Nouveau site >> www.lesalonbeige.fr



La modération des réseaux sociaux, arme de subversion massive ?
Le marxisme sous Macron : non à la lutte des classes opposant hommes et femmes !

De la politique au pari bénédictin, tenir les deux bouts de la chaine

Belle tribune, claire et synthétique, de Jean-Pierre Maugendre (titre original: limites et grandeur de la politique), qui invite chacun à l'action, selon son état, sa situation et ses talents.

La foire électorale temporairement close, chacun est retourné vaquer à ses occupations domestiques. Emmanuel Macron a commencé à déployer, timidement, le programme sur lequel il a été élu : réforme du code du travail, augmentation de la CSG, promotion de la PMA pour tous, etc. En un refrain déjà mille fois répété, les vaincus des dernières joutes électorales se préparent pour les prochaines échéances et en appellent au rassemblement, chacun souhaitant réunir les autres … derrière lui. Les catholiques, un peu conscients, s’émeuvent de l’extension de la PMA aux couples de lesbiennes, y voyant une rupture anthropologique qui a, en fait, déjà eu lieu depuis bien longtemps. Ainsi va, mal, notre vie politique.

Politique d’abord ?

Le célèbre slogan maurrassien «  Politique d’abord  », qui constitue le titre du chapitre VIII de la troisième partie de La Démocratie religieuse, est précédé de l’éclairant récit des mésaventures des cloches de Suresnes. Une souscription venant d’être lancée pour remplacer les cloches de l’église de Suresnes, fondues pour ériger un bronze d’Émile Zola, le maître de Martigues observe à la fois certes la générosité mais aussi l’inanité du geste. À peine installées, ces cloches pourront être légalement déposées pour « servir à quelque statue du traître Dreyfus ». Une nouvelle souscription permettra de réinstaller des cloches qui seront alors envoyées à la fonte « pour la statue équestre du traître Ullmo » et ainsi de suite. Les fidèles souscripteurs sont alors les « moutons toujours tondus de la protestation oratoire et (les) laborieuses fourmis de la reconstruction en vain » alors que « c’est à la place Beauvau (siège du ministère de l’Intérieur) qu’il nous faut porter, non pas du bronze, non pas de l’or, mais du fer ».

Maurras observe par ailleurs que lorsque les religieux furent chassés de France, les catholiques « ne songèrent pas à chasser les expulseurs du pouvoir ; ils s’appliquèrent à trouver des biais ingénieux pour faire rentrer les expulsés en conformité avec les lois existantes ». Fort de ces observations, le dirigeant de l’Action française en appelle à un changement de régime et édicte son célèbre Politique d’abord, dont le but ultime est la prise du pouvoir par tous les moyens « même légaux » afin que les cloches de l’église de Suresnes ne soient plus menacées par un pouvoir politique foncièrement anti-catholique. Il n’y a rien à rétorquer à cela. Il faut cependant observer que la restauration, en France, par la voie démocratique, d’une autorité politique légitime animée d’un réel souci du bien commun se heurte à deux difficultés majeures. Tout d’abord un système établi, étranger à notre génie national, qui s’il gouverne mal se défend bien ayant en particulier à sa disposition l’ensemble des pouvoirs judiciaires, policiers, financiers et médiatiques. Ensuite l’affaissement d’un peuple arraché à ses racines, culpabilisé par une repentance permanente, abruti par le zapping Internet, rendu esclave de ses passions consuméristes, n’ayant plus même l’instinct de sa survie qui s’incarnerait dans la défense résolue de son identité et la transmission généreuse de la vie.

Le pari bénédictin

Depuis plusieurs décennies, des intellectuels chrétiens comme le tchèque Vaclav Benda (La polis parallèle) ou l’américain Rod Dreher (Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus) ont fait le constat que les pouvoirs en place, ennemis des communautés naturelles et des traditions nationales, étaient à la fois irréformables et indélogeables, sauf événements à la fois brutaux et imprévus. Pensons à la défaite de juin 1940, à la manifestation du 13 mai 1958 à Alger, à la chute du mur de Berlin, etc. Pour ces auteurs, contre la « dissociété moderne » dénoncée par le philosophe Marcel De Corte, la priorité est à la reconstitution et au développement de sociétés naturelles qui reposeront d’abord sur des familles stables et fécondes. Ces familles, naturellement, et surnaturellement procéderont d’une contre-culture chrétienne et se tiendront en dissidence par rapport à la société moderne post-chrétienne. L’essentiel est la constitution de communautés réenracinées dans leurs traditions nationales et religieuses, organisées autour de leurs églises, leurs écoles, leurs universités, leurs entreprises où se vivent les valeurs de l’Évangile. Rod Dreher propose ce qu’il nomme « le pari bénédictin » : maintenir des îlots de civilisation au milieu de l’ensauvagement général, comme le fit saint Benoît au VIe siècle alors que l’Empire romain d’Occident s’effondrait sous les assauts des Barbares. Il s’agit alors de « vivre dans la vérité » en acceptant une forme d’originalité, voire de marginalisation, inhérente à la situation de celui qui cherche à vivre intégralement sa foi dans une société sécularisée en profondeur.

Tenir les deux bouts de la chaîne

Gardons-nous d’opposer ces deux constats. « Quand Syracuse est prise, Archimède est égorgé et tant pis pour le théorème » (Maurras). Les îlots de chrétienté sont nécessaires mais ils ne peuvent se dispenser de la politique qui a pour vocation d’organiser la vie des hommes en commun. Une école prospère peut être supprimée d’un trait de plume et un village resplendissant rayé de la carte par un rezzou islamiste en quelques instants. Bien sûr les erreurs anthropologiques et les errements culturels et sociétaux qui minent nos sociétés ne seront pas résolus que par l’élection ! Force est cependant de constater, qu’à contre courant de la décadence générale de l’Occident, des gouvernements, régulièrement élus, ont entrepris des œuvres de redressement national en Russie, Pologne, Hongrie, etc. Bien voter, c’est, aujourd’hui, souvent gagner un délai précieux avant la « chute finale » qui, à vue humaine, pourrait prendre la forme d’une submersion islamo-terroriste.

Une fois encore, au lieu d’opposer il s’agit de « distinguer pour unir ». À chacun selon son charisme propre et les opportunités de s’engager là où il estimera être le plus utile. « Là où vos talents et les besoins du monde se rencontrent, là se trouve votre vocation » (Aristote).

Commentaires

Ursule

"n’ayant plus même l’instinct de sa survie"

Effectivement !

La pauvreté de l’Europe vue par nos amis russes : “Plus de 23 % de la population de l’Union européenne étaient menacés de pauvreté en 2016 (plus de 117 millions d’habitants), d’après les données publiées par l’office statistique européen” (Eurostat).

C’est un fait avéré, tout ce qu’organise l’Union Européenne ne peut avoir pour conséquence que l’augmentation de la pauvreté. Et les flopées de migrants que les pays n’ont ni les moyens ni la volonté d’intégrer sont condamnées à une forme de misère qui sera la mère de tous les extrémismes dont tout le monde aura à pâtir. Car les accords de libre-échange et la mondialisation ne peuvent que pousser aux délocalisations et aux pertes d’emplois.

La Grèce, la Roumanie et la Bulgarie figurent parmi les pays les plus vulnérables : 41,3 % de la population bulgare est menacée de pauvreté, alors qu’en Roumanie et en Grèce, cet indice s’élève respectivement à 38,8 % et 35,6 %. À l’autre extrémité du classement, la République tchèque (13,3 %), la Finlande (16,6 %), le Danemark (16,7 %) et les Pays-Bas (16,8 %) enregistrent les taux les plus faibles. En France, ce taux atteint 19,7 % alors qu’en Allemagne il est de 18,2 %. Sur toute l’Europe cela fait que 7,5 % des gens ne sont pas en mesure de payer leurs factures, chauffer correctement leur logement ou de partir une semaine en vacances.
https://insolentiae.com/europe-de-la-paix-non-europe-de-la-misere-europe-de-la-guerre/

Cela dit, comme il est dit "les pouvoirs en place sont à la fois irréformables et indélogeables".

On est obligé de constater que les Français votent contre le frexit. Le seul parti à le proposer, l'UPR, n'a même pas obtenu 1 million de voix. Il n'y a plus d'espoir.

toto

Pourquoi être obsédé par la pauvreté? La pauvreté est entretenue et favorisée par les mondialistes où ils veulent et quand ils veulent, soit par des guerres, des spéculations économiques, des troubles sociaux etc... Soros pourrait vous expliquer comment il utilise ses milliards à fomenter partout des troubles entraînant la pauvreté des pays qui ne marchent pas dans les projets mondialistes.
Si nous avions moins peur de la pauvreté, nous nous défendrions beaucoup mieux, nous serions moins vulnérables aux manipulations de ces fils du Démon. Nous n'avons plus confiance en la Providence et beaucoup trop en nos gouvernants qui sont pourtant nos pires ennemis.

Quentin

"les « moutons toujours tondus"

En 2016, quand on donnait 100 € brut à un salarié, c'est à dire 70 € net, cela coûtait à l'entreprise 150 €. Imposé sur le revenu, le salarié versera 21 €. Sur 49 € de pouvoir d'achat restant, on lui retirera 20% de TVA. Donc que 39 € d'achat réel.

C'est ainsi que 150 € devienne 39 € en France. C'est à dire moins d'1/3 ! Mais nous sommes en 2017, et les charges ont à nouveau augmenté pour les reverser en grande partie à cette haute finance qui tient à s'accaparer de toutes les richesses du monde.
https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/uploads/2017/10/le-vrai-cout-du-travail.gif

Patricia

J'ai la certitude intérieure que le changement ne passera pas par le vote. Beaucoup de gens ne votent plus car ils n'ont plus confiance dans ce système qui en fait est inefficace. Ainsi, ce système nous occupe pendant que d'autres s'affairent dans l'ombre à nous réduire en esclavage chaque jour un peu plus.
J'en suis arrivée à la conclusion simple : je ne demande plus la permission de vivre à ce système en place, ni aux idéologies humaines...
Il y a quelques temps déjà, je me suis enfin autorisée à écouter mon cœur : Je me suis mise en phase avec mon intériorité... j'écoute en toute chose et avant tout, l'Esprit-Saint du Bon Dieu qui souffle au tréfonds de mon être.
En quelque sorte, il est temps de prendre la tangente et de rejoindre "le Parti de Dieu" si je puis dire... C'est facile, il suffit de suivre notre Seigneur Jésus-Christ où nous conduit Marie.
Et là, il n'est plus question d'idéologies ni de bien pensance. C'est bien plus facile à vivre le Saint-Abandon.
Loué soit le Seigneur!

Stella Maris

On fait comme Patricia qui a choisi le " parti de Dieu "!!!

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.