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Poutine, Erdoğan et Rohani négocient l’offensive sur Idleb

Analyse d'Antoine de Lacoste sur Boulevard Voltaire :

Unknown-25La Conférence de Téhéran s’est déroulée le vendredi 7 septembre. Le Président iranien Rohani y a accueilli Poutine et Erdoğan. Aucun autre invité : ce sont ces trois-là qui ont l’avenir de la Syrie entre leurs mains.

Mais les divergences sont réelles et la Conférence, sans être inutile, n’a pas permis de les aplanir.

Russes et Iraniens sont à peu près d’accord à court terme : il faut lancer une offensive générale sur la province d’Idleb, occupée à 60 % par le groupe islamiste Hayat tahrir al-Cham (HTC), l’ex Front al-Nosra dont tous les cadres viennent d’al-Qaïda. HTC et Daech ne sont que les deux faces de la même pièce, comme le rappellent les autres groupes insurgés sunnites, qui tiennent 40 % du territoire et qui ont eu des accrochages sanglants avec HTC.

Le problème, ce sont justement ces 40 % restants : ils sont tenus par des islamistes à la solde des Turcs qui ont d’ailleurs plusieurs postes militaires au cœur même de la province. Erdoğan n’a pas envie de lâcher ses alliés et surtout il ne veut pas que ce soit ensuite l’occasion pour les Kurdes de se réinstaller près de sa frontière, notamment à Affrin, d’où il les a chassés il y a quelques mois.

Il a pourtant fait une concession importante en qualifiant Hayat tahrir al-Cham de « groupe terroriste ». C’est une première mais il n’est pas allé plus loin : son objectif était d’obtenir qu’un nouveau cessez-le-feu soit établi et que le mot figure dans le communiqué final. Il n’a pas eu gain de cause. Poutine, sous le regard amusé de Rohani, a déclaré : « Je pense que, globalement, le Président turc a raison : ce serait une bonne chose. Mais nous ne pouvons pas assurer à leur place qu’ils (les islamistes) arrêteront de tirer ou d’utiliser des drones armés. »

Rappelons à ce sujet que les bases russes installées non loin d’Idleb font régulièrement l’objet d’attaques de drones armés et Poutine ne peut évidemment accepter que cette situation se prolonge indéfiniment.

Les Iraniens veulent en découdre comme toujours : en face, ce sont des sunnites et, pour la grande puissance chiite, aucune discussion n’est envisageable.

Pour les Russes, moins concernés par ces divisions internes à l’islam, il s’agit d’un problème stratégique crucial : il est hors de question de laisser 10 000 combattants islamistes administrer une province sur le territoire syrien. L’assaut aura donc lieu, mais ce sera une opération délicate : il ne faut pas se fâcher avec Erdoğan et donc éviter de lui tuer ses alliés et que faire si Erdogan envoie des renforts, comme l’armée syrienne est en train de le faire ?

Les Occidentaux eux, sont pathétiquement inutiles : les Américains rappellent tous les trois jours qu’une attaque chimique entraînerait une riposte massive de leur part, ce qui est une façon de laisser faire Poutine tout en laissant la porte ouverte à une nouvelle manipulation. La France et l’Angleterre ont confirmé, comme il se doit.

Les Russes, de ce fait, ont renforcé leur présence navale au large de la Syrie.

En attendant l’offensive terrestre, les bombardements russes et syriens ont repris. Leur intensité et le choix des cibles (exclusivement des positions tenues par HTC), montrent que le compte à rebours a commencé.


Turquie : Bonne nouvelle pour le pasteur Brunson

Grâce à l'ECLJ :

Le 25 juin, un tribunal turc a tenu compte des problèmes de santé d'Andrew Brunson et a converti sa détention préventive en placement en résidence surveillée dans sa maison en Turquie. C'est une première étape cruciale, mais ce n'est pas suffisant. Ce pasteur innocent doit être libéré pour pouvoir rentrer aux États-Unis et retrouver sa famille. Grâce à l'action des Centres européen et américain pour le droit et la justice (ECLJ et ACLJ), le cas du pasteur Brunson a eu une forte résonance dans les médias et les organisations internationales. La Turquie a commencé à céder à cette pression, ce qui nous encourage à redoubler d'efforts pour sa libération.

Lire le résumé de l'affaire 

Voici nos principales réussites :

  • Nous avons porté le cas d'Andrew Brunson devant le Conseil des droits de l'homme et le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire ;
  • 98 députés européens et 66 sénateurs américains ont signé notre lettre ouverte au président turc Erdoğan ;
  • 600 000 personnes ont signé notre pétition pour la libération du pasteur Brunson ;
  • Le président et le gouvernement américains ont accepté d'intervenir directement dans cette affaire et de négocier avec la Turquie.

98 eurodéputés de toutes tendances signent une lettre ouverte au président Erdogan

98 députés européens, dont 33 Français, ont envoyé aujourd'hui la lettre ouverte de l'ECLJ, adressée au président turc Erdogan pour demander la libération du pasteur Andrew Brunson, deux semaines avant la reprise de son procès.

Extrait d'une tribune de Grégor Puppinck sur cette lettre, parue dans Valeurs Actuelles :

"Les députés du Parlement européen sont de plus en plus critiques à l'égard de la Turquie. Une lettre ouverte adressée le 5 juillet 2018 par une centaine de députés au président turc Erdoğan en témoigne, à l'occasion du procès du pasteur chrétien Andrew Brunson. Les députés commencent par rappeler leur résolution votée en février et dénonçant fermement les violations actuelles des droits de l'homme en Turquie. Ils protestent ensuite « contre le fait que le pasteur Brunson a dû attendre près d'un an et demi avant d'être inculpé » et contre « le fait que l'acte d'accusation associe la « christianisation » au terrorisme, considérant la foi chrétienne comme une menace pour l'unité de la Turquie, alors que le christianisme a été présent pacifiquement sur cette terre bien avant la République de Turquie actuelle ».

La liste des signataires de la lettre en fait une exception dans la vie politique européenne. Les 98 eurodéputés signataires sont issus de tous les groupes politiques et de 21 nationalités : cette unité est très rare en politique, d'autant plus lorsqu'elle vise à défendre la mission d'évangélisation d'un pasteur auprès des musulmans.

Parmi les Français, les anciens ministres Brice Hortefeux (LR) et Jean Arthuis (REM) ont cosigné la lettre, aux côtés de députés appartenant à divers partis politiques, en particulier Édouard Martin (PS), Nathalie Griesbeck (Modem), José Bové et Michèle Rivasi (Verts), Nicolas Bay (FN), Jean-Marie Le Pen (non-inscrit) ou encore Florian Philippot (Patriotes). Parmi les personnalités étrangères qui se sont associées à la démarche, nous remarquons notamment Peter van Dalen et Lars Adaktusson, respectivement coprésident et vice-président de l'intergroupe du Parlement européen sur la liberté de religion. L'ancien président de la Diète de Pologne Marek Jurek fait également partie des cosignataires.

Au moment des élections générales turques, ces députés envoient ainsi un signal fort à l'exécutif européen, qui a exprimé à plusieurs reprises son souhait de voir la Turquie rejoindre l'Union."


Les élections en Turquie provoquent de violents affrontements entre Turcs et Kurdes

A Mantes-la-Jolie :

Capture d’écran 2018-06-25 à 21.51.57"Dimanche soir, une bagarre générale a opposé des dizaines membres de la communauté turque à des Kurdes dans le quartier du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie.

Les forces de l’ordre sont intervenues en grand nombre afin de disperser la foule. Il n’y a pas eu de blessés mais l’arrivée rapide des policiers a sans doute permis d’éviter des incidents plus graves : certains participants, femmes et hommes, étaient armés de barres de fer, de sabres ou de bâtons.

Cette rixe s’est déroulée en soirée, peu après le résultat des élections présidentielle et législatives en Turquie où le président sortant Erdogan a rapidement proclamé sa victoire.

Sur certaines vidéos, on aperçoit des automobilistes klaxonner au volant de leur véhicule, drapeau turc étendu, devant des cafés kurdes. Ils ont alors été pris à partie par des inconnus qui ont estimé être provoqués. Deux cafés turcs ont alors été attaqués."

63,9% des Turcs de France ont voté pour l'islamiste Erdogan. A Lyon, il fait 86%.


Censure à la turque

Lu dans Présent :

9119-p4-breves"Une kiosquière du Pontet (Vaucluse) ne s’attendait pas à ce qu’une dizaine de Turcs viennent, vendredi, réclamer qu’elle ôte de son kiosque la une du Point sur laquelle Erdogan est qualifié de « dictateur ». Jean-Paul Abonnenc, directeur général de MédiaKiosk, raconte que la kiosquière, « un peu paniquée », a alors appelé un des agents de MédiaKiosk. Celui-ci, arrivé sur les lieux, et « compte tenu de la pression qui était exercée sur lui », a retiré l’affiche. On se demande bien en quoi a consisté cette « pression », mais elle n’était apparemment pas amicale. Le maire FN du Pontet, Joris Hébrard, a dénoncé des incidents « inacceptables » : « On ne transige pas avec la liberté d’expression en France et encore moins au Pontet. » Il a exigé que la une du Point soit de nouveau affichée, ce qui a été fait samedi… non sans renforts d’agents de la police municipale et d’une dizaine de gendarmes. Un cas analogue se serait produit à Valence."


Le pasteur Andrew Brunson, prisonnier en Turquie, unit les droites françaises

5de161dc-fbcb-45d1-985e-a999ddc33f5f50 députés du Parlement européen issus de 8 groupes sur 9  et de 16 nationalités différentes, parmi lesquels les députés FN Nicolas Bay, Marie-Christine Arnautu, Joëlle Bergeron, Marie-Christine Boutonnet..., le non-inscrit Aymeric Chauprade, les Patriotes Florian Philippot et Sophie Montel, le LR Brice Hortefeux, le Modem Robert Rochefort, ont cosigné une lettre ouverte au Président Erdoğan dénonçant la détention arbitraire du pasteur Andrew Brunson et l’État de droit en Turquie. Ils protestent contre :

  • “le fait que le pasteur Brunson ait dû attendre près d'un an et demi avant d'être inculpé ;
  • l’[l’offre] de libérer le pasteur Brunson en échange de M. Fethullah Gülen, comme si le pasteur Brunson était une monnaie d'échange ;
  • « l’acte d'accusation », car les accusations non fondées contre le pasteur Brunson reposent sur des rumeurs de « témoins secrets » ;
  • le fait que l'acte d'accusation associe la « christianisation » au terrorisme, considérant la foi chrétienne comme une menace pour l'unité de la Turquie, alors que le christianisme a été présent pacifiquement sur cette terre bien avant la République de Turquie actuelle.”

La prochaine audience du procès de ce pasteur Andrew Brunson aura lieu lundi 7 mai 2018 à Izmir, en Turquie.

Avec plusieurs députés, l’ECLJ s’est impliqué dans la collecte des signatures pour cette initiative transpartisane et tient à sa disposition toutes les signatures manuscrites ou engagements formels par courriels des députés de cosigner la lettre ouverte. L’ECLJ a également publié un communiqué relatif à l’affaire disponible sur son site ici.


Syrie : Les Kurdes ne veulent plus garder la centaine de djihadistes "français"

Entendu sur Europe 1 :

"Dans le nord de la Syrie, alors que les grandes batailles contre l’État islamique sont terminées, des centaines de djihadistes étrangers sont toujours aux mains des forces kurdes dont la gouvernance n’a pas d’existence légale. Ils sont gardés dans des camps ou dans des prisons. Les djihadistes français sont environ une centaine dans cette partie de la Syrie. La France ne souhaite pas les rapatrier, mais les responsables kurdes ne veulent plus gérer ces prisonniers étrangers (...)

Mizkeen Ahmad, une influente conseillère politique au sein de l’administration kurde, en veut à la coalition depuis la prise de la ville kurde d’Afrine par la Turquie. Pour elle, c’est une trahison qui doit avoir une conséquence. "L’Europe ne nous a pas aidés à Afrine, pourquoi on continuerait à s’occuper de vos prisonniers de Daech ? On en a capturé des milliers et personne ne nous a soutenus. Dont acte", s'agace-t-elle au micro d'Europe 1. "On peut libérer tous ces membres de Daech. On va les relâcher hors de nos frontières… dans quels pays ils iront, et où ils commettront une attaque ? Peu importe, il faut prendre cette décision", menace Mizkeen Ahmad."


Un pasteur américain prisonnier des Turcs pour «christianisation»

Grégor Puppinck, docteur en droit et directeur du European Centre for Law and Justice (ECLJ), membre du panel d'experts de l'OSCE sur la liberté de conscience et de religion, écrit dans Le Figarovox :

Unknown-12"Le 16 avril aura lieu un procès emblématique en Turquie: celui du pasteur américain Andrew Brunson, accusé officiellement de «diviser le pays par le biais de la christianisation» de la population. Il vivait paisiblement dans la ville d'Izmir depuis plus de 23 ans et est aujourd'hui détenu depuis un an et demi. Le procureur turc a listé une cinquantaine d'autres «suspects», en raison de leurs liens supposés avec le pasteur Brunson. Alors qu'il y a à peine plus de 0,1 % de chrétiens en Turquie, le président Erdoğan a-t-il réellement peur que leur évangélisation divise cette nation musulmane? Certes, des Églises rapportent de nombreux témoignages de conversions de musulmans turcs au christianisme. Mais les motivations réelles d'Erdoğan ne semblent pas seulement religieuses: elles sont politiques. 

Le prisonnier Andrew Brunson est utilisé par la Turquie comme un outil supplémentaire pour faire du chantage auprès des pays occidentaux. Lorsque Donald Trump a demandé sa libération, Erdoğan a proposé de l'échanger contre Fethullah Gülen, son principal opposant politique réfugié aux États-Unis: «Donnez-nous ce pasteur [Gülen] et nous vous rendrons le vôtre [Brunson]». Le président turc sait qu'en prenant pour cible un pasteur évangélique américain, il s'attaque à un symbole pour la base électorale de Donald Trump. Deux pétitions américaines ont rassemblé chacune 500 000 signatures pour demander la libération d'Andrew Brunson, et c'est cette mobilisation de l'opinion publique qui a fait réagir le gouvernement des États-Unis. Le vice-président Mike Pence a notamment affirmé que l'affaire Brunson était devenue une «priorité essentielle» de la Maison-Blanche.

Une libération du pasteur Brunson est malheureusement loin d'être acquise, si l'on en croit l'acte d'accusation invraisemblable dont il est l'objet. Celui-ci, rendu public en mars, nous apprend qu'Andrew Brunson encourt 35 ans de prison ferme pour «terrorisme». Il aurait contribué à la «tentative de coup d'État» de juillet 2016, en coordination avec le mouvement Gülen et le parti indépendantiste kurde PKK. Il aurait agi comme un «agent de guerre non-conventionnelle» sous le couvert du «masque de pasteur d'une Église évangélique». Ces accusations reposent seulement sur un «témoin anonyme» et des «documents secrets». L'argumentation du procureur résume bien la théorie du complot imaginée par Erdoğan, qui cherche à faire croire que tous ses opposants complotent ensemble pour organiser un coup d'État. D'après l'acte d'accusation, le pasteur Brunson, le mouvement Gülen et le PKK «abusent des croyances religieuses des personnes et essayent de créer une synergie qui constitue une menace pour [le] gouvernement». Il y aurait donc un complot politico-religieux entre un pasteur évangélique, un mouvement musulman sunnite et un parti marxiste-léniniste.

Le procureur turc a le mérite de ne pas cacher que la mise en détention du pasteur Brunson est surtout liée à son action de «christianisation». L'acte d'accusation énonce explicitement que la foi chrétienne met en danger l'unité de la nation turque et que ceux qui la répandent divisent le pays. Il est par exemple reproché à Andrew Brunson d'avoir exprimé, dans un SMS privé, son espérance que le peuple turc se tourne vers la foi chrétienne avant le «retour du Christ». De plus, d'après le «témoin anonyme», les protestants américains et les Israéliens «se préparent à être les précurseurs d'une guerre à venir», car ils croient que «tous les hommes sont [leurs] esclaves». Ces accusations témoignent de l'inquiétante pénétration de théories complotistes irrationnelles dans l'appareil d'État turc. Elles devraient interroger les États-Unis et l'Europe sur la fiabilité de leur alliance avec la Turquie dans le cadre de l'OTAN.

Ces différents éléments de l'acte d'accusation du pasteur Brunson préfigurent un procès biaisé et une probable condamnation. Son arrestation s'ajoute à celle des 160 000 autres victimes des purges en Turquie depuis la prétendue tentative de coup d'État de juillet 2016. Ces enseignants, juges, journalistes ou encore fonctionnaires ont eux aussi été accusés de «terrorisme». Le président Erdoğan ne compte malheureusement pas en rester là et a prévenu la France en janvier: «Ce n'est pas encore fini: il y a encore un nombre très sérieux (…) de terroristes». Avec l'affaire Brunson et la cinquantaine de nouveaux «suspects», ce prétexte de «terrorisme» est élargi: il est invoqué pour emprisonner des chrétiens qui témoignent de leur foi.

Les États occidentaux doivent être lucides sur la réalité de cette justice turque, qui est aujourd'hui largement soumise à un pouvoir présidentiel autoritaire. C'est pourquoi ils ne devraient pas attendre l'issue des procédures judiciaires en Turquie pour agir pour la libération du pasteur Brunson, en particulier auprès des institutions internationales. Nous pouvons sur ce point nous réjouir que cette affaire soit discutée en ce moment au Comité des ministres du Conseil de l'Europe. La fille du pasteur Brunson a aussi pu donner, récemment, un témoignage émouvant au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies.

Cependant, la Turquie fait elle aussi pression sur les institutions internationales. Dans ses négociations avec les États européens, Erdoğan a plusieurs fois menacé d'ouvrir les vannes de la migration vers l'Europe. À Strasbourg, la Turquie a réduit drastiquement sa contribution au budget du Conseil de l'Europe, le plongeant dans une crise financière sans précédent, tout en y construisant un consulat monumental. Si l'Europe ne réagit pas avec fermeté pour demander la libération du pasteur Brunson, elle donnera un nouveau signe de faiblesse."


Une agence de presse turque publie les implantations des forces spéciales françaises en Syrie

Thumbs_b_c_bd732f263cbca3ae60e4755369915d05Jeudi 29 mars, Emmanuel Macron annonçait à une délégation des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), composées de combattants arabes et kurdes syriens, le "soutien de la France", avec l'objectif de bloquer dans la région l'avancée de l'armée turque.

En représailles, l’agence de presse turque Anadolu a publié une carte détaillant les implantations des forces spéciales françaises dans le nord de la Syrie.


Que prévoient les Turcs en Syrie ?

Analyse d'Antoine de Lacoste :

En un mois l’armée turque est donc parvenue à ses fins et a pris l’enclave kurde d’Afrine. Ses pertes ont été minimes (moins d’une cinquantaine de morts), mais il est vrai qu’elle a utilisé les hommes de l’ASL (Armée syrienne libre) comme fantassins de première ligne. Ces ex-djihadistes reconvertis en supplétifs turcs ont eu en revanche plusieurs centaines de morts.

Les Kurdes ont résisté un certain temps puis ont été écrasés par les bombardements turcs. Dans cette guerre, la maîtrise de l’air est, plus que jamais, décisive.

Les combattants kurdes ont ensuite choisi de ne pas défendre Afrine. On peut supposer qu’ils ont voulu s’épargner des pertes excessives pour un combat perdu d’avance.

Les deux mille combattants kurdes partis de la rive gauche de l’Euphrate (sans l’accord de leur parrain américain) n’ont pu participer à cette bataille: ils ont été bloqués par l’armée syrienne, probablement sur ordre de Moscou.

Beaucoup se sont lamentés sur l’abandon des Kurdes par les occidentaux. Ils ont en effet été lâchés par leur allié américain, mais il n’y a là rien de surprenant. Depuis 1975 et la chute de Phnom Penh et de Saïgon, la politique interventionniste américaine est un vaste cimetière d’alliés ou de supplétifs sacrifiés sur l’autel de la géopolitique.

Il faut aussi souligner que les Kurdes ont été avant tout victimes de leur intransigeance. En effet, pour éviter l’entrée de l’armée turque dans Afrine, les Russes ont proposé un marché aux Kurdes : ils abandonnaient l’autonomie d’Afrine et laissait entrer l’armée syrienne. Ils auraient pu ainsi rester et éviter l’immense exode des habitants, très majoritairement kurdes. Ils ont refusé et les Russes, qui ne doivent rien aux Kurdes, ont laissé les mains libres à Erdogan.

Les Kurdes ont toujours été de piètres politiques et cela explique bien des choses.

Que va faire Erdogan maintenant ? Il a, dans l’immédiat, deux sujets prioritaires à régler.

Tout d’abord Afrine. La ville est quasiment vidée de ses habitants et occupée, très brutalement, par les djihadistes de l’ASL. La Turquie ayant des millions de réfugiés syriens sur son sol, la tentation est grande d’en installer à Afrine. Ce serait ni plus ni moins qu’une opération de nettoyage ethnique, mais les Turcs réfléchissent sérieusement à cette éventualité.

Ensuite le reste du territoire autonome kurde qui court, plus à l’est, tout le long de la frontière turque. Il commence par la ville de Manbij qu’Erdogan a juré de prendre. Le problème c’est que plusieurs dizaines de soldats américains y stationnent… On voit mal l’armée turque se lancer dans une telle opération !

Pour Erdogan, le problème kurde reste donc entier, et pour la Syrie c’est une occasion perdue de reconquérir en douceur un territoire qui lui appartient.

Quant aux Américains, leur stratégie est toujours aussi floue, tandis que les Russes, méthodiquement, poursuivent la reconquête progressive des dernières poches islamistes.


La France en guerre contre la Turquie ?

Map_of_Syria_New_Cold_War_orgAlors qu’il recevait jeudi 29 mars, à l’Elysée, une délégation du Rojava, cette zone kurde autonome autoproclamée en Syrie, Emmanuel Macron a annoncé l'envoi à Manbij de forces françaises, en coordination avec les Américains. Emmanuel Macron a assuré à cette délégation des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), composées de combattants arabes et kurdes syriens, du "soutien de la France". Les troupes françaises seront déployées «très rapidement» avec l'objectif de bloquer dans la région l'avancée de l'armée turque et de ses supplétifs, des milices syriennes composées de nombreux djihadistes.

Les forces turques se préparent à mener une opération visant à reprendre aux Kurdes le contrôle de Manbij, ville stratégique dans la haute vallée de l'Euphrate, dans le nord de la Syrie. L’ambassadeur de France à Ankara a été chargé de transmettre la décision au président turc, Recep Tayyip Erdogan.


Syrie : A propos de la poche d'Afrin

Décryptage de Géoculture :

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De plus en plus de voix réclament une intervention diplomatique, voire militaire, de la France ou de l’Europe pour protéger la poche kurde d’Afrin menacée par les troupes turques. De nombreux médias s’alarment d’un risque d’épuration ethnique de grande ampleur contre les populations civiles.

Nous nous retrouvons à nouveau dans une vision manichéenne de la guerre en Syrie, opposant le mal absolu (ici incarné par la Turquie) au bien, à savoir les Kurdes. Or, c’est exactement ce type de représentation qui a ruiné la diplomatie française au Moyen-Orient depuis 2011.

Quelques rappels s’imposent :

-Ankara intervient contre les Kurdes d’Afrin avec le soutien de milices islamistes, d’ex-jihadistes de Jabhat al-Nosra et même de groupes issus de l’ASL, l’Armée syrienne libre, que l’Europe a voulu armer, et que le France continue de soutenir comme seule alternative à Bachar al-Assad. Lorsque l’ancien président français, François Hollande, s’étonne que la Turquie apporte son soutien à des jihadistes contre « nos alliés » kurdes, il feint d’ignorer que la Turquie aide d’autres groupes que nous considérons aussi comme nos « alliés ».

-Le président Bachar al-Assad négocie son soutien aux Kurdes d’Afrin, afin de rallier les Kurdes syriens ; si ceux-ci acceptent son aide contre la Turquie, ils devront aussi le payer en aidant le régime de Damas à réinstaurer son autorité sur la zone au nord de l’Euphrate, qu’ils contrôlent avec l’aide des États-Unis.

-Washington hésite à intervenir militairement directement au profit des Kurdes d’Afrin, car alors ce serait un conflit ouvert avec la Turquie, pays de l’OTAN qui s’est déjà rapproché de la Russie et de l’Iran, deux pays en indélicatesse avec D. Trump. Le déploiement militaire américain devrait en outre être de grande ampleur face à une armée turque aguerrie et bien équipée.

-La Russie n’est guère plus à l’aise puisqu’elle s’est rapprochée de la Turquie, mais cherche d’abord à protéger le régime de Bachar al-Assad : ses deux alliés sont donc en conflit indirect à Afrin, par Kurdes interposés. Si les Kurdes parviennent à rallier Damas à leur cause, ils entraîneront Bachar al-Assad dans un conflit ouvert avec Ankara, fragilisant ainsi la géopolitique russe en Syrie.

Conséquences :

-Si nous soutenons les Kurdes contre Ankara :

1- nous affaiblissons l’OTAN,

2- nous créons une solidarité sunnite et islamiste autour de la Turquie, qui sera perçue comme la seule force luttant contre le sécularisme kurde et l’Occident ; Ankara sera alors incité à intervenir contre l’Occident dans d’autres zones (Libye, Soudan…), à ouvrir les vannes aux flux de réfugiés, ou à soutenir des groupes combattants de plus en plus violents ou radicaux,

3- nous renforçons la partition de la Syrie, puisque les Kurdes n’auront plus besoin du soutien de Damas ; ils seront nécessairement incités à faire bon accueil à la présence occidentale, mais aussi à stigmatiser les populations arabes et sunnites de leurs zones,

4- nous aidons la Russie à renforcer ses liens avec Ankara et Damas.

-Si nous laissons faire Ankara :

1- nous passons pour des traîtres vis-à-vis des Kurdes (même si ceux-ci ont eux-mêmes négocié avec Damas),

2- nous fragilisons le tandem Russie-Turquie, qui est déjà très instable,

3- nous renforçons la cohésion Russie-Syrie, ce qui peut inciter Moscou à intervenir diplomatiquement contre Ankara ; Damas aura besoin de l’aide de l’Iran, dont il cherchait pourtant à se défaire,

4- nous renforçons les liens entre les Kurdes syriens et Damas.

Bilan :

Quel que soit le choix qui sera fait par la France, il aura des conséquences qui peuvent nous impacter négativement. En aucun cas la France n’a les moyens d’améliorer la situation en Syrie. D’autres puissances ont désormais la main dans la région, mais sans qu’elles parviennent elles-mêmes à dominer une situation explosive…


Les combats se poursuivent entre Turcs et Kurdes

Une analyse d'Antoine de Lacoste pour les lecteurs du Salon beige :

Carte du nord de la SyrieLes moralisateurs européens et américains s’inquiètent beaucoup de la situation dans la banlieue de Damas, la Ghouta.

Ils sont plus discrets sur la situation à Afrin, enclave kurde située au nord-ouest de la Syrie, assiégée depuis plusieurs semaines par l’armée turque et ses alliés islamistes de l’ASL.

Pourtant la situation humanitaire n’est guère reluisante, mais il ne faut pas couper les ponts avec la puissante Turquie..

La raison de cette intervention est connue : Erdogan ne veut pas d’un Kurdistan autonome le long de sa frontière avec la Syrie. Il occupe une partie du nord de la Syrie à cette fin, coupant en deux les territoires tenus par les Kurdes.

A l’est, 2000 soldats américains sont présents, protégeant ainsi ce territoire administré par les Kurdes, en l’absence de l’armée syrienne.

A l’ouest, la petite enclave d’Afrin est isolée et l’armée turque en a profité pour l’attaquer.

Depuis, elle piétine et les Kurdes opposent une résistance farouche. Mais ils perdent beaucoup de combattants et la situation ne peut tourner à leur avantage. Ils ont donc appelé l’armée syrienne à leur secours, six ans après avoir pris sa place.

Les Russes, ne voulant pas couper les ponts avec la Turquie, ont demandé à Damas de ne pas bouger. Mais l’occasion était trop belle, et, sans envoyer leur armée pour ne pas indisposer leur protecteur, les Syriens ont organisé l’incursion de milices locales fidèles à Damas épaulées par des combattants iraniens.

Ils furent accueillis triomphalement par les Kurdes mais aussi par l’artillerie turque…

C’est bien ce que craignait Moscou, qui ne veut pas d’un affrontement entre Syriens et Turcs. La Syrie est son alliée mais le dialogue avec Erdogan est renoué depuis maintenant deux ans et le rêve de la diplomatie russe est évidemment de couper Ankara des Etats-Unis.

Ce sont finalement les Américains les plus ennuyés par cette incursion turque. Pour ménager Erdogan, ils ont abandonné leur allié kurde dans son enclave d’Afrin. L’autre territoire kurde, à l’est, n’est pas menacé puisque personne n’osera attaquer un territoire où stationnent 2000 soldats américains. Mais les Kurdes ont évidemment ressenti une grande amertume et se sont, de ce fait, rapprochés non seulement des Syriens mais aussi des Russes.

La situation dans le nord de la Syrie est donc particulièrement complexe et explosive. Pas moins de six acteurs majeurs se sont fait face, se combattent ou se soutiennent : les Syriens, les Turcs, les Kurdes, les Américains, les Russes et les islamistes (généralement soutenus par les Turcs).

Un mélange inédit au scénario plus qu’incertain.


Découverte de la tombe de saint Nicolas ?

1003nicholasDes archéologues pensent avoir découvert en Turquie la tombe de Saint Nicolas. Le magazine Newsweek révèle ainsi qu’une tombe quasi-intacte a été découverte dans une crypte, jusque-là inaccessible, dans une église du district de Myre, au sud-ouest de la Turquie.

C’est dans la province d’Antalya que des archéologues ont accumulé des indices qui laissent penser qu’il s’agit bien de la tombe de ce saint du IVe siècle, emmurée sous une église. Grâce à des scanners, ils ont découvert une cavité, semblant indiquer la présence d’un mausolée souterrain. Cemil Karabayram, directeur des services de protection du patrimoine de la province d’Antalya, explique :

« Le tombeau sous l’église semble en bon état. Normalement, il n’a pas été endommagé par nos opérations. Il est difficile d’accès car de gros blocs de pierre et des mosaïques le recouvrent. On va devoir les extraire du sol ».« Nous allons creuser à cet endroit et peut-être allons-nous découvrir la dépouille intacte de Saint Nicolas ».


Des enseignants turcs dans les écoles communales

Voici la position de Philippe de Beauregard, maire (FN) de Camaret sur Aygues (84) et conseiller régional PACA, à propos du dispositif ELCO (enseignements des langues et civilisations étrangères) qu’impose l’Education nationale à certaines communes.

Courrier DASEN


Allemagne : Erdogan candidat à la chancellerie ?

N_117697_1Le parti pro-turc ADD, Alliance des Allemands démocrates, a mis sur ses affiches de campagne le président turc, afin d'appeler les ressortissants turcs ayant la nationalité allemande à voter pour lui lors des élections du 24 septembre...

L'ADD a également diffusé une vidéo d'un discours d'Erdogan traduit en allemand.

Pour envahir un pays, plus besoin de livrer bataille. Il suffit d'immigrer, d'avoir des enfants et de voter.


Fin des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE ?

DI2okiEXkAAdm_EL'Allemagne est en période électorale et par conséquent, les promesses vont bon train... Hier soir avait lieu le débat entre les deux candidats, Angela Merkel et Martin Schulz. La chancelière allemande a jugé que la Turquie n'adhèrerait jamais à l'Union européenne :

"Je ne vois pas l'adhésion arriver et je n'ai jamais cru que cela puisse survenir". "Je discuterai avec mes collègues pour voir si nous pouvons parvenir à une position commune à ce sujet afin que nous puissions mettre un terme à ces négociations d'adhésion".


Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à faire battre la coalition d’Angela Merkel

Unknown-5Les médias ont beaucoup glosé sur l'éventuelle implication des Russes dans la campagne présidentielle américaine. 

Là il s'agit explicitement d'une ingérence de la Turquie. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé dimanche les Turcs d’Allemagne à faire battre la coalition d’Angela Merkel aux législatives du 24 septembre. Il avait fait de même vendredi dernier, quand il avait exhorté ses compatriotes disposant de la nationalité allemande à «donner une leçon» aux partis chrétien-démocrate (CDU), social-démocrate (SPD) et aux Verts, tous «irrespectueux envers la Turquie» selon lui.

«Soyez avec ceux qui sont bienveillants envers la Turquie. Peu importe qu’il s’agisse de petits partis, donnez-leur votre voix. Ils gagneront ensuite en importance». «À mon avis, ceux qui attaquent la Turquie de la sorte méritent une gifle à ces élections».

La chancelière Angela Merkel a rétorqué :

«Nous ne tolérons aucun type d’ingérence».

Le ministre des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, y voit «un acte d’ingérence exceptionnel dans la souveraineté de notre pays». Erdogan lui a répondu :

«Il ne connaît aucune limite! Qui es-tu pour parler au président de la Turquie ?… Connais tes limites! Il tente de nous faire la leçon… Depuis combien de temps fais-tu de la politique ? Quel âge as-tu ? Que disent-ils maintenant? Ils disent: ‘Il s’immisce dans notre démocratie.» Mais la seule chose que nous disons c’est que nos concitoyens devraient donner une leçon aux ennemis de la Turquie dans les urnes. C’est tout.» […]

La diaspora turque en Allemagne, forte de trois millions de personnes, est la plus importante dans le monde, et près de 1,2 million de Turcs disposent également de la nationalité allemande, ce qui leur permettra de voter lors des élections législatives du 24 septembre.

Il serait peut-être temps d'arrêter toutes les négociations sur l'entrée de la Turquie dans l'UE ?


Rapport des Etats-Unis sur la liberté des chrétiens en Turquie

Dans son rapport 2016 sur la liberté religieuse en Turquie, le Département d’État américain évoque la question de la Faculté de Halki et de la basilique Sainte-Sophie de Constantinople, ainsi que les interventions des diplomates des États-Unis à ce sujet :

« Le gouvernement [turc] continue à ne pas reconnaître le Patriarcat œcuménique comme le leader des 300 millions de chrétiens orthodoxes dans le monde, de façon cohérente avec la position gouvernementale selon laquelle il n’y a pas d’obligation légale de le faire. La position du gouvernement reste que le patriarche œcuménique n’est pas « œcuménique », mais qu’il est seulement le leader religieux de la population grecque orthodoxe minoritaire du pays. Le gouvernement continue à permettre aux seuls citoyens turcs de voter dans le cadre du Saint-Synode patriarcal ou à être élus patriarche. Toutefois, il a continué sa pratique d’accorder la citoyenneté à un certain nombre de métropolites orthodoxes grecs, ceci constituant une solution « bouche-trou » arrêtée en 2011, afin d’élargir le panel des candidats lors de la prochaine élection patriarcale. Le Gouvernorat d’Istanbul, qui représente le gouvernement à Istanbul, continue à soutenir que les leaders des Grecs orthodoxes (le Patriarcat œcuménique), de l’Église apostolique orthodoxe arménienne, et des communautés juives doivent être des citoyens turcs, bien que les coreligionnaires de ceux-ci venus de l’extérieur du pays aient assumé des positions dirigeantes dans ces groupes, de façon informelle, dans certains cas.

Pendant le mois du Ramadan, la chaîne de la télévision d’État Diyanet TV, a retransmis la déclamation de versets du Coran depuis Sainte-Sophie, qui avait été sécularisée et transformée en musée en 1935. Le directeur des affaires étrangères a donné une interview spéciale depuis Sainte-Sophie, alors que l’appel musulman à la prière était retransmis depuis ses minarets. Au mois d’octobre, le gouvernement a nommé un imam à plein temps au Pavillon du Sultan, une annexe construite durant la période ottomane, adjacent à la basilique, mais qui en est séparé. Dans le passé, le pavillon hébergeait les prières deux fois par jour avec la participation d’un imam d’une mosquée avoisinante. Depuis la nomination du nouvel imam à plein temps, les prières ont été effectuées cinq fois par jour dans le pavillon.

Le Patriarcat apostolique arménien et le Patriarcat œcuménique ont continué à rechercher une reconnaissance légale. Leurs communautés opèrent comme des agglomérations de fondations religieuses individuelles. Étant donné que les patriarcats ne disposent pas de la personnalité juridique, des fondations associées contrôlées par des conseils individuels détiennent tous les biens des communautés religieuses, et les patriarcats n’ont pas l’autorité légale leur permettant d’utiliser leur patrimoine ou de diriger de quelque façon leurs communautés. Lors de leurs rencontres avec les représentants du gouvernement [turc], l’ambassadeur et le consul général [des États-Unis] à Istanbul ont soulevé la question de l’importance historique de Sainte-Sophie ainsi que de sa signification extraordinaire, en tant que symbole de la coexistence pacifique et de dialogue significatif entre les religions (…). Lors de rencontres à Washington, le secrétaire d’État et le secrétaire d’État adjoint ont exhorté les représentants du gouvernement à rouvrir le Séminaire orthodoxe grec à Halki. L’ambassadeur des États-Unis, lors des rencontres avec les représentants du gouvernement, a réitéré la position des États-Unis sur cette question. En octobre, le représentant spécial du Département d’État pour la religion et les affaires mondiales a rencontré des représentants du gouvernement [turc] et des différentes minorités religieuses, y compris les communautés protestante, musulmane alévite et orthodoxe syriaque, afin de discuter de ses préoccupation au sujet de la liberté religieuses suite au coup d’État du 15 juillet 2016. Le représentant spécial a également exprimé son soutien à la réouverture du Séminaire de Halki aux représentants du gouvernement et au patriarche Bartholomée ».

Source


Résolution du Parlement européen pour la suspension des négociations d'adhésion de la Turquie

Unknown-11Le Parlement européen a demandé jeudi que les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne soient suspendues si le pays mettait en œuvre la réforme constitutionnelle renforçant les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan. Les eurodéputés ont adressé cette demande à la Commission européenne ainsi qu’aux États membres de l'UE, décisionnaires en la matière, dans une résolution non contraignante votée à une large majorité (477 voix pour, 64 contre, 97 abstentions) en session plénière à Strasbourg.

Le régime turc a dénoncé la décision, le Premier ministre Binali Yildirim la qualifiant de “sans importance”, “nulle et non avenue”. Il est à craindre qu'il ait raison.


La division entre Turcs se fait sentir jusqu'en France

UnknownRecep Tayyip Erdogan a remporté de justesse le référendum lui donnant des pouvoirs sans précédent : le oui l’a emporté avec 51,3 % des suffrages. Près de 25 millions d’électeurs turcs ont voté pour les dix-huit amendements à la Constitution, soit 1,5 million de plus que ceux qui les ont rejetés. Le caractère étriqué de la victoire du oui représente un véritable camouflet pour l’homme fort de la Turquie. Le non gagne dans les grandes villes du pays, à commencer par Istanbul, dont M. Erdogan fut le maire, et Ankara. Ces deux villes votent majoritairement depuis 1994 pour les partis islamistes. Les habitants de plusieurs quartiers d’Istanbul acquis au non sont descendus dans la rue pour protester contre la victoire du président. Au sein même de l’AKP, cette concentration du pouvoir entre les mains d’un seul homme a suscité une réelle inquiétude.

Le référendum a accru les divisions du pays et la polarisation, toujours plus forte, entre partisans et adversaires de M. Erdogan. L’étroitesse de la victoire du oui attise les polémiques sur les irrégularités du scrutin. Le CHP, principale force de l’opposition, a annoncé qu’il allait demander un nouveau décompte de la moitié des bulletins en dénonçant des « actes illégaux ». La controverse porte sur les bulletins de vote non tamponnés par les scrutateurs présents dans les bureaux. Quand le décompte a commencé, le Haut Conseil électoral (YSK) a fait savoir que les bulletins dépourvus de tampons seraient considérés comme valides, contrairement à ce qui prévalait jusqu’ici. Plus d’un million et demi de votes douteux ont ainsi été validés.

Dans le sud-est du pays, à majorité kurde, le non l’emporte avec des scores allant, selon les provinces, de 57,2 % à 72,6 % des voix.

Les résultats du référendum en Turquie ont provoqué de vives tensions, dimanche soir, dans le sud de Rennes. Des affrontements ont eu lieu entre membres de la communauté turque, des voitures ont été vandalisées et un policier a été blessé.

65% des Turcs de France et 77% de ceux de Belgique ont voté « Oui » au référendum. A Sens, les Turcs se sont réjouis à coups de klaxon.


Comment Poutine a gagné la guerre sans la faire

Capture d’écran 2017-03-26 à 18.37.17Thomas Flichy de La Neuville et Eloi Minjoulat-Rey signent un petit ouvrage de géopolitique intitulé Et la Russie sortit du tombeau, aux éditions Terra Mare. Le nouveau président des États-unis a récemment entamé des pourparlers avec la Russie. Les auteurs montrent que ce rapprochement russo-américain n’a rien d’inhabituel. Déjà, en 1863, la marine impériale russe était accueillie en grande pompe à New York. La Russie soutenait alors l’Union contre la Grande-Bretagne.

Cherchant à se désenclaver, la Russie s'est aussi rapprochée de la Turquie pour accentuer sa présence navale en Méditerranée orientale. Poutine a cherché à constituer un angle russe en Syrie, Égypte et Libye tout en s’implantant au Maroc. Au Levant, Vladimir Poutine s’est imposé comme le pivot des négociations. Mais la Russie ne s’arrête pas là puisqu'elle négocie également avec Israël, l’Arabie Saoudite, l’Inde ou encore le Japon, de façon à mettre fin à l’unilatéralisme américain. Dans cette affaire, c'est l'Union européenne qui risque de se retrouver bien isolée. Extrait :

"Hier, la France décidait de suspendre certaines exportations agricoles vers la Russie. Aujourd'hui, la Russie, fortifiée par ce jeûne forcé, est en passe de redevenir la grande puissance agricole qu'elle avait été avant 1917 : ses exportations agricoles lui rapportent davantage que les ventes d'armes. Pour M. Obama, qui a soutenu avec une grande constance les groupes djihadistes du Moyen-Orient à l'encontre de la Russie, le bilan de fin de règne est pour le moins amer : non seulement les Etats-Unis ont échoué à se rapprocher efficacement de l'Iran, mais encore, ils ont perdu leur seule carte maîtresse dans la région : la Turquie."


Erdogan : " demain, aucun Européen, aucun occidental, ne pourra plus faire un pas en sécurité, avec sérénité, dans la rue"

Le chantage du meilleur ennemi de l'Europe aux racines chrétiennes est clair. Mais les pontes de l'UE se couchent et payent avec votre argent : 

"Le 22 mars, le président turc a fortement tancé l'Europe dans sa façon de traiter la Turquie, sur fond de crise aggravée entre Bruxelles et Ankara depuis l'expulsion de ministres turcs de meetings pro-Erdogan aux Pays-Bas et en Allemagne.

«Je m'adresse une nouvelle fois aux Européens [...] La Turquie n'est pas un pays qu'on peut bousculer, dont on peut jouer avec l'honneur, dont on peut expulser les ministres», a martelé Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours à Ankara. Le président turc a ainsi menacé l'Union européenne, qui, selon lui, maintient une attitude hostile envers Ankara. 

«Le monde entier suit ce qu'il se passe de très près. Si vous continuez de vous comporter de cette manière, demain, aucun Européen, aucun occidental, ne pourra plus faire un pas en sécurité, avec sérénité, dans la rue, nulle part dans le monde», a-t-il ajouté.

«En tant que Turquie, nous appelons l'Europe à respecter les droits de l'homme et la démocratie», a lancé le chef de l'Etat turc. (...)

Le 16 mars, le ministre turc de l'Intérieur, Süleyman Soylu, avait déjà annoncé la couleur en déclarant  : «Je le dis à l'Europe, êtes-vous à la hauteur ? Si vous le souhaitez, nous pouvons ouvrir le passage aux 15 000 réfugiés que nous ne vous envoyons pas chaque mois et vous couper le souffle

En contrepartie de l'accord, l'Union européenne doit accélérer le versement du montant de 3 milliards d'euros destiné à la gestion des réfugiés en Turquie. L'UE doit également assurer le financement d'autres projets en faveur de personnes bénéficiant d'une protection temporaire en Turquie, pour 3 milliards d'euros supplémentaires jusqu'à fin 2018".


De Mehemet II à Erdogan I : la continuité de volonté conquérante des ottomans

De Bernard Antony :

"M. Erdogan, habitué jusqu’ici à toutes les complaisances occidentales, mais aussi russes et israéliennes, a été surpris par le fait que l’Allemagne et les Pays-Bas, en une sorte de sursaut élémentaire lui aient refusé de venir fanatiser un peu plus ses partisans parmi les populations turques de ces pays. 

Pour la plupart d’ailleurs de ces ressortissants, la possession de la nationalité des pays d’accueil ne présente que l’intérêt de multiples commodités de vie mais ne les empêche pas de demeurer turcs avant tout et par-dessus tout. En attendant le jour où, devenus majoritaires dans quelque région sur le modèle du Kosovo, ils pourront y proclamer l’indépendance d’une entité qui pourra être fédérativement rattachée à la mère-patrie ottomane, comme il en est de l’entité turque du nord de Chypre…

Dans l’affaire de ses meetings, Erdogan a préféré bien sûr la complaisance française de pré-dhimmitude.

Mais contre l’Allemagne, il a proféré une menace dont seuls nos diplomates, politiciens et commentateurs ignorants ne voient pas combien elle s’inscrit à l’évidence dans une continuité mimétique. Il a déclaré : « Si je veux venir en Allemagne, je le ferai et si vous ne me laissez pas passer par vos portes et ne me laissez pas parler, je mettrai le monde sens dessus dessous ». Il ne faut pas prendre à la légère les éructations de ce genre de dictateur.

Il traite de nazis les Hollandais et les Allemands mais, quoique sa moustache soit un peu moins marquée que celle d’Hitler, ses menaces, avec la gestuelle qui va avec, rappellent d’abord celles de ce dernier.

Mais la continuité mimétique remonte en fait à bien plus haut. Erdogan, qui connaît son histoire turque et ses modèles, a d’évidence voulu parler comme Mehemet II écrivant en 1451 à Constantin XI de Constantinople : « Les deux rives du Bosphore m’appartiennent : celle d’Asie parce qu’elle est peuplée par mes ottomans, celle d’Europe car vous n’êtes plus capables de la défendre… ».

Mais qui pèse aujourd’hui qu’une majorité de Turcs ne sont pas chagrinés de ce que beaucoup de leurs grands-pères ou arrières-grands-pères furent, eh oui, les assassins, tortionnaires ou bourreaux qui génocidèrent les Arméniens, Assyro-Chaldéens et autres chrétiens au siècle dernier et dès le XIX° siècle ? Il y eut en effet une parfaite unanimité turco-ottomane pour exterminer les chrétiens. Ce fut d’abord dans les années 1875 sous l’impulsion du sadique sultan Abdul-Hamid II, qui se délectait d’ordonnancer les pires tortures. Il fut écarté de la réalité du pouvoir par les Jeunes-Turcs « laïques ». Ces derniers firent en 1909 dans les massacres d’Adana comme une répétition préalable au génocide déclenché en 1916. À partir de 1918, Mustapha Kemal paracheva le génocide. Cela ne l’empêcha pas de superbement manœuvrer diplomatiquement en grand artiste d’une Taqiyya au quadruple langage, entretenant en effet de bonnes relations avec les Allemands, les Français, les Anglais et les Soviétiques. Il est vrai que déjà, en 1918, l’Europe des vainqueurs comme celle des vaincus avait commis le grand crime historique et géopolitique de ne pas vouloir ressusciter et redonner Constantinople à la Grèce. Et ainsi, M. Poutine doit-il s’efforcer d’être aimable avec M. Erdogan qui contrôle le Bosphore et les Dardanelles."


Avant de traiter de nazis les peuples, Erdogan devrait d’abord reconnaître le génocide arménien perpétré par la Turquie

Communiqué de Bernard Antony :

Capture d’écran 2017-03-13 à 17.24.16"Avec toute l’impudence orgueilleuse et dominatrice qui le caractérise, l’autocrate dictateur turco-musulman Erdogan traite de nazis les peuples qui ne veulent pas chez eux de ses meetings électoraux pour ses partisans parmi les populations ottomanes en Europe. 

Mais c’est une nouvelle honte pour la France que l’acceptation par notre indigne gouvernement d’un pareil rassemblement chez nous. Faut-il en effet rappeler que s’il y a bien eu un pays précurseur du nazisme, c’est la Turquie avec ses diverses phases de massacres des Arméniens au XIX° siècle et début du XX° sous le sultan Abdul Hamid II, puis le génocide perpétré par les Jeunes-Turcs, des Arméniens, Assyro-Chaldéens et autres chrétiens ?

Rappelons ici que les officiers allemands qui encadraient l’armée truque furent souvent des précurseurs du nazisme et Hitler, manigançant le génocide des Juifs, ne déclara-t-il pas : « Qui se souvient des Arméniens ? ». Avant de traiter de nazis les peuples non soumis à ses ukases, l’État du dictateur Erdogan devrait donc d’abord reconnaître le génocide perpétré par la Turquie, modèle pour les nazis."


Les ministres turcs font campagne en Europe

Capture d’écran 2017-03-13 à 08.42.50Après le refus des Pays-Bas d'accueillir deux ministres turcs, la Turquie promet des mesures de rétorsion «de la manière la plus sévère». Dénonçant un comportement rappelant «le nazisme et le fascisme», Recep Tayyip Erdogan a menacé les Pays-Bas :

«Ils auront naturellement à en payer le prix et aussi à apprendre ce qu'est la diplomatie».

À l'approche d'un référendum sur l'augmentation des pouvoirs du président turc, prévu le 16 avril, le gouvernement turc s'est lancé dans une campagne pro-Erdogan dans différents pays d'Europe pour encourager les 4,5 millions de membres de la diaspora turque en Europe à voter oui pour un système présidentiel qui permettrait à Erdogan de diriger le pays jusqu'à au moins 2029.

Les Pays-Bas se trouvent à trois jours d'un scrutin législatif qui devrait voir la croissance du parti anti-islam.

Le premier ministre danois a proposé à son homologue turc de reporter une visite prévue fin mars. De son côté, le propriétaire d'une salle de réunion de Stockholm, en Suède, dans laquelle devait se tenir un rassemblement en faveur du référendum constitutionnel turc, a annulé le contrat de location des lieux. 

Les autorités turques ont fait fermer l'ambassade des Pays-Bas à Ankara et le consulat d'Istanbul. Dimanche matin, des manifestants turcs y ont brièvement remplacé le drapeau néerlandais par un drapeau turc. Les résidences de l'ambassadeur néerlandais, du chargé d'affaires et du consul général ont également été bouclées.

Le ministre des Affaires étrangères turc est venu plaider ce week-end en France, à Metz (photo) en faveur du "oui" au référendum turc.


Situation en Syrie, suite (9)

La situation en Syrie ces trois dernières semaines a vu les évolutions majeures suivantes.

La poursuite des combats fratricides entre factions rebelles ou terroristes concurrentes dans la province d’Idlib, au Nord-Ouest du pays.

Le renforcement couronné de succès des défenses syriennes à Deir-Es-Zor, dans les confins orientaux du pays, suite à l’offensive initialement victorieuse du pseudo-Etat islamiste, grâce à la combattivité des forces syriennes et à l’implication des forces aériennes russes, au sujet desquels on a maintenant plus de détails.

Le développement lent et méthodique de la contre-offensive des forces syriennes et de leurs alliés dans le centre-Est du pays en direction de Palmyre, avec l’extension de la zone contrôlée autour de la base aérienne de Tiyas, point névralgique de la zone.

Une offensive rapide et victorieuse des forces syriennes au Nord-Est d’Alep, en direction de la ville d’Al-Bab, point d’appui du pseudo-Etat islamiste (pEI), qui devrait se trouver prochainement encerclé, au Nord-Ouest, Nord et Nord-Est par les forces turques et les milices pro-turques, au Sud-Ouest et Sud par les forces syriennes. Le mouvement rapide des forces syriennes a été semble t’il facilité par le fait que les forces du pEI se sont repliées pratiquement sans combattre, alors que les nombreuses positions sophistiquées qu’elles avaient aménagées sur le terrain leur auraient permis de livrer un combat retardateur très meurtrier. Sans doute le pEI a-t-il prévu de porter son effort défensif ailleurs…

L’action vers Al-Bab a été accompagnée des premières frappes aériennes coordonnées entre la Russie et la Turquie. Coordination qui reste perfectible, puisque les forces russes ont accidentellement causé des pertes cette semaine à l’armée turque. Par ailleurs, comme on pouvait le craindre, ce rapprochement géographique entre frères ennemis du Proche-Orient n’est pas sans risque, puisque quelques accrochages auraient eu lieu entre milices pro-turques et forces syriennes.

Plus au Sud, dans les environs de Damas, on note essentiellement la reprise complète de la zone du Wadi Baradai, au Nord-Ouest de la capitale, qui permet à celle-ci d’avoir accès librement à sa principale source d’approvisionnement en eau. D'une façon générale, la situation de la capitale syrienne s'est nettement améliorée depuis 2012 comme le montrent ces cartes.

Enfin, les éléments principaux du groupe aéronaval russe sont rentrés dans leurs bases de la flotte du Nord, tandis que de premières leçons commencent à être tirées de cet engagement.

Par ailleurs, le site Anna-news, auquel nous nous référons depuis plusieurs années pour la situation en Syrie, parce qu'il dispose sur place d'équipes permanentes depuis le début du conflit, a mis en ligne cette rétrospective sur Alep. ATTENTION ELLE CONTIENT DES SCENES QUI PEUVENT ETRE CHOQUANTES. La vidéo est sous-titrée en anglais.

Toutes ces informations proviennent de sources plutôt pro syriennes et peuvent être sujettes à discussion. Je suis preneuse d’éléments susceptibles de les enrichir.


Situation en Syrie, suite (7)

La situation générale en Syrie est présentée dans la vidéo suivante.

Exploitant l’effet d’annonce du cessez-le-feu obtenu conjointement par la Russie, la Turquie, l’Iran et la Syrie, la Russie réarticule son dispositif, notamment en consolidant la défense sol-air, et en retirant le groupe aéronaval du porte-aéronefs Kuznetsov.

 

En parallèle, outre la participation à l’ordre public à Alep, avec le déploiement d’un bataillon de police militaire que nous avons déjà évoqué, la Russie poursuit le travail de bénédictins du déminage, les sapeurs mettant notamment en œuvre leur robot de déminage.

Thierry Mariani, en visite avec un petit groupe de français à Alep où il a assisté au Noël orthodoxe, a salué l’action salutaire des forces russes.

Face à la détérioration globale de leurs positions, et aux perspectives encore plus négatives liées à la prise de pouvoir de l’administration Trump aux Etats-Unis, les bandes terroristes n’hésiteraient plus à recourir à des tentatives de destruction massive contre la population syrienne. C’est ainsi le cas à Damas où les principales sources d’approvisionnement en eau potable auraient été empoisonnées. Il n’en est guère question chez les medias des régimes d’occupation de nos pays occidentaux, et pourtant l’ONU a du mettre en place des moyens sur place, et évoque le qualificatif de crime de guerre, comme l’expliquent cette video (penser à activer les sous-titres en anglais) et les notes de cet article.

Une telle désinformation ne nous surprend naturellement pas. A ceux qui seraient malgré tout encore surpris d’un tel déni sélectif du réel, nous recommandons chaudement la lecture de cet article : « Goebbels peut aller se coucher ».

Enfin, sur l'action de la Russie et sur ses succès tout au long de 2016, et sur les perspectives à venir, nous vous invitons chaleureusement à prendre connaissance de l'excellente synthèse de Bernard Lugan, que nous ne pouvons hélas mettre à votre disposition.


Accord de cessez-le-feu en Syrie, sans intervention de l'Occident

Sous l’égide de la Russie et de la Turquie, jeudi 29 décembre, un accord de cessez-le-feu a été signé entre le président syrien Assad et sept groupes rebelles. Benjamin Blanchard, cofondateur de SOS Chrétiens d’Orient, actuellement à Alep, donne au micro de Boulevard Voltaire son analyse de la situation.

Ecouter aussi l'analyse du colonel Jacques Hogard.


Situation en Syrie, suite (6)

Un cessez le feu général sera appliqué à compter du 30 décembre sur l'ensemble du territoire syrien, entre les forces syriennes et leurs alliés d’une part, et les forces rebelles d’autre part, à l’exception des groupes terroristes comme Jabhat Fatah al-Sham (ex al Nosrah, les amis de Fabius) et Etat islamique. La situation générale est décrite par la carte suivante.

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Les forces russes poursuivent le déminage d’Alep. Au 29 décembre, elles avaient neutralisé 14000 engins. De belles photos peuvent être vues ici. En parallèle, la Russie a déployé pour la première fois à l’étranger un bataillon de sa police militaire récemment créée.

Les combats les plus intenses ont lieu ces derniers jours dans la région de la base aérienne Tiyas, à l’Ouest de Palmyre, où les forces gouvernementales renforcent leur dispositif en vue de déclencher ultérieurement une contre-offensive en direction de Palmyre.

La vidéo suivante fait le point sur la situation à Palmyre, Deir-es Zor et à l’Ouest de Raqqa. Elle pose aussi quelques bonnes questions sur le jeu de rôles des Etats-Unis et de la Turquie dans la lutte contre l’Etat islamique.

 

Le site de réinformation freewestmedia a obtenu un entretien avec le premier ministre (en anglais) syrien, qui stigmatise la livraison de matériel originaire de pays de l’OTAN aux terroristes syriens, dont des stocks auraient été découverts dans Alep Est libérée.

L’aviation russe interviendrait en appui des troupes turques qui connaissent des difficultés persistantes dans leur tentative de conquérir Al Bab, une importante localité à 35 kms au Nord d’Alep, où elles ont perdu hommes et matériel, dont une partie est tombée dans les mains de l’Etat islamique.

Du côté ennemi, il semble qu’il y ait du rififi entre chefs rebelles, avec des actions fratricides dans la région d’Idlib (la grande ville au Sud Ouest d’Alep, prochain objectif essentiel de la campagne de reconquête de sa souveraineté par le gouvernement syrien).


La mort de l’ambassadeur russe, acte de naissance d’un nouvel empire

Selon Thomas Flichy sur Aleteia :

"Il ne se passe pas une semaine sans que la Russie ne vienne nous donner une leçon d’intelligence politique. Celle d’aujourd’hui est absolument magistrale. Au lieu de céder à ce qu’il aurait pu aisément concevoir comme une provocation, Vladimir Poutine prend immédiatement appui sur l’assassinat de son ambassadeur en Turquie pour officialiser une collaboration — tenue jusqu’à présent discrète — entre trois puissances majeures d’Asie centrale : la Russie, la Turquie et l’Iran. L’assassin d’Andreï Karlov, souhaitait, tel une guêpe, piquer au vif l’ours Russe, or la guêpe est morte sans que rien de tel ne se produise.

Siégeant au centre, encadré par l’Iran et la Turquie, la Russie peut aujourd’hui proposer un plan de paix au Levant avec d’autant plus de facilité qu’elle est devenue l’arbitre de toute la zone. Andreï Karlov sera donc mort pour permettre le triomphe diplomatique des intérêts qu’il défendait si âprement. Tout se passe finalement comme si la pression financière et géopolitique exercée à l’encontre de la Russie l’amenait à se renforcer. Ceci ne concerne d’ailleurs pas exclusivement le domaine diplomatique. Hier, la France décidait de suspendre certaines exportations agricoles vers la Russie. Aujourd’hui la Russie, fortifiée par ce jeûne forcé, est en passe de redevenir la grande puissance agricole qu’elle avait été avant 1917 : ses exportations agricoles lui rapportent davantage que les ventes d’armes. Pour M. Obama, qui a soutenu avec une grande constance les groupes jihadistes du Moyen-Orient à l’encontre de la Russie, le bilan de la fin de règne est pour le moins amer : non seulement les États-Unis ont échoué à se rapprocher efficacement de l’Iran, mais encore, ils ont perdu leur seule carte maîtresse dans la région : la Turquie. Plus rien ne s’oppose donc à l’unification d’une Eurasie sous contrôle russe et chinois.

Un diplomate a été assassiné hier. Sa mort sera l’acte de naissance du nouvel empire mongol."


L'assassinat de l’ambassadeur russe revendiqué par le Front al-Nosra [Erratum]

Comme l'aime à le dire Laurent Fabius : "Du bon boulot !"

Le groupe terroriste Front al-Nosra, récemment rebaptisé Front Fatah al-Cham, a revendiqué l'assassinat de l’ambassadeur russe survenu le 19 décembre à Ankara.

Addendum : Cette revendication serait une intox.


L'ambassadeur russe à Ankara assassiné par un musulman

Capture d’écran 2016-12-19 à 19.38.18Alors qu'il tenait une conférence de presse dans une exposition d'art à Ankara, l'ambassadeur russe Andreï Karlov a été tué. Les forces spéciales turques ont annoncé la mort de l'assaillant, un policier turc, Mevlut Mert Altinas, limogé lors des purges qui ont suivi le coup d'Etat avorté en Turquie en juillet. Sur une vidéo, on peut l'entendre distinctement proclamer en arabe :

"Allahu Akbar (...) N'oubliez pas Alep. N'oubliez pas la Syrie. Vous ne serez pas en sécurité tant que (inaudible). Seule la mort peut m'arrêter. Toute personne ayant une responsabilité dans les atrocités (en Syrie) vont en payer le prix".


La Turquie menace l'Europe

Son arme : l'immigration

Images-23"Le président Recep Tayyip Erdogan a menacé vendredi d'ouvrir les frontières de la Turquie pour laisser passer les migrants vers l'Europe, au lendemain d'un vote du Parlement européen demandant le gel des négociations d'adhésion de son pays. L'Allemagne a immédiatement répliqué, affirmant que « menacer » le pacte UE-Turquie sur les migrants « n'avance à rien ». Même message de la France, pour qui « les surenchères et polémiques sont tout à fait contre-productives ». Les déclarations d'Erdogan surviennent après des semaines d'échanges acerbes entre Ankara et Bruxelles, qui accuse les autorités turques de matraquer l'opposition dans la foulée de la tentative du coup d'État en juillet.

Cette tempête diplomatique fait tanguer un pacte conclu en mars entre le gouvernement turc et l'UE qui a permis d'assécher le flux de passages clandestins vers l'Europe via les îles grecques en mer Égée. « Mettez-vous ça dans la tête » « Lorsque 50 000 migrants se sont amassés au poste-frontière de Kapikule [à la frontière turco-bulgare], vous avez crié à l'aide. Vous avez commencé à vous demander : Que ferons-nous si la Turquie ouvre ses frontières ? » a déclaré vendredi le président Erdogan. « Écoutez-moi bien. Si vous allez plus loin, ces frontières s'ouvriront, mettez-vous ça dans la tête », a lancé le chef de l'État turc lors d'un discours à Istanbul."

Cette menace affole les européistes, non en raison de l'immigration, mais en raison de de scrutins majeurs en Europe : une élection présidentielle en France, une en Autriche, des élections fédérales en Allemagne...