Turquie : chantage sur la survie du Patriarcat de Constantinople
28 mars 2012
Le problème est simple : le Patriarche de Constantinople ne peut être choisi que parmi les moines turques, résidant en Turquie et formés au séminaire de Halki selon les accords passés entre la Turquie kémaliste et le Patriarcat. Pour contrôler les chrétiens et surtout imposer l'islam, la Turquie a fermé le séminaire en 1971, menaçant la survie du Patriarcat.
La suite est inique et n'émeut personne sur la scène internationale : si le Patriarcat veut survivre en Turquie, l'islam doit s'étendre en Grèce. Même Barack Obama s'en réjouit :
"C'est Barack Obama qui, alors qu'il était à Séoul en compagnie entre autres de Recep Tayyip Erdogan, le premier ministre turc, a annoncé la nouvelle, en félicitant publiquement son homologue turc: "Je suis heureux d'entendre que le séminaire de Halki va être réouvert prochainement" (...)
La réouverture du séminaire fait partie des exigences de l'Union européenne pour valider la candidature turque, et les pressions internationales sont grandes pour amener le gouvernement à autoriser sa réouverture. Si l'on s'en tient à la déclaration de Recep Erdogan, il semble que ce soit bientôt chose faite.
> Toutefois, ainsi que le souligne Orhan Kemal Cengiz, un avocat turc défenseur des droits de l'homme, tout n'est peut-être pas si simple. Il souligne en effet dans une tribune parue dans le journal turc en ligne Today's Zaman les propos de Egemen Bagis, négociateur en chef pour l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, qui fait comprendre que cette réouverture n'interviendrait "que si les Grecs ouvrent une mosquée à Athènes". Ce qui reporte la réouverture du séminaire aux calendes... grecques".