié du Hezbollah libanais ne s’était pas volatilisé, au contraire, maintenant fortement ses positions dans la Bekaa et surtout au sud, le long de la frontière avec Israël. La guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah ne fut pas décisive, marquée plutôt par un échec pour l’armée hébreue, laissant sur le terrain beaucoup de ses excellente chars d’assaut Merkava.

Depuis, le Hezbollah s’est fortement renforcé, recevant notamment des pasdarans iraniens (« gardiens de la révolution ») une dotation de plusieurs milliers de missiles balistiques constituant un danger pour Israël malgré, jusqu’ici, le très efficace système de défense antimissiles de ce pays.

Israël, on vient de le voir, a réagi très durement aux manifestations des foules pourtant désarmées de Gaza, lancées par le Hamas au pouvoir dans cette entité palestinienne. Aussi on imagine difficilement que le moindre incident, toujours possible, avec le Hezbollah ne soit pas suivi d’une nouvelle tentative israélienne d’éradication.

La majorité des Libanais souverainistes ne la désapprouveraient certainement pas s’ils pouvaient du moins ne pas en être des victimes. Faudra-t-il donc que le Liban paye encore lourdement son indépendance du prix du sang ? On veut l’espérer. Sans grande illusion."


Les Forces Libanaises ont doublé leur nombre de sièges

Lu dans Présent :

Unknown-21"Seule formation politique ayant doublé le nombre de sièges qu’elle détient au Parlement, les Forces libanaises recueillent 31 % des voix chrétiennes contre 27 % pour le Courant patriotique libre de Michel Aoun, et s’imposent donc comme le leader des partis chrétiens libanais. Dès le lendemain du scrutin, Samir Geagea a rappelé la nécessité de respecter intégralement la politique de distanciation du Liban par rapport aux conflits régionaux et tout particulièrement en Syrie, faute de quoi « le Liban risque d’être happé par le tourbillon », a-t-il déclaré à l’issue de la première réunion de son bloc parlementaire, La République Forte. Dans la même ligne de pensée il a souligné, dans une allusion directe au Hezbollah, que « la cohabitation avec un mini-Etat dans l’Etat (le parti chiite) est provisoire et ne saurait durer », mettant en avant le triptyque « Peuple-Etat-Armée », par opposition à celui imposé par le Hezbollah « Peuple-Armée-Résistance ».

En présence de tous les députés de son bloc, il a promis d’« œuvrer sans relâche pour bâtir un Etat réel qui étendra sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national et partout où, aujourd’hui, les prérogatives de l’Etat sont rognées, et où les Libanais ne sont pas tous traités sur un pied d’égalité ». Le chef des Forces Libanaises a également exigé que la question des armes illégales de la milice chiite soit inscrite en priorité à l’ordre du jour du Conseil des ministres dès la formation du nouveau cabinet, ainsi qu’à celui de la Conférence du Dialogue qui sera convoquée prochainement par le chef de l’Etat.

Enfin, à l’issue d’un entretien de plus d’une heure avec le patron des FL dans sa forteresse de Meerab, l’ancien président de la République, le général Michel Sleiman, a déclaré à la presse que le bloc parlementaire de Geagea « est une garantie pour la souveraineté du Liban ». Par ailleurs, le Groupe international de soutien au Liban, composé du Royaume-Uni, de la Chine, de l’Allemagne, de la France, de l’Italie, de la Ligue arabe, de la Russie, des Etats-Unis, de l’Union européenne et des Nations unies, a fait savoir dans un communiqué que ses membres « attendent avec impatience de travailler avec le nouveau gouvernement qui assurera le suivi des engagements internationaux du Liban, notamment l’application des résolutions 1 559 et 1 701 du Conseil de Sécurité de l’ONU visant à étendre l’autorité de l’Etat libanais sur l’ensemble de son territoire et à lui assurer le monopole de l’usage légitime de la force »."


L'ONU sait que la plus grande partie du territoire syrien est sûre, mais malgré cela, elle ne souhaite pas le retour des déplacés

Unknown-8A la veille des élections législatives, le président libanais Michel Aoun a accordé un entretien à la BBC Arabic dans lequel il a évoqué le quasi-million de réfugiés syriens au Liban inscrits auprès de l'ONU :

"nous ne faisons pas pression sur les déplacés pour qu'ils quittent le Liban. Mais en même temps, nous n'acceptons pas qu'on mette des obstacles devant ceux qui désirent rentrer et qu'on fasse pression sur eux pour qu'ils restent chez nous. Nous nous interrogeons sur les intentions de ceux qui sont derrière le maintien des déplacés (syriens) au Liban. L'ONU sait très bien que la plus grande partie du territoire syrien est désormais sûre, mais malgré cela, elle ne souhaite pas le retour des déplacés".

Le Liban accueille près d'un million de réfugiés syriens enregistrés auprès de l'ONU. Le pays a officiellement rejeté le communiqué relatif de la conférence internationale d'aide aux réfugiés syriens, tenue à Bruxelles les 24 et 25 avril, et qui estimait qu'une solution politique en Syrie devait précéder leur retour dans leur pays. M. Aoun avait affirmé que le Liban réclamait "un retour sécurisé des déplacés, notamment dans les régions stables" tenues par le régime syrien, alors que la communauté internationale estime un tel retour prématuré.


Victoire du Hezbollah au Liban allié aux élus aounistes

Dimanche, les Libanais étaient appelés aux urnes pour la première fois depuis neuf ans. Une nouvelle loi électorale, basée sur la proportionnelle, permettait à près de 800 000 nouveaux électeurs de s'exprimer, portant le corps électoral à 3,7 millions d'individus. Seuls 49,2% d'entre eux ont voté, contre 54% lors du dernier scrutin, en 2009.

Selon les résultats préliminaires, le Hezbollah chiite, allié à la fois au régime iranien et au pouvoir syrien, devrait remporter plus de la moitié des sièges au Parlement. Ce résultat renforcerait politiquement le Hezbollah, qui obtiendrait une majorité simple au Parlement, composé de 128 sièges. Le nombre de sièges devrait toutefois être insuffisant au Hezbollah pour disposer de la majorité nécessaire au vote des lois majeures - fixée aux deux tiers des sièges -, telles que la réforme constitutionnelle.

Le premier ministre sunnite Saad Hariri devrait conserver son poste et former le nouveau gouvernement. Conformément à la répartition confessionnelle des pouvoirs, le premier ministre doit être issu de la communauté sunnite.

Une alliance anti-Hezbollah menée par Hariri et soutenue par l'Arabie saoudite avait remporté la majorité au Parlement lors des précédentes élections législatives, en 2009, avant de s'effriter. Le Parlement avait étendu à trois reprises depuis 2009 son propre mandat, dont la durée originelle était de quatre ans.

Addendum - réaction de Bernard Antony :

Dcl2Yn-XkAAg0Kn"Je me réjouis notamment de l’élection de mes amis Samy Gemayel et Nadim Gemayel. Je ne renie pas mon affection pour Sethrida et Samir Geagea, dont je comprends que mes amis libanais aient pu désapprouver certaines positions de compromis avec le gouvernement Aoun-Hariri. Cela dit, je me réjouis de la forte progression des Forces Libanaises dans les sièges réservés aux composantes chrétiennes.

Je le redis, il était difficile pour des non Libanais de saisir l’enjeu de ces élections. En aucun cas, il ne s’est agi de compétition électorale entre musulmans et chrétiens.

En effet, l’appartenance religieuse de tout citoyen libanais est mentionnée sur sa carte d’identité. Analogiquement, la loi électorale, âprement négociée, prévoit les nombres de sièges dont disposeront les différentes communautés sur la base d’une moitié pour les chrétiens et d’une moitié pour les musulmans. Et d’une répartition ensuite selon les poids respectifs des différentes entités.

Ainsi, chez les chrétiens, 34 sièges pour les maronites ; 14 pour les « grecs catholiques » (Il ne s’agit pas de citoyens grecs ! Mais de libanais de rite orthodoxe ou de rite melkite) ; 5 pour les Arméniens orthodoxes ; 1 pour les Arméniens catholiques ; 1 encore pour les Protestants et 1 encore pour les autres chrétiens.

 Idem chez les musulmans (ou apparentés) : 27 sièges pour les sunnites, 27 pour les chiites, 8 pour les druzes, 2 pour les Alaouites.

Selon les circonscriptions (une ou plusieurs cazas), l’électeur choisissait donc dans des listes de candidats de même identité religieuse mais pouvant être de différents partis. D’où un scrutin certes proportionnel mais d’une proportionnalité n’affectant nullement l’appartenance religieuse. Ainsi, lorsque l’on apprend que le Hezbollah a progressé, cela ne signifie pas qu’il a pris des sièges chrétiens mais qu’il a balayé les autres listes chiites.

Chez les chrétiens, on a vu outre des listes entièrement FL ou aounistes, maintes combinaisons inter-partisanes et même, en certains lieux, entre aounistes et opposants. Mais ce, toujours pour des listes de conquêtes des sièges attribués aux communautés respectives.

Pour une fois, je serai donc indulgent avec les commentateurs même s’ils déforment la réalité, car celle-ci, comme vous pouvez le constater, n’est pas aisée à appréhender. Ajoutons d’ailleurs encore que le libanais ne vote pas forcément là où il réside mais, par correspondance ou non, là où il est né ! Ainsi, je persiste et je signe : le système démocratique libanais est peut-être le plus surréaliste qui soit. Cela n’empêche pas, par le jeu ensuite des inféodations, soumissions et connivences, la domination de la force géopolitiquement prépondérante.

Et c’est ainsi, redisons-le, que ce n’est pas tant électoralement que le Hezbollah l’a directement emporté hier en s’imposant sur l’ensemble chiite mais en constituant avec le général Aoun et les élus aounistes la majorité dont l’Iran (alliée de la Russie et de la Syrie) a besoin pour dominer le Liban."


Le Liban demeure le seul pays du Moyen-Orient où les chrétiens refusent de se soumettre à une quelconque forme de dhimmitude

En voyage au Liban , Bernard Antony est interrogé dans Présent par Sophie Akl-Chedid; Extrait :

Unknown-28"Bernard Antony, quel est le but de votre venue au Liban ?

Mes motivations sont à la fois personnelles et militantes : tout d’abord je suis ici avec mon épouse pour rendre visite à notre filleule Mona, aujourd’hui mère de famille chrétienne engagée et docteur en nanotechnologies, et ensuite afin de renouveler les aides que nous apportons avec Chrétienté Solidarité à près de 300 enfants sinistrés ou orphelins en Irak, au Liban, en Egypte et en Jordanie, à la suite des agressions subies par les populations chrétiennes de ces régions en particulier depuis l’émergence du groupe Etat islamique. [...]

Votre regard sur le Liban a-t-il changé depuis votre première visite en 1986 ?

Non, bien au contraire. En dépit des vicissitudes que le Liban subit depuis tant d’années, il demeure le seul pays du Moyen-Orient où les chrétiens refusent de se soumettre à une quelconque forme de dhimmitude, d’où le soutien sans réserve que nous apportons aux partis de la résistance chrétienne et libanaise. Le fait de venir régulièrement témoigner sur place de ce soutien me permet non seulement de constater cet esprit de résistance mais aussi de le « sentir » et de m’en imprégner. Dans ce cadre et au regard de mon expérience, je ne peux que souligner le danger que représentent le Hezbollah et l’influence iranienne sur les institutions libanaises.

Ces derniers temps, on entend de nombreuses voix exprimer leur crainte de voir disparaître à terme la présence chrétienne au Proche-Orient. Quelle est votre opinion ?

Je vomis cette complaisance catastrophiste. Tant qu’il y aura des chrétiens au Liban tels que je n’ai cessé d’en rencontrer depuis 22 ans, je parie au contraire sur la pérennité de la présence chrétienne dans la liberté, l’esprit de résistance et la dignité. [...]"


La Hongrie va consacrer 1,5 million d’euros à la restauration d’églises au Liban

106893_506618_largeEn visite officielle au Liban, le secrétaire d’État aux Affaires étrangères de Hongrie, Szilveszter Bus, accompagné de l’ambassadeur de son pays, a rendu visite hier au patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï. Szilveszter Bus a précisé que la Hongrie est

« un pays chrétien d’Europe bien ancré dans sa foi et déterminé à préserver les valeurs traditionnelles, le style de pensée, la mentalité et le mode de vie reçus en héritage de la civilisation chrétienne ».

Il a annoncé que son pays avait décidé de consacrer 1,5 million d’euros à la restauration d’églises au Liban et que ce fonds serait effectivement engagé d’ici à la fin de l’année.


Nouvelle crise politique au Liban

Analyse d'Antoine de Lacoste pour les lecteurs du Salon Beige :

HLe premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé sa démission le 4 novembre dernier à la télévision...saoudienne. Certes, Hariri a la double nationalité libanaise et saoudienne, mais le fait reste tout de même surréaliste. De là à penser que l'homme d'affaires sunnite a été contraint à ce geste par le régime saoudien, il n'y a évidemment qu'un pas, d'autant qu'Hariri est toujours à Ryad. Il ne s'est donc pas rendu au Liban pour remettre sa démission au Président Aoun comme l'exige la Constitution.

Est-il libre de ses mouvements ? On peut penser que non. Voulait-il vraiment démissionner ? C'est peu probable mais Hariri est totalement dépendant de Ryad. Son groupe de BTP, Saudi Oger, dont il a hérité de son père Rafic, est en faillite. La corruption généralisée qui entourait l'activité de l'entreprise rend facile une intervention de l'Etat saoudien pour faire pression sur Hariri qui pourrait encourir une longue peine de prison pour toutes ses activités frauduleuses.

Que veut Ryad en organisant ce scénario improbable ?

Toutes les clés ne sont pas encore connues mais il est toutefois évident que cette démission s'inscrit dans la prise de pouvoir progressive du prince héritier du royaume wahhabite, Mohamed Ben Salman (MBS pour les intimes) qui succédera à son père Salmane, âgé de 82 ans. Il est décidé à moderniser le royaume et à affronter la puissance iranienne afin que l'Arabie Saoudite demeure la principale puissance de la région.

C'est pourquoi il a déclenché la guerre au Yemen afin d'empêcher les rebelles houttistes, proches de Téhéran, de prendre le pouvoir.

C'est aussi pourquoi il a instauré un blocus brutal contre le Qatar, coupable de trop parler avec l'Iran.

C'est enfin pourquoi une vague d'arrestations a frappé le royaume saoudien où des dizaines d'hommes d'affaires, de princes et de ministres ont été assignés à résidence avec interdiction d'exercer toute activité. Tout ceci sous le prétexte de lutter contre la corruption. Celle-ci est réelle mais elle est consubstantielle à l'Arabie Saoudite et c'est en réalité un moyen commode de se débarrasser d'opposants potentiels.

La démission forcée d'Hariri s'inscrit dans la même logique.

L'Arabie saoudite a perdu, par procuration, la guerre en Syrie que l'Iran, elle, est en passe de gagner. Ceci a considérablement renforcé le Hezbollah libanais, également très actif dans le conflit syrien contre les islamistes dont beaucoup étaient financés par Ryad.

MBS considère dès lors qu'Hariri, son pion sunnite à Beyrouth, ne peut plus exercer le pouvoir de façon crédible face à un Hezbollah qui est clairement un Etat dans l'Etat. Le Président chrétien Michel Aoun étant lui-même proche des chiites et de Damas, il est devenu nécessaire de mettre fin à la caution saoudienne.

C'est un signal clair envoyé à Téhéran et le pauvre Liban se retrouve une fois de plus le jouet de conflits qui le dépassent.

Personne ne sait comment cette nouvelle crise institutionnelle va se terminer mais une chose est certaine, c'est bien la rivalité Ryad-Téhéran qui est au cœur de l'actualité du Proche-Orient.

Le conflit entre les sunnites et les chiites ne connait décidément aucun répit.


Le Liban, de nouveau au centre du conflit entre l'Iran et l'Arabie

Unknown-37La démission surprise du Premier ministre libanais Saad Hariri, proche de l'Arabie saoudite et critique du Hezbollah pro-iranien, fait craindre que le Liban ne plonge dans de nouvelles violences. C'est depuis l'Arabie Saoudite, pays dont il a la nationalité, que l'annonce a été faite. En ligne de mire : l'omnipotence du Hezbollah. En démissionnant, Saad Hariri a dénoncé la "mainmise" et "l'ingérence" de l'Iran dans les affaires libanaises à travers son allié le Hezbollah. Ce parti politique armé est membre du gouvernement de Saad Hariri formé il y a moins d'un an.

Le Liban est depuis plus d'une décennie profondément divisé entre le camp emmené par M. Hariri, un sunnite soutenu par l'Arabie saoudite, et celui dirigée par le Hezbollah chiite, appuyé par le régime syrien et l'Iran. Son départ intervient dans un contexte de fortes tensions sur plusieurs dossiers entre Ryad et Téhéran.

Les analystes n'écartent pas la possibilité d'une offensive contre le Hezbollah, que ce soit de la part de l'Arabie saoudite ou, plus probable, d'Israël.

Le patriarche d’Antioche des maronites, le cardinal Boutros Bechara Raï, va se rendre ces prochains jours en Arabie saoudite et y rencontrer le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane. Sa visite à Riyad suit celles de Samir Geagea (Forces libanaises) et de Sami Gemayel (Kataeb) en septembre, et du Premier ministre Saad Hariri fin octobre. L’Arabie saoudite est en train de s’assurer de ses alliés libanais chrétiens et sunnites contre les chiites du Hezbollah.

D’autre part il y a le contexte interne à l’Arabie saoudite. Le régime wahhabite a annoncé que les femmes pourraient conduire une voiture sous certaines conditions, qu’elles auraient accès aux tribunes de deux stades de foot… Surtout, le roi a annoncé la création d’une Haute Autorité chargée d’élaborer une « référence scientifique solide et indiscutable qui permettra de vérifier l’authenticité des hadiths », afin de supprimer « tous les textes qui contredisent les enseignements de l’islam et justifient que des crimes, des meurtres et des actes terroristes soient commis en son nom ». Cette annonce va de pair avec la destitution, voire l’arrestation, de nombreux prédicateurs « extrémistes », et avec diverses initiatives du prince héritier Mohammed ben Salmane al Saoud (photo), et son discours choc du 24 octobre :

« L’Arabie saoudite n’était pas comme ça avant 1979 […] Nous voulons juste revenir à ce que nous avions, un islam modéré ouvert au monde, ouvert à toutes les religions. 70% de la population en Arabie saoudite a moins de 30 ans. Et franchement, nous n’allons pas perdre les 30 prochaines années à gérer des idées extrémistes. On va les détruire aujourd'hui. On veut vivre une belle vie qui traduise notre religion modérée et nos bonnes manières pour coexister et vivre avec le monde. »

Mohammed ben Salmane al-Saoud, fils de la troisième femme du roi Salmane, a 32 ans. Il a été désigné prince héritier à la surprise générale en juin dernier, et donc vice-Premier ministre. Il est aussi président du Conseil des affaires économiques, et ministre de la Défense depuis 2015. Il a ordonné l'arrestation de 11 princes et de dizaines de ministres actuels ou anciens, ainsi que le limogeage de puissants responsables militaires.


Le Saint-Siège refuse un ambassadeur franc-maçon

1012467-180988828762743-1382144188-n12014-01-15-1046312014-02-06-114048Selon le quotidien italien Il Messaggero, le Saint-Siège refuse de valider la nomination de Johnny Ibrahim à l’ambassade du Liban près du Saint-Siège, en raison de son appartenance à la franc-maçonnerie.

Johnny Ibrahim, 48 ans, était consul général à Los Angeles depuis 2012, marié et père de 3 enfants. Le pape François aurait refusé de donner son approbation pour deux raisons :

  • le nom de Johnny Ibrahim a été divulgué dans des médias locaux et les cercles ecclésiastiques avant que le Saint-Siège ait donné son agrément. Or de telles fuites, qui vont à l’encontre des protocoles diplomatiques, sont généralement interprétées de manière négative.
  • Johnny Ibrahim serait engagé dans la franc-maçonnerie, une secte hostile à l'Eglise catholique.

De source diplomatique au Liban, on confirme la raison de ce refus du Saint-Siège.


35 ans après, les assassins de Bachir Gemayel condamnés à mort

Lu sur L'Orient Le Jour :

Unknown-13"Le verdict est tombé. La Cour de justice, présidée par Jean Fahd, a condamné vendredi à mort Habib Chartouni, militant du Parti syrien national social (PSNS, pro-Assad), et Nabil Alam, ancien haut responsable du PSNS, tous deux inculpés pour l'organisation et l'exécution de l'assassinat de l'ancien président de la République Bachir Gemayel. Chartouni et Alam ont également été déchus de leurs droits civiques. Ils sont également obligés de verser des dommages et intérêts à tous ceux qui ont porté plainte contre eux et d'assumer la moitié des frais de la procédure judiciaire.

Bachir Gemayel avait été assassiné le 14 septembre 1982, vingt deux jours après son élection à la présidence de la République, dans une explosion qui a détruit les locaux de la permanence du parti Kataëb dans le quartier beyrouthin d'Achrafieh. L'attentat avait coûté la vie au fondateur des Forces libanaises et à 32 autres personnes.

Réagissant au verdict, la veuve de Bachir Gemayel, Solange, qui a assisté à la séance, a estimé que "la justice a rendu son prestige à l'État et aux institutions". "Ce verdict nous donne espoir que justice sera rendue à tous les martyrs de la cause et aux martyrs de la Révolution du cèdre", a-t-elle poursuivi.

Le fils de Bachir, le député Nadim Gemayel, et son cousin, le député et chef des Kataëb Samy Gemayel, étaient aussi présents au Palais de justice. Ce dernier a salué un "jour historique".

Unknown-14Nadim Gemayel et les compagnons de Bachir Gemayel au sein des Kataëb, ainsi que les Forces libanaises, ont en outre appelé à célébrer "le retour de la justice", à la place Sassine à 18h30. Au programme de la soirée, "un festival populaire au cours duquel les participants exprimeront leur espoir de voir s'instaurer un État de droit, après une attente de 35 ans", selon un communiqué publié il y a quelques jours.

Habib Chartouni avait déjà reconnu avoir planifié et commandité l'attentat avec l'aide de Nabil Alam. Chartouni avait été détenu à la prison de Roumieh avant d'être libéré en 1990 par l'armée syrienne qui occupait alors le Liban. Il est, depuis, en cavale. Selon certaines rumeurs, il serait réfugié en Syrie. Il fait l'objet d'un acte d'accusation depuis 1996.

Ultime provocation : à la veille du verdict, Habib Chartouni a accordé une interview explosive au quotidien al-Akhbar. Dans ce brûlot, le militant du PSNS a qualifié le procès achevé de "jugement politique", sans toujours nier avoir commis le meurtre de Bachir Gemayel. [...]"


Liban : la statue de saint Charbel a été érigée

La statue monumentale de saint Charbel a été érigée à Faraya. Elle est prête pour sa bénédiction par le patriarche maronite le 14 septembre. Un fragment d’os du saint ermite d’Annaya sera inséré dans la statue au cours de la cérémonie.

  • Hauteur : 23 mètres
  • Largeur : 9.3 mètres
  • Poids : 40 tonnes
  • Matériau : Fibre de verre
  • Localisation : Faraya, Mont Liban
  • Sculpteur : Nayef Alwan.

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L'armée libanaise attaque Daesh

Analyse d'Antoine de Lacoste pour les lecteurs du Salon beige :

Depuis environ trois ans, plusieurs milliers d'islamistes d'Al Nosra (devenu Fatah al Cham) et de Daesh ont trouvé refuge dans les montagnes libanaises le long de la frontière syrienne.

Dans ces zones difficiles d'accès, les djihadistes pouvaient se reposer, s'approvisionner en armes et recruter de nouveaux combattants dans les camps de réfugiés syriens situés à proximité.

Ils n'hésitaient pas également à organiser des raids meurtriers sur la Syrie.

Les combattants libanais du Hezbollah ont lancé fin juillet une vaste offensive contre les positions d'Al Nosra. En effet, libérés des durs combats d'Alep et des environs de Damas, les chiites disposaient des effectifs nécessaires pour mettre fin à la présence plus qu'encombrante des islamistes sunnites sur le sol libanais. La défense d'Al Nosra fut, comme d'habitude, acharnée. Mais, moins nombreux et moins bien armés, ils durent céder. Après d'âpres négociations, les survivants furent autorisés à se retirer vers la zone de refuge habituelle des islamistes : la province d'Idlib située dans le nord-ouest de la Syrie.

L'armée libanaise, sensée être au dessus des divisions confessionnelles, s'était contentée de sécuriser la ville d'Ersal, ultime point d'ancrage des djihadistes. Elle ne pouvait en effet mener une offensive conjointe avec un mouvement exclusivement chiite.

Elle vient à son tour de passer à l'offensive, toujours dans les montagnes proches de la frontière syrienne, mais contre Daesh cette fois.

Enfin ! Il y a bien longtemps que l'on espérait une initiative d'envergure de l'armée contre l'Etat islamique qui avait tué et fait prisonnier plusieurs de ses hommes lors des combats de 2014. Deux d'entre eux avaient ensuite été égorgés, un chiite et un sunnite.

Les combats qui se déroulent devraient se conclure favorablement : les trois-quarts du territoire contrôlé par Daesh ont été repris en quelques jours et toute contre-attaque semble illusoire.

Ce qui est particulièrement intéressant dans cet évènement, c'est qu'une offensive similaire s'est déroulée côté syrien menée par le Hezbollah et, surtout, l'armée syrienne. Il ne fallait évidemment pas laisser la possibilité aux hommes de Daesh de reculer devant l'armée libanaise et de trouver refuge dans les montagnes syriennes. Pris en étau, ils n'ont aucune chance.

Symboliquement, c'est un pas important qui vient d'être franchi. Même si l'armée libanaise le nie, il est évident qu'elle a coordonné son action avec l'armée syrienne. C'est une grande première depuis le début de la guerre en Syrie et c'est de bon augure pour vaincre les islamistes. Il ne s'agit pas d'oublier les drames du passé : le Liban a payé un lourd tribut à l'occupation syrienne. Mais l'islamisme vainqueur en Syrie aurait ensuite détruit le Liban et chacun semble l'avoir compris. La priorité est donc là : détruire Daesh, Al Nosra et les autres mouvements islamistes sunnites que les Etats-Unis et l'Europe ont criminellement soutenus. Pour cela, la Syrie et le Liban doivent travailler ensemble.

Le nouveau chef d'Etat-Major libanais, le Général Joseph Aoun, s'est déplacé sur le lieu des combats, soulignant là leur importance. Une page se tourne et la défaite des islamistes se rapproche.


Pourquoi Israël soutient les islamistes syriens

Chronique d'Antoine de Lacoste :

Depuis le début de la guerre en Syrie, Israël soutient directement plusieurs groupes islamistes syriens. Armes, argent, médicaments ont été fournis en quantité importante aux djihadistes, en particulier le long de la frontière commune aux deux pays, sur le plateau du Golan.

Une rumeur démentie par Tel Aviv avait couru un temps : des blessés islamistes étaient  soignés dans des hôpitaux israéliens. Un incident sérieux avait finalement permis la confirmation de cette information : des islamistes avaient commis des exactions dans un village druze avant de se replier, pourchassés par des habitants druzes venus en renfort.

Cette population, très à part et très soudée, vit notamment sur un territoire à cheval sur la Syrie et l'Etat hébreu. Tous les hommes sont armés et ce sont de redoutables combattants des montagnes. L'armée française en a un cuisant souvenir lors de la révolte druze de 1925.

Dans leur chasse aux islamistes, les Druzes ont constaté avec stupeur que leurs ennemis s'enfuyaient vers la frontière, où des ambulances israéliennes les attendaient pour emmener les blessés. L'affaire s'est mal finie pour les islamistes : les ambulances ont été interceptées et les blessés exécutés par les Druzes. L'armée israélienne n'est pas intervenue, afin de ne pas s'aliéner une population avec qui elle entretient de bonnes relations.

Les faits étant avérés, il faut s'interroger sur les raisons de ce soutien, qui n'est paradoxal qu'en apparence, et il y en a deux.

La première raison était le souhait de voir tomber Bachar. Les Assad sont de vieux ennemis d'Israël et la chute de leur régime aurait été l'aboutissement d'une haine tenace. De plus, cela aurait engendré le chaos dans ce pays honni : la politique sioniste est en effet largement orientée vers la déstabilisation des régimes qui lui sont hostiles afin d'assurer sa sécurité. C'était d'ailleurs un des buts de guerre de Bush en Irak qui a parfaitement réussi puisque l'Irak n'existe plus. Ce n'était pas le souhait des Américains à qui avaient échappé quelques subtilités orientales, mais c'était bien celui des Israéliens.

La prochaine cible sera l'Iran comme Donald Trump l'a très clairement déclaré récemment pour bien marquer la persistance du lien entre Washington et Tel Aviv.

Mais depuis l'intervention russe, Israël sait que son pari est perdu et qu'Assad ne va pas tomber demain. Alors pourquoi continuer ?

Pour une raison très simple : établir une zone tampon sur la plateau du Golan afin d'éviter le retour de l'armée syrienne le long de sa frontière. La quasi-totalité de cette frontière est ainsi aux mains des islamistes qui, sans le soutien de l'Etat hébreu, auraient été vaincus depuis longtemps.

Aussi, dès que l'armée syrienne tente de lancer une offensive, l'aviation israélienne n'hésite pas à intervenir pour sauver ses protégés, sous le prétexte de réagir à des provocations syriennes.

Au delà des Syriens, c'est aussi une façon de tenir à distance le Hezbollah qu'Israël doit déjà supporter sur sa frontière libanaise (son offensive de 2006 s'était brisée sur la défense acharnée des chiites) et n'a pas l'intention de voir se promener en plus sur le Golan.

Il va tout de même arriver un moment où les islamistes seront vaincus en Syrie et celle-ci n'acceptera pas qu'une portion de son territoire soit à nouveau annexée par Israël via des djihadistes.

La diplomatie russe sera nécessaire.


Christianisme et enracinement

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La première université de PhilOrient sur le thème du christianisme et de l'enracinement a débuté lundi au couvent Saint-Sauveur de Joun. Cette association s'est donnée pour objectif de renouer des liens entre les chrétientés orientales et occidentales. Basée sur  trois piliers : l'intellectuel, la spiritualité et l'esprit communautaire, une vingtaine de jeunes orientaux et occidentaux suivent des interventions d'une grande qualité toutes données par des Libanais.

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Certains s'initient également à l'iconographie durant les après-midi. Enseigné par Rhadia, iconographe libanaise, c'est une expérience spirituelle avant d'être simplement une succession de gestes techniques; en commençant l'écriture de l'icône par une prière accompagnée d'encens, chacun peut ainsi s'immerger et vivre un moment de grâce... 

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Il est possible de suivre cette semaine via les publication Facebook sur la page philOrient www.philorient.org

Couvent

Le gouvernement hongrois donne 1,7 million de $ pour la restauration des églises au Liban

Lu sur Orthodoxie :

"Cette donation ira au fond de restauration de 31 églises et constitue une partie des efforts du gouvernement hongrois pour soutenir la communauté chrétienne du Liban, afin qu’elle puisse continuer à vivre dans son propre pays et aide à préserver l’identité et la présence chrétiennes au Moyen Orient. Outre son apport au projet, la Hongrie sera également engagée dans la coordination de la restauration des églises. Selon le site Hungarian Free Press, le projet sera supervisé par l’ambassade de Hongrie à Beyrouth, ainsi que par des membres de l’Université catholique Pázmány Péter et des spécialistes de l’Université du Saint-Esprit de Kaslikot.

Le gouvernement hongrois donne également des fonds pour la restauration des lieux de culte en Hongrie. Un total de 100 millions de florints (environ 381.000 dollars US) ont été alloués à la restauration d’une église orthodoxe à Budapest et 2,4 milliards de florints (environ 9 millions de dollars US) ont été engagés pour le soutien aux édifices du Patriarcat de Moscou en Hongrie. Le journal conservateur « Magyar Nemzet » a suggéré que le soutien gouvernemental à l’Église orthodoxe russe provient de l’alliance politique avec le président russe Vladimir Poutine, lequel suit de près le sort des communautés orthodoxes hors de Russie.

La Hongrie a manifesté son désir de soutenir les chrétiens du Moyen Orient, et elle est le premier pays du monde à avoir créé un bureau gouvernemental destiné à soutenir les chrétiens persécutés de la région. En janvier, le gouvernement hongrois a annoncé qu’il souhaitait que son pays devienne un « point central et un support » pour les groupes qui assistent les chrétiens persécutés pour leur foi."


Le concept de citoyenneté dans les pays à majorité musulmane

Samedi 1er juillet a eu lieu en l’Université Notre-Dame de Louaïzé au Liban, un colloque qui approfondit la question cruciale de la compatibilité entre les principes de citoyenneté et de pluralisme et l’organisation sociale et politique des pays à majorité musulmane reconnaissant la loi islamique comme source de leurs propres ordonnancements constitutionnels.

L’initiative accueillie par cette Université catholique libanaise et réalisée avec le patronage du Patriarcat d’Antioche des Maronites, reprend les questions clefs affrontées dans le cadre du grand colloque dédié aux thèmes de la citoyenneté et du pluralisme organisé en février dernier par l’Université a-Azhar du Caire, plus important des centres universitaires de l’islam sunnite. A la conférence de ce jour, prennent part des représentants des communautés islamiques et chrétiennes libanaises, ainsi que le cheick Abbas Shuman, adjoint du grand imam d’al-Azhar.

Dans une volonté explicite de donner le plus grand impact politique à la déclaration d'al-Azhar des 28 févier-1er mars derniers sur la citoyenneté, la déclaration finale dite « déclaration de Louaïzé » a apporté sa pleine adhésion au document d'al-Azhar.

« Le congrès de Notre Dame de Louaïzé salue et appuie la déclaration d'al-Azhar comme un appel sincère de la part de la plus haute institution religieuse arabe et islamique à un partenariat complet dans tous les pays arabes, au sein d'un État national constitutionnel civil distinguant entre la religion et l'État, et reposant sur l'égalité entre tous les membres d'un même pays ; un pays qui valorise la diversité et la pluralité culturelle et religieuse, et remplace par le terme "citoyenneté" les termes de minorité et de majorité ».

La déclaration de Louaïzé pousse la déclaration d'al-Azhar vers la reconnaissance de « l'État de nature civile » (expression destinée à éviter l'ambiguïté que revêt l'expression État laïc pour un musulman) où la notion de citoyenneté, avec toutes ses implications juridiques (égalité de tous les citoyens en droits et en devoirs), se substituerait, sur le plan des effets juridiques et civiques, à celle d'appartenance religieuse musulmane ou chrétienne, de minorité et de majorité. 

Lue par le patriarche Raï en personne en fin de session, la déclaration de Louaïzé a été approuvée par le cheikh Abdellatif Deriane, mufti sunnite de la République, le cheikh Ahmad Kabalan, mufti jaafarite, le cheikh Naïm Hassan, cheikh Akl de la communauté druze, et le cheikh Mohammad Asfour du Conseil supérieur alaouite.


Le carême vécu par les Maronites

Au Liban, l’Eglise maronite est l'une des plus importantes et le carême, une période liturgique phare pour de nombreux habitants du pays du Cèdre.

Des volontaires se recueillent au sein d'une paroisse  maroniteNancy Hashem et Jad Hanna, deux jeunes libanais maronites, ont accepté de répondre à nos questions concernant ce temps de carême.

Nancy explique que le carême est important pour elle car “c’est une période que l’on vit pour le Christ en s'unissant avec l'Eglise catholique et en offrant ses peines au Christ lui-même.” Tous les jours, Nancy se rend à l’église à 7 h du matin pour “combattre le mal par la prière comme a dit Jésus Christ.” Elle a aussi décidé de jeûner tous les jours de la semaine jusqu'à midi et de ne manger aucun produit venant des animaux - viande, œuf, poisson, produits laitiers etc. Elle explique que cette pratique “est déclarée chaque année par une lettre de leur Patriarche”- Monseigneur Bechara Boutros Rahi, 77e patriarche maronite d'Antioche et de tout l'Orient.

Nancy  à droite  et deux volontairesPour aller encore plus loin dans ce temps de “lutte spirituelle” comme l’expliquait le Père Dominique Ellabaki, prêtre maronite de Beyrouth, la jeune femme raconte qu’elle fait “de bonnes actions” durant le carême en travaillant sur elle “pour dépasser ses faiblesses et réparer ses péchés” avant la Résurrection du Christ. Cette lutte spirituelle dont parlait le Père Dominique doit être gagnée “par la prière et l’abstinence mais aussi par l’ouverture du cœur et le partage des biens, du temps et des dons dont Dieu nous a comblé”.

Père Dominique Ellabaki  prêtre maronite de BeyrouthJad, quant à lui, explique que “Le carême est un chemin de rencontre avec Dieu”, un temps durant lequel il se prépare “pour acquérir la Volonté et les plans de Dieu dans sa vie”. Ce jeune homme libanais voit le carême comme un retour vers le Père “à travers la Passion du Fils par l'intermédiaire de l'Esprit Saint”. Le carême le prépare à la Résurrection du Christ, à la Vie Éternelle pour se rappeler toujours que cette vie terrestre est furtive. Jad poursuit en précisant qu’en tant que maronite, il est appelé à vivre ce carême “avec austérité” comme beaucoup de chrétiens orientaux, tout en adhérant à la participation ecclésiastique et liturgique avec les membres de l'église.

St CharbelÀ la fin du carême viendra la Semaine Sainte où le carême deviendra pour lui plus intense, en jeûnant complètement du Jeudi Saint jusqu'au Samedi à midi lorsque les cloches, annonçant la Résurrection du Christ, retentiront. Jad et Nancy terminent en ajoutant que pour eux, les Maronites, le carême “solidifie leur foi et fortifie leur présence en Orient”.


Le Patriarche Raï adresse un message de résistance spirituelle

Capture d’écran 2017-02-28 à 09.01.35Le Patriarche Bechara Raï livre pour la première fois un témoignage unique et une analyse d’une grande pertinence sur la situation tragique des chrétiens d’Orient. Interrogé par Isabelle Dillmann, spécialiste des grands entretiens de chefs d’État et de personnalités internationales (Mère Teresa, Jean-Paul II, le Dalaï-Lama, Sadruddin Aga Khan, Hamid Karzaï, Mouammar Kadhafi, Rafic Hariri), le Patriarche maronite d’Antioche et de tout l’Orient retrace l'histoire bimillénaire des chrétiens d'Orient et leurs rapports historiques avec l’islam. Il rappelle la tradition unique de convivialité intercommunautaire du Liban mais aussi les difficultés que traverse son pays dépendant des confrontations et des déséquilibres régionaux en pointant l’urgence de solutions face aux dangers qui le menacent. Cette personnalité charismatique s’exprime également avec courage sur la géopolitique de la région, Daech, le jeu des puissances étrangères, Israël… Sans jamais céder à la rhétorique diplomatique, le Patriarche Raï à la tête de la plus importante communauté catholique d’Orient dans le monde, adresse à tous un message de résistance spirituelle, sous-tendu par une foi profonde et une force intérieure peu commune. 

Extraits de l’Avant-propos :

"Il ne faut pas beaucoup de temps pour s’apercevoir que le 77e Patriarche maronite d’Antioche et de tout l’Orient est un homme à part. Loin des faux-semblants et de toute affectation de langage ou de comportement dont un prélat ou un haut dignitaire religieux de son rang cherche souvent à se prévaloir, Bechara Boutros Raï conjugue l’audace d’une vision lucide tristement prophétique portée par des mots sonores à une élégance relationnelle dont il ne se départit jamais. Au Moyen-Orient celui que certains surnomment « le pape oriental » est le chef très écouté de l’Eglise maronite qui représente la plus importante communauté catholique d’Orient. Cette Eglise fort ancienne de tradition syriaque-antiochienne regroupe des millions de fidèles dans le monde. Son territoire s’étend de l’ex-Empire ottoman, de la Turquie jusqu’aux frontières de l’Inde, sur les côtes du Malabar et de la région de Malacar. Tout en incarnant douloureusement le tragique destin des chrétiens d’Orient dans un monde arabe en implosion, le patriarche cherche lucidement à nommer les causes de tant de violences, tout en faisant avancer par tous les moyens les processus de paix. « En dépit de toutes les guerres et de toutes les intimidations terroristes, nous, chrétiens, resterons en Orient », affirme-t-il.

En pasteur très attaché à la cause de son Eglise comme à la cause de sa nation vivant sur un équilibre fondé sur la tolérance, le Patriarche Raï stigmatise sans relâche les attentats terroristes de plus en plus meurtriers d’un islam malade de l’intérieur entretenu par la haine séculaire qui divise chiites et sunnites, musulmans modérés et fondamentalistes et qui a permis l’émergence de la pathologie à grande échelle de Daech à travers une violence et une sauvagerie transfrontalières inégalées. C’est dans ce contexte dramatique d’un Orient déchiré que j’ai vécu plusieurs semaines à ses côtés dans sa résidence de la Vallée sainte sécurisée par l’armée, partageant la vie quotidienne de sa communauté – les offices, les célébrations, les repas et les rencontres. De mémoire de patriarche, jamais une personne non religieuse, non membre du clergé de l’Eglise maronite, encore moins une femme, n’avait partagé avec autant de proximité le quotidien d’un des plus grands prélats catholiques d’Orient." 


Fouad Abou Nader : si vous ne soutenez pas les chrétiens d'Orient, alors un jour la présence chrétienne dans vos pays sera également contestée

Entretien avec Fouad Abou Nader, ex. chef des Forces Libanaises, actuellement président de l'Association Nawraj, réalisé par Eric Muth pour Le Salon Beige :

Quelle est la réalité de la vie des chrétiens aujourd'hui au Liban ?

Images-5Dans notre histoire récente nous sommes passés par 3 phases difficiles :

-Dès 1967, les Palestiniens ont commencé à bâtir un état à l’intérieur de l’état Libanais et sont arrivés avec l’aide de certains pays arabes et étrangers à manipuler les leaders musulmans du Pays. Le 13 Avril 1975, ces Palestiniens, sûrs de leur supériorité, vont provoquer un grand affrontement avec l’Etat libanais, durant lequel ils vont essayer sans cesse de prendre le contrôle du Liban et pour cela ils se devaient de «  nous jeter à la mer », Abou-Ayad, le N°2 de Yasser Arafat dira que la route de Jérusalem passe par Jounié (Capitale de la tanière chrétienne). En 1982, les dirigeants palestiniens défaits par notre Résistance finirent eux par quitter le Liban avec des milliers de leurs combattants.

-En 1983, les Syriens prenant la relève, décidèrent de saper les fondements du pouvoir Libanais et pour cela ils se devaient de « mettre les Chrétiens à genoux ». Comme ils n’avaient jamais reconnu le Liban en tant que pays indépendant, leur but était de faire de notre pays « une province syrienne ». L’armée syrienne, forte de 40 000 hommes et de 10 000 agents de renseignement, a réussi à imposer leur diktat sur tout le pays. Durant cette période, la Syrie et ses alliés ont utilisé tous les subterfuges pour affaiblir les chrétiens qui ont osé leur résister durant des décennies. Ils ont emprisonné nos leaders ou les ont forcés à l’exil et par conséquent marginalisé le rôle politique et la participation chrétienne au pouvoir, notamment en imposant une loi électorale biaisée. En 2005, grâce à notre résistance non-armée qui a entrainé avec elle les Libanais musulmans qui, eux, en avaient ras-le-bol des humiliations et vexations des « Moukhbarat », les services secrets, l’armée syrienne a été forcée de se retirer du Liban.

-Une Nouvelle donne au Moyen-Orient à créé un nouveau défi pour les chrétiens: en 2008, sunnites et chiites se sont affrontés dans les rues de Beyrouth, créant une nouvelle situation au Liban. Depuis six ans maintenant, le Liban subit de plein fouet la guerre en Syrie et en Irak. C’est le pays qui a accueilli le plus de réfugiés syriens au monde (plus de 2 millions sont venus s’ajouter aux 650 000 réfugiés palestiniens vivant au Liban depuis 1948), alors même que sa population est de 4,5 millions d’habitants, sa superficie est plus petite que l’Ile de France et que son PIB est quinze fois plus petit que cette région française.

L'élection de Michel Aoun, le 31 octobre 2016, à la présidence de la république est-elle une chance pour eux ?

De 2014 à 2016, le Liban s’est retrouvé sans président de la République alors même que la menace djihadiste (Daech et Nosra) a commencé à frapper les villages frontaliers. Fin 2016, la réconciliation entre Aoun et Geagea a permis l’élection du premier à la présidence de la République. J’ai longtemps poussé à cette réconciliation. Je soutiens le nouveau président, le général Michel Aoun, qui bénéficie d’une grande popularité parmi les chrétiens et peut de ce fait, avec notre aide à tous, restaurer le rôle historique des chrétiens et rééquilibrer leur participation politique. Il faut saisir cette chance.

Existe-t-il des rivalités entre chrétiens qui forment à peu près la moitié de la population ?

Malgré leurs rivalités, tous les chrétiens sont d’accord sur les principes stratégiques de base. Nous sommes tous d’accord pour l’instauration d’une nouvelle formule politique qui doit permettre à tous les Libanais (Druzes, Sunnites, Chiites et Chrétiens), de vivre en toute, Sécurité, Dignité, Liberté et Egalité. Cette nouvelle formule de coexistence se base sur 3 principes essentiels: l’instauration d’une décentralisation régionale, la reconnaissance de la neutralité positive du Liban ainsi que l’élaboration d’une loi électorale équitable et représentative qui va permettre une participation politique de toutes les composantes libanaises.

Comment le Liban compte-t-il enrayer cette menace contre les chrétiens ?

Notre stratégie de défense se fait à 2 niveaux :

  • Au niveau de l'Etat : l’armée libanaise, est en train de faire du bon travail que ce soit aux frontières, où elle se bat contre les extrémistes islamiques et les empêchent de rentrer chez nous, et à l’intérieur du pays, où les services de renseignement sont en permanence à l’affut et pourchassent les cellules dormantes de DAESH.
  • Au niveau des villages chrétiens frontaliers : Nous sommes actuellement en train d’équiper certains villages, d’un système de vidéo-surveillance qui est relié au centre de commande de l’armée libanaise. Ceci a redonné une certaine confiance aux habitants de ces villages qui vivent dans un stress continu. 

Les églises sont-elles toutes reconnues par l'Etat ?

Oui, les 12 différentes églises sont reconnues par l’Etat, participent à la vie politique et sont représentées, de par la loi, au niveau du parlement, de chaque formule gouvernementale, des directeurs généraux, des hauts cadres de l’armée, de la police, etc.

A votre avis, les pays étrangers vous aident-ils efficacement ?

Pas du tout, et s’ils aident, c’est uniquement les réfugies syriens ou palestiniens, comme si le pays ou les villages hôtes n’existaient pas !

Les conditions des chrétiens au Liban risquent-elles de s'aggraver ?

Il faut noter que la présence des communautés chrétiennes en Syrie, Irak, Jordanie, Palestine, Egypte et le Liban sont toutes en danger et sont interconnectées. Toute faiblesse dans un des chainons entrainera des répercussions négatives dans tous les autres pays. D’où l’importance de renforcer la présence de ces chrétiens dans leurs pays respectifs et leur redonner l’espoir en leur cause. Nous sommes engagés dans une course contre la montre pour endiguer la tendance de ces chrétiens vers l’émigration définitive.  

Aujourd’hui, nous prévenons à nouveau les Européens, les Russes et les Américains: si vous ne soutenez pas la présence chrétienne en Orient, ce dernier rempart, alors un jour la présence chrétienne dans vos pays sera également contestée.

L'élection de Donald Trump changera-t-elle quelque chose ?

En ce qui nous concerne, Trump a fait 2 promesses qui, si elles seront exécutées feraient une grande différence dans notre vie. Il a promis

  • de faire la paix entre Palestiniens et Israéliens
  • de faire en Syrie des zones sûres et équipées pour y transférer les réfugiés syriens qui vivent au Liban, Turquie et Jordanie, en attendant que la paix retourne en Syrie. Ceci pourrait décharger le Liban du poids énorme que les 2 000 000 de déplacés syriens font peser sur notre pays.  

Vous présidez la Fondation Nawraj, quel en est le but et que fait-elle ?

Aujourd’hui nous sommes confrontés à une nouvelle situation au Moyen-Orient où les paramètres géopolitiques ont changé :

  • La guerre ouverte entre sunnites et chiites.
  • Tous les pays arabes de la région sont en pleine chaos. Ces pays étaient des dictatures, qui abhorraient le Liban, pays de la pensée libre et refuge de tous les dissidents.
  • La présence sur le terrain au M.O, de la coalition internationale qui est engagée et est en train d’étudier un changement dans les régimes politiques et, peut-être, dans les frontières des pays de la région.
  • L’apparition des islamistes de DAESH et du Front Al-Nosra qui s’est rapprochée de nos frontières menaçant nos villages (comme ça été le cas du village chrétien de Kaa, au Nord-Est de la Bekaa, où 8 hommes suicides se sont fait exploser le même jour du 27 Juin 2016, tuant et blessant 38 civils.

En nous basant sur ce qui précède, nous avons créé l’ONG Nawraj, sous l’égide du patriarcat maronite, pour préserver et consolider la présence et le rôle des chrétiens au Liban et surtout pour éviter que les chrétiens libanais d’être des dommages collatéraux dans les guerres des autres. Notre action se base sur 4 piliers essentiels :

  • Premièrement, La sécurité : Notre action est réalisée en coopération avec l’armée libanaise qui elle seule est responsable de notre sécurité.
  • Deuxièmement, la politique : Nous devons être prêts à profiter de la nouvelle situation et participer activement à la création du nouveau Moyen-Orient.
  • Troisièmement, le développement économique des régions,
  • Quatrièmement le social, où nous avons donné la priorité à l’éducation et la santé.

C’est ainsi que la présence chrétienne, surtout dans les villages frontaliers pourra perdurer. Nous sommes confrontés à un manque de moyens financiers pour étendre notre action à tous les villages chrétiens qui sont actuellement en danger de se vider de leurs habitants.

Il serait bon de noter que le Liban compte environ 1650 villages. Vous ne trouverez presque aucun village mixte où les membres des 3 différentes communautés musulmanes vivent ensembles (sunnites et chiites ou bien druzes - chiites ou Druzes- sunnites). Seules les communautés chrétiennes vivent avec les 3 communautés musulmanes et sur toute l’étendue du territoire Libanais ! Les chrétiens libanais sont un facteur de paix et de stabilité.


Il faut éviter les politiques qui incitent à l’exode des chrétiens du Proche-Orient

C5LYpNLWMAEWIJVC'est ce qu'a déclaré Marine Le Pen au Liban, lors de sa rencontre avec le patriarche maronite le Cardinal Boutros Bechara Rai.

"La meilleure manière de protéger les chrétiens du Proche-Orient consiste à « éradiquer le radicalisme islamique » alors qu’il faut éviter les politiques qui incitent l’exode des chrétiens du Proche-Orient hors de leurs propres terres. Tels sont les concepts clefs jusqu’ici exprimés à propos de la condition des communautés chrétiennes du Proche-Orient par Marine Le Pen, dans le cadre de sa visite de deux jours au Liban."

Marine Le Pen a opposé ses évaluations concernant la protection des chrétiens du Proche-Orient aux choix politiques qu’elle a attribués à Nicolas Sarkozy, qui poussait les chrétiens du Proche-Orient

« à quitter leur pays et à aller vivre à l’étranger en tant que réfugiés. Selon moi, il s’agit d’une vision dangereuse pour les chrétiens du Proche-Orient et ce n’est pas ce que je veux. Je veux que les chrétiens du Proche-Orient vivent en paix et dans la sérénité dans leurs pays ».


Que signifie "A minima" ?

L'art du titrage: Marine Le Pen a été reçue par le président libanais, le Premier ministre, le patriarche maronite, le dirigeant du parti des Forces Libanaises Samir Geagea, le président du parti Kataeb Samy Gemayel, Ziad Shbib le Gouverneur de Beyrouth, Gebran_Bassil, Ministre des Affaires étrangères ... et Le Monde trouve le moyen de titrer :

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Le Liban sera un point d’équilibre vital pour l’apaisement des tensions au Moyen-Orient

Intéressante analyse de Thibaut de La Tocnaye, Vice-Président de Chrétienté-Solidarité, ancien volontaire français parti combattre au Liban au début des années 1980, Membre du Bureau politique du FN, sur le voyage de Marine Le Pen au Liban :

C5GhXN2WAAEEmT2"[...] Les enjeux de ce voyage sont beaucoup plus importants. [...] Or, l’ex-général Aoun a justement lutté inlassablement, pendant quarante ans, pour la défense d’un Liban indépendant et souverain face aux multiples tentatives d’hégémonie extérieure. De plus, son élection quasi miraculeuse — après pratiquement deux ans de vacance du pouvoir présidentiel — consacre magistralement la formule libanaise de cohabitation islamo-chrétienne et de partage du pouvoir qui exclut et rejette par définition tout islamisme.

Cette rencontre est la préfiguration de ce qui devrait à nouveau exister entre la France et le Liban, et plus encore entre l’Occident et l’Orient pour rejeter efficacement tout terrorisme révolutionnaire islamique.

La deuxième grande thématique du voyage de Marine Le Pen au pays des Cèdres, c’est évidemment le problème des migrants. Là encore, la convergence de la France et du Liban par rapport au problème des réfugiés est claire : « leur retour obligatoire et dans la dignité dans leur pays d’origine » (pour reprendre les propos du patriarche maronite du Liban Bechara Al-Raï) est la seule possibilité envisageable. Nul doute que le nouveau président libanais va prendre à bras-le-corps le dossier explosif des 1,2 à 1,4 million de réfugiés syriens au Liban en anticipant et préparant leur retour en Syrie. Ce sera un des points capitaux de la négociation avec le nouveau pouvoir en Syrie — le régime de Bachar el-Assad ou un autre —, une fois la majorité des villes syriennes libérées de la présence des différentes milices islamistes.

Loin des discours ambiants et délétères d’un certain Occident, cette fermeté libanaise et ce patriotisme inflexible du général Aoun — ainsi que de son allié Samir Geagea, chef des FL (Forces libanaises) — sont évidemment un exemple de taille pour celle qui souhaite incarner, non seulement pour la France mais aussi pour l’Europe, le grand retour des États-nations. Le renforcement de l’armée libanaise par le développement de la coopération avec l’armée française est un des volets-clés du partenariat que compte mettre en place Marine Le Pen, une fois élue Présidente.

Plus généralement, dans l’esprit de Marine Le Pen, le Liban sera un point d’équilibre vital pour l’apaisement des tensions au Moyen-Orient. Le consensus rare existant entre toutes les communautés libanaises face à la menace islamiste doit être le point de départ de la reconstruction de la paix au Moyen-Orient. [...]


Conférence exceptionnelle sur le Liban le 31 janvier

Charles de Meyer, président de SOS Chrétiens d’Orient et Fouad Abou Nader président d’Al Nawraj donneront une conférence le mardi 31 janvier 2017 à 19h45 au Centre Bernanos – 4 rue du Havre – 75009 Paris.

Fouad Abou Nader a cofondé l’association Al Nawraj en 2014. Cette association assure la sécurité des chrétiens aux frontières du Liban, en collaborant avec l’armée et en veillant à l’amélioration des services locaux d'éducation et de santé, en partenariat avec l’association SOS chrétiens d’Orient.

ENTREE LIBRE

Renseignements au 01 83 92 16 53

FLYER SOS LIBAN - 31 01 2017 - Conference Fouad Abou Nader et  Charles de Meyer


Chronique des chrétiens d'Orient : Sous la protection de Saint Charbel

IMG_2581Au nord du Mont-Liban se trouve la vallée sainte appelée la Qadisha (Quadish signifiant Saint en araméen). Parmi les nombreux ermites, Saint Charbel est une figure sainte emblématique du Liban. Prêtre maronite, il passa 16 ans au monastère Saint-Maroun d’Annaya en vivant de la prière. Depuis sa mort en 1898, beaucoup de miracles se sont produits autour de sa tombe.

Sa vie de dévotion, d’obéissance et de prière est un exemple pour les volontaires. Frère maronite canonisé en 1977 par le pape Paul VI, il est admiré par tous les chrétiens libanais.

Chaque jour de sa vie érémitique était ponctuée de l’eucharistie, de l’adoration du Saint Sacrement, travaux manuels et… de la prière perpétuelle !

IMG_0198A son image les volontaires de la mission SOS Chrétiens d’Orient au Liban font le sacrifice de se donner aux autres, et d’aider les chrétiens présents au Liban, peu importe leur nationalité ou leur rit. Au travers des donations aux familles isolées, des cours de langues aux enfants réfugiés, des diverses activités réalisées pour améliorer le quotidien… les actions sont quotidiennes.

Leur envie d’agir est présente et les moyens pour y parvenir sont grâce à vos dons, merci.

www.soschretiensdorient.fr/donner/


La responsabilité britannique dans la constitution de l'Etat islamique

Lisa Murr Nehme, Franco-libanaise, professeur, polémiste, historienne, politologue et islamologue vient de publier, aux éditions Salvator, « Quand les Anglais livraient le Levant à l’État islamique » sous titré «  OR, CORRUPTION ET POLITIQUE ÉTRANGÈRE BRITANNIQUE ». Elle a été longuement interrogée par Breizh-info.com. Extraits :

LEntre le 19ème siècle et le 20ème siècle, les Anglais ont, au moins par trois fois, (1840, 1915, 1925) sauvé ou aidé à fonder des états islamiques. Avec les conséquences actuelles que nous connaissons. Pour quelles raisons ?

Les Anglais ont des intérêts à la fois économiques et stratégiques à sauvegarder.

En 1840, ils étaient en plein essor industriel et cherchaient à améliorer l’écoulement de leurs produits et le transport des matières premières. En outre, les Indes étaient le “joyau” de leur Empire. Ils étudiaient donc les moyens par lesquels ils pourraient raccourcir les distances entre l’Inde et l’Angleterre. Ils avaient d’abord pensé à un canal à Suez, mais ils avaient estimé le projet irréalisable. Alors ils s’étaient rabattus sur l’idée de faire un canal pour relier l’Euphrate (fleuve irrigant l’Irak et la Syrie), à l’Oronte (fleuve prenant sa source au Liban, irriguant une partie du Liban et de la Syrie et aboutissant à Antioche, aujourd’hui en Turquie).

Mais sur le plan humain, la chose était difficile. D’abord, les Libanais n’aimaient pas les Anglais (et c’était réciproque), à cause des missionnaires anglais qui se moquaient d’eux et de leurs rites, et qui étaient soutenus par le gouvernement. Ensuite, les tribus qui contrôlaient l’embouchure de l’Euphrate n’étaient pas commodes. Ce projet et son éventuel financement étaient étudiés très sérieusement au niveau parlementaire britannique à cette époque, quand soudain, ils apprennent que l’armée égyptienne, dirigée par un officier français, a occupé la Palestine, le Liban et la Syrie. Et après avoir écrasé l’armée ottomane après une série de victoires décisives, elle était arrivée en bordure de l’Euphrate. Les Égyptiens menaçaient ainsi de renverser le sultan et de prendre sa place.

Le ministre britannique des Affaires Étrangères, lord Palmerston, paniqua à l’idée qu’on allait non seulement rendre le projet du canal irréalisable, mais aussi, couper carrément aux Anglais la route des Indes.

Il décida de restaurer le pouvoir du calife et de restituer le Liban, la Syrie et la Palestine à l’État islamique. Il envoya des agents en déguisement qui promirent aux Libanais l’indépendance au nom des Français. Pendant ce temps, les Anglais assemblaient une flotte et arrivaient en rade de Beyrouth, qu’ils bombardèrent. Ils distribuèrent des armes aux Libanais, qui se révoltèrent et vainquirent les Égyptiens. Eux qui se battaient pour leur indépendance, furent très déçus d’apprendre qu’on les avait en fait livrés à l’État islamique. Les Anglais avaient obtenu la promesse que les chrétiens seraient bien traité, mais ce ne fut pas du tout le cas.

En 1915, le même scénario resservit, mais à l’envers. Pour diviser les musulmans, les Anglais voulaient susciter une guerre de djihad arabe contre les Turcs. Ils tentèrent donc de convaincre Hussein, chérif de La Mecque, de lancer lui-même l’appel au djihad contre ses maîtres qui le finançaient. Hussein exigea un très gros bakchich, dont les Anglais acceptèrent de lui donner une partie : ils acceptèrent de reconnaître la création d’un État islamique ou califat arabe. Un État islamique, c’est un État régi par la charia : l’adultère y est lapidé s’il est marié (fouetté s’il ne l’est pas), la main du voleur y est coupée, l’athée et l’insulteur de Mahomet y sont décapités, etc. Cela s’opposait totalement aux valeurs occidentales, mais cela ne faisait rien au gouvernement britannique, puisque cela ne concernait pas des citoyens britanniques. Les Anglais acceptèrent aussi que le califat arabe englobe les pays entre la mer Rouge et la Méditerranée. En d’autres termes, ils acceptèrent de fermer les yeux sur l’invasion, par Hussein, de toutes ces régions.

[...] L’argent dépensé par les Anglais durant la Première Guerre mondiale a propulsé cet enseignement au premier plan. L’aide diplomatique et militaire accordée par les Anglais au chérif Hussein, était semblable à l’aide accordée par les Américains de nos jours d’abord à Ben Laden et à Al-Qaïda, puis à Daech, et maintenant, au Front Nosra ou Fatah-el-Cham. Elle ressemblait également à l’aide accordée par les Américains aux Frères Musulmans en Égypte et ailleurs. Elle a été le pétrole jeté sur le feu d’un mouvement qui n’était que latent, et qui est devenu assez puissant pour survivre aux modes communiste, socialiste, nassérienne, etc. Grâce à ce climat quasi hystérique, Hassan Al-Banna, grand-père de Tariq Ramadan, a pu fonder le mouvement des Frères Musulmans et avoir beaucoup de succès. Et son ami le mufti Hajj Amine Husseini, fait par les Anglais mufti de Jérusalem, a été en position de créer une guerre entre les juifs et les Palestiniens non-juifs, qui dure encore. Dans le livre, je cite les discours qui poussaient une infime minorité à massacrer les juifs. Une infime minorité, mais malheureusement, c’est sa volonté qui a prévalu, et le peuple palestinien a été divisé.

Le Printemps arabe d’aujourd’hui ressemble comme deux gouttes d’eau au Printemps arabe qui a eu lieu en 1919-1920 en Syrie, en Palestine, en Égypte et que je décris dans le livre Quand les Anglais livraient le Levant à l’État islamique. [...]"


La délégation SOS Chrétiens d’Orient/Al Nawraj à la rencontre des villages chrétiens frontaliers du Liban

Du 10 au 14 Décembre 2016, Charles de Meyer, président et fondateur de SOS Chrétiens d’Orient, ainsi que d’autres membres  de l’association, sont allés visiter les villages chrétiens de la frontière du Liban.

Quatre jours pour quatre régions. Le but était de rencontrer les chefs de municipalité, les habitants pour écouter leurs doléances et mettre en valeur la présence chrétienne aux extrêmes du pays. L’insécurité face aux frontières et l’afflux massif de réfugiés provenant de Syrie, provoquent un exode des populations vers le centre du pays, Beyrouth et même l’étranger. Chacun a remis à la délégation un dossier comprenant des projets pour aider les chrétiens à rester chez eux : infrastructures, matériel, présence humaine… Ceux-ci seront étudiés par la mission SOS Chrétiens d’Orient au Liban et par l’équipe de Paris. Charles de Meyer s’est engagé à commencer la réalisation de quatre projets, un dans chaque région, d’ici Janvier 2017.

L’association libanaise Al Nawraj s’est chargée, avec ses contacts locaux et sa connaissance du pays d’organiser logistiquement ce voyage. Elle est présidée par Dr Fouad Abou Nader, ancien chef des Forces Libanaises et fervent défenseur des chrétiens du Liban. Ses actions ? Ancrer les chrétiens du pays dans leur village et région d’origine et perpétuer leur présence millénaire.

La délégation a voulu vous placer au cœur de ce projet en publiant, par le biais des réseaux sociaux, les compte-rendus des visites ainsi que des vidéos résumant les journées. Pendant 4 jours, elle s’est efforcée de tenir la France informée de la situation critique des chrétiens dans ces régions : lever 40 000 € pour permettre à la mission SOS Chrétiens d’Orient à soutenir ces villages.

Premier jour : le Akkar (Nord)

C’est la région la plus pauvre du Liban. Les retombées des violences en Syrie et le manque de travail poussent les habitants à partir. Sans cette présence chrétienne qui fait le lien entre les différentes communautés musulmanes et druzes, le pays ne pourrait pas faire face à la situation extrême dans laquelle il se trouve.

Deuxième jour : Bekaa Nord

Le Nord de la vallée de la Bekaa, manquant cruellement d’eau, souffre de l’arrivée massive de réfugiés syriens. Des camps sauvages occupent les terres et les infrastructures, le taux de chômage est très important et l’insécurité face aux djihadistes présents sur le territoire, à cheval entre le Liban et la Syrie, est préoccupante.

Troisième jour : Bekaa Sud

Au Sud de Baalbek, capitale du gouvernorat de la Bekaa , les villages chrétiens sont très attachés à leur présence millénaire. Les difficultés économiques font fuir les jeunes générations et les différents groupes djihadistes à proximité procurent un grand sentiment d’insécurité. La délégation a visité Anjar, deuxième ville arménienne du Liban. Après avoir résisté pendant le génocide arménien, les rescapés ont été installés dans cette région par les autorités françaises en 1939. C’est une chance pour SOS Chrétiens d’Orient de renouer les liens que la France a eu avec ce village.

Quatrième jour : Sud-Liban

C’est à la frontière avec Israël que la délégation s’est rendue pour le dernier jour de cette tournée. Souffrants des tensions récurrentes entre les deux pays, les villages chrétiens résistent et peinent à garder leurs habitants. Le manque de travail, d’infrastructures et d’aides de la part du gouvernement est difficile à gérer pour les chefs de municipalités.

Un accueil incroyable, des rencontres passionnantes et surtout beaucoup de projets. Ce voyage est une belle réussite pour les deux associations. Ce partenariat entre SOS chrétiens d’Orient et Al Nawraj est un premier pas pour aider les chrétiens libanais sur l’ensemble du territoire.

Pour aider les chrétiens de ces villages à rester chez eux, aidez-nous à récolter 40 000 euros : www.soschretiensdorient.fr/donner/


Chroniques des chrétiens d'Orient : Les frontières chrétiennes du Liban

Photo_2016-11-30_14-37-55[1]Dans un Liban sortant péniblement d’une crise gouvernementale de plus de deux ans, soucieux de conserver son intégrité face à la guerre civile syrienne et de garder sa frontière sud en paix, les villages des frontières se sentent délaissés par l’intérieur et oubliés de l’extérieur. Ils attendent du gouvernement français qu’il honore une promesse millénaire. Dans ces régions à dominante musulmane, d’importants villages chrétiens subissent l’exode massif des jeunes générations fuyant des conditions de vie difficiles et un avenir peu engageant.

Du Nord, dans l’Akkar, au Sud, en passant par l’Est de la Bekka, le conflit syrien semble s’exporter au Liban. Des heurts réguliers ont lieu entre factions djihadistes rivales. Les multiples attaques terroristes sèment la terreur dans les villages. En  Juin 2016 à Al Qaa, 8 kamikazes se font exploser tuant 5 civils. Depuis le début du mois, pas moins de trois attaques ont eu lieux pour la seule zone frontalière du Nord Est libanais. Certains villages de la plaine de la Bekaa, annexés jusqu’en 2005 par l’armée syrienne, peinent à retrouver leur identité libanaise et chrétienne. L’arrivée massive de réfugiés en provenance de Syrie crée une véritable crise économique et sociale dans un Liban exsangue. Des camps sauvages de réfugiés ont été installés dans cette région mais il est difficile de palier un manque cruel d’électricité, d’eau, de nourriture et d’éducation. On estime à 2 millions le nombre de réfugiés (principalement Syriens) venu s’ajouter aux 4 millions de libanais nationaux. L’intégration est plus que délicate : pas de travail, un accès aux produits et services de première nécessité compliqué et un manque de place dans les écoles. Certains parviennent à partir vers le centre du pays, à Beyrouth, ou encore à l’étranger (France, Etats-Unis, Canada etc.) dans l’espoir d’avoir une situation plus stable et d’offrir un avenir meilleur aux générations futures.

Photo_2016-11-30_14-38-16[1]Le Sud-Liban est marqué par les vives tensions entretenues par le Hezbollah et Israël qui retentissent dans les villages de la région. Les agriculteurs chrétiens sont très peu aidés, la peur de la reprise des hostilités les poussent à fuir et à vendre leurs terres, abandonnant ainsi cette région aux chiites soutenu eux par le parti de Dieu.

Chaque région frontalière a ses enjeux et ses priorités propres mais quatre facteurs, indissociables les uns des autres, sont prégnants : la sécurité bien sûr, le facteur social, économique et politique. L’Akkar (Nord), la plaine de la Bekaa (Est) et le Sud-Liban sont des terres historiquement fertiles et économiquement dynamiques donc importantes pour l’agriculture et l’industrie. Leur désertion a un fort impact sur le fonctionnement socio-économique du pays et l’identité libanaise : l’oubli de ses racines historiques chrétiennes.

La chrétienté est le ciment du pays, chaque village, où cohabitent différentes communautés, compte une présence chrétienne. Les chrétiens sont ce qui fait du Liban une nation. Ils freinent l’émergence d’un extrémisme religieux venu de l’Est trouvant un terreau fertile au sein des populations déplacés les plus vulnérables. Sans les chrétiens le Liban  ne résisterait pas longtemps aux tensions intercommunautaires et aux coups de boutoir de l’islamisme salafiste. Ils se considèrent comme le dernier rempart protégeant l’Occident que certains ici n’hésitent plus à qualifier de « capitulard ».

L’association SOS Chrétiens d’Orient ne les oublie pas et les aide à s’ancrer dans leur environnement naturel. Une aide matérielle par le développement d’infrastructure y contribue. Un dispositif humain est mis en œuvre dans des régions reculées telles que la Bekaa et le Sud-Liban, des professeurs de français et des accompagnateurs scolaires ou psychologiques sont ainsi déployés à travers le Liban. Des infirmières et des animateurs de centre pour enfants sont à pied d’œuvres à Beyrouth aux côtés de tous les volontaires s’activant à répondre efficacement aux besoins des familles vulnérables rencontrées. L’association SOS Chrétiens d’Orient tente ainsi de répondre, à sa mesure, à une promesse que les gouvernements français n’ont pas su tenir.


Chronique des chrétiens d'Orient - Liban : Aux sources de Tannourine

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Tannourine est un village chrétien au nord du Liban dans le district de Batroun. Réputé pour ses sources d’eau et ses pommiers, il est perché dans la montagne et offre un panorama à couper le souffle.

C’est dans ce cadre exceptionnel que SOS Chrétiens d’Orient apporte son aide à l’école Notre Dame tenue par les sœurs Maronites de la Sainte Famille.

Cette école ouvre ses portes à 80 enfants dont une dizaine de musulman dans des classes de la petite section jusqu’à la 6e inclue.

Chaque matin,  Capucine, la volontaire au sein de SOS Chrétiens d’Orient aide l’institutrice des classes de petite et moyenne section. Afin de proposer des activités adaptées aux âges des enfants, elles se partagent toutes deux la classe en groupe.  Pour l’apprentissage de la lecture et éveiller la curiosité des élèves, Eugénie a également pu monter et organiser une bibliothèque qui accueille à chaque récréation un groupe d’enfants différents.

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Ses après-midi sont rythmées par des activités variées telles que les cours de théâtre et de chant qu’elle propose aux élèves. La période de L’Avent est plus que propice à la réalisation de ces activités : bricolage, scénettes de Noël, … sont préparés ainsi que les chants traditionnels que la chorale répète avec beaucoup de cœur !

Après ces activités, la volontaire se rend dans les familles des élèves (2 à 3 familles par jour) pour y effectuer du soutien scolaire. Cela lui permet en même temps d’être au plus près des enfants, de les voir évoluer dans leur famille et de nouer des liens propices à leur accompagnement.

Cette présence permanente ne pourrait se faire votre aide et vos prières !

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Chronique des chrétiens d'Orient : Les infirmières de la mission SOS Chrétiens d’Orient à Beyrouth

Chaque année 70 000 bébés naissent au Liban, dont 12% sont prématurés. La prise en charge médicale d’un bébé prématuré est coûteuse et peu accessible. L’association libanaise Assameh Birth and Beyond a décidé d’aider les familles n’ayant pas accès à ces soins en reconstruisant l’Hôpital de la Quarantaine au nord de Beyrouth et en installant un service de pédiatrie et néonatologie.

Depuis Septembre 2016, trois infirmières françaises de la mission SOS Chrétiens d’Orient au Liban travaillent dans ces services, aux côtés du personnel médical libanais. Aliénor, Marine et Domitille ont entre 21 et 22 ans, elles sont volontaires depuis bientôt trois mois.

Récemment diplômées en France, elles transmettent leur savoir-faire aux infirmières locales.

C’est un travail difficile qui nécessite un mental de fer mais la richesse de l’expérience et le goût d’aider les chrétiens d’Orient prend le dessus.

Pendant la guerre du Liban dans les années 1970, l’Hôpital a servi de prison. Il subsiste des traces encore même aujourd’hui. C’est dans cet environnement post-conflictuel que les volontaires de la mission SOS Chrétiens d’Orient doivent s’insérer, tout en respectant le pays d’accueil et les libanais.

Vous qui êtes dans le monde médical, le Liban a besoin de vous !

Pour aider au plus proche des chrétiens d’Orient, devenez volontaire : http://bit.ly/2fjAvZv


Chronique des chrétiens d'Orient - Les volontaires à l’école Notre-Dame des Anges à Beyrouth : lieu d’action des volontaires au Liban

IMG_9697Depuis 2014, cinq familles réfugiées d’Irak et de Syrie sont installées au couvent des capucins dans le quartier de Badaro à Beyrouth. Le couvent jouxte l’église Notre-Dame des Anges et l’école portant le même nom. On y compte une dizaine d’enfants apprenant l’arabe, les mathématiques, le français et l’anglais.

Cela fait un an et demi que la mission SOS Chrétiens d’Orient au Liban intervient dans cette école pour faire du soutien scolaire. Du lundi au vendredi, à 16 heures, les volontaires aident aux devoirs, notamment en français. Qu’ils soient au Liban depuis trois heures ou deux mois, les volontaires sont accueillis en fanfare ! Les enfants sont très attachés à leurs professeurs de français.

Des liens forts se sont créés entre ces familles et la mission. Des activités sont également organisées tels que des goûters, des jeux, des ateliers etc. Tout pour embellir le quotidien de ces personnes ayant dû fuir leur pays pour une vie meilleure. L’éducation de ces enfants est primordiale pour leur avenir.

Beaucoup d’autres familles dans ce cas ont besoin de votre aide et n’attendent que vous !

Pour devenir volontaire et contribuer à l’intégration de personnes réfugiées au Liban : www.soschretiensdorient.fr/volontaire/


Chronique des chrétiens d'Orient : la mission Liban évalue quotidiennement les besoins des réfugiés

DSC04240Le Liban est un petit pays, situé au bord de la mer Méditerranée, entre Israël et la Syrie. Il compte environ 6 millions de Libanais et héberge sur son territoire 2 à 3 millions de réfugiés palestiniens, syriens et irakiens. Pays multiconfessionnel, il compte principalement des chrétiens de différents rites (maronite, arménien, syriaque catholique ou orthodoxe, grec melkite catholique ou orthodoxe), des musulmans sunnites, chiites et des druzes.

Les volontaires de la mission Liban s’occupent actuellement d’environ 300 familles libanaises, syriennes et irakiennes, à un rythme d’un à deux rendez-vous par jour. 70% du budget de la mission est consacré à cette action.

DSC_2978Les volontaires évaluent quotidiennement les besoins de ces familles chrétiennes pauvres, qu’elles soient libanaises, arméniennes, syriennes ou encore irakiennes car elles ne bénéficient d’aucune aide de l’Etat. Elles n’ont souvent ni accès aux écoles, ni aux soins et ont du mal à trouver du travail. Ces familles sont prises en charges par des paroisses locales qui aident à leur intégration. Par l’intermédiaire des prêtres, les volontaires reçoivent une liste de familles dans le besoin qu’ils contactent pour convenir d’un rendez-vous. Sur place, accompagnés d’un traducteur, ils évaluent les besoins en produits alimentaires de première nécessité, en produits d’hygiènes, vêtements, médicaments, jouets… C’est souvent autour d’un café, préparé par la mère de famille, que les confidences se font : les volontaires écoutent avec émotion le récit de leur vie antérieure, leurs soucis actuels et leurs espérances quant à leur avenir. Dans un délai de 2 semaines maximum, les volontaires achètent les produits nécessaires aux familles, constituent les colis et les distribuent à celles-ci. Cette deuxième visite est un autre moment fort tant pour les volontaires que pour les familles. En effet elles sont touchées de voir l’aide que les familles chrétiennes de France leur apportent par le biais de l’association.

Pour continuer à aider ces familles en grande nécessité, faites un don.


Chronique des chrétiens d'Orient : Les volontaires de la mission SOS Chrétiens d’Orient au Liban visitent les réfugiés irakiens à Beyrouth

Famille_TayefLe mercredi 26 Octobre dans le quartier de Bourj Hammoud à Beyrouth, la famille Tayef a reçu la visite des volontaires de la mission pour une donation de colis alimentaire et de produits de première nécessité. Syriaques catholiques, ils ont fui Mossoul il y a un an et demi face à l’arrivée des forces de l’organisation Etat islamique.

Avant d’être électricien en Irak, monsieur Tayef était militaire dans l’armée irakienne, dix longues années durant. Avec les revenus financiers du père, la famille jouissait d’un mode de vie confortable, permettant à son épouse de ne pas travailler et de s’occuper de leurs cinq enfants.

Lors de leur fuite à Erbil, les forces armées ont réquisitionné tous les biens qu’ils transportaient, n’ayant plus que leurs vêtements et leurs téléphones en tout et pour tout à leur arrivée au Liban. L’intégration fut pour eux difficile et le reste encore aujourd’hui. Leur demande de visa pour l’Australie s’éternise et leur envie de revenir en Irak diminue de jour en jour.

La mission Liban attache beaucoup d’importance aux visites aux familles et à ces moments de partage. Grâce à ces actions quotidiennes, ils retissent progressivement le lien entre les chrétiens d’Orient et d’Occident. Pour aider les volontaires de la mission Liban à poursuivre leurs actions auprès des réfugiés irakiens de la Plaine de Ninive, faites un don : http://www.soschretiensdorient.fr/donner/